- LeclochardEmpereur
Iphigénie a écrit::lol:
Cependant, choisir ce métier pour simple raison alimentaire c'est quand même quelque part comme dirait l'autre, une erreur de casting: non? En tout cas une sacrée erreur de plan de carrière...
Oui. Il y a forcément à l'origine du choix de ce métier une autre motivation. Peut-être disparaît-elle ensuite.
- LeclochardEmpereur
Normandyx a écrit:évidemment, mais on peut toujours penser qu'un jeune oublie de regarder la grille des salaires ou bien qu'il a une idée du métier assez éloignée de la réalité du terrain, ou qu'il prend cette voie faute d'en avoir d'autres ouvertes devant lui (je pense à certaines formations en sciences humaines ou littéraires très pointues), sans oublier ceux qui prennent cela en attendant, qui y trouvent un certain plaisir au début et qui nécessité fait loi restent pour assurer le quotidien de leur famille et finissent par être inaptes à une reconversion, n'oublions pas que pôle emploi vous catalogue senior à 45 ans...
La seule reconversion, à un moment donné, c'est celle qui consiste à passer un concours ou devenir indépendant. La seconde option est osée pour quelqu'un qui a été fonctionnaire durant vingt ou trente ans.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LeclochardEmpereur
PauvreYorick a écrit:Je fais partie de ceux qui n'ont ni richesses ni revenu hors de leur activité professionnelle, et qui dépendent donc de leur travail pour leur survie. Certes je pourrais aller gagner ailleurs un salaire égal à dix fois mon traitement, mais ça ne m'intéresse pas des masses, pas assez pour me mettre en mouvement en tout cas.
Ah bon ? Et tu restes ? :shock:
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- Mezzo voceNiveau 9
John a écrit:+1"Je n'aime pas trop ce métier, mais j'aime le travail bien fait, et donc je m'efforce de le faire le mieux possible" : c'est tout ce qu'il y a de plus respectable... et normal
Et c'est la vie des géomètres, des secrétaires, des comptables, des plombiers, des gardiens de zoo, des couvreurs, des ingénieurs en télécom, des employés du gaz, des papetiers, etc.
Exact...
Je dois dire que, me concernant, j'ai passé un concours pour être Pro Fesseur, et non Fesseur Pro... Mais parfois, s'exercer à la fessée professionnelle, c'est rigolo, oui, oui...
- zeprofGrand sage
J'avais fait un long message hier et je me rends compte qu'il ne s'est pas enregistré... j'ai du refermer mon navigateur trop vite...
Bref en substance, j'y disais que J'aime beaucoup ce que dit Elyas, je me retrouve dans plein de points et il le dit bien mieux que je ne le ferais...
J'ai eu un gros passage à vide il y a deux ans : j'ai remis beaucoup de choses en question, dont ma façon d'appréhender le métier (que j'ai choisi par vocation et ce n'est pas un gros mot) et aujourd'hui je suis une prof (à nouveau) heureuse. je m'éclate dans mon boulot même si ne nous leurrons pas, il y a des hauts et des bas et j'ai surtout du mal avec le backstage (administration, EN en général). Pour ce qui est du traitement, cela m'est indifférent. J'arrive à en vivre, c'est l'essentiel... Evidemment je sais qu'il est ridicule en regard de mes années d'études mais bon, le traitement n'était pas mon objectif quand j'ai choisi ce métier donc...
Je rejoins toutefois Herrelis, le jour où je ne prendrai plus plaisir dans ce boulot je tirerai ma révérence.
Bref en substance, j'y disais que J'aime beaucoup ce que dit Elyas, je me retrouve dans plein de points et il le dit bien mieux que je ne le ferais...
J'ai eu un gros passage à vide il y a deux ans : j'ai remis beaucoup de choses en question, dont ma façon d'appréhender le métier (que j'ai choisi par vocation et ce n'est pas un gros mot) et aujourd'hui je suis une prof (à nouveau) heureuse. je m'éclate dans mon boulot même si ne nous leurrons pas, il y a des hauts et des bas et j'ai surtout du mal avec le backstage (administration, EN en général). Pour ce qui est du traitement, cela m'est indifférent. J'arrive à en vivre, c'est l'essentiel... Evidemment je sais qu'il est ridicule en regard de mes années d'études mais bon, le traitement n'était pas mon objectif quand j'ai choisi ce métier donc...
Je rejoins toutefois Herrelis, le jour où je ne prendrai plus plaisir dans ce boulot je tirerai ma révérence.
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- kiwiGuide spirituel
Leclochard a écrit:Iphigénie a écrit::lol:
Cependant, choisir ce métier pour simple raison alimentaire c'est quand même quelque part comme dirait l'autre, une erreur de casting: non? En tout cas une sacrée erreur de plan de carrière...
Oui. Il y a forcément à l'origine du choix de ce métier une autre motivation. Peut-être disparaît-elle ensuite.
Ben non. Que pouvais-je faire d'autre avec mes diplômes? Fallait bien que je gagne ma vie, à un moment donné... J'admets cependant qu'au début, enseigner m'a plu. Et puis l'enseignement en ZEP, Pep IV et cie est arrivé, avec des hiérarchies criminelles. Et ça a tout foutu par terre. Je n'ai plus la moindre illusion maintenant sur ce métier que j'exerce. Il me permet de payer mon loyer, de vivre correctement. Il me permet de partir en vacances. C'est très bien. Mais ce métier ne me plait pas.
- ElaïnaDevin
Comme beaucoup, oui, je crois que je pourrais tout à fait enseigner en considérant mon métier comme alimentaire.
Je suis entrée dans la carrière par amour pour ma discipline et par envie de transmettre (et aussi par atavisme : enfant de prof) mais sûrement pas par vocation chevillée au corps.
Si je gagnais au Loto, maintenant, est-ce que j'enseignerais toujours ? Oui, probablement, car j'aime cela. Mais pas dans ces conditions. Pas dans mon lycée où les classes réclament des polys en hurlant à la mort dès qu'on leur fait écrire plus d'une page par heure. Pas dans ces classes où même sans chahut horrible il est impossible d'avoir le silence plus de dix secondes.
Si je gagnais au Loto, je prendrais le temps de me trouver un poste qui me convient, où je pourrais enseigner. Je n'aurais aucun problème à accepter un poste dans une prépa privée par exemple, pour peu que le salaire soit attrayant. En l'état actuel des choses, je préférerais enseigner l'histoire dans le privé, plutôt que de faire garderie dans le public. Parce que je suis fatiguée de faire la police, l'assistante sociale, la nounou et accessoirement prof d'histoire géo.
Je suis entrée dans la carrière par amour pour ma discipline et par envie de transmettre (et aussi par atavisme : enfant de prof) mais sûrement pas par vocation chevillée au corps.
Si je gagnais au Loto, maintenant, est-ce que j'enseignerais toujours ? Oui, probablement, car j'aime cela. Mais pas dans ces conditions. Pas dans mon lycée où les classes réclament des polys en hurlant à la mort dès qu'on leur fait écrire plus d'une page par heure. Pas dans ces classes où même sans chahut horrible il est impossible d'avoir le silence plus de dix secondes.
Si je gagnais au Loto, je prendrais le temps de me trouver un poste qui me convient, où je pourrais enseigner. Je n'aurais aucun problème à accepter un poste dans une prépa privée par exemple, pour peu que le salaire soit attrayant. En l'état actuel des choses, je préférerais enseigner l'histoire dans le privé, plutôt que de faire garderie dans le public. Parce que je suis fatiguée de faire la police, l'assistante sociale, la nounou et accessoirement prof d'histoire géo.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- yogiSage
kiwi a écrit:Leclochard a écrit:Iphigénie a écrit::lol:
Cependant, choisir ce métier pour simple raison alimentaire c'est quand même quelque part comme dirait l'autre, une erreur de casting: non? En tout cas une sacrée erreur de plan de carrière...
Oui. Il y a forcément à l'origine du choix de ce métier une autre motivation. Peut-être disparaît-elle ensuite.
Ben non. Que pouvais-je faire d'autre avec mes diplômes? Fallait bien que je gagne ma vie, à un moment donné... J'admets cependant qu'au début, enseigner m'a plu. Et puis l'enseignement en ZEP, Pep IV et cie est arrivé, avec des hiérarchies criminelles. Et ça a tout foutu par terre. Je n'ai plus la moindre illusion maintenant sur ce métier que j'exerce. Il me permet de payer mon loyer, de vivre correctement. Il me permet de partir en vacances. C'est très bien. Mais ce métier ne me plait pas.
