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- AmaliahEmpereur
Je suis en train de lire La Vie devant soi que je n'avais jamais lu et dès le début je me suis fait la réflexion que je ne pourrais pas le faire en classe parce que les élèves faibles, voire moyens de 3° ne sauraient, me semble-t-il, savourer la langue de Gary. Quelqu'un l'a déjà tenté?
- DragonsNiveau 5
Je l'avais fait avec des 3e Amaliah, classe de niveau très moyen, et ça avait bien marché, ils ont été très sensibles à l'histoire du petit Momo et de Madame Rosa. En ce qui concerne la langue, on avait travaillé sur l'incipit et je leur avais expliqué la façon dont l'auteur créait l'ignorance/innocence chez le jeune narrateur en jouant sur les liens cause/conséquence. Une fois qu'ils ont compris le système en principe ça va. D'ailleurs ils avaient décelé eux-mêmes l'innocence du narrateur mais n'avaient pas forcément réussi à l'expliquer par la syntaxe ou le lexique (CF les néologismes: proxynètes, etc.) Mais après niveau compréhension ça n'avait posé aucun problème. On fait bien Le Cid en 4e, je pense que partant La Vie devant soi n'a rien d'impossible pour des 3e. Et je vois que certains proposent ici pour des 3e La promesse de l'aube du même auteur. Entre les deux y a pas photo: La Vie devant soi est bien plus accessible pour des 3e. La promesse de l'aube se travaille d'ailleurs plutôt au lycée en 1ere L dans le cadre de l'autobiographie.
- carlottaHabitué du forum
Lambeaux de Charles Juliet.
- JPhMMDemi-dieu
L'enfant noir, Camara Laye.
Mais ce n'est pas l'avis de quelqu'un qui serait prof de français, mais simplement amoureux de lecture.
Mais ce n'est pas l'avis de quelqu'un qui serait prof de français, mais simplement amoureux de lecture.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- PluiedetoilesExpert
carlotta a écrit:
Lambeaux de Charles Juliet.
Chaque année, j'en étudie cet extrait, les élèves accrochent vraiment
Un
jour, il te vient le désir d'entreprendre un récit où tu
parlerais de tes deux mères
l'esseulée et
la vaillante
l'étouffée
et la valeureuse
la jetée-dans-la-fosse
et la toute-donnée.
Leurs destins ne se sont
jamais croisés, mais l'une par le vide créé,
l'autre par son inlassable présence, elles n'ont pas cessé
de t'entourer, te protéger, te tenir dans l'orbe de leur douce
lumière.
Dire ce que tu leur dois.
Entretenir leur mémoire. Leur exprimer ton amour. Montrer tout
ce qu'elles ont passé en toi.
Puis relater ton
parcours, cette aventure de la quête de soi dans laquelle tu as
été contraint de t'engager. Tenter d'élucider
d'où t'est venu ce besoin d'écrire. Narrer les
rencontres, faits et événements qui t'ont marqué
en profondeur et ont plus tard alimenté tes écrits.
Ce récit aura pour
titre Lambeaux. Mais après en avoir rédigé
une vingtaine de pages, tu dois l'abandonner. Il remue en toi trop de
choses pour que tu puisses le poursuivre. Si tu parviens un jour à
le mener à terme, il sera la preuve que tu as réussi à
t'affranchir de ton histoire, à gagner ton autonomie.
Ni l'une ni l'autre de
tes deux mères n'a eu accès à la parole. Du
moins cette parole qui permet de se dire, se délivrer, se
faire exister dans les mots. Parce que ces mêmes mots se
refusaient à toi et que tu ne savais pas t'exprimer, tu as dû
longuement lutter pour conquérir le langage. Et si tu as mené
ce combat avec une telle obstination, il te plaît de penser que
ce fut autant pour elles que pour toi.
Tu songes de temps à
autres à Lambeaux. Tu as la vague idée qu'en
l'écrivant, tu les tireras de la tombe. Leur donneras la
parole. Formuleras ce qu'elles ont toujours tu.
Lorsqu'elles se lèvent
en toi, que tu leur parles, tu vois s'avancer à leur suite la
cohorte des bâillonnés, des mutiques, des exilés
des mots
ceux et celles qui ne
sesont jamais remis de leur enfance
ceux et celles qui
s'acharnent à se punir de n'avoir jamais été
aimés
ceux et celles qui
crèvent de se mépriser et de se haïr
ceux et celles qui n'ont
jamais pu parler parce qu'ils n'ont jamais été écoutés
ceux et celles qui ont
été gravement humiliés et portent au flanc une
plaie ouverte
ceux et celles qui
étouffent de ces mots rentrés pourrissant dans leur
gorge
ceux et celles qui n'ont
jamais pu surmonter une fondamentale détresse
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- PluiedetoilesExpert
Désolée, la mise en page est étrange ...
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- annNiveau 10
Très joli texte mais entre étudier un extrait et leur faire livre le livre .. il ya un fossé que mes 3èmes ne franchiront pas !
- PluiedetoilesExpert
J'avoue que je n'ai pas tenté ...
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