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- RuthvenGuide spirituel
Et du côté des ESPE :
http://www.vousnousils.fr/2013/03/04/espe-un-amendement-au-projet-de-loi-y-transfere-les-personnels-diufm-543559
http://www.vousnousils.fr/2013/03/04/espe-un-amendement-au-projet-de-loi-y-transfere-les-personnels-diufm-543559
- CondorcetOracle
Votez Hollande qu'y disaient ! Never ! Mai ! Niemals !
- RuthvenGuide spirituel
La présentation de la réforme sur un site d'IUFM :
http://www.montpellier.iufm.fr/internet/site/devenir_enseignant/presentation/modele/index.php?f=index
http://www.montpellier.iufm.fr/internet/site/devenir_enseignant/presentation/modele/index.php?f=index
- CondorcetOracle
Une réponse argumentée à ces calembredaines : http://www.humanite.fr/education/tribune-la-gauche-et-leducation-par-jean-robelin-517062
Et un regard britannique sur les affres de la précarité dont pâtissent de nombreux chercheurs britanniques : http://www.collectif-papera.org/spip.php?article1463
Où l'on découvre que la charge de la recherche publique britannique (et probablement de l'enseignement universitaire) incombe majoritairement à des personnels recrutés dans le cadre de contrats à durée déterminée
Et un regard britannique sur les affres de la précarité dont pâtissent de nombreux chercheurs britanniques : http://www.collectif-papera.org/spip.php?article1463
Où l'on découvre que la charge de la recherche publique britannique (et probablement de l'enseignement universitaire) incombe majoritairement à des personnels recrutés dans le cadre de contrats à durée déterminée
- barègesÉrudit
Suite des "bilans", un article relayé par SLU aujourd'hui :
Le gouvernement taille à la hache dans les crédits de fonctionnement des universités.
Extraits choisis :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article6005
Que l'on se rassure, ces entourloupes ne dureront pas : le MESR sera officiellement touché par les prochaines coupes budgétaires.
Le gouvernement taille à la hache dans les crédits de fonctionnement des universités.
Extraits choisis :
La ministre l’avait promis, les coupes budgétaires ne toucheraient pas les crédits récurrents des universités. Mme Fioraso avait même annoncé à grand renfort de trompettes à la mi-décembre que les budgets des universités augmenteraient en 2013, de 1,67% à 3,18%. Certains l’ont crue.
En recevant cette semaine les notifications budgétaires pour 2013 ceux-là doivent se souvenir de l’aphorisme du petit père Queuille, « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ».
Où sont les priorités données à la jeunesse et à la réussite en 1er cycle annoncées lors du lancement des assises de l’enseignement supérieur quand les coupes budgétaires sont trois fois supérieures aux crédits présentés à grand renfort de publicité ?
Mon université a bénéficié de 13 postes en 2013 au titre des promesses du président de la République (362.700 €) et le gouvernement lui retire aujourd’hui près de 900.000 € soit l’équivalent de 31 postes selon les calculs du ministère ! Il ne faudra pas ensuite se lamenter sur la perte de confiance dans la parole politique quand chaque annonce est contredite 3 mois plus tard.
Au final, la LRU aura réussi l’exploit de plonger dans la faillite tout le système universitaire français en moins de 6 ans. Les gouvernements qui se succèdent semblent s’en satisfaire en continuant leur travail de sape contre les universités. Non seulement les universités n’ont aucune autonomie, mais il n’y a pas non plus de politique en faveur des étudiants, notamment des plus précaires.
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article6005
Que l'on se rassure, ces entourloupes ne dureront pas : le MESR sera officiellement touché par les prochaines coupes budgétaires.
- Le grincheuxSage
Marcel Khrouchtchev a écrit:Ça me révolte franchement. Quand je vois qu'on recrute 4 MCF historiens modernistes (ce sont les seuls que j'ai comptés, j'imagine que ce n'est guère plus brillant en section 21 et en contemporaine) et 44 en sciences de l'éducation, je me dis que, franchement, on va laisser sur le bord de la route des gens exceptionnels, des chercheurs érudits et extrêmement brillants, alors qu'on va recruter des escrocs.
D'un autre côté, ce n'est pas réellement neuf. J'ai démissionné de l'université il y a plus de dix ans entre autre à cause de ce problème (ce n'était pas le seul et je ne tiens pas à en parler plus avant). En sciences dures (CNU 6 de mémoire), on avait encore à cette époque la chance d'avoir des étudiants, mais on n'avait plus de quoi les encadrer. Quant à la gestion du personnel, elle était elle-aussi déjà déplorable puisqu'un collègue a fini par accepter un poste dans un IUT pour enseigner les rudiments de l'électricité à des bac+1 alors qu'il avait fait un doctorat dans l'un des plus gros labos mondiaux et qu'il publiait à tour de bras. Ce qui est vraiment lamentable, c'est qu'il faille être au fond du trou pour qu'il y ait un peu de réaction. L'ennui, c'est que c'est certainement trop tard.
_________________
Le carnet du Grincheux, Chroniques de misanthropie ordinaire
http://grincheux.de-charybde-en-scylla.fr/
Ma vie, mon œuvre
http://www.systella.fr/
- RuthvenGuide spirituel
Note de Pierre Dubois très instructive sur le taux de réussite en Licence :
http://blog.educpros.fr/pierredubois/2013/03/16/v-berger-arretez-le-massacre/#more-16351
Cela vaut le coup de regarder le document de Paris VII pour mesurer l'ampleur des dégâts.
http://blog.educpros.fr/pierredubois/2013/03/16/v-berger-arretez-le-massacre/#more-16351
Cela vaut le coup de regarder le document de Paris VII pour mesurer l'ampleur des dégâts.
- barègesÉrudit
La note me surprend un peu : elle attribue ces chiffres à une politique interne, délibérée.
C'est peut-être vrai. Il faudrait savoir si ces constats pourraient se faire ailleurs. A mon humble avis oui, à mon humble avis aussi il existe désormais un fossé entre terminale, bac et ce que continuent à exiger (plus ou moins) les filières, et les universités. Là soit la fac s'adapte, soit à moyen terme elle se vide.
Les différences entre matières (taux de réussite bien, bien inférieurs en sciences qu'en SHS) posent d'autres questions.
Le "débat" préconisé par l'auteur dépasse largement le cadre de l'université qu'il incrimine.
C'est peut-être vrai. Il faudrait savoir si ces constats pourraient se faire ailleurs. A mon humble avis oui, à mon humble avis aussi il existe désormais un fossé entre terminale, bac et ce que continuent à exiger (plus ou moins) les filières, et les universités. Là soit la fac s'adapte, soit à moyen terme elle se vide.
Les différences entre matières (taux de réussite bien, bien inférieurs en sciences qu'en SHS) posent d'autres questions.
Le "débat" préconisé par l'auteur dépasse largement le cadre de l'université qu'il incrimine.
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
barèges a écrit:La note me surprend un peu : elle attribue ces chiffres à une politique interne, délibérée.
C'est peut-être vrai. Il faudrait savoir si ces constats pourraient se faire ailleurs. A mon humble avis oui, à mon humble avis aussi il existe désormais un fossé entre terminale, bac et ce que continuent à exiger (plus ou moins) les filières, et les universités. Là soit la fac s'adapte, soit à moyen terme elle se vide.
Les différences entre matières (taux de réussite bien, bien inférieurs en sciences qu'en SHS) posent d'autres questions.
Le "débat" préconisé par l'auteur dépasse largement le cadre de l'université qu'il incrimine.
Logique : les trois années de licence servent à faire le "tri" entre ceux qui peuvent continuer des études longues, càd, de facto, passer aux choses sérieuses après un L3 qui leur a permis de combler leurs lacunes, et puis les autres, qui n'auraient jamais dû obtenir leur bac, qui l'ont eu parce qu'on le leur a donné en vertu des 80%, et qui, fatalement, n'étaient pas armés pour "suivre".
- AbraxasDoyen
Palombella Rossa a écrit:barèges a écrit:La note me surprend un peu : elle attribue ces chiffres à une politique interne, délibérée.
C'est peut-être vrai. Il faudrait savoir si ces constats pourraient se faire ailleurs. A mon humble avis oui, à mon humble avis aussi il existe désormais un fossé entre terminale, bac et ce que continuent à exiger (plus ou moins) les filières, et les universités. Là soit la fac s'adapte, soit à moyen terme elle se vide.
Les différences entre matières (taux de réussite bien, bien inférieurs en sciences qu'en SHS) posent d'autres questions.
Le "débat" préconisé par l'auteur dépasse largement le cadre de l'université qu'il incrimine.
Logique : les trois années de licence servent à faire le "tri" entre ceux qui peuvent continuer des études longues, càd, de facto, passer aux choses sérieuses après un L3 qui leur a permis de combler leurs lacunes, et puis les autres, qui n'auraient jamais dû obtenir leur bac, qui l'ont eu parce qu'on le leur a donné en vertu des 80%, et qui, fatalement, n'étaient pas armés pour "suivre".
CQFD
- CondorcetOracle
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article6010
Ce que suggèrent le chômage de masse et l'état du système scolaire aux sénateurs UMP :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article6009
http://www.senat.fr/leg/ppl12-330.pdf
MANIFESTATION JEUDI 21 MARS
Départ à 14h, place du Panthéon
Le 20 mars, Geneviève Fioraso présente son projet de loi en Conseil des ministres. Ce que la droite a fait, ce gouvernement va l’aggraver ! Comme au Québec, comme en Grande-Bretagne, comme au Chili, les universités françaises sont mises intentionnellement en faillite par une loi, ici la loi LRU, et le seront encore plus par la loi LRU 2 dite loi Fioraso, ce qui entraînera nécessairement à terme une élévation considérable des droits d’inscription [...]
Ce que suggèrent le chômage de masse et l'état du système scolaire aux sénateurs UMP :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article6009
http://www.senat.fr/leg/ppl12-330.pdf
PROPOSITION DE LOI visant à ce que tous les élèves et les étudiants suivant des enseignements théoriques généraux scolaires ou universitaires préparent, parallèlement, une formation diplômante type BEP ou CAP,
PRESENTEE
Par Mlle Sophie JOISSAINS, MM. Louis DUVERNOIS, Marcel DENEUX, André FERRAND, Jean-François MAYET et Mme Christiane HUMMEL, Sénateurs[...]
- e-WandererGrand sage
Pour répondre à la discussion un peu plus haut : les postes "gelés" ne sont pas des postes "supprimés". Ce sont des postes que les universités choisissent (ou sont contraintes) de ne pas mettre au concours. La plupart du temps, parce que l'enveloppe budgétaire n'est pas suffisante (mais cela permet de ne pas rayer complètement le poste des tablettes. C'est souvent sans grand espoir, mais c'est mieux que rien. Il faut aussi se dire qu'en fonction de l'évolution de la population étudiante, des modifications de maquettes, des mutations etc., les priorités d'une université ne sont pas forcément les mêmes d'une année sur l'autre et qu'un poste gelé une année peut être dégelé l'année suivante au détriment d'un autre, même si l'enveloppe budgétaire est insuffisante pour ouvrir les deux en même temps).
Cette pratique peut aussi s'expliquer (notamment au niveau des postes de PU) par la fragilité du "vivier". Il est paradoxalement plus difficile d'obtenir un poste de MCF que de passer PU : ainsi, il devrait y avoir cette année 4 ou 5 postes de PU en littérature médiévale, et il n'est pas évident qu'ils soient tous pourvus (2 candidats seulement qualifiés au CNU en 2013. Une université peut donc préférer ouvrir un autre poste pour ne pas risquer que des ressources budgétaires restent bêtement inemployées). Même chose si le PU recruté est censé diriger un centre de recherche déjà existant et très spécialisé (par exemple, consacré à un auteur particulier) : on peut préférer, en s'informant sur la réalité des candidatures attendues, geler le poste pour attendre l'HDR d'un candidat brillant plutôt que de recruter immédiatement un candidat légèrement hors-champ ou scientifiquement moins fort).
Cette pratique peut aussi s'expliquer (notamment au niveau des postes de PU) par la fragilité du "vivier". Il est paradoxalement plus difficile d'obtenir un poste de MCF que de passer PU : ainsi, il devrait y avoir cette année 4 ou 5 postes de PU en littérature médiévale, et il n'est pas évident qu'ils soient tous pourvus (2 candidats seulement qualifiés au CNU en 2013. Une université peut donc préférer ouvrir un autre poste pour ne pas risquer que des ressources budgétaires restent bêtement inemployées). Même chose si le PU recruté est censé diriger un centre de recherche déjà existant et très spécialisé (par exemple, consacré à un auteur particulier) : on peut préférer, en s'informant sur la réalité des candidatures attendues, geler le poste pour attendre l'HDR d'un candidat brillant plutôt que de recruter immédiatement un candidat légèrement hors-champ ou scientifiquement moins fort).
