Philosophie : préparer ses premiers cours !

Ouf !

TMERC c'est une classe techno STG.

...mais quand même...moi pour commencer ça me va très bien de faire moins d'heures mais sur le plan éthique, est-ce normal d'avoir un salaire complet alors qu'on ne fait pas toutes ses heures, ça ne doit pas être très bien vu non plus, qu'est-ce qu'on peut répondre...

?? tous les stagiaires sont comme toi, ils ont 3h de décharge. Rien de moins normal. De qui as-tu peur d'être mal vue ? Je ne comprends pas.

Il y a trois ans, les stagiaires ne faisaient qu'entre 4 et 6h par semaine. Ce n'est qu'entre 2010 et 2012 que les stagiaires étaient à temps plein (et maintenant à temps plein moins 3h de décharge).

Ok.

Je dis ça parce qu'en fait il me manque encore 2 H mais c'est vrai que je suis stagiaire...

Il te manque 2h par rapport à quel nombre d'heures ? 14 heures ? Si tu as 12h, profite. Au pire tu auras 2h d'accompagnement personnalisé ou d'ECJS (mais ils te l'auraient dit je pense).

Oui par rapport à 14 H.

Prune a écrit:Ok.

Je dis ça parce qu'en fait il me manque encore 2 H mais c'est vrai que je suis stagiaire...

La notion de minima de service n'existe pas ! On ne doit pas 18h (pour les certifiés), 18h est l'horaire maximal.

https://www.neoprofs.org/t50619-nous-ne-devons-pas-18-heures

Je ne comprends pas tout quand même : cette bien cette souplesse pour celui qui en bénéficie (c'est peut-être une souplesse aussi pour l'administration) mais c'est pas aussi un peu injuste...?

Prune a écrit:Je ne comprends pas tout quand même : cette bien cette souplesse pour celui qui en bénéficie (c'est peut-être une souplesse aussi pour l'administration) mais c'est pas aussi un peu injuste...?

La justice n'existe guère dans l'Education Nationale.

Mais Prune, où avez-vous obtenu votre CAPES, dans quelle académie ?

Je prépare (et passe) l'agrégation et le Capes depuis fort longtemps et je suis sidéré par vos questions et leur nombre. Bien sûr, vous avez déjà des éléments de réponse en vous et vous laissez l'autre parler pour trouver d'autres idées. Mais quand même... Il y a 20 ans, j'avais suivi exceptionnellement la deuxième année d'IUFM avec les titulaires du concours et nous avions été très bien préparés durant la formation. On dirait que vous n'avez jamais eu de classe et que vous ne savez pas ce que l'on attend de vous !

Avez-vous un Master 1 ou 2 ou autre ?

Oui j'aime bien avoir d'autres idées !

Coucou, ça y est, rentrée faite...un peu stressée mais la mise en route faite, je vais pouvoir passer à autre chose, que du travail en perspective...!!

Bonjour, je m'incruste. quelqu'un ici a-t-il eu une classe de Terminale S "SI" ? (cela signifie qu'ils sont tous en spécialité science de l'ingénieur). Il s'agit d'une classe de 30 grands gaillards qui n'ont pas l'air d'aimer le fait de tenir un stylo. Même mes stg mercatique ont l'air plus intéressés par la philosophie! est-ce qu'il s'agit d'une "S poubelle" ? Ils sont encore sages à ce stade de l'année mais j'ai peur pour la suite ...

Prune, en tant que stagiaire as-tu déjà commencé les cours ?

Oui, mais je ne vais pas pouvoir beaucoup t'aider...

atarax75 a écrit:Bonjour, je m'incruste. quelqu'un ici a-t-il eu une classe de Terminale S "SI" ? (cela signifie qu'ils sont tous en spécialité science de l'ingénieur). Il s'agit d'une classe de 30 grands gaillards qui n'ont pas l'air d'aimer le fait de tenir un stylo. Même mes stg mercatique ont l'air plus intéressés par la philosophie! est-ce qu'il s'agit d'une "S poubelle" ? Ils sont encore sages à ce stade de l'année mais j'ai peur pour la suite ...

Prune, en tant que stagiaire as-tu déjà commencé les cours ?

Pour les S-SI, le profil varie d'un lycée à l'autre (c'est l'équivalent des anciens bac E), généralement ce sont des scientifiques non littéraires, mais le profil du recrutement peut faire qu'il s'agit de bons ou très bons élèves (essaie d'avoir leurs notes à l'oral de français pour te faire une idée). Dans mon lycée, ils sont souvent bons, mais assez imbus d'eux-mêmes et plutôt rétifs à la philo. (je préfère les STI, plus sportifs, plus faibles, mais plus sympas et marrants).

étrangement je préfère aussi mes STG à mes SI. Les notes des SI au bac français sont catastrophiques (il y a un nombre fou de notes en dessous de 5 à l'écrit). Il ne sont clairement pas littéraires et sont tellement grands (physiquement) que je me sens minuscule parmi eux. Après 3h de philo cette semaine et un petit texte de Kant je sens que je vais devoir simplifier au niveau du contenu et serrer la vis niveau discipline. Je suppose que les schémas au tableau et des cours bien carrés sont le seul moyen d'accrocher ces futurs ingénieurs ? ?

(le problème est que quelques spé SVT se sont glissés dans la classe et s'ennuient déjà tellement j'y vais doucement pour la majorité des grands gaillards)

Bonjour, je viens de m'inscrire (cf. topic présentation) et je profite de ce merveilleux topic pour venir poser mes petites questions !

Je crois que cela n'échappe plus à personne, il y a d'excellents profs qui mettent en ligne dans le détail leurs cours de terminale, des cours bichonnés, mûris, complets... Pour moi, pauvre petit futur stagiaire qui ne sais pas faire un cours, tomber sur ces ressources c'est comme pour un petit obèse asthmatique mis au pied d'une montagne de découvrir un escalator.

Le dilemme moral est le suivant : soit puiser largement (voire très largement) dans ces cours en ligne (attention, je parle des blogs de profs), et faire quelque chose de très peu personnel mais de solide, complet et rassurant (pour moi comme pour les élèves), soit me forcer à élaborer depuis le début mes propres problématiques, ma propre progression, mes propres chapitres, etc., donc y passer beaucoup plus de temps, ramer, douter, et en plus de ça frustrer mon perfectionnisme pathologique.

Tout ceci semblera très étrange à certains, et peut-être que l'alternative est exagérée...

Autre question : dans quelle mesure utilisez-vous les manuels officiels pour élaborer vos cours ? J'ai bien envie de me les procurer dès à présent pour démarrer mais ils sont chers ; l'autre possibilité serait d'attendre la rentrée et le premier salaire.

Merci d'avance !

Salut,

Il n'y a pas de manuels officiels ; en revanche, il faudra voir les manuels utilisés dans ton établissement ; ces manuels sont la plupart du temps des anthologies. Pour ma part, je ne m'en sers jamais, je choisis mes textes, mais ma collègue s'appuie beaucoup sur le livre. Eventuellement, le CDI de ton établissement t'en prêtera un, tu peux aussi envoyer un mail aux éditeurs pour demander des spécimens.

Quant à la préparation des cours, tente le mélange, tu n'auras de toute manière pas le temps de concevoir un cours intégralement original, et le classicisme a parfois la vertu de la simplicité (ce site par ex. est une mine : http://sergecar.perso.neuf.fr/sommaire%20liste%20des%20lecons.htm ). Le plus difficile à penser est l'invention d'exercices d'application, de mise en pratique etc... car cette partie n'apparaît jamais dans les études supérieures.

Pour ma part, j'ai fait un mélange de tout cela pour commencer, tout simplement, un mélange de perso et de trucs trouvés sur le net, mais pas tant que ça : je faisais pour la notion qui m'intéressais le tour des manuels ( dispo au CDI ou en bibli, j'en a acheté très peu finalement, mais je l'ai fait au début quand même) ; dans ces manuels, je repérais 3 ou 4 textes qui me branchaient parce que je les connaissais déjà assez bien, ou alors j'allais chercher dans mes propres cours de fac ce dont je me rappelais et qui pouvait servir, puis il suffit d'organiser une progression là dedans et de les articuler autour d'une question. J'ai utilisé des choses déjà faites sur internet, mais en fait ce n'est pas si utile que ça en a l'air, parce que a moins de se l'être vraiment approprié, c'est très difficile de faire le cours d'un collègue.
Après, il faut être honnête, mon cours de la première année n'était pas terrible, mais m'a fourni une base à améliorer la deuxième année, etc. C'est comme ça..

Super, merci pour vos points de vue.

Merci Ruthven, j'avais oublié ce site où j'allais étant étudiant (une vraie mine oui, à en perdre la tête).

Bon, je vais réfléchir un peu, ça s'éclaircira dans les jours à venir. Il faudra bien aussi que je trouve du temps pour ma thèse, donc non, je ne pourrai pas tout faire moi-même.

Pour les exercices les idées sont là, questions très précises sur des textes et découpage méticuleux des étapes d'une dissertation.

Je vais tout de même essayer de conjurer la malédiction des premiers cours. ^^

Prune a écrit:Bonjour,
Affectée en lycée à la rentrée prochaine, je recherche quelqu'un qui pourrait me donner des conseils pour préparer des premiers cours de philo ou partager ses ressources. Merci.

Si mon blog peut vous être de quelque utilité (rubrique COURS - nota : m'étant, dans les dernières années, spécialisé dans les S, ES et SMS -ST2S-, je traite essentiellement les notions leur étant destinées) ...

Tonio Kröger a écrit:Le dilemme moral est le suivant : soit puiser largement (voire très largement) dans ces cours en ligne (attention, je parle des blogs de profs), et faire quelque chose de très peu personnel mais de solide, complet et rassurant (pour moi comme pour les élèves), soit me forcer à élaborer depuis le début mes propres problématiques, ma propre progression, mes propres chapitres, etc., donc y passer beaucoup plus de temps, ramer, douter, et en plus de ça frustrer mon perfectionnisme pathologique.

Eternel problème ... (P.S. : j'aime bien votre pseudo ... une des meilleures nouvelles de Thomas Mann).

Merci d'avoir remonté ce fil! Et merci pour tous ces conseils utiles! Je viens d'y trouver la réponse à nombre de questions que je me posais dans mon coin  

Il m'en reste tout de même une à propos de la construction générale du cours car j'ai eu des avis contradictoires à ce propos : préconisez vous de traiter les différentes notions une à une (ou en les regroupant parfois par 2/3) en gardant le classement par grands thèmes du programme (sujet/culture/raison et réel/politique/morale) ou bien de réduire le cours à quelques grandes problématiques transverses dans lesquelles s'imbriquent et se recoupent plusieurs notions?

Dans le premier cas, a-t-on le temps de finir le programme (et question annexe, combien de temps compter en moyenne par notion) et dans le second cas, les élèves s'y retrouvent-ils par rapport à leur manuel, au sujets du bac qui semblent plutôt reprendre de manière évidente les notions et sont peu souvent transversaux...?

J'aime bien mon pseudo également. ^^ Je me vois parcourant Lübeck et la Baltique en réfléchissant à la vie de l'artiste...

Bon sérieusement : j'ai vraiment du mal à m'en sortir, je reçois des conseils opposés (il faut du contenu, du "isme", des notions bien déclinées (de fait, les élèves sont ignorants) // il faut du problème, ne pas suivre le plan de programme donné dans le BO, traiter les sous-notions en couple histoire de ne pas compartimenter, etc.).

Rien d'antinomique dans cela, mais tout de même des orientations différentes.

Personnellement je ne vois pas où est le problème de prendre les 5 notions du BO et de traiter intelligemment les sous-notions. J'aimerais être capable de tout recomposer de fond en comble mais comme dit plus haut, "le classicisme a parfois la vertu de la simplicité".

Edit : ah je vois que le message précédent fait écho au mien.

- L'avantage des problématiques transversales, c'est qu'elles permettent justement de mobiliser plusieurs notions MAIS les élèves ont tendance à vite se lasser lorsqu'on passe plus de trois semaines sur la même question et surtout elles supposent une familiarité avec le programme qu'il est très difficile d'avoir les premières années d'enseignement.
- Le danger de suivre les notions est de faire une série de fiches.
- Le plus simple pour commencer, me semble-t-il, est de construire son cours comme une série de dissertations. Quant à l'organisation d'ensemble de l'année, la recherche d'une cohérence systématique, je reste perplexe, j'avais un cours en belle cathédrale hégelienne et les élèves avaient l'impression de faire du surplace ; aujourd'hui je fonctionne en zapping, j'enchaîne délibérément des chapitres sans lien en fonction de l'humeur de la classe (ce qui permet d'éviter par exemple la saturation à l'égard de l'épistémologie qui arrive très vite). Maintenant, je crois que certains IPR n'aiment pas cette approche fragmentaire et préfèrent une progression liée. On peut donc construire une progression de dissert. qui suit à peu près l'ordre des notions.

Ex.
La culture est-elle ce qui nous rend humains ?
Le travail est-il une malédiction ?
La technique nous libère-t-elle du travail ?
L'art nous arrache-t-il à notre finitude ?
La religion n'est-elle qu'un moyen de nous faire accepter les contraintes inhérentes à notre existence ?

Il est encore mieux de pouvoir caser les "repères" du programme dans les sujets :
Ex :
Ce qui est vrai en théorie l'est-il toujours en pratique ?
En gros, on peut compte 2/3 semaines (6h/8h de cours par sujet). Il ne faut pas oublier d'intégrer des exos au cours (c'est en manipulant les abstractions que les élèves progressent).
Le programme de ES est presque infaisable tellement il est long.

Pour les séries techniques, la problématique est un peu différente.

Merci ! Bon ça me semble relativement clair. En fait j'excluais d'emblée le traitement par fiches, et je pensais à ce que tu décris : prendre les sous-notions et les traiter de façon dynamique.
Ex. :

Raison et réel :
* La vérité existe-t-elle ? // Pourquoi la recherche-t-on ?
* Quels moyens pour y accéder ? --> Démonstration // Interprétation

Politique :
* N'existe-t-il que des échanges économiques ?
* D'où vient le pouvoir de l'État ?
* La justice est-elle la seule finalité du pouvoir politique ?

Etc.

De nouveau une petite question : comment faire lorsqu'on démarre sur une notion qui en présuppose d'autres, mais qui ne seront abordées que par la suite ? (ex. : vérité et efficacité technique, dans un cours sur la vérité qui précède celui sur travail et technique) ?

Ou peut-être que l'angle étant à chaque fois différent, on peut se permettre d'anticiper ?