- Luigi_BGrand Maître
L'intégralité du discours de Nicolas Sarkozy sur l'éducation à Montpellier le 28 février 2012.
Un conseil, lisez avec quelques commentaires, c'est plus digeste :
C'est comme un maçon à qui on dirait que plus de mortier ne sert à rien. Et qu'il faut donc en mettre moins. :lol:
C'est pour ça que les résultats du bac augmentent tous les ans, sous la droite comme sous la gauche. Pour combattre le nivellement.
Ce n'est plus le cas ?
Sauf à supposer qu'elles seront moins bien payées...
- Spoiler:
- DISCOURS DE NICOLAS SARKOZY Montpellier – Mardi 28 février 2012
Merci, merci à vous, merci pour votre soutien, merci pour votre amitié, merci pour votre présence.
Mes chers amis,
Toutes les familles de France veulent pour leurs enfants ce qu’il y a de mieux. Toutes les familles de France veulent que leurs enfants soient éduqués, soient instruits. Elles veulent pouvoir leur dire, comme nos parents et nos grands‐parents nous l’ont dit jadis : « Travaillez bien à l’école et vous aurez une vie meilleure. Travaillez bien à l’école et vous serez libres, libres de choisir la vie que vous voulez, libres de devenir ce que vous souhaitez, libres de réaliser vos rêves ». C’est par le travail qu’on devient libre. C’est l’absence de travail qui est une aliénation.
Cette France, elle veut qu’on l’aide, qu’on l’aide à faire de ses enfants des adultes, des adultes armés pour affronter les épreuves de l’existence. Eh bien c’est à cette France qui met tous ses espoirs dans l’école que je suis venu parler. Cette France, mes chers amis, c’est vous, vous tous qui voulez le bonheur de vos enfants et qui voulez que ce bonheur de vos enfants soit, au fond, plus grand que le vôtre.
Je mesure la frustration de cette France devant les défaillances de l’école. Je vois la souffrance à chaque fois que l’école échoue à donner à vos enfants ce dont vous rêvez pour eux. Je vois la souffrance des enfants malheureux dans une école que l’on n’a pas réussi à leur faire aimer. Mais je vois aussi la souffrance des professeurs en manque de reconnaissance pour la tâche difficile qu’ils accomplissent, eux qui ont souvent, les professeurs, le sentiment de faire un autre métier que celui qu’ils avaient choisi et auquel ils s’étaient préparés.
Je veux répondre à cette triple souffrance : celle des parents, celle des élèves, celle des professeurs. À ceux pour lesquels l’école ne serait qu’une affaire de statuts, à ceux qui ne voient l’école qu’à travers le prisme du corporatisme, je veux affirmer cette idée sur laquelle je ne transigerai pas : l’école, c’est l’affaire de tout le monde, pas l’affaire d’une corporation, pas l’affaire d’un statut. Nous avons tous le droit de dire notre conviction sur l’école de la France.
L’école est au cœur de la République. L’école est un bien commun. Le rôle des enseignants est capital. Le rôle de leurs représentants est important. Mais l’école appartient d’abord à toutes les familles de France qui lui confient leurs enfants. Et ces familles ne veulent pas qu’on leur confisque le droit de prendre la parole sur le devenir de l’école de leurs enfants.
On a eu tort, quand on a voulu mettre l’enfant au centre de l’école, en abaissant l’autorité du maître et en abaissant l’autorité du savoir. Mais on aurait tort tout autant de négliger le rôle décisif que la famille joue dans l’éducation et d’oublier que si la mission de l’école est d’apprendre, de transmettre le savoir, son but n’en demeure pas moins l’épanouissement des enfants, l’épanouissement de leurs talents, l’épanouissement de leur intelligence.
Je veux parler aux enseignants, mais je veux d’abord parler à toutes les familles de France qui s’inquiètent pour l’avenir de leurs enfants. Je le dis aux enseignants, je le dis aux syndicats, l’école ne peut pas être une grande cause nationale si l’on ne fait pas partager cette grande cause nationale aux familles, si on tient les familles à l’écart, si on ne les associe pas, si on ne les écoute pas. Je veux écouter les enseignants, je veux écouter les syndicats, mais je veux écouter les familles qui ont leurs mots à dire sur l’école, sur ses missions, sur son avenir et sur son évolution.
Qui peut penser que l’on répond aux attentes des familles, des enfants et des enseignants en proposant de créer soixante mille postes de fonctionnaires supplémentaires ? Comme si tout devait se réduire à une seule affaire de quantité ! Toujours plus sans jamais se demander pourquoi, sans jamais se demander pour qui, sans jamais se demander à quelles conditions.
Qui peut penser que l’école de demain, ce doit être soixante mille postes de fonctionnaires en plus alors que de 1990 à 2007, le nombre d’élèves a diminué de six cent dix mille, tandis que le nombre de professeurs a augmenté de quatre‐vingt‐cinq mille ? Je devais cette vérité aux Français, aux citoyens français. Mes chers amis, si le nombre d’enseignants était le problème, nous devrions avoir la meilleure école du monde.
Qui peut penser que dans l’état – dont il faut bien parler – où se trouvent nos finances publiques, il est possible de créer soixante mille postes de fonctionnaires et en même temps, de revaloriser la carrière des enseignants ? Qui peut croire à cette fable ?
Trop longtemps, l’école a été affaiblie par les illusions dont on l’a bercée. Trop longtemps – je veux le dire ici parce que je le pense –, on a eu peur de parler de l’école – peur des réactions, peur des manifestations, peur de la pensée unique. On ne parlait pas de l’école pour parler aux familles, on parlait de l’école pour éviter des ennuis, des manifestations et des problèmes. On ne parlait pas de la réponse aux problèmes, on essayait tout juste de traiter la surface des problèmes. Trop longtemps, l’école a souffert que la vérité sur son état réel soit dissimulée parce que personne n’avait le courage d’évaluer les résultats de l’école. L’évaluation n’est en remise en cause de personne, elle est juste la reconnaissance du travail que font bien des enseignants dévoués et compétents. Trop longtemps, on a assigné à l’école des missions toujours plus nombreuses et toujours plus contradictoires. Pourquoi ? Parce que l’on n’avait pas le courage de choisir. Et pour choisir, il faut être courageux car choisir, ça veut dire le courage de dire non aux uns pour mieux dire oui aux autres, pas oui à tout le monde.
On a menti parce que tout a changé quand les jeunes Français entrèrent en masse au collège et au lycée jadis réservés à une minorité. Tout a changé quand, autour de l’école, le chômage de masse a remplacé le plein emploi des Trente Glorieuses. Tout a changé quand il a fallu intégrer davantage d’enfants issus d’une culture qui n’était pas une culture dont nous avions l’habitude. Tout a changé quand, pour tous les enfants, Internet a concurrencé le 3/12 professeur dans l’accès au savoir.
Dire que l’école ne doit pas changer, dire que tout peut continuer comme avant avec seulement plus de moyens, c’est se mentir à soi‐même et c’est mentir gravement aux Français, c’est mettre l’école dans une situation où elle ne pourrait que décevoir les espoirs que tant de familles françaises mettent en elle.
J’entends la France qui veut une école qui tire ses enfants vers le haut, une école qui prépare ses enfants à devenir un jour des adultes et non à rester des grands enfants. Je veux une école – et je n’ai pas peur d’employer ces mots –, une école du respect, une école de la politesse, une école où on apprend à vivre avec les autres, une école où on apprend qu’on n’a rien sans rien, une école où l’on apprend que le savoir est un précieux trésor qui vient récompenser l’effort que l’on s’est imposé à soi‐même et qu’en étudiant, c’est pour soi-même que l’on travaille.
À cette France, qui a les valeurs de la République chevillées au corps et à laquelle trop d’abandons ont fait perdre confiance dans les institutions de la République, je veux dire ma conviction que si nous voulons refonder la République, l’école doit désormais être notre priorité.
Pendant les cinq années qui viennent de s’écouler, j’ai donné la priorité à l’université et à la recherche. L’autonomie des universités était attendue depuis trop longtemps pour être encore différée. Le délabrement des campus, la misère de la recherche universitaire, l’éparpillement des structures étaient tels qu’il fallait enrayer à tout prix la spirale du déclin. Pendant les cinq années qui viennent, c’est à l’école de la petite enfance au bac que nous allons donner la priorité.
Durant ces cinq dernières années, beaucoup a été entrepris : l’école primaire recentrée sur les savoirs fondamentaux (lecture, écriture, calcul, enseignement de la morale), l’accompagnement éducatif pour ceux que j’avais appelés les orphelins de 16h afin qu’ils ne soient plus livrés à eux‐mêmes quand la classe se termine tôt. Je pense aussi aux mesures prises pour desserrer le carcan des ghettos scolaires. Je pense aux internats d’excellence dont le déploiement sur une grande échelle constitue une véritable révolution dans notre système scolaire en offrant aux enfants des milieux modestes qui veulent étudier les conditions matérielles et l’accompagnement qu’ils ne trouvent pas chez eux. Il y a tous ceux qui parlent de la pauvreté et il y a ceux – nous – qui mettent en œuvre des moyens pour lutter contre les ravages de la pauvreté.
Je le dis, honte à ceux qui, pour des raisons purement idéologiques, voudraient remettre en cause les internats d’excellence qui sont une avancée de la République. Nul ne peut imaginer les pesanteurs et les résistances qu’il a fallu vaincre pour imposer cette idée, pour empêcher qu’elle soit dénaturée, détournée de son objectif. Quand j’ai prononcé le mot internat, l’immense armée des immobiles, des conservateurs a voulu caricaturer cette chance qui était donnée aux enfants des familles les plus modestes.
Heureusement, comme je l’ai vu cet après‐midi, il y a le bonheur qui éclairait le visage de ces adolescents qui sont venus à ma rencontre, conscients de la chance que la République leur donnait. Et la République, si elle leur donne cette chance – je veux le dire – à tous ces jeunes des internats d’excellence, c’est parce que la République leur fait confiance, parce que la République les respecte et parce que la République les aime, les aime quand ils travaillent, quand ils font des efforts et quand ils méritent la récompense de leurs efforts.
Et ces adolescents que nous avons dans ces internats d’excellence, je suis convaincu qu’ils auront à cœur désormais de ne pas décevoir la confiance de la République, le respect de la République, j’emploie le mot, l’amour de la république pour eux. Et s’ils réussissent, ils seront pour d’autres un modèle, un exemple et ils seront pour leurs parents une immense fierté car c’est une fierté quand on voit ses enfants dépasser, dans la réussite professionnelle, ce que les parents eux‐mêmes ont réalisé à la sueur de leur front.
C’est cela la République. La République, mes chers amis, ce n’est pas l’égalitarisme. La République, ce n’est pas le nivellement. La République, ce n’est pas la facilité. La République, c’est le mérite, c’est l’exigence, c’est la promotion de l’excellence. Voilà pourquoi je les ai appelés internats d’excellence.
J’ai voulu que ces écoliers en difficulté puissent bénéficier de deux heures de soutien par semaine. Ils sont un million trois cent mille chaque semaine à être aidés. Depuis que ce dispositif est en place, l’échec scolaire recule. J’ai voulu que les cent cinquante mille jeunes qui décrochent chaque année, qui ne vont plus à l’école, ne soient plus dans une espèce d’espace vide où plus personne ne s’occupe d’eux. J’ai voulu une solution pour chacun d’entre eux. C’est un progrès mais le chemin à parcourir est encore considérable.
L’école de la République, c’est un droit et c’est un devoir. Et c’est parce que le devoir avait tendance à être oublié pour le plus grand malheur des enfants que j’ai voulu que la responsabilité des parents soit engagée, en cas d’absentéisme scolaire, par la suspension des allocations familiales. Je crois, mes chers amis, dans la valeur de la responsabilité. Je veux le dire en tant que chef de l’État et en tant que candidat à la présidence de la République, on est responsable de ses enfants. La société n’est pas responsable de tout. La société n’est pas coupable de tout. La société ne peut pas être le bouc émissaire de tout. On est responsable aussi. Ce rappel au devoir, cet appel à la responsabilité a été efficace puisque dans presque tous les cas, il a suffi d’un avertissement pour que les élèves reprennent le chemin de l’école.
Mes chers amis, trente trois mille avertissements à des familles dont les enfants n’allaient plus à l’école ont été adressés et il n’y a eu que cent soixante et onze suspensions des allocations familiales puisque tous les autres sont revenus après la lettre qui leur a été envoyée. J’adresse ces chiffres à ceux qui se scandalisaient de cette responsabilisation des parents. Ils avaient tort, une fois de plus tort parce qu’ils mettaient leur posture idéologique avant l’intérêt des enfants de France. L’intérêt des enfants, c’est également que quelques perturbateurs ne gâchent pas la vie de tous les autres, n’empêchent pas tous les autres d’étudier. L’intérêt des enfants, c’est que quelques‐uns ne terrorisent pas le plus grand nombre parce qu’ils n’acceptent aucune des règles de l’école, ni d’ailleurs aucune des règles de la vie en société. L’intérêt de nos enfants, c’est que la violence ne pénètre pas à l’école. Mais il ne faut pas expulser du système scolaire ceux qui n’en respectent pas les règles car l’enfant qui ne reçoit aucune éducation ne pourra pas prendre sa vie en main.
Ces enfants, ces adolescents difficiles, nous les aidons à se construire, à se structurer en ayant créé les établissements de réinsertion scolaire où nous mettons les cas les plus difficiles avec un encadrement renforcé pour donner une chance à ces adolescents de reprendre le bon chemin. Le mot démission ne fait pas partie de mon vocabulaire.
Alors, dois-je le rappeler à ceux qui l’ont oublié que l’école de la République, c’est l’école de l’autorité ? Le mot autorité n’est pas un mot tabou. Sans autorité, il n’y a aucun système collectif qui puisse fonctionner. L’école est le lieu où l’enfant rencontre pour la première fois une autre autorité que celle de ses parents. C’est le lieu où il rencontre l’autorité du savoir et l’autorité de la discipline collective.
La jeunesse se construit dans la contestation de l’autorité. Mais pour qu’elle puisse un jour contester l’autorité, il faut d’abord qu’elle commence par appendre à la respecter.
L’éducation, c’est aussi la transgression. Mais le jour où il n’y a plus de règles parce qu’on n’a pas le courage d’en fixer, il n’y a plus de possibilités de transgresser donc de s’éduquer. Pour que l’élève puisse un jour dépasser le maître, il faut d’abord qu’il ait été capable de recueillir tout le savoir que le maître pouvait lui transmettre. On a eu tort d’abaisser l’autorité du maître, l’autorité du professeur. On a eu tort de laisser penser à l’enfant qu’il avait tous les droits. Ce n’est pas rendre service aux enfants que de laisser penser cela. On a eu tort de faire croire à l’enfant qu’il était, en quelque sorte, l’égal du professeur. Jadis, on ne tenait pas assez compte des besoins de l’enfant, de ses rythmes, de ses centres d’intérêt. Eh bien je pense qu’on est passé d’un extrême à l’autre. La parole du maître et celle de l’enfant ne se valent pas. Le savoir du maître et celui de l’enfant ne se valent pas. Tout ne se vaut pas. Il y a une hiérarchie – une hiérarchie des valeurs, une hiérarchie des savoirs. C’est cela l’école de la République.
Et qu’il me soit permis de dire que la question est devenue encore plus cruciale avec Internet où toutes les informations et toutes les opinions se valent. L’enfant, qui a l’impression de pouvoir accéder directement à toute la connaissance du monde, ne voit plus spontanément pourquoi il devrait prendre la peine d’apprendre. La détention d’un savoir cesse d’être une source d’autorité si, n’importe comment, on peut accéder directement à ce savoir. C’est précisément parce que le danger de la confusion devient le plus grand que la restauration de l’autorité du maître devient la plus nécessaire. C’est justement pour ça que l’école de la République doit apprendre à distinguer le vrai du faux, ce qui est crédible de ce qui ne l’est pas.
Dans une société où l’information est partout et sans filtre, l’école a une mission plus importante encore, celle de structurer les intelligences et de permettre aux enfants de se forger le jugement. Nous avons besoin plus que jamais qu’à l’autorité des parents s’ajoute l’autorité intellectuelle et l’autorité morale du professeur. Nous avons besoin que celui‐ci soit protégé. J’ai voulu que, dans nos lois, la violence dont les professeurs pouvaient être victimes de la part de certains élèves ou de certains parents soit durement sanctionnée. Considérés désormais comme des détenteurs de l’autorité publique, les enseignants jouissent de la même protection que les policiers, que les gendarmes ou que les juges.
L’autorité du professeur n’est pas non plus détachable de sa situation matérielle. Pour qu’il soit un modèle, il faut que son statut social, signe de la reconnaissance que la société lui accorde, ne se dégrade pas sans cesse. Posons‐nous la question : combien de nos enfants veulent‐ils, aujourd'hui, devenir professeurs ? De la réponse à cette question dépend, en vérité, l’avenir de l’école et l’image que nous nous en faisons.
Nos enseignants sont mal payés parce qu’ils sont trop nombreux. Trop d’embauches ont paupérisé les professeurs. En faisant le choix de la quantité, on n’a pas dit aux enseignants qu’on abandonnait le choix de la qualité. J’ai voulu que la moitié des économies qui sont réalisées grâce au non‐remplacement d’un départ à la retraite sur deux soit utilisée pour revaloriser les salaires des enseignants. Les salaires de début de carrière ont ainsi augmenté de 18 % par rapport à 2007. Les heures supplémentaires, que la gauche voudrait supprimer, ont profité en priorité aux enseignants. À plus d’enseignants moins bien payés – c’est mon choix que je propose –, je fais le choix de moins d’enseignants mieux rémunérés. Ce choix doit être clair, il doit être posé car l’école de la République, c’est une école qui doit accueillir les enfants de tous les milieux, c’est une école qui doit mélanger, qui doit brasser, qui apprend à aller à la découverte de l’autre, notamment celui qui est différent. C’est une école, l’école de la République, qui met côte à côte sur le même banc le fils de l’avocat, de l’ingénieur, du banquier et le fils de l’ouvrier, de la femme de ménage, de l’immigré. C’est une école qui, pour réunir l’enfant du riche et l’enfant du pauvre, doit être une école de l’excellence et de l’exigence pour que l’enfant d’une famille pauvre ait les mêmes chances que l’enfant d’une famille riche.
L’excellence et l’exigence car les premiers qui seraient pénalisés par l’abandon de l’excellence et de l’exigence, ce sont ceux qui n’ont pas la chance d’avoir des parents qui, spontanément, les tireront vers l’excellence et vers l’exigence. Et si on ne fait pas ce choix, si on fait le choix de l’école du nivellement, alors, fatalement, je vous le dis, mes chers amis, il y aura une école pour les riches et il y aura une école pour les pauvres. Et ça c’est le contraire de l’école de la République.
L’école de la République, elle doit accueillir l’enfant handicapé parmi les autres enfants. Je l’ai voulu parce que c’est un merveilleux apprentissage de la différence, c’est une vraie leçon d’humanité où le cœur parle alors contre les préjugés, parce que les préjugés, c’est le contraire du cœur. Et les enfants ayant un handicap dans l’école de la République, c’est un atout pour nos enfants qui ne sont pas porteurs d’un handicap. Voilà l’apprentissage de la différence.
L’école de la République, c’est une école laïque, une école où l’on respecte toutes les croyances en n’en manifestant aucune de croyance, c’est une école où l’on tient à l’abri de tous les conflits religieux parce que dans cette école de la République, on doit y faire preuve de réserve et de retenue. Le caractère laïc de l’école, c’est un bien précieux que nous ne pourrons en aucun cas accepter la remise en cause, ni par le voile partiel ni par le voile intégral.
L’école de la République, c’est un creuset où se forgent la morale, les repères, l’imaginaire partagés grâce auxquels nous pouvons nous parler et nous comprendre. Sans imaginaire partagé, nous ne pouvons plus nous parler et nous comprendre. Et grâce à cet imaginaire partagé, nous formons une nation.
L’école de la République, son plus grand échec serait son incapacité à forger cet imaginaire commun, ce qui ferait demeurer chacun étranger à l’autre. Nous sommes une nation et une République. Alors, l’école de la République, il faut que nous la reconstruisions pour que, demain, les pères et les mères qui confient leurs enfants le fassent avec confiance, que les enfants soient heureux d’aller à l’école et qu’enfin, on puisse parler des enseignants comme étant épanouis à l’idée de transmettre toute la richesse de leur savoir.
La priorité, c’est le collège et le lycée. Avec le collège unique, la sélection par l’échec et l’orientation par défaut sont devenues la règle. L’idée du collège unique était louable. Il s’agissait d’en finir avec les filières qui conduisaient à la relégation. Le collège unique, ce fut l’affirmation que tout le monde avait un droit égal au savoir et à la culture. Mais en choisissant, mes chers amis, le même modèle, le même parcours pour tout le monde, en optant pour l’uniformité, en voulant mettre tout le monde dans le même moule, le collège unique a fait exploser les inégalités au lieu de les réduire. Cette vérité, je la martèlerai parce qu’elle est la vérité. Il faut donc repenser complètement le collège.
Je souhaite d’abord que l’on enseigne à tous, avec la même exigence des matières qui relèvent de la culture générale et qui font appel à l’intelligence abstraite et celles qui relèvent de la culture technique et qui sollicitent une intelligence davantage tournée vers ce qui est concret.
Au collège encore, le passage de l’enseignant unique de l’école primaire à la multiplicité des professeurs, d’une année sur l’autre, contribue à déstabiliser de nombreux élèves et constitue pour beaucoup un obstacle à la maîtrise d’un savoir éparpillé entre les disciplines. Il faut réfléchir à ce qu’en 6ème et en 5ème, on puisse réduire le nombre d’enseignants, en regroupant l’enseignement des disciplines littéraires d’une part et d’autre part celui des sciences, en formant des professeurs polyvalents. La polyvalence.
A l’entrée de la 4ème, le socle des savoirs fondamentaux étant consolidé, s’ouvrirait alors pour chaque élève l’heure d’un premier choix non plus subi mais voulu par chacun. A partir de ce choix commencerait la diversification des parcours de formation. Je souhaite d’ailleurs la généralisation des études dirigées, du cours préparatoire à la Terminale. L’école n’est pas simplement le lieu de la classe, il doit être aussi le temps du soutien pour ceux qui ont du travail à rattraper. Le collège doit rester unique dans son ambition, mais diversifié dans ses moyens. Si nous voulons réussir à tenir la promesse de l’école républicaine, il nous faut passer de l’école pour tous à l’école pour chacun.
La pédagogie ne doit pas l’emporter sur les savoirs. Ce fut la grande erreur du pédagogisme dont les IUFM ont trop souvent été l’instrument. Je reste convaincu que la classe doit demeurer le modèle de référence de l’organisation scolaire, à cause de l’expérience humaine irremplaçable qu’elle constitue. Mais là encore la rigidité absolue ne doit pas être de mise. On ne peut pas condamner l’élève qui ne suit pas dans une matière à souffrir d’un décalage croissant avec le reste de la classe. Et on ne peut pas condamner la classe à être retardée par un seul ou par quelques‐uns.
Je ne suis pas favorable à la suppression du redoublement car la suppression du redoublement serait un signal de complaisance coupable, donné aux enfants et aux parents. Je ne suis pas favorable à la suppression des notes encore réclamées par certains qui n’est rien d’autre qu’une forme de démagogie. Je suis favorable à la généralisation des groupes de niveau par matière à l’école primaire, comme au collège et au lycée.
Le but n’est pas que chacun avance au même pas ni avec les mêmes méthodes, le but c’est que tous parviennent au même niveau. Pour cela il faut une grande présence des adultes dans les établissements. Et mes chers amis, là est la grande question. L’enfant a besoin de parler. L’enfant a besoin de se confier. L’enfant a besoin d’une épaule sur laquelle s’appuyer. L’enfant a besoin d’une relation de confiance qui ne peut se construire que dans la proximité. Comment espérer que livré à lui‐même, l’enfant en difficulté trouve sa voie si personne à la sortie de la classe ne lui tend la main ? Pensez à l’enfant qui se noie dans la classe, que fait‐il cet enfant s’il n’a pas un adulte disponible dans l’établissement pour l’aider ? Tous les enfants sont différents et la classe ne peut pas apporter une réponse adaptée à chacun. Or aujourd’hui les enseignants ne sont pas assez présents dans les collèges et les lycées en dehors des heures de classe. Il faut mettre des adultes dans les établissements pour écouter les enfants, pour soutenir les enfants, pour les accompagner ‐ oserai‐je le mot ‐ pour les guider.
Comment faire alors, quand il n’y a pas d’argent pour embaucher ? Comment faire quand, pour réduire nos déficits, il faut diminuer les effectifs en continuant d’appliquer la règle du 1 sur 2 aux collèges et aux lycées ? Eh bien mes chers amis, il n’y a qu’une seule solution : faire travailler les enseignants plus longtemps en les payant davantage. Il n’y a pas d’autres solutions. Je propose que désormais tout enseignant qui voudra travailler davantage, puisse le faire avec 26 h de présence dans l’établissement au lieu de 18h de cours aujourd’hui ; Avec en contrepartie une augmentation de son traitement de 25 %, soit près de 500 euros par mois.
Ainsi mes chers amis, nous aurons résolu deux problèmes : le premier problème résolu sera celui de l’augmentation de la présence des adultes, et je peux dire à toutes les familles de France, qu’avec cette proposition il y aura dans tous les établissements scolaires des adultes disponibles, en dehors de la classe, pour aider les enfants qui en ont besoin, ceux qui ont du mal à suivre. Ceux qui ont des problèmes familiaux. Ceux qui ont des problèmes sociaux. Ceux qui n’y arrivent pas seuls. Et nous aurons résolu un deuxième problème, nous aurons mis fin à la paupérisation des enseignants de France, en valorisant leur statut, en augmentant leurs rémunérations. Et que l’on ne vienne pas me parler d’un risque de blocage puisque j’affirme ma confiance dans les enseignants. Puisque ce sont eux qui choisiront sur la base du strict volontariat.
Qui osera dire à des enseignants qui veulent enseigner davantage qu’ils n’ont pas le droit de le faire ! Qui osera reprocher à un candidat à la présidence de la République de vouloir améliorer le traitement des enseignants de l’école de la République française ! Et qui osera dire qu’il n’y a pas besoin de davantage d’adultes aux côtés de nos enfants. Vous voyez mes chers amis, le choix est simple. D’un côté on parle statut ; on parle augmentation du nombre de fonctionnaires. De l’autre, on parle des familles, on parle des enfants, on parle de l’éducation. On parle de l’amélioration de la condition… c’est toute la différence. J’assume le choix.
Payer davantage ceux qui travaillent plus, ceux qui se donnent plus de mal. J’affirme et j’assume le choix. Récompenser le talent, récompenser le mérite, valoriser la réussite, se sont les principes auxquels je crois, ce sont les principes que la République a toujours mis à l’honneur. C’est le contraire de cette folie égalisatrice, de cette folie du nivellement qui nourrit cette folie fiscale qui s’en prend au travail, au talent, à la réussite et à l’esprit d’entreprise. De cela nous n’en voulons pas en France. La folie fiscale qui décourage le travail, qui décourage l’initiative, elle isole la France du reste du monde, c’est la France qui détruit ses forces vives, la folie fiscale c’est la France faible. Nous voulons la France forte. Voilà la différence entre nous.
La récompense du travail, la récompense du talent, la récompense du mérite, c’est la France qui valorise ses forces vives, c’est la France qui se renforce. Alors mes chers amis, chacun doit imaginer quel changement ce serait d’avoir dans le collège, des professeurs plus présents. Je souhaite par ailleurs qu’ils disposent d’un bureau pour recevoir leurs élèves, parce que tout ne se fait pas dans la classe ou dans la cour de récréation. Il y a des choses intimes qui doivent se dire. Ce sera pour le collège une véritable révolution dans les comportements, dans les mentalités et un bouleversement dans les rapports non seulement entre l’élève et l’enseignant mais aussi entre l’élève et l’école.
Je propose une autre révolution pour que l’école accomplisse la mutation qui lui permettra de relever les défis auxquels aujourd’hui elle n’est pas en mesure de répondre. Cette mutation c’est celle de l’autonomie. Je souhaite donner à chaque établissement la possibilité de constituer de véritables équipes pédagogiques en lui donnant la liberté de recruter directement les professeurs avec une plus grande souplesse dans des régimes indemnitaires, différenciés, pour valoriser les enseignants qui veulent se consacrer à l’activité d’enseigner dans les établissements les plus difficiles. Ceux‐là aujourd’hui sont pénalisés. Nous, nous voulons les valoriser. L’autonomie c’est faire confiance aux enseignants. Faire confiance à leur expérience, à leur vécu, à leur savoir. Tout ne doit pas venir d’en haut, des circulaires ministérielles et des instructions des recteurs. L’autonomie c’est la confiance faite aux enseignants.
Ceux qui parlent des enseignants et qui ne leur font pas confiance, c’est ceux qui ne parient que sur les statuts et sur le corporatisme. Nous, nous parions sur l’autonomie, sur leur expérience, sur leur savoir‐faire. Est‐ce que vous croyez vraiment qu’une enseignante qui a 25 ans d’expérience a besoin de la dernière circulaire, du dernier recteur, pour savoir comment on apprend à lire, à écrire et à compter à ces enfants. Et si tout d’un coup, la République faisait confiance à ses enseignants !
Enfin, la révolution de l’école ne s’accomplira pas sans les parents. Je souhaite ouvrir l’école aux parents. Donner à ceux qui en ont besoin les moyens d’assumer leurs responsabilités parentales et de se familiariser avec une école parfois étrangère à leur histoire et à leur culture d’origine.
Je propose que chaque année les parents aient l’obligation d’inscrire eux‐mêmes leurs enfants directement auprès du maître d’école ou, au collège, du professeur principal, de sorte que l’année scolaire commence par une rencontre entre les parents et le professeur. Et qu’il n’y ait plus une classe de France, où un professeur ignore la connaissance des parents des élèves auxquels il enseigne.
Je pense qu’ensuite il faudra aller plus loin car il est du devoir des parents de suivre la scolarité de leurs enfants. L’école, je l’affirme, ne peut pas être le seul éducateur. L’école ne peut pas remplacer la famille. Il faut donc que la famille assume ses responsabilités éducatives. C’est un problème de société majeur à propos duquel on ne peut plus faire l’économie d’un débat. Je veux insister parce que c’est la clé de tout. La responsabilisation des familles en matière d’absentéisme était un premier pas. L’étape suivante, c’est le renforcement du lien entre la famille et le professeur.
Bien entendu, c’est avec les enseignants d’abord que nous reconstruirons l’école. Mais dans la société qui est la nôtre, on ne tient plus une classe comme on la tenait hier. On ne peut plus laisser des jeunes enseignants livrés à eux‐mêmes devant des classes de plus en plus difficiles. Dans la société qui est la nôtre, l’apprentissage des savoirs fondamentaux exige des compétences qui n’étaient pas aussi nécessaires dans le passé. L’expérience m’a convaincu que la réforme de la formation des enseignants par les universités appelait un pré‐recrutement et un développement de l’alternance. Mes chers amis, le but premier de l’école c’est le plus haut niveau de culture, de savoir et de conscience pour chacun.
L’école forme des hommes et des citoyens. L’école apprend à reconnaître le vrai, le beau, le juste. L’École apprend à se connaître soi‐même, l’école apprend à trouver sa voie. Le but second de l’école, c’est de donner à chacun les moyens de se réaliser, d’apprendre un métier, de se faire une place dans la société et dans l’économie. La formation scolaire, ce n’est pas la formation professionnelle. Mais elle la précède et elle y prépare. Il ne faut pas opposer les deux.
Le rôle de l’école c’est de donner le goût de la connaissance, le goût de la poésie, le goût du roman. Je suis convaincu qu’à l’ère d’internet, Victor Hugo, Flaubert, Maupassant, Proust, ce n’est pas dépassé.
Je suis convaincu que nous ne pouvons pas faire un plus beau cadeau à nos enfants qui passent tant de temps devant leur écran, que de leur faire aimer les livres, que de leur faire aimer les plus beaux textes de notre littérature, que de leur faire découvrir les plus grands chefs-d’œuvre de l’art, de la musique, du théâtre et du cinéma. Ce n’est pas dépassé de dire cela. Justement, quand on ne dit pas cela on n’est pas à la hauteur de ses responsabilités. Je suis convaincu que c’est plus que jamais le rôle de l’école de faire découvrir, de faire aimer ce qui demeure éternellement grand et éternellement beau. C’est le rôle de l’école d’éduquer le goût, de former le jugement. D’apprendre que le bonheur n’est qu’au bout de l’effort. Qu’il n’y a pas de bonheur qui tienne s’il n’y a pas un effort préalable à ce bonheur.
Je préfère une école qui structure la pensée, qui élève l’esprit, à une école où on considèrerait qu’il suffit d’offrir une tablette numérique avec l’argent du contribuable, et on n’aurait pas pris le soin… comprenez‐moi bien, c’est formidable d’offrir la tablette numérique, mais alors à l’intérieur il faut y mettre des beaux textes et ne pas considérer qu’on a fait son travail parce qu’on a offert une tablette numérique. Non. On a fait son travail quand on a appris les grands textes, quand on a appris aux enfants à ouvrir un livre, à écouter une musique, à voir un bon film. L’école de la République ce n’est pas l’école de la facilité. Enfin, et je voudrais terminer par‐là, parce que j’y ai beaucoup réfléchi, j’ai acquis la conviction que le baccalauréat est une grande institution républicaine. Le supprimer serait une erreur. Et pour qu’il demeure, il faut simplement que l’on s’accorde sur la signification que nous devons lui donner. Je le dis comme je le pense : abaisser sans cesse le niveau du bac, c’est le condamner et c’est ouvrir la voie à la sélection à l’entrée de l’université. En dévalorisant le baccalauréat, on n’a rendu service à personne.
Le baccalauréat doit être la mesure de la capacité à suivre un enseignement supérieur. Et le baccalauréat, pour garder une valeur, doit refléter une exigence, une exigence plus élevée. Moins d’options, moins d’épreuves facultatives, des notes sans doute éliminatoires dans les disciplines fondamentales, plus de place accordée au contrôle continu, un tronc commun encore plus important pourraient constituer les axes d’une réforme utile. Le temps est venu d’en débattre.
Mes chers amis, nous ne ressusciterons pas l’école de Jules Ferry et des Hussards noirs de la République. Mais c’est avec la même exigence, avec les mêmes buts, c’est au nom des mêmes valeurs que nous voulons changer l’école, que nous voulons redonner confiance dans l’école.
L’autorité, la responsabilité, l’autonomie, l’expérimentation, l’individualisation, l’exigence intellectuelle et morale, le respect du travail, voilà sur quelles bases je vous propose de reconstruire l’école de la République.
La République, la civilisation, voilà pourquoi, voilà au nom de quoi, je veux faire dans les cinq ans qui viennent, de l’école une priorité.
La tâche est immense, les difficultés seront grandes parce que le mal est profond. Mais c’est sans doute la tâche la plus exaltante, la tâche la plus belle parce que c’est le plus beau cadeau que nous puissions faire à nos enfants.
Françaises, Français, j’ai besoin de vous. Aidez‐moi, aidez‐moi, aidez‐moi à rendre la France plus forte. Aidez‐moi à donner un avenir à nos enfants. Aidez‐moi à faire triompher les valeurs qui ont fait la grandeur de la France. Aidez‐moi à faire gagner la vérité contre le mensonge. L’excellence contre la facilité.
Vive la République !
Et vive la France !
Un conseil, lisez avec quelques commentaires, c'est plus digeste :
Vous ne trouvez pas choquant, cette manière d'être candidat à la présidence de la république en s'adressant à ses amis ?Mes chers amis,
Donc on va bientôt être beaucoup plus libres, si j'ai bien suivi.C’est par le travail qu’on devient libre. C’est l’absence de travail qui est une aliénation.
Et grâce aux propositions de l'UMP, ça ne risque pas de s'arranger...Mais je vois aussi la souffrance des professeurs en manque de reconnaissance pour la tâche difficile qu’ils accomplissent, eux qui ont souvent, les professeurs, le sentiment de faire un autre métier que celui qu’ils avaient choisi et auquel ils s’étaient préparés.
C'est effectivement une belle façon de restaurer l'autorité du maître...je veux affirmer cette idée sur laquelle je ne transigerai pas : l’école, c’est l’affaire de tout le monde, pas l’affaire d’une corporation, pas l’affaire d’un statut. Nous avons tous le droit de dire notre conviction sur l’école de la France. Mais l’école appartient d’abord à toutes les familles de France qui lui confient leurs enfants. Et ces familles ne veulent pas qu’on leur confisque le droit de prendre la parole sur le devenir de l’école de leurs enfants.
Maintenant c'est la famille au centre de l'école, si j'ai bien compris.On a eu tort, quand on a voulu mettre l’enfant au centre de l’école, en abaissant l’autorité du maître et en abaissant l’autorité du savoir.
Le grand tour de passe-passe ! Au nom de la qualité sur la quantité (qui peut s'opposer à cette idée ?), on réduit systématiquement la quantité.Qui peut penser que l’on répond aux attentes des familles, des enfants et des enseignants en proposant de créer soixante mille postes de fonctionnaires supplémentaires ? Comme si tout devait se réduire à une seule affaire de quantité ! Toujours plus sans jamais se demander pourquoi, sans jamais se demander pour qui, sans jamais se demander à quelles conditions.
C'est comme un maçon à qui on dirait que plus de mortier ne sert à rien. Et qu'il faut donc en mettre moins. :lol:
Je vois que le candidat a rectifié sa grande bourde de la veille.... Il faudrait peut-être vérifier ces chiffres aussi.Qui peut penser que l’école de demain, ce doit être soixante mille postes de fonctionnaires en plus alors que de 1990 à 2007, le nombre d’élèves a diminué de six cent dix mille, tandis que le nombre de professeurs a augmenté de quatre‐vingt‐cinq mille ?
Avec le plus faible taux d’encadrement scolaire de l’OCDE ?Je devais cette vérité aux Français, aux citoyens français. Mes chers amis, si le nombre d’enseignants était le problème, nous devrions avoir la meilleure école du monde.
J’attends avec impatience qu’on évalue l'accompagnement personnalisé…Trop longtemps, l’école a souffert que la vérité sur son état réel soit dissimulée parce que personne n’avait le courage d’évaluer les résultats de l’école.
Et faire semblant de confondre « autant de moyens » avec « plus de moyens », c’est mentir à qui ?Dire que l’école ne doit pas changer, dire que tout peut continuer comme avant avec seulement plus de moyens, c’est se mentir à soi‐même et c’est mentir gravement aux Français
C’est pour ça qu’on a inventé les Travaux personnels encadrés et l’accompagnement personnalisé au lycée…J’entends la France qui veut une école qui tire ses enfants vers le haut, une école qui prépare ses enfants à devenir un jour des adultes et non à rester des grands enfants.
Après cinq ans, il n’est jamais trop tard.si nous voulons refonder la République, l’école doit désormais être notre priorité.
En supprimant les RASED par exemple.Il y a tous ceux qui parlent de la pauvreté et il y a ceux – nous – qui mettent en œuvre des moyens pour lutter contre les ravages de la pauvreté.
On se croirait dans un tableau de commande de l'ère soviétique.Heureusement, comme je l’ai vu cet après‐midi, il y a le bonheur qui éclairait le visage de ces adolescents qui sont venus à ma rencontre, conscients de la chance que la République leur donnait.
La République, mes chers amis, ce n’est pas l’égalitarisme. La République, ce n’est pas le nivellement.
C'est pour ça que les résultats du bac augmentent tous les ans, sous la droite comme sous la gauche. Pour combattre le nivellement.
Et c'est la présidence de l'EPAD par exemple.La République, ce n’est pas la facilité. La République, c’est le mérite, c’est l’exigence, c’est la promotion de l’excellence.
L'absentéisme est vaincu ! Comme les SDF et les paradis fiscaux qui n'existent plus !Ce rappel au devoir, cet appel à la responsabilité a été efficace puisque dans presque tous les cas, il a suffi d’un avertissement pour que les élèves reprennent le chemin de l’école.
Pour le coup, c'est dommage.Le mot démission ne fait pas partie de mon vocabulaire.
C'est beau comme de l'antique, mais malheureusement en pleine contradiction avec les actes : il n'y a qu'à lire [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].Alors, dois-je le rappeler à ceux qui l’ont oublié que l’école de la République, c’est l’école de l’autorité ? Le mot autorité n’est pas un mot tabou. Sans autorité, il n’y a aucun système collectif qui puisse fonctionner. L’école est le lieu où l’enfant rencontre pour la première fois une autre autorité que celle de ses parents. C’est le lieu où il rencontre l’autorité du savoir et l’autorité de la discipline collective.
La jeunesse se construit dans la contestation de l’autorité. Mais pour qu’elle puisse un jour contester l’autorité, il faut d’abord qu’elle commence par appendre à la respecter.
Si on suit ce raisonnement, les maîtres sont ainsi promis à devenir les citoyens les plus ignorants...Pour que l’élève puisse un jour dépasser le maître...
Là, c'est une belle tentative de récupération de tous les déçus de la gauche. Enfin du PS depuis trente ans.On a eu tort d’abaisser l’autorité du maître, l’autorité du professeur. On a eu tort de laisser penser à l’enfant qu’il avait tous les droits. Ce n’est pas rendre service aux enfants que de laisser penser cela. On a eu tort de faire croire à l’enfant qu’il était, en quelque sorte, l’égal du professeur. Jadis, on ne tenait pas assez compte des besoins de l’enfant, de ses rythmes, de ses centres d’intérêt. Eh bien je pense qu’on est passé d’un extrême à l’autre. La parole du maître et celle de l’enfant ne se valent pas. Le savoir du maître et celui de l’enfant ne se valent pas. Tout ne se vaut pas. Il y a une hiérarchie – une hiérarchie des valeurs, une hiérarchie des savoirs. C’est cela l’école de la République.
Pour le coup, j'aurais pu signer ces phrases... sauf si elles doivent déboucher sur encore plus de TICE à l'école.Et qu’il me soit permis de dire que la question est devenue encore plus cruciale avec Internet où toutes les informations et toutes les opinions se valent. L’enfant, qui a l’impression de pouvoir accéder directement à toute la connaissance du monde, ne voit plus spontanément pourquoi il devrait prendre la peine d’apprendre. La détention d’un savoir cesse d’être une source d’autorité si, n’importe comment, on peut accéder directement à ce savoir. C’est précisément parce que le danger de la confusion devient le plus grand que la restauration de l’autorité du maître devient la plus nécessaire.
La loi, dans ce cas précis et comme souvent d'ailleurs, constitue davantage un aveu de faiblesse qu'une restauration de l'autorité des professeurs...Nous avons besoin plus que jamais qu’à l’autorité des parents s’ajoute l’autorité intellectuelle et l’autorité morale du professeur. Nous avons besoin que celui‐ci soit protégé. J’ai voulu que, dans nos lois, la violence dont les professeurs pouvaient être victimes de la part de certains élèves ou de certains parents soit durement sanctionnée. Considérés désormais comme des détenteurs de l’autorité publique, les enseignants jouissent de la même protection que les policiers, que les gendarmes ou que les juges.
C'est bien d'y penser maintenant parce qu'en cinq ans mon statut social, si on l'indexe sur ma situation matérielle et sur mon pouvoir d'achat, n'a cessé de baisser.L’autorité du professeur n’est pas non plus détachable de sa situation matérielle. Pour qu’il soit un modèle, il faut que son statut social, signe de la reconnaissance que la société lui accorde, ne se dégrade pas sans cesse. Posons‐nous la question : combien de nos enfants veulent‐ils, aujourd'hui, devenir professeurs ?
C'est donc de notre faute !Nos enseignants sont mal payés parce qu’ils sont trop nombreux.
En bonne logique on peut aussi concilier quantité et qualité, non ? Ça s'appelle l'exigence.En faisant le choix de la quantité, on n’a pas dit aux enseignants qu’on abandonnait le choix de la qualité.
Il fallait l'oser, cette phrase. Comprendre par "les salaires des enseignants" seulement 10% d'entre eux et en 2011-2012, jeunes enseignants qui par ailleurs débutent à temps plein pendant leur année de stage. Une belle revalorisation pour ces 10%. Et surtout pour les 90% qui voient aujourd'hui l'augmentation du point d'indice gelée, donc.J’ai voulu que la moitié des économies qui sont réalisées grâce au non‐remplacement d’un départ à la retraite sur deux soit utilisée pour revaloriser les salaires des enseignants.
Encore cet aberration de raisonnement volontaire. On n'est pas "mieux rémunéré", quand on travaille plus : on est plus rémunéré, ce qui est très différent. On est payé à la hauteur d'un travail supplémentaire, ce qui est bien le minimum légal.[/b] :colere:Les heures supplémentaires, que la gauche voudrait supprimer, ont profité en priorité aux enseignants. À plus d’enseignants moins bien payés – c’est mon choix que je propose –, je fais le choix de moins d’enseignants mieux rémunérés.
En supprimant la carte scolaire, on y va à grand pas.Ce choix doit être clair, il doit être posé car l’école de la République, c’est une école qui doit accueillir les enfants de tous les milieux, c’est une école qui doit mélanger, qui doit brasser, qui apprend à aller à la découverte de l’autre, notamment celui qui est différent. C’est une école, l’école de la République, qui met côte à côte sur le même banc le fils de l’avocat, de l’ingénieur, du banquier et le fils de l’ouvrier, de la femme de ménage, de l’immigré. C’est une école qui, pour réunir l’enfant du riche et l’enfant du pauvre, doit être une école de l’excellence et de l’exigence pour que l’enfant d’une famille pauvre ait les mêmes chances que l’enfant d’une famille riche.
C'est sûr qu'il vaut mieux compter sur le personnel éducatif que sur le personnel politique.L’école de la République, c’est un creuset où se forgent la morale, les repères
La priorité, c’est le collège et le lycée. Avec le collège unique, la sélection par l’échec et l’orientation par défaut sont devenues la règle. L’idée du collège unique était louable. Il s’agissait d’en finir avec les filières qui conduisaient à la relégation. Le collège unique, ce fut l’affirmation que tout le monde avait un droit égal au savoir et à la culture.
Ce n'est plus le cas ?
Ça tombe bien, les professeurs vont bientôt être moins nombreux. Mais au fait je croyais qu'il fallait former des adultes, et non des "grands enfants" (voir plus haut) ? On n'est pas un peu en train de transformer le collège en école primaire ?Au collège encore, le passage de l’enseignant unique de l’école primaire à la multiplicité des professeurs, d’une année sur l’autre, contribue à déstabiliser de nombreux élèves et constitue pour beaucoup un obstacle à la maîtrise d’un savoir éparpillé entre les disciplines.
Car n'oublions pas : il faut privilégier la "qualité" à l'école. Et un professeur polyvalent est forcément plus intelligent et plus compétent qu'un professeur monovalent. Le cumul des mandats en politique doit donner l'exemple : inventons le cumul des matières !Il faut réfléchir à ce qu’en 6ème et en 5ème, on puisse réduire le nombre d’enseignants, en regroupant l’enseignement des disciplines littéraires d’une part et d’autre part celui des sciences, en formant des professeurs polyvalents.
Pour ceux qui cherchent à quoi correspondent les 8h de présence supplémentaires dans l'établissement.Je souhaite d’ailleurs la généralisation des études dirigées, du cours préparatoire à la Terminale. L’école n’est pas simplement le lieu de la classe, il doit être aussi le temps du soutien pour ceux qui ont du travail à rattraper.
L'individualisation, c'est pas le dada du pédagogisme ? Ne pas lire la suite du coup :Si nous voulons réussir à tenir la promesse de l’école républicaine, il nous faut passer de l’école pour tous à l’école pour chacun.
Bah alors, il faudrait savoir. C'est plus "l'école pour chacun" ?La pédagogie ne doit pas l’emporter sur les savoirs. Ce fut la grande erreur du pédagogisme dont les IUFM ont trop souvent été l’instrument. Je reste convaincu que la classe doit demeurer le modèle de référence de l’organisation scolaire, à cause de l’expérience humaine irremplaçable qu’elle constitue.
Gros appel du pied aux ennemis du pédagogisme... Ce qui est très amusant, c'est qu'il y a encore cinq jours le Ministre de l’Éducation nationale disait ceci : "le système qui a consisté à faire du redoublement la solution par rapport aux difficultés scolaires n'a pas porté ses fruits."Je ne suis pas favorable à la suppression du redoublement car la suppression du redoublement serait un signal de complaisance coupable, donné aux enfants et aux parents. Je ne suis pas favorable à la suppression des notes encore réclamées par certains qui n’est rien d’autre qu’une forme de démagogie.
C'est prouvé par de nombreuses études scientifiques. On devrait d'ailleurs faire cours dans les stades de foot où la présence adulte est accrue.Le but c’est que tous parviennent au même niveau. Pour cela il faut une grande présence des adultes dans les établissements.
Il y a d'ailleurs un décret en préparation à propos de la mobilisation citoyenne des épaules d'enseignants.Et mes chers amis, là est la grande question. L’enfant a besoin de parler. L’enfant a besoin de se confier. L’enfant a besoin d’une épaule sur laquelle s’appuyer.
En Finlande, puisqu'on cite toujours ce modèle éducatif merveilleux, il peut y avoir un deuxième enseignant dans la classe pour aider les élèves en difficulté. Les professeurs y font moins d'heures et sont bien mieux payés qu'en France. Ah mais j'oubliais : l'exemple de la Finlande ne vaut que quand il sert à réduire les dépenses, comme supprimer le redoublement par exemple.L’enfant a besoin d’une relation de confiance qui ne peut se construire que dans la proximité. Comment espérer que livré à lui‐même, l’enfant en difficulté trouve sa voie si personne à la sortie de la classe ne lui tend la main ? Pensez à l’enfant qui se noie dans la classe, que fait‐il cet enfant s’il n’a pas un adulte disponible dans l’établissement pour l’aider ?
Et surtout ne pas oublier qu'il ne faut pas en faire de "grands enfants"...Tous les enfants sont différents et la classe ne peut pas apporter une réponse adaptée à chacun. Or aujourd’hui les enseignants ne sont pas assez présents dans les collèges et les lycées en dehors des heures de classe. Il faut mettre des adultes dans les établissements pour écouter les enfants, pour soutenir les enfants, pour les accompagner ‐ oserai‐je le mot ‐ pour les guider.
Ce raisonnement est amusant : s'il n'y a pas d'argent pour payer les enseignants, pourquoi y en aurait-il pour payer les heures supplémentaires ?Eh bien mes chers amis, il n’y a qu’une seule solution : faire travailler les enseignants plus longtemps en les payant davantage.
Sauf à supposer qu'elles seront moins bien payées...
Renoncer au bouclier fiscal, c'était pas une autre solution ?Il n’y a pas d’autres solutions.
La présence en soi n'a pas de sens : d'ailleurs beaucoup de collègues sont déjà présents 26h dans leur établissement pour des raisons d'intendance, de réunions, de rendez-vous, de trous dans les emplois du temps. Il faut donc traduire "présence" par "nouvelles obligations, avec tout le flou possible.Je propose que désormais tout enseignant qui voudra travailler davantage, puisse le faire avec 26 h de présence dans l’établissement au lieu de 18h de cours aujourd’hui ;
Abus de langage : le revenu de ces enseignants augmentera, mais pas leur traitement.Avec en contrepartie une augmentation de son traitement de 25 %, soit près de 500 euros par mois.
Le candidat se sera mal exprimé : 'l'augmentation de la présence des adultes" est un problème ?Ainsi mes chers amis, nous aurons résolu deux problèmes : le premier problème résolu sera celui de l’augmentation de la présence des adultes
L'emploi du futur est en effet indiqué puisqu'il s'agissait d'une promesse électorale de 2007. Par ailleurs retenons bien cette rigoureuse démonstration mathématique : faire travailler 44% du temps en plus un certifié en le payant moins à l'heure, c'est une "valorisation de statut".nous aurons mis fin à la paupérisation des enseignants de France, en valorisant leur statut, en augmentant leurs rémunérations.
Vu la paupérisation constatée depuis trente ans, les volontaires risquent de choisir en toute liberté, effectivement.Et que l’on ne vienne pas me parler d’un risque de blocage puisque j’affirme ma confiance dans les enseignants. Puisque ce sont eux qui choisiront sur la base du strict volontariat.
Faudrait savoir : il faut être "présent" ou "enseigner" ?Qui osera dire à des enseignants qui veulent enseigner davantage qu’ils n’ont pas le droit de le faire !
Déjà dit : ce n'est pas une augmentation de traitement, c'est une augmentation du temps de travail avec un salaire horaire moindre...Qui osera reprocher à un candidat à la présidence de la République de vouloir améliorer le traitement des enseignants de l’école de la République française !
Surtout quand on caricature à ce point.Vous voyez mes chers amis, le choix est simple.
Il a d'ailleurs donné l'exemple en début de mandat en augmentant de 175% le traitement du président de la république. Quand à ceux qui ne veulent pas travailler dans ces conditions dégradantes, comprendre qu'il n'ont ni "talent" ni "mérite" à récompenser.Payer davantage ceux qui travaillent plus, ceux qui se donnent plus de mal. J’affirme et j’assume le choix. Récompenser le talent, récompenser le mérite, valoriser la réussite, se sont les principes auxquels je crois, ce sont les principes que la République a toujours mis à l’honneur.
C'est vrai qu'avec les 175% d'augmentation de son traitement, le nivellement en a pris un bon coup.C’est le contraire de cette folie égalisatrice, de cette folie du nivellement qui nourrit cette folie fiscale qui s’en prend au travail, au talent, à la réussite et à l’esprit d’entreprise.
Il n'y a déjà pas assez de place pour les cours dans les établissements scolaires, ça risque d'être amusant, cette histoire de bureaux. Où le réel disparaît comme par enchantement. Comme le fait remarquer Celeborn, de toute façon c'est une prérogative des collectivités territoriales. Un promesse qui n'engage donc en rien l’État...Je souhaite par ailleurs qu’ils disposent d’un bureau pour recevoir leurs élèves, parce que tout ne se fait pas dans la classe ou dans la cour de récréation.
Et dans les lois de la physique.Ce sera pour le collège une véritable révolution dans les comportements, dans les mentalités.
Sur le principe de la prime aux professeurs qui enseignent en ZEP, c'est une bonne idée... qui est appliquée depuis aussi longtemps que les ZEP. Avec le résultat qu'on sait. Il faut dire que cette prime est assez ridicule : heureusement, notre président, après cinq ans de mandat, a bien compris et va révolutionner tout ça.Je propose une autre révolution pour que l’école accomplisse la mutation qui lui permettra de relever les défis auxquels aujourd’hui elle n’est pas en mesure de répondre. Cette mutation c’est celle de l’autonomie. Je souhaite donner à chaque établissement la possibilité de constituer de véritables équipes pédagogiques en lui donnant la liberté de recruter directement les professeurs avec une plus grande souplesse dans des régimes indemnitaires, différenciés, pour valoriser les enseignants qui veulent se consacrer à l’activité d’enseigner dans les établissements les plus difficiles. Ceux‐là aujourd’hui sont pénalisés.
Et surtout aux familles (voir plus haut).L’autonomie c’est faire confiance aux enseignants. Faire confiance à leur expérience, à leur vécu, à leur savoir.
Recopiez tous cette phrase quelque part !Tout ne doit pas venir d’en haut, des circulaires ministérielles et des instructions des recteurs. L’autonomie c’est la confiance faite aux enseignants.
Le discours a commencé par eux et va se terminer par eux. On voit bien que ce discours ne s'adresse pas aux enseignants.Enfin, la révolution de l’école ne s’accomplira pas sans les parents.
Et une usine à gaz de plus, une.Je propose que chaque année les parents aient l’obligation d’inscrire eux‐mêmes leurs enfants directement auprès du maître d’école ou, au collège, du professeur principal, de sorte que l’année scolaire commence par une rencontre entre les parents et le professeur.
Cette phrase n'est pas française.Et qu’il n’y ait plus une classe de France, où un professeur ignore la connaissance des parents des élèves auxquels il enseigne.
C'est pour ça que les stagiaires sont à plein temps maintenant...Mais dans la société qui est la nôtre, on ne tient plus une classe comme on la tenait hier. On ne peut plus laisser des jeunes enseignants livrés à eux‐mêmes devant des classes de plus en plus difficiles.
Un petit restant des cours de philosophie, ça fait toujours joli dans un discours. Mais passons un peu aux choses sérieuses :L’école forme des hommes et des citoyens. L’école apprend à reconnaître le vrai, le beau, le juste. L’École apprend à se connaître soi‐même, l’école apprend à trouver sa voie.
Nous y voilà ! L'utilitarisme de l'école. Mais ne vous inquiétez pas, on va reparler de la poésie et des grands auteurs connus.Le but second de l’école, c’est de donner à chacun les moyens de se réaliser, d’apprendre un métier, de se faire une place dans la société et dans l’économie. La formation scolaire, ce n’est pas la formation professionnelle. Mais elle la précède et elle y prépare.
Le rôle de l’école c’est de donner le goût de la connaissance, le goût de la poésie, le goût du roman. Je suis convaincu qu’à l’ère d’internet, Victor Hugo, Flaubert, Maupassant, Proust, ce n’est pas dépassé.[
- DaphnéDemi-dieu
C'est gentil mais ça va me faire péter un cable :diable:
- Luigi_BGrand Maître
Je comprends, Daphné. Moi je dois avoir un côté masochiste...
- kensingtonEsprit éclairé
On peut dire que ses propositions ont le mérite d'être moins floues que les annonces de Hollande qui nous fera de toutes façons travailler plus aussi (après concertation avec les syndicats pour la forme) et qui rallongera l'année scolaire!
- Luigi_BGrand Maître
Pour ceux que l'analyse de ce discours intéresse, je vous recommande aussi la lecture très instructive du blog de Celeborn.
- JPhMMDemi-dieu
Merci.
(Tu te fais du mal...)
(Tu te fais du mal...)
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Luigi_BGrand Maître
Je sais, je sais. Mais si on attend les journalistes pour décrypter...
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- leyadeEsprit sacré
Luigi_B a écrit:Je comprends. Moi je dois avoir un côté masochiste...
Vous ne trouvez pas choquant, cette manière d'être candidat à la présidence de la république en s'adressant à ses amis ?Mes chers amis,
C’est par le travail qu’on devient libre. C’est l’absence de travail qui est une aliénation.
ça démarre fort...
un peu risqué, comme formule, surtout en fer forgé sur un portail...
_________________
Maggi is my way, Melfor is my church and Picon is my soutien. Oui bon je sais pas dire soutien en anglais.
LSU AP ENT HDA PAI PAP PPMS PPRE ULIS TICE PAF
- Luigi_BGrand Maître
C'est vrai que c'est pas très heureux... Si ça sort pas dans la presse, ça. C'est quand même plus grave que la mer Égée sur l'affiche électorale.
- IphigénieProphète
Ce n'est pas seulement pas heureux: la même formule dite par MLP et tous les médias en parlent.
Ces formules malsaines sont distillées, comme par les propos de Guéant, à l'adresse des mêmes que le FN. Le discours d'hier il n'est pas fait pour les profs ni d'ailleurs sur l'école: c'est un discours poujadiste sur le travail qui vise un autre électorat.
Ces formules malsaines sont distillées, comme par les propos de Guéant, à l'adresse des mêmes que le FN. Le discours d'hier il n'est pas fait pour les profs ni d'ailleurs sur l'école: c'est un discours poujadiste sur le travail qui vise un autre électorat.
- doublecasquetteEnchanteur
Dites, les 26 heures de présence dans les établissements, vous croyez que c'est un chiffre lancé au hasard ou que ça a un rapport avec le fait que les PE sont soumis à ce nombre exact d'heures ?
N'y aurait-il pas là un moyen de faire effectuer des remplacements en collège par des PE, comme cela avait été suggéré à l'automne dernier, si mes souvenirs sont bons ?
N'y aurait-il pas là un moyen de faire effectuer des remplacements en collège par des PE, comme cela avait été suggéré à l'automne dernier, si mes souvenirs sont bons ?
- Spoiler:
- Pas taper si, de l'avis général, j'ai encore dit une c***rie... Merci.
- DuplayExpert
doublecasquette a écrit:Dites, les 26 heures de présence dans les établissements, vous croyez que c'est un chiffre lancé au hasard ou que ça a un rapport avec le fait que les PE sont soumis à ce nombre exact d'heures ?
N'y aurait-il pas là un moyen de faire effectuer des remplacements en collège par des PE, comme cela avait été suggéré à l'automne dernier, si mes souvenirs sont bons ?
- Spoiler:
Pas taper si, de l'avis général, j'ai encore dit une c***rie... Merci.
+ 1
- Spoiler:
- On sera peut-être deux à se faire taper, copine !
- Luigi_BGrand Maître
Un coup de génie, effectivement.
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- frankensteinVénérable
Comment faire alors, quand il n’y a pas d’argent pour embaucher ? Comment faire quand, pour réduire nos déficits, il faut diminuer les effectifs en continuant d’appliquer la règle du 1 sur 2 aux collèges et aux lycées ? Eh bien mes chers amis, il n’y a qu’une seule solution : faire travailler les enseignants plus longtemps en les payant davantage. Il n’y a pas d’autres solutions. Je propose que désormais tout enseignant qui voudra travailler davantage, puisse le faire avec 26 h de présence dans l’établissement au lieu de 18h de cours aujourd’hui ; Avec en contrepartie une augmentation de son traitement de 25 %, soit près de 500 euros par mois.
Ainsi mes chers amis, nous aurons résolu deux problèmes : le premier problème résolu sera celui de l’augmentation de la présence des adultes, et je peux dire à toutes les familles de France, qu’avec cette proposition il y aura dans tous les établissements scolaires des adultes disponibles, en dehors de la classe, pour aider les enfants qui en ont besoin, ceux qui ont du mal à suivre. Ceux qui ont des problèmes familiaux. Ceux qui ont des problèmes sociaux. Ceux qui n’y arrivent pas seuls. Et nous aurons résolu un deuxième problème, nous aurons mis fin à la paupérisation des enseignants de France, en valorisant leur statut, en augmentant leurs rémunérations. Et que l’on ne vienne pas me parler d’un risque de blocage puisque j’affirme ma confiance dans les enseignants. Puisque ce sont eux qui choisiront sur la base du strict volontariat.
Mais comment peut-on sortir une ânerie pareille ? :shock:
- frankensteinVénérable
Bah, il faut s'attendre à tout, y compris du côté du PS , hélas...doublecasquette a écrit:Dites, les 26 heures de présence dans les établissements, vous croyez que c'est un chiffre lancé au hasard ou que ça a un rapport avec le fait que les PE sont soumis à ce nombre exact d'heures ?
N'y aurait-il pas là un moyen de faire effectuer des remplacements en collège par des PE, comme cela avait été suggéré à l'automne dernier, si mes souvenirs sont bons ?
- Spoiler:
Pas taper si, de l'avis général, j'ai encore dit une c***rie... Merci.
- lysiasNiveau 4
je ne sais pas si dans un autre fil on en a déjà parlé, mais d'où sortent ces 500 euros?
La première idée qui m'est venue quand j'ai entendu ça, c'est une parfaite méconnaissance de la fonction publique. On rajoute 500 euros à qui? sur quelle base?
Parce que si je regarde les grilles actuelles du certifié, 500 euros de plus pour 26 heures de présence, ça fait quand même plus de 40% de temps de travail supplémentaire, pour près de 25% de revalorisation du traitement.
A 10 ans, 22% de "revalorisation", pour plus de 40% de TT supplémentaire.
A 20 ans, 17% de "revalorisation", pour plus de 40% de TT supplémentaire.
A 30 ans, 15% de "revalorisation", pour plus de 40% de TT supplémentaire.
Si ça passe comme ça, je démissionne le jour même. J'aime mon métier, je m'éclate pleinement pour le moment, mais quand même... faut pas pousser.
A ce tarif là, j'irai dans le privé, et tant pis si ça fait mal de ne plus pouvoir être au service public.
La première idée qui m'est venue quand j'ai entendu ça, c'est une parfaite méconnaissance de la fonction publique. On rajoute 500 euros à qui? sur quelle base?
Parce que si je regarde les grilles actuelles du certifié, 500 euros de plus pour 26 heures de présence, ça fait quand même plus de 40% de temps de travail supplémentaire, pour près de 25% de revalorisation du traitement.
A 10 ans, 22% de "revalorisation", pour plus de 40% de TT supplémentaire.
A 20 ans, 17% de "revalorisation", pour plus de 40% de TT supplémentaire.
A 30 ans, 15% de "revalorisation", pour plus de 40% de TT supplémentaire.
Si ça passe comme ça, je démissionne le jour même. J'aime mon métier, je m'éclate pleinement pour le moment, mais quand même... faut pas pousser.
A ce tarif là, j'irai dans le privé, et tant pis si ça fait mal de ne plus pouvoir être au service public.
- HannibalHabitué du forum
"C’est par le travail qu’on devient libre. C’est l’absence de travail qui est une aliénation." (N. Sarkozy)
iphigénie a écrit:Ce n'est pas seulement pas heureux: la même formule dite par MLP et tous les médias en parlent.
Ces formules malsaines sont distillées, comme par les propos de Guéant, à l'adresse des mêmes que le FN.
Là, je ne vous suivrais pas, ô docte Iphigénie.
L'idée que le travail est ou doit être une manière de se réaliser et de gagner en liberté est tout de même, à l'origine, une idée humaniste. Le nazisme l'a tournée en dérision de la façon abominable que l'on sait, mais revenir à son sens réel n'est quand même pas adresser un clin d'oeil bienveillant aux nostalgiques des camps de concentration ! Franchement, même dans ses pires accès de démagogie, N. Sarkozy n'irait pas jusque-là, et le soupçonner de la moindre complaisance à ce sujet me paraît pour le coup outrancier, voire outrageant.
- frankensteinVénérable
- Karine B.Guide spirituel
Luigi, tu as oublié la ponctuation à chaque paragraphe : "Nicolas, Nicolas, Nnicolas, Nicolas ..."
_________________
Le SNES, what else ?
Stagiaire agrégée à la rentrée 2015
Blog Maison Avant / Après Mise à jour en août 2013
- Thalia de GMédiateur
Merci d'avoir effectué le calcul. Je me posais la question.lysias a écrit:je ne sais pas si dans un autre fil on en a déjà parlé, mais d'où sortent ces 500 euros?
La première idée qui m'est venue quand j'ai entendu ça, c'est une parfaite méconnaissance de la fonction publique. On rajoute 500 euros à qui? sur quelle base?
Parce que si je regarde les grilles actuelles du certifié, 500 euros de plus pour 26 heures de présence, ça fait quand même plus de 40% de temps de travail supplémentaire, pour près de 25% de revalorisation du traitement.
A 10 ans, 22% de "revalorisation", pour plus de 40% de TT supplémentaire.
A 20 ans, 17% de "revalorisation", pour plus de 40% de TT supplémentaire.
A 30 ans, 15% de "revalorisation", pour plus de 40% de TT supplémentaire.
Si ça passe comme ça, je démissionne le jour même. J'aime mon métier, je m'éclate pleinement pour le moment, mais quand même... faut pas pousser.
A ce tarif là, j'irai dans le privé, et tant pis si ça fait mal de ne plus pouvoir être au service public.
Mais quid des agrégés ?
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- DuplayExpert
Hannibal a écrit:
"C’est par le travail qu’on devient libre. C’est l’absence de travail qui est une aliénation." (N. Sarkozy)iphigénie a écrit:Ce n'est pas seulement pas heureux: la même formule dite par MLP et tous les médias en parlent.
Ces formules malsaines sont distillées, comme par les propos de Guéant, à l'adresse des mêmes que le FN.
Là, je ne vous suivrais pas, ô docte Iphigénie.
L'idée que le travail est ou doit être une manière de gagner en liberté est tout de même, à l'origine, une idée humaniste. Le nazisme l'a tournée en dérision de la façon abominable que l'on sait, mais revenir à son sens réel n'est quand même pas adresser un clin d'oeil bienveillant aux nostalgiques des camps de de concentration ! Franchement, même dans ses pires accès de démagogie, N. Sarkozy n'irait pas jusque-là, et le soupçonner de la moindre complaisance à ce sujet me paraît pour le coup outrancier, voire outrageant.
Oui, bon, euh... n'exagérons rien non plus ! Entre l'étymologie du mot et l'affaire Adam-Eve/Dieu, les origines du travail ne plaident pas vraiment en faveur d'une vision si positive que ça, hein !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
- Thalia de GMédiateur
- Luigi_BGrand Maître
Merci Thalia. Avec les commentaires, je me dis que c'est plus plaisant à lire, non ?
- BientôtlesudFidèle du forum
- frankensteinVénérable
Tiens, elle m'avait échappé celle-là !Et une usine à gaz de plus, une.Je propose que chaque année les parents aient l’obligation d’inscrire eux‐mêmes leurs enfants directement auprès du maître d’école ou, au collège, du professeur principal, de sorte que l’année scolaire commence par une rencontre entre les parents et le professeur.
On voit bien que NS connait bien le terrain !
- Education : Bruno Julliard répond longuement au discours de Montpellier de Nicolas Sarkozy
- Nicolas Sarkozy s'en prend à la réforme du collège.
- FSU, Sgen et Unsa boycotteront les voeux de Nicolas Sarkozy
- Rama Yade trouve que les propositions de Nicolas Sarkozy sur l'éducation sont "crédibles et justes".
- Suivez en direct le meeting de Nicolas Sarkozy à Montpellier "la valeur du travail dans le monde enseignant"
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum