- JohnMédiateur
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/485837-je-suis-prof-et-souvent-mes-eleves-me-desesperent.html
Sommaire :
Asmaa, la jeune fille en cage
Mohamed, enfant et analphabète
Samir, l'absent
LE PLUS. Professeur de collège, notre contributeur nous fait le récit d'une commission disciplinaire, ultime étape avant le conseil de discipline. Malgré sa vocation, il finit par perdre espoir pour les élèves qui s'y présentent. Fatigue morale, physique... C'est l'histoire d'un prof.
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Asmaa, la jeune fille en cage
Mohamed, enfant et analphabète
Samir, l'absent
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- MrBrightsideEmpereur
J'aime beaucoup le ton de l'article:
Avant de partir, les deux tchadors vont voir le professeur de SVT
cette espèce devrait pouvoir être relevé de ses obligations scolaires
ne dit-on pas, chez lui, que l'école doit être respectée autant qu'une mosquée ?
- JohnMédiateur
C'est aussi l'avis de GM Zimmermann, journaliste au Nouvel Obs :
Ce billet me heurte viscéralement, à chaud : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/485837-je-suis-prof-et-souvent-mes-eleves-me-desesperent.html et je serais curieuse de savoir si je suis la seule à me sentir gênée.
Apparemment je ne suis pas seule à tiquer devant des trucs comme "un élève de cette espèce...". Bref. Édifiant.
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Invité21Fidèle du forum
Ce ne sont peut-être que des effets de style? Une ironie douteuse émanant de quelqu'un de las?
Il suffit d'ouvrir un San-Antonio pour trouver de pires expressions, non?
J'espère.
Il suffit d'ouvrir un San-Antonio pour trouver de pires expressions, non?
J'espère.
- Reine MargotDemi-dieu
je trouve aussi que ce prof doit sans doute être fatigué de ce quil vit aunjour le jour...et sans doute que ses élèves de zep doivent avoir un comportement bien pire, donc ça ne me choque pas. pour moi aucun terme n'est insultant (enfin j'ai lu en diagonale)
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- thalianeNiveau 6
En tant que parent, ce billet me heurte profondément : j'y lis des jugements non pas seulement sur des comportements d'élèves mais sur des personnes. Or je crois que juger une personne, lui mettre une étiquette, en particulier un jeune en devenir, c'est l'enfermer dans ce jugement et lui fermer la porte des progrès de comportement.
Je peux comprendre le désarroi de profs devant des comportements "anti-scolaires", j'ai en revanche beaucoup plus de mal sur le rejet en bloc d'élèves pour ce qu'ils sont. Et, du coup, je comprends la colère de la 2nde mère qui ressent sans doute l'absence de bienveillance et la renvoie à sa manière.
Je peux comprendre le désarroi de profs devant des comportements "anti-scolaires", j'ai en revanche beaucoup plus de mal sur le rejet en bloc d'élèves pour ce qu'ils sont. Et, du coup, je comprends la colère de la 2nde mère qui ressent sans doute l'absence de bienveillance et la renvoie à sa manière.
- fugueNiveau 8
thaliane a écrit:En tant que parent, ce billet me heurte profondément : j'y lis des jugements non pas seulement sur des comportements d'élèves mais sur des personnes. Or je crois que juger une personne, lui mettre une étiquette, en particulier un jeune en devenir, c'est l'enfermer dans ce jugement et lui fermer la porte des progrès de comportement.
Je peux comprendre le désarroi de profs devant des comportements "anti-scolaires", j'ai en revanche beaucoup plus de mal sur le rejet en bloc d'élèves pour ce qu'ils sont. Et, du coup, je comprends la colère de la 2nde mère qui ressent sans doute l'absence de bienveillance et la renvoie à sa manière.
Pour ce qu'ils sont? C'est-à-dire?
Ils sont apparemment des élèves qui sèchent, ne travaillent pas et rejettent l'école et toutes les aides mises en place (orthophoniste, classe aide et adaptation, module relais...).
Après les nombreux avertissements restés sans effet, que devrait faire l'école? Fermer les yeux?
C'est justement parce que l'école s'intéresse de près à ces élèves et tente de trouver des solutions qu'ils se retrouvent en commission disciplinaire.
- ErgoDevin
...Oui, enfin, manifestement les élèves dont il est question passent en commission pour des motifs valables.
