- Marie LaetitiaBon génie
Sphinx a écrit:nlm76 a écrit:En lisant des articles en allemand et en anglais, je me suis dit : "C'est marrant, j'ai l'impression que ça ne se fait pas tellement, dans la recherche, de traduire des articles." Et pourtant je trouve que ce serait très utile, non seulement pour les articles qui sont écrits dans une langues pour nous inaccessibles, mais encore même pour les langues qui nous sont familières.
Ce n'est pas la même chose d'avoir accès à un article dans sa langue. Je le constate en prenant le temps de traduire l'un de ces articles de l'anglais : en traduisant, je comprends mieux, et assimile mieux. Qui plus est, je peux relire l'article traduit de façon plus utile.
Dans quel cadre cela se fait-il ?
En sciences (enfin, au moins maths, physique, informatique...), tout le monde écrit et communique en anglais, ça a au moins le bon goût de simplifier les choses, même si tout le monde n'est pas un très bon angliciste, on arrive au moins à communiquer. En histoire, lettres, archéo, c'est chacun dans sa langue et débrouillez-vous avec ça. Je trouve ça aberrant. Je lis l'anglais sans problèmes, j'ai appris l'italien comme ça, du coup je lis aussi à peu près l'espagnol, j'attaque l'allemand à coups de traducteur automatique (très pratique...), et quand je tombe sur un article en grec moderne, je pleure. Heureusement que les néerlandais et autres suédois ont le bon goût de publier en anglais ou en allemand.
(Pour l'anecdote, j'ai une copine qui a arrêté la thèse et s'est reconvertie dans la traduction anglais-français, spécialisée dans les articles scientifiques. Visiblement, elle trouve suffisamment de boulot.)
Hé bien non justement. On parle une sorte de globish minable que l'on prend pour de l'anglais. Toute la subtilité du vocabulaire échappe à 80 voire 98% des chercheurs.
- SphinxProphète
Oui d'accord, mais au moins on arrive à faire une conférence et à se comprendre entre chercheurs. Parce que les exposés où la moitié du public ne capte rien, c'est quand même moyen. Et puis je ne sais pas quelle est ton expérience des conférences de maths mais je te trouve dure avec eux... Ils ont au moins en commun le vocabulaire propre à la matière qui est clairement défini, c'est le principal !
J'ai assisté récemment à la soutenance d'un Allemand qui avait fait sa thèse en France, et il y avait une dame allemande dans le jury : elle lui a posé ses questions en anglais, puis elle a voulu qu'il lui réponde en allemand : personne dans le public ni dans le jury n'y a rien compris, j'ai vu les autres membres du jury décrocher complètement et très visiblement... un peu difficile pour évaluer le candidat dans ces conditions !
J'ai assisté récemment à la soutenance d'un Allemand qui avait fait sa thèse en France, et il y avait une dame allemande dans le jury : elle lui a posé ses questions en anglais, puis elle a voulu qu'il lui réponde en allemand : personne dans le public ni dans le jury n'y a rien compris, j'ai vu les autres membres du jury décrocher complètement et très visiblement... un peu difficile pour évaluer le candidat dans ces conditions !
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- NLM76Grand Maître
Je suis d'accord avec Marie Laetitia. Hors de question de me mettre à écrire des articles en anglais. Ou alors, si je m'y mets vraiment, je cesse définitivement de parler français.
En revanche, je me demande si ce ne serait pas intelligent de développer la traduction des articles intéressants. Comment ça marcherait, pour les droits ? Autrement dit, en général, l'auteur peut-il autoriser une traduction, ou faut-il payer des droits au premier éditeur, comme dans l'édition littéraire ?
Pour ce qui est d'une soutenance, c'est un autre problème.
En revanche, je me demande si ce ne serait pas intelligent de développer la traduction des articles intéressants. Comment ça marcherait, pour les droits ? Autrement dit, en général, l'auteur peut-il autoriser une traduction, ou faut-il payer des droits au premier éditeur, comme dans l'édition littéraire ?
Pour ce qui est d'une soutenance, c'est un autre problème.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- SphinxProphète
Ben pour les articles je veux bien, mais tu fais comment en conférence ???
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- User17706Bon génie
Usuellement il y a zéro droits. Tu envoies un mail à l'auteur & au directeur de la revue; ils te répondent «allez-y»; et tu y vas.nlm76 a écrit:En revanche, je me demande si ce ne serait pas intelligent de développer la traduction des articles intéressants. Comment ça marcherait, pour les droits ? Autrement dit, en général, l'auteur peut-il autoriser une traduction, ou faut-il payer des droits au premier éditeur, comme dans l'édition littéraire ?
C'est pas comme si on pouvait gagner un centime en écrivant (ou en traduisant) ce genre d'article: ça ne s'est jamais vu.
Après, il peut y avoir des cas particuliers, mais d'habitude les éditeurs sont pointus à ce sujet. L'éditeur qui te demanderait une traduction saurait quoi faire dans ce type de cas.
- NLM76Grand Maître
Oui mais par exemple si tu publies dans une revue facilement accessible (qu'on trouve sur Persée par exemple, ou alors uniquement électronique, ce qui pourrait être économique pour un article qui n'est qu'une traduction), ça ne peut pas gêner les éditeurs qui font payer cher les bouquins ?
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- User17706Bon génie
Ça va dépendre de la provenance des articles, ça. Mais les revues sont souvent très libérales sur ce point.
- NLM76Grand Maître
D'accord. Merci pour l'info.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- Marie LaetitiaBon génie
Sphinx a écrit:Oui d'accord, mais au moins on arrive à faire une conférence et à se comprendre entre chercheurs. Parce que les exposés où la moitié du public ne capte rien, c'est quand même moyen. Et puis je ne sais pas quelle est ton expérience des conférences de maths mais je te trouve dure avec eux... Ils ont au moins en commun le vocabulaire propre à la matière qui est clairement défini, c'est le principal !
J'ai assisté récemment à la soutenance d'un Allemand qui avait fait sa thèse en France, et il y avait une dame allemande dans le jury : elle lui a posé ses questions en anglais, puis elle a voulu qu'il lui réponde en allemand : personne dans le public ni dans le jury n'y a rien compris, j'ai vu les autres membres du jury décrocher complètement et très visiblement... un peu difficile pour évaluer le candidat dans ces conditions !
Pourquoi mon expérience des confs en maths? Tu parlais de sciences en général précédemment. De toute façon, le problème est le même, en sciences ou en sciences humaines ou encore en lettres.
Pour l'anecdote que tu relates, c'est au jury de s'adapter à la langue de l'endroit OU d'obtenir un traducteur.
Sphinx a écrit:Ben pour les articles je veux bien, mais tu fais comment en conférence ???
En conférence, il faut prévoir des traducteurs. J'ai assisté à ça une fois, c'était dans l'auditorium du Louvre. C'était parfait. Je serais curieuse de savoir quels sont les coûts.
Pour avoir déjà vu le texte traduit en anglais pour un appel à un colloque, publié par des collègues titulaires dans le sup, j'avais honte (et je suis médiocre en anglais). Pour se couvrir de ridicule, c'est pas mal, en effet...
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- SphinxProphète
Oui, en sciences, en maths ou en physique, peu importe. J'ai des tas d'amis scientifiques, tout leur boulot de "communication" se fait en anglais : articles, conférences, et dans les soutenances, questions quand un membre du jury n'est pas français (je ne suis pas sûre mais il me semble que la règle veut que les thèses en France se soutiennent en français ?) Les traducteurs, c'est bien, mais quand tu as du monde de nombreux pays (et c'est le cas dans les conférences de maths auxquelles va mon copain, il y a du monde de plusieurs continents), ça risque vite de dépasser le budget de Strasbourg. Ou alors on continue à faire comme on fait dans mon domaine : des mini-conférences à vingt personnes, deux langues parlées maxi, des articles que personne ou presque ne lit en dehors du pays de rédaction, donc pas de visibilité, donc pas de financements, donc des conférences encore plus réduites, etc. Finalement, c'est bien, quand on n'a que des Italiens et des Français présents, qu'on est en tout petit comité, pas besoin de se prendre le chou avec l'anglais effectivement. Mais c'est quand même qu'il y a un problème quelque part. La plupart des conférences en France dans mon domaine se font entre Français, quelques Italiens parce que bon voilà, on travaille sur Rome, quasiment jamais personne d'autre. Pour échanger des idées, c'est quand même un peu embêtant.
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- SphinxProphète
J'ajoute juste pour précision que je ne tiens pas forcément à l'anglais, hein, n'importe quelle koinè me conviendrait, j'ai bien appris l'italien sur le tard. Mais qu'il n'y ait aucune règle et que chacun se cramponne à sa langue à soi, c'est quand même dommage. Alors oui, mes amis scientifiques ne sont pas Shakespeare et ont un accent rigolo la plupart du temps, mais au moins, quand ils rencontrent un chercheur américain, ou japonais, ou marocain de leur domaine, ils ont en commun le langage propre à leur domaine et peuvent communiquer. Nous pas.
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- NLM76Grand Maître
Ouais. Ben... communiquer ne m'intéresse guère: parler anglais, oui; globish, non.
Les financements, non plus. Lire les articles intéressants étrangers, oui. D'où l'intérêt de la traduction.
Les financements, non plus. Lire les articles intéressants étrangers, oui. D'où l'intérêt de la traduction.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- SphinxProphète
nlm76 a écrit:Ouais. Ben... communiquer ne m'intéresse guère: parler anglais, oui; globish, non.
Les financements, non plus. Lire les articles intéressants étrangers, oui. D'où l'intérêt de la traduction.
Ah ben forcément, vu comme ça.
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- NLM76Grand Maître
Effectivement : je pense, contrairement à une certaine forme d'utilitarisme qui domine la pensée actuellement, que la langue ne sert pas uniquement à "communiquer".
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- beloteHabitué du forum
Bonjour,
Je me permets d'intervenir dans ce topic car je compte m'inscrire en doctorat l'année prochaine et j'ai quelques questions à vous poser :
*arrivez-vous à obtenir une journée libre dans vos edt pour avancer vos recherches ?
*pensez-vous qu'un temps plein soit compatible avec ce type de travaux ?
*combien de temps consacrez-vous par semaine à votre thèse ?
*est-ce que vous avez une idée du nombre de personnes qui abandonnent en cours de doctorat ?
Je suis désolée par la multiplication des interrogations.
Je me permets d'intervenir dans ce topic car je compte m'inscrire en doctorat l'année prochaine et j'ai quelques questions à vous poser :
*arrivez-vous à obtenir une journée libre dans vos edt pour avancer vos recherches ?
*pensez-vous qu'un temps plein soit compatible avec ce type de travaux ?
*combien de temps consacrez-vous par semaine à votre thèse ?
*est-ce que vous avez une idée du nombre de personnes qui abandonnent en cours de doctorat ?
Je suis désolée par la multiplication des interrogations.
- NLM76Grand Maître
J'ai des demi-journées et mon mercredi, mais je suis agrégé.
Je pense que le temps plein n'est pas incompatible avec une thèse, à condition d'avoir travaillé sur le sujet pendant quelques années avant de commencer; mais cela dépend beaucoup de vos contraintes familiales et de ce que vous êtes prêt à sacrifier.
Pour le temps passé par semaine, c'était très irrégulier jusque-là; on peut dire deux ou trois heures. Cette année (ma troisième), ce serait plutôt une quinzaine d'heures : il faut que je finisse dans dix-huit mois. Mais je réfléchis sur mon sujet depuis au moins vingt ans.
Je pense que le temps plein n'est pas incompatible avec une thèse, à condition d'avoir travaillé sur le sujet pendant quelques années avant de commencer; mais cela dépend beaucoup de vos contraintes familiales et de ce que vous êtes prêt à sacrifier.