Kiwi idem.J'aurais pu écrire ton paragraphe mot après mot!
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- ElaïnaDevin
kiwi a écrit:Leclochard a écrit:Iphigénie a écrit::lol:
Cependant, choisir ce métier pour simple raison alimentaire c'est quand même quelque part comme dirait l'autre, une erreur de casting: non? En tout cas une sacrée erreur de plan de carrière...
Oui. Il y a forcément à l'origine du choix de ce métier une autre motivation. Peut-être disparaît-elle ensuite.
Ben non. Que pouvais-je faire d'autre avec mes diplômes? Fallait bien que je gagne ma vie, à un moment donné... J'admets cependant qu'au début, enseigner m'a plu. Et puis l'enseignement en ZEP, Pep IV et cie est arrivé, avec des hiérarchies criminelles. Et ça a tout foutu par terre. Je n'ai plus la moindre illusion maintenant sur ce métier que j'exerce. Il me permet de payer mon loyer, de vivre correctement. Il me permet de partir en vacances. C'est très bien. Mais ce métier ne me plait pas.
Je comprends très bien le point de vue de Kiwi. Et je le trouve très noble aussi. Du temps que j'enseignais en fac je croisais pléthore d'étudiants s'étant bien éclatés à faire des études d'histoire et d'histoire de l'art, et qui ne voulaient pas être profs, parce que n'était visiblement pas assez bien pour eux. Et qui, donc, faisaient et refaisaient des masters 2 aux crochets de leurs parents, ou en pointant à Pôle Emploi... Je trouve plus noble quelqu'un qui prend un métier, même sans passion, plutôt que quelqu'un qui, de par la haute opinion qu'il a de lui-même, préfère dépendre des autres.
- lalilalaEmpereur
yogi a écrit:kiwi a écrit:Leclochard a écrit:
Oui. Il y a forcément à l'origine du choix de ce métier une autre motivation. Peut-être disparaît-elle ensuite.
Ben non. Que pouvais-je faire d'autre avec mes diplômes? Fallait bien que je gagne ma vie, à un moment donné... J'admets cependant qu'au début, enseigner m'a plu. Et puis l'enseignement en ZEP, Pep IV et cie est arrivé, avec des hiérarchies criminelles. Et ça a tout foutu par terre. Je n'ai plus la moindre illusion maintenant sur ce métier que j'exerce. Il me permet de payer mon loyer, de vivre correctement. Il me permet de partir en vacances. C'est très bien. Mais ce métier ne me plait pas.
Kiwi idem.J'aurais pu écrire ton paragraphe mot après mot!
Pareil. Pas trop le choix avec mes diplômes. Alors j'ai fait comme papa/maman, je suis devenue prof. Sans penser à ce qui m'attendait vraiment. Moi la claque, je l'ai prise la première année et je ne m'en suis toujours pas remise. Mais pour le moment, pas d'autre choix que de continuer.
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- ChocolatGuide spirituel
Iphigénie a écrit::lol:
Cependant, choisir ce métier pour simple raison alimentaire c'est quand même quelque part comme dirait l'autre, une erreur de casting: non? En tout cas une sacrée erreur de plan de carrière...
Le problème est là, justement.
Personne n'a été forcé de faire des études (littéraires, en plus, les pires pour se laisser un second choix de carrière) personne n'a été forcé de devenir enseignant et personne n'est obligé de le rester si ce métier est à ce point une corvée.
Il s'agit de choix personnels sur lesquels chacun a la main.
Je trouverais horrible d'être prof par défaut et il m'est difficile de lire autant de témoignages qui vont dans ce sens.
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- kiwiGuide spirituel
C'est sûr que c'est triste comme vision. J'envie ceux qui ont la foi, la vocation. Ceux qui aiment ce métier, qui sont contents de se lever le matin. Perso, je ne suis pas contente de me lever le matin pour aller enseigner, et je suis contente quand ma journée est finie... Pourtant, je suis dans un établissement lambda, avec des élèves lambda, des collègues en or que je suis contente de voir au collège et en dehors. Mais ça ne suffit pas.
- ElaïnaDevin
Chocolat a écrit:Iphigénie a écrit::lol:
Cependant, choisir ce métier pour simple raison alimentaire c'est quand même quelque part comme dirait l'autre, une erreur de casting: non? En tout cas une sacrée erreur de plan de carrière...
Le problème est là, justement.
Personne n'a été forcé de faire des études (littéraires, en plus, les pires pour se laisser un second choix de carrière) personne n'a été forcé de devenir enseignant et personne n'est obligé de le rester si ce métier est à ce point une corvée.
Il s'agit de choix personnels sur lesquels chacun a la main.
Je trouverais horrible d'être prof par défaut et il m'est difficile de lire autant de témoignages qui vont dans ce sens.
En effet, tout est question de choix. Perso j'ai choisi de faire des études d'histoire puis, chartiste, de ne pas passer les concours de la conservation et passer l'agrégation, en sachant très bien ce qui m'attendait : peu de postes en fac, donc le secondaire pour pas mal de temps. Cela me va : j'ai fait la balance entre ce que je savais faire (enseigner l'histoire), ce qui me convenait personnellement (on m'a proposé des postes intéressants, mais loin de chez moi), le salaire... j'ai choisi ce métier, pas par défaut, mais pas non plus par enthousiasme délirant. Et je l'assume.
- User4312Niveau 10
kiwi a écrit:C'est sûr que c'est triste comme vision. J'envie ceux qui ont la foi, la vocation. Ceux qui aiment ce métier, qui sont contents de se lever le matin. Perso, je ne suis pas contente de me lever le matin pour aller enseigner, et je suis contente quand ma journée est finie... Pourtant, je suis dans un établissement lambda, avec des élèves lambda, des collègues en or que je suis contente de voir au collège et en dehors. Mais ça ne suffit pas.
Qu'Est-ce qu'il faudrait en plus ?
- lalilalaEmpereur
Chocolat a écrit:Iphigénie a écrit::lol:
Cependant, choisir ce métier pour simple raison alimentaire c'est quand même quelque part comme dirait l'autre, une erreur de casting: non? En tout cas une sacrée erreur de plan de carrière...
Le problème est là, justement.
Personne n'a été forcé de faire des études littéraires, personne n'a été forcé de devenir enseignant et personne n'est obligé de le rester si ce métier est à ce point une corvée.
Il s'agit de choix personnels sur lesquels chacun a la main.
Je trouverais horrible d'être prof par défaut et il m'est difficile de lire autant de témoignages qui vont dans ce sens.
Personne ne m'a obligée à étudier l'espagnol, certes. Mais à 17 ans, quand on est bon partout, on se dit que 1. le travail, c'est encore loin et que 2. on pourra toujours changer de voie au pire. Et puis finalement, ce n'est pas si simple, les années passent et il faut bien faire quelque chose. Et dans le fond, prof c'était un métier cool pour moi : je n'ai jamais entendu mon père se plaindre et je ne l'ai jamais vu crouler sous le boulot non plus à la maison. Mes parents ne m'ont jamais demandé si j'étais vraiment sûre de vouloir passer le concours parce que prof pour eux, c'était plutôt un bon plan comme boulot. Je ne me suis pas posé 36 questions donc.
Maintenant j'aimerais vraiment me barrer mais ce n'est pas facile quand on a des diplômes de fac de lettres qui n'intéressent personne sur le marché du travail, quand on vit avec quelqu'un (on ne peut pas partir n'importe où et on ne peut pas non plus toujours vivre, même provisoirement, à 2 sur un seul salaire), etc. C'est facile à dire "l'EN tu l'aimes ou tu te casses". On a tous choisi d'être là, personne n'est venu nous chercher dans la rue pour nous mettre devant des élèves, mais ça arrive de se planter dans la vie non?
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1/J'ai gagné une partie de ma vie ces derniers mois comme guide. J'ai tellement aimé ça que j'ai guidé (et je guiderai encore) des clients gratuitement. Il faut vivre et donc gagner de l'argent mais ce job va bien plus loin que ça pour moi.
2/Je gagne ma vie comme prof. Si je n'étais pas payé, je ne mettrais plus un pied au lycée. Je ne le fais que pour le pognon.
Donc oui, pour moi, prof est un job alimentaire comme des centaines d'autres.
2/Je gagne ma vie comme prof. Si je n'étais pas payé, je ne mettrais plus un pied au lycée. Je ne le fais que pour le pognon.
Donc oui, pour moi, prof est un job alimentaire comme des centaines d'autres.
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"Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend." Yannis Youlountas
"Ils veulent dessiner l'apartheid, on dessinera le maquis."
- Madame_ProfEsprit sacré
Ce métier est alimentaire pour nous tous, puisque, qui continuerait à travailler à temps plein s'il gagnait des millions au Loto par exemple ? A mon avis, peu d'entre nous. Ou en choisissant les conditions parfaites comme le dit Elaïna plus haut. Personnellement, j'arrêterais de bosser, parce que je me retrouve de moins en moins dans ce système que l'on tente de nous imposer actuellement. Mais il n'empêche que j'aime mon boulot, que j'ai plaisir à enseigner, et je n'ai pas spécialement envie de faire autre chose. Je pense à des évolutions de carrière pour plus tard, mais toujours dans l'éducation. Et pour reprendre l'exemple de mon début de paragraphe, si je pouvais arrêter de bosser, ce ne serait pas pour rien faire, mais pour mettre à profit mes compétences autrement et ailleurs, dans des associations et projets humanitaires par exemple.
Donc, oui c'est un métier "alimentaire", mais pour autant, j'aime ce métier et je ne voudrais pas faire autre chose juste pour gagner plus d'argent. Utilité et plaisir sont liés dans mon cas.
Pour ce qui vient d'être dit, absolument d'accord, nos choix et notre vision du métier peuvent largement être remis en question quand on devient réellement prof.
Donc, oui c'est un métier "alimentaire", mais pour autant, j'aime ce métier et je ne voudrais pas faire autre chose juste pour gagner plus d'argent. Utilité et plaisir sont liés dans mon cas.
Pour ce qui vient d'être dit, absolument d'accord, nos choix et notre vision du métier peuvent largement être remis en question quand on devient réellement prof.
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2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) !
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2012-2013 - Année de stage en collège
- Mezzo voceNiveau 9
Sachant, encore une fois, que les enseignants ne sont pas "à égalité" sur le terrain, en fonction du lieu où ils enseignent. Un enseignant peut, même s'il est habité par le feu sacré au départ, se fatiguer à la longue si son travail consiste à acheter la paix sociale pour s'éviter des coups de tringle dans la gueule, comme j'ai pu le voir... Ah, oui, en plus: de celui qui se prend des coups de tringle on dira: "mais qu'a-t-il fait aux élèves pour en arriver là?"Madame_Prof a écrit:Pour ce qui vient d'être dit, absolument d'accord, nos choix et notre vision du métier peuvent largement être remis en question quand on devient réellement prof.
- LefterisEsprit sacré
Elaïna a écrit:
En effet, tout est question de choix. Perso j'ai choisi de faire des études d'histoire puis, chartiste, de ne pas passer les concours de la conservation et passer l'agrégation, en sachant très bien ce qui m'attendait : peu de postes en fac, donc le secondaire pour pas mal de temps. Cela me va : j'ai fait la balance entre ce que je savais faire (enseigner l'histoire), ce qui me convenait personnellement (on m'a proposé des postes intéressants, mais loin de chez moi), le salaire... j'ai choisi ce métier, pas par défaut, mais pas non plus par enthousiasme délirant. Et je l'assume.
Voilà , tu le résumes , c'est un compromis . Un peu pareil dans une situation différente : j'étais fonctionnaire, j'avais fait des études (et c'était mon violon d'Ingres) de lettres, donc lors de ma reconversion non programmée ça limitait les choix. Un métier de bureaucrate, un déménagement, un concours où il aurait fallu repartir à zéro, non. L'EN, sans avoir le feu sacré, je n'avais rien contre, le traitement en chute de 30 % ne me faisait pas plaisir ( à 40 balais, on a des charges, j'ai dû bien calculer au début) , mais en contre-partie concours possible à décrocher sans préparation (et concours entièrement anonyme, chose importante quand on se tire dans un lourd conflit administratif, avec déplacement de poste, éviction de l'avancement normal... ) , assurance d'être nommé sur place, possibilité de se rattraper un peu en ayant l'agreg, liberté dans le boulot si l'on sait la prendre. On ne fait que rarement des choix dans l'absolu dans la vie, on prend le mieux , ou le moins mauvais, à un moment donné.
