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- AnguaGrand sage
La question est dans le titre... entre ce que je lis ici, entends dans les médias et malheureusement, vois dans la classe dont je suis PP, je me sens de plus en plus démunie face à ces situations.
En amont : être réactif à toutes les petites brimades, au chambrage, etc. Ok. Dans le quotidien, je sais faire, ou du moins je le pense.
Mais... quand le problème est là. Installé. Que nous reste-t-il ?
J'ai un cas très concret sous la main et j'ai l'impression d'avoir fait le tour de la question sans que les choses n'aient changé d'un iota. Pour résumer, au pays des Bisounours, dans la classe de 5e dont je suis PP, l'une des meilleures élève semblait avoir une baisse de moral au lendemain des dernières vacances. Un collègue lui a demandé ce qui se passait, elle a lui avoué que depuis plus d'un mois, elle était mise à l'écart de la classe, que son anniversaire approchait, qu'elle avait organisé une soirée à laquelle aucun camarade de classe n'allait venir, qu'un autre en particulier la harcelait et lui envoyait des SMS insultants, bref, a vidé son sac. J'ai pris le temps de voir l'élève pour avoir les infos de première main, et...
On connait le problème à l'origine de sa mise au ban: un malentendu alakon avec un autre. Qui s'est amplifié, amplifié... la maman de la fille a appelé la CPE pour lui signaler que sa fille n'allait pas bien, laquelle CPE a reçu le garçon pour mettre les choses à plat, lequel s'est posé en victime, des copines s'en sont mêlées... un beau bordel, où on ne sait pas trop qui-a-dit-quoi-à-qui-ni-pourquoi. L'élève a reconnu que oui, elle n'était pas complètement innocente. Mais en attendant, c'est toujours le rejet total.
Pour en revenir aux "solutions" ou aux pistes (c'est l'objectif de ce message!), voilà ce qui a été fait à l'heure actuelle :
- j'ai vu l'élève bouc émissaire (oui, on peut en parler à présent), pour l'écouter et m'assurer qu'elle avait encore des copains dans le collège (c'est le cas, et des difficultés perso font qu'elle voit un psy depuis un an... c'est sans doute ridicule, mais de savoir cela en plus de ses parents a priori attentifs m'a rassurée pour elle, que j'ai l'impression de voir s'éteindre)
- dépitée et dépourvue, j'ai refilé le dossier au principal-adjoint, toujours de bons conseils et efficace, qui a reçu les deux élèves à la base du problème. Tous deux sont délégués : il s'est appuyé là-dessus et sur leur rôle, RDv pris dans deux jours avec les deux pour faire le point.
- intervention de sa part dans la classe (avec accord de l'élève concernée) sur l'effet que pouvait avoir une journée dans une classe où personne ne vous parle.
Bilan actuel... j'ai l'impression que c'est pire. :|
Concrètement, qu'avez-vous mis en place dans les situations de marginalisation ? La question n'étant pas de savoir à qui la faute, mais bien, comment faire pour casser les tensions de groupe, faire vivre au mieux les choses à tout le monde ? Bref, ces gamins à l'écart (de leur fait ou de celui des autres), on peut faire quoi pour que le collège ne soit pas le cauchemar ?
En amont : être réactif à toutes les petites brimades, au chambrage, etc. Ok. Dans le quotidien, je sais faire, ou du moins je le pense.
Mais... quand le problème est là. Installé. Que nous reste-t-il ?
J'ai un cas très concret sous la main et j'ai l'impression d'avoir fait le tour de la question sans que les choses n'aient changé d'un iota. Pour résumer, au pays des Bisounours, dans la classe de 5e dont je suis PP, l'une des meilleures élève semblait avoir une baisse de moral au lendemain des dernières vacances. Un collègue lui a demandé ce qui se passait, elle a lui avoué que depuis plus d'un mois, elle était mise à l'écart de la classe, que son anniversaire approchait, qu'elle avait organisé une soirée à laquelle aucun camarade de classe n'allait venir, qu'un autre en particulier la harcelait et lui envoyait des SMS insultants, bref, a vidé son sac. J'ai pris le temps de voir l'élève pour avoir les infos de première main, et...
On connait le problème à l'origine de sa mise au ban: un malentendu alakon avec un autre. Qui s'est amplifié, amplifié... la maman de la fille a appelé la CPE pour lui signaler que sa fille n'allait pas bien, laquelle CPE a reçu le garçon pour mettre les choses à plat, lequel s'est posé en victime, des copines s'en sont mêlées... un beau bordel, où on ne sait pas trop qui-a-dit-quoi-à-qui-ni-pourquoi. L'élève a reconnu que oui, elle n'était pas complètement innocente. Mais en attendant, c'est toujours le rejet total.
Pour en revenir aux "solutions" ou aux pistes (c'est l'objectif de ce message!), voilà ce qui a été fait à l'heure actuelle :
- j'ai vu l'élève bouc émissaire (oui, on peut en parler à présent), pour l'écouter et m'assurer qu'elle avait encore des copains dans le collège (c'est le cas, et des difficultés perso font qu'elle voit un psy depuis un an... c'est sans doute ridicule, mais de savoir cela en plus de ses parents a priori attentifs m'a rassurée pour elle, que j'ai l'impression de voir s'éteindre)
- dépitée et dépourvue, j'ai refilé le dossier au principal-adjoint, toujours de bons conseils et efficace, qui a reçu les deux élèves à la base du problème. Tous deux sont délégués : il s'est appuyé là-dessus et sur leur rôle, RDv pris dans deux jours avec les deux pour faire le point.
- intervention de sa part dans la classe (avec accord de l'élève concernée) sur l'effet que pouvait avoir une journée dans une classe où personne ne vous parle.
Bilan actuel... j'ai l'impression que c'est pire. :|
Concrètement, qu'avez-vous mis en place dans les situations de marginalisation ? La question n'étant pas de savoir à qui la faute, mais bien, comment faire pour casser les tensions de groupe, faire vivre au mieux les choses à tout le monde ? Bref, ces gamins à l'écart (de leur fait ou de celui des autres), on peut faire quoi pour que le collège ne soit pas le cauchemar ?
- anthinéaGuide spirituel
Y a t il une eleve mature et bien dans ses baskets qui pourrait la prendre l'accompagner dans la classe ?
Tu dis qu'elle a des copains , c'est vrai ? Ils sont dans une autre classe? Car si c'est vrai , elle peut "supporter" les autres le temps des cours non? Ou si c'est vraiment impossible la changer de classe ....
Je ne t'aide pas .... Moi je n'avais aucune amie et passais mes recres au fond du cdi au lycée et aux toilettes au collège et me collais au fond de la classe sur la gauche pour me faire oublier et gratter betement sans me faire remarquer ...en prenant sur moi pour pas pleurer ou exploser de rage et leur hurler leur c•••••
Tu dis qu'elle a des copains , c'est vrai ? Ils sont dans une autre classe? Car si c'est vrai , elle peut "supporter" les autres le temps des cours non? Ou si c'est vraiment impossible la changer de classe ....
Je ne t'aide pas .... Moi je n'avais aucune amie et passais mes recres au fond du cdi au lycée et aux toilettes au collège et me collais au fond de la classe sur la gauche pour me faire oublier et gratter betement sans me faire remarquer ...en prenant sur moi pour pas pleurer ou exploser de rage et leur hurler leur c•••••
- CathyFidèle du forum
Chez nous, on fait intervention avec les élèves concernés : vidage de sac mais de manière très formelle avec le CPE en arbitrage. Une fois les cartes sur table, on leur fait retourner la situation et généralement ils prennent conscience de leurs actes/attitude....Mais les miens sont très gentils et élevés à la sauce US où le harcèlement est trèèèèèssssss fortement sanctionné.
- AnguaGrand sage
anthinéa a écrit:Y a t il une eleve mature et bien dans ses baskets qui pourrait la prendre l'accompagner dans la classe ?
Il y avait, elle a déménagé dans une autre région... elle est vaguement copine avec une autre élève bien gentille.... bien gentille. L'harcelée a plutôt le profil très mature, excellente, en avance scolairement, élue au CA... bref, pas le profil type.
Tu dis qu'elle a des copains , c'est vrai ? Ils sont dans une autre classe?
Oui, dans d'autres classes, mais ce ne sont pas les bons vieux copains/copines de plusieurs années...
Car si c'est vrai , elle peut "supporter" les autres le temps des cours non? Ou si c'est vraiment impossible la changer de classe .... et oui "supporter". On n'a pas envisagé de changement de classe pour le moment. "Supporter" ça, ça reste possible, mais on parle d'une gamine de 12 ans, certes très mûre, et d'une vie quotidienne.
Je ne t'aide pas .... Moi je n'avais aucune amie et passais mes recres au fond du cdi au lycée et aux toilettes au collège et me collais au fond de la classe sur la gauche pour me faire oublier et gratter betement sans me faire remarquer ...en prenant sur moi pour pas pleurer ou exploser de rage et leur hurler leur c•••••
- anthinéaGuide spirituel
Je sais bien angua ...Je sais bien ....
Mais quoi faire?
la mise au ban n'est pas punissable,
Les moqueries si ....
Rester vigilant et sanctioner tout ce qui est punissable .
Garder un lien de confiance avec cette gosse ....
Et ses parents pour eviter drame ...
L'intervention du cde a aggravé la situation , c'est dur de lutter contre la c•••••• adolescente ....
Mais quoi faire?
la mise au ban n'est pas punissable,
Les moqueries si ....
Rester vigilant et sanctioner tout ce qui est punissable .
Garder un lien de confiance avec cette gosse ....
Et ses parents pour eviter drame ...
L'intervention du cde a aggravé la situation , c'est dur de lutter contre la c•••••• adolescente ....
- anthinéaGuide spirituel
Peut être creuser autour de cette gentille gentille et les réunir sans en avoir l'air : travaux de groupes, tutorat ,
Pour créer une "amitié" ... Du moins un soutien dans la classe....
Pour créer une "amitié" ... Du moins un soutien dans la classe....
- MagpieExpert
Je suis aussi désemparée que toi.
Est-ce que monter un projet en classe l'aiderait à retrouver sa place ? Jusqu'ici, est ce qu'elle avait été mise à part à cause de sa maturité ?
Est-ce que monter un projet en classe l'aiderait à retrouver sa place ? Jusqu'ici, est ce qu'elle avait été mise à part à cause de sa maturité ?
- cannelle59Habitué du forum
Nous avons découvert au collège des problèmes de harcèlement sur une élève en classe de troisième. Malgré des questionnements très précis, la principale n'a pas vraiment réussi à obtenir de vraies réponses sur les causes et sur les harceleuses (victime féminine également), elle a pris les choses en main de façon plus radicale en déposant une plainte sur une des harceleuses repérées (elle a été jusqu'au coup, une gifle suffisamment forte pour que la gamine ait la trace de main sur le visage et la boucle d'oreilles arrachée) et a invité les gendarmes au collège pour une petite "réunion" avec la classe.
Ils en ont également profité pour intervenir dans une classe en quatrième où les choses commencent à dégénérer.
Ils en ont également profité pour intervenir dans une classe en quatrième où les choses commencent à dégénérer.
_________________
On se demande parfois si la vie a un sens... et puis on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie.
- victor44Habitué du forum
http://media.education.gouv.fr/file/2011/64/5/Refuser-l-oppression-quotidienne-la-prevention-du-harcelement-al-ecole_174645.pdf
lire en particuler à partir de la page 28
lire en particuler à partir de la page 28
- aposiopèseNeoprof expérimenté
on a récupéré un élève très chiant l'an dernier, viré d'un autre bahut...
Un élève ne venait plus en cours : on a compris que le 1er lui faisait du harcèlement moral, mais la maman disait que son fil refusait de lui donner un nom, du coup on était bloqué...
quelques semaines plus tard, une des rares filles de la classe va voir le PP en pleurs : le même élève la harcelait sexuellement... le PP a demandé à ce que les parents écrivent une lettre au proviseur pour faire avancer les choses mais là encore, ils ont refusé par peur que l'élèves brutalise leur fille, ils ne voulaient pas faire de remous.
Du coup, nous n'avions rien de concret contre cet élève, le proviseur n'a rien fait et nous avons dû le supporter jusqu'à la fin de l'année. Il s'est calmé côté harcèlement mais son attitude était clairement menaçante en classe (genre l'élève qui se lève et te toise comme si allait t'en coller une quand tu l'exclus de cours.. Ou quand je demandais à un délégué de l'accompagner chez le CPE, aucun des délégués n'osait se lever.) C'était vraiment horrible de voir que l'administration ne voulait rien faire (à part des heures de colle par-ci, par-là. Heureusement que ses parents l"ont changé de lycée ensuite !
Un élève ne venait plus en cours : on a compris que le 1er lui faisait du harcèlement moral, mais la maman disait que son fil refusait de lui donner un nom, du coup on était bloqué...
quelques semaines plus tard, une des rares filles de la classe va voir le PP en pleurs : le même élève la harcelait sexuellement... le PP a demandé à ce que les parents écrivent une lettre au proviseur pour faire avancer les choses mais là encore, ils ont refusé par peur que l'élèves brutalise leur fille, ils ne voulaient pas faire de remous.
Du coup, nous n'avions rien de concret contre cet élève, le proviseur n'a rien fait et nous avons dû le supporter jusqu'à la fin de l'année. Il s'est calmé côté harcèlement mais son attitude était clairement menaçante en classe (genre l'élève qui se lève et te toise comme si allait t'en coller une quand tu l'exclus de cours.. Ou quand je demandais à un délégué de l'accompagner chez le CPE, aucun des délégués n'osait se lever.) C'était vraiment horrible de voir que l'administration ne voulait rien faire (à part des heures de colle par-ci, par-là. Heureusement que ses parents l"ont changé de lycée ensuite !
- NuitsFidèle du forum
Magpie a écrit:Je suis aussi désemparée que toi.
Est-ce que monter un projet en classe l'aiderait à retrouver sa place ? Jusqu'ici, est ce qu'elle avait été mise à part à cause de sa maturité ?
Ou bien ça pourrait aggraver les choses. C'est en général lorsque l'on demande aux élèves de travailler en groupes que les cas de mise à l'écart ressortent. Si on laisse les élèves libres de constituer les groupes, ce sont toujours les mêmes qui se retrouvent seuls, si l'on impose la constitution des groupes, on voit bien comment ces mêmes élèves sont "accueillis" par leurs "camarades" de classe.
Peut-être faudrait-il la changer de classe mais attention:
- Il faut s'assurer que le problème ne s'étendra pas à la nouvelle classe, du fait des gamins de son actuelle classe. C'est malheureusement possible. Ce serait alors terrible pour cette élève: impression qu'il n'y a pas de solution, peut-être sentiment de culpabilité ou de honte (et là, je doute qu'elle ose dire que la situation ne s'est pas améliorée.
- Il ne faudrait pas que ce changement donne un sentiment d'impunité aux autres élèves, qu'il confirme bien que la raison du plus fort...
Bon, désolée de ne pas apporter de réponse plus constructive.
Je crois que nous sommes tous aussi démunis que toi, Angua, face aux situations de ce genre qui sont un véritable problème.
Je l'avais déjà dit ailleurs, je crois qu'il faut commencer par ne jamais minimiser ce que vivent les élèves harcelés / rejetés. Tous les jours. Du matin au soir.
_________________
C'est dans l'intérêt de l'enfant.
- VudiciFidèle du forum
D'accord avec tout ... et surtout la première phrase. Je ne sais pas comment arrêter ce genre de cercle, mais je sais une chose pour l'avoir vécu: dites à la victime que vous savez ce qui se passe, que ce n'est pas normal.Nuits a écrit:Magpie a écrit:Je suis aussi désemparée que toi.
Est-ce que monter un projet en classe l'aiderait à retrouver sa place ? Jusqu'ici, est ce qu'elle avait été mise à part à cause de sa maturité ?
Ou bien ça pourrait aggraver les choses. C'est en général lorsque l'on demande aux élèves de travailler en groupes que les cas de mise à l'écart ressortent. Si on laisse les élèves libres de constituer les groupes, ce sont toujours les mêmes qui se retrouvent seuls, si l'on impose la constitution des groupes, on voit bien comment ces mêmes élèves sont "accueillis" par leurs "camarades" de classe.
Peut-être faudrait-il la changer de classe mais attention:
- Il faut s'assurer que le problème ne s'étendra pas à la nouvelle classe, du fait des gamins de son actuelle classe. C'est malheureusement possible. Ce serait alors terrible pour cette élève: impression qu'il n'y a pas de solution, peut-être sentiment de culpabilité ou de honte (et là, je doute qu'elle ose dire que la situation ne s'est pas améliorée.
- Il ne faudrait pas que ce changement donne un sentiment d'impunité aux autres élèves, qu'il confirme bien que la raison du plus fort...
Bon, désolée de ne pas apporter de réponse plus constructive.
Je crois que nous sommes tous aussi démunis que toi, Angua, face aux situations de ce genre qui sont un véritable problème.
Je l'avais déjà dit ailleurs, je crois qu'il faut commencer par ne jamais minimiser ce que vivent les élèves harcelés / rejetés. Tous les jours. Du matin au soir.
Dans mon cas, j'ai su après que les profs avaient fait une réunion spéciale pour chercher une solution...et j'aurais aimé le savoir sur le moment: je croyais que personne n'avait rien remarqué...
- AnguaGrand sage
Non, quand je parle de collège "bisounours", ce n'est qu'à moitié ironique. C'est un établissement trèèèèèèèèèèès protégé où il y a quand même quelques élèves par classe très cultivés, très mûrs, très curieux... où être "intello" n'est pas une tare.Magpie a écrit:Je suis aussi désemparée que toi.
Est-ce que monter un projet en classe l'aiderait à retrouver sa place ? Jusqu'ici, est ce qu'elle avait été mise à part à cause de sa maturité ?
J'ai l'impression que le retour de bâton est un peu là : tout cela n'empêche pas la mesquinerie. Le garçon a l'origine des soucis est loin d'être immature, du moins en apparence. Je ne pense pas qu'il aurait cru que les choses aillent aussi loin par contre.
Et le projet de classe... heu... Comme dit plus haut, je n'y crois pas une seconde. Le plan de classe a été refait dans plusieurs disciplines, c'est déjà bien assez compliqué quand il s'agit de s'asseoir, j'aurais plutôt peur d'en rajouter.
Par contre, des petites nouvelles du front : quand je suis arrivée pour les prendre dans la cours, elle discutait avec une copine d'une autre classe "voisine de rang", un plutôt tranquille de la sienne lui a dit en souriant "attention, te trompes pas de classe", Crétinus (oui, appelons-le ainsi, c'en est un autre que "l'initiateur") a trépigné en chantant "tu lui as parlé ! tu lui as parlé !"... m'a vue, s'est arrêté. Je lui demandé :
"Et alors, où est le problème?
- Bah heu... en fait, le jeu, c'est de pas la voir.
- Et toi, tu trouves cela amusant ?
- Bah heu... Oui ?" (oui, c'est Crétinus, il répond par l'interrogative)
J'ai fait les yeux ronds, lui ai parlé comme à un attardé (je sais, éducativement discutable) pour l'informer qu'il était collège, était grand et devait se comporter comme un grand, avait de prendre l'air mauvais pour lui demander d'imaginer deux secondes que ce soit lui qu'on ignore.
Bon. Ceux qui ricanaient pendant que je me fichais de lui ont arrêté à ce moment-là et pris l'air vaguement gênés quand je les ai balayés du regard, l'élève "à ignorer" et le "traitre" qui lui parlait ont souri.
A l'heure actuelle, à part des remarques et des trucs ponctuels pris sur le fait, je n'ai toujours rien de neuf à proposer...
(avoiner l'élève mise à côté d'elle qui demandait à changer de place juste parce que c'était elle, ça compte ? oui, "avoiner", le changement de place étant négociable pour un motif valable, et là, je ne le voyais pas comme tel)
victor44 a écrit:http://media.education.gouv.fr/file/2011/64/5/Refuser-l-oppression-quotidienne-la-prevention-du-harcelement-al-ecole_174645.pdf
lire en particulier à partir de la page 28
Merci pour le lien, je vais lire tout ça à tête reposée.
- Reine MargotDemi-dieu
je n'ai jamais réussi à trouver de solution au problème mais je trouve que tu fais deux choses importantes:
- tu montres que tu sais ce qui se passe
- tu dis clairement que tu n'approuves pas, et tu reprends les "crétini"
Je pense que l'élève va se sentir soutenue, et que le message portera ses fruits chez les crétini, sans doute à long terme, hélas.
- tu montres que tu sais ce qui se passe
- tu dis clairement que tu n'approuves pas, et tu reprends les "crétini"
Je pense que l'élève va se sentir soutenue, et que le message portera ses fruits chez les crétini, sans doute à long terme, hélas.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- victor44Habitué du forum
Les parents semblent disposer de l'arme atomique pour obliger les CDE frileux à bouger...
boum
boum
- titeprofExpert
je profite de ce fil car je suis aussi témoin de ce phénomène galopant et insidieux... et aussi démunie que certains d'entre vous... merci pour tous les liens et conseils en tout cas, je vais lire tout ça au plus vite!
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[center]Je suis comme le ciel, rien ne s'accroche à moi (mantra)
- La JabotteNeoprof expérimenté
Je me demande juste où sont les pères de tous ces gamins. Avant, il y a longtemps, nos pères étaient des héros qui nous foutaient des roustes, peut-être, mais qui n'auraient pas laissé un abruti malmener leur fille. Une petite discussion entre quatre yeux avec le harceleur ou la harceleuse, pour rappeler qu'on trouve toujours plus fort que soi...
- victor44Habitué du forum
La Jabotte a écrit: Une petite discussion entre quatre yeux avec le harceleur ou la harceleuse, pour rappeler qu'on trouve toujours plus fort que soi...
Et après le pere du harceleur vient regler ses compte et ensuite...
Il me semblait que notre société avait quelque peu progressé depuis néanderthal
Et les mères elles ont qu'à faire la cuisine ou le ménage plutot que de faire des études et travailler...
- La JabotteNeoprof expérimenté
Qu'est-ce que vous suggérez, alors ? Que j'attende patiemment que les maîtresses trouvent le moyen d'empêcher D. de mettre la main aux fesses de ma fille pendant les heures de cantine ? Que la petite X ou le petit Z menace de suicider pour qu'enfin un principal convoque un conseil de discipline ?
Si les établissements scolaires prenaient sérieusement en main ce genre de problème, ils n'existeraient pas.
La société a peut-être progressé, mais l'Homme ne semble pas l'avoir fait autant, puisqu'il ressent toujours et encore ce besoin viscéral d'éprouver sa supériorité sur plus faible que lui et qu'il en jouit. Le harceleur ne teste pas autre chose que son pouvoir. Lui rappeler qu'on trouve toujours plus fort que soi (ce qui ne signifie pas en venir aux mains, mais rappeler que c'est toujours possible) ne me semble pas hors de propos.
En tout cas, d'après diverses expériences, les problèmes ne sont pas réglés rapidement par l'établissement scolaire et les choses empirent ou perdurent bien plus longtemps que cela n'est acceptable, alors qu'une unique et rapide intervention des parents auprès de l'enfant ou de ses parents coupe court à toute escalade. Parce qu'ainsi le harceleur constate que le harcelé n'est pas seul et sans défense, que ses propres parents ne cautionnent pas ses actes (en général, vraiment, ils ne les cautionnent pas)... et tout simplement il comprend qu'il y a des limites et qu'il les a dépassées.
Au collège, lorsqu'on est confronté à de telles choses, on tente de les régler par la discussion. "Rendez-vous compte de ce que vous faites, réfléchissez, et si c'était vous...". Mais l'éducation ne passe pas que par le raisonnement. Il y a un moment où les enfants doivent apprendre aussi à ne pas faire quelque chose simplement parce qu'on leur dit qu'ils ne doivent pas le faire. On explique une fois, et ensuite ça suffit, on interdit point barre. Quand mon gamin cherche à mettre les doigts dans la prise, je ne prends pas deux heures pour lui expliquer les dangers de l'électrocution (qu'il ne comprendrait d'ailleurs pas vu son âge). Je lui dit "non", j'explique rapidement pourquoi, et s'il recommence, je lui tape sur les doigts. Parce que c'est dangereux.
Le harcèlement aussi, c'est dangereux. Au bout d'un moment, il faut arrêter de discuter.
Sinon, je ne vois pas le rapport avec la cuisine ou le ménage et le rôle des femmes. Perso, j'ai fait des études, je travaille, et ça ne m'empêche pas d'être coincée à la maison avec 3 mômes, un mari, les lessives, le ménage... Mais quand même, je sors pour faire les courses, c'est trop cool. Je ne suis pas sûre qu'on ait bien gagné au change. Mais ça n'a aucun rapport. La réalité, c'est que mon mari de 1m90, 90kgs de muscles et le regard qui tue quand il se fâche, il a bien plus de poids que moi quand il s'agit de dire à un gamin que maintenant les conneries ça suffit. Et puis même si ce n'était pas le cas, je ne vois pas pourquoi le père ne devrait pas intervenir dans de telles situations.
Si les établissements scolaires prenaient sérieusement en main ce genre de problème, ils n'existeraient pas.
La société a peut-être progressé, mais l'Homme ne semble pas l'avoir fait autant, puisqu'il ressent toujours et encore ce besoin viscéral d'éprouver sa supériorité sur plus faible que lui et qu'il en jouit. Le harceleur ne teste pas autre chose que son pouvoir. Lui rappeler qu'on trouve toujours plus fort que soi (ce qui ne signifie pas en venir aux mains, mais rappeler que c'est toujours possible) ne me semble pas hors de propos.
En tout cas, d'après diverses expériences, les problèmes ne sont pas réglés rapidement par l'établissement scolaire et les choses empirent ou perdurent bien plus longtemps que cela n'est acceptable, alors qu'une unique et rapide intervention des parents auprès de l'enfant ou de ses parents coupe court à toute escalade. Parce qu'ainsi le harceleur constate que le harcelé n'est pas seul et sans défense, que ses propres parents ne cautionnent pas ses actes (en général, vraiment, ils ne les cautionnent pas)... et tout simplement il comprend qu'il y a des limites et qu'il les a dépassées.
Au collège, lorsqu'on est confronté à de telles choses, on tente de les régler par la discussion. "Rendez-vous compte de ce que vous faites, réfléchissez, et si c'était vous...". Mais l'éducation ne passe pas que par le raisonnement. Il y a un moment où les enfants doivent apprendre aussi à ne pas faire quelque chose simplement parce qu'on leur dit qu'ils ne doivent pas le faire. On explique une fois, et ensuite ça suffit, on interdit point barre. Quand mon gamin cherche à mettre les doigts dans la prise, je ne prends pas deux heures pour lui expliquer les dangers de l'électrocution (qu'il ne comprendrait d'ailleurs pas vu son âge). Je lui dit "non", j'explique rapidement pourquoi, et s'il recommence, je lui tape sur les doigts. Parce que c'est dangereux.
Le harcèlement aussi, c'est dangereux. Au bout d'un moment, il faut arrêter de discuter.
Sinon, je ne vois pas le rapport avec la cuisine ou le ménage et le rôle des femmes. Perso, j'ai fait des études, je travaille, et ça ne m'empêche pas d'être coincée à la maison avec 3 mômes, un mari, les lessives, le ménage... Mais quand même, je sors pour faire les courses, c'est trop cool. Je ne suis pas sûre qu'on ait bien gagné au change. Mais ça n'a aucun rapport. La réalité, c'est que mon mari de 1m90, 90kgs de muscles et le regard qui tue quand il se fâche, il a bien plus de poids que moi quand il s'agit de dire à un gamin que maintenant les conneries ça suffit. Et puis même si ce n'était pas le cas, je ne vois pas pourquoi le père ne devrait pas intervenir dans de telles situations.
- bellaciaoFidèle du forum
Et quand la mise à l'écart d'une élève se double de racisme ? Elle a un nom à consonance arabe, est en foyer, à fleur de peau et, alors qu'elle se défendait l'an dernier, est complètement éteinte, en arrivant à devenir... grise, vraiment ! C'est une jolie fille, qui était très gaie l'an dernier. Elle s'habille bien, n'a rien pour se démarquer des autres élèves, elle a de la gueule, normalement, n'est pas de tempérament à se laisser écraser. Mais là, je crois que c'est trop pour elle. Je lui ai parlé plusieurs fois. Je lui ai trouvé une place à une table de filles parce qu'elle est en train de se rapprocher d'elle (des filles gentilles et sages). Mais elle est rejetée par "ceux qui comptent", qui sont populaires dans la classe.
L'autre jour, j'en prend un disant son nom comme du charabia lorsqu'elle était absente. Je l'ai repris sèchement, mais je ne suis pas toujours là ou je n'entends pas tout. Je me sens également démunie, d'autant plus qu'elle est souvent absente. Pensez-vous que je doive contacter son éducateur ? C'est un foyer où les élèves sont très bien suivis.
L'autre jour, j'en prend un disant son nom comme du charabia lorsqu'elle était absente. Je l'ai repris sèchement, mais je ne suis pas toujours là ou je n'entends pas tout. Je me sens également démunie, d'autant plus qu'elle est souvent absente. Pensez-vous que je doive contacter son éducateur ? C'est un foyer où les élèves sont très bien suivis.
- La JabotteNeoprof expérimenté
Bellaciao, peut-être que son changement par rapport à l'année dernière n'est pas seulement dû à ce qui se passe à l'intérieur de l'établissement. Si elle était capable de se défendre et plus maintenant, peut-être qu'un événement a mis à mal sa confiance en elle. Il peut avoir eu lieu dans l'établissement ou en dehors.
Etre rejetée par les populaires d'une classe ne me semble pas être la pire chose qui soit, si on a des amis par ailleurs. Le harcèlement, raciste ou pas, en revanche devrait être pris très au sérieux.
Je pense que contacter son éducateur ou le foyer n'est pas une mauvaise idée, mais ce n'est sans doute pas à toi de le faire, peut-être plutôt à l'assistante sociale.
Etre rejetée par les populaires d'une classe ne me semble pas être la pire chose qui soit, si on a des amis par ailleurs. Le harcèlement, raciste ou pas, en revanche devrait être pris très au sérieux.
Je pense que contacter son éducateur ou le foyer n'est pas une mauvaise idée, mais ce n'est sans doute pas à toi de le faire, peut-être plutôt à l'assistante sociale.
- JaneBNeoprof expérimenté
Reine Margot a écrit:je n'ai jamais réussi à trouver de solution au problème mais je trouve que tu fais deux choses importantes:
- tu montres que tu sais ce qui se passe
- tu dis clairement que tu n'approuves pas, et tu reprends les "crétini"
Je pense que l'élève va se sentir soutenue, et que le message portera ses fruits chez les crétini, sans doute à long terme, hélas.
+ 1! ça parait peu car ça ne résout pas entièrement le problème mais souvent le sentiment des élèves persécutés par les autres, c'est que les adultes ne disent rien / ne font rien et donc cautionnent...
Je ne sais pas vraiment si c'est réellement efficace mais nous avons dans notre collège des élèves médiateurs qui peuvent calmer le jeu dans ce genre de cas et faire jouer la solidarité entre élèves ...mais pour que ça marche, il faut que les élèves médiateurs aient un certain charisme auprès des autres.
- ClarianzEmpereur
La Jabotte a écrit:Je me demande juste où sont les pères de tous ces gamins. Avant, il y a longtemps, nos pères étaient des héros qui nous foutaient des roustes, peut-être, mais qui n'auraient pas laissé un abruti malmener leur fille. Une petite discussion entre quatre yeux avec le harceleur ou la harceleuse, pour rappeler qu'on trouve toujours plus fort que soi...
:shock:
ils peuvent foutre des roustes et ne pas savoir que leur fille est malmenée (parce que comme ils foutent des roustes, leur fille ne se confie pas)
_________________
Mama's Rock
- AnguaGrand sage
... Voilà exactement ma question.La Jabotte a écrit:
Si les établissements scolaires prenaient sérieusement en main ce genre de problème, ils n'existeraient pas.
Je prends la question au sérieux.
L’administration prend la question au sérieux.
Une bonne partie des collègues qui a cette classe prend la question au sérieux.
Nous continuons à réagir, mais concrètement, pour la mise au ban de cette gamine... rien. Aucun effet. Une ambiance pesante en classe.
La question des parents n'est pas venue, mais la mère de l'élève rejetée et celle de l'élève plus ou moins à l'origine du truc se sont rencontrées et visiblement, cela ne s'est pas très bien passé, chacune ayant défendu son enfant et rejeté la faute sur l'autre. Légitime, peut-être, mais...
Une classe de 24 élèves, dont une vingtaine rejettent une pauvre gamine en ayant à mon avis oublié pourquoi pour la plupart... Si ce n'est que maintenant, le jeu sadique est installé, nous l'avons découvert trop tard, mais ce n'est pas pour autant que je souhaite rester les bras croisés.
Du coup, si les pères sont du genre "gros bras", j'imagine à peine comment aurait tourné la rencontre entre parents... (faite en dehors du collège)
Ok, c'est peut-être efficace, mais... personnellement, ce n'est pas d'une société où ce genre de rapport de force domine que je veux. Je ne veux pas d'un règne de la terreur. Même si, là, dans ce cas précis, j'aimerais bien avoir un colosse terrifiant sous la main (voir, en avoir le physique) pour changer les choses... et encore, une fois qu'il aura menacé toute une classe, en groupe ou individuellement, qu'est-ce qui m'assure qu'il n'y aura pas de représailles ou d'autres actions sournoises ?Sinon, je ne vois pas le rapport avec la cuisine ou le ménage et le rôle des femmes. Perso, j'ai fait des études, je travaille, et ça ne m'empêche pas d'être coincée à la maison avec 3 mômes, un mari, les lessives, le ménage... Mais quand même, je sors pour faire les courses, c'est trop cool. Je ne suis pas sûre qu'on ait bien gagné au change. Mais ça n'a aucun rapport. La réalité, c'est que mon mari de 1m90, 90kgs de muscles et le regard qui tue quand il se fâche, il a bien plus de poids que moi quand il s'agit de dire à un gamin que maintenant les conneries ça suffit. Et puis même si ce n'était pas le cas, je ne vois pas pourquoi le père ne devrait pas intervenir dans de telles situations.
- CondorcetOracle
Le colosse terrifiant, c'est toi ! Si tu arrives à constater ce harcèlement, cette mise au ban en plein cours, tire parti de la situation pour l'interrompre immédiatement (même en plein milieu de phrase) et pour dire ce que tu souhaites, selon la forme théâtrale qui te convient le plus. Le moment choisi et la mise en scène de ton intervention auront beaucoup d'impact sur ton message. Selon les oeuvres que tu étudies avec tes élèves pendant l'année, tu pourrais étayer ton plaidoyer par des exemples éclairants.
Je trouve que l'une de tes phrases pourraient servir d'accroche/d'amorce : "Je ne veux pas d'un règne de la terreur".
Je trouve que l'une de tes phrases pourraient servir d'accroche/d'amorce : "Je ne veux pas d'un règne de la terreur".
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