- ClarinetteGrand Maître
Il suffirait juste de changer l'optique de la formation des maîtres en LV... Pffff, je sais que c'est un voeu pieux, mais je me prends parfois à rêver...
- Reine MargotDemi-dieu
j'avais des collègues de LV qui intervenaient dans les classes de primaire (en allemand, notamment, pour avoir des cohortes après), mais déploraient de n'être pas assez formées pour le public de primaire, et en face les instits non plus n'ont pas la formation en langue...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- ClarinetteGrand Maître
Ce qui me fait râler, c'est qu'une formation en linguistique contrastive mettrait les PE bien plus à l'aise qu'ils ne le sont dans la formation actuelle, à visée purement "actionnelle". Et cette réflexion ne vaut pas que pour le primaire, d'ailleurs...
- Presse-puréeGrand sage
Nous on le fait pas mal, en latin...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- ClarinetteGrand Maître
Oui, mais on considère malheureusement généralement que ce que l'on fait avec les langues mortes ne peut pas fonctionner avec les vivantes... sauf que l'on oublie que dans le cadre scolaire, l'anglais n'est pas plus "vivant" que le latin.
- CelebornEsprit sacré
Clarinette a écrit:Il suffirait juste de changer l'optique de la formation des maîtres en LV... Pffff, je sais que c'est un voeu pieux, mais je me prends parfois à rêver...
Il faudrait surtout qu'ils aient un niveau en LV correct. Et comme ils sortent de notre cher système scolaire et ne sont pas majoritairement passés par une fac de langues, comment dire…
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- ClarinetteGrand Maître
C'est le serpent qui se mord la queue, quoi... mais il y a bien un moment où il faudra le remettre dans le droit chemin, ce satané serpent !
- kensingtonEsprit éclairé
Clarinette a écrit:Oui, mais on considère malheureusement généralement que ce que l'on fait avec les langues mortes ne peut pas fonctionner avec les vivantes... sauf que l'on oublie que dans le cadre scolaire, l'anglais n'est pas plus "vivant" que le latin.
En quelques mots, en quoi consisterait l'approche que tu préconises? Quelles démarches? Quelle types d'activités?
- ClarinetteGrand Maître
Rapidement, parce qu'il se fait tard et que la rentrée approche.... quitte à y revenir plus tard.
Je pense qu'il faudrait tout d'abord faire le deuil d'un enseignement "authentique" : la seule façon d'acquérir une langue de façon authentique, c'est de vivre durablement dans le pays, point à la ligne.
Ceci dégagé, il me semblerait important de retenir un des (trop rares) aspects intéressants du CECR : le plurilinguisme.
Pour ceux que cela intéresse, je vous renvoie d'ailleurs à Eric Hawkins, mon maître à penser en la matière, qui voyait avant tout dans les cours de langue un formidable moyen d'ouverture sur le monde. Avant de commencer à apprendre une langue, il faut avoir compris que le monde en compte des centaines, qui sont tout aussi légitimes que la nôtre, etc.
Bon, mais là, je m'emballe, alors que j'avais dit que je ferais court. Donc, en termes d'activités en classe, ce serait par exemple des activités d'analyse d'énoncés similaires dans plusieurs langues afin d'en dégager les disparités et les similitudes, les régularités, les règles de fonctionnement. Ne pas avoir peur de passer par la langue maternelle, le vocabulaire métalinguistique, l'écrit, la traduction, bref, tout ce que l'on déconseille dans les directives actuelles...
Bien, cela étant, je crois que nous reprendrons cette conversation plus tard : il nous faut être en forme pour demain ! Farewell, my King !
Je pense qu'il faudrait tout d'abord faire le deuil d'un enseignement "authentique" : la seule façon d'acquérir une langue de façon authentique, c'est de vivre durablement dans le pays, point à la ligne.
Ceci dégagé, il me semblerait important de retenir un des (trop rares) aspects intéressants du CECR : le plurilinguisme.
Pour ceux que cela intéresse, je vous renvoie d'ailleurs à Eric Hawkins, mon maître à penser en la matière, qui voyait avant tout dans les cours de langue un formidable moyen d'ouverture sur le monde. Avant de commencer à apprendre une langue, il faut avoir compris que le monde en compte des centaines, qui sont tout aussi légitimes que la nôtre, etc.
Bon, mais là, je m'emballe, alors que j'avais dit que je ferais court. Donc, en termes d'activités en classe, ce serait par exemple des activités d'analyse d'énoncés similaires dans plusieurs langues afin d'en dégager les disparités et les similitudes, les régularités, les règles de fonctionnement. Ne pas avoir peur de passer par la langue maternelle, le vocabulaire métalinguistique, l'écrit, la traduction, bref, tout ce que l'on déconseille dans les directives actuelles...
Bien, cela étant, je crois que nous reprendrons cette conversation plus tard : il nous faut être en forme pour demain ! Farewell, my King !
- kensingtonEsprit éclairé
Oh, ça mériterait bien un petit topic dédié ça, un de ces jours...
(j'ai en effet un bouquin de Hawkins, Language Awareness, je vais ressortir ça.)
Good night, dear.
- HihiJe viens de m'inscrire !
Celeborn a écrit:Clarinette a écrit:Il suffirait juste de changer l'optique de la formation des maîtres en LV... Pffff, je sais que c'est un voeu pieux, mais je me prends parfois à rêver...
Il faudrait surtout qu'ils aient un niveau en LV correct. Et comme ils sortent de notre cher système scolaire et ne sont pas majoritairement passé par une fac de langues, comment dire…
Tu pourrais dire ça de toutes les disciplines, non ?
+ 1 avec Clarinette sur l'ouverture aux autres langues. Perso je commence toujours l'année en leur faisant dire "bonjour" dans une dizaine de langues, par exemple. Et en y associant des pays du planisphère. J'aime bien aussi leur lire, leur faire répéter des titres de contes célèbres en différentes langues, et y trouver des analogies. Bon, c'est très modeste, mais ils aiment beaucoup.
- ClarinetteGrand Maître
Ouiiii ! Ressors Language Awareness !
Je peux te donner des tonnes de références sur la question, si tu veux l'approfondir. Mais maintenant...
Je peux te donner des tonnes de références sur la question, si tu veux l'approfondir. Mais maintenant...
- VudiciFidèle du forum
+1Clarinette a écrit:MelMelanieSLB a écrit:
Et en primaire, la langue vivante! Une vague sensibilisation au fait qu'il y a d'autres langues que le français en CM2, pourquoi pas? (ça, c'est juste pour Clarinette), mais sinon, vraiment, aucun intérêt, une perte de temps en primaire et des habitudes déplorables à faire perdre à l'entrée en 6e.
Rhâââ là là ! Mais combien de fois faudra-t-il vous expliquer qu'un enseignement bien pensé des LV (c'est-à-dire qui ne singe pas l'acquisition en milieu naturel, mais développe une analyse contrastive) à partir du cycle III de l'école primaire n'enlève rien au français, mais au contraire peut lui être grandement bénéfique ?!!!
Un exemple tout bête avec mes CE2-CM1. On a vu les adjectifs de couleur, on les associe à des noms qu'on connaît (je fais du néerlandais). Un gamin remarque que "c'est à l'envers". On cherche la nature des mots: article-nom-adjectif en français; article-adjectif-nom en néerlandais. On a discuté du "à l'envers" ou "à l'endroit dans une autre logique". On a trouvé des exemples de structure identique en français: une auto verte mais un petit enfant... Et on a découvert que les noms de lieu de la zone francophone suivait plus souvent la règle germanique dans nos régions de contact que dans le sud: Neufchâteau mais Châteauneuf du Pape (on a les références qu'on peut, hein).
- CeladonDemi-dieu
Voilà. C'est exactement ça, Vudici.
- MelanieSLBDoyen
Vudici a écrit:+1Clarinette a écrit:MelMelanieSLB a écrit:
Et en primaire, la langue vivante! Une vague sensibilisation au fait qu'il y a d'autres langues que le français en CM2, pourquoi pas? (ça, c'est juste pour Clarinette), mais sinon, vraiment, aucun intérêt, une perte de temps en primaire et des habitudes déplorables à faire perdre à l'entrée en 6e.
Rhâââ là là ! Mais combien de fois faudra-t-il vous expliquer qu'un enseignement bien pensé des LV (c'est-à-dire qui ne singe pas l'acquisition en milieu naturel, mais développe une analyse contrastive) à partir du cycle III de l'école primaire n'enlève rien au français, mais au contraire peut lui être grandement bénéfique ?!!!
Un exemple tout bête avec mes CE2-CM1. On a vu les adjectifs de couleur, on les associe à des noms qu'on connaît (je fais du néerlandais). Un gamin remarque que "c'est à l'envers". On cherche la nature des mots: article-nom-adjectif en français; article-adjectif-nom en néerlandais. On a discuté du "à l'envers" ou "à l'endroit dans une autre logique". On a trouvé des exemples de structure identique en français: une auto verte mais un petit enfant... Et on a découvert que les noms de lieu de la zone francophone suivait plus souvent la règle germanique dans nos régions de contact que dans le sud: Neufchâteau mais Châteauneuf du Pape (on a les référence qu'on peut, hein).
Vudici, je ne vois pas ce que tu as écrit en dessous de +1 sur néo, mais je le vois quand je te cite.
Je voulais juste répondre à Clarinette: je savais que tu serais contente que je ne banisse pas entièrement les LV du primaire , mais tant qu'on parlera de faire apprendre l'anglais aux élèves à partir du CP, voire à partir de la maternelle, par des PE non formés et souvent non qualifiés, de leur aveu même, je resterai sur le position que je préférerais qu'il n'y ait pas du tout de langue vivante avant le collège. Je ne sais pas pourquoi, mais je doute qu'il y ait beaucoup de PE qui font de l'analyse contrastive comme tu le fais (et qui me semble intéressant et intelligent, pour le coup).
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La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- VudiciFidèle du forum
Mélanie: on a sans doute écrit en même temps...
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Front de Libération des Lichens Injustement Massacrés
- doctor whoDoyen
Quitte à faire de l'analyse contrastive, pourquoi pas du latin, dès le début. Ce n'est pas une question de langue morte ou vivante, mais le latin est tout de même notre langue originaire.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- AuroreEsprit éclairé
LJeanjeau a écrit:
je ne prône aucune méthode de lecture en particulier.
PFrackowiak a écrit:On ne pourra pas progresser si l’on ne parvient pas à tirer ses bottes de la glaise et à marcher, dans le respect des pédagogues, de penseurs comme Morin, Meirieu, Giordan, Charmeux, et tant d’autres qui éclairent le chemin. C’est l’enfermement dans la transmission des disciplines scolaires cloisonnées et leur didactique qui menace les élèves en difficulté au nom d’un saint Savoir scolaire.
Tiens, belle contradiction... LJeanjeau va-t-il devoir renier sa tolérance de façade pour se plier à la discipline du Parti ?
- Presse-puréeGrand sage
doctor who a écrit:Quitte à faire de l'analyse contrastive, pourquoi pas du latin, dès le début. Ce n'est pas une question de langue morte ou vivante, mais le latin est tout de même notre langue originaire.
Ce fut une piste évoquée lors des journées nationales de février dernier. De même, en mettant le faux-nez "maîtrise de la langue" et en mettant en avant l'article 34, j'ai des collègues qui arrivent à mettre en place une heure de latin pour tous en 6è.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- doctor whoDoyen
Au GRIP, il me semble qu'on est d'accord (faut me contredire si j'ai tort) pour dire que le rejet du latin fut une des grosses erreurs de Buisson et consorts lors de la "fondation" de l'instruction publique.
Il doit y avoir moyen d'introduire quelques éléments en CM, et pourquoi pas encore avant cela via l'analyse contrastive (mais faut en discuter).
Il doit y avoir moyen d'introduire quelques éléments en CM, et pourquoi pas encore avant cela via l'analyse contrastive (mais faut en discuter).
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Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- CeladonDemi-dieu
Je l'ai fait en CM1 voici quelques années et je me suis fait convoquer par la conseillère péda faisant fonction d'inspectrice à l'époque. Elle ne comprenait pas (ce n'était pas au programme !) que le fait de jouer avec des mots simples en en faisant varier les fonctions donc les terminaisons, se révélait extrêmement formateur pour la réflexion sur les fonctions en français. Pauvres de nous.
- MareuilNeoprof expérimenté
doctor who a écrit:Au GRIP, il me semble qu'on est d'accord (faut me contredire si j'ai tort) pour dire que le rejet du latin fut une des grosses erreurs de Buisson et consorts lors de la "fondation" de l'instruction publique.
Il doit y avoir moyen d'introduire quelques éléments en CM, et pourquoi pas encore avant cela via l'analyse contrastive (mais faut en discuter).
Pas tout à fait ça pour ce qui concerne le GRIP qui à ma connaissance n'a pas encore abordé ce sujet, même si Michel Delord et moi-même avons écrit dans la présentation du Buisson que la décision de ne pas mettre l'étude du latin au programme des Écoles primaires supérieures était une erreur.
- ClarinetteGrand Maître
doctor who a écrit:Quitte à faire de l'analyse contrastive, pourquoi pas du latin, dès le début. Ce n'est pas une question de langue morte ou vivante, mais le latin est tout de même notre langue originaire.
Entièrement d'accord. Dès que je peux glisser du latin (ou du grec), que ce soit en vocabulaire ou en grammaire, j'en saisis l'occasion. Par exemple, l'étude du génitif en anglais est toujours liée à un rappel sur le complément du nom en français, ainsi qu'une explication du génitif latin. Le latin est un excellent moyen d'illustrer l'aspect indispensable de l'analyse grammaticale pour la maîtrise d'une langue.doctor who a écrit:Au GRIP, il me semble qu'on est d'accord (faut me contredire si j'ai tort) pour dire que le rejet du latin fut une des grosses erreurs de Buisson et consorts lors de la "fondation" de l'instruction publique.
Il doit y avoir moyen d'introduire quelques éléments en CM, et pourquoi pas encore avant cela via l'analyse contrastive (mais faut en discuter).
- ClarinetteGrand Maître
Qu'ils y viennent !Celadon a écrit:Je l'ai fait en CM1 voici quelques années et je me suis fait convoquer par la conseillère péda faisant fonction d'inspectrice à l'époque. Elle ne comprenait pas (ce n'était pas au programme !) que le fait de jouer avec des mots simples en en faisant varier les fonctions donc les terminaisons, se révélait extrêmement formateur pour la réflexion sur les fonctions en français. Pauvres de nous.
- doctor whoDoyen
Mareuil a écrit:doctor who a écrit:Au GRIP, il me semble qu'on est d'accord (faut me contredire si j'ai tort) pour dire que le rejet du latin fut une des grosses erreurs de Buisson et consorts lors de la "fondation" de l'instruction publique.
Il doit y avoir moyen d'introduire quelques éléments en CM, et pourquoi pas encore avant cela via l'analyse contrastive (mais faut en discuter).
Pas tout à fait ça pour ce qui concerne le GRIP qui à ma connaissance n'a pas encore abordé ce sujet, même si Michel Delord et moi-même avons écrit dans la présentation du Buisson que la décision de ne pas mettre l'étude du latin au programme des Écoles primaires supérieures était une erreur.
Très confusément, c'est à cela que je pensais.
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