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- lapetitemuExpert
Ah non, non, doublecasquette ! Quand je parlais du superflu, je parlais de ce qu'on nous rajoute petit à petit dans les programmes. Rassure-toi, toutes les matières dont tu parles relèvent de l'indispensable pour moi !
Mowgli, je ne comprends pas ton raisonnement.
Oui, il y a des problèmes de garde, mais je dis juste qu'il n'y en a pas seulement en fin de journée, il y en a aussi au moment des vacances scolaires.
Et c'est justement en contraignant les élèves à rester à l'école jusqu'à 17h, pour ne pas que les parents aient des problèmes de garde, que l'on attribue à l'école le rôle de garderie. Parce que, franchement, faire cours de 16 à 17 relève souvent de la garderie, mais qui ne dit pas son nom.
Quand je dis que je suis pour le raccourcissement des journées, c'est dans l'optique d'une garderie "utile" en fin de journée : soit pour que les élèves se détendent, soit pour de l'aide aux devoirs constructive, pour les enfants qui ne pourront pas rentrer chez eux. Les autres, ceux qui pourront, feront leurs devoirs chez eux, ou se détendront chez eux.
Mais je trouve cela finalement plus juste que de leur faire subir des heures de fin de journée, tous ensemble, où plus personne n'est capable de travailler efficacement, le prof en premier.
Quant au problème du personnel non qualifié, je ne peux qu'être d'accord avec toi. Mais ce n'est pas la question, ici.
Pour être claire, je reformule mon propos : je ne sais pas si je suis d'accord avec la mesure de Hollande, telle qu'elle sera mise en place (en même temps, personne ne peut le savoir tant qu'on ne la verra pas...). Mais je suis favorable à un raccourcissement des journées, dans l'optique d'un meilleur apprentissage.
Mowgli, je ne comprends pas ton raisonnement.
Oui, il y a des problèmes de garde, mais je dis juste qu'il n'y en a pas seulement en fin de journée, il y en a aussi au moment des vacances scolaires.
Et c'est justement en contraignant les élèves à rester à l'école jusqu'à 17h, pour ne pas que les parents aient des problèmes de garde, que l'on attribue à l'école le rôle de garderie. Parce que, franchement, faire cours de 16 à 17 relève souvent de la garderie, mais qui ne dit pas son nom.
Quand je dis que je suis pour le raccourcissement des journées, c'est dans l'optique d'une garderie "utile" en fin de journée : soit pour que les élèves se détendent, soit pour de l'aide aux devoirs constructive, pour les enfants qui ne pourront pas rentrer chez eux. Les autres, ceux qui pourront, feront leurs devoirs chez eux, ou se détendront chez eux.
Mais je trouve cela finalement plus juste que de leur faire subir des heures de fin de journée, tous ensemble, où plus personne n'est capable de travailler efficacement, le prof en premier.
Quant au problème du personnel non qualifié, je ne peux qu'être d'accord avec toi. Mais ce n'est pas la question, ici.
Pour être claire, je reformule mon propos : je ne sais pas si je suis d'accord avec la mesure de Hollande, telle qu'elle sera mise en place (en même temps, personne ne peut le savoir tant qu'on ne la verra pas...). Mais je suis favorable à un raccourcissement des journées, dans l'optique d'un meilleur apprentissage.
- SapotilleEmpereur
doublecasquette a écrit:Le superflu, qu'est-ce ? L'EPS, le dessin, le "travail manuel", le chant, la musique ? On y ajoute aussi l'histoire, la géo et les sciences, pour faire bonne mesure ?
Et après, on se plaint du manque de vocabulaire, de l'agressivité et du peu de motivation des enfants à "l'intelligence concrète", comme disaient les anciens ?
Ce que je propose, et je crois que je ne suis pas la seule, c'est au contraire plus et mieux d'école pour que tous les élèves y trouvent leur compte, ceux qui écrivent mal mais tapent bien dans un ballon, ceux qui adorent chanter mais ont besoin de temps pour compter vite et bien, ceux qui ne sortent jamais de leur trou (barre HLM, villa dorée avec piscine et jacuzzi ou ferme paumée au fond de nulle part) et ont besoin de l'école pour savoir comment on vit quand on habite au pied du Mont Blanc, quelle couleur a le fruit du sapotillier et comment leurs ancêtres ont conquis de haute lutte leurs droits sociaux.
Dans une ferme paumée au fond de nulle part, les enfants n'ont au moins pas besoin de périscolaire pour apprendre à s'ennuyer en rond !!!
Ils utilisent leur intelligence concrète, au moins !!!
Je ne vois vraiment pas l'intérêt de raccourcir les journées scolaires si c'est pour "ranger" les gamins dans une garderie quelconque !!!
