- RuthvenGuide spirituel
J'ai remplacé les DM par des exercices à contrainte forte.
- Après avoir vu un film, je leur donne une intro. sur un sujet à rédiger avec le film comme accroche, un paragraphe dont je donne l'argument à développer avec le film comme exemple.
- Pour vérifier la lecture de textes longs ou difficiles, je donne parfois un QCM.
- Des exos aussi sur les distinctions conceptuelles.
- Parfois des renseignements sur un auteur ou un courant de pensée
C'est difficile à intégrer car très éloigné du cours construit - de la pensée qui se développe - mais j'ai l'impression que c'est indispensable. Ils croient comprendre le cours, mais tant qu'ils ne manipulent pas les concepts, rien n'est moins sûr (c'est comme en maths, on a l'impression de saisir jusqu'au moment où l'on doit faire les exos et où il faut peiner).
- Après avoir vu un film, je leur donne une intro. sur un sujet à rédiger avec le film comme accroche, un paragraphe dont je donne l'argument à développer avec le film comme exemple.
- Pour vérifier la lecture de textes longs ou difficiles, je donne parfois un QCM.
- Des exos aussi sur les distinctions conceptuelles.
- Parfois des renseignements sur un auteur ou un courant de pensée
C'est difficile à intégrer car très éloigné du cours construit - de la pensée qui se développe - mais j'ai l'impression que c'est indispensable. Ils croient comprendre le cours, mais tant qu'ils ne manipulent pas les concepts, rien n'est moins sûr (c'est comme en maths, on a l'impression de saisir jusqu'au moment où l'on doit faire les exos et où il faut peiner).
- Tonio KrögerNiveau 8
Hum bon d'accord, je vois ! Il faudrait que j'intègre ces éléments à la préparation des cours, mais la première année difficile de tout faire... (En même temps je crois que ce travail est souvent fait en classe, quand je leur demande ce que veut dire l'auteur avec tel argument, ou que l'on prend une distinction et qu'on la décortique.)
Du coup je m'inquiétais plutôt des devoirs d'un cours sur l'autre, mais je compare sans doute trop avec l'anglais ou les maths.
Du coup je m'inquiétais plutôt des devoirs d'un cours sur l'autre, mais je compare sans doute trop avec l'anglais ou les maths.
- RuthvenGuide spirituel
Il s'agit bien de devoir d'un cours sur l'autre.
Ce qui est fait en cours est fait généralement ensemble et à l'oral, ce n'est pas du tout la même posture intellectuelle que lorsqu'il faut écrire et mettre en forme.
Ce qui est fait en cours est fait généralement ensemble et à l'oral, ce n'est pas du tout la même posture intellectuelle que lorsqu'il faut écrire et mettre en forme.
- Tonio KrögerNiveau 8
D'accord ! Mon problème pour le moment c'est que je suis incapable de faire terminer la séance exactement là où j'aurais éventuellement prévu un exercice. Parfois cela avance plus vite, et le point qui ferait un devoir est déjà passé. Je suppose que ça viendra avec les années...
- Libé-RationGuide spirituel
Je donne systématiquement du travail : recherches d'exemple, lecture d'un texte avec questions, rédaction d'un élément du cours, recherche de définitions, manipulation des repères avec des exemples... selon le point sur lequel je finis.
- RuthvenGuide spirituel
Copier-coller du message du fil Stagiaires :
Petit exemple de ce que tu dois préparer d'ici fin août :
Pour faire simple : un cours = une dissert. développée en intégrant des textes. Cela ne te viendrait pas à l'idée de faire une dissert. sans plan ? C'est la même chose pour un cours.
Il vaut mieux commencer avec quelque chose que tu maîtrises et qui accroche les élèves (généralement une notion existentielle, le désir, la liberté, le bonheur).
Tu regardes le calendrier, il y a 7 semaines entre la rentrée et les vacances d'automne : tu peux faire 2 cours de 9h.
Par ex. :
Cours 1 : Faut-il être libre pour être heureux ?
Cours 2 : Le travail est-il une malédiction ?
(Et tu essaies de trouver ta série de questions jusqu'au vacances d'hiver (6 questions) + tu réfléchis à l'oeuvre que tu veux leur faire lire).
Pour planifier le cours 1 :
Séance 1 : recherche en commun de ce qui rend heureux ; travailler la différence entre ce qui rend heureux et le fait d'être heureux ; recherche d'une définition.
Exercice d'application sur la construction de la définition : faire la même chose avec la liberté : dans quelles situations est-on libre ?
A partir de la définition du bonheur qu'ils ont élaborées (généralement : satisfaction durable des désirs), leur montrer qu'elle n'implique apparemment pas la liberté. Travail sur l'image de la cage dorée.
Pourtant, c'est contre-intuitif : la liberté semble nécessaire au bonheur (travail au passage sur les notions de condition nécessaire et condition suffisante). Peut-être faut-il revoir la définition du bonheur ?
Séance 2 : Construire un problème => reprise des acquis précédents pour voir pourquoi finalement il n'est pas facile de répondre à la question.
Mise en forme du problème (introduire ici méthode de la dissertation : l'introduction).
Exercice à rendre pour la fois suivante : Problème pour le sujet : Suffit-il de satisfaire ses besoins pour être heureux ? (mise en garde contre les pompes sur internet qui seront sanctionnées). [L'idée est de leur faire faire ce sujet en entier progressivement, cela sera le premier devoir]
Examen de la première thèse : le bonheur réside dans la satisfaction durable des besoins ; or la liberté n'est pas un besoin ; la liberté n'est donc pas nécessaire au bonheur.
Travail sur un texte épicurien.
Mise en question : cette existence de la satisfaction des besoins est-elle pleinement humaine ? Le bonheur se réduit-il à notre condition animale ?
Séance 3 : Relever les problèmes.
Reprise de la question du cours précédent. Etc.
Tu essaies de faire cette planification pour les 4 premiers cours (jusqu'aux vacances de Noël).
Petit exemple de ce que tu dois préparer d'ici fin août :
Pour faire simple : un cours = une dissert. développée en intégrant des textes. Cela ne te viendrait pas à l'idée de faire une dissert. sans plan ? C'est la même chose pour un cours.
Il vaut mieux commencer avec quelque chose que tu maîtrises et qui accroche les élèves (généralement une notion existentielle, le désir, la liberté, le bonheur).
Tu regardes le calendrier, il y a 7 semaines entre la rentrée et les vacances d'automne : tu peux faire 2 cours de 9h.
Par ex. :
Cours 1 : Faut-il être libre pour être heureux ?
Cours 2 : Le travail est-il une malédiction ?
(Et tu essaies de trouver ta série de questions jusqu'au vacances d'hiver (6 questions) + tu réfléchis à l'oeuvre que tu veux leur faire lire).
Pour planifier le cours 1 :
Séance 1 : recherche en commun de ce qui rend heureux ; travailler la différence entre ce qui rend heureux et le fait d'être heureux ; recherche d'une définition.
Exercice d'application sur la construction de la définition : faire la même chose avec la liberté : dans quelles situations est-on libre ?
A partir de la définition du bonheur qu'ils ont élaborées (généralement : satisfaction durable des désirs), leur montrer qu'elle n'implique apparemment pas la liberté. Travail sur l'image de la cage dorée.
Pourtant, c'est contre-intuitif : la liberté semble nécessaire au bonheur (travail au passage sur les notions de condition nécessaire et condition suffisante). Peut-être faut-il revoir la définition du bonheur ?
Séance 2 : Construire un problème => reprise des acquis précédents pour voir pourquoi finalement il n'est pas facile de répondre à la question.
Mise en forme du problème (introduire ici méthode de la dissertation : l'introduction).
Exercice à rendre pour la fois suivante : Problème pour le sujet : Suffit-il de satisfaire ses besoins pour être heureux ? (mise en garde contre les pompes sur internet qui seront sanctionnées). [L'idée est de leur faire faire ce sujet en entier progressivement, cela sera le premier devoir]
Examen de la première thèse : le bonheur réside dans la satisfaction durable des besoins ; or la liberté n'est pas un besoin ; la liberté n'est donc pas nécessaire au bonheur.
Travail sur un texte épicurien.
Mise en question : cette existence de la satisfaction des besoins est-elle pleinement humaine ? Le bonheur se réduit-il à notre condition animale ?
Séance 3 : Relever les problèmes.
Reprise de la question du cours précédent. Etc.
Tu essaies de faire cette planification pour les 4 premiers cours (jusqu'aux vacances de Noël).
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Ruthven a écrit:
Pour planifier le cours 1 :
Séance 1 : recherche en commun de ce qui rend heureux ; travailler la différence entre ce qui rend heureux et le fait d'être heureux ; recherche d'une définition.
Exercice d'application sur la construction de la définition : faire la même chose avec la liberté : dans quelles situations est-on libre ?
C'est sympa comme formule mais j'ai peur que les élèves ne participent pas et que je me retrouve à parler tout seul.
_________________
«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- RobphiloNiveau 3
Au cours du fil on fait plus d'une référence aux recommandations de l'inspection, au fait que l'inspection apprécie le fait que le cours soit structuré comme une dissert, etc.: est-ce qu'on peut trouver sur internet des documents en ce sens de l'inspection? Le seul que j'ai trouvé pour l'instant concerne les travaux des élèves
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Plutôt que "comme une dissert" disons plutôt "comme une leçon de concours", ça me paraît déjà plus réaliste car oralisée et admettant un aspect plus improvisé.
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- RobphiloNiveau 3
Oui bien sûr... j'ai dit "comme une dissertation" car la structure c'est la même et que c'était le terme employé dans certains messages précédents. D'ailleurs j'imagine que la "leçon" de concours est elle aussi une telle fiction par rapport à la réalité...
- OlympiasProphète
Je n'enseigne pas la philo mais l'histoire et la géographie er il me semble que tu devrais également envisager la configuration suivante : tu parles pour expliquer quelque chose et les élèves écoutent. Mes élèves travaillent de manières très variées mais il y a des moments où c'est moi qui parle. Et seulement moi. Pour leur apprendre ce qu’ils ignorent.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Robphilo a écrit:Oui bien sûr... j'ai dit "comme une dissertation" car la structure c'est la même et que c'était le terme employé dans certains messages précédents. D'ailleurs j'imagine que la "leçon" de concours est elle aussi une telle fiction par rapport à la réalité...
Certes mais si c'est bien fait ça impressionne les élèves. Dans les grands lycées parisiens, faire une leçon de concours (telle qu'elle est faite à Louis Le Grand pour l'admission) peut marcher. Car ils sont dociles et savent prendre des notes. Ils sont déjà habitués au cours magistral en milieu/fin de lycée.
Si on marque bien les grandes parties et les moments problématiques, ils peuvent avoir un cours qui se tient sur telle ou telle notion/question.
Dans une classe moyenne, je pense qu'il faut adapter davantage, en effet.
Et quelle que soit la classe, il faut de toute façon la faire de manière plus interactive et moins "figée" mais ça c'est plutôt stimulant.
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Marcel Jousse
- ArrianosNiveau 1
Bonjour à tous,
Je viens d'avoir mon CAPES et je prépare mes cours pour l'an prochain car je prévois de passer l'agrégation pendant mon année de stage . Merci à tous et en particulier à Ruthven, tes conseils me sont très profitables .
Je prévois de projeter mon cours avec un vidéoprojecteur (ils en ont dans mon futur lycée) car c’était comme ça que je faisais mes formations en entreprise (je suis en reconversion professionnelle). Celui-ci consistera en une dissertation-cours sur le modèle d'une leçon de CAPES, comme discuté ci-dessus ("Faut-il être libre pour être heureux?"). Je compte donc rédiger des slides assez succincts en indiquant le plan détaillé pour que les élèves sachent toujours où l’on en est. L’avantage du power point est que c’est assez interactif, aussi intégrerai-je des questions pour interpeller et faire participer les élèves, plusieurs tempos pendant le cours donc. Je mettrai également quelques images (libres de droits !) pour illustrer le cours (portraits de philosophes, œuvres d'art selon la teneur du propos). Les corrections d’exercices et le travail sur textes se feront dans la continuité de la présentation pour que les élèves comprennent bien le lien avec le cours.
Quelqu'un a-t-il déjà expérimenté cette formule en philosophie? Je sais que nos collègues d'histoire-géographie et de SVT sont très friands de ce procédé mais leurs matières s'y prêtent mieux (graphes, cartes, photos etc.). Qu'en pensez-vous sinon?
Je me souviens que j’avais un mal fou à rester concentrer et à avoir une vision d'ensemble en cours de philosophie en Terminale. Le cours était certes interactif et intéressant mais assez peu structuré et le professeur parlait sans rien écrire au tableau. Cela paraissait terriblement léger à côté des cours de mathématiques, de physique et de SVT (j'étais en TS). D’autre part, ma méthode marchait très bien en entreprise, j’avais eu d’excellents retours de mes sessions de formation (avec un public un peu différent certes…).
Je me base sur mes impressions de l'époque car j'aurai des TS et TES cette année. Je crains cependant que ma façon de faire soit trop « magistrale », pas assez interactive et que les élèves se contentent de recopier passivement les slides et mon propos. Je précise que le niveau des élèves est plutôt bon d’après ma tutrice bien qu’il soit difficile d’accrocher les TS. Merci d’avance pour vos avis !
Je viens d'avoir mon CAPES et je prépare mes cours pour l'an prochain car je prévois de passer l'agrégation pendant mon année de stage . Merci à tous et en particulier à Ruthven, tes conseils me sont très profitables .
Je prévois de projeter mon cours avec un vidéoprojecteur (ils en ont dans mon futur lycée) car c’était comme ça que je faisais mes formations en entreprise (je suis en reconversion professionnelle). Celui-ci consistera en une dissertation-cours sur le modèle d'une leçon de CAPES, comme discuté ci-dessus ("Faut-il être libre pour être heureux?"). Je compte donc rédiger des slides assez succincts en indiquant le plan détaillé pour que les élèves sachent toujours où l’on en est. L’avantage du power point est que c’est assez interactif, aussi intégrerai-je des questions pour interpeller et faire participer les élèves, plusieurs tempos pendant le cours donc. Je mettrai également quelques images (libres de droits !) pour illustrer le cours (portraits de philosophes, œuvres d'art selon la teneur du propos). Les corrections d’exercices et le travail sur textes se feront dans la continuité de la présentation pour que les élèves comprennent bien le lien avec le cours.
Quelqu'un a-t-il déjà expérimenté cette formule en philosophie? Je sais que nos collègues d'histoire-géographie et de SVT sont très friands de ce procédé mais leurs matières s'y prêtent mieux (graphes, cartes, photos etc.). Qu'en pensez-vous sinon?
Je me souviens que j’avais un mal fou à rester concentrer et à avoir une vision d'ensemble en cours de philosophie en Terminale. Le cours était certes interactif et intéressant mais assez peu structuré et le professeur parlait sans rien écrire au tableau. Cela paraissait terriblement léger à côté des cours de mathématiques, de physique et de SVT (j'étais en TS). D’autre part, ma méthode marchait très bien en entreprise, j’avais eu d’excellents retours de mes sessions de formation (avec un public un peu différent certes…).
Je me base sur mes impressions de l'époque car j'aurai des TS et TES cette année. Je crains cependant que ma façon de faire soit trop « magistrale », pas assez interactive et que les élèves se contentent de recopier passivement les slides et mon propos. Je précise que le niveau des élèves est plutôt bon d’après ma tutrice bien qu’il soit difficile d’accrocher les TS. Merci d’avance pour vos avis !
- RuthvenGuide spirituel
J'avais essayé la vidéoprojection (en prépa) : l'expérience n'a pas été concluante car les étudiants passaient leur temps à essayer de recopier ce qui était au tableau sans réellement écouter le cours ni prendre de notes (c'était assez étrange comme sensation, comme si ce que je racontais n'était qu'un double appauvri de quelques malheureuses phrases projetées) ; mes projections n'étaient pas vraiment dynamiques (une série de PDF) et le rythme ne me convenait pas.
Il faut tester les dispositifs pour voir celui qui convient le mieux avec ta manière de faire. L'année de stage sert aussi à cela.
Ce qui fonctionne bien pour moi, c'est projeter une prise de notes en même temps qu'eux (notamment pour travailler les devoirs), cela leur permet de voir le travail en cours d'élaboration.
Il faut tester les dispositifs pour voir celui qui convient le mieux avec ta manière de faire. L'année de stage sert aussi à cela.
Ce qui fonctionne bien pour moi, c'est projeter une prise de notes en même temps qu'eux (notamment pour travailler les devoirs), cela leur permet de voir le travail en cours d'élaboration.
- MeerschNiveau 6
J'ai une question sur l'oeuvre ou les oeuvres à faire lire aux élèves. Ca vaut pour toutes les filières ? Il faut en choisir une seule ou plusieurs ? Et y a-t-il des règles à ce choix ? On doi leur imposer de les lire en entier ? Comment répartir la lecture/étude sur l'année ?
Autre petite question : j'ai une Terminale TGR à la rentrée. J'ai cherchouillé sur internet mais je ne trouve rien. Qu'est-ce que c'est ? Ce sont des classes plutôt agréables ou non ?
Autre question à Ruthven : sur la page précédente, tu parles d'exercices en rapport avec un film. Mais comment tu fais voir le film aux élèves ? Des extraits en classe ? Ou entier à la maison ?
Merci d'avance pour vos réponses .
