Comment apprendre aux élèves à ponctuer ?

Ça peut marcher, faut voir...

Un point qui manque, un coup de règle en métal.
Une virgule qui manque, bing, règle en bois.
Autres signes de ponctuation: règle en plastique.

Une scolarité mouvementée jusqu'à la 5ème (étranger et pensionnats cathos et publics)

Je galère aussi beaucoup pour leur faire saisir les bases de la ponctuation, et j'essaie de passer par deux choses :
- la lecture à voix haute et la prise de conscience des pauses à marquer de façon incontournable
- quelques règles à savoir par coeur : une phrase se finit toujours par un point, pt d'exclamation, pt d'interrogation ou pts de suspension ; jamais de virgule entre le sujet et son verbe, toujours une virgule si plus de deux mots ou groupes de mots de même nature se suivent (dans une énumération...)

Je ne dis pas que ça fait des miracles, mais je vais essayer de me battre sur ces deux points !

arcenciel a écrit:Une scolarité mouvementée jusqu'à la 5ème (étranger et pensionnats cathos et publics)

Ah ben voilà !!!

Et je ne vous ai pas tout raconté, hein ! :lol!:

Après, il y avait un questionnaire, sur une petite fiche bristol. Les questions y étaient écrites en bleu, les "bonnes" réponses en vert et les erreurs à sanctionner en rouge !
Ça donnait des trucs style "le questionnaire du parfait soldat" ("De quoi sont les pieds ? - Les pieds sont l'objet de soins constants.") :lol!:

Alors, d'abord, tu risquais l'infarctus dix fois pendant la séance de lecture à haute voix et ensuite, tu te demandais pendant une demi-heure si tu étais toujours en France avec des élèves parlant couramment le français :Gné: ?

la fiche promise, censée montrer que la ponctuation peut changer le sens d'un texte... je pense que le dernier exercice est accessible à des sixièmes.

Super ces exos ! J'adore ! Merci !
Je suis sûre qu'en adaptant un chouïa, ça passera avec mes CM2.

merci pour ces exos!!

Merci Apo !

Ah et sinon, pour lancer ma séance d'AP, je suis arrivée avec un air très grave et j'ai dit : "nous allons aujourd'ui étudier la ponctuation, une question vitale". pause grave.
Les élèves se regardent, genre "la prof a pété un plomb". Je poursuis : comme vous le savez peut-être, la ponctuation peut sauver la vie d'une personne. élèves :
moi : ah, vous ne me croyez pas ? Démonstration :
(j'écris au tableau)

Et si nous mangions, grand-père ?
Regardez, si j'efface la virgule --> Et si nous mangions grand-père ? le pauvre grand-père se retrouve dévoré par une famille d’anthropophages !

élèves morts de rire... On revoit alors tous les signes qu'ils connaissent, leurs différentes valeurs (exemple : les points de suspension pour marquer une réticence ou le fait que l'on coupe la parole, etc), puis distribution de la fiche d'exos que j'ai postée plus haut.

Excellent Aposiopèse, j'adore !
Et merci pour ces exos !

:lol!:

Je fais remonter le sujet.
Qui y parvient ?

Fut une époque où je m'étais lancée dans l'AP façon TDL et où un des premiers points abordés était la ponctuation, notamment à l'aide de courts récits à ponctuer correctement.

Après diverses tentatives, je dois dire que des explicitations des traitements cruels, sales, voire médiévaux (les tenailles chauffées au rouge ont eu un certain succès), que j'envisageais de leur faire subir ont eu des effets modérés mais au moins ça m'a passé les nerfs.

@AsarteLilith : Efficacité ? (Relativement aux méthodes de Taillevent !)

Ca dépend.... L'année qui vient de s'écouler, nous avions tenté, mes deux collègues et moi-même, de monter une AP commune, en mélangeant 5e, 4e et 3e, notamment autour de l'oral et de l'écriture. Cela a partiellement fonctionné: certains ont progressé, d'autres ne travaillent toujours pas, les meilleurs ont pu trouver une émulation. Pour l'écriture, nous avions fractionné en étapes: ponctuation, enchaînement des actions, temps du récit.

Cela peut conduire à faire attention. Quand je faisais dans mon coin, je faisais aussi la nécessité de faire des paragraphes : sans cela, j'ai le plus grand mal à leur faire comprendre ce besoin.

Si ça a fonctionné pour certains, c'est déjà pas mal !
"Enchaînement des actions" ?

Utiliser les phrases complexes (coordination, juxtaposition et subordination, suivant les différents niveaux) pour enrichir la phrase sans surcharger.

Ah d'accord. C'est une terminologie Terredeslettrienne ?

Ma grande question sur la ponctuation, c'est comment faire la distinction entre le point et la virgule. Autrement dit, ils collent des virgules partout, quand il faudrait mettre des points. Et puis quand on le leur dit, ils mettent des points partout, abusivement.
Et la seule idée que la pause liée au point est plus longue que celle liée à la virgule me paraît utile, mais insuffisante.
Alors, bien sûr, j'utilise la notion de phrase, avec une définition sémantique ("Une phrase a un sens complet"), ce qui est fort utile aux élèves. Mais je voudrais aller plus loin.
Au niveau du rythme, du souffle, quelle est la différence de nature entre le point et la virgule ?

Non, terminologie perso !

J'utilise une comparaison musicale : la virgule est seulement un silence. Le point est une gros silence, où la voix descend. La virgule permet de respirer (cf. la ponctuation de La Bruyère dans les premières éditions, où la virgule était utilisée différemment que de nos jours), le point termine la phrase et donne sa cohérence à la phrase.

AsarteLilith a écrit:Non, terminologie perso !

J'utilise une comparaison musicale : la virgule est seulement un silence. Le point est un gros silence, où la voix descend. La virgule permet de respirer (cf. la ponctuation de La Bruyère dans les premières éditions, où la virgule était utilisée différemment que de nos jours), le point termine la phrase et donne sa cohérence à la phrase.

Sans doute ça marche quand même pour aider les élèves de le dire ainsi. Mais est-ce que tu ne crois pas qu'au fond, c'est faux ? Par exemple, quand je lis la phrase que j'ai graissée dans ton message, je ne fais pas de silence à la virgule, mais j'allonge le -en- de "silence". Et il y a un autre truc important : pendant l'arrêt que je fais juste avant la virgule (pendant l'allongement de ce -en-), je lis silencieusement la suite, pour le dire d'un trait ensuite. En quelque sorte, la virgule marque une nouvelle impulsion.
Autrement dit, dans la virgule, il y a l'information : "ça va continuer"; tandis que dans le point, il y a l'information : "ça va recommencer".

Je suis d'accord avec cette vision.

Yolatengo a écrit:Bon ça vaut ce que ça vaut, mais quand je les fais lire à voix haute en classe, je leur demande systématiquement de lever la tête de leur feuille à chaque point pour qu'ils respectent la ponctuation et qu'ils acquièrent un "rythme" de lecture respectueux des phrases. Au début ça les fait rire mais passé l'effet de surprise, ils respectent bien le principe.

Je leur demande de relire les textes qu'ils ont rédigés de la même manière, à voix haute, en levant bien la tête à chaque point et certains, l'habitude venant, progressent sur ce point.

Je m'auto-cite parce que j'allais réécrire exactement la même chose avant de me rendre compte que j'avais déjà répondu à ce message. 9 ans après, je pratique toujours le "lever de tête" et je trouve ça assez efficace.

NLM76 a écrit:
Autrement dit, dans la virgule, il y a l'information : "ça va continuer"; tandis que dans le point, il y a l'information : "ça va recommencer".

Ou alors pour le point : "attention, une nouvelle information va arriver"

Mmmm... Une phrase ne donne pas vraiment, par nature, une information.

En général si, puisqu'on indiqué qui/ quoi fait ou subit une action ( sauf dans les phrases nominales; mais '' bonjour'' est une forme d'information, non ?)