[l'express] Toulouse: 300 étudiants sont priés de rendre leurs bourses

UNIVERSITE - A Toulouse, 300 étudiants sont priés de rendre leurs bourses touchées en 2012 pour avoir manqué trop de cours ou des examens.

REUTERS/Fatih Saribas
Absentéisme, non-passage des examens... telles sont les raisons pour lesquelles ces étudiants devront rembourser les aides financières qu'ils ont touchées cette année, selon le Parisien.
Près de 300 des 22 000 étudiants boursiers de l'université Toulouse-Le Mirail sont priés de rendre les aides versés par le Crous en 2012, selon le Parisien. En cause: trop d'absences en cours ou le non-passage des examens.
La charte du Crous est effet très claire sur ce point: "le manquement à l'obligation d'assiduité et l'absence aux examens entraînent systématiquement la suspension du versement de la bourse ainsi que le remboursement des sommes déjà versées". Les montants à rembourser pour ces étudiants varieront de 400, valeur des frais d'inscriptions à 4600 euros, échelon maximale des aides accordées par le Crous.
Valeur d'exemple
C'est la première fois qu'une sanction aussi massive est prononcée. "C'est énorme pour certains, qui sont déjà dans une situation grave, s'est insurgé dans le quotidien Jessica Ibre, du SUD-Etudiant. Et d'ajouter: "Beaucoup [d'étudiants] sont dans des situations d'extrême précarité, avec des bourses qui ne permettent pas de vivre, et sont donc obligés de rater certains cours pour travailler".
Ce syndicat - le seul à avoir réagi pour l'instant - demande que cette mesure ait une valeur d'avertissement et que les sanctions soient appliqués l'année prochaine si de tel manquement se reproduisent.

http://www.lexpress.fr/education/toulouse-300-etudiants-sont-pries-de-rendre-leurs-bourses_1137047.html#xtor=AL-447

Provence a écrit:

UNIVERSITE - A Toulouse, 300 étudiants sont priés de rendre leurs bourses touchées en 2012 pour avoir manqué trop de cours ou des examens.

REUTERS/Fatih Saribas
Absentéisme, non-passage des examens... telles sont les raisons pour lesquelles ces étudiants devront rembourser les aides financières qu'ils ont touchées cette année, selon le Parisien.
Près de 300 des 22 000 étudiants boursiers de l'université Toulouse-Le Mirail sont priés de rendre les aides versés par le Crous en 2012, selon le Parisien. En cause: trop d'absences en cours ou le non-passage des examens.
La charte du Crous est effet très claire sur ce point: "le manquement à l'obligation d'assiduité et l'absence aux examens entraînent systématiquement la suspension du versement de la bourse ainsi que le remboursement des sommes déjà versées". Les montants à rembourser pour ces étudiants varieront de 400, valeur des frais d'inscriptions à 4600 euros, échelon maximale des aides accordées par le Crous.
Valeur d'exemple
C'est la première fois qu'une sanction aussi massive est prononcée. "C'est énorme pour certains, qui sont déjà dans une situation grave, s'est insurgé dans le quotidien Jessica Ibre, du SUD-Etudiant. Et d'ajouter: "Beaucoup [d'étudiants] sont dans des situations d'extrême précarité, avec des bourses qui ne permettent pas de vivre, et sont donc obligés de rater certains cours pour travailler".
Ce syndicat - le seul à avoir réagi pour l'instant - demande que cette mesure ait une valeur d'avertissement et que les sanctions soient appliqués l'année prochaine si de tel manquement se reproduisent.

http://www.lexpress.fr/education/toulouse-300-etudiants-sont-pries-de-rendre-leurs-bourses_1137047.html#xtor=AL-447

Il me semble, en effet, que ce serait une juste mesure.

Ils auraient pu se présenter à leurs examens.
Ils vont en parler ds le journal de France 2.

Je suis plutôt d'accord, surtout après le témoignage vu sur France 2 à l'instant.

Igniatius a écrit:Je suis plutôt d'accord, surtout après le témoignage vu sur France 2 à l'instant.

Plutôt d'accord avec le CROUS ou avec les étudiants ?

Il faudrait faire la part des choses, ce que n'a pas fait l'informatique, entre ceux qui ne se présentent pas aux examens sans rien faire à côté et ceux qui ne sont pas assidus en travaillant à côté.

Dans ma fac, c'était 60% des étudiants qui travaillaient pour financer leurs études. La plupart passaient leur année au rattrapage.

D'accord avec le CROUS.


Ergo : en effet, seuls ceux qui ne se présentent pas aux examens doivent être sanctionnés. C'était le cas de celle que j'ai vue.
Ceci dit, leur demander de rembourser est hardcore : je préférerais qu'on leur supprime le financement de l'an prochain.

Ils sont déjà pénalisés par leur origine sociale incompatible avec des études, ils doivent passer leur temps à bosser pour gagner 2 euros six cents, ils rattrapent leurs cours comme ils peuvent, leurs bourses valent au maximum la moitié de ce que coûte un étudiant, bref, il faut du discernement en toute chose et là...

Igniatius a écrit:Je suis plutôt d'accord, surtout après le témoignage vu sur France 2 à l'instant.

J'essaie de le trouver en ligne.

STOP ! Quelle que soit leur situation (et je te promets que j'en découvre TS les jours avec mes anciens élèves dont je garde le contact) ils DOIVENT être présents aux examens.
Cela n'a aucun sens d'envisager des étudiants devant travailler ET ne cherchent pas à obtenir leur diplôme.

Rater des cours parce qu'on travaille, ok! Je pense même que les facs sont au courant lorsqu'un étudiant est salarié (en tout cas dans ma fac il fallait le renseigner à l'inscription) et donc que les salariés sont excusés lorsqu'ils ratent des cours.

Mais rater un examen parce qu'on travaille là je trouve ça un peu gros comme excuse. Donc je suis d'accord avec le CROUS.

Provence a écrit:

Igniatius a écrit:Je suis plutôt d'accord, surtout après le témoignage vu sur France 2 à l'instant.

J'essaie de le trouver en ligne.

Rien d'inoubliable mais l'étudiante en histoire explique qu'elle avait le choix entre le rattrapage et ne pas manger, donc elle a choisi.
C'est léger je trouve.

Je trouve aussi cela léger...J'ai connu il y a peu ces étudiants...Certains râlaient dès qu'un professeur osait poser des cours le vendredi, car ils souhaitaient rentrer chez eux le week-end!
Un examen c'est important et l'on s'arrange, quant on prend ses études au sérieux, pour ne pas le rater. Les employeurs sont compréhensifs, la plupart du temps.
Une ancienne boursière.

Igniatius a écrit:

Rien d'inoubliable mais l'étudiante en histoire explique qu'elle avait le choix entre le rattrapage et ne pas manger, donc elle a choisi.
C'est léger je trouve.

Effectivement.

Je comprends tout à fait la position du CROUS : c'est triste de ne pas pouvoir se payer des études, et compliqué de devoir compenser en travaillant, mais effectivement, ne pas se présenter aux examens, c'est se fiche du monde. Quels seraient les employeurs assez inhumains pour refuser un congé le jour d'un examen ?
Après tout, ce n'est pas du RMI, dont on parle, mais d'une bourse d'études. Si on n'est pas suffisamment motivé pour réellement poursuivre des études, autant se contenter d'un travail salarié, et puis c'est tout.

Clarinette a écrit:Je comprends tout à fait la position du CROUS : c'est triste de ne pas pouvoir se payer des études, et compliqué de devoir compenser en travaillant, mais effectivement, ne pas se présenter aux examens, c'est se fiche du monde. Quels seraient les employeurs assez inhumains pour refuser un congé le jour d'un examen ?
Après tout, ce n'est pas du RMI, dont on parle, mais d'une bourse d'études. Si on n'est pas suffisamment motivé pour réellement poursuivre des études, autant se contenter d'un travail salarié, et puis c'est tout.

+1

J'ai bossé pendant mes études et si j'avais un exam', mes horaires étaient modifiés en fonction.

Ce que je ne comprends pas, c'est que ces étudiants semblent tomber des nues: cela fait des années que c'est la règle. Je me souviens plutôt bien de mes camarades boursiers qui partaient au bout d'une heure d'examen, juste pour conserver leur bourse ( ). Au moins, ils étaient présents...

Clarinette a écrit:Quels seraient les employeurs assez inhumains pour refuser un congé le jour d'un examen ?

Tu veux vraiment des noms ?

mais d'une bourse d'études.

Une bourse d'études qui ne permet pas de suivre des études.
Je vais inverser le problème.

Oui, le CROUS est pauvre. Mais si on donnait aux étudiants des conditions de vie décentes, des bourses qui permettent de se payer un logement et à manger sans aller aux Restos du Coeur et sans avoir à bosser (et encore, je parle de Brest, hein, je n'ose imaginer ce que c'est dans les grandes villes), alors, là, on pourrait commencer à jeter des cailloux sur ces sales profiteurs qui ne se présentent même pas aux examens. En attendant, moi, j'aimerais davantage de précisions.

Et non, la plupart des étudiants ne sont pas excusés quand ils travaillent et les universités ne sont pas toujours des grandes humanistes qui adaptent leurs examens.
Pour info, j'ai été ABI (absence injustifiée) aux examens parce qu'en double licence, ils avaient le chic pour mettre deux examens en même temps. Si une liste d'émargement de la même université ne constitue pas une justification d'absence (et j'avais écrit au doyen en ce sens), vous n'imaginez quand même pas qu'un travail est une justification ?
Les dispenses d'assiduité sont également très rares et elles sont valables pour une à deux matières au maximum. (Ca dépend peut-être des facs, hein...)

Après, oui, la bourse fait que l'assiduité devrait être obligatoire. Augmentons les bourses, donc. Et quand la bourse permettra de vivre, là, on pourra la supprimer aux affreux qui ne viennent pas aux examens.

Mais comment comptent-ils réussir leurs études s'ils sont absents aux partiels???

totoro a écrit:J'ai bossé pendant mes études et si j'avais un exam', mes horaires étaient modifiés en fonction.

Ce que je ne comprends pas, c'est que ces étudiants semblent tomber des nues: cela fait des années que c'est la règle. Je me souviens plutôt bien de mes camarades boursiers qui partaient au bout d'une heure d'examen, juste pour conserver leur bourse ( ). Au moins, ils étaient présents...

J'ai été étudiante boursière pendant plusieurs années, j'ai toujours travaillé pour payer mon logement, ma nourriture, le train, etc.
J'ai toujours été présente aux partiels! Jamais je n'ai manqué un examen! Même souvenir que Totoro, des "copines" venaient juste pour émarger en gros...

Celadon a écrit:Ils sont déjà pénalisés par leur origine sociale incompatible avec des études, ils doivent passer leur temps à bosser pour gagner 2 euros six cents, ils rattrapent leurs cours comme ils peuvent, leurs bourses valent au maximum la moitié de ce que coûte un étudiant, bref, il faut du discernement en toute chose et là...

Je suis une ancienne boursière. J'ai vu le nombre d'étudiants boursiers en première année qui se vantaient d'envisager de se payer, au choix, le code, le permis, grâce aux bourses, et qu'on n'a plus revus en 2ème année. Au cours de cette première année, l'appel a dû être fait aux cours, tous profs confondus, 4 ou 5 fois. J'ai toujours trouvé qu'il n'y avait pas assez de contrôle à ce niveau là. Ma mère travaillant dans un Leclerc, je sais que lorsqu'un contrat étudiant doit passer un examen, il ne travaille pas ce jour-là, cela me semble logique.

Igniatius a écrit:STOP ! Quelle que soit leur situation (et je te promets que j'en découvre TS les jours avec mes anciens élèves dont je garde le contact) ils DOIVENT être présents aux examens.
Cela n'a aucun sens d'envisager des étudiants devant travailler ET ne cherchent pas à obtenir leur diplôme.

+1000 !!

totoro a écrit:Mais comment comptent-ils réussir leurs études s'ils sont absents aux partiels???

Ce n'est pas la question.
L'article ne parle pas de réussir les études.

Bien sûr qu'on a tous des exemples de fumistes en tête, boursiers ou pas boursiers. Mais chez les boursiers, c'est encore plus le mal parce qu'ils profitent, désolée, mais ce moralisme m'agace.

Ergo du calme : personne n'a dit que ces étudiants étaient de sales profiteurs.
Laissons ce genre de propos à l'UMP.

Je suis d'accord avec toi quant au montant des bourses insuffisant : le pb c'est que cela touche trop de jeunes aujourd'hui, y compris ds les classes moyennes.
Alors oui, on peut au moins attendre des étudiants qu'ils se présentent aux exams : à quoi sert au pays d'investir dans de tels étudiants ?

De toute façon, les étudiants qui travaillent sont identifiés, et en fonction de leur contrat et horaires, les absences sont "tolérées". Alors, je crois pas que l'on parle d'eux là, mais surtout de ceux qui en profitent oui. Et j'en connais, inscrits à la fac alors qu'en report de stage, juste pour toucher des bourses. Et précisément à la fac du Mirail d'ailleurs.

Ok, j'avoue que j'ai eu la chance de ne jamais devoir choisir entre me nourrir et faire mes études. Mais, après la prépa, je me suis inscrite en licence par correspondance et je vendais des encyclopédies parce que j'avais décidé de quitter le bercail pour vivre avec le futur père de mes enfants, et je ne voulais pas dépendre entièrement de mes parents, qui m'aidaient un peu quand même.
Donc ok, je ne faisais pas le trottoir, je ne crevais pas la dalle, mais je n'avais droit à aucune bourse, et vendre des encyclopédies, c'est loin d'être simple, hein. Faut le moral, certains jours...
Le problème aussi, c'est que de nos jours, pauvres ou pas, les jeunes ont presque tous un smartphone hi-tech, avec un forfait parfois élevé, un ordi portable, etc...
Je ne veux pas faire la vieille rombière aux accents droitiers, mais ma mère a fait médecine en vivant dans un 9 m² avec WC à l'étage et en payant ses études avec des gardes de nuit éreintantes.
Mais bon, je n'ai pas vu le reportage en question, qui n'a cependant pas eu l'air de trop émouvoir les participants à cette discussion...
Alors, peut-être faut-il augmenter les bourses, sans doute, même, mais elles ne peuvent pas être attribuées sans aucune contrepartie.

Et tiens, prenons le cas de mes filles, qui font respectivement kiné et médecine, avec prépa payante quasi-obligatoire. Il est hors de question qu'elles travaillent pendant leurs études, qui sont très exigeantes, même si la grande a travaillé ces deux derniers étés, pour aider.
Mais entre elles et ma belle-fille qui passe en terminale et se destine aussi à des études longues et chères, on va le sentir passer... et elles n'ont, bien sûr, droit à aucune bourse...