Maintenant, dire je serais faux-cul de dire que c'est une "vocation" de se trouver face à des élèves mal élevés, et de plus en plus, qui ne savent ni la boucler ni travailler un strict minimum, gérer de la discipline, vivre dans un système absurde, des réunions , un mépris administratif insondable (si j'ouvrais un fil pour raconter mon combat administratif de reclassement, il étoufferait celui des contractuels), une mépris de ma discipline, dont je pense pouvoir dire qu'elle est une des plus maltraitées dans le marasme général, aucune perspective dans le boulot pour cette raison, car aller en lycée pour corriger à la chaîne des copies de gens que je vois passer à 7 de moyenne en français et ne plus faire de LA, non merci . Si vocation il y avait, ce serait vraiment d'enseigner normalement, mais ça , je crois que je ne le verrai que rarement, j'ai eu peu de classes où c'était possible.
C'est d'ailleurs ce qui ronge beaucoup de collègues plus jeunes, qui auraient la vocation pur enseigner, mais pas pour tout ça. Pour ma part , quoique je sois très lucide sur ce qui arrive à l'EN, c'est le fait de prendre du recul , de ne pas être déçu par une fausse perception du métier, qui me permet de dire que j'ai une vie assez agréable travail à quelques minutes, possibilité de décrocher instantanément, suffisamment matériellement, car même sans compenser, j'ai évolué un peu avec l'agreg, et plus de temps libre car je commence à être rôdé (mais au début aïe aïe !) .
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ChocolatGuide spirituel
Madame_Prof a écrit:
Ce métier est alimentaire pour nous tous, puisque, qui continuerait à travailler à temps plein s'il gagnait des millions au Loto par exemple ? A mon avis, peu d'entre nous. Ou en choisissant les conditions parfaites comme le dit Elaïna plus haut. Personnellement, j'arrêterais de bosser, parce que je me retrouve de moins en moins dans ce système que l'on tente de nous imposer actuellement. Mais il n'empêche que j'aime mon boulot, que j'ai plaisir à enseigner, et je n'ai pas spécialement envie de faire autre chose. Je pense à des évolutions de carrière pour plus tard, mais toujours dans l'éducation. Et pour reprendre l'exemple de mon début de paragraphe, si je pouvais arrêter de bosser, ce ne serait pas pour rien faire, mais pour mettre à profit mes compétences autrement et ailleurs, dans des associations et projets humanitaires par exemple.
Donc, oui c'est un métier "alimentaire", mais pour autant, j'aime ce métier et je ne voudrais pas faire autre chose juste pour gagner plus d'argent. Utilité et plaisir sont liés dans mon cas.
Pour ce qui vient d'être dit, absolument d'accord, nos choix et notre vision du métier peuvent largement être remis en question quand on devient réellement prof.
C'est dingue à quel point vous refusez d'accepter le fait que certains exercent ce métier par plaisir, avant tout.
Pourquoi ?
_________________
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Elle a dit, "peu d'entre nous". Ce n'est pas personne.
- ChocolatGuide spirituel
lalilala a écrit:
Personne ne m'a obligée à étudier l'espagnol, certes. Mais à 17 ans, quand on est bon partout, on se dit que 1. le travail, c'est encore loin et que 2. on pourra toujours changer de voie au pire. Et puis finalement, ce n'est pas si simple, les années passent et il faut bien faire quelque chose. Et dans le fond, prof c'était un métier cool pour moi : je n'ai jamais entendu mon père se plaindre et je ne l'ai jamais vu crouler sous le boulot non plus à la maison. Mes parents ne m'ont jamais demandé si j'étais vraiment sûre de vouloir passer le concours parce que prof pour eux, c'était plutôt un bon plan comme boulot. Je ne me suis pas posé 36 questions donc.
Maintenant j'aimerais vraiment me barrer mais ce n'est pas facile quand on a des diplômes de fac de lettres qui n'intéressent personne sur le marché du travail, quand on vit avec quelqu'un (on ne peut pas partir n'importe où et on ne peut pas non plus toujours vivre, même provisoirement, à 2 sur un seul salaire), etc. C'est facile à dire "l'EN tu l'aimes ou tu te casses". On a tous choisi d'être là, personne n'est venu nous chercher dans la rue pour nous mettre devant des élèves, mais ça arrive de se planter dans la vie non?
Si, mais se tromper, ça ne dure pas toute la vie.
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Elle a dit, "peu d'entre nous". Ce n'est pas personne.
Elle a écrit : "Ce métier est alimentaire pour nous tous [...]"
_________________
- Mezzo voceNiveau 9
Arrêtons, c'est pénible! Je connais des enseignants très bien dans leur peau et très bien considérés qui sont enseignants pour manger, d'autres passionnés, qui souffrent, et vis-et-versa, et donc? Quel est l'objet de ce fil exactement ? Condamner les enseignants qui, au lieu de se reconvertir au plus vite, continuent d'enseigner sans passion? Je ne comprends pas.
- stenchMonarque
Chocolat a écrit:
Elle a écrit : "Ce métier est alimentaire pour nous tous [...]"
J'ai l'impression qu'on joue un peu sur les mots. Ce métier te permet de manger tous les jours? Tu y arriverais sans ce métier? Non? Alors il est alimentaire. Pour toi, visiblement pas seulement parce que tu en tires d'autres profits, il reste cependant alimentaire. Sinon, tu peux refuser ton salaire peut-être et ne faire que du bénévolat, je ne sais pas. je pense que c'est ce qu'elle a voulu dire mais je ne t'apprends rien, sans doute.
Bref, je provoque mais la discussion commence à perdre de son sens.
- BritLétyHabitué du forum
Parce que si on t'annonçait que demain, tu ne touches plus ton traitement, tu continues d'aller bosser?
Moi non.
Donc pour moi ce métier est alimentaire, et en plus il me permet de faire ce que j'aime le plus: de l'anglais. Et c'est vraiment tout. Et non ma vie n'est pas triste.
Moi non.
Donc pour moi ce métier est alimentaire, et en plus il me permet de faire ce que j'aime le plus: de l'anglais. Et c'est vraiment tout. Et non ma vie n'est pas triste.
- MarillionEsprit éclairé
Madame_Prof a écrit:Ce métier est alimentaire pour nous tous, puisque, qui continuerait à travailler à temps plein s'il gagnait des millions au Loto par exemple ? A mon avis, peu d'entre nous. Ou en choisissant les conditions parfaites comme le dit Elaïna plus haut. Personnellement, j'arrêterais de bosser, parce que je me retrouve de moins en moins dans ce système que l'on tente de nous imposer actuellement. Mais il n'empêche que j'aime mon boulot, que j'ai plaisir à enseigner, et je n'ai pas spécialement envie de faire autre chose. Je pense à des évolutions de carrière pour plus tard, mais toujours dans l'éducation. Et pour reprendre l'exemple de mon début de paragraphe, si je pouvais arrêter de bosser, ce ne serait pas pour rien faire, mais pour mettre à profit mes compétences autrement et ailleurs, dans des associations et projets humanitaires par exemple.
Donc, oui c'est un métier "alimentaire", mais pour autant, j'aime ce métier et je ne voudrais pas faire autre chose juste pour gagner plus d'argent. Utilité et plaisir sont liés dans mon cas.
Pour ce qui vient d'être dit, absolument d'accord, nos choix et notre vision du métier peuvent largement être remis en question quand on devient réellement prof.
Moi par exemple. J'évoque le cas avec mon copain car il joue régulièrement. Je sais que je ne pourrais pas m'arrêter, cela fait partie de moi et c'est comme si on m'ôtait une partie de moi.
J'ai choisi ce métier par vocation : c'était mon jeu de petite fille puis mon rêve d'adolescente. Brillante, première de ma classe jusqu'en Tale où j'ai croisé 5 élèves plus doués que moi, j'ai toutefois passé un bac qui m'aurait ouvert toutes les portes et qui n'a rien à voir avec les disciplines que j'enseigne. J'ai appris le Grec en prépa et trois ans après, je passais le Capes de LC.
Néanmoins, je n'ai aucun regret et ne considère en rien mon métier comme alimentaire, loin de là !! Peut-être parce que je relativise et vis entourée de gens qui gagnaient et gagnent beaucoup moins que moi (mon compagnon a 18000€ de revenus par an ; mes parents, agent EDF et employée SS, aujourd'hui retraités, ont toujours gagné moins que mon premier salaire de stagiaire).
Je précise que je suis en APV dans une zone sinistrée, convoitée par le FN mais où je me régale, après avoir quitté les beaux quartiers de la ville du sud avec accent et après 17 ans d'exercice, oui, on peut encore avoir de l'émotion en cours : cela m'est arrivé il y a 10 jours avec ma classe de 3e (3e7 qui plus est). J'en ai eu des frissons (au sens propre du terme) quand ils ont compris le texte (nouvelle à chute). Quel bonheur !!
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