- DuplayExpert
Mufab a écrit:
L'organisation que tu proposes n'est pas viable dans bien des écoles.
- Hiver comme été, cela revient à exposer les élèves à des températures extrêmes 3 heures au lieu de 2 (moins le déjeuner, qui prend 15' à 20' en moyenne par enfant, cela a été calculé chez nous : entre le moment où il entre à la cantine et celui où il en sort);
- la pause méridienne est très difficile à vivre pour certains enfants. La surveillance y est parfois "légère". Les parents, justement, râlent souvent contre ce temps.
Penses-tu que des associations de parents, le personnel communal et les enseignants, s'ils sont consultés, approuveraient ce genre de projet ?
Le risque, au contraire, c'est qu'il tombe du ciel, comme l'AP, sans que personne n'ait son mot à dire.
Donc... On reste comme ça ?
Avec des après-midi qui sont, de fait, en partie occupationnelles ?
Eh, dis-donc, mon zoli zoziau, ce n'est pas moi qui propose ça ! Faudrait voir à ne pas me traiter, hein !
Et oui, il faut croire que certains approuvent ce genre de projets puisqu'il y a des écoles qui expérimentent ce type de fonctionnement.
Fais des recherches sur le Réseau français des villes éducatrices et tu verras... Il y en a peut-être même pas si loin de chez toi.
- DuplayExpert
lapetitemu a écrit:
Quant au problème du personnel non qualifié, je ne peux qu'être d'accord avec toi. Mais ce n'est pas la question, ici.
Ben si, justement.
Tu as dit toi-même que tu ne connaissais pas le sujet. Il me semble que cette discussion serait plus enrichissante si tu commençais par t'informer sur la question. Et après, on pourrait discuter sur du concret...
- SapotilleEmpereur
doublecasquette a écrit:Le superflu, qu'est-ce ? L'EPS, le dessin, le "travail manuel", le chant, la musique ? On y ajoute aussi l'histoire, la géo et les sciences, pour faire bonne mesure ?
Et après, on se plaint du manque de vocabulaire, de l'agressivité et du peu de motivation des enfants à "l'intelligence concrète", comme disaient les anciens ?
Ce que je propose, et je crois que je ne suis pas la seule, c'est au contraire plus et mieux d'école pour que tous les élèves y trouvent leur compte, ceux qui écrivent mal mais tapent bien dans un ballon, ceux qui adorent chanter mais ont besoin de temps pour compter vite et bien, ceux qui ne sortent jamais de leur trou (barre HLM, villa dorée avec piscine et jacuzzi ou ferme paumée au fond de nulle part) et ont besoin de l'école pour savoir comment on vit quand on habite au pied du Mont Blanc, quelle couleur a le fruit du sapotillier et comment leurs ancêtres ont conquis de haute lutte leurs droits sociaux.
Et la fatigue nerveuse de ces chers petits sera bien moins grande quand on arrêtera de confier à du personnel non formé des mômes complètement déconnectés de la réalité par des familles perdues par la crise économique et le modèle de société qu'on tient à maintenir, une absence critique de services sociaux, des théories délirantes sur l'éducation et l'instruction et une offre culturelle indigente pour les petits pauvres.
Je ne demande pas plus d'heures pour les enseignants mais des heures utiles car employées à ce pour quoi nous devrions l'être : instruire nos élèves quels qu'ils soient au lieu de passer de plus en plus de temps à les observer, les rendre utiles au secteur marchand ou les évaluer, le tout à grand renfort de réunions entre adultes, toutes plus inutiles les unes que les autres (il n'y a qu'à voir ici comment tournent tous les sujets où nous nous retrouvons entre personnes ayant des vues totalement opposées).
Doublecasquette, ministre de l'EN!!!
Le superflu, qu'est-ce ? L'EPS, le dessin, le "travail manuel", le chant, la musique ? On y ajoute aussi l'histoire, la géo et les sciences, pour faire bonne mesure ?
Ton superflu, c'est ce qui motive le plus les enfants, ce que j'ai pris le plus de plaisir à enseigner, mais pour lequel français et maths sont indispensables.
Il faut prendre le temps à l'école pour cette culture indispensable.
Cela ne se fera jamais durant "les garderies" du soir !!!
- lapetitemuExpert
Bon, disons que j'ai le tort, sur ce forum, de me fier davantage aux titres des fils qu'aux différents messages postés à l'intérieur.
Je croyais qu'on parlait du raccourcissement des journées. J'ai donné mon avis sur la question. (Après, c'est vrai que je parle en tant qu'enseignante du secondaire. Disons que cette question me préoccupe tout particulièrement, donc j'ai eu envie de donner mon avis. Je pensais que les choses étaient transposables du secondaire au primaire. Apparemment, non.)
Sinon, je regrette aussi qu'on se soit emparé d'un mot que j'ai prononcé pour lui faire dire le contraire.
Quelqu'un (je ne sais plus qui) dénonçait le fait qu'on raccourcisse les journées tout en voulant faire entrer dans les programmes l'étude du droit, ou je ne sais quoi encore. C'est ça, le superflu dont je parlais. Pas les matières qui se pratiquent depuis toujours. Je voulais donc signifier que, si j'étais pour une mesure qui libèrerait plus tôt les élèves, je n'étais pas pour un enseignement truffé de nouveautés inutiles.
Pour reformuler encore (car je ne veux pas encore prendre le risque d'être mal comprise) : je cautionne une mesure qui raccourcit les journées à condition qu'on ne rajoute pas des galéjades inutiles.
Je croyais qu'on parlait du raccourcissement des journées. J'ai donné mon avis sur la question. (Après, c'est vrai que je parle en tant qu'enseignante du secondaire. Disons que cette question me préoccupe tout particulièrement, donc j'ai eu envie de donner mon avis. Je pensais que les choses étaient transposables du secondaire au primaire. Apparemment, non.)
Sinon, je regrette aussi qu'on se soit emparé d'un mot que j'ai prononcé pour lui faire dire le contraire.
Quelqu'un (je ne sais plus qui) dénonçait le fait qu'on raccourcisse les journées tout en voulant faire entrer dans les programmes l'étude du droit, ou je ne sais quoi encore. C'est ça, le superflu dont je parlais. Pas les matières qui se pratiquent depuis toujours. Je voulais donc signifier que, si j'étais pour une mesure qui libèrerait plus tôt les élèves, je n'étais pas pour un enseignement truffé de nouveautés inutiles.
Pour reformuler encore (car je ne veux pas encore prendre le risque d'être mal comprise) : je cautionne une mesure qui raccourcit les journées à condition qu'on ne rajoute pas des galéjades inutiles.
- MufabGrand Maître
Je te crois sur paroles, bel indien. (Et je sais parfaitement que tu n'est pas favorable à cette organisation ! )
Je constate juste que, dans l'état actuel des finances de certaines communes, cette organisation n'est pas possible, car elle demanderait autre chose que 2 personnes pour 100 élèves qui surveillent la cour des heures durant, se contentant (et je ne leur jette pas la pierre, car elles ne peuvent faire autre chose) de désamorcer des conflits ou de soigner les chutes.
Ce serait courir à l'échec que d'allonger la pause méridienne dans les conditions actuelles, et les parents ne sont pas fous.
HS :
Et puis l'on oublie que les difficultés rencontrées à gérer une classe 6 ou 7 heures par jour ne vient pas que de la longueur de la journée, peut-être, ni de la personnalité ou des manuels ou non manuels (etc) de l'enseignant... Mais de la proportion d'élèves perturbateurs, qui, sincèrement, ne pensent, l'après-midi qu'à éviter toute forme de travail. Ce ne sont pas les élèves les plus en difficulté, justement, mais ceux qui sont suffisamment imbus d'eux-mêmes pour estimer ne pas avoir besoin de toi (ce qui n'est pas tenable à long terme, mais ils ne le savent pas). Allez, je lâche une nouvelle fois le terme : les enfants-rois - contre lesquels on ne peut pas humainement lutter, car il sont soutenus chez eux, et plus forts que l'instit', quoi qu'ils fassent... Il n'y a même pas de méchanceté dans leurs évitements, juste la conviction que l'école ne sert pas à grand-chose, qu'ils ont tout en eux...
La proportion grandit, au fil des années, et cela m'inquiète davantage que toutes les réformes, fumeuses ou non, de l'EN.
Déjà, une réduction des effectifs pourrait éventuellement régler quelques problèmes : on a tou(te)s constaté que, si on arrive à gérer un élève fortement perturbateur, on est dépassé à partir de 3.
C'est pour moi la seule réforme qui donnerait un résultat, mon seul cheval de bataille (avec la réouverture de classes spé à 12 max), en permettant d'apaiser les classes.
A partir de là, il serait moins utile de perdre du temps en projet chronophage ayant souvent pour objectif d'accrocher ces élèves, qui ne savent pas rester assis penchés sur un livre, à l'école, plus de 10 minutes.
Je constate juste que, dans l'état actuel des finances de certaines communes, cette organisation n'est pas possible, car elle demanderait autre chose que 2 personnes pour 100 élèves qui surveillent la cour des heures durant, se contentant (et je ne leur jette pas la pierre, car elles ne peuvent faire autre chose) de désamorcer des conflits ou de soigner les chutes.
Ce serait courir à l'échec que d'allonger la pause méridienne dans les conditions actuelles, et les parents ne sont pas fous.
HS :
Et puis l'on oublie que les difficultés rencontrées à gérer une classe 6 ou 7 heures par jour ne vient pas que de la longueur de la journée, peut-être, ni de la personnalité ou des manuels ou non manuels (etc) de l'enseignant... Mais de la proportion d'élèves perturbateurs, qui, sincèrement, ne pensent, l'après-midi qu'à éviter toute forme de travail. Ce ne sont pas les élèves les plus en difficulté, justement, mais ceux qui sont suffisamment imbus d'eux-mêmes pour estimer ne pas avoir besoin de toi (ce qui n'est pas tenable à long terme, mais ils ne le savent pas). Allez, je lâche une nouvelle fois le terme : les enfants-rois - contre lesquels on ne peut pas humainement lutter, car il sont soutenus chez eux, et plus forts que l'instit', quoi qu'ils fassent... Il n'y a même pas de méchanceté dans leurs évitements, juste la conviction que l'école ne sert pas à grand-chose, qu'ils ont tout en eux...
La proportion grandit, au fil des années, et cela m'inquiète davantage que toutes les réformes, fumeuses ou non, de l'EN.
Déjà, une réduction des effectifs pourrait éventuellement régler quelques problèmes : on a tou(te)s constaté que, si on arrive à gérer un élève fortement perturbateur, on est dépassé à partir de 3.
C'est pour moi la seule réforme qui donnerait un résultat, mon seul cheval de bataille (avec la réouverture de classes spé à 12 max), en permettant d'apaiser les classes.
A partir de là, il serait moins utile de perdre du temps en projet chronophage ayant souvent pour objectif d'accrocher ces élèves, qui ne savent pas rester assis penchés sur un livre, à l'école, plus de 10 minutes.
- arcencielGrand Maître
Par superflu, j'entendais informatique, langue vivante ds les petites classes...
- DuplayExpert
lapetitemu a écrit:Bon, disons que j'ai le tort, sur ce forum, de me fier davantage aux titres des fils qu'aux différents messages postés à l'intérieur.
Je croyais qu'on parlait du raccourcissement des journées. J'ai donné mon avis sur la question. (Après, c'est vrai que je parle en tant qu'enseignante du secondaire. Disons que cette question me préoccupe tout particulièrement, donc j'ai eu envie de donner mon avis. Je pensais que les choses étaient transposables du secondaire au primaire. Apparemment, non.)
Sinon, je regrette aussi qu'on se soit emparé d'un mot que j'ai prononcé pour lui faire dire le contraire.
Quelqu'un (je ne sais plus qui) dénonçait le fait qu'on raccourcisse les journées tout en voulant faire entrer dans les programmes l'étude du droit, ou je ne sais quoi encore. C'est ça, le superflu dont je parlais. Pas les matières qui se pratiquent depuis toujours. Je voulais donc signifier que, si j'étais pour une mesure qui libèrerait plus tôt les élèves, je n'étais pas pour un enseignement truffé de nouveautés inutiles.
Pour reformuler encore (car je ne veux pas encore prendre le risque d'être mal comprise) : je cautionne une mesure qui raccourcit les journées à condition qu'on ne rajoute pas des galéjades inutiles.
Disons que cette question se pose dans un contexte qui est en gros le suivant en primaire : la demande de la majorité des parents d'élèves -de plus en plus pris eux-mêmes par des contraintes professionnelles de plus en plus pesantes- que l'école soit ouverte sur l'amplitude horaire la plus large, soit de 7h30 à 18h00 voire au-delà.
Après, c'est une question de vases communicants : plus on réduit le temps de classe avec des enseignants sur cette journée et plus le temps périscolaire encadré par des personnels précaires et non formés augmente. En gros, le temps de présence de l'immense majorité des enfants reste le même, mais dans des conditions beaucoup plus fatigantes et stressantes si on réduit le temps de classe.
Et il faut préciser que, dans la plupart des projets en cours d'expérimentation, ce sont des disciplines comme la musique, les arts plastiques, les travaux manuels (technologie comme on dit maintenant), l'EPS... qui sont retirés du temps de classe, pas ce qui peut nous sembler superflu.
- arcencielGrand Maître
Mowgli a écrit:lapetitemu a écrit:Bon, disons que j'ai le tort, sur ce forum, de me fier davantage aux titres des fils qu'aux différents messages postés à l'intérieur.
Je croyais qu'on parlait du raccourcissement des journées. J'ai donné mon avis sur la question. (Après, c'est vrai que je parle en tant qu'enseignante du secondaire. Disons que cette question me préoccupe tout particulièrement, donc j'ai eu envie de donner mon avis. Je pensais que les choses étaient transposables du secondaire au primaire. Apparemment, non.)
Sinon, je regrette aussi qu'on se soit emparé d'un mot que j'ai prononcé pour lui faire dire le contraire.
Quelqu'un (je ne sais plus qui) dénonçait le fait qu'on raccourcisse les journées tout en voulant faire entrer dans les programmes l'étude du droit, ou je ne sais quoi encore. C'est ça, le superflu dont je parlais. Pas les matières qui se pratiquent depuis toujours. Je voulais donc signifier que, si j'étais pour une mesure qui libèrerait plus tôt les élèves, je n'étais pas pour un enseignement truffé de nouveautés inutiles.
Pour reformuler encore (car je ne veux pas encore prendre le risque d'être mal comprise) : je cautionne une mesure qui raccourcit les journées à condition qu'on ne rajoute pas des galéjades inutiles.
Disons que cette question se pose dans un contexte qui est en gros le suivant en primaire : la demande de la majorité des parents d'élèves -de plus en plus pris eux-mêmes par des contraintes professionnelles de plus en plus pesantes- que l'école soit ouverte sur l'amplitude horaire la plus large, soit de 7h30 à 18h00 voire au-delà.
Après, c'est une question de vases communicants : plus on réduit le temps de classe avec des enseignants sur cette journée et plus le temps périscolaire encadré par des personnels précaires et non formés augmente. En gros, le temps de présence de l'immense majorité des enfants reste le même, mais dans des conditions beaucoup plus fatigantes et stressantes si on réduit le temps de classe.
Et il faut préciser que, dans la plupart des projets en cours d'expérimentation, ce sont des disciplines comme la musique, les arts plastiques, les travaux manuels (technologie comme on dit maintenant), l'EPS... qui sont retirés du temps de classe, pas ce qui peut nous sembler superflu.
Comme tu t'exprimes bien Mowgli!
J'approuve.
- caroletteNeoprof expérimenté
doublecasquette a écrit:Trop chers, les instits. On prendra des précaires et on les paiera au SMIC horaire.Schéhérazade a écrit:Nell a écrit:Et à 15h30, quoi?
garderie? payante? que font les parents qui ne peuvent pas les récupérer ni payer?
école gratuite?
Ce que je crains: les instits assignés à l'école pour faire garderie en attendant que les parents viennent chercher les enfants, au mieux à 16h30.
Et avec interdiction de faire cours aux élèves, au nom des sacro-saints rythmes.
Ou on proposera aux inscrits de "faire des heures supp, pour gagner plus"... Je ne suis pas certaine que toutes les mairies de France aient les fonds pour embaucher de nouveaux animateurs...
- SapotilleEmpereur
Mowgli a écrit:
Après, c'est une question de vases communicants : plus on réduit le temps de classe avec des enseignants sur cette journée et plus le temps périscolaire encadré par des personnels précaires et non formés augmente. En gros, le temps de présence de l'immense majorité des enfants reste le même, mais dans des conditions beaucoup plus fatigantes et stressantes si on réduit le temps de classe.
Il est là, le noeud du problème...
- caroletteNeoprof expérimenté
Mufab a écrit:Je ne vois pas le rapport entre le niveau et la réduction de la journée de classe.
Je ne bosse pas dans un beau quartier (quoi que de ma fenêtre, j'ai une jolie vue sur la Brenne), j'ai horreur des réunions le mercredi parce qu'on s'en fait des informelles tous les midis en déjeûnant, mais je maintiens que ils/je perd-ent-s mon temps une bonne partie de l'après-midi parce qu'ils sont survoltés par la pause méridienne, parce que j'ai deux ou trois zozos qui n'ont plus envie de travailler et occupent leur temps à s'interpeller à haute voix et c'est-à-qui-fera-le-plus-rire-les-copains, et que je troquerais bien 3 heures de ce régime-là contre 2, quitte à me faire une matinée en sus.
Pareil ici...
Mais je pense que Mowgli a raison : même s'il n'y a que 2 heures de classe l'après-midi, il est fort probable qu'elles se situent après 3 heures de pause méridienne sur le mode "on les fait bouffer et on les laisse
- caroletteNeoprof expérimenté
Sapotille a écrit:Mowgli a écrit:
Après, c'est une question de vases communicants : plus on réduit le temps de classe avec des enseignants sur cette journée et plus le temps périscolaire encadré par des personnels précaires et non formés augmente. En gros, le temps de présence de l'immense majorité des enfants reste le même, mais dans des conditions beaucoup plus fatigantes et stressantes si on réduit le temps de classe.
Il est là, le noeud du problème...
+1
Mais les parents d'élèves ont-ils bien conscience de cela ?
- MufabGrand Maître
Sapotille a écrit:Mowgli a écrit:
Après, c'est une question de vases communicants : plus on réduit le temps de classe avec des enseignants sur cette journée et plus le temps périscolaire encadré par des personnels précaires et non formés augmente. En gros, le temps de présence de l'immense majorité des enfants reste le même, mais dans des conditions beaucoup plus fatigantes et stressantes si on réduit le temps de classe.
Il est là, le noeud du problème...
Non. Le noeud du problème est dans les effectifs.
Je maintiens que la viabilité d'une journée de classe longue dépend des classes, et je mets au défi quiconque de tenir 7 heures dans la mienne en les instruisant, ou même de faire faire du sport, ou de la peinture (seule et sans intervenants) à 28 élèves dont le tiers n'a pas simplement une idée un peu intégrée de ce qu'il est venu faire à l'école, et qui fait absolument ce qu'il veut, et quand il le veut.
8 heures de calme relatif où la communication est possible, c'est le pied.
6 heures de lutte pour un semblant d'apprentissage de quelques-uns qu'il s'agit de protéger parce qu'ils ont envie, c'est invivable.
Et pas que pour l'instit'
- MufabGrand Maître
Ce problème des rythmes est pour moi un faux problème, destiné à cacher la forêt : moins de classes spé, moins de prise en charge du handicap ou de la grande difficulté comportementale (quel mépris : sous prétexte d'égalité, ces enfants sont noyés et laissés pour compte...), de plus en plus d'élèves par classe, moins d'adultes dans les écoles, des Directeurs surbookés à qui on enlève encore les quelques heures de disponibilité dont ils disposaient pour gérer des problèmes qui touchent l'ensemble de l'équipe...
Alors on réduit la journée de classe.
Et c'est sans doute ce qu'il y a de mieux à faire si on ne veut pas prendre le problème à la racine : redonner à tous les enseignants la possibilité d'exercer dans des conditions normales, et aux élèves d'apprendre sereinement = avec un taux d'encadrement suffisant.
Alors on réduit la journée de classe.
Et c'est sans doute ce qu'il y a de mieux à faire si on ne veut pas prendre le problème à la racine : redonner à tous les enseignants la possibilité d'exercer dans des conditions normales, et aux élèves d'apprendre sereinement = avec un taux d'encadrement suffisant.
- arcencielGrand Maître
Oui pour le faux problème et non pour la réduction des horaires car ils te rajouteront toujours qq chose après... Compte sur eux!
- caroletteNeoprof expérimenté
Mufab a écrit:Ce problème des rythmes est pour moi un faux problème, destiné à cacher la forêt : moins de classes spé, moins de prise en charge du handicap ou de la grande difficulté comportementale (quel mépris : sous prétexte d'égalité, ces enfants sont noyés et laissés pour compte...), de plus en plus d'élèves par classe, moins d'adultes dans les écoles, des Directeurs surbookés à qui on enlève encore les quelques heures de disponibilité dont ils disposaient pour gérer des problèmes qui touchent l'ensemble de l'équipe...
Alors on réduit la journée de classe.
Et c'est sans doute ce qu'il y a de mieux à faire si on ne veut pas prendre le problème à la racine : redonner à tous les enseignants la possibilité d'exercer dans des conditions normales, et aux élèves d'apprendre sereinement.
Je plussoie.
"On" (à gauche comme à droite) voudrait les mêmes résultats que ceux de la Finlande dont on nous vante les mérites, en passant systématiquement sous silence les faibles effectifs et le nombre d'adultes par classe que l'on trouve là-bas.
L'objectif n'est pas tant d'améliorer les conditions d'enseignement, pour les enseignants comme pour les élèves, mais de satisfaire les parents-électeurs en ménageant les finances publiques : on fait travailler davantage ces profs surpayés et fainéants que nous sommes censés être, on diminue les heures de classe de ces chers petits, on ouvre l'école un peu plus parce qu'il faut bien que quelqu'un s'occupe des gamins quand les parents travaillent, on abolit les devoirs à faire chez soi, qui sont quand même un lien nécessaire entre l'école et la maison me semble-t-il, et on n'oublie pas d'"ouvrir l'école aux parents" (pour quoi faire ?!)...
- VudiciFidèle du forum
Juste un témoignage: ici, en primaire, c'est quatre x 50 min le matin (+ 15 min de récréation au milieu) et 2 x 50 min l'après-midi (sans récréation), avec une pause méridienne de 50 à 70 min, selon les écoles...
En clair: il sonne à 8 h 25, les enfants sont en classe et au travail à 8 h 30. Ils sortent à 12 h 05 et on sonne la rentrée en classe à 13 h 25. Ils ont fini à 15 h 10 (depuis cette année, et on râle pour nos 20 min perdues, l'année dernière on finissait à 15 h 30). Le mercredi, on a fini à 12 h 05. La garderie ferme à 17 h 30, mais souvent le dernier enfant part vers 17 h 15...
MAIS les adultes aussi ont un autre rythme que chez vous: ils commencent souvent à 8 h (8 h 30 pour les "tardifs") et finissent vers 16 h ou 16 h 30, avec une pause méridienne beaucoup plus courte que la vôtre. Presque personne ne mange plus de repas chaud à midi depuis deux générations au moins quand on n'est pas en vacances...
Donc changer les rythmes scolaires... me semble difficile sans changer ceux des adultes...
En clair: il sonne à 8 h 25, les enfants sont en classe et au travail à 8 h 30. Ils sortent à 12 h 05 et on sonne la rentrée en classe à 13 h 25. Ils ont fini à 15 h 10 (depuis cette année, et on râle pour nos 20 min perdues, l'année dernière on finissait à 15 h 30). Le mercredi, on a fini à 12 h 05. La garderie ferme à 17 h 30, mais souvent le dernier enfant part vers 17 h 15...
MAIS les adultes aussi ont un autre rythme que chez vous: ils commencent souvent à 8 h (8 h 30 pour les "tardifs") et finissent vers 16 h ou 16 h 30, avec une pause méridienne beaucoup plus courte que la vôtre. Presque personne ne mange plus de repas chaud à midi depuis deux générations au moins quand on n'est pas en vacances...
Donc changer les rythmes scolaires... me semble difficile sans changer ceux des adultes...
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Front de Libération des Lichens Injustement Massacrés
- doublecasquetteEnchanteur
Mufab a écrit:Je te crois sur paroles, bel indien. (Et je sais parfaitement que tu n'est pas favorable à cette organisation ! )
Je constate juste que, dans l'état actuel des finances de certaines communes, cette organisation n'est pas possible, car elle demanderait autre chose que 2 personnes pour 100 élèves qui surveillent la cour des heures durant, se contentant (et je ne leur jette pas la pierre, car elles ne peuvent faire autre chose) de désamorcer des conflits ou de soigner les chutes.
Ce serait courir à l'échec que d'allonger la pause méridienne dans les conditions actuelles, et les parents ne sont pas fous.
J'ai hélas bien peur que l'échec dont tu parles préoccupe fort peu nos politiques qui ont à résoudre l'équation suivante :
- moins d'Etat partout
- rendre rentable un secteur qui pourrait devenir marchand dans certains endroits
- tout en préservant la paix sociale (petites émeutes sporadiques tolérées)
D'un côté, celui que nous venons de vivre, c'était à grands coups de réduction de personnel et d'attaques contre "ces sa***s de profs" ; de l'autre, ce sera la main sur le cœur en appelant à la citoyenneté et à l'égalité des chances, tous unis, que l'on soit fonction publique d'Etat, comme les profs et les instits, fonction publique territoriale, comme les employés communaux, ou issus du milieu associatif...
Et dans les communes pauvres, les 100 élèves dont tu parles continueront à être encadrés par 2 personnes recrutées chez Popaul en CUIE ou placées là par l'amie du copain de la sœur de la voisine du maire !
Les parents qui ne seront pas contents n'auront qu'à aller les inscrire à l'école privée du coin ou se consoler en se disant que, oui, bon d'accord, ils ne sont pas correctement surveillés pendant la garderie, mais ils font de l'anglais et des ateliers philo dès la Petite Section !
- arcencielGrand Maître
Merci pour ton témoignage, Vudici.
- doublecasquetteEnchanteur
- caroletteNeoprof expérimenté
Vudici a écrit:
Donc changer les rythmes scolaires... me semble difficile sans changer ceux des adultes...
Cela semble évident, mais ce point-là n'est jamais abordé.
- MufabGrand Maître
doublecasquette a écrit:Mufab a écrit:Je te crois sur paroles, bel indien. (Et je sais parfaitement que tu n'est pas favorable à cette organisation ! )
Je constate juste que, dans l'état actuel des finances de certaines communes, cette organisation n'est pas possible, car elle demanderait autre chose que 2 personnes pour 100 élèves qui surveillent la cour des heures durant, se contentant (et je ne leur jette pas la pierre, car elles ne peuvent faire autre chose) de désamorcer des conflits ou de soigner les chutes.
Ce serait courir à l'échec que d'allonger la pause méridienne dans les conditions actuelles, et les parents ne sont pas fous.
J'ai hélas bien peur que l'échec dont tu parles préoccupe fort peu nos politiques qui ont à résoudre l'équation suivante :
- moins d'Etat partout
- rendre rentable un secteur qui pourrait devenir marchand dans certains endroits
- tout en préservant la paix sociale (petites émeutes sporadiques tolérées)
D'un côté, celui que nous venons de vivre, c'était à grands coups de réduction de personnel et d'attaques contre "ces sa***s de profs" ; de l'autre, ce sera la main sur le cœur en appelant à la citoyenneté et à l'égalité des chances, tous unis, que l'on soit fonction publique d'Etat, comme les profs et les instits, fonction publique territoriale, comme les employés communaux, ou issus du milieu associatif...
Et dans les communes pauvres, les 100 élèves dont tu parles continueront à être encadrés par 2 personnes recrutées chez Popaul en CUIE ou placées là par l'amie du copain de la sœur de la voisine du maire !
Les parents qui ne seront pas contents n'auront qu'à aller les inscrire à l'école privée du coin ou se consoler en se disant que, oui, bon d'accord, ils ne sont pas correctement surveillés pendant la garderie, mais ils font de l'anglais et des ateliers philo dès la Petite Section !
Ouais, ça fait peur.
Mais bon, l'école privée florissante, et l'école publique en déprime, c'est le but non avoué, non ?
Et ça marche grave, en ce moment. A tel point que je me demande parfois, quand la journée a été particulièrement difficile, (et j'ai honte, parce que culturellement et politiquement, je suis attachée à l'école publique et laïque au point de croire que c'est la seule qui devrait exister), si pour sauver ma peau, je ne devrais pas aller enseigner là.
- frankensteinVénérable
doublecasquette a écrit:Celadon a écrit:Pour ce que ça va changer...
Ce que ça va changer ?
C'est qu'il va falloir organiser la garderie et faire cracher au bassinet les collectivités territoriales.
On va finir avec des impots locaux abominables.
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Ben, c'est exactement pour ces raisons que certains pays veulent justement revenir aux horaires "à la française"...
Comment Hollande peut-il faire de telles propositions ? Ou plutôt, qu'est-ce qu'il propose exactement ? Je suppose qu'ils ne sont pas complètement idiots au PS quand même ? :lol:
- lapetitemuExpert
Je plussoie entièrement tout ce que Mufab a dit :
D'accord sur le fait que le problème des rythmes est un faux problème. Mais bon, puisque la tendance générale est au pessimisme et que tout le monde est d'accord sur le fait que l'Education Nationale ne va pas être révolutionnée, je m'accroche à une mesure qui pourrait améliorer les choses, si elle est faite comme il faut.
Je suis d'accord aussi sur le fait qu'on ne règlera pas le problème en confiant les enfants à du personnel non qualifié. Mais, si on pousse le raisonnement : est-ce que nous, enseignants, nous sommes qualifiés à encadrer les classes qu'on a maintenant, dans les conditions où on les a ? Eh bien, franchement, non. Et, à la limite, je préfère qu'en fin de journée les gamins soient encadrés par des personnes non-enseignantes, qui seront formées à les encadrer, plutôt que par des profs qui ne sont pas formés à faire de la garderie.
Je maintiens qu'au collège, en tout cas, les heures de fin de journée ne sont pas de réelles heures de cours. Mais on nous les présente comme telles. On doit quand même faire le programme dans l'année, même si on ne voit une classe que l'après-midi (ce qui est mon cas avec les 4e). Et ça, c'est de l'hypocrisie.
D'accord sur le fait que le problème des rythmes est un faux problème. Mais bon, puisque la tendance générale est au pessimisme et que tout le monde est d'accord sur le fait que l'Education Nationale ne va pas être révolutionnée, je m'accroche à une mesure qui pourrait améliorer les choses, si elle est faite comme il faut.
Je suis d'accord aussi sur le fait qu'on ne règlera pas le problème en confiant les enfants à du personnel non qualifié. Mais, si on pousse le raisonnement : est-ce que nous, enseignants, nous sommes qualifiés à encadrer les classes qu'on a maintenant, dans les conditions où on les a ? Eh bien, franchement, non. Et, à la limite, je préfère qu'en fin de journée les gamins soient encadrés par des personnes non-enseignantes, qui seront formées à les encadrer, plutôt que par des profs qui ne sont pas formés à faire de la garderie.
Je maintiens qu'au collège, en tout cas, les heures de fin de journée ne sont pas de réelles heures de cours. Mais on nous les présente comme telles. On doit quand même faire le programme dans l'année, même si on ne voit une classe que l'après-midi (ce qui est mon cas avec les 4e). Et ça, c'est de l'hypocrisie.
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