- laMissSage
(...) "J'écrivais des silences, des nuits, je notais l'inexprimable. Je fixais des vertiges."
Rimbaud
Rimbaud
- User5899Demi-dieu
"Et l'unique cordeau des trompettes marines"
- OsmieSage
La moisson de nos champs lassera les faucilles,
Et les fruits passeront la promesse des fleurs.
Malherbe, "Prière pour le roi Henri le Grand"
Et les fruits passeront la promesse des fleurs.
Malherbe, "Prière pour le roi Henri le Grand"
- OsmieSage
Ariane, ma sœur, de quel amour blessée
Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée !
Racine, Phèdre
J'aime tout dans ces deux vers : l'abandon d'Ariane sur une île, l'accord des participes, la poésie de l’assonance...
Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée !
Racine, Phèdre
J'aime tout dans ces deux vers : l'abandon d'Ariane sur une île, l'accord des participes, la poésie de l’assonance...
- HocamSage
Aujourd'hui, 320e anniversaire de la mort de Racine, je pense surtout à Bérénice :
Je demeurai longtemps errant dans Césarée,
Lieux charmants où mon cœur vous avait adorée.
Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?
Que le jour recommence et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice etc.
Une reine est suspecte à l'empire romain.
Il faut vous séparer, et vous partez demain.
Je trouve émouvante la simplicité syntaxique de ce deuxième hémistiche, « et vous partez demain », alors que le sens est brutal.
Je demeurai longtemps errant dans Césarée,
Lieux charmants où mon cœur vous avait adorée.
Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?
Que le jour recommence et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice etc.
Une reine est suspecte à l'empire romain.
Il faut vous séparer, et vous partez demain.
Je trouve émouvante la simplicité syntaxique de ce deuxième hémistiche, « et vous partez demain », alors que le sens est brutal.
- nitescenceÉrudit
Je lz vis, je roufis, je pâlis à sa vue. Phèdre, Racine.
_________________
Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- ValorNiveau 9
"Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux." (Verlaine, Romances sans paroles, "Green")
"J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse." (Rimbaud, Illuminations)
Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux." (Verlaine, Romances sans paroles, "Green")
"J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse." (Rimbaud, Illuminations)
- PoupoutchModérateur
"Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire". (Apollinaire, Nuit rhénaneUn poème étudié en 1ère et que je me récite encore avec plaisir.
"frôlée par les ombres des morts / À l'heure où le jour s'exénue, / l'Arlequine s'est mise nue / Et dans l'étang mire son corps" (Apollinaire, Crépuscule). Également de ma première.
Sinon, j'ai une affection pour tout le poème Choses du soir de Victor Hugo, dont nous avions, étant enfants, un album dessiné que j'ai précieusement gardé. "Voici le moment où flottent dans l'air tous ces bruits confus que l'ombre exaspère".
Et je réalise que tout ceci est fortement vespéral...
"frôlée par les ombres des morts / À l'heure où le jour s'exénue, / l'Arlequine s'est mise nue / Et dans l'étang mire son corps" (Apollinaire, Crépuscule). Également de ma première.
Sinon, j'ai une affection pour tout le poème Choses du soir de Victor Hugo, dont nous avions, étant enfants, un album dessiné que j'ai précieusement gardé. "Voici le moment où flottent dans l'air tous ces bruits confus que l'ombre exaspère".
Et je réalise que tout ceci est fortement vespéral...
_________________
Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- TivinouDoyen
Celeborn a écrit:Mon n°2, d'Apollinaire :
« Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire. »
C'est drôle, ma première pensée quand j'ai lu le titre du topic a été:
"Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme"...
Et la deuxième, "Recueillement" de Baudelaire, en entier.
- Agrippina furiosaFidèle du forum
"Car j'ai vécu de vous attendre,
Et mon coeur n'était que vos pas"
P.Valéry, "Les pas" (Charmes)
Et ... les deux vers d'Apollinaire cités par Celeborn et Tivinou, ainsi que "L'Horloge" de Baudelaire, en entier.
Et mon coeur n'était que vos pas"
P.Valéry, "Les pas" (Charmes)
Et ... les deux vers d'Apollinaire cités par Celeborn et Tivinou, ainsi que "L'Horloge" de Baudelaire, en entier.
- LadKlimaHabitué du forum
"il pleut sur ma tronche
et je tente malgré tout de briller
comme une bombe qui hurle avant de ravager le monde
comme un enfant mort à la guerre
comme une nuée de cadavres tombés du ciel
comme un séisme"
et je tente malgré tout de briller
comme une bombe qui hurle avant de ravager le monde
comme un enfant mort à la guerre
comme une nuée de cadavres tombés du ciel
comme un séisme"
- MajuFidèle du forum
"C'était au début d'adorables années
La terre nous aimait un peu, je me souviens" René Char
La lecture de ce topic a ensoleillé ma journée, par ailleurs bien morne, merci.
La terre nous aimait un peu, je me souviens" René Char
La lecture de ce topic a ensoleillé ma journée, par ailleurs bien morne, merci.
- AustrucheerranteHabitué du forum
Poupoutch a écrit:"Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire". (Apollinaire, Nuit rhénaneUn poème étudié en 1ère et que je me récite encore avec plaisir.
"frôlée par les ombres des morts / À l'heure où le jour s'exénue, / l'Arlequine s'est mise nue / Et dans l'étang mire son corps" (Apollinaire, Crépuscule). Également de ma première.
Sinon, j'ai une affection pour tout le poème Choses du soir de Victor Hugo, dont nous avions, étant enfants, un album dessiné que j'ai précieusement gardé. "Voici le moment où flottent dans l'air tous ces bruits confus que l'ombre exaspère".
Et je réalise que tout ceci est fortement vespéral...
J'adore ce vers ! une de mes images poétiques préférées.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
C'est Vénus toute entière à sa proie attachée. (Racine, Phèdre)
- klaus2Habitué du forum
Mais pourtant malgré tout malgré les jours farouches
Le sac lourd à l'échine et le coeur dévasté
Cet impossible choix d'être et d'avoir été
Et la douleur qui laisse une ride à la bouche
Je dirai malgré tout que cette vie fut telle
qu'à qui voudra m'entendre à qui m'écoute ici
N'ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle.
Aragon, Que la vie en vaut la peine
Le sac lourd à l'échine et le coeur dévasté
Cet impossible choix d'être et d'avoir été
Et la douleur qui laisse une ride à la bouche
Je dirai malgré tout que cette vie fut telle
qu'à qui voudra m'entendre à qui m'écoute ici
N'ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle.
Aragon, Que la vie en vaut la peine
_________________
Eine andere Sprache zu können, ist wie eine zweite Seele zu besitzen.“ – Karl der Große. "Parler une autre langue, c'est comme posséder une seconde âme" (Charlemagne)
- HonchampDoyen
Mais avec tant d’oubli comment faire une rose,
Avec tant de départs comment faire un retour,
Mille oiseaux qui s’enfuient n’en font un qui se pose
Et tant d’obscurité simule mal le jour.
Jules Supervielle
_________________
"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- bénouNiveau 10
Je ne crois pas en Dieu, j'abjure et je renie
Toute pensée, et quant à la vieille ironie,
L'Amour, je voudrais bien qu'on ne m'en parlât plus.
Lasse de vivre, ayant peur de mourir, pareille
Au brick perdu jouet du flux et du reflux,
Mon âme pour d'affreux naufrages appareille.
Paul Verlaine, L'Angoisse
Ces vers me fascinent depuis mes 16 ans !
Toute pensée, et quant à la vieille ironie,
L'Amour, je voudrais bien qu'on ne m'en parlât plus.
Lasse de vivre, ayant peur de mourir, pareille
Au brick perdu jouet du flux et du reflux,
Mon âme pour d'affreux naufrages appareille.
Paul Verlaine, L'Angoisse
Ces vers me fascinent depuis mes 16 ans !
- klaus2Habitué du forum
Supervielle : superbe !! merci !
_________________
Eine andere Sprache zu können, ist wie eine zweite Seele zu besitzen.“ – Karl der Große. "Parler une autre langue, c'est comme posséder une seconde âme" (Charlemagne)
- Soleil amerNiveau 1
Notre Père qui êtes au cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l'Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuileries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Eparpillées
Emerveillées elles-mêmes d'être de telles merveilles
Et qui n'osent se l'avouer
Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer
Jacques Prévert, Paroles, "Pater Noster" (extrait)
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l'Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuileries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Eparpillées
Emerveillées elles-mêmes d'être de telles merveilles
Et qui n'osent se l'avouer
Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer
Jacques Prévert, Paroles, "Pater Noster" (extrait)
- fifi51Fidèle du forum
Race d’Abel, dors, bois et mange ;
Dieu te sourit complaisamment.
Race de Caïn, dans la fange
Rampe et meurs misérablement.
Race d’Abel, ton sacrifice
Flatte le nez du Séraphin !
Race de Caïn, ton supplice
Aura-t-il jamais une fin ?
Race d’Abel, vois tes semailles
Et ton bétail venir à bien ;
Race de Caïn, tes entrailles
Hurlent la faim comme un vieux chien.
Abel et Caïn
Baudelaire
Je ne sais pas si on peut mettre le poème en entier (sinon j'écourterai).
Dieu te sourit complaisamment.
Race de Caïn, dans la fange
Rampe et meurs misérablement.
Race d’Abel, ton sacrifice
Flatte le nez du Séraphin !
Race de Caïn, ton supplice
Aura-t-il jamais une fin ?
Race d’Abel, vois tes semailles
Et ton bétail venir à bien ;
Race de Caïn, tes entrailles
Hurlent la faim comme un vieux chien.
- la suite:
- Race d’Abel, chauffe ton ventre
À ton foyer patriarcal ;
Race de Caïn, dans ton antre
Tremble de froid, pauvre chacal !
Race d’Abel, aime et pullule !
Ton or fait aussi des petits.
Race de Caïn, cœur qui brûle,
Prends garde à ces grands appétits.
Race d’Abel, tu croîs et broutes
Comme les punaises des bois !
Race de Caïn, sur les routes
Traîne ta famille aux abois.
Ah ! race d’Abel, ta charogne
Engraissera le sol fumant !
Race de Caïn, ta besogne
N’est pas faite suffisamment ;
Race d’Abel, voici ta honte :
Le fer est vaincu par l’épieu !
Race de Caïn, au ciel monte,
Et sur la terre jette Dieu !
Abel et Caïn
Baudelaire
Je ne sais pas si on peut mettre le poème en entier (sinon j'écourterai).
_________________
Oui, j'ai un clavier Fisher Price pour l'instant !
- HonchampDoyen
Bonne idée de relancer ce fil... merci
"Lorsque vous reviendrez car il faut revenir
Il y aura des fleurs tant que vous en voudrez
Il y aura des fleurs couleur de l'avenir
Il y aura des fleurs lorsque vous reviendrez"
Je vous salue ma France, d'Aragon.
"Lorsque vous reviendrez car il faut revenir
Il y aura des fleurs tant que vous en voudrez
Il y aura des fleurs couleur de l'avenir
Il y aura des fleurs lorsque vous reviendrez"
Je vous salue ma France, d'Aragon.
_________________
"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- ZulmaNiveau 1
Oui, très bonne idée, en effet!
Une note bleue:
"Et je pense, écoutant gémir le vent amer,
Et l'onde aux plis infranchissables,
L'été rit, et l'on voit sur le bord de la mer
Fleurir le chardon bleu des sables."
Victor Hugo, "Paroles sur la dune" (dernière strophe), Les Contemplations
La résistance de l'humble fleur m'émeut.
Une note bleue:
"Et je pense, écoutant gémir le vent amer,
Et l'onde aux plis infranchissables,
L'été rit, et l'on voit sur le bord de la mer
Fleurir le chardon bleu des sables."
Victor Hugo, "Paroles sur la dune" (dernière strophe), Les Contemplations
La résistance de l'humble fleur m'émeut.
- ylmExpert spécialisé
Dans le linceul de pourpre où dorment les dieux morts.
_________________
The life of man, solitary, poor, nasty, brutish and short.
Thomas Hobbes
- DesolationRowEmpereur
De loin :
Et sois la plus heureuse étant la plus jolie
Ô mon unique amour et ma grande folie
Et sois la plus heureuse étant la plus jolie
Ô mon unique amour et ma grande folie
- OudemiaBon génie
J'ai relu tout le fil hier, Apollinaire et Aragon semblent tenir la tête.
- DesolationRowEmpereur
Oudemia a écrit:J'ai relu tout le fil hier, Apollinaire et Aragon semblent tenir la tête.
C'est normal, il y en a un des deux qui est un grand poète.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum