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- SergeMédiateur
Cripure a écrit:Serge, depuis que vous êtes modérateur, vous parlez ce langage exquis dont use parfois Copé, ou GuainoSerge a écrit:Oui, elle estimait ne pas savoir participer à un sujet sans se montrer malgré elle un peu maladroite, méprisante ou agressive et a souhaité se désincrire pour "ne pas nuire au forum". Une décision personnelle, très excessive bien sûr, mais qui partait sans doute d'un bon sentiment et d'une auto analyse de ce qu'elle postait.
Non, c'est depuis que je suis passé du déchiffrage à la lecture courante :lol!:
- eliamEsprit éclairé
Moi aussi le sujet m'intéresse. J'ai des élèves qui ne savent pas lire : ils déchiffrent mais sans comprendre vraiment ce qu'ils lisent. Or, je ne suis pas formée pour apprendre à lire. Pourtant, je pense qu'il y aurait là un vrai travail à faire. Un gros tiers de mes classes ( et cela me paraît augmenter à toute vitesse depuis deux ans) est non seulement incapable de fournir un travail de commentaire mais est aussi déstabilisé par certaines expressions courantes présentes dans une simple question. Je précise que je n'enseigne pas à des élèves issus de milieux défavorisés.
- IphigénieProphète
:lol:Cripure a écrit:Bah, fille d'Agamemnon, faites comme moi : abandonnez le fol espoir de parvenir à la lecture courante, et vos objectifs seront illico, subito presto, derechef et ipso facto atteints.iphigénie a écrit:ça m'intéresse, surtout si ça peut s'appliquer à des secondes aussi car je me sens très démunie.....
J'ai entendu hier sur Culture Bertrand Tavernier qui a parlé un instant très intelligemment de l'éducation nationale en utilisant l'image des "pixels": il suffit de pixelliser une "compétence" pour éviter de voir l'image en entier, qui est un désastre
- ClarinetteGrand Maître
Il y a aussi le paramètre "poil dans la main", qui se marie admirablement avec des méthodes d'apprentissage délétères au CP...
- ClarinetteGrand Maître
mais en fait : :colere:iphigénie a écrit::lol:Cripure a écrit:Bah, fille d'Agamemnon, faites comme moi : abandonnez le fol espoir de parvenir à la lecture courante, et vos objectifs seront illico, subito presto, derechef et ipso facto atteints.iphigénie a écrit:ça m'intéresse, surtout si ça peut s'appliquer à des secondes aussi car je me sens très démunie.....
J'ai entendu hier sur Culture Bertrand Tavernier qui a parlé un instant très intelligemment de l'éducation nationale en utilisant l'image des "pixels": il suffit de pixelliser une "compétence" pour éviter de voir l'image en entier, qui est un désastre
Edit : je ne sais pas ce que fait la vache en plein milieu ? Peut-être est-elle contente de n'être pas dans le fil "abattage rituel" ? :diable:
- doublecasquetteEnchanteur
Clarinette a écrit:Il y a aussi le paramètre "poil dans la main", qui se marie admirablement avec des méthodes d'apprentissage délétères au CP...
Ou plus tard... Un élève qui sort du CP lecteur moyen et qui ne lit presque plus ensuite ne progresse pas. On le retrouve ainsi "très faible lecteur" lorsqu'il arrive au collège.
- MufabGrand Maître
A mon humble avis -et sans avoir lu tout le début -, le déchiffrage est une étape nécessaire de l'apprentissage qui, pour les mots devenus courants, doit être court-circuité, au bout d'un moment, grâce à la fréquentation assidue de l'écrit.
C'est ce processus de la lecture "experte" (qui se passe de la subvocalisation, pour un corpus dont l'étendue diffère légèrement pour chaque individu, en fonction notamment de sa spécialisation et de ses fréquences de lecture. Néanmoins, il faut énormément travailler un corpus basique en élém, pour qu'il soit automatisé. Les mots les plus courants... afin de libérer la mémoire de travail pour les mots plus rares) qui a sans doute laissé penser que les mots connus étaient lus globalement, comme des images.
En réalité, je pense que les automatismes de reconnaissance sont tellement rapides, voire immédiats, que les lecteurs avancés ne décomposent plus les phonèmes : le signifiant (écrit) semble renvoyer directement au signifié.
C'est ce processus de la lecture "experte" (qui se passe de la subvocalisation, pour un corpus dont l'étendue diffère légèrement pour chaque individu, en fonction notamment de sa spécialisation et de ses fréquences de lecture. Néanmoins, il faut énormément travailler un corpus basique en élém, pour qu'il soit automatisé. Les mots les plus courants... afin de libérer la mémoire de travail pour les mots plus rares) qui a sans doute laissé penser que les mots connus étaient lus globalement, comme des images.
En réalité, je pense que les automatismes de reconnaissance sont tellement rapides, voire immédiats, que les lecteurs avancés ne décomposent plus les phonèmes : le signifiant (écrit) semble renvoyer directement au signifié.
- ClarinetteGrand Maître
C'est ça, le problème : appliquer à des novices des principes pertinents uniquement chez des experts.
- fugueNiveau 8
Et encore: même les lecteurs experts recourent au déchiffrage pour des mots inconnus/difficiles (acétylsalycilique, et celui-là n'est pas trop dur).
- MufabGrand Maître
fugue a écrit:Et encore: même les lecteurs experts recourent au déchiffrage pour des mots inconnus/difficiles (acétylsalycilique, et celui-là n'est pas trop dur).
Oui. Cela dépend du corpus auquel tu es habitué. Pour un chimiste, c'est courant.
Alors que "hypotypose", par exemple, demandera un déchiffrage, peut-être.
- MufabGrand Maître
- Spoiler:
- Et de 2 :
- DuplayExpert
fugue a écrit:Et encore: même les lecteurs experts recourent au déchiffrage pour des mots inconnus/difficiles (acétylsalycilique, et celui-là n'est pas trop dur).
Oh, celui-là, on le lit instantanément, habitués qu'on est à l'ingurgiter après les réunions pédagogiques et autres joyeusetés !
- ClarinetteGrand Maître
Mowg' is back !
- *Kati*Habitué du forum
Mufab: MP :study:
Je reviendrai sur ce fil intéressant maintenant
pour lire vos avis
et mettre mon grain de sel de maîtresse de CP
Je reviendrai sur ce fil intéressant maintenant
pour lire vos avis
et mettre mon grain de sel de maîtresse de CP
_________________
Qui sème des fleurs,
récolte la tendresse...
- User5899Demi-dieu
J'avais cité Duneton sur ce point il y a lurette.iphigénie a écrit::lol:Cripure a écrit:Bah, fille d'Agamemnon, faites comme moi : abandonnez le fol espoir de parvenir à la lecture courante, et vos objectifs seront illico, subito presto, derechef et ipso facto atteints.iphigénie a écrit:ça m'intéresse, surtout si ça peut s'appliquer à des secondes aussi car je me sens très démunie.....
J'ai entendu hier sur Culture Bertrand Tavernier qui a parlé un instant très intelligemment de l'éducation nationale en utilisant l'image des "pixels": il suffit de pixelliser une "compétence" pour éviter de voir l'image en entier, qui est un désastre
LIEN
- fugueNiveau 8
Cripure, si je puis me permettre, je copie ladite citation:
Connaissez-vous Claude DUNETON ?
"Je fais une distinction claire entre le pédagogue et l'enseignant. L'enseignant est quelqu'un qui fait ce qu'il peut, dans des conditions pas toujours faciles, pour instruire des enfants ou de jeunes adultes, afin de leur transmettre des connaissances, des habitudes de travail et de pensée qui sont les siennes, et auxquelles il a un peu réfléchi. Le pédagogue est un monsieur emporté par une sorte de folie, la pédagogie. Il hache, il découpe les éléments vitaux d'un savoir dont il se moque éperdument, mais qui lui sert de prétexte à des numéros personnels qui sont destinés, au fond, à le mettre lui même en valeur. Autrement dit, le pédagogue est un enseignant malade. L'ennui, c'est que les traités de pédagogie dont il se nourrit, au contraire des traités sur la peste ou la syphilis, ne sont pas faits pour essayer de le guérir, mais pour envenimer sa maladie. Parce qu'ils sont conçus par des pédagogues. C'est un peu comme si les traités de psychiatrie étaient écrits par les pensionnaires des asiles d'aliénés." (A hurler le soir au fond des collèges, 1983)
Connaissez-vous Claude DUNETON ?
"Je fais une distinction claire entre le pédagogue et l'enseignant. L'enseignant est quelqu'un qui fait ce qu'il peut, dans des conditions pas toujours faciles, pour instruire des enfants ou de jeunes adultes, afin de leur transmettre des connaissances, des habitudes de travail et de pensée qui sont les siennes, et auxquelles il a un peu réfléchi. Le pédagogue est un monsieur emporté par une sorte de folie, la pédagogie. Il hache, il découpe les éléments vitaux d'un savoir dont il se moque éperdument, mais qui lui sert de prétexte à des numéros personnels qui sont destinés, au fond, à le mettre lui même en valeur. Autrement dit, le pédagogue est un enseignant malade. L'ennui, c'est que les traités de pédagogie dont il se nourrit, au contraire des traités sur la peste ou la syphilis, ne sont pas faits pour essayer de le guérir, mais pour envenimer sa maladie. Parce qu'ils sont conçus par des pédagogues. C'est un peu comme si les traités de psychiatrie étaient écrits par les pensionnaires des asiles d'aliénés." (A hurler le soir au fond des collèges, 1983)
- IphigénieProphète
Cripure et Fugue :lol:
- CeladonDemi-dieu
http://www.langue-francaise.org/dlf225.pdf
p.44
p.44
- MareuilNeoprof expérimenté
fugue a écrit:Cripure, si je puis me permettre, je copie ladite citation:
Connaissez-vous Claude DUNETON ?
"Je fais une distinction claire entre le pédagogue et l'enseignant. L'enseignant est quelqu'un qui fait ce qu'il peut, dans des conditions pas toujours faciles, pour instruire des enfants ou de jeunes adultes, afin de leur transmettre des connaissances, des habitudes de travail et de pensée qui sont les siennes, et auxquelles il a un peu réfléchi. Le pédagogue est un monsieur emporté par une sorte de folie, la pédagogie. Il hache, il découpe les éléments vitaux d'un savoir dont il se moque éperdument, mais qui lui sert de prétexte à des numéros personnels qui sont destinés, au fond, à le mettre lui même en valeur. Autrement dit, le pédagogue est un enseignant malade. L'ennui, c'est que les traités de pédagogie dont il se nourrit, au contraire des traités sur la peste ou la syphilis, ne sont pas faits pour essayer de le guérir, mais pour envenimer sa maladie. Parce qu'ils sont conçus par des pédagogues. C'est un peu comme si les traités de psychiatrie étaient écrits par les pensionnaires des asiles d'aliénés." (A hurler le soir au fond des collèges, 1983)
J'aime bien Duneton, mais ici son propos pèche par absence de précision. Il faut des guillemets à "pédagogue", au moins, pour signifier que le terme désigne des gens qui tout en revendiquant ce titre ne sont ni pédagogues ni enseignants.
- fugueNiveau 8
Mareuil a écrit:fugue a écrit:Cripure, si je puis me permettre, je copie ladite citation:
Connaissez-vous Claude DUNETON ?
"Je fais une distinction claire entre le pédagogue et l'enseignant. L'enseignant est quelqu'un qui fait ce qu'il peut, dans des conditions pas toujours faciles, pour instruire des enfants ou de jeunes adultes, afin de leur transmettre des connaissances, des habitudes de travail et de pensée qui sont les siennes, et auxquelles il a un peu réfléchi. Le pédagogue est un monsieur emporté par une sorte de folie, la pédagogie. Il hache, il découpe les éléments vitaux d'un savoir dont il se moque éperdument, mais qui lui sert de prétexte à des numéros personnels qui sont destinés, au fond, à le mettre lui même en valeur. Autrement dit, le pédagogue est un enseignant malade. L'ennui, c'est que les traités de pédagogie dont il se nourrit, au contraire des traités sur la peste ou la syphilis, ne sont pas faits pour essayer de le guérir, mais pour envenimer sa maladie. Parce qu'ils sont conçus par des pédagogues. C'est un peu comme si les traités de psychiatrie étaient écrits par les pensionnaires des asiles d'aliénés." (A hurler le soir au fond des collèges, 1983)
J'aime bien Duneton, mais ici son propos pèche par absence de précision. Il faut des guillemets à "pédagogue", au moins, pour signifier que le terme désigne des gens qui tout en revendiquant ce titre ne sont ni pédagogues ni enseignants.
Parfaitement d'accord. Il est dommage que ce beau mot soit employé négativement. Il faudrait inventer un nouveau terme pour désigner ces gens.
- MareuilNeoprof expérimenté
fugue a écrit:Mareuil a écrit:fugue a écrit:Cripure, si je puis me permettre, je copie ladite citation:
Connaissez-vous Claude DUNETON ?
"Je fais une distinction claire entre le pédagogue et l'enseignant. L'enseignant est quelqu'un qui fait ce qu'il peut, dans des conditions pas toujours faciles, pour instruire des enfants ou de jeunes adultes, afin de leur transmettre des connaissances, des habitudes de travail et de pensée qui sont les siennes, et auxquelles il a un peu réfléchi. Le pédagogue est un monsieur emporté par une sorte de folie, la pédagogie. Il hache, il découpe les éléments vitaux d'un savoir dont il se moque éperdument, mais qui lui sert de prétexte à des numéros personnels qui sont destinés, au fond, à le mettre lui même en valeur. Autrement dit, le pédagogue est un enseignant malade. L'ennui, c'est que les traités de pédagogie dont il se nourrit, au contraire des traités sur la peste ou la syphilis, ne sont pas faits pour essayer de le guérir, mais pour envenimer sa maladie. Parce qu'ils sont conçus par des pédagogues. C'est un peu comme si les traités de psychiatrie étaient écrits par les pensionnaires des asiles d'aliénés." (A hurler le soir au fond des collèges, 1983)
J'aime bien Duneton, mais ici son propos pèche par absence de précision. Il faut des guillemets à "pédagogue", au moins, pour signifier que le terme désigne des gens qui tout en revendiquant ce titre ne sont ni pédagogues ni enseignants.
Parfaitement d'accord. Il est dommage que ce beau mot soit employé négativement. Il faudrait inventer un nouveau terme pour désigner ces gens.
Des "ronds de cuir".
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