Pour le temps passé par semaine, c'était très irrégulier jusque-là; on peut dire deux ou trois heures. Cette année (ma troisième), ce serait plutôt une quinzaine d'heures : il faut que je finisse dans dix-huit mois. Mais je réfléchis sur mon sujet depuis au moins vingt ans.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- ErgoDevin
Oh, j'avais raté ça.belote a écrit:Bonjour,
Je me permets d'intervenir dans ce topic car je compte m'inscrire en doctorat l'année prochaine et j'ai quelques questions à vous poser :
*arrivez-vous à obtenir une journée libre dans vos edt pour avancer vos recherches ?
*pensez-vous qu'un temps plein soit compatible avec ce type de travaux ?
*combien de temps consacrez-vous par semaine à votre thèse ?
*est-ce que vous avez une idée du nombre de personnes qui abandonnent en cours de doctorat ?
Je suis désolée par la multiplication des interrogations.
1) Ces trois dernières années, j'avais mon vendredi pour pouvoir régulièrement me rendre à ma fac (distante de quelques centaines de km). Ce n'est plus le cas cette année parce que les autres journées étaient trop chargées.
2) J'ai toujours été à temps plein mais si je n'ai pas de poste d'ATER l'an prochain, je fais en parallèle des demandes de mi-temps, mi-temps annualisé et à peu près tout ce qu'il est possible de demander pour avoir du temps libéré pour boucler...
3) Ahem...les semaines fastes 2 à 3h mais plutôt moins, je travaille pendant les vacances essentiellement... Mais je suis désorganisée, il me faut un temps fou pour me remettre les idées en place et le soir, après les cours, je suis une loque humaine qui a du yahourt périmé à la place d'un cerveau (et il n'y a guère que la télé et neo que j'arrive à suivre - et encore...).
4) Aucune idée...
Si tu as l'occasion de bien réfléchir à ton sujet avant, ce sera toujours du temps qui ne sera pas pris sur les années d'inscription.
_________________
"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- ElaïnaDevin
belote a écrit:Bonjour,
Je me permets d'intervenir dans ce topic car je compte m'inscrire en doctorat l'année prochaine et j'ai quelques questions à vous poser :
*arrivez-vous à obtenir une journée libre dans vos edt pour avancer vos recherches ?
*pensez-vous qu'un temps plein soit compatible avec ce type de travaux ?
*combien de temps consacrez-vous par semaine à votre thèse ?
*est-ce que vous avez une idée du nombre de personnes qui abandonnent en cours de doctorat ?
Je suis désolée par la multiplication des interrogations.
Salut, alors pour te répondre d'après mon expérience et l'expérience de quelques proches.
- oui, c'est possible. Je suis agrégée avec 2h sup donc pas trop trop d'heures non plus. L'an dernier j'avais tous mes aprems de libre, cette année j'ai le lundi à partir de 11h une semaine sur deux, et tous mes vendredis. Je m'en sers pour aller le matin en séminaire de mon directeur de thèse, et bosser l'aprem chez moi ou en bibliothèque (plutôt chez moi car en fait je vais chercher mes enfants à 16h30 à la crèche donc ça fait un peu réduit pour aller à la bibliothèque). Mon père avait généralement ses vendredis aussi.
Une amie à eu cette année un mi-temps. Mais finalement c'est assez pourri parce qu'elle a en tout 7h30 mais sur trois jours, et du genre 13h-15h, donc finalement elle ne va pas des masses à la bibliothèque.
- temps plein : oui, si tu es en phase de finition de thèse. Sinon ça me paraît très difficile, et même impossible si tu as des enfants notamment. Ou alors faut être sacrément organisé...
Perso, je ne suis pas très organisée et pas très résistante (j'ai deux enfants de moins de 3 ans et j'ai besoin de dormir), du coup il est rare que je passe plus d'une demi-journée par semaine sur ma thèse. En général c'est 2-3h par semaine à tout péter. C'est peu, ça avance aussi vite qu'un escargot asthmatique. Mais j'ai rédigé le corps de ma thèse, il ne me reste que l'intro et la conclusion à fignoler, c'est au moins ça. Je ne sais pas comment j'aurais pu rédiger le corps en étant en poste dans le secondaire : je l'ai fait quand j'étais ATER.
- je ne sais pas si tant de gens que ça abandonnent en cours de thèse. Je pense que beaucoup reportent un peu indéfiniment (mon père a commencé avant ma naissance, il a soutenu quand j'étais en première). Perso le spectre de l'abandon m'a longtemps hantée (marre de chez marre à un moment), et puis j'ai eu mes deux enfants pendant la rédaction, du coup ça a pas mal ralenti. Maintenant je bosse quand j'ai du temps et de l'énergie, du coup ça va pas vite mais au moins c'est seulement quand j'ai envie, du coup c'est plus agréable et visiblement plus productif.
- PhilomèleNiveau 9
@belote
Le taux d'abandon en cours de doctorat est de 5 % en sciences dures et 40 % en SHS, d'après des chiffres de 2010.
Source de l'information : http://rachelgliese.wordpress.com/2013/11/11/la-duree-des-theses/
Consulter le lien pour les détails.
L'écart entre les domaines peut sembler énorme. Dans les faits, lorsque les thèses sont financées, le taux d'abandon est le même.
Ce sont principalement les thèses non financées en SHS (environ 65 % des thèses) qui sont abandonnées en cours de travail.
Le taux d'abandon en cours de doctorat est de 5 % en sciences dures et 40 % en SHS, d'après des chiffres de 2010.
Source de l'information : http://rachelgliese.wordpress.com/2013/11/11/la-duree-des-theses/
Consulter le lien pour les détails.
L'écart entre les domaines peut sembler énorme. Dans les faits, lorsque les thèses sont financées, le taux d'abandon est le même.
Ce sont principalement les thèses non financées en SHS (environ 65 % des thèses) qui sont abandonnées en cours de travail.
- SphinxProphète
Je pense que le taux d'abandon va augmenter. On laisse de moins en moins soutenir après la sixième année d'inscription et les années de césure sont accordées au compte-goutte. Je peux citer un ou deux exemples de doctorants qui sont obligés de soutenir maintenant en catastrophe parce qu'ils sont en début de septième année et qu'on ne leur accorde pas plus de temps...
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- histoireeternelle59Niveau 8
50% pour l'ES SHS de Lille d'après ce qui a été dit l'an dernier lors de la visite de l'AERES. Les 5e années sont données difficilement, pire encore pour une 6e et aucune possibilité de 7e ici.
Les abandons tiennent aussi - entre autres - au nombre de doctorants par directeur, plus il est élevé et plus le risque de ne pas être suivi est grand ; or, le DR reste le premier soutien.
Les abandons tiennent aussi - entre autres - au nombre de doctorants par directeur, plus il est élevé et plus le risque de ne pas être suivi est grand ; or, le DR reste le premier soutien.
- Marie LaetitiaBon génie
belote a écrit:Bonjour,
Je me permets d'intervenir dans ce topic car je compte m'inscrire en doctorat l'année prochaine et j'ai quelques questions à vous poser :
*arrivez-vous à obtenir une journée libre dans vos edt pour avancer vos recherches ?
*pensez-vous qu'un temps plein soit compatible avec ce type de travaux ?
*combien de temps consacrez-vous par semaine à votre thèse ?
*est-ce que vous avez une idée du nombre de personnes qui abandonnent en cours de doctorat ?
Je suis désolée par la multiplication des interrogations.
Belote, on ne peut pas te répondre sans savoir dans quelle matière/domaine scientifique tu veux faire ta thèse. La question ne se pose pas de la même manière en SH, qu'en sciences par exemple.
*arrivez-vous à obtenir une journée libre dans vos edt pour avancer vos recherches ?
Oui mais j'y ai renoncé. je suis en ZEP, j'étais tellement crevée (faut dire que c'était ma première année et j'étais PP d'une classe de dingues) que je n'ai jamais pu travailler pendant cette journée-là.
*pensez-vous qu'un temps plein soit compatible avec ce type de travaux ?
Non. Mi-temps annualisé sinon rien.
*combien de temps consacrez-vous par semaine à votre thèse ?
0. Pas le temps. De loin en loin le WE. Mais voir premier *, je suis en collège ZEP. Sinon pendant les vacances. Des collègues ont réussi, mais dans des conditions très difficiles, tous des hommes et certains ont failli y laisser leur couple.
*est-ce que vous avez une idée du nombre de personnes qui abandonnent en cours de doctorat ?
Aucune idée. Le doctorant est solitaire, souvent.
Pour finir, moi, je m'inscrirais seulement si la thèse est bien bien bien avancée. Sinon, je confirme ce que disent les collègues, les conditions imposées par les universités (en terme de temps) sont devenues démentes. Ne pas oublier qu'il faut aussi valider des UE quand on est en thèse, UE "proposés" par l'école doctorale.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Condorcet a écrit:Un Master 2 enseignement ? Il faudrait alors passer par un Master 2 recherche.
Pardon, mais en réalité un master enseignement suffit, il a la même valeur qu'un recherche. Il faudra peut-être éventuellement une lettre de ton directeur pour dire que tu as les qualités requises pour faire une thèse (en gros), mais dans mon cas ca n'a même pas été demandé.
- ErgoDevin
Quelques nouvelles.
Hier, je suis allée à la rentrée des doctorants (c'est la 1e fois que j'y vais, il était ptêt temps :lol:), pas mal de trucs intéressants. Une question me vient: il y a des formations organisées pour les doctorants qui donnent des "crédits" (en tant que salariée à temps plein, j'ai besoin de moins de crédits que les autres mais il m'en faut quand même - même si la directrice a bien expliqué que ce n'était pas la priorité et que ça se trouvait toujours). De ce fait, est-ce que cela peut être considéré comme un examen et donc donner droit à une autorisation d'absence ?
(Parce que c'est en général le mercredi ou le jeudi, ce qui me ferait manquer au moins jeudi et vendredi et vu mes journées, je n'aurais pas très envie de rattraper ces heures... ) (La directrice de l'ED me l'avait dit cet été: y en a une pour moi, c'est sur LaTeX, ce sont deux jeudis !)
Après la rentrée, j'ai eu un entretien avec ma directrice et la directrice de l'ED - je ne sais pas trop comment me positionner face à cela.
Bon, j'étais dans un état de cohérence digne d'une limace épileptique et je n'étais pas très très pour cet entretien mais je n'ai pas eu très très le choix non plus. Elle m'a demandé de lui expliquer mon sujet et mon plan et on en a discuté - notamment de ce qui me posait problème (marrant, elle aussi m'a dit que non, le but d'une thèse n'était pas de tout dire, que c'était impossible et qu'il allait bien falloir que je m'y fasse ). On a réorganisé des choses, précisé, discuté.
Et la conclusion, c'est que j'ai tout pour finir ma première partie et écrire la deuxième (ce qui n'est pas faux) et que hop.
A proprement parler, on n'est pas encore dans le truc "comité de thèse" qu'ils ont mis en place, j'ai l'impression de leur avoir fait perdre leur temps (pas comme si elles avaient des milliers de choses à faire) mais j'ai au moins pu redire à ma directrice que non, vraiment, le soir en rentrant du collège, je ne pouvais pas rédiger - que je ne pouvais même pas lire, ni même regarder autre chose à la télé que des rediffusions - et la culpabilisation qui va avec n'aide pas. (Bon après, pour plein de raisons, j'ai aussi une résistance à la fatigue très limitée.)
(Mais au moins, je n'ai pas dégainé certains arguments d'événements sympathiques qui se sont déroulés ces derniers jours.)
Ca me fatigue de voir tous les trucs auxquels je pourrais assister si j'étais sur place.
Hier, je suis allée à la rentrée des doctorants (c'est la 1e fois que j'y vais, il était ptêt temps :lol:), pas mal de trucs intéressants. Une question me vient: il y a des formations organisées pour les doctorants qui donnent des "crédits" (en tant que salariée à temps plein, j'ai besoin de moins de crédits que les autres mais il m'en faut quand même - même si la directrice a bien expliqué que ce n'était pas la priorité et que ça se trouvait toujours). De ce fait, est-ce que cela peut être considéré comme un examen et donc donner droit à une autorisation d'absence ?
(Parce que c'est en général le mercredi ou le jeudi, ce qui me ferait manquer au moins jeudi et vendredi et vu mes journées, je n'aurais pas très envie de rattraper ces heures... ) (La directrice de l'ED me l'avait dit cet été: y en a une pour moi, c'est sur LaTeX, ce sont deux jeudis !)
Après la rentrée, j'ai eu un entretien avec ma directrice et la directrice de l'ED - je ne sais pas trop comment me positionner face à cela.
- Spoiler:
- Ma directrice m'a même demandé si je voulais qu'elle sorte :shock: pour parler seulement avec la directrice de l'ED - que je connais bien pour l'avoir eue en prof pendant la L3, le M1 et le CAPES et pour avoir assisté à un certain nombre de colloques auxquels elle participait / qu'elle a dirigés - le dernier en date cet été.
Bon, j'étais dans un état de cohérence digne d'une limace épileptique et je n'étais pas très très pour cet entretien mais je n'ai pas eu très très le choix non plus. Elle m'a demandé de lui expliquer mon sujet et mon plan et on en a discuté - notamment de ce qui me posait problème (marrant, elle aussi m'a dit que non, le but d'une thèse n'était pas de tout dire, que c'était impossible et qu'il allait bien falloir que je m'y fasse ). On a réorganisé des choses, précisé, discuté.
Et la conclusion, c'est que j'ai tout pour finir ma première partie et écrire la deuxième (ce qui n'est pas faux) et que hop.
A proprement parler, on n'est pas encore dans le truc "comité de thèse" qu'ils ont mis en place, j'ai l'impression de leur avoir fait perdre leur temps (pas comme si elles avaient des milliers de choses à faire) mais j'ai au moins pu redire à ma directrice que non, vraiment, le soir en rentrant du collège, je ne pouvais pas rédiger - que je ne pouvais même pas lire, ni même regarder autre chose à la télé que des rediffusions - et la culpabilisation qui va avec n'aide pas. (Bon après, pour plein de raisons, j'ai aussi une résistance à la fatigue très limitée.)
(Mais au moins, je n'ai pas dégainé certains arguments d'événements sympathiques qui se sont déroulés ces derniers jours.)
Ca me fatigue de voir tous les trucs auxquels je pourrais assister si j'étais sur place.
_________________
"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- User17706Bon génie
... le thésard est toujours le dernier à s'apercevoir de ces choses-làErgo a écrit: la conclusion, c'est que j'ai tout pour finir ma première partie et écrire la deuxième (ce qui n'est pas faux) et que hop.
- ErgoDevin
C'est pas faux.
Quoiqu'en réalité, nous le savions puisque j'ai commencé à rédiger. La question était surtout: mais ce plan est-il le bon puisque 45 autres plans étaient possibles avec le même angle d'approche ?
(Et que faire quand, par ex, en lisant un truc, on tombe sur un concept dont on se dit: mais il faut absolument que j'en parle ou ça me sera reproché et il faut pour cela que je change tout !)
(Le dernier en date: "pure war" de Paul Virilio et Sylvère Lotringer...)
Quoiqu'en réalité, nous le savions puisque j'ai commencé à rédiger. La question était surtout: mais ce plan est-il le bon puisque 45 autres plans étaient possibles avec le même angle d'approche ?
(Et que faire quand, par ex, en lisant un truc, on tombe sur un concept dont on se dit: mais il faut absolument que j'en parle ou ça me sera reproché et il faut pour cela que je change tout !)
(Le dernier en date: "pure war" de Paul Virilio et Sylvère Lotringer...)
_________________
"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum