- lene75Prophète
Tout est dans le titre. Mon mari envisage de partir environ 2 ans à l'étranger (Canada ? Australie ?) dans les années qui viennent, et avant qu'il ne débute les démarches, je me demande dans quelle mesure c'est jouable pour moi. 2 points me tracassent particulièrement :
- Dans quelles conditions mon départ peut-il se faire ? Dispo de droit pour raison familiale (et dans ce cas, ai-je le droit de travailler là-bas) ? Poste dans un lycée français ? Détachement ? Existe-t-il des possibilités "d'échange" ? enseigner par exemple dans un lycée canadien pourrait être une expérience. Autre possibilité ? Y a-t-il une différence si nous partons en Europe ou hors d'Europe ?
- Et surtout, dans quelles conditions le retour se fait-il ? J'imagine que je perds mon précieux poste fixe. Est-ce que je perds aussi mon académie ? Mon département ? Y a-t-il des bonifications pour retrouver mon ancien poste / un poste géographiquement proche de mon ancien poste, etc. ?
- Dans quelles conditions mon départ peut-il se faire ? Dispo de droit pour raison familiale (et dans ce cas, ai-je le droit de travailler là-bas) ? Poste dans un lycée français ? Détachement ? Existe-t-il des possibilités "d'échange" ? enseigner par exemple dans un lycée canadien pourrait être une expérience. Autre possibilité ? Y a-t-il une différence si nous partons en Europe ou hors d'Europe ?
- Et surtout, dans quelles conditions le retour se fait-il ? J'imagine que je perds mon précieux poste fixe. Est-ce que je perds aussi mon académie ? Mon département ? Y a-t-il des bonifications pour retrouver mon ancien poste / un poste géographiquement proche de mon ancien poste, etc. ?
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- DaphnéDemi-dieu
MPlene75 a écrit:Tout est dans le titre. Mon mari envisage de partir environ 2 ans à l'étranger (Canada ? Australie ?) dans les années qui viennent, et avant qu'il ne débute les démarches, je me demande dans quelle mesure c'est jouable pour moi. 2 points me tracassent particulièrement :
- Dans quelles conditions mon départ peut-il se faire ? Dispo de droit pour raison familiale (et dans ce cas, ai-je le droit de travailler là-bas) ? Poste dans un lycée français ? Détachement ? Existe-t-il des possibilités "d'échange" ? enseigner par exemple dans un lycée canadien pourrait être une expérience. Autre possibilité ? Y a-t-il une différence si nous partons en Europe ou hors d'Europe ?
- Et surtout, dans quelles conditions le retour se fait-il ? J'imagine que je perds mon précieux poste fixe. Est-ce que je perds aussi mon académie ? Mon département ? Y a-t-il des bonifications pour retrouver mon ancien poste / un poste géographiquement proche de mon ancien poste, etc. ?
- mblondeNiveau 9
Je n'ai pas été confrontée au problème mais je me suis un peu renseignée et j'ai des amis qui ont été confronté à cela. Je réponds en message global car ça peut intéresser d'autres personnes.
- Pour suivre ton mari tu peux avoir une disponibilité de droit valable 3 ans, renouvelable. A partir du moment où c'est une dispo de droit tu peux travailler dans n'importe quel secteur mais attention au conditions dans le pays d'accueil (est ce que ton visa te donne le droit de travailler ou non?). Après tu perds effectivement ton poste et tu auras pour la mutation un bonus de 1000 points pour réintégrer ton académie d'origine et ton département d'origine (après vérifier ce point qui doit dépendre des académies). bon ça sous entend que tu peux te retrouver n'importe où dans le département...
- Pour enseigner difficile d'avoir un poste d'expat là ou tu veux. Tu peux aller te renseigner aux lycées sur place et voir s'ils n'ont pas de poste de résident (ie un professeur français qui vit sur place, salaire plus faible qu'un expat espèce en voie de disparition de toute manière) ou de local (= un "professeur" qui n'a pas les concours de l'EN, salaire assez faible) pour toi. Par contre il n'y a pas toujours de poste. Pour certaines matières à faibles horaire, tu peux avoir un prof marié à un local qui vit sur place depuis 20 ans et qui occupe l'unique poste depuis 20 ans avec peu de chances qu'il se libère. Après à toi de négocier éventuellement un détachement (au moins l'année est prise en compte dans l'ancienneté) si tu trouve un poste dans une structure rattachée à l'EN (j'ai une amie agrégée qui a réussi à faire passer une année de travail dans une école française en détachement alors qu'elle enseignait en maternelle...). D'après ce que j'en sais, au Canada les professeurs français sont assez recherchés (ça doit dépendre des matières cela dit et ça dépend aussi des provinces). Pour enseigner il faut être inscrit sur une liste qui permet de faire des remplacements et ensuite le recrutement se fait par le chef d'établissement. J'ai une autre amie qui rentrée très contente d'une année passée à enseigner au Canada qui lui a permis de voir un système différent et plutôt sympathique. Une autre collègue est revenue ravie de 3 ans passées en Australie. Mais le retour en France est ensuite difficile (l'une est à 100km de chez elle, l'autre se retrouve TZR). C'est d'ailleurs valable pour de nombreux expats, il y a une réadaptation pas toujours facile à faire au retour. Cela dit l'ouverture d'esprit n'a pas de prix.
- Enfin une expérience à l'étranger c'est fantastique (ça je l'ai vécu pendant de nombreuses années de mon enfance et encore un peu ensuite) mais il faut juste faire attention au fait que s'il y a des enfants, l'école est payante et peut revenir cher (quoique je crois que Sarko voulait changer cela). Parfois c'est négocié pour les postes d'expat mais pas toujours donc il ne suffit pas juste de regarder le salaire local sur place mais il faut envisager pleins d'autres dépenses dont nous n'avons pas l'habitude en France (les dépenses de santé également peuvent vite revenir cher). Cela dit je pense que tout professeur (valable aussi pour d'autres professions) devrait à un moment sortir un peu de France et voir ailleurs ce qui permet aussi de voir d'autres systèmes dont certains sont parfois tellement vantés sans qu'on sache vraiment ce qui relève vraiment de la réalité ou non.
Voilà j'espère que ça répondra à tes questions
- Pour suivre ton mari tu peux avoir une disponibilité de droit valable 3 ans, renouvelable. A partir du moment où c'est une dispo de droit tu peux travailler dans n'importe quel secteur mais attention au conditions dans le pays d'accueil (est ce que ton visa te donne le droit de travailler ou non?). Après tu perds effectivement ton poste et tu auras pour la mutation un bonus de 1000 points pour réintégrer ton académie d'origine et ton département d'origine (après vérifier ce point qui doit dépendre des académies). bon ça sous entend que tu peux te retrouver n'importe où dans le département...
- Pour enseigner difficile d'avoir un poste d'expat là ou tu veux. Tu peux aller te renseigner aux lycées sur place et voir s'ils n'ont pas de poste de résident (ie un professeur français qui vit sur place, salaire plus faible qu'un expat espèce en voie de disparition de toute manière) ou de local (= un "professeur" qui n'a pas les concours de l'EN, salaire assez faible) pour toi. Par contre il n'y a pas toujours de poste. Pour certaines matières à faibles horaire, tu peux avoir un prof marié à un local qui vit sur place depuis 20 ans et qui occupe l'unique poste depuis 20 ans avec peu de chances qu'il se libère. Après à toi de négocier éventuellement un détachement (au moins l'année est prise en compte dans l'ancienneté) si tu trouve un poste dans une structure rattachée à l'EN (j'ai une amie agrégée qui a réussi à faire passer une année de travail dans une école française en détachement alors qu'elle enseignait en maternelle...). D'après ce que j'en sais, au Canada les professeurs français sont assez recherchés (ça doit dépendre des matières cela dit et ça dépend aussi des provinces). Pour enseigner il faut être inscrit sur une liste qui permet de faire des remplacements et ensuite le recrutement se fait par le chef d'établissement. J'ai une autre amie qui rentrée très contente d'une année passée à enseigner au Canada qui lui a permis de voir un système différent et plutôt sympathique. Une autre collègue est revenue ravie de 3 ans passées en Australie. Mais le retour en France est ensuite difficile (l'une est à 100km de chez elle, l'autre se retrouve TZR). C'est d'ailleurs valable pour de nombreux expats, il y a une réadaptation pas toujours facile à faire au retour. Cela dit l'ouverture d'esprit n'a pas de prix.
- Enfin une expérience à l'étranger c'est fantastique (ça je l'ai vécu pendant de nombreuses années de mon enfance et encore un peu ensuite) mais il faut juste faire attention au fait que s'il y a des enfants, l'école est payante et peut revenir cher (quoique je crois que Sarko voulait changer cela). Parfois c'est négocié pour les postes d'expat mais pas toujours donc il ne suffit pas juste de regarder le salaire local sur place mais il faut envisager pleins d'autres dépenses dont nous n'avons pas l'habitude en France (les dépenses de santé également peuvent vite revenir cher). Cela dit je pense que tout professeur (valable aussi pour d'autres professions) devrait à un moment sortir un peu de France et voir ailleurs ce qui permet aussi de voir d'autres systèmes dont certains sont parfois tellement vantés sans qu'on sache vraiment ce qui relève vraiment de la réalité ou non.
Voilà j'espère que ça répondra à tes questions
- lene75Prophète
Merci pour ta réponse. Effectivement, ça répond à ma question et ça confirme ce que me disait Daphné.
C'est bien ça qui me faisait peur : le prix est trop élevé pour moi, je ne suis pas prête à galérer des années (dans ma matière les postes sont rares et chers) pour une expérience de 2 ans. Pas avec une famille, j'ai suffisamment stressé la première fois où j'ai joué à la roulette russe des mutations, je n'ai pas vraiment envie de recommencer. Ça reste bon à savoir, si un jour je perds mon poste, ce serait l'occasion...
Je suis entièrement d'accord avec ça. Rien que les quelques semaines que j'ai passées dans un collège anglais quand j'étais moi-même collégienne sont déjà un plus, je trouve. D'ailleurs beaucoup d'entreprises privées favorisent ce genre de mobilité (conditions avantageuses, logement, primes, salaire suffisant pour permettre au conjoint de ne pas travailler sur place, promotions, etc.), on en a plusieurs parmi nos proches et c'est vrai qu'ils ont tous trouvé que c'était très enrichissant professionnellement mais aussi sur un plan personnel (et pour leurs enfants, aussi). Mais bon, à l'EN, si on est "sanctionné" au retour, bah tant pis, mon mari et moi nous passerons d'une expérience à l'étranger et nos ministères (il est chercheur) se passeront au passage de ce que ça aurait pu nous apporter sur le plan professionnel. Je vais continuer à faire pression pour que mon mari refuse toutes les offres qu'on lui fait lors des conférences internationales
mblonde a écrit:Mais le retour en France est ensuite difficile (l'une est à 100km de chez elle, l'autre se retrouve TZR). C'est d'ailleurs valable pour de nombreux expats, il y a une réadaptation pas toujours facile à faire au retour. Cela dit l'ouverture d'esprit n'a pas de prix.
C'est bien ça qui me faisait peur : le prix est trop élevé pour moi, je ne suis pas prête à galérer des années (dans ma matière les postes sont rares et chers) pour une expérience de 2 ans. Pas avec une famille, j'ai suffisamment stressé la première fois où j'ai joué à la roulette russe des mutations, je n'ai pas vraiment envie de recommencer. Ça reste bon à savoir, si un jour je perds mon poste, ce serait l'occasion...
mblonde a écrit:Cela dit je pense que tout professeur (valable aussi pour d'autres professions) devrait à un moment sortir un peu de France et voir ailleurs
Je suis entièrement d'accord avec ça. Rien que les quelques semaines que j'ai passées dans un collège anglais quand j'étais moi-même collégienne sont déjà un plus, je trouve. D'ailleurs beaucoup d'entreprises privées favorisent ce genre de mobilité (conditions avantageuses, logement, primes, salaire suffisant pour permettre au conjoint de ne pas travailler sur place, promotions, etc.), on en a plusieurs parmi nos proches et c'est vrai qu'ils ont tous trouvé que c'était très enrichissant professionnellement mais aussi sur un plan personnel (et pour leurs enfants, aussi). Mais bon, à l'EN, si on est "sanctionné" au retour, bah tant pis, mon mari et moi nous passerons d'une expérience à l'étranger et nos ministères (il est chercheur) se passeront au passage de ce que ça aurait pu nous apporter sur le plan professionnel. Je vais continuer à faire pression pour que mon mari refuse toutes les offres qu'on lui fait lors des conférences internationales
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- DaphnéDemi-dieu
Enfin pas tout à fait : quand on est en dispo on perd son poste mais on reste titulaire de son académie. Pas de priorité la pour réintégrer donc.
- mblondeNiveau 9
Je sais pas j'ai une copine qui m'a dit qu'elle était du coup sur iprof "hors académie"... Du coup je me demandais si on restait vraiment dans son académie.
C'est vraiment dommage lene75. Nous aussi on aimerait beaucoup partir à l'étranger mais autant le faire avant d'avoir le super poste qu'on veut plus lâcher (parce que là TZR à 70 km de chez moi, je ne vais pas me battre pour le garder le poste). Et puis rien ne dis qu'on reviendra dans l'académie de départ (mari militaire...) donc vive la roulette russe des mutations inter au retour.
C'est vraiment dommage lene75. Nous aussi on aimerait beaucoup partir à l'étranger mais autant le faire avant d'avoir le super poste qu'on veut plus lâcher (parce que là TZR à 70 km de chez moi, je ne vais pas me battre pour le garder le poste). Et puis rien ne dis qu'on reviendra dans l'académie de départ (mari militaire...) donc vive la roulette russe des mutations inter au retour.
- lene75Prophète
Effectivement, pour toi c'est le moment de partir ! Mon mari à moi conserverait son poste (plutôt 2 fois qu'une vu l'intérêt d'un séjour à l'étranger pour son labo).
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
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