Attention danger ! Programme UMP : "une école forte pour la droite forte décomplexée !

http://blogs.mediapart.fr/blog/claude-lelievre/191012/lecole-forte-dunedroite-forte

Au secours ! Et si une droite ( « forte ») revenait pour mettre effectivement en œuvre une école dite « forte » ?

C’est en effet le projet d’une « droite forte » dont les fondateurs ne sont pas n’importe qui, puisque ce sont des secrétaires nationaux de l’UMP : le chef d’entreprise Guillaume Peltier ( ancien porte-parole adjoint de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2012 ) et l’avocat Didier Geoffroy ( coordonnateur de la cellule ‘’riposte’’ durant cette même campagne présidentielle )
Le projet d’ « école forte » de cette « droite forte » vaut le détour en cette période de « refondation de l’Ecole » par la netteté de ses contours et son inscription dans la « révolution » qui était annoncée par Nicolas Sarkozy en matière scolaire ( www.ladroiteforte.fr ). Quelques extraits.

1) « Nous souhaitons que le corps enseignant, au même titre que les fonctionnaires de police (loi 28 septembre 1948), les personnels des services extérieurs de l’administration pénitentiaire (ordonnance 6 août 1958) ou ceux des services de transmissions du ministère de l’Intérieur (loi du 31 juillet 1968), soit également doté d’un statut spécial interdisant le droit de grève »
2) « Liberté de choix et autonomie pour une Ecole plus performante : établir la liberté scolaire par la création du chèque éducation (pour les établissements publics et privés) pour supprimer définitivement le système de la carte scolaire, et, dans le cadre de l’autonomie des établissements, permettre aux chefs d’établissements de recruter leur équipe de professeurs, de licencier les mauvais enseignants (licenciement possible après décision unanime d’une commission comprenant le chef d’établissement, le représentant des élèves comme des parents) et d’avoir l’entière responsabilité de leurs moyens, y compris en ayant recours aux fonds privés (pour l’immobilier) ».
3) « Soutenir l’autorité des professeurs en rétablissant le vouvoiement obligatoire et réciproque entre professeurs et élèves à partir de la 6ème. Réintroduire la fonction de surveillant général (CPE à autorité renforcée) »
5) « Valoriser le travail et le mérite des professeurs de la République en imposant pour tout nouveau professeur 25 heures de travail par semaine en contrepartie d’une hausse de salaire de 20% ».
7) « Ouvrir l’école de la République au monde de l’entreprise : supprimer le collège unique, créer l’apprentissage à 14 ans, instaurer des « cours d’entrepreneuriat et d’artisanat » dès la 4ème, rendre obligatoire un stage annuel en entreprise pour tous les professeurs, instaurer un forum des métiers trimestriel dans chaque collège et lycée »
8) « Recréer le lien entre l’école et la nation, en garantissant une heure hebdomadaire d’enseignement des valeurs patriotiques avec épreuve éliminatoire au bac »
9) « Etablir l’école du mérite et du respect par le rétablissement des récompenses par matière (prix de mathématique, de lettres,...) et par celui de l’uniforme obligatoire dans chaque établissement (primaire et collège), choisi par l’établissement dans le cadre de l’autonomie. Cela passe par l’obtention de récompenses (du « bon point » dans le primaire et des bourses scolaires dans le secondaire) et la création d’internats d’excellence »
10) « Instaurer l’école de l’égalité des chances. Mettre en place dans chaque lycée français un système de parrainage scolaire républicain, entre des élèves de grandes écoles et ceux d’écoles en zone sensible »

Et tout cela est rapporté à la « révolution » que préconisait Nicolas Sarkozy : « L’Ecole n’a pas besoin de réformes de bouts de chandelles, mais d’un bouleversement. L’Ecole de la République a besoin d’une révolution ».

adrifab a écrit:
8) « Recréer le lien entre l’école et la nation, en garantissant une heure hebdomadaire d’enseignement des valeurs patriotiques avec épreuve éliminatoire au bac »

Celle-là, il faut quand même se pincer pour y croire… :shock:

Et si, après le stage en entreprise, les profs y restaient?

25 heures de travail ( pas de cours hein, de travail) par semaine et une hausse de salaire de 20 % pour tout nouveau professeur... ( proposition 5) Ça vaut le coup de démissionner pour repasser le concours ! C'est quand ils veulent !

Pour eux hors "devant les élèves", ce n'est pas du travail, ce sont des vacances!

Personne ne réagit sur le point particulier de l'interdiction du droit de grève, droit constitutionnel ?

Ce n'est plus la droite, c'est l'extrême-droite.

Personne ne réagit non plus sur le 2ème paragraphe, disant que le chef d'établissement pourra licencier un professeur, lors d'une commission réunissant les parents et les élèves !! On croit rêver ! Et après, ces gentils petits bisounours osent parler de soutenir l'autorité des professeurs ! Au nom de quoi un principal pourrait nous virer? Si ma tête ne revient plus au principal ou si on me juge trop vieux, je pourrai me retrouver au chômage à 55 ans par exemple ???

bretagne a écrit:Personne ne réagit sur le point particulier de l'interdiction du droit de grève, droit constitutionnel ?

Ce n'est plus la droite, c'est l'extrême-droite.

Non mais il faudrait réagir sur à peu près tout, en fait, évidemment. Tout est globalement scandaleux, là-dedans.

La proposition 2 est amusante : on imagine bien les élèves et les parents faire pression pour licencier un à un les mauvais enseignants que le chef d'établissement aura succesivement recrutés à pôle emploi faute d'un nombre suffisant de candidats aux concours à cause de la proposition 5.

Sinon, on constate que la droite forte a repris certaines idées de l'école républicaine, mais il est dommage qu'elle n'ai retenu que l'accessoire (vouvoiement, uniforme, enseignement des valeurs patriotiques...) et qu'elle ait oublié l'essentiel.

LA VACHE ! LA VACHE LA VACHE LA VACHE !

Il n'y a pas un point devant lequel je n'hallucine pas. Je ne sais même pas quoi dire.

Mais, les nouveaux pouvoirs du chefs d'établissement, on sait bien que la droite en rêve depuis longtemps...la loi sur l'évaluation par le chef se serait appliquée si Sarkozy avait été réelu, donc pas de surprise sur ce point.

En revanche, l'interdiction du droit de grève, c'est autre chose, c'est... l'extrême-droite.

Moonchild a écrit:La proposition 2 est amusante : on imagine bien les élèves et les parents faire pression pour licencier un à un les mauvais enseignants que le chef d'établissement aura succesivement recrutés à pôle emploi faute d'un nombre suffisant de candidats aux concours à cause de la proposition 5.

Sinon, on constate que la droite forte a repris certaines idées de l'école républicaine, mais il est dommage qu'elle n'ai retenu que l'accessoire (vouvoiement, uniforme, enseignement des valeurs patriotiques...) et qu'elle ait oublié l'essentiel.

Cela ne me paraît malheureusement pas accessoire.

A côté de ça, la réforme Peillon des rythmes scolaires, c'est vraiment le monde des Bisounours !

C'est assez vomitif.

Heureusement, avec ce genre de positionnement extrêmiste, je suis certain qu'ils ne fédéreront aucun courant de profs un peu perdus par les mutations réellement repoussantes de notre métier.
C'est un coup de matamore en direction de leur électorat le plus hardcore.

De toute façon, ce Peltier et ce Didier sont les enfants naturels et incestueux de Sarko et du FN : tout ce qu'il y a de plus détestable dans la droite française.

Ceci dit, quand je lis ici ou là que la direction du SGEN milite pour que les enseignants passent plus de temps dans l'établissement, à d'autres missions que l'instruction, je me demande s'ils évoquent la rémunération : car augmenter notre quota horaire de 39% pour une augmentation salariale de 20%, j'espère qu'ils ne le toléreraient pas.

MAis bon, je ne doute pas que personne au SGEN ne soutienne une telle déclaration globalement.

Guillaume Peltier et Didier Geoffroy sont des clowns..des clowns d'extrême-droite mais des clowns. Ce qui est vraiment détestable dans la droite française, ne serait-ce pas plutôt ceux détiennent le véritable pouvoir : le baron Seillières, Parisot, Bettancourt, Dassault...?

Pincez-moi, je rêve !
Je résume pour être sûre de bien comprendre, arrêtez moi si je me trompe :




1) Nous n'aurons plus le droit de grève.
2) Nous pourons nous faire virer sur décision du chef, des délégués de parents et d'élèves.
3) Nous devrons vouvoyer Kevin et Davina de 6e2, 11 ans.
5) Nous devrons "travailler" (balayer la cour ? surveiller la cantine ?) 7h de plus pour 20% de salaire en plus.
7) Nous devrons apprendre la vraie vie par un stage annuel en entreprise.
8) « Recréer le lien entre l’école et la nation, en garantissant une heure hebdomadaire d’enseignement des valeurs patriotiques avec épreuve éliminatoire au bac » (là, j'arrive même pas à résumer, je sèche !)
9) Nous devrons donner des prix d'excellence à Kevin et Davina de 6e2 parce qu'ils ont réussi à conjuguer être et avoir au présent et au futur.
10) Maxence et Isabeau, du collège privé de centre ville, vont parrainer les petits Kevin et Davina, de la ZEP du quartier pourri.

J'ai tout bon, j'ai bien compris ?

Dinaaa a écrit:Pincez-moi, je rêve !

10) Maxence et Isabeau, du collège privé de centre ville, vont parrainer les petits Kevin et Davina, de la ZEP du quartier pourri.

Des fois, je vois sur ce forum un smiley qui représente un bonhomme en train de se taper les cuisses de rire. Je ne le trouve pas, mais il est approprié à la proposition numéro 10.

Obliger chaque année les profs à faire un stage en entreprise… :shock: Dans quel but ?? Pour faire comprendre à ces fainéants de profs privilégiés ce qu’est le vrai travail, peut-être ? ( après tout, Sarkozy avait bien dit aux travailleurs du privé " voilà le vrai travail" ! ) Pour montrer aux ignorants de profs avec quelles méthodes de management on gère un groupe ? Il suffira ensuite de les appliquer avec des enfants…

Les directions syndicales vont-elles fêter ce programme d'interdiction de la grève en appelant à la grève ...avant le printemps ? (Depuis que la gauche est arrivée, ils sont biens gentils, les dirigeants syndicaux)

bretagne a écrit:Les directions syndicales vont-elles fêter ce programme d'interdiction de la grève en appelant à la grève ...avant le printemps ? (Depuis que la gauche est arrivée, ils sont biens gentils, les dirigeants syndicaux)

Euh...Ce n'est pas le gouvernement qui fait toutes ces propositions...

Il faudrait plutôt habituer les salariés du privé à ne pas prendre de pause pipi, à ne pas lire le journal, à ne pas discuter avec les collègues sauf pendant le 1/4h de récré, de ne pas boire de café dès que l'envie leur en prend, et à passer leurs soirées et leurs we à préparer la semaine suivante et corriger la semaine passée. Là ce serait VRAIMENT UTILE.
Ceci dit sans vouloir diviser les salariés, mais avec l'intention de donner aux choses LEUR JUSTE POIDS.

Je serais étudiante aujourd'hui, il faudrait vraiment que je ne trouve rien d'autre à faire pour me lancer dans une telle galère !

Le stage en entreprise pour les profs, c'est une obsession du patronat...l'Institut de l'Entreprise essaie de réeduquer (pendant les temps de classe !) les profs de SES, par ce biais : seul face à des communicants pendant 9 semaines, l'enseignant fragile est retourné.
Comme ca n'a pas trop marché, le patronat a demandé qu'on améliore les programmes de SES dans un sens patronal.

Ils sont dans une fuite en avant...

Il s'agit maintenant de casser le statut de la fonction publique, et d'interdire le droit de grève.

Celeborn a écrit:

adrifab a écrit:
8) « Recréer le lien entre l’école et la nation, en garantissant une heure hebdomadaire d’enseignement des valeurs patriotiques avec épreuve éliminatoire au bac »

Celle-là, il faut quand même se pincer pour y croire… :shock:

Maréchal, nous voilà !