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- BientôtlesudFidèle du forum
Ecole : un livret de compétences qui perd des cases
http://www.liberation.fr/societe/2012/10/30/ecole-un-livret-de-competences-qui-perd-des-cases_857178
Décrié massivement par les enseignants, l’outil d’évaluation des élèves de CE1, CM2 et de 3e est maintenu par le ministre de l’Education, mais dans une version très allégée.
Par CATHERINE MALLAVAL
Surnommé «l’usine à cases» par une bonne partie du corps enseignant (instits et profs confondus), le «livret personnel de compétences» (LPC), destiné à évaluer en trois paliers (en CE1, CM2 et fin de 3e) les acquis des petits Français, vient de muer.
Généralisé à tous les collèges depuis la rentrée 2009, et utilisé à l’école primaire depuis 2008, cet outil qui pouvait comporter jusqu’à 97 items en 3e (lire ci-contre) a subi sur demande du ministre de l’Education, Vincent Peillon, une sacrée cure d’amaigrissement.
Autonomie. Si les élèves doivent toujours «valider» des compétences, elles ne sont plus qu’au nombre de sept grandes: maîtrise de la langue française, connaissance des principaux éléments de mathématiques et maîtrise d’une culture scientifique, possession d’une culture humaniste, accession à l’autonomie et acquisition de l’esprit d’initiative, etc. Le livret est en fait ramené aux sept piliers fondateurs du «socle commun» de ce que les écoliers et collégiens doivent savoir depuis la loi d’orientation et de programme datant de 2005.
Bref, c’en est fini de rentrer dans le détail. Sauf en cas de souci de validation d’une compétence par un élève. Dans ce cas, l’équipe pédagogique devra «renseigner» avec davantage de précisions (on parle de «domaines») la compétence de l’enfant.
Sondage. A l’évidence, le livret personnel de compétences faisait souci depuis sa mise en œuvre : avec des profs qui refusaient de le remplir, d’autres qui s’y essayaient dans leur coin ; avec des chefs d’établissement qui, au final, validaient tout ou rien. Ne fallait-il pas carrément le supprimer ? Selon un sondage du Snes (principal syndicat du secondaire) de Créteil réalisé début octobre auprès d’enseignants de l’académie, la réponse était «oui» à 94%.
http://www.liberation.fr/societe/2012/10/30/ecole-un-livret-de-competences-qui-perd-des-cases_857178
Décrié massivement par les enseignants, l’outil d’évaluation des élèves de CE1, CM2 et de 3e est maintenu par le ministre de l’Education, mais dans une version très allégée.
Par CATHERINE MALLAVAL
Surnommé «l’usine à cases» par une bonne partie du corps enseignant (instits et profs confondus), le «livret personnel de compétences» (LPC), destiné à évaluer en trois paliers (en CE1, CM2 et fin de 3e) les acquis des petits Français, vient de muer.
Généralisé à tous les collèges depuis la rentrée 2009, et utilisé à l’école primaire depuis 2008, cet outil qui pouvait comporter jusqu’à 97 items en 3e (lire ci-contre) a subi sur demande du ministre de l’Education, Vincent Peillon, une sacrée cure d’amaigrissement.
Autonomie. Si les élèves doivent toujours «valider» des compétences, elles ne sont plus qu’au nombre de sept grandes: maîtrise de la langue française, connaissance des principaux éléments de mathématiques et maîtrise d’une culture scientifique, possession d’une culture humaniste, accession à l’autonomie et acquisition de l’esprit d’initiative, etc. Le livret est en fait ramené aux sept piliers fondateurs du «socle commun» de ce que les écoliers et collégiens doivent savoir depuis la loi d’orientation et de programme datant de 2005.
Bref, c’en est fini de rentrer dans le détail. Sauf en cas de souci de validation d’une compétence par un élève. Dans ce cas, l’équipe pédagogique devra «renseigner» avec davantage de précisions (on parle de «domaines») la compétence de l’enfant.
Sondage. A l’évidence, le livret personnel de compétences faisait souci depuis sa mise en œuvre : avec des profs qui refusaient de le remplir, d’autres qui s’y essayaient dans leur coin ; avec des chefs d’établissement qui, au final, validaient tout ou rien. Ne fallait-il pas carrément le supprimer ? Selon un sondage du Snes (principal syndicat du secondaire) de Créteil réalisé début octobre auprès d’enseignants de l’académie, la réponse était «oui» à 94%.
- BientôtlesudFidèle du forum
Des critères d’évaluation mis au piquet par quatre profs
http://www.liberation.fr/societe/2012/10/30/des-criteres-d-evaluation-mis-au-piquet-par-quatre-profs_857176
nterview «Côtés hilarants», «objectif idiot»… les critiques pleuvent contre le livret.
Par CATHERINE MALLAVAL
Pour Libération, quatre profs ont accepté de revenir sur le fameux livret personnel de compétences. Et la foultitude d’items (97 en tout) qu’ils ont dû valider pour leurs élèves de 3e. Même élagué, ce livret a-t-il un sens ?
Sur le banc, Nicolas Morvan (photo DR), 34 ans, prof de lettres en ZEP dans l’Essonne, qui dénonce «un outil bureaucratique, inspiré de recommandations européennes et de l’OCDE, qui véhicule l’idée d"élèves employables" avec des compétences qui tourne le dos à à une vision humaniste du savoir» ; Mara Goyet (photo A.Fevrier. Flammarion), 39 ans, prof d’histoire-géo dans un collège parisien (1), qui se demande si «le livret qui a des côtés hilarants n’a pas été écrit sur le capot d’une bagnole par des mecs bourrés avec un stylo qui ne marchait pas».
A leurs côtés, Dominique Parvillé (photo DR), 32 ans, prof d’EPS dans l’Essonne, estime, lui, qu’un «socle commun, ça veut dire un minimum. Alors qu’il s’agit de faire progresser les élèves. Et puis je n’aime pas ce mode d’évaluation binaire "acquis" ou "pas acquis"».
Enfin, François Ledoux (photo DR), 42 ans, prof de maths à cheval sur plusieurs postes à Cherbourg, interroge : «Que fait-on quand un élève n’a pas acquis une compétence ? On se tourne vers l’institution qui dans un jargon cynique répond : "A vous d’organiser vos cours pour avoir une pédagogie indifférenciée" ? Avec 28 élèves par classe, je n’ai pas le mode d’emploi.» Commentaires sur quelques perles du questionnaire dont ils gardent un souvenir ému.
«ADAPTER SON MODE DE LECTURE À LA NATURE DU TEXTE PROPOSÉ ET À L’OBJECTIF POURSUIVI»
«C’est vraiment une compétence très très générale, soupire Nicolas Morvan. Comment l’évaluer ? Cela a-t-il un sens ? Ecrire la suite d’un texte narratif, voilà une compétence déjà plus spécifique. Mais qui elle-même requiert beaucoup de procédures : bien comprendre le texte initial, maîtriser l’orthographe, la narration, les temps, les règles du dialogue… Le gros danger à ne travailler que par compétences : c’est d’oublier les connaissances. Or il faut d’abord commencer par elles.»
«FORMULER CLAIREMENT UN PROPOS SIMPLE»
«J’aime vraiment beaucoup les compétences qui doivent être acquises en français, s’amuse Mara Goyet. Surtout cette idée de devoir mettre une date à côté de chaque acquisition : "Tiens aujourd’hui, Vanessa a formulé clairement un propos simple." Il y a aussi l’item "Participer à un débat, à un échange verbal". Mais ça, les élèves le font toute l’année ! Au fond, tout est mis sur le même plan : "Dégager l’essentiel d’un texte lu" et "savoir nager". Et puis, ça zoome tellement sur des détails que je me demande si ce n’est pas une dissimulation des résultats. A force de pixeliser, l’image est belle.»
«REPRODUIRE UN DOCUMENT SANS ERREUR AVEC UNE PRÉSENTATION ADAPTÉE»
«Vous ne trouvez pas absurde de faire copier un texte ? interroge Nicolas Morvan. Le problème, c’est que dans certains collèges comme les ZEP, on décide de n’insister que là-dessus. Cet objectif est idiot. En outre, le risque est d’avoir une école centrée sur le socle commun, qui ne prépare pas à la poursuite d’études au lycée, général et technologique ou professionnel.»
«MANIFESTER SA CURIOSITÉ POUR L’ACTUALITÉ ET POUR LES ACTIVITÉS CULTURELLES OU ARTISTIQUES»
«Comment mesurer ça ? s’amuse Mara Goyet. Un élève a le droit de se foutre de l’actualité. Ce n’est pas une compétence scolaire. Et comment évaluer la curiosité pour les activités artistiques ? Si un gamin a acheté un Pariscope, on valide ? Dans le même registre, et dans ce grand ensemble dédié à sonder la culture humaniste des collégiens, on trouve l’item : "être sensible aux enjeux esthétiques et humains". C’est sacrément grandiloquent, et je ne vois pas comment donner une note de sensibilité.»
«SAVOIR NAGER»
«Nos programmes d’EPS datent de 1996, explique Dominique Parvillé. On sait tous qu’apprendre aux élèves à nager est un objectif prioritaire. Passons sur les problèmes concrets de telle primaire ou tel collège qui n’a pas de piscine à proximité. Sérieusement, c’est quoi savoir nager ? Le livret n’en donne aucune définition. Est-ce flotter, avancer, être capable de récupérer un objet au fond de la piscine ? Avec mes collègues, on s’est mis d’accord sur : "être capable de faire 50 mètres".»
«NOMBRES ET CALCULS : CONNAÎTRE ET UTILISER LES NOMBRES ENTIERS, DÉCIMAUX ET FRACTIONNAIRES»
«Mais de quoi s’agit-il ? s’interroge François Ledoux. Doivent-ils savoir compter jusqu’à 10 ? Ajouter 3,1 et 3,2 ? C’est vraiment trop vague. Pas carré. On ne sait pas où placer le curseur. Même souci quand on nous demande s’ils savent reconnaître des situations de proportionnalité. Mais au fond, ce qui m’étonne le plus c’est que ce qui doit être acquis recouvre le programme de maths de 4e, et non pas celui de 3e. Une entreprise de nivellement vers le bas ?»
«MOBILISER À BON ESCIENT SES CAPACITÉS MOTRICES (dans le cadre d’une pratique physique - sportive ou artistique - adaptée à son potentiel)»
«Là, ça se complique, admet Dominique Parvillé. Apporter une réponse motrice signifie-t-il développer sa foulée quand on court, par exemple ? Dans le cadre d’un sport collectif, doit-on considérer que l’équipe perdante d’un match de foot ne peut valider cet item puisqu’elle n’a pas su déjouer son adversaire ?»
http://www.liberation.fr/societe/2012/10/30/des-criteres-d-evaluation-mis-au-piquet-par-quatre-profs_857176
nterview «Côtés hilarants», «objectif idiot»… les critiques pleuvent contre le livret.
Par CATHERINE MALLAVAL
Pour Libération, quatre profs ont accepté de revenir sur le fameux livret personnel de compétences. Et la foultitude d’items (97 en tout) qu’ils ont dû valider pour leurs élèves de 3e. Même élagué, ce livret a-t-il un sens ?
Sur le banc, Nicolas Morvan (photo DR), 34 ans, prof de lettres en ZEP dans l’Essonne, qui dénonce «un outil bureaucratique, inspiré de recommandations européennes et de l’OCDE, qui véhicule l’idée d"élèves employables" avec des compétences qui tourne le dos à à une vision humaniste du savoir» ; Mara Goyet (photo A.Fevrier. Flammarion), 39 ans, prof d’histoire-géo dans un collège parisien (1), qui se demande si «le livret qui a des côtés hilarants n’a pas été écrit sur le capot d’une bagnole par des mecs bourrés avec un stylo qui ne marchait pas».
A leurs côtés, Dominique Parvillé (photo DR), 32 ans, prof d’EPS dans l’Essonne, estime, lui, qu’un «socle commun, ça veut dire un minimum. Alors qu’il s’agit de faire progresser les élèves. Et puis je n’aime pas ce mode d’évaluation binaire "acquis" ou "pas acquis"».
Enfin, François Ledoux (photo DR), 42 ans, prof de maths à cheval sur plusieurs postes à Cherbourg, interroge : «Que fait-on quand un élève n’a pas acquis une compétence ? On se tourne vers l’institution qui dans un jargon cynique répond : "A vous d’organiser vos cours pour avoir une pédagogie indifférenciée" ? Avec 28 élèves par classe, je n’ai pas le mode d’emploi.» Commentaires sur quelques perles du questionnaire dont ils gardent un souvenir ému.
«ADAPTER SON MODE DE LECTURE À LA NATURE DU TEXTE PROPOSÉ ET À L’OBJECTIF POURSUIVI»
«C’est vraiment une compétence très très générale, soupire Nicolas Morvan. Comment l’évaluer ? Cela a-t-il un sens ? Ecrire la suite d’un texte narratif, voilà une compétence déjà plus spécifique. Mais qui elle-même requiert beaucoup de procédures : bien comprendre le texte initial, maîtriser l’orthographe, la narration, les temps, les règles du dialogue… Le gros danger à ne travailler que par compétences : c’est d’oublier les connaissances. Or il faut d’abord commencer par elles.»
«FORMULER CLAIREMENT UN PROPOS SIMPLE»
«J’aime vraiment beaucoup les compétences qui doivent être acquises en français, s’amuse Mara Goyet. Surtout cette idée de devoir mettre une date à côté de chaque acquisition : "Tiens aujourd’hui, Vanessa a formulé clairement un propos simple." Il y a aussi l’item "Participer à un débat, à un échange verbal". Mais ça, les élèves le font toute l’année ! Au fond, tout est mis sur le même plan : "Dégager l’essentiel d’un texte lu" et "savoir nager". Et puis, ça zoome tellement sur des détails que je me demande si ce n’est pas une dissimulation des résultats. A force de pixeliser, l’image est belle.»
«REPRODUIRE UN DOCUMENT SANS ERREUR AVEC UNE PRÉSENTATION ADAPTÉE»
«Vous ne trouvez pas absurde de faire copier un texte ? interroge Nicolas Morvan. Le problème, c’est que dans certains collèges comme les ZEP, on décide de n’insister que là-dessus. Cet objectif est idiot. En outre, le risque est d’avoir une école centrée sur le socle commun, qui ne prépare pas à la poursuite d’études au lycée, général et technologique ou professionnel.»
«MANIFESTER SA CURIOSITÉ POUR L’ACTUALITÉ ET POUR LES ACTIVITÉS CULTURELLES OU ARTISTIQUES»
«Comment mesurer ça ? s’amuse Mara Goyet. Un élève a le droit de se foutre de l’actualité. Ce n’est pas une compétence scolaire. Et comment évaluer la curiosité pour les activités artistiques ? Si un gamin a acheté un Pariscope, on valide ? Dans le même registre, et dans ce grand ensemble dédié à sonder la culture humaniste des collégiens, on trouve l’item : "être sensible aux enjeux esthétiques et humains". C’est sacrément grandiloquent, et je ne vois pas comment donner une note de sensibilité.»
«SAVOIR NAGER»
«Nos programmes d’EPS datent de 1996, explique Dominique Parvillé. On sait tous qu’apprendre aux élèves à nager est un objectif prioritaire. Passons sur les problèmes concrets de telle primaire ou tel collège qui n’a pas de piscine à proximité. Sérieusement, c’est quoi savoir nager ? Le livret n’en donne aucune définition. Est-ce flotter, avancer, être capable de récupérer un objet au fond de la piscine ? Avec mes collègues, on s’est mis d’accord sur : "être capable de faire 50 mètres".»
«NOMBRES ET CALCULS : CONNAÎTRE ET UTILISER LES NOMBRES ENTIERS, DÉCIMAUX ET FRACTIONNAIRES»
«Mais de quoi s’agit-il ? s’interroge François Ledoux. Doivent-ils savoir compter jusqu’à 10 ? Ajouter 3,1 et 3,2 ? C’est vraiment trop vague. Pas carré. On ne sait pas où placer le curseur. Même souci quand on nous demande s’ils savent reconnaître des situations de proportionnalité. Mais au fond, ce qui m’étonne le plus c’est que ce qui doit être acquis recouvre le programme de maths de 4e, et non pas celui de 3e. Une entreprise de nivellement vers le bas ?»
«MOBILISER À BON ESCIENT SES CAPACITÉS MOTRICES (dans le cadre d’une pratique physique - sportive ou artistique - adaptée à son potentiel)»
«Là, ça se complique, admet Dominique Parvillé. Apporter une réponse motrice signifie-t-il développer sa foulée quand on court, par exemple ? Dans le cadre d’un sport collectif, doit-on considérer que l’équipe perdante d’un match de foot ne peut valider cet item puisqu’elle n’a pas su déjouer son adversaire ?»
- Invité8Niveau 9
Une "réponse" à cet "article" :
http://laurentfillion.wordpress.com/2012/11/01/a-propos-de-la-competence-utiliser-le-micro-trottoir-en-journalisme/
http://laurentfillion.wordpress.com/2012/11/01/a-propos-de-la-competence-utiliser-le-micro-trottoir-en-journalisme/
- LoladièseNiveau 3
"savoir nager"... Ça pour nager, ça nage.
- SikeliaNiveau 10
Je ne veux même pas penser que je devrai remplir ce livret, un jour !
Les auteurs du livret des compétences ont peut-être bu un peu trop, mais ils sont surtout des professionnels de la langue de bois.
_________________
Sikelia
Numquam est tam male Siculis, quin aliquid facete et commode dicant
(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- Invité8Niveau 9
Sikelia a écrit:
Je ne veux même pas penser que je devrai remplir ce livret, un jour !
Les auteurs du livret des compétences ont peut-être bu un peu trop, mais ils sont surtout des professionnels de la langue de bois.
Il y a des distinctions à faire entre :
- Le socle
- Les compétences
- Le LPC
- DuplayExpert
Ce qui est épatant dans cet article, c'est qu'à travers ces quatre collègues judicieusement choisis, on a un aperçu fidèle d'à peu près tous les griefs qui font l'unanimité dans la profession (à l'exception bien sûr de ceux qui se préparent des carrières d'expert sur ce créneau).
- SikeliaNiveau 10
GuillaumeCaron a écrit:Sikelia a écrit:
Je ne veux même pas penser que je devrai remplir ce livret, un jour !
Les auteurs du livret des compétences ont peut-être bu un peu trop, mais ils sont surtout des professionnels de la langue de bois.
Il y a des distinctions à faire entre :
- Le socle
- Les compétences
- Le LPC
En effet, j'ai mis tout dans le même panier "livret", car je ne m'y suis pas encore frottée (je débute l'enseignement l'an prochain) et que, d'après le peu que j'en sais, cela me paraît vraiment de la langue de bois...
_________________
Sikelia
Numquam est tam male Siculis, quin aliquid facete et commode dicant
(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- doublecasquetteEnchanteur
Mowgli a écrit:Ce qui est épatant dans cet article, c'est qu'à travers ces quatre collègues judicieusement choisis, on a un aperçu fidèle d'à peu près tous les griefs qui font l'unanimité dans la profession (à l'exception bien sûr de ceux qui se préparent des carrières d'expert sur ce créneau).
Oui, c'est juste dommage qu'ils n'aient pas eu la présence d'esprit de proposer à la sagacité de la journaliste le fameux item que nous avons débusqué : avoir pris conscience de la dignité de la personne humaine et en tirer les conséquences au quotidien.
- BientôtlesudFidèle du forum
GuillaumeCaron a écrit:Une "réponse" à cet "article" :
http://laurentfillion.wordpress.com/2012/11/01/a-propos-de-la-competence-utiliser-le-micro-trottoir-en-journalisme/
Twitter est vraiment un formidable outil de propagande.
Parmi les 4 collègues du "micro-trottoir" figure un secrétaire départemental du SNES.
Son avis doit moins valoir le coup qu'un progressiste, c'est certain.
- AuroreEsprit éclairé
Au mieux, des distinctions à l'intérieur d'une seule et même réalité : le tri sélectif.GuillaumeCaron a écrit:Sikelia a écrit:
Je ne veux même pas penser que je devrai remplir ce livret, un jour !
Les auteurs du livret des compétences ont peut-être bu un peu trop, mais ils sont surtout des professionnels de la langue de bois.
Il y a des distinctions à faire entre :
- Le socle
- Les compétences
- Le LPC
- DuplayExpert
GuillaumeCaron a écrit:
Il y a des distinctions à faire entre :
- Le socle
- Les compétences
- Le LPC
Et comme ça va bientôt être Noël, et bien on va mettre tout ça dans un joli petit panier, avec un joli petit papier cadeau et un joli petit bolduc !
- Invité8Niveau 9
Aurore a écrit:Au mieux, des distinctions à l'intérieur d'une seule et même réalité : le tri sélectif.GuillaumeCaron a écrit:Sikelia a écrit:
Je ne veux même pas penser que je devrai remplir ce livret, un jour !
Les auteurs du livret des compétences ont peut-être bu un peu trop, mais ils sont surtout des professionnels de la langue de bois.
Il y a des distinctions à faire entre :
- Le socle
- Les compétences
- Le LPC
Mais de quoi parles tu là ?
C'est vrai que le tri sélectif a attendu le socle tiens ...
- DuplayExpert
doublecasquette a écrit:Mowgli a écrit:Ce qui est épatant dans cet article, c'est qu'à travers ces quatre collègues judicieusement choisis, on a un aperçu fidèle d'à peu près tous les griefs qui font l'unanimité dans la profession (à l'exception bien sûr de ceux qui se préparent des carrières d'expert sur ce créneau).
Oui, c'est juste dommage qu'ils n'aient pas eu la présence d'esprit de proposer à la sagacité de la journaliste le fameux item que nous avons débusqué : avoir pris conscience de la dignité de la personne humaine et en tirer les conséquences au quotidien.
- CelebornEsprit sacré
GuillaumeCaron a écrit:
Il y a des distinctions à faire entre :
- Le socle
- Les compétences
- Le LPC
C'est un argument que j'ai considéré, et qui ne me semble pas fonctionner. Généralement, on s'en sert pour dire que le socle, c'est très trés bien, mais que bon, le livret n'est pas au top (et que les compétences, on peut tout mettre dedans). Pour ma part, je ne crois pas en cette tentative de séparer l'idée de l'objet qui en est la réalisation, i.e. le livret. L'ensemble du livret (je ne parle pas des cases pour valider, mais du listing organisé), C'EST le socle. Ça se confond. Les collègues bossent à partir de ça, et non à partir d'une grande et noble idée. Et ce à partir de quoi on bosse, avec les collègues, ça ne marche pas. Et, pour pousser mon idée jusqu'à son terme, si ça ne marche pas, c'est parce que l'idée de base n'est ni fonctionnelle ni intéressante. Elle est technocratique, et je parie qu'elle le restera, quoi qu'on adapte dans le livret (ou dans tout autre objet que l'on créerait pour le remplacer).
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- CelebornEsprit sacré
Maintenant, la présentation proposée par l'article est très loin d'être exacte, et certains arguments avancés sont très nettement plus faibles que d'autres. On est plus proche de l'article de blog à tendance humoristique (type celui que j'ai fait ici) que de l'article de fond.
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- DuplayExpert
Celeborn a écrit:Maintenant, la présentation proposée par l'article est très loin d'être exacte, et certains arguments avancés sont très nettement plus faibles que d'autres. On est plus proche de l'article de blog à tendance humoristique (type celui que j'ai fait ici) que de l'article de fond.
Lesquels ?
- doctor whoDoyen
Ce qui ne va pas, c'est effectivement la notion de socle.
C'est comme si les mêmes personnes qui différencient maniaquement enseignement et apprentissage (voir le néologisme "enseignement/apprentissage"), qui assurent pouvoir garantir l'apprentissage des compétences et des connaissances du socle.
Tout ce qu'on aura, c'est un enseignement du "socle", avec le même taux de non apprentissage qu'aujourd'hui, mais sur des bases académiques étiques. Et je ne parle pas du recours au bachotage, qui sera proportionnel à l'échec des apprentissages.
C'est comme si les mêmes personnes qui différencient maniaquement enseignement et apprentissage (voir le néologisme "enseignement/apprentissage"), qui assurent pouvoir garantir l'apprentissage des compétences et des connaissances du socle.
Tout ce qu'on aura, c'est un enseignement du "socle", avec le même taux de non apprentissage qu'aujourd'hui, mais sur des bases académiques étiques. Et je ne parle pas du recours au bachotage, qui sera proportionnel à l'échec des apprentissages.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- CelebornEsprit sacré
Mowgli a écrit:Celeborn a écrit:Maintenant, la présentation proposée par l'article est très loin d'être exacte, et certains arguments avancés sont très nettement plus faibles que d'autres. On est plus proche de l'article de blog à tendance humoristique (type celui que j'ai fait ici) que de l'article de fond.
Lesquels ?
« Savoir nager » a une définition précise, par exemple. Mara Goyet est plus souvent dans le "brocardage" (j'innove sur le plan lexical) que dans l'argumentation. Mais c'est aussi probablement davantage dû aux choix journalistiques qu'aux entretiens menés avec les collègues.
Les arguments qui me semblent en revanche avoir un poids certain sont celui concernant l'évaluation des comportements (voire l'évaluation de l'adéquation à l'idéologie), celui sur l'origine de tout ça (on ne peut pas balayer ça d'un revers de main : l'OCDE est VRAIMENT à l'origine de tout ça via l'Europe) et celui, bien vu, sur la pixellisation (que toute personne ayant corrigé les évaluations nationales de 6e, par exemple, a pu constater : on valide toujours tout un tas de choses y compris dans des travaux vraiment très mauvais, et ça donne l'impression que tout va bien).
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- jilucorgNeoprof expérimenté
Quoi qu'il en soit, pour le LPC 2012-2013, on n'aura jamais à valider aucun item ; et les "domaines" seront évoqués seulement dans les cas les plus désespérés :
→ http://eduscol.education.fr/pid23228-cid49889/livret-personnel-competences.html
Pour 2012-2013, un livret personnel de compétences simplifié
Pour l'année scolaire en cours, le processus de validation du socle commun est simplifié. Le principe selon lequel seule la validation des compétences est obligatoire est réaffirmé. L'effort de simplification porte sur le processus de validation et l'information des familles :
1- Dans le cas des élèves ne rencontrant pas de difficultés particulières, l'attribution du socle repose uniquement sur la validation des sept compétences, sans que soit exigé le renseignement des domaines et des items du livret personnel de compétences.
2 - Lorsqu'il s'avère que l'acquisition d'une compétence est discutée, les équipes pédagogiques ne renseignent que les domaines et non plus les items.
3 - Une simple attestation de validation des compétences, en une page au lieu des 25 pages du livret actuel, sera adressée aux familles.
Les conditions de validation du socle commun dans le cadre du diplôme national du brevet ne seront pas modifiées pour la session 2013.
L'application informatique dédiée sera modifiée avant la fin du mois de novembre et livrée aux écoles et établissements dans le courant de la première quinzaine de décembre 2012.
Par ailleurs, s'agissant du premier degré, le déploiement expérimental du livret scolaire numérique est différé.
→ http://eduscol.education.fr/pid23228-cid49889/livret-personnel-competences.html
Pour 2012-2013, un livret personnel de compétences simplifié
Pour l'année scolaire en cours, le processus de validation du socle commun est simplifié. Le principe selon lequel seule la validation des compétences est obligatoire est réaffirmé. L'effort de simplification porte sur le processus de validation et l'information des familles :
1- Dans le cas des élèves ne rencontrant pas de difficultés particulières, l'attribution du socle repose uniquement sur la validation des sept compétences, sans que soit exigé le renseignement des domaines et des items du livret personnel de compétences.
2 - Lorsqu'il s'avère que l'acquisition d'une compétence est discutée, les équipes pédagogiques ne renseignent que les domaines et non plus les items.
3 - Une simple attestation de validation des compétences, en une page au lieu des 25 pages du livret actuel, sera adressée aux familles.
Les conditions de validation du socle commun dans le cadre du diplôme national du brevet ne seront pas modifiées pour la session 2013.
L'application informatique dédiée sera modifiée avant la fin du mois de novembre et livrée aux écoles et établissements dans le courant de la première quinzaine de décembre 2012.
Par ailleurs, s'agissant du premier degré, le déploiement expérimental du livret scolaire numérique est différé.
- doublecasquetteEnchanteur
Par ailleurs, s'agissant du premier degré, le déploiement expérimental du livret scolaire numérique est différé.
J'aimerais bien voir la tête de mon ancien IEN qui nous jurait, la main sur le cœur, que cette application était tout à fait fiable et qu'en tant que fonctionnaires, nous serions priés de fonctionner avec ce LSN, sans aucune rébellion possible !
- DuplayExpert
Celeborn a écrit:Mowgli a écrit:Celeborn a écrit:Maintenant, la présentation proposée par l'article est très loin d'être exacte, et certains arguments avancés sont très nettement plus faibles que d'autres. On est plus proche de l'article de blog à tendance humoristique (type celui que j'ai fait ici) que de l'article de fond.
Lesquels ?
« Savoir nager » a une définition précise, par exemple. Mara Goyet est plus souvent dans le "brocardage" (j'innove sur le plan lexical) que dans l'argumentation. Mais c'est aussi probablement davantage dû aux choix journalistiques qu'aux entretiens menés avec les collègues.
Les arguments qui me semblent en revanche avoir un poids certain sont celui concernant l'évaluation des comportements (voire l'évaluation de l'adéquation à l'idéologie), celui sur l'origine de tout ça (on ne peut pas balayer ça d'un revers de main : l'OCDE est VRAIMENT à l'origine de tout ça via l'Europe) et celui, bien vu, sur la pixellisation (que toute personne ayant corrigé les évaluations nationales de 6e, par exemple, a pu constater : on valide toujours tout un tas de choses y compris dans des travaux vraiment très mauvais, et ça donne l'impression que tout va bien).
Mais c'est le collègue d'EPS qui explique que la définition de "savoir nager" est floue, ce qui revient à ce que chaque "équipe" propose ses propres critères et que chaque établissement fasse à sa sauce. Il me semble qu'il a quelque compétence pour le dire, non ?
Et quand Mara Goyet fait alllusion à cette "compétence", c'est pour dire que dans ce fatras de dizaines et dizaines de compétences, tout est mis sur le même plan.
Or c'est précisément l'un des reproches qui revient régulièrement chez les collègues à propos des livrets par compétences. Je peux te donner un exemple tout bête. Quand à la fin d'année nous devons constituer les classes de CP et que nous nous retrouvons avec les livrets de GS bourrés de compétences, je te garantis que pour arriver à démêler ce schmilblick et identifier les compétences qui apportent des éléments "éclairants" quant à des difficultés sur lesquelles il va falloir être particulièrement vigilant, ce n'est pas triste.
Dans un autre style, quand il faut aborder avec des familles la question d'un suivi particulier, voire d'une orientation spécialisée, et que les compétences qui constituent des indices forts des difficultés de l'élève sont noyées parmi plein d'autres compétences moins significatives, je peux te dire que c'est coton !
Bref, je ne suis pas d'accord pour dire que ces arguments sont faibles !
- CelebornEsprit sacré
Mowgli a écrit:
Mais c'est le collègue d'EPS qui explique que la définition de "savoir nager" est floue, ce qui revient à ce que chaque "équipe" propose ses propres critères et que chaque établissement fasse à sa sauce. Il me semble qu'il a quelque compétence pour le dire, non ?
Mais il n'a apparemment pas lu les textes officiels :
Savoir nager au palier 3, c'est (BO du 14 juillet 2011) :
Parcours de capacités, composé de 5 tâches à réaliser en continuité, sans reprise d'appuis au bord du bassin :
- sauter en grande profondeur ;
- revenir à la surface et s'immerger pour passer sous un obstacle flottant ;
- nager 20 mètres : 10 mètres sur le ventre et 10 mètres sur le dos ;
- réaliser un sur-place de 10 secondes ;
- s'immerger à nouveau pour passer sous un obstacle flottant.
(Ensuite, on peut trouver cette définition stupide, hein, je ne dis pas)
Mais une fois encore, je suis d'accord sur l'effet "pixellisation", et moi non plus, je ne sais pas dire « ce que vaut » un élève à la lecture d'un livret de compétences. Maintenant, ça n'empêche pas que certaines ont été précisément définies (parce qu'elles peuvent l'être, ce qui n'est pas le cas de toutes les compétences de savoir-vivre ou de la plupart des compétences liées au français ou à l'histoire-géographie, par exemple).
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- DuplayExpert
OK pour le collègue d'EPS !
Mais le plus important, c'est quand même l'effet "pixellisation" et ça... c'est une véritable calamité. Et la lisibilité pour les parents qui n'ont pas un master en sciences de l'éduc, notamment dans les ZEP, il n'y a pas à dire, c'est vraiment le top du top !
- Spoiler:
- Le vilain garçon, qui ne connaît pas son BO sur le bout des doigts. Ce n'est pas bien !
Mais le plus important, c'est quand même l'effet "pixellisation" et ça... c'est une véritable calamité. Et la lisibilité pour les parents qui n'ont pas un master en sciences de l'éduc, notamment dans les ZEP, il n'y a pas à dire, c'est vraiment le top du top !
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