- Invité8Niveau 9
ysabel a écrit:GuillaumeCaron a écrit:ysabel a écrit:GuillaumeCaron a écrit:ysabel a écrit:
Quelle horreur !
Ah oué j'ai sorti les gros mots c'est ça ?
tout à fait... j'enseigne la littérature, je suis professeur de lettres et pas éducatrice ou GO.
Ok alors on s’arrêtera là ... nous avons deux conceptions opposées de notre métier !
je pense.
Mais ma conception plaît aux élèves, à leur parents, à mon chef ; il n'y a que mon IPR, mais bon, c'est pour une autre raison...
Ah alors si les parents de tes élèves et tes élèves sont contents tant mieux ...
- Reine MargotDemi-dieu
GuillaumeCaron a écrit:Reine Margot a écrit:le problème de ces fameuses compétences c'est le sens-même de l'école, est-elle là pour former de futurs travailleurs "compétents" (et bien dociles?) ou bien pour former l'esprit (skolé = le loisir en grec)
Ah ! On y vient ... Je crois bien qu'il y a deux conceptions en effet ... mais là vous les caricaturez comme le fait si bien le syndicat majoritaire ... en tout cas pour l'aspect compétences ...
Il ne s'agit pas de former des travailleurs dociles mais bien des citoyens éclairés ... dans ce cas je retourne la chose ... en faisant du magistral, en donnant des recettes, on forme des gens bien dociles ...
En quoi travailler la compétence "repérer, sélectionner, chercher de l'info" irait dans le sens de former des travailleurs dociles ... au contraire ...
Donc deux conceptions, en tout cas pour la scolarité obligatoire
- L'école est fait pour préparer les citoyens, leur donner le bagage nécessaire à la poursuite de leur vie sociale, professionnelle et scolaire.
- L'école est fait pour transmettre des savoirs.
Tout en sachant que la frontière n'est pas si nette...
je ne dis pas que seul le cours magistral est digné d'intérêt, vous caricaturez. on choisit parfois le magistral, parfois des activités selon le besoin. mais la diabolisation du magistral et du par coeur c'est tout aussi dangereux que le magistral à tout prix, on en arrive à des gens qui manquent de certaines connaissances nécessaires à la réflexion - tables de multiplication, dates en histoire, règles de grammaire ou orth-
pour moi le terme de compétence est associé à l'entreprise, dans laquelle les employés s'auto-évaluent avec des grilles, et où on est recruté selon ce type de critères. je préfère le terme de formation de l'esprit, non soumis à d'autres buts.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Invité8Niveau 9
Aurore a écrit:La séparation est surtout artificielle ! Car la seconde proposition n'est qu'un préalable indispensable à la réalisation de la première, pas l'inverse. (Re)lisez Kant.GuillaumeCaron a écrit:
- L'école est fait pour préparer les citoyens, leur donner le bagage nécessaire à la poursuite de leur vie sociale, professionnelle et scolaire.
- L'école est fait pour transmettre des savoirs.
Ah alors si Kant le dit
- Reine MargotDemi-dieu
et à part ça cher Guillaume vous maîtrisez sans doute la compétence Twitter?
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- AnaxagoreGuide spirituel
Chocolat a écrit:GuillaumeCaron a écrit:
J'assume tous ces termes et je les pratique ... sans prétendre avoir inventer quoi que ce soit ;;.
Ce que je veux dire, c'est que le fait d'employer une terminologie à la mode ne se traduit absolument pas par une révolution du point de vue des pratiques.
Non, c'est même plutôt l'inverse. Guillaume veut apparemment nous vendre un enseignement très dégradé par rapport à ce qui se faisait "en 1930", dans lequel on nie l'importance de progressions structurées et la nécessité de concevoir des leçons (ce qui n'a rien à voir avec d'hypothétiques "cours magistraux") au cours desquelles l'élève est bien actif (au passage).
Quelqu'un nous rappelle l'étymologie de "apprendre"?
_________________
"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- doublecasquetteEnchanteur
Sapotille a écrit:doublecasquette a écrit:Mowgli a écrit:Oh, mais que vois-je ? Un débat sur la didactique des maths ? Chouette !
Sauf que s'il continue sur ce topic, ça va encore partir en live, ce qui serait fort regrettable.
Et si l'on ouvrait un nouveau topic pour les maths, comme on l'a fait pour la géographie ?
Oui !
Comme ça, j'y copie-collerai mon histoire de géant russe qui est passée complètement à l'as alors que j'avais super méga calculé ma progression néo-classique, moi !
Ce pauvre géant russe est totalement passé inaperçu !
Il avait pourtant été actif dans sa recherche de solution par tâtonnement puis par le calcul !!!
La vie des géants russes peut être vraiment amère, par moment ...
Oui, c'est vraiment triste... D'autant que lorsqu'on progresse de manière néo-classique, tous les poncifs sur la massification et les difficultés qu'auraient certaines catégories socio-professionnelles à s'instruire et devenir compétents tombent comme par enchantement.
Mais apparemment, les géants russes sont de mèche avec des gens peu fréquentables et il vaut mieux ne pas en parler .
À moins que... ôtez-moi d'un doute... serait-ce parce que... oh non, quand même pas... tu crois que c'est parce que nous sommes... seulement instits ?
- InvitéInvité
Est-ce que je peux poser une petite question qui me tient à cœur et à laquelle je n'ai toujours pas de réponse?
Je fais du magistral pur et dur (même pas dialogué, hein ), pourtant je n'ai pas l'impression de donner des recettes à mes élèves. Je pense plutôt les faire réfléchir aux différentes notions que j'aborde, en soulignant les liens logiques, en proposant des pistes de réflexion, en leur soumettant des images, etc.
En exercice, mes élèves sont demandeurs de recettes qui marchent à tous les coups et qui ne demandent, finalement, pas de réflexion. J'ai beaucoup de mal à leur faire comprendre que ce n'est pas ça que j'attends d'eux, ni ce que leur futur employeur attendra d'eux. Ils doivent être capables d'avoir une maîtrise globale, et parfois fine, des projets qu'ils auront à encadrer. Paradoxalement, ils refusent d'apprendre toute formule, toute définition, qui leur permettraient d'automatiser leur pensée, de prendre de la hauteur par rapport aux concepts étudiés sans avoir besoin de retrouver systématiquement les bases, et, plus prosaïquement, qui leur épargneraient des recherches coûteuses en temps...
- Spoiler:
- Qu'est-ce qu'enseigner par compétence(s)?
Je fais du magistral pur et dur (même pas dialogué, hein ), pourtant je n'ai pas l'impression de donner des recettes à mes élèves. Je pense plutôt les faire réfléchir aux différentes notions que j'aborde, en soulignant les liens logiques, en proposant des pistes de réflexion, en leur soumettant des images, etc.
En exercice, mes élèves sont demandeurs de recettes qui marchent à tous les coups et qui ne demandent, finalement, pas de réflexion. J'ai beaucoup de mal à leur faire comprendre que ce n'est pas ça que j'attends d'eux, ni ce que leur futur employeur attendra d'eux. Ils doivent être capables d'avoir une maîtrise globale, et parfois fine, des projets qu'ils auront à encadrer. Paradoxalement, ils refusent d'apprendre toute formule, toute définition, qui leur permettraient d'automatiser leur pensée, de prendre de la hauteur par rapport aux concepts étudiés sans avoir besoin de retrouver systématiquement les bases, et, plus prosaïquement, qui leur épargneraient des recherches coûteuses en temps...
- User5899Demi-dieu
Dans mon bassin réputé TRES élitiste : 49% des entrés en 6e sont en seconde 4 ans après (moyenne des rentrées 2007-2011).freche a écrit:Non, près de 20% : 0,2*0,5 = 0,1Mareuil a écrit:
Selon Meirieu donc, sur les 55% d'élèves entrés en 6e, seuls 5% passaient en seconde. Joli taux d'échec !
- Invité8Niveau 9
Reine Margot a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Reine Margot a écrit:le problème de ces fameuses compétences c'est le sens-même de l'école, est-elle là pour former de futurs travailleurs "compétents" (et bien dociles?) ou bien pour former l'esprit (skolé = le loisir en grec)
Ah ! On y vient ... Je crois bien qu'il y a deux conceptions en effet ... mais là vous les caricaturez comme le fait si bien le syndicat majoritaire ... en tout cas pour l'aspect compétences ...
Il ne s'agit pas de former des travailleurs dociles mais bien des citoyens éclairés ... dans ce cas je retourne la chose ... en faisant du magistral, en donnant des recettes, on forme des gens bien dociles ...
En quoi travailler la compétence "repérer, sélectionner, chercher de l'info" irait dans le sens de former des travailleurs dociles ... au contraire ...
Donc deux conceptions, en tout cas pour la scolarité obligatoire
- L'école est fait pour préparer les citoyens, leur donner le bagage nécessaire à la poursuite de leur vie sociale, professionnelle et scolaire.
- L'école est fait pour transmettre des savoirs.
Tout en sachant que la frontière n'est pas si nette...
je ne dis pas que seul le cours magistral est digné d'intérêt, vous caricaturez. on choisit parfois le magistral, parfois des activités selon le besoin. mais la diabolisation du magistral et du par coeur c'est tout aussi dangereux que le magistral à tout prix, on en arrive à des gens qui manquent de certaines connaissances nécessaires à la réflexion - tables de multiplication, dates en histoire, règles de grammaire ou orth-
pour moi le terme de compétence est associé à l'entreprise, dans laquelle les employés s'auto-évaluent avec des grilles, et où on est recruté selon ce type de critères. je préfère le terme de formation de l'esprit, non soumis à d'autres buts.
Les compétences ça ne se résume pas à des grilles ... Et cette caricature compétence = entreprise est un piètre argument pour les rejeter !
- DuplayExpert
@ Guillaume
Dis donc, Guillaume, il y a quelque chose que je ne comprends pas bien (c'est normal, hein, ça fait plusieurs fois que je redouble mon CP).
Tu trouves ça normal d'être obligé de te battre tout seul ici, sur ce topic, pour défendre tes idées, tandis que Géraldine et CdB sont tranquillement en train de flâner ailleurs, bien qu'ils soient connectés ?
Je t'offre un joli bouquet pour saluer ta vaillance et te donner plein de courage.
Dis donc, Guillaume, il y a quelque chose que je ne comprends pas bien (c'est normal, hein, ça fait plusieurs fois que je redouble mon CP).
Tu trouves ça normal d'être obligé de te battre tout seul ici, sur ce topic, pour défendre tes idées, tandis que Géraldine et CdB sont tranquillement en train de flâner ailleurs, bien qu'ils soient connectés ?
Je t'offre un joli bouquet pour saluer ta vaillance et te donner plein de courage.
- ChocolatGuide spirituel
GuillaumeCaron a écrit:
Le travail par compétence est peu répandu au collège ... C'est pas clair ?
Non.
Le travail par connaissances et compétences est très répandu au collège, et ce depuis belle lurette !
C'est l'élimination des connaissances au profit des compétences vides de sens qui n'est pas répandue, comme pratique, au collège.
_________________
- AnaxagoreGuide spirituel
GuillaumeCaron a écrit:Aurore a écrit:La séparation est surtout artificielle ! Car la seconde proposition n'est qu'un préalable indispensable à la réalisation de la première, pas l'inverse. (Re)lisez Kant.GuillaumeCaron a écrit:
- L'école est fait pour préparer les citoyens, leur donner le bagage nécessaire à la poursuite de leur vie sociale, professionnelle et scolaire.
- L'école est fait pour transmettre des savoirs.
Ah alors si Kant le dit
Là, je vais vous demander de me pardonner ma bassesse, mais j'ai tendance à accorder plus de crédit à Kant.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- Invité8Niveau 9
Reine Margot a écrit:et à part ça cher Guillaume vous maîtrisez sans doute la compétence Twitter?
Euh Twitter n'est pas une compétence ...
Celà dit oui j'utilise Twitter ... à titre perso ET en classe avec mes élèves
- ChocolatGuide spirituel
Anaxagore a écrit:
Non, c'est même plutôt l'inverse. Guillaume veut apparemment nous vendre un enseignement très dégradé par rapport à ce qui se faisait "en 1930", dans lequel on nie l'importance de progressions structurées et la nécessité de concevoir des leçons (ce qui n'a rien à voir avec d'hypothétiques "cours magistraux") au cours desquelles l'élève est bien actif (au passage).
Quelqu'un nous rappelle l'étymologie de "apprendre"?
:lol:
_________________
- User5899Demi-dieu
Je ne sais pas. Moi, j'attends une réponse qui me décille, mais une réponse étayée. Si c'est pour que vous me posiez votre gros credo en face de mon gros credo, bofGuillaumeCaron a écrit:Si les élèves ne parlent pas anglais en terminale c'est peut être justement que le système est un peu mal foutu non ?
- Invité8Niveau 9
Chocolat a écrit:GuillaumeCaron a écrit:
Le travail par compétence est peu répandu au collège ... C'est pas clair ?
Non.
Le travail par connaissances et compétences est très répandu au collège, et ce depuis belle lurette !
C'est l'élimination des connaissances au profit des compétences vides de sens qui n'est pas répandue, comme pratique, au collège.
Il suffit d'assister à un stage sur le socle pour comprend que non, ce n'est pas répandu ...
- V.MarchaisEmpereur
Rabelais peut-il être soupçonné de chercher à former des esprits dociles ? Il plébiscite pourtant un apprentissage où l'utilitarisme n'a guère sa place. Probablement parce qu'il faisait partie de ceux qui pensent que l'utilité de l'instruction, c'est de former l'être humain. Ce que l'on appelle l'humanisme.
Renier cette vision de l'enseignement, c'est tourner le dos à l'humanisme.
Renier cette vision de l'enseignement, c'est tourner le dos à l'humanisme.
Très cher fils,
[...] bien que feu mon regretté père Grandgousier eût déployé tous ses efforts pour que je progresse en perfection et savoir politique, et que mon labeur et mon étude correspondissent bien à son désir et même l'aient dépassé, l'époque toutefois, comme tu peux bien le comprendre, n'était pas aussi opportune ni commode pour étudier les lettres qu'elle l'est à présent, et il n'existait alors aucun précepteur qui puisse ressembler à ceux que tu as eus. Les temps étaient encore ténébreux, ils sentaient l'infélicité et la calamité des Goths, qui avaient ruiné toute bonne littérature. Mais, grâce à la bonté divine, la lumière et la dignité ont été à mon époque rendues aux lettres, et j'y vois de tels progrès qu'il me serait aujourd'hui difficile d'être reçu dans la première classe des petits écoliers, moi qui, dans mon âge mûr, étais réputé
(non à tort) comme le plus savant du siècle.
[...] Maintenant toutes les disciplines sont restaurées, les langues mises à l'honneur : le grec, sans lequel il est honteux qu'on se dise savant, l'hébreu, le chaldéen, le latin. Des livres imprimés, fort élégants et corrects, sont utilisés partout, qui ont été inventés à mon époque par
inspiration divine, comme inversement l'artillerie l'a été par suggestion du diable. Le monde entier est plein de gens savants, de précepteurs très doctes, de bibliothèques très vastes, au point qu'à l'époque de Platon, de Cicéron ou de Papinien, il n'y avait, à mon avis, autant de commodité d'étude qu'il s'en rencontre aujourd'hui; et il ne faudra plus dorénavant trouver en lieu et compagnie qui ne sera bien poli dans l'atelier de Minerve. Je vois les brigands, les bourreaux, les aventuriers, les palefreniers d'aujourd'hui plus savants que les docteurs et les prêcheurs de mon temps. Que dirai-je ? Les femmes et les filles elles-mêmes ont aspiré à cette gloire, à cette manne céleste du beau savoir. Tant et si bien qu'à mon âge, j'ai été contraintd'apprendre le grec, que je n'avais pas méprisé comme Caton, mais que je n'avais pas eu le loisir d'apprendre en ma jeunesse, et je me délecte volontiers à la lecture des Œuvres morales de Plutarque, des beaux Dialogues de Platon, des Monuments de Pausanias et des Antiquités d'Athénée, attendant l'heure qu'il plaira à Dieu mon créateur de m'appeler et de m'ordonner de
quitter cette terre.
Pour cette raison, mon fils, je te conjure d'employer ta jeunesse à bien profiter en étude et en vertu. Tu es à Paris, tu as ton précepteur Epistémon : l'un, par de vivantes leçons, l'autre par de louables exemples, peuvent bien t'éduquer. J'entends et veux que tu apprennes parfaitement les langues, d'abord le grec, comme le veut Quintilien, puis le latin et l'hébreu pour l'Écriture sainte, le chaldéen et l'arabe pour la même raison; pour le grec, forme ton style en imitant Platon, et Cicéron pour le latin. Qu'il n'y ait aucun fait historique que tu n'aies en mémoire, ce à quoi t'aidera la cosmographie établie par ceux qui ont traité le sujet. Des arts libéraux, la géométrie, l'arithmétique et la musique, je t'ai donné le goût quand tu étais encore petit, à cinq ou six ans : continue et deviens savant dans tous les domaines de l'astronomie, mais laisse-moi de côté l'astrologie divinatrice et l'art de Lulle qui ne sont que tromperies et futilités. Du droit civil, je veux que tu saches par cœur tous les beaux textes, et me les commentes avec sagesse. Quant à la connaissance de la nature, je veux que tu t'y appliques avec soin :
qu'il n'y ait mer, rivière ou source dont tu ne connaisses les poissons; tous les oiseaux de l'air, tous les arbres, arbustes et buissons des forêts, toutes les herbes de la terre, tous les métaux cachés au ventre des abîmes, les pierreries de tout l'Orient et du Midi. Que rien ne te soit inconnu.
Puis relis soigneusement les livres des médecins grecs, arabes et latins, sans mépriser les talmudistes et cabalistes, et, par de fréquentes dissections, acquiers une parfaite connaissance de cet autre monde qu'est l'homme. Et quelques heures par jour, commence à lire l'Écriture sainte, d'abord en grec le Nouveau Testament et les Épîtres des Apôtres, puis en hébreu l'Ancien Testament. En somme, que je voie en toi un abîme de science : car maintenant que tu es un homme et te fais grand, il te faudra sortir de la tranquillité et du repos de l'étude et apprendre la chevalerie et les armes pour défendre ma maison et secourir nos amis dans toutes leurs affaires contre les assauts des malfaisants. Et je veux que rapidement tu mettes tes progrès en application, ce que tu ne pourras mieux faire qu'en soutenant des discussions publiques sur tous les sujets, envers et contre tous, et en fréquentant les gens lettrés, tant à Paris qu'ailleurs.
[...] Respecte tes précepteurs, fuis la compagnie des gens à qui tu ne veux pas ressembler, et ne gaspille pas les grâces que Dieu t'a données. Et quand tu t'apercevras que tu disposes de tout le savoir que tu peux acquérir là-bas, reviens vers moi, afin que je te voie et te donne ma bénédiction avant de mourir. Mon fils, que la paix et la grâce de notre Seigneur soient avec toi.
Amen.
D'Utopie, le dix-sept mars,
ton père, Gargantua.
- User5899Demi-dieu
Excellente question, Guillaume, excellente. Intéressantes et stimulantes, pour qui ? Non parce que moi, je ne demande pas mieux, et d'ailleurs, vous vous en doutez, j'essaie. Avec de grands grands succès. Jusqu'à ce que j'ouvre les yeux et que je voie que je ne suis pas seul dans la classe. Donc, là encore, j'attends vos conseilsGuillaumeCaron a écrit:... donc on fait des bases jusque quand avant de passer à des choses intéressantes et stimulantes ?
- Reine MargotDemi-dieu
GuillaumeCaron a écrit:Reine Margot a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Reine Margot a écrit:le problème de ces fameuses compétences c'est le sens-même de l'école, est-elle là pour former de futurs travailleurs "compétents" (et bien dociles?) ou bien pour former l'esprit (skolé = le loisir en grec)
Ah ! On y vient ... Je crois bien qu'il y a deux conceptions en effet ... mais là vous les caricaturez comme le fait si bien le syndicat majoritaire ... en tout cas pour l'aspect compétences ...
Il ne s'agit pas de former des travailleurs dociles mais bien des citoyens éclairés ... dans ce cas je retourne la chose ... en faisant du magistral, en donnant des recettes, on forme des gens bien dociles ...
En quoi travailler la compétence "repérer, sélectionner, chercher de l'info" irait dans le sens de former des travailleurs dociles ... au contraire ...
Donc deux conceptions, en tout cas pour la scolarité obligatoire
- L'école est fait pour préparer les citoyens, leur donner le bagage nécessaire à la poursuite de leur vie sociale, professionnelle et scolaire.
- L'école est fait pour transmettre des savoirs.
Tout en sachant que la frontière n'est pas si nette...
je ne dis pas que seul le cours magistral est digné d'intérêt, vous caricaturez. on choisit parfois le magistral, parfois des activités selon le besoin. mais la diabolisation du magistral et du par coeur c'est tout aussi dangereux que le magistral à tout prix, on en arrive à des gens qui manquent de certaines connaissances nécessaires à la réflexion - tables de multiplication, dates en histoire, règles de grammaire ou orth-
pour moi le terme de compétence est associé à l'entreprise, dans laquelle les employés s'auto-évaluent avec des grilles, et où on est recruté selon ce type de critères. je préfère le terme de formation de l'esprit, non soumis à d'autres buts.
Les compétences ça ne se résume pas à des grilles ... Et cette caricature compétence = entreprise est un piètre argument pour les rejeter !
ben vas-y, explique ce que c'est alors...on bout d'impatience.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Reine MargotDemi-dieu
V.Marchais a écrit:Rabelais peut-il être soupçonner de chercher à former des esprits
dociles ? Il plébiscite pourtant un apprentissage où l'utilitarisme n'a guère
sa place. Probablement parce qu'il faisait partie de ceux qui pensent que
l'utilité de l'instruction, c'est de former l'être humain. Ce que l'on appelle l'humanisme.
Renier cette vision de l'enseignement, c'est tourner le dos à
l'humanisme.
]
tssss! élitiste! il enseigne même pas par compétence, l'autre!
- V.MarchaisEmpereur
Cripure a écrit:Excellente question, Guillaume, excellente. Intéressantes et stimulantes, pour qui ? Non parce que moi, je ne demande pas mieux, et d'ailleurs, vous vous en doutez, j'essaie. Avec de grands grands succès. Jusqu'à ce que j'ouvre les yeux et que je voie que je ne suis pas seul dans la classe. Donc, là encore, j'attends vos conseilsGuillaumeCaron a écrit:... donc on fait des bases jusque quand avant de passer à des choses intéressantes et stimulantes ?
Excellente question.
Découvrir les lettres, base s'il en est, plonge les enfants dans l'émerveillement le plus complet. Quelle fierté de les reconnaître, les nommer, peu à peu les tracer !
- User5899Demi-dieu
Pourquoi, à vous lire, Guillaume, mais aussi à lire tous ceux qui vous ressemblent, se prend-on au bout de dix messages à se dire que vous vous êtes gouré de métier, et que vous auriez dû encadrer des colos, faire grand-frère, etc. Vous semblez ne connaître que le savoir pratique, jamais le savoir gratuit et émancipateur. Vous êtes des gens de droite pires que les pires UMP, c'est effrayant. A vous lire, on a l'impression d'écouter Laurence Parisot.GuillaumeCaron a écrit:JPhMM a écrit:De plus, rien n'est plus beau en mathématiques que de faire des mathématiques pour le plaisir de faire des mathématiques.
D'ailleurs, contrairement à ce que vous pensez, les élèves ont bien plus de plaisir à faire des mathématiques gratuitement, que sous le prétexte d'une compétence de la vie courante, ou pire, d'une compétence professionnelle.
Oué les miens adorent c'est clair... ils adorent résoudre des séries d'équations ... c'est leur dada ...
- User5899Demi-dieu
Bon, allez, réflexion zéro, dogmatisme, dogmatisme encore. Stop final.GuillaumeCaron a écrit:Chocolat a écrit:GuillaumeCaron a écrit:
J'assume tous ces termes et je les pratique ... sans prétendre avoir inventer quoi que ce soit ;;.
Ce que je veux dire, c'est que le fait d'employer une terminologie à la mode ne se traduit absolument pas par une révolution du point de vue des pratiques.
Cool alors, l'approche par compétence est répandue... c'est une bonne nouvelle !
- V.MarchaisEmpereur
Reine Margot a écrit:V.Marchais a écrit:Rabelais peut-il être soupçonner de chercher à former des esprits
dociles ? Il plébiscite pourtant un apprentissage où l'utilitarisme n'a guère
sa place. Probablement parce qu'il faisait partie de ceux qui pensent que
l'utilité de l'instruction, c'est de former l'être humain. Ce que l'on appelle l'humanisme.
Renier cette vision de l'enseignement, c'est tourner le dos à
l'humanisme.
]
tssss! élitiste! il enseigne même pas par compétence, l'autre!
soupçonné, pardon Alcofibras.
- AuroreEsprit éclairé
GuillaumeCaron a écrit:
Ok alors on s’arrêtera là ... nous avons deux conceptions opposées de notre métier !
Employé ou technicien d'une part, profession intellectuelle de l'autre.
- Invité8Niveau 9
Aurore a écrit:GuillaumeCaron a écrit:
Ok alors on s’arrêtera là ... nous avons deux conceptions opposées de notre métier !
Employé ou technicien d'une part, profession intellectuelle de l'autre.
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