"Les deux tchadors", ça ne me choque pas: ce qui me choque, c'est qu'on vienne en tchador dans un établissement laïc, n'inversons pas les rôles et reconnaissons la synecdoque - qui est d'ailleurs explicitée par le fait que les enseignants ne les reconnaissent pas (alors qu'ils devraient, apparemment). C'est une figure de style.
Le désarroi et la colère de la 2ème mère, certes, mais là aussi, il y a eu des dispositions prises pour le faire évoluer avant d'en arriver à la commission. La bienveillance figurait dans toutes les tentatives qui ont été faites avant la commission et qui ont échoué parce que l'élève et ses parents n'ont pas pris leurs responsabilités (relisez l'épisode de l'orthophoniste...). La bienveillance n'a pas fait réagir manifestement. Alors tentons une autre méthode. :|
Il y a jugement, oui, qui se fonde sur des mois voire des années de bonne volonté et d'essais/échecs de la part de la communauté éducative.
"Ne dit-on pas, chez lui, que l'école blabla?", c'est simplement une façon de parler, comme je dirais "chez moi / à la maison". Pourquoi y voir automatiquement le mal?
Il y a de la lassitude, des constats d'échec et d'impuissance et un style, oui.
Ce qui me choque dans ce billet, c'est l'idée que tout cela ne servira à rien. Si les élèves ne changent pas, ils passeront en conseil et seront exclus - dans le meilleur des cas renvoyés ailleurs, dans le pire déscolarisés. Pour constater ça tous les jours dans mon collège, donnez-moi les solutions. Parce que chez nous (cela n'est pas un jugement dépréciatif ), on (profs/CPE/administration/assistante sociale/infirmière) reçoit les élèves et les parents tous les jours, on suit, on accompagne, on appelle, rappelle, re-rappelle, laisse des messages, fait des commissions éducatives, lance des fiches de suivi (=point toutes les semaines avec PA, CDE + PP), envoie en classe/atelier relais, envoie les médiateurs...et? Moi, je comprends la fatigue qui transparaît de ce billet.
Le "désespèrent" est à prendre en son sens fort. Les étiquettes ne sont pas permanentes mais toutes les clés ne sont pas dans nos mains.
"Les deux tchadors", ça ne me choque pas: ce qui me choque, c'est qu'on vienne en tchador dans un établissement laïc, n'inversons pas les rôles et reconnaissons la synecdoque - qui est d'ailleurs explicitée par le fait que les enseignants ne les reconnaissent pas (alors qu'ils devraient, apparemment). C'est une figure de style.
Le désarroi et la colère de la 2ème mère, certes, mais là aussi, il y a eu des dispositions prises pour le faire évoluer avant d'en arriver à la commission. La bienveillance figurait dans toutes les tentatives qui ont été faites avant la commission et qui ont échoué parce que l'élève et ses parents n'ont pas pris leurs responsabilités (relisez l'épisode de l'orthophoniste...). La bienveillance n'a pas fait réagir manifestement. Alors tentons une autre méthode. :|
Il y a jugement, oui, qui se fonde sur des mois voire des années de bonne volonté et d'essais/échecs de la part de la communauté éducative.
"Ne dit-on pas, chez lui, que l'école blabla?", c'est simplement une façon de parler, comme je dirais "chez moi / à la maison". Pourquoi y voir automatiquement le mal?
Il y a de la lassitude, des constats d'échec et d'impuissance et un style, oui.
Ca, ça me choque mais quand un élève est absentéiste, ne travaille pas, se fait exclure de tous les cours, est envoyé en classe/atelier relais, réintégré au bout de 6 semaines pour une re-belote, c'est un accompagnement personnalisé qu'il lui faudrait. Ah oui, mais on ne l'a pas, cet accompagnement et on n'en a pas les moyens. Donc...? On le laisse végéter dans son fond de classe, en espérant qu'il ne perturbe pas les cours et qu'un jour, il se réveille, se rappelle qu'il est au centre de son apprentissage et devienne Super-Apprenant du jour au lendemain? La commission fonctionne ici en électrochoc.Avec lui, tout est à la demande : il ne s'assoit, n'enlève son manteau, ne pose son sac, ne sort ses affaires que si on le lui demande explicitement. Il est fréquent qu'il vienne au collège sans rien pour écrire, ni stylo, ni feuille. C'est peut-être du fascisme que d'écrire cela, mais je pense qu'un élève de cette espèce devrait pouvoir être relevé de ses obligations scolaires.
Ce qui me choque dans ce billet, c'est l'idée que tout cela ne servira à rien. Si les élèves ne changent pas, ils passeront en conseil et seront exclus - dans le meilleur des cas renvoyés ailleurs, dans le pire déscolarisés. Pour constater ça tous les jours dans mon collège, donnez-moi les solutions. Parce que chez nous (cela n'est pas un jugement dépréciatif ), on (profs/CPE/administration/assistante sociale/infirmière) reçoit les élèves et les parents tous les jours, on suit, on accompagne, on appelle, rappelle, re-rappelle, laisse des messages, fait des commissions éducatives, lance des fiches de suivi (=point toutes les semaines avec PA, CDE + PP), envoie en classe/atelier relais, envoie les médiateurs...et? Moi, je comprends la fatigue qui transparaît de ce billet.
Le "désespèrent" est à prendre en son sens fort. Les étiquettes ne sont pas permanentes mais toutes les clés ne sont pas dans nos mains.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
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- CathEnchanteur
Ces élèves ont "coûté" en argent, peine, investissement perso... des fortunes à la société.
Alors dire que la mère ressent de "l'absence de bienveillance", je trouve ça moyen.
Et ces moyens, on les a retirés à d'autres élèves.
Alors dire que la mère ressent de "l'absence de bienveillance", je trouve ça moyen.
Et ces moyens, on les a retirés à d'autres élèves.
- User4312Niveau 10
C'est épuisant rien qu'à lire ce genre d'articles... On a l'impression qu'il n'y a pas de solution... Et c'est la France de demain, ces mômes...
- CathEnchanteur
thaliane a écrit:En tant que parent, ce billet me heurte profondément : j'y lis des jugements non pas seulement sur des comportements d'élèves mais sur des personnes. Or je crois que juger une personne, lui mettre une étiquette, en particulier un jeune en devenir, c'est l'enfermer dans ce jugement et lui fermer la porte des progrès de comportement.
Je peux comprendre le désarroi de profs devant des comportements "anti-scolaires", j'ai en revanche beaucoup plus de mal sur le rejet en bloc d'élèves pour ce qu'ils sont. Et, du coup, je comprends la colère de la 2nde mère qui ressent sans doute l'absence de bienveillance et la renvoie à sa manière.
Voilà, je pense que c'est pour cela qu'ouvrir néo aux parents n'est pas une bonne idée.
Thaliane, tu n'as aucune idée de ce que cela représente d'avoir de tels élèves dans une classe. Pour les enseignants, mais aussi pour les autres élèves.
- ProvenceEnchanteur
cath5660 a écrit:thaliane a écrit:En tant que parent, ce billet me heurte profondément : j'y lis des jugements non pas seulement sur des comportements d'élèves mais sur des personnes. Or je crois que juger une personne, lui mettre une étiquette, en particulier un jeune en devenir, c'est l'enfermer dans ce jugement et lui fermer la porte des progrès de comportement.
Je peux comprendre le désarroi de profs devant des comportements "anti-scolaires", j'ai en revanche beaucoup plus de mal sur le rejet en bloc d'élèves pour ce qu'ils sont. Et, du coup, je comprends la colère de la 2nde mère qui ressent sans doute l'absence de bienveillance et la renvoie à sa manière.
Voilà, je pense que c'est pour cela qu'ouvrir néo aux parents n'est pas une bonne idée.
Thaliane, tu n'as aucune idée de ce que cela représente d'avoir de tels élèves dans une classe. Pour les enseignants, mais aussi pour les autres élèves.
Tu dis ce que j'ai pensé très fort...
- MalviduploNiveau 9
cath5660 a écrit:thaliane a écrit:En tant que parent, ce billet me heurte profondément : j'y lis des jugements non pas seulement sur des comportements d'élèves mais sur des personnes. Or je crois que juger une personne, lui mettre une étiquette, en particulier un jeune en devenir, c'est l'enfermer dans ce jugement et lui fermer la porte des progrès de comportement.
Je peux comprendre le désarroi de profs devant des comportements "anti-scolaires", j'ai en revanche beaucoup plus de mal sur le rejet en bloc d'élèves pour ce qu'ils sont. Et, du coup, je comprends la colère de la 2nde mère qui ressent sans doute l'absence de bienveillance et la renvoie à sa manière.
Voilà, je pense que c'est pour cela qu'ouvrir néo aux parents n'est pas une bonne idée.
Thaliane, tu n'as aucune idée de ce que cela représente d'avoir de tels élèves dans une classe. Pour les enseignants, mais aussi pour les autres élèves.
En te lisant, thaliane, j'ai pensé la même chose que Cath5660 :|
- SandyrinaHabitué du forum
Provence a écrit:cath5660 a écrit:thaliane a écrit:En tant que parent, ce billet me heurte profondément : j'y lis des jugements non pas seulement sur des comportements d'élèves mais sur des personnes. Or je crois que juger une personne, lui mettre une étiquette, en particulier un jeune en devenir, c'est l'enfermer dans ce jugement et lui fermer la porte des progrès de comportement.
Je peux comprendre le désarroi de profs devant des comportements "anti-scolaires", j'ai en revanche beaucoup plus de mal sur le rejet en bloc d'élèves pour ce qu'ils sont. Et, du coup, je comprends la colère de la 2nde mère qui ressent sans doute l'absence de bienveillance et la renvoie à sa manière.
Voilà, je pense que c'est pour cela qu'ouvrir néo aux parents n'est pas une bonne idée.
Thaliane, tu n'as aucune idée de ce que cela représente d'avoir de tels élèves dans une classe. Pour les enseignants, mais aussi pour les autres élèves.
Tu dis ce que j'ai pensé très fort...
Et ce que je pense aussi...
- Luigi_BGrand Maître
J'ai l'impression d'avoir vécu ces mêmes scènes mille fois. Et moi, derrière la lassitude, la provocation ou le pessimisme, je sens un professeur bienveillant, qui aurait voulu réussir avec ces trois élèves mais qui ne peut bien sûr rien faire puisque tout a été fait.
La classe relais, c'est un luxe incroyable de moyens. Il y a même parfois des orientations réservés à ces élèves perturbateurs... s'ils viennent. D'autres plus sages n'ont pas cette chance.
Et la bienveillance du professeur, elle va aussi vers tous les autres qui peuvent encore réussir si on s'occupe d'eux au lieu de perdre son temps et son énergie avec quelques uns.
La classe relais, c'est un luxe incroyable de moyens. Il y a même parfois des orientations réservés à ces élèves perturbateurs... s'ils viennent. D'autres plus sages n'ont pas cette chance.
Et la bienveillance du professeur, elle va aussi vers tous les autres qui peuvent encore réussir si on s'occupe d'eux au lieu de perdre son temps et son énergie avec quelques uns.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- thalianeNiveau 6
L'article commence quand même par "on adresse aux "méchants" un dernier avertissement". Et continue avec "exaspérante petite pimbêche". Puis "Mohammed est un indécrottable cossard" à propos d'un enfant qui, le reconnait le prof, a parfaitement intégré l'étiquette "moi je suis un blédard".
Que les comportements soient inadmissibles est une chose, que les élèves soient considérés comme "méchants" "pimbêche" ou "indécrottable" en est une autre, me semble-t-il. Ces mots-là sont des portes fermées sur ces enfants.
Pour autant, à ce stade-là, je comprends l'impuissance : le problème s'est sans doute ancré bien avant. Les étiquettes se mettent souvent en place dès la maternelle.
Les parents avec qui je travaille à ATD QuartMonde ou ceux de mon quartier (mes enfants sont en ZEP dans le 19ème à Paris) le disent très bien : ils ont souvent l'impression que l'école voit leurs enfants comme potentiellement en échec avant l'apparition du premier problème. Il faut dire aussi qu'eux-mêmes, en tant qu'anciens élèves, ont eu une expérience très douloureuse de l'école et craignent d'avance que leurs enfants ne revivent les mêmes stigmates de "bons à rien".
Que les comportements soient inadmissibles est une chose, que les élèves soient considérés comme "méchants" "pimbêche" ou "indécrottable" en est une autre, me semble-t-il. Ces mots-là sont des portes fermées sur ces enfants.
Pour autant, à ce stade-là, je comprends l'impuissance : le problème s'est sans doute ancré bien avant. Les étiquettes se mettent souvent en place dès la maternelle.
Les parents avec qui je travaille à ATD QuartMonde ou ceux de mon quartier (mes enfants sont en ZEP dans le 19ème à Paris) le disent très bien : ils ont souvent l'impression que l'école voit leurs enfants comme potentiellement en échec avant l'apparition du premier problème. Il faut dire aussi qu'eux-mêmes, en tant qu'anciens élèves, ont eu une expérience très douloureuse de l'école et craignent d'avance que leurs enfants ne revivent les mêmes stigmates de "bons à rien".
- MrBrightsideEmpereur
Ergo a écrit:"Les deux tchadors", ça ne me choque pas: ce qui me choque, c'est qu'on vienne en tchador dans un établissement laïc, n'inversons pas les rôles et reconnaissons la synecdoque - qui est d'ailleurs explicitée par le fait que les enseignants ne les reconnaissent pas (alors qu'ils devraient, apparemment). C'est une figure de style.
Donc si l'auteur avait écrit, à la place, "les deux paires de seins", ça ne t'aurait pas choqué?
j'ai l'impression que la synecdoque est surtout employée pour souligner la différence des deux femmes et la lier subrepticement à la situation d'échec scolaire décrite dans l'article.
- ProvenceEnchanteur
thaliane a écrit:L'article commence quand même par "on adresse aux "méchants" un dernier avertissement". Et continue avec "exaspérante petite pimbêche". Puis "Mohammed est un indécrottable cossard" à propos d'un enfant qui, le reconnait le prof, a parfaitement intégré l'étiquette "moi je suis un blédard".
Que les comportements soient inadmissibles est une chose, que les élèves soient considérés comme "méchants" "pimbêche" ou "indécrottable" en est une autre, me semble-t-il. Ces mots-là sont des portes fermées sur ces enfants.
Là, j'ai vraiment envie d'être grossière. Vous ne savez pas de quoi vous parlez. Flûte alors! Est-ce vous qui subissez des situations inadmissibles en cours? Venez donc faire cours à ces gamins avant de donner des leçons aux profs. Oui, certains élèves sont paresseux, oui, certaines gamines sont des pimbêches. On peut faire semblant de penser autrement, ça ne changera rien au problème.
- Luigi_BGrand Maître
Le "méchants" est entre guillemets : ça change tout.
Quant à "pimbêche", c'est pas très méchant comme terme, il y a bien pire, et ça existe vraiment, que ce soit politiquement correct ou non.
"indécrottable cossard" est presque affectueux, je trouve.
Quant à "pimbêche", c'est pas très méchant comme terme, il y a bien pire, et ça existe vraiment, que ce soit politiquement correct ou non.
"indécrottable cossard" est presque affectueux, je trouve.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- ErgoDevin
Parce que vous inversez la chronologie: ces élèves ne sont pas entrés à l'école avec l'étiquette "pimbêche", "indécrottable cossard" (je ne reviens pas sur le blédard, c'est l'élève qui le dit...). Ils se la sont construites par des actes dont nous n'avons pas connaissance puisque l'article concerne la conclusion partielle de ces événements. :|
Si je vous parlais de l'élève de la classe dont je suis PP en expliquant tous les étapes qui vont aboutir à sa commission en le traitant de "menteur invétéré", laissez-moi le bénéfice du doute: je m'appuie sur des faits. Ensuite, en ayant l'exposé des faits, vous pourrez me faire la morale. Il n'est pas entré en 6ème avec l'étiquette "menteur invétéré" mais croyez-moi, il se l'est construite tout seul.
Ensuite, vous généralisez dans l'autre sens: nous ne pouvons préjuger de ce que les parents des élèves dont il est question ici pensent de l'école.
Si je vous parlais de l'élève de la classe dont je suis PP en expliquant tous les étapes qui vont aboutir à sa commission en le traitant de "menteur invétéré", laissez-moi le bénéfice du doute: je m'appuie sur des faits. Ensuite, en ayant l'exposé des faits, vous pourrez me faire la morale. Il n'est pas entré en 6ème avec l'étiquette "menteur invétéré" mais croyez-moi, il se l'est construite tout seul.
Ensuite, vous généralisez dans l'autre sens: nous ne pouvons préjuger de ce que les parents des élèves dont il est question ici pensent de l'école.
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- MalviduploNiveau 9
thaliane a écrit:Les étiquettes se mettent souvent en place dès la maternelle.
Les parents avec qui je travaille à ATD QuartMonde ou ceux de mon quartier (mes enfants sont en ZEP dans le 19ème à Paris) le disent très bien : ils ont souvent l'impression que l'école voit leurs enfants comme potentiellement en échec avant l'apparition du premier problème. Il faut dire aussi qu'eux-mêmes, en tant qu'anciens élèves, ont eu une expérience très douloureuse de l'école et craignent d'avance que leurs enfants ne revivent les mêmes stigmates de "bons à rien".
Et cette "étiquette" là concernant l'école ? Je ne crois vraiment pas qu'à l'heure actuelle dès la maternelle on "catalogue" à ce point les enfants.
- JohnMédiateur
Ben alors pourquoi ça le désespèrerait, s'il n'était pas attaché à ses élèves ?je comprends la colère de la 2nde mère qui ressent sans doute l'absence de bienveillance
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- thalianeNiveau 6
Si, si, je me doute bien de ce qu'est que d'avoir de tels élèves dans une classe : j'en ai beaucoup parlé avec Régis Félix et d'autres enseignants à ATD, et je comprends parfaitement leur désarroi.
Et je sais très exactement ce que les parents des "bons élèves" craignent de ces élèves-là (au point de fuir certains collèges de quartier. Ou même des primaires) : je sais que la mairie reçoit beaucoup de demandes sur le nombre de journées d'exclusion par collège pour se faire une idée de l'ambiance et je le comprends parfaitement (ne serait-ce que, parce qu'effectivement, il y a des chiffres qui, à moi, font peur pour mes enfants).
Maintenant, je pars effectivement du principe que ces enfants-là seront dans la société de demain. Et qu'il est de notre intérêt à tous (parents, enseignants ET les autres enfants) de chercher collectivement des solutions pour que ces désespérés / désespérants de l'école ne nous explosent pas à la figure.
Et je sais très exactement ce que les parents des "bons élèves" craignent de ces élèves-là (au point de fuir certains collèges de quartier. Ou même des primaires) : je sais que la mairie reçoit beaucoup de demandes sur le nombre de journées d'exclusion par collège pour se faire une idée de l'ambiance et je le comprends parfaitement (ne serait-ce que, parce qu'effectivement, il y a des chiffres qui, à moi, font peur pour mes enfants).
Maintenant, je pars effectivement du principe que ces enfants-là seront dans la société de demain. Et qu'il est de notre intérêt à tous (parents, enseignants ET les autres enfants) de chercher collectivement des solutions pour que ces désespérés / désespérants de l'école ne nous explosent pas à la figure.
- ErgoDevin
:shock: Euh, l'analogie a ses limites que la tentation d'un bon mot ne permet pas de transgresser. :lol:MrBrightside a écrit:Ergo a écrit:
"Les deux tchadors", ça ne me choque pas: ce qui me choque, c'est qu'on vienne en tchador dans un établissement laïc, n'inversons pas les rôles et reconnaissons la synecdoque - qui est d'ailleurs explicitée par le fait que les enseignants ne les reconnaissent pas (alors qu'ils devraient, apparemment). C'est une figure de style.
Donc si l'auteur avait écrit, à la place, "les deux paires de seins", ça ne t'aurait pas choqué?
j'ai l'impression que la synecdoque est surtout employée pour souligner la différence des deux femmes et la lier subrepticement à la situation d'échec scolaire décrite dans l'article.
Nous en sommes à de l'analyse de texte: je livre ma version, j'ai bien pris connaissance des autres. Moi, ce que je dis, c'est que leurs vêtements empêchent de les reconnaître et que donc on ne voit que ça, d'où l'emploi de l'expression parce que ce qui suit, c'est ça:
Avant de partir, les deux tchadors vont voir le professeur de SVT, et lui demandent d'une voix guillerette : "Alors, Monsieur, vous nous reconnaissez ?" Il semble interloqué.
A moins qu'elles ne soient qu'une paire de seins (et n'aient donc ni mains, ni pieds, ni jambes, ni têtes, etc.), on ne verrait pas que leur poitrine, même si elles venaient avec un décolleté plongeant.
Elle dit bien que les tchadors ont suscité une gêne unanime. Dans ma lecture, elle ne les lie pas à l'échec de cette gamine. En revanche, oui, elle choisit de citer une phrase qui peut faire ce lien.
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« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- ErgoDevin
C'est justement ce qui est expliqué là...la commission éducative, c'est encore une chance puisqu'elle ne peut pas prendre de sanction.thaliane a écrit:Et qu'il est de notre intérêt à tous (parents, enseignants ET les autres enfants) de chercher collectivement des solutions pour que ces désespérés / désespérants de l'école ne nous explosent pas à la figure.
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