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Merci pour cette mise au point e-Wanderer. Le problème, c'est quand le poste gelé une année n n'est pas non plus mis au concours à n+1... Mais le problème particulier des PR est effectivement grave et inquiétant.
- CondorcetOracle
Triste journée d'hier : moins de 1000 manifestants à Paris contre un projet de loi qui entérine les dérapages du précédent quinquennat concernant l'ESR !
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
PaoloSarpi a écrit:Triste journée d'hier : moins de 1000 manifestants à Paris contre un projet de loi qui entérine les dérapages du précédent quinquennat concernant l'ESR !
Aucun relais (voire aucune information) dans de nombreuses universités de province. Dommage. Cette loi va passer comme une lettre à la poste.
- CondorcetOracle
http://sauvonslarecherche.fr/spip.php?article3950
Sauvons la Recherche annonce 1500 manifestants...
Aucun relais médiatique non plus !
Sauvons la Recherche annonce 1500 manifestants...
Aucun relais médiatique non plus !
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
- PhilomèleNiveau 9
Effectivement, silence assourdissant dans la presse aujourd'hui. Il y avait pourtant quelques caméras et photographes hier.
J'ai trouvé que l'on peinait à trouver des slogans adaptés, alors que les demandes sont plutôt très précises et claires. Seul un collectif d'enseignants-chercheurs précaires était à peu près audible. Et ce trajet, qui voulait-on atteindre en s'arrêtant à Sèvres-Babylone : le proprio du Lutétia ? La banque de France ?
Hier soir, je pensais encore que cela pouvait être le début de quelque chose. Ce matin, je suis plus dubitative. Dans mon établissement, on bosse d'arrache-pied sur la formation des ESPE et la réforme des masters enseignement. L'idée par exemple de ne pas faire remonter les projets n'effleure personne, semble-t-il.
J'ai trouvé que l'on peinait à trouver des slogans adaptés, alors que les demandes sont plutôt très précises et claires. Seul un collectif d'enseignants-chercheurs précaires était à peu près audible. Et ce trajet, qui voulait-on atteindre en s'arrêtant à Sèvres-Babylone : le proprio du Lutétia ? La banque de France ?
Hier soir, je pensais encore que cela pouvait être le début de quelque chose. Ce matin, je suis plus dubitative. Dans mon établissement, on bosse d'arrache-pied sur la formation des ESPE et la réforme des masters enseignement. L'idée par exemple de ne pas faire remonter les projets n'effleure personne, semble-t-il.
- CondorcetOracle
http://www.collectif-papera.org/spip.php?page=article&id_article=1465
- e-WandererGrand sage
Je comprends la frustration de la personne qui a écrit ce texte, mais il ne faut pas généraliser :
- Oui, le localisme existe, mais ce n'est pas partout, toujours, la règle. J'ai moi-même été pris comme MCF dans une université où je ne connaissais absolument personne (c'est d'ailleurs ensuite une vraie liberté). Je suis passé PU sur place, mais j'étais aussi élu dans deux autres universités : je n'ai donc pas l'impression d'avoir bénéficié d'un passe-droit ou d'un quelconque favoritisme.
- Je ne trouve pas anormal que les universités recrutent un candidat local à dossier égal : c'est moins risqué dans ce cas de prendre quelqu'un qu'on connaît déjà et qui a donné satisfaction comme moniteur, ATER ou PRAG. Quand vous avez sur place quelqu'un qui a TOUT pour lui (thèse formidable, publications nombreuses et de qualité, expérience internationale, rangs brillants à l'ENS et à l'agrégation, fondation Thiers), que la personne est là depuis plusieurs années et donne satisfaction, s'est installée sur place et s'est intégrée au centre de recherche, et qu'en plus elle est super sympa, pourquoi diable iriez-vous recruter quelqu'un d'autre ? C'est le cas de mes collègues de bureau. Forcément, c'est dur pour les concurrents, et je me souviens très précisément des élections en question. Il y avait là des gens excellents, qu'on aurait volontiers recrutés aussi si on en avait eu la possibilité, et je conçois que ce soit frustrant pour eux. Mais il n'y avait qu'un poste... Il faut que les candidats, tout excellents qu'ils soient, arrivent à se représenter qu'il y a d'autres candidats excellents (parfois même encore un peu plus excellents, et parfois locaux).
- Dans mon université, j'ai vu une commission voter à l'unanimité moins une voix contre la candidate locale et prendre une parfaite inconnue, dont le dossier était incontestablement meilleur. C'était réglé dès le premier tour de vote, comme quoi il ne faut pas désespérer de l'honnêteté des universitaires. Depuis une douzaine d'années que je suis en poste, il y a eu environ 40 recrutements dans mon UFR (le turn-over est plus important qu'on ne le pense généralement) : je compte 26 arrivées extérieures, et pourtant il y avait des candidats locaux dans la plupart des cas. Les recrutements locaux ont essentiellement concerné des PU, déjà sur place comme MCF et qui donnaient toute satisfaction. Seules 3 des élections, sur cette période, me paraissent discutables à des degrés divers et ont nettement favorisé des candidats locaux.
- Je ne suis pas forcément favorable à une loi qui interdirait par principe tout recrutement local. Si le local est le meilleur, il n'y a aucune raison de ne pas le recruter ! Il faut aussi compter avec les logiques de laboratoire, qui sont de plus en plus importantes pour obtenir des financements. L'AERES n'aime pas trop les centres de recherche où chacun fait sa petite affaire dans son coin. Donc logiquement, le rattachement au futur centre de recherche et la compatibilité des thèmes de recherche joue de plus en plus.
- Il faut tenir compte du contexte de concurrence à laquelle les universités sont de plus en plus soumises (y compris maintenant à l'échelle internationale : les français regardent de plus en plus ce qui se propose au Canada, aux Etats-Unis, en Angleterre, en Suisse... et inversement !). Si une université pratique un localisme éhonté, ça finit par se retourner contre elle. Inversement, une fac modeste qui pratique un recrutement d'excellence a de meilleures chances de retenir ensuite d'autres candidats excellents. Or, par expérience, les choses vont souvent ensemble : un bon chercheur fait souvent un enseignant consciencieux et un collègue fiable (même s'il y a naturellement des exceptions). Recruter un branquignol en recherche, en revanche, revient souvent à recruter aussi un enseignant fumiste et un collègue qui fuit les responsabilités pédagogiques ou administratives. Et qui en plus restera des années sur place... Il faut également savoir que les pratiques douteuses indisposent de plus en plus la communauté universitaire : les PU ont des thésards à caser, et il y a tellement peu de postes en ce moment que les dérives ne peuvent rester bien discrètes. Lorsqu'un CA ou un président inverse le résultat d'une élection, ça entraîne aujourd'hui des protestations, des recours, des démissions, des pétitions etc. et la fac en question se forge une réputation désastreuse !
- Il est en revanche exact de dire que les chercheurs locaux ont le dernier mot. Comme membre extérieur, on a la possibilité et le devoir de protester s'il y a un scandale par rapport au profil du poste, mais seule l'équipe locale définit ce profil ! Donc, contrairement à ce qui est écrit sur ce blog, il faut davantage se méfier des profils hyper-précis que des profils assez larges : c'est souvent le signe que quelqu'un est fortement pressenti... (ça m'est arrivé une fois en commission : le profil "à moustache" était visiblement défini pour l'un des candidats, mais comme "extérieur", on n'y peut rien : si une fac veut définir des profils absurdes et se suicider scientifiquement, c'est son affaire...). Pour savoir à quoi s'en tenir, on peut se renseigner sur la composition des comité de spécialistes et sur l'attribution des dossiers : normalement, cela donne lieu à un affichage public.
- Oui, le localisme existe, mais ce n'est pas partout, toujours, la règle. J'ai moi-même été pris comme MCF dans une université où je ne connaissais absolument personne (c'est d'ailleurs ensuite une vraie liberté). Je suis passé PU sur place, mais j'étais aussi élu dans deux autres universités : je n'ai donc pas l'impression d'avoir bénéficié d'un passe-droit ou d'un quelconque favoritisme.
- Je ne trouve pas anormal que les universités recrutent un candidat local à dossier égal : c'est moins risqué dans ce cas de prendre quelqu'un qu'on connaît déjà et qui a donné satisfaction comme moniteur, ATER ou PRAG. Quand vous avez sur place quelqu'un qui a TOUT pour lui (thèse formidable, publications nombreuses et de qualité, expérience internationale, rangs brillants à l'ENS et à l'agrégation, fondation Thiers), que la personne est là depuis plusieurs années et donne satisfaction, s'est installée sur place et s'est intégrée au centre de recherche, et qu'en plus elle est super sympa, pourquoi diable iriez-vous recruter quelqu'un d'autre ? C'est le cas de mes collègues de bureau. Forcément, c'est dur pour les concurrents, et je me souviens très précisément des élections en question. Il y avait là des gens excellents, qu'on aurait volontiers recrutés aussi si on en avait eu la possibilité, et je conçois que ce soit frustrant pour eux. Mais il n'y avait qu'un poste... Il faut que les candidats, tout excellents qu'ils soient, arrivent à se représenter qu'il y a d'autres candidats excellents (parfois même encore un peu plus excellents, et parfois locaux).
- Dans mon université, j'ai vu une commission voter à l'unanimité moins une voix contre la candidate locale et prendre une parfaite inconnue, dont le dossier était incontestablement meilleur. C'était réglé dès le premier tour de vote, comme quoi il ne faut pas désespérer de l'honnêteté des universitaires. Depuis une douzaine d'années que je suis en poste, il y a eu environ 40 recrutements dans mon UFR (le turn-over est plus important qu'on ne le pense généralement) : je compte 26 arrivées extérieures, et pourtant il y avait des candidats locaux dans la plupart des cas. Les recrutements locaux ont essentiellement concerné des PU, déjà sur place comme MCF et qui donnaient toute satisfaction. Seules 3 des élections, sur cette période, me paraissent discutables à des degrés divers et ont nettement favorisé des candidats locaux.
- Je ne suis pas forcément favorable à une loi qui interdirait par principe tout recrutement local. Si le local est le meilleur, il n'y a aucune raison de ne pas le recruter ! Il faut aussi compter avec les logiques de laboratoire, qui sont de plus en plus importantes pour obtenir des financements. L'AERES n'aime pas trop les centres de recherche où chacun fait sa petite affaire dans son coin. Donc logiquement, le rattachement au futur centre de recherche et la compatibilité des thèmes de recherche joue de plus en plus.
- Il faut tenir compte du contexte de concurrence à laquelle les universités sont de plus en plus soumises (y compris maintenant à l'échelle internationale : les français regardent de plus en plus ce qui se propose au Canada, aux Etats-Unis, en Angleterre, en Suisse... et inversement !). Si une université pratique un localisme éhonté, ça finit par se retourner contre elle. Inversement, une fac modeste qui pratique un recrutement d'excellence a de meilleures chances de retenir ensuite d'autres candidats excellents. Or, par expérience, les choses vont souvent ensemble : un bon chercheur fait souvent un enseignant consciencieux et un collègue fiable (même s'il y a naturellement des exceptions). Recruter un branquignol en recherche, en revanche, revient souvent à recruter aussi un enseignant fumiste et un collègue qui fuit les responsabilités pédagogiques ou administratives. Et qui en plus restera des années sur place... Il faut également savoir que les pratiques douteuses indisposent de plus en plus la communauté universitaire : les PU ont des thésards à caser, et il y a tellement peu de postes en ce moment que les dérives ne peuvent rester bien discrètes. Lorsqu'un CA ou un président inverse le résultat d'une élection, ça entraîne aujourd'hui des protestations, des recours, des démissions, des pétitions etc. et la fac en question se forge une réputation désastreuse !
- Il est en revanche exact de dire que les chercheurs locaux ont le dernier mot. Comme membre extérieur, on a la possibilité et le devoir de protester s'il y a un scandale par rapport au profil du poste, mais seule l'équipe locale définit ce profil ! Donc, contrairement à ce qui est écrit sur ce blog, il faut davantage se méfier des profils hyper-précis que des profils assez larges : c'est souvent le signe que quelqu'un est fortement pressenti... (ça m'est arrivé une fois en commission : le profil "à moustache" était visiblement défini pour l'un des candidats, mais comme "extérieur", on n'y peut rien : si une fac veut définir des profils absurdes et se suicider scientifiquement, c'est son affaire...). Pour savoir à quoi s'en tenir, on peut se renseigner sur la composition des comité de spécialistes et sur l'attribution des dossiers : normalement, cela donne lieu à un affichage public.
- CondorcetOracle
Je ne doute pas de votre probité. En histoire, cependant, je n'ai jamais candidaté qu'à des postes "fléchés" (faute d'avoir des intitulés plus larges). Je ne sais pas ce que recouvre exactement l'excellence en matière de recherche : si vous désignez par là des recherches qui marquent leur temps et montrent sous un autre jour des sujets que l'on croyait connus, ce n'est pas leur excellence qui est louée mais leur capacité à bousculer un régime de vérité et par là-même, quelques habitus bien établis. Pour le reste, je n'ai pas pris position sur ce lien que j'ai cité, faute d'avoir assisté à la sélection des dossiers en vue des auditions puis aux délibérations du comité de sélection afin de désigner le collègue nouvellement élu. Par conséquent, la loi que vous évoquez me semble un horizon bien lointain.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Si l'on ne peut que regretter certaines pratiques, il est assez difficile aussi de lire sans cesse des remises en cause des recrutements universitaires. Car cela jette la suspicion sur tout le monde en bloc, c'est pénible. Je dois à chaque fois rappeler quand je discute que je n'ai pas fait ma thèse dans mon Université de recrutement, qu'il y avait 16 personnes à convaincre, etc. Mais rien n'y fait, il y a toujours le doute.
De plus, je suis assez d'accord avec la remarque d'e-Wanderer sur la légitimité de prendre quelqu'un qui a fait ses preuves et dont on est sûr, à qualité de dossier égale. Ce n'est pas en lisant un dossier formaté et en entendant un candidat parler 15 minutes qu'on peut se faire une bonne idée. Heureusement, il y a toujours des auditions qui changent la donne, mais comment condamner des gens qui préfèrent prendre comme collègue quelqu'un dont ils connaissent et apprécient les compétences?
De plus, je suis assez d'accord avec la remarque d'e-Wanderer sur la légitimité de prendre quelqu'un qui a fait ses preuves et dont on est sûr, à qualité de dossier égale. Ce n'est pas en lisant un dossier formaté et en entendant un candidat parler 15 minutes qu'on peut se faire une bonne idée. Heureusement, il y a toujours des auditions qui changent la donne, mais comment condamner des gens qui préfèrent prendre comme collègue quelqu'un dont ils connaissent et apprécient les compétences?
- CondorcetOracle
MK, il existe une réponse : la transparence la plus complète sur les procédures de recrutements et les Wiki-auditions constituent un premier pas en ce sens.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
PaoloSarpi a écrit:MK, il existe une réponse : la transparence la plus complète sur les procédures de recrutements et les Wiki-auditions constituent un premier pas en ce sens.
Bien sûr. J'y participe d'ailleurs autant que je peux. Mais la force d'inertie est terrible et, de toute façon, avec des dossiers très brillants pour chaque élection, on trouvera toujours de quoi discuter et éventuellement contester. La vraie injustice, elle est dans le nombre trop faible de postes (et dans la multiplication des postes profilés éducation).
- CondorcetOracle
Je ne partage pas entièrement ton analyse car ni l'entreprise ni l'université ni le CNRS ni l'EHESS ni l'IRD.... ne peuvent/veulent absorber les 11 000 nouveaux docteurs qui sont diplômés chaque année.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Oui, mais je voulais dire pas assez de postes pour les dossiers très brillants. Effectivement, on ne peut pas prendre tout le monde, cela doit rester un concours.
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- Spécificités des élèves, étudiants et personnels de l'enseignement scolaire et de l'enseignement supérieur sportifs de haut niveau
- Août 2013 - Note d'information du MESR : Les personnels enseignants de l’enseignement supérieur (2011-2012).
- L'agreg interne permet-elle d'entrer dans l'enseignement supérieur?
- La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).
- Qui sont les personnels BIATSS et ITRF de l'Enseignement supérieur ?
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