Autre petite question : j'ai une Terminale TGR à la rentrée. J'ai cherchouillé sur internet mais je ne trouve rien. Qu'est-ce que c'est ? Ce sont des classes plutôt agréables ou non ?
Autre question à Ruthven : sur la page précédente, tu parles d'exercices en rapport avec un film. Mais comment tu fais voir le film aux élèves ? Des extraits en classe ? Ou entier à la maison ?
Merci d'avance pour vos réponses .
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Quand je lis ici et sur le groupe "enseigner la philosophie" les idées qu'ont certains pour rendre attrayant le cours de philosophie, je me dis qu'il faut que je me mette à la page : je me contente de brosser de vagues progressions dans lesquelles j'entasse les questions hasardeuses - sorties des annales pour la plupart- assorties de corpus surchargés (ce que je faisais lors de mes cours en groupes et ce qui n'avait qu'un succès moyen).
Sur ELP je vois des gens qui débordent d'idées et font des choses très expérimentales, très osées, très interactives mais je me sens trop coincé pour faire ça en classe.
C'est paradoxal, car par ailleurs je suis très attiré par l'art contemporain, la pop culture et pourtant je me sens condamné à faire un truc classique et chiant dans un cadre scolaire...beaucoup par manque de confiance en moi et en mes goûts, plus fondamentalement encore en ce que je suis.
Sur ELP je vois des gens qui débordent d'idées et font des choses très expérimentales, très osées, très interactives mais je me sens trop coincé pour faire ça en classe.
C'est paradoxal, car par ailleurs je suis très attiré par l'art contemporain, la pop culture et pourtant je me sens condamné à faire un truc classique et chiant dans un cadre scolaire...beaucoup par manque de confiance en moi et en mes goûts, plus fondamentalement encore en ce que je suis.
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- RuthvenGuide spirituel
1) Pour les oeuvres, il faut en faire étudier une en S et ES, deux en L ; pour les ST, ce n'est pas une obligation (tu peux faire la liste des textes étudiés pendant l'année pour l'oral de rattrapage).
L'oeuvre 1) sert à traiter le programme ; 2) est le texte sur lequel sont interrogés ceux qui choisissent la philo. à l'oral de rattrapage (donc pas les plus à l'aise).
L'IG incite à ce que nous faisions lire des oeuvres suffisamment longues (pas la lettre à Ménécée donc qui était (et est encore) un grand classique de l'oral de rattrapage) : l'approche n'est pas exclusivement une étude linéaire ; tu peux t'en servir pour faire des cours transversaux, mais il faut quand même étudier un certain nombre de textes.
Cette oeuvre doit être choisie parmi les oeuvres des auteurs "au programme" (longue liste); pour la choisir, il faut prendre en compte plusieurs critères, l'accessibilité (faire lire les Ideen risque d'en laisser trop sur le carreur), la possibilité de traiter des éléments du programme, le prix du livre ...
Ils doivent avoir lu l'oeuvre (importance du questionnaire de lecture précis à relever, par ex. chapitre par chapitre). Qu'elle que soit la manière, il faut accompagner la lecture (sinon l'exercice est trop difficile pour la majorité des élèves).
Pour l'intégration de l'étude de l'oeuvre dans l'année, il y a plusieurs solutions : on a souvent l'idée de s'appuyer sur les textes de l'oeuvre pour toutes les notions où c'est possible ; on peut aussi se servir de l'oeuvre pour traiter une seule notion (par ex. faire lire un ensemble de chapitre du Leviathan pour aborder la question de l'Etat).
Je remets le lien vers les recommandations de l'IG qui insiste assez sur la question de l'oeuvre :
https://www.ac-paris.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2015-10/recommandationstravailclasses_igen_ipr_2015-10-05_21-54-35_731.pdf
2) Ne serait-ce pas plutôt une THR (ou STHR), c'est-à-dire une Terminale hôtellerie ? Si c'est le cas, il faut faire attention car ils ont une épreuve spécifique parmi les ST : il y a certes au choix une dissert. / un texte mais aussi une "composition" qui est une sorte de dissertation guidée :
http://eduscol.education.fr/cid58849/serie-sthr-anciennement-hotellerie.html
3) Je passe le film en entier en classe, à peu près un par trimestre. C'est loin d'être du temps perdu car c'est peut-être désormais le seul moyen d'avoir une culture commune avec la majorité des élèves. J'ai des collègues qui travaillent à partir d'extraits.
L'oeuvre 1) sert à traiter le programme ; 2) est le texte sur lequel sont interrogés ceux qui choisissent la philo. à l'oral de rattrapage (donc pas les plus à l'aise).
L'IG incite à ce que nous faisions lire des oeuvres suffisamment longues (pas la lettre à Ménécée donc qui était (et est encore) un grand classique de l'oral de rattrapage) : l'approche n'est pas exclusivement une étude linéaire ; tu peux t'en servir pour faire des cours transversaux, mais il faut quand même étudier un certain nombre de textes.
Cette oeuvre doit être choisie parmi les oeuvres des auteurs "au programme" (longue liste); pour la choisir, il faut prendre en compte plusieurs critères, l'accessibilité (faire lire les Ideen risque d'en laisser trop sur le carreur), la possibilité de traiter des éléments du programme, le prix du livre ...
Ils doivent avoir lu l'oeuvre (importance du questionnaire de lecture précis à relever, par ex. chapitre par chapitre). Qu'elle que soit la manière, il faut accompagner la lecture (sinon l'exercice est trop difficile pour la majorité des élèves).
Pour l'intégration de l'étude de l'oeuvre dans l'année, il y a plusieurs solutions : on a souvent l'idée de s'appuyer sur les textes de l'oeuvre pour toutes les notions où c'est possible ; on peut aussi se servir de l'oeuvre pour traiter une seule notion (par ex. faire lire un ensemble de chapitre du Leviathan pour aborder la question de l'Etat).
Je remets le lien vers les recommandations de l'IG qui insiste assez sur la question de l'oeuvre :
https://www.ac-paris.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2015-10/recommandationstravailclasses_igen_ipr_2015-10-05_21-54-35_731.pdf
2) Ne serait-ce pas plutôt une THR (ou STHR), c'est-à-dire une Terminale hôtellerie ? Si c'est le cas, il faut faire attention car ils ont une épreuve spécifique parmi les ST : il y a certes au choix une dissert. / un texte mais aussi une "composition" qui est une sorte de dissertation guidée :
http://eduscol.education.fr/cid58849/serie-sthr-anciennement-hotellerie.html
3) Je passe le film en entier en classe, à peu près un par trimestre. C'est loin d'être du temps perdu car c'est peut-être désormais le seul moyen d'avoir une culture commune avec la majorité des élèves. J'ai des collègues qui travaillent à partir d'extraits.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Faire voir un film, ok. Mais à condition qu'il y ait un vrai matériel de projection au lycée.
Bon, je suppose que ce sera le cas.
Bon, je suppose que ce sera le cas.
_________________
«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- henrietteMédiateur
Je ne sais pas ce que tu appelles un vrai matériel de projection, mais en tout cas il y aura au moins quelques salles équipées d'un videoprojecteur (de plus ou moins bonne qualité selon son âge) pour projeter sur le mur.
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
D'accord. Cette année j'ai dû montrer des films sur un vieux PC, c'était complètement nul.
_________________
«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- MeerschNiveau 6
@Ruthven Je te remercie pour le temps que tu consacres à mes questions.
1) Parfait, je n'ai rien de plus à demander !
2) Mon tuteur m'a dit exactement "une terminale technologique TGR ('ressources humaines')".
3) D'accord, ça me semblait effectivement prendre beaucoup de temps en classe mais pourquoi pas. J'avais pensé aux films comme "moyen d'avoir une culture commune avec la majorité des élèves", comme tu le dis, et je m'étais donc interrogé sur le genre de films adéquats dans cette optique. Il me semble que des films de "grands auteurs" seraient techniquement adaptés à un cours de philosophie, mais qu'il vaut mieux profiter de l'occasion pour faire un lien entre culture populaire et philosophie, et donc être intelligemment démagogique, pour ainsi dire. Il me semble donc que, notamment, les blockbusters à dimension philosophique s'imposent d'eux-mêmes. Je pense par exemple aux films de Christopher Nolan, à Fight Club, à certaines séries, bref, ce genre d'oeuvres mi-grosses conneries, mi-intelligentes. Ma question est donc : 3)a) Est-ce convenable ?
J'en profite pour poser une question plus générale sur le recours à la culture populaire au sein du cours de philosophie. J'aimerais alterner entre culture classique et culture populaire, voire très populaire, en évitant l'écueil de la démagogie trop lourde. Je sais qu'il n'y a aucun obstacle à recourir à la culture classique, évidemment, mais 3)b) dans quelle mesure peut-on recourir à la culture populaire ? Est-ce qu'un morceau de rap peut passer ? C'est-à-dire à la fois ne pas être jugé d'un mauvais oeil par la hiérarchie et être efficace pour se rapprocher culturellement des élèves ? L'idée étant, comme dit plus haut, d'essayer de concilier exceptionnellement cours philosophique de bonne tenue et référence à des oeuvres qui puissent spontanément plaire à des ados, voire appartenant effectivement à leur culture.
4) Une dernière question plus rapide : Mon tuteur vient de me parler des manuels pour chaque filière. Est-il impératif que le cours colle plus ou moins aux manuels ? Les élèves devront-ils l'acheter ?
1) Parfait, je n'ai rien de plus à demander !
2) Mon tuteur m'a dit exactement "une terminale technologique TGR ('ressources humaines')".
3) D'accord, ça me semblait effectivement prendre beaucoup de temps en classe mais pourquoi pas. J'avais pensé aux films comme "moyen d'avoir une culture commune avec la majorité des élèves", comme tu le dis, et je m'étais donc interrogé sur le genre de films adéquats dans cette optique. Il me semble que des films de "grands auteurs" seraient techniquement adaptés à un cours de philosophie, mais qu'il vaut mieux profiter de l'occasion pour faire un lien entre culture populaire et philosophie, et donc être intelligemment démagogique, pour ainsi dire. Il me semble donc que, notamment, les blockbusters à dimension philosophique s'imposent d'eux-mêmes. Je pense par exemple aux films de Christopher Nolan, à Fight Club, à certaines séries, bref, ce genre d'oeuvres mi-grosses conneries, mi-intelligentes. Ma question est donc : 3)a) Est-ce convenable ?
J'en profite pour poser une question plus générale sur le recours à la culture populaire au sein du cours de philosophie. J'aimerais alterner entre culture classique et culture populaire, voire très populaire, en évitant l'écueil de la démagogie trop lourde. Je sais qu'il n'y a aucun obstacle à recourir à la culture classique, évidemment, mais 3)b) dans quelle mesure peut-on recourir à la culture populaire ? Est-ce qu'un morceau de rap peut passer ? C'est-à-dire à la fois ne pas être jugé d'un mauvais oeil par la hiérarchie et être efficace pour se rapprocher culturellement des élèves ? L'idée étant, comme dit plus haut, d'essayer de concilier exceptionnellement cours philosophique de bonne tenue et référence à des oeuvres qui puissent spontanément plaire à des ados, voire appartenant effectivement à leur culture.
4) Une dernière question plus rapide : Mon tuteur vient de me parler des manuels pour chaque filière. Est-il impératif que le cours colle plus ou moins aux manuels ? Les élèves devront-ils l'acheter ?
- RuthvenGuide spirituel
2) C'est une STMG Communication et ressources humaines.
3) a) Du moment que le film est exploité, c'est convenable ! Gondry fonctionne pas mal ; il ne faut pas s'interdire les classiques, certains marchent très bien (The servant, Le septième sceau avec certaines classes, je n'ai jamais compris pourquoi).
3) b) Il me semble aujourd'hui que le recours à la culture populaire est très largement admis parmi les collègues ; un bémol toutefois avec la musique : autant une analyse de la musique ou du genre peut passer, autant se servir des paroles comme contenu spéculatif peut être beaucoup plus risqué. La chanson passe difficilement comme référence (j'avais eu du mal avec une copie citant Booba). Tu peux aussi chercher un maximum d'exemple dans la vie quotidienne. La majorité des élèves a un univers culturel pauvre, réduit au mainstream dans le meilleur des cas.
3) a) Du moment que le film est exploité, c'est convenable ! Gondry fonctionne pas mal ; il ne faut pas s'interdire les classiques, certains marchent très bien (The servant, Le septième sceau avec certaines classes, je n'ai jamais compris pourquoi).
3) b) Il me semble aujourd'hui que le recours à la culture populaire est très largement admis parmi les collègues ; un bémol toutefois avec la musique : autant une analyse de la musique ou du genre peut passer, autant se servir des paroles comme contenu spéculatif peut être beaucoup plus risqué. La chanson passe difficilement comme référence (j'avais eu du mal avec une copie citant Booba). Tu peux aussi chercher un maximum d'exemple dans la vie quotidienne. La majorité des élèves a un univers culturel pauvre, réduit au mainstream dans le meilleur des cas.
- MeerschNiveau 6
3)b) Quel est, selon toi, le problème avec les paroles de chanson ? Leur pauvreté ou leur absence de contenu philosophique ? Si c'est ce que tu suggères, on ne peut qu'être d'accord dans la majorité des cas, mais on peut tout de même trouver quelques exemples de vrais grands textes pourvus d'une incontestable dimension philosophique. Parmi les classiques de la chanson française, chez Brassens par exemple, il me semble que c'est évident (Le grand Pan, Le Boulevard du temps qui passe, Mourir pour des idées...).
Après, Brassens, ça reste en fait extrêmement ringard du point de vue des élèves, donc l'idée serait de trouver quelque chose non pas de la même qualité, mais qui soit quand même correct, pourvu d'une certaine dimension philosophique, mais appartenant directement à la culture des élèves. Je pense par exemple à une chanson comme Elle viendra quand même d'Orelsan, sur la mort. Il me semble qu'on peut l'exploiter philosophiquement au même titre que Le Septième sceau, toutes proportions gardées évidemment.
Maintenant, il s'agirait d'utiliser une telle référence brièvement et pour le clin d'oeil, en extrayant quelques vers signifiants, pas de passer une demi-heure dessus .
Après, Brassens, ça reste en fait extrêmement ringard du point de vue des élèves, donc l'idée serait de trouver quelque chose non pas de la même qualité, mais qui soit quand même correct, pourvu d'une certaine dimension philosophique, mais appartenant directement à la culture des élèves. Je pense par exemple à une chanson comme Elle viendra quand même d'Orelsan, sur la mort. Il me semble qu'on peut l'exploiter philosophiquement au même titre que Le Septième sceau, toutes proportions gardées évidemment.
Maintenant, il s'agirait d'utiliser une telle référence brièvement et pour le clin d'oeil, en extrayant quelques vers signifiants, pas de passer une demi-heure dessus .
- RuthvenGuide spirituel
Si c'est pour l'utiliser en cours en clin d'oeil, pas de problème (tout est bon à prendre), en revanche, pour l'utilisation en dissert. je reste quand même circonspect (pour avoir sondé plusieurs collègues) : c'est difficile à justifier mais j'ai l'impression que ce n'est pas rentré dans les moeurs (contrairement au cinéma). Ce qui me gêne peut-être le plus, c'est la transformation du texte de chanson en référence et donc la réduction à une thèse ; le cinéma ou la littérature vont supposer une contextualisation et une interprétation alors que la chanson va devenir l'équivalent d'un texte théorique ; c'est vraiment flagrant dans le livre de Métivier Rock and philo qui est un commentaire du texte (du coup il ne reste plus grand chose à penser du rock lui-même). Je ne suis peut-être pas très clair.
- MeerschNiveau 6
C'est justement parce que, pour les chansons, je sentais ce côté "pas rentré dans les moeurs" que j'ai posé ma question.
Pour le risque de la réduction à une thèse, je comprends ce que tu veux dire, mais en soi ça ne me semble pas spécialement problématique, à la fois parce que certains films eux-mêmes apparaissent clairement comme films à thèse et sont intéressants, me semble-t-il, à traiter comme tels, et parce que si on le souhaite et qu'on s'y applique on peut éviter cette réduction. Après, pour les dissertations produites par les élèves, tu as probablement raison, ils peuvent vite se mettre à mal employer les références à des paroles de chansons.
Pour le risque de la réduction à une thèse, je comprends ce que tu veux dire, mais en soi ça ne me semble pas spécialement problématique, à la fois parce que certains films eux-mêmes apparaissent clairement comme films à thèse et sont intéressants, me semble-t-il, à traiter comme tels, et parce que si on le souhaite et qu'on s'y applique on peut éviter cette réduction. Après, pour les dissertations produites par les élèves, tu as probablement raison, ils peuvent vite se mettre à mal employer les références à des paroles de chansons.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Par exemple, Under the silver lake c'est une bonne référence cinématographique sur la question de la culture et de son appropriation. La culture est-elle vraiment le résultat d'un choix personnel ou est-elle programmée par la société de consommation?
Oui, je conseille vraiment ce film, à J+1 il m'apparaît beaucoup plus intéressant philosophiquement que ce que j'ai pu brièvement en dire sur le fil ciné.
A part ça, je relis Baudrillard, Le système des objets : une véritable mine d'or!
Oui, je conseille vraiment ce film, à J+1 il m'apparaît beaucoup plus intéressant philosophiquement que ce que j'ai pu brièvement en dire sur le fil ciné.
A part ça, je relis Baudrillard, Le système des objets : une véritable mine d'or!
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« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
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