- adelaideaugustaFidèle du forum
Bon, soit.
Mais n'y a-t-il pas une corrélation entre le fait qu'on a abandonné de façon massive le calcul au profit de la calculette, et la montée de "l'innumérisme", déploré par les mathématiciens ?
Il me semble que le pourcentage d'étudiants en "sciences dures" est devenu dramatiquement bas.
Qu'il n'y a pas assez de professeurs de maths, physique.
Me trompè-je ?
Mais n'y a-t-il pas une corrélation entre le fait qu'on a abandonné de façon massive le calcul au profit de la calculette, et la montée de "l'innumérisme", déploré par les mathématiciens ?
Il me semble que le pourcentage d'étudiants en "sciences dures" est devenu dramatiquement bas.
Qu'il n'y a pas assez de professeurs de maths, physique.
Me trompè-je ?
- retraitéeDoyen
De même, en primaire, on nous apprenait à faire court et rapide, par exemple dans les calculs de rabais; ainsi, pour trouver combien coûtait un objet sur lequel il y avait 30% de réduction, on nous faisait directement multiplier le prix initial par 0,7.
je procède toujours ainsi quand je "fais" les soldes. Bien sûr, on nous expliquait en détail pourquoi il fallait procéder ainsi! C'est ce que j'ai dû faire avec une jeune collègue de maths qui ne voyait pas...
je procède toujours ainsi quand je "fais" les soldes. Bien sûr, on nous expliquait en détail pourquoi il fallait procéder ainsi! C'est ce que j'ai dû faire avec une jeune collègue de maths qui ne voyait pas...
- TazonNiveau 9
J'ai toujours fait comme Adelaïdeaugusta, mais ma foi sans y comprendre grand'chose, ce qui n'empêchait pas la méthode d'être très efficace. La méthode avec soustraction posée me semble plus facile à comprendre, et c'est celle que je tente d'apprendre à mes sixièmes qui arrivent parfois sans savoir faire de division (mais ceux là, si ils ne l'ont imprimé lorsque leur instit' l'a enseigné, de toute façon... ), sans pour autant obliger les autres à l'employer si ils arrivent à ne pas poser les soustractions (c'est effectivement casse-pied lorsqu'ils viennent corriger à toute vitesse au tableau et que leurs camarades n'entravent que pouic).
Ceci dit, je ne comprends pas vraiment pourquoi s'obstiner après le primaire ( où c'est sans doute utile pour comprendre la résolution d'un problème) à faire des divisions à la main, il me semble qu'un calcul est soit faisable de tête, et on ne le pose pas (il va sans dire qu'il faut une sérieuse connaissance de ses tables), soit pas, et alors pourquoi ne pas le faire à la calculatrice? Je suis d'une génération qui n'a pas appris à trouver des racines carrés à la main, et cela ne nous empêchait pas d'accéder au sens.
J'avais lu dans un livre déjà vieux "le poisson rouge dans le Perrier", que de toute façon, le développement des capacités cognitives d'un enfant ne lui permettait pas en général d'accéder à des notions abstraites avant l'age de douze ans, ce qui me semble vraisemblable, mais qu'il pouvait tout de même apprendre un algorithme, comme celui des divisions ou des multiplications.Bref, que ne pas pouvoir abstraire et comprendre le sens de ce qu'il fait n'est pas un frein aux apprentissages, et qu'on perd un temps fou à vouloir absolument "faire sens".
Qu'en pensez-vous?
Ceci dit, je ne comprends pas vraiment pourquoi s'obstiner après le primaire ( où c'est sans doute utile pour comprendre la résolution d'un problème) à faire des divisions à la main, il me semble qu'un calcul est soit faisable de tête, et on ne le pose pas (il va sans dire qu'il faut une sérieuse connaissance de ses tables), soit pas, et alors pourquoi ne pas le faire à la calculatrice? Je suis d'une génération qui n'a pas appris à trouver des racines carrés à la main, et cela ne nous empêchait pas d'accéder au sens.
J'avais lu dans un livre déjà vieux "le poisson rouge dans le Perrier", que de toute façon, le développement des capacités cognitives d'un enfant ne lui permettait pas en général d'accéder à des notions abstraites avant l'age de douze ans, ce qui me semble vraisemblable, mais qu'il pouvait tout de même apprendre un algorithme, comme celui des divisions ou des multiplications.Bref, que ne pas pouvoir abstraire et comprendre le sens de ce qu'il fait n'est pas un frein aux apprentissages, et qu'on perd un temps fou à vouloir absolument "faire sens".
Qu'en pensez-vous?
- phiExpert
krungthep a écrit:Sur l'abaissement de l'âge de la scolarité obligatoire à 5 ans avec apprentissage des fondamentaux dès cet âge, a-t-on des retours positifs des pays qui fonctionnent déjà de cette manière, notamment l'Angleterre (la Year 1 est à 5 ans et on y apprend à lire et à écrire) et certains états des Etats-Unis (année de Kindergarten obligatoire et intégrée au primaire)?
De la part d'une amie qui enseigne très très au nord par là-bas:
"en Ontario au "jardin" (GS) on apprend à lire des phrases courantes et à écrire des phrases courtes aussi, c'est sur la base du "message du jour" et des routines du matin, ils apprennent à reconnaitre les mots de base et à décoder les sons simples. Par exemple dans la routine ils doivent lire une petite carte avec un mot et trouver "l'ami" qui a la même pour faire une phrase à l'oral avec le mot...à la fin de l'année ils doivent connaitre tous les sons simples."
- ben2510Expert spécialisé
linkus a écrit:Mais c'est Mr Demailly? Oh mon dieu.
- Spoiler:
C'est un de mes anciens professeurs: Il a un tic, il n'arrête pas de taper du pied. :lol:
Mais il est très instructif dans sa façon d'expliquer les maths. Il nous a expliqué qu'il était possible d'enseigner le théorème d'inversion locale dans R^2 en L1 ainsi que le théorème des fonctions implicites.
Je l'ai appris lorsque j'étais élève en TC.
- ernestinNiveau 2
Le problème de ce genre de routine c'est que ça s'oublie vite. Demande à n'importe quel adulte de poser et résoudre une division, il ne saura pas (en tous cas au moins 50% va galérer). Fais pareil à un gamin de CM2 qui est en plein dedans, ça marchera.Tazon a écrit:
J'avais lu dans un livre déjà vieux "le poisson rouge dans le Perrier", que de toute façon, le développement des capacités cognitives d'un enfant ne lui permettait pas en général d'accéder à des notions abstraites avant l'age de douze ans, ce qui me semble vraisemblable, mais qu'il pouvait tout de même apprendre un algorithme, comme celui des divisions ou des multiplications.Bref, que ne pas pouvoir abstraire et comprendre le sens de ce qu'il fait n'est pas un frein aux apprentissages, et qu'on perd un temps fou à vouloir absolument "faire sens".
Qu'en pensez-vous?
L'abstraction est nécessaire et je pense qu'il faut l'introduire dès les premiers niveaux. Faire sens c'est important car on fait tous des choses basées sur des notions intuitives que l'on peut ensuite formaliser en math (factorisation par exemple) et ce relativement jeune.
- IgniatiusGuide spirituel
Je ne pense pas.
La difficulté à poser une division pour un adulte est applicable même à des profs de maths ou de physique qui n'ont pas pratiqué depuis une éternité.
Et pourtant ils maîtrisent les concepts abstraits à un autre niveau qu'un élève de CM2.
A vouloir enseigner les deux trop précocement je crains que l'on n'en ait aucun : ni technique, ni sens.
Personnellement je crois assez à l'incapacité à l'abstraction des plus jeunes.
La difficulté à poser une division pour un adulte est applicable même à des profs de maths ou de physique qui n'ont pas pratiqué depuis une éternité.
Et pourtant ils maîtrisent les concepts abstraits à un autre niveau qu'un élève de CM2.
A vouloir enseigner les deux trop précocement je crains que l'on n'en ait aucun : ni technique, ni sens.
Personnellement je crois assez à l'incapacité à l'abstraction des plus jeunes.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- AnaxagoreGuide spirituel
Ce n'est pas pour rien que l'on [le GRIP, Michel Delord] parle de la méthode intuitive de Buisson.
Vous pouvez lire par exemple les articles "Calcul intuitif" et "Abstraction" du Dictionnaire Pédagogique (première édition).
Vous pouvez lire par exemple les articles "Calcul intuitif" et "Abstraction" du Dictionnaire Pédagogique (première édition).
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
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