- Thalia de GMédiateur
Nous voilà prévenues. Je tremble, je trembleCripure a écrit:Je reconnais bien mon nombril.LadyC a écrit:Hum, il est sexy notre Cripure...
Il y a des choses qui se paieront un jour. Je n'ai pas pour rien 75% de sang corse (*). Patience, mon coeur...
- SergeMédiateur
Cripure, fais valoir ton droit à l'image. Lady sait très bien qu'elle n'avait pas le droit de prendre de photo de toi avec son portable durant ton cours.
- grandesvacancesNeoprof expérimenté
Celeborn a écrit:En est-on arrivé au point (et dans une société telle) que l'on reproche à une personne désespérée et impuissante face à une situation absurde et sans issue quelques marques d'exaspération ?
Je n'aime habituellement pas ce type de parallèle, mais là, ça me fait clairement penser à ces collègues exerçant en établissements difficiles, pressurés à longueur de journée, confrontés à la banalité de la violence, au stress, à l'insolence perpétuelle, et qui s'en prennent plein la figure non seulement de la part de leurs bourreaux mais également régulièrement de la part de leur institution quand ils manifestent un geste d'énervement, quand ils lâchent un mot un peu moins policé que d'habitude, quand ils ne parviennent plus à maîtriser leur image et lâchent du lest.
Je soutiens complètement l'auteur de cet article.
+ 1000 !
- User5899Demi-dieu
Serge a écrit:Cripure, fais valoir ton droit à l'image. Lady sait très bien qu'elle n'avait pas le droit de prendre de photo de toi avec son portable durant ton cours.
D'autant qu'elle aurait pu me prendre franchement de dos, ça en vaut la peine :diable:
- Ali DevineNiveau 8
Messieurs-dames,
Je suis l'auteur de l'article. Merci pour tous vos commentaires. Tout d’abord, une précision importante : oui, je suis un authentique nazi, je me suis d’ailleurs laissé pousser une stachmou de type « brosse à dents » pour rendre hommage à mon grand homme. Ca chatouille, mais ça fait marrer mes première STG (j’enseigne désormais au lycée, et non plus au collège ZEP-prévention violence-t’es mort où je me suis borné à faire mes cinq ans de service civique). Les première STG, ils aiment rire. C’est d’ailleurs une des rares choses qu’ils font avec compétence mais bon, il ne faut pas stjigmatizer.
En ce qui concerne le ton et les termes employés, plusieurs intervenants (désolé de ne pas citer chacun par son blaze) ont parfaitement parlé à ma place : discours indirect libre, diversité des points de vue, droit d’user d’un vocabulaire autre que froidement technique ou purement descriptif. Par ailleurs j’ai écrit ce texte à chaud, au lendemain des commissions éducatives ou le soir même. J’avais été choqué, ému, et surtout profondément intéressé par ce que j’y avais vu. Les mécanismes de l’autodestruction chez certains élèves difficiles me paraissaient révélés avec une grande clarté. Il me semblait que je devais consigner cela sur le champ, en rendant compte de toutes les informations échangées au cours de ces deux heures intenses, mais sans chercher non plus à cacher les sentiments divers qui avaient alors traversé mon esprit.
Tous ces sentiments ne sont pas admirables, c’est vrai. J’aurais pu recueillir des éloges faciles en écrivant, par exemple, que Mohamed était la victime de la relégation sociale et culturelle, que ses inconduites successives étaient autant d’appels à l’aide, que l’exclure de chez nous revenait à le pousser encore un peu plus à la marginalité et à la délinquance –toutes choses qui comportent leur part de vérité, d’ailleurs. Mais Mohamed ruinait mes cours et me cassait les glaouis depuis des mois –excusez-moi Malcolm, hein, j’emploie encore un terme d’origine arabo-musulmane avec une absence complète de considération pour la culture dont il est issu. Je me souviens que Mohamed rotait volontiers durant mes cours, des rots sonores et profonds. Maintenant que j’y pense, j’aurais peut-être dû le laisser faire, il y avait sans doute là-dedans une dimension interculturelle que j’ai insuffisamment prise en compte ; mais comme annoncé ci-dessus, j’étais et je demeure un nazi. Je me suis donc rendu à la commission disciplinaire en espérant que ce petit con allait bien se faire tirer les oreilles par notre principal adjoint, un grand spécialiste de l’exercice. Et vu la façon dont a tourné la séance, ce que j’ai pensé était alors « cette famille de demeurés cherche à nous faire payer son immigration ratée ».
On ne devrait jamais penser ce genre de choses, c’est l’évidence. On ne devrait jamais être dans l’affect. On devrait être toujours et exclusivement pédagogue, psychologue, sociologue, historien-démographe ; il faudrait ne jamais quitter les rives bleutées de l’empathie rédemptrice. Malheureusement il se trouve que je suis un être humain, et au dernière nouvelle c’était le cas de la plupart des personnes travaillant au sein des établissements scolaires français (Luc Châtel a commandité une étude à ce sujet). J’exerce ce métier par choix et je l’aime profondément. Je ne l’exerce pas seulement, d’ailleurs : je le vis –désolé pour cette formule bassement publicitaire mais je ne vois pas d’autre façon de dire les choses. Il m’est arrivé de tomber malade à cause de ce métier, de faire des rêves inspirés par lui, de penser à lui au lever puis au coucher d’une même journée. Ma personne y est totalement engagée : je lui donne mon intelligence, mon énergie mentale et physique, mon temps ; beaucoup plus de choses sans doute que je ne le devrais. Je ne cherche pas à me présenter ici comme un enseignant d’exception. La plupart d’entre nous sommes ainsi.
La contrepartie inévitable de cet engagement est l’impossibilité absolue de ne pas mêler d’affect notre travail. Nous ne sommes ni des saints observant nos élèves d’un ciel lointain de compassion, ni des salauds indifférents à leur destin, ni des robots. A mon sens, c’est très bien comme ça. C’est notre faiblesse de haïr parfois des élèves, de nous mettre contre eux dans des colères terribles, de souhaiter avec ferveur l’éviction rapide et définitive de certains. Mais c’est aussi, à mon sens, un de nos droits inaliénables.
Et c’est un droit, aussi, parce que contrairement aux travailleurs sociaux nous ne voyons pas les élèves fauteurs de troubles en individuel ou en tout petits groupes : nous les voyons dans leur classe et dans leur école. Il n’y a pas qu’Asmaa, Mohamed ou Samir. Il y a des dizaines, des centaines d’autres élèves brillants ou simplement normaux qu’Asmaa, Mohamed, Samir et les autres personnes de cette espèce empêchent de mener une scolarité normale. J’ai tenu deux blogs successifs que certains d’entre vous m’ont fait l’honneur de lire (Neumbeure ouane puis neumbeure tou). Si je devais résumer des dizaines de pages en quelques mots, je dirais que leur sens est le suivant : dans les ZEP, les élèves perturbateurs catalysent sur leurs personnes 90 % des moyens disponibles, alors qu’ils sont très minoritaires ; pendant ce temps-là, la majorité silencieuse doit se contenter du minimum, et doit en plus subir le bordel provoqué par les premiers.
Au final, tout le monde y perd. Les vilains petits canards ne se transformeront jamais en cygnes, sauf exception rarissime ; pire, ils resteront totalement inconscients des efforts gigantesques qui ont été faits pour eux et nous accuseront plus tard d’être responsables de leur échec scolaire et humain. Les autres canetons verront leur quatre années de collège, voire leurs sept années de secondaire, intégralement saccagées. Pourtant ils sont pauvres eux aussi, et bien souvent d’origine étrangère, mais ils ont le tort de bien se comporter et de respecter l’institution. Ils auraient pu le prendre, l’ascenseur social ; malheureusement Samir a pissé dedans. C’est ce qu’un de mes collègues appelait fort justement le paradigme de « l’emmerdeur au centre du système ».
Quant aux enseignants, eh bien ils sont un peu amers. Et ils se laissent aller à publier des articles sur des sites d’extrême-droite bien connus, comme celui du Nouvel Obs. Mais en même temps ils continuent d’aimer ce métier. Et là il va falloir qu’ils aillent retrouver leur classe de première STG. Un cours sur la montée des totalitarismes en Europe, hé hé…
- Christian-HG-TZR67Niveau 6
J'ai pas lu le bilan, mais bravo pour le ton, l'analyse et la ''non-objectivité", je trouve que vous avez raison et que le "politiquement correct" doit aussi s'effacer devant les coups de gueule et l'exaspération.
Et si appeler un chat un chat peut choquer, eh bien je choquerais bien volontiers avec vous....
Edit: je viens de lire le texte sur le site du nouvel obs....
je réitère et je confirme
Et si appeler un chat un chat peut choquer, eh bien je choquerais bien volontiers avec vous....
Edit: je viens de lire le texte sur le site du nouvel obs....
je réitère et je confirme
- Thalia de GMédiateur
Ali Devine
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- CathEnchanteur
D'accord avec Ali Devine.
- ysabelDevin
je suis d'accord avec mes camarades ci-dessus
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Docteur OXGrand sage
Bravo Ali Devine. Si seulement les politiques pouvaient te lire et te comprendre.
- DhaiphiGrand sage
Ali Devine, pour l'ensemble de votre oeuvre, vous méritez largement ceAli Devine a écrit:Ils auraient pu le prendre, l’ascenseur social ; malheureusement Samir a pissé dedans. C’est ce qu’un de mes collègues appelait fort justement le paradigme de « l’emmerdeur au centre du système ».
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- Reine MargotDemi-dieu
vous êtes de petits joueurs:
- User5899Demi-dieu
"Mais où est Malcom ? Vite, Malcom, vite ! Le faf est là, on tla pécho, vienzy niké cé morts !"
PS Ce qui précède étant une phrase authentique (mais "les prénoms ont été modifiés"), merci à la modération de ne pas l'édulcorer.
Ali Devine, ce n'était sans doute pas la peine de vous justifier : la plus grande partie des membres de ce forum ont bien compris votre propos, et beaucoup l'ont vécu de l'intérieur. Merci à vous.
PS Ce qui précède étant une phrase authentique (mais "les prénoms ont été modifiés"), merci à la modération de ne pas l'édulcorer.
Ali Devine, ce n'était sans doute pas la peine de vous justifier : la plus grande partie des membres de ce forum ont bien compris votre propos, et beaucoup l'ont vécu de l'intérieur. Merci à vous.
- arcencielGrand Maître
Bravo et merci Ali Devine!
- ErgoDevin
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- PryneiaNiveau 9
Ali Devine : chapeau bas !
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"Leave me alone and let me go to hell by my own route." Calamity Jane
« Nicht ein Wolf ist der Mensch dem Menschen. Er ist ihm Produkt, die totale Ware ist er ihm. » E. Palmetshofer
(« L’homme n’est pas un loup pour l’homme. Il est un produit pour lui, une marchandise, rien de plus. »)
- DulcineaNiveau 9
Ali Devine, merci pour ton témoignage sans langue de bois.
- ProvenceEnchanteur
Merci Ali.
- MoonchildSage
Excellente intervention d'Ali Devine, sans politiquement correct et avec de l'humour en plus.
- zinaNiveau 10
Ce terme n'est ni d'origine arabe ni musulmane, c'est un terme issu de dialectes Maghrebins.Ali Devine a écrit:Messieurs-dames,
... cassait les glaouis depuis des mois –excusez-moi Malcolm, hein, j’emploie encore un terme d’origine arabo-musulmane avec une absence complète de considération pour la culture dont il est issu....
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- LédisséEsprit sacré
Ali Devine... mais pourquoi ne postez-vous pas plus souvent ? On gagnerait un membre précieux !
(je renonce aux smileys "vénération" que je projetais, je crois qu'on a atteint un seuil là )
(je renonce aux smileys "vénération" que je projetais, je crois qu'on a atteint un seuil là )
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- sandGuide spirituel
Ali Devine, chapeau !
- ClarinetteGrand Maître
Ali Devine : ça, c'est envoyé ! Ca commence à bien faire, cette victimisation des "casse-glaouis" volontaires, récidivistes et impénitents !
- Luigi_BGrand Maître
On a eu le droit à une tribune encore plus libre sur Neoprofs que sur le Nouvel Obs : c'est la classe !
Voilà qui nous change des paroles convenues et du ronron politiquement correct.
Voilà qui nous change des paroles convenues et du ronron politiquement correct.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- fugueNiveau 8
Très heureuse d'avoir lu le post d'Al Devine, on y retrouve l'humour de ses blogs. Quant au fond: droit au but.
- [Nouvel Obs] Je suis prof, jeune, blonde aux yeux bleus : mon physique me décrédibilise, mais...
- [Rue89] Bertrand Guillot : Tribune - "Prof, je suis prêt à être évalué par mes élèves".
- Education: "Les élèves difficiles sont trop souvent soutenus par la hiérarchie"
- Encore un article critique envers l'enseignement en France
- Les élèves souvent absents
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