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- thrasybuleDevin
Depuis cette semaine, tous les adhérents du Snalc ont pu lire ce texte dans la revue "La Quinzaine universitaire" :
L'auteure du texte oublie de signaler que la lettre dont elle fait état n'a pas été écrite par les parlementaires, mais par la CNAFC. Elle oublie également de signaler que, parmi les politiques signataires, les non-inscrits sont des gens de droite extrême, et qu'au sein de l'UMP c'est à la droite populaire que l'on doit le gros des signataires. Ces oublis sont fâcheux, puisqu'ils cachent délibérément l'origine idéologique pourtant claire de ces appels.
Pour condamner la théorie du genre, l'auteure se réfugie ensuite derrière une citation de Jules Ferry, qui appelait, dans l'extrait cité, à censurer tout ce qui ne saurait "froisser" les "bons pères de famille". Opposer les "bons pères de famille" aux scientifiques qui ont établi les gender studies : est-ce le bon moyen pour rendre crédible la prétention du Snalc à "la neutralité" dans ce débat ? Cette expression laisse plutôt penser que le Snalc aimerait remettre au goût du jour la police des moeurs, à défaut de pouvoir réinstaurer celle de la pensée.
Enfin, le problème est clair : des associations religieuses lancent un appel au boycott contre des manuels rédigés par des collègues, alors que ces manuels n'enfreignent en rien la loi, et des politiques souhaitent instaurer un contrôle des programmes et manuels pédagogiques par le pouvoir politique. Le Snalc s'émeut-il que l'on veuille censurer des manuels conformes à la loi ? Pas du tout ! Il s'en prend au contraire directement aux collègues rédacteurs de ces manuels, en affirmant qu'ils n'ont été que "trop prompts à se distinguer par l'audace de leurs approches pédagogiques " ! Qu'en termes bien chosis ces choses-là sont dites... Loin de défendre les manuels clairement menacés de censure, le Snalc rappelle que les enseignants ont après tout bien le droit "de ne travailler avec aucun manuel". Pire, le syndicat affirme, sans preuves ni justifications complémentaires, qu'il y a des "dérives effectives" dans les manuels visés par les députés de la droite extrême ! Lesquelles ? Nul ne le saura. Un autodafé n'a pas besoin de preuves : c'est bien connu.
Autre expression étonnante, mais encore plus dénuée de sens : pourquoi l'auteure emploie-t-elle l'expression "communautarisme sexuel" ? Cette expression est tellement absurde qu'elle n'apparaît que 426 fois sur google. Les principales plumes qui l'emploient sont : a) un doctoant québécois dans la phrase "N’est-ce pas l’indice de l’impossibilité politique (possiblement sociale) « communautarisme sexuel »?", b) Paul Martens, célèbre pour ses opinions religieuses et conservatrices dans le domaine juridique, et auteur du livre "Le droit peut-il se passer de Dieu ?", c) Véronique Hervouet sur le site "Riposte laïque" à l'origine des apéros saucisson-pinard, et d) le psychanalyste Maurice S. Levy, qui pense très sérieusement que la répartition moderne des rôles entre l'homme et la femme pourrait, "dans quelques dizaines de milliers d'années", "gommer les différences anatomiques externes et internes" entre hommes et femmes. Les autres sources sont généralement soit des commentaires du genre "Les-colombiens-sont-ils-coinces-du-cul ? Ils ont assez de problèmes pour se mettre sur le dos le pénible communautarisme sexuel qui nous pourrit la vie par ici", soit des messages indiquant que l'expression "communautarisme sexuel" est absurde. Sous couvert de défendre des contenus scientifiques, Claire Mazeron participe donc au développement du mythe d'un "communautarisme sexuel" - expression absurde et inventée de toute pièce par les mouvances religieuses et ultra-conservatrices auxquelles elle prétend ne pas adhérer !
Le Snalc a donc choisi son camp, tout en voulant faire semblant de ne pas choisir pour ne froisser personne : l'introduction de la théorie du genre est selon lui l'oeuvre d'obscurs "groupes d'intérêt, ravis d'ajouter leur dada à des contenus déjà trop chargés" et qui se livrent à "des règlements de compte personnels". Ce n'est pas ainsi qu'il se libèrera de l'image du syndicat de droite extrême qui lui colle à la peau depuis des dizaines d'années.
Ce texte est signé par Claire Mazeron, vice-présidente du Snalc, et ex-secrétaire nationale à la pédagogie.113 sénateurs (UMP, Nouveau Centre et non-inscrits) ont demandé de faire retirer la mention de la théorie du genre présentée dans les manuels de SVT par Hatier, Hachette, Bordas et, à tout le moins, de s'opposer à ce qu'ils soient utilisés en classe" (lettre adressée au ministre de l'Education nationale, datée du 12 septembre 2011). Ils demandent également "d'instituer un label "Education nationale" pour les manuels respectant strictement les directives du programme données par le ministère" et "de faire participer des parlementaires à la validation des manuels au sein de la Direction Générale de l'enseignement scolaire".
Si l'introduction de la théorie du genre dans les programmes comme dans les manuels incriminée était bien avérée, on ne pourrait que souscrire aux critiques et mises en garde de ces parlementaires. La "transposition didactique" - c'est-à-dire l'introduction dans l'enseignement secondaire des problématiques de recherches universitaires - a en effet ses limites, celles de n'enseigner aux élèves que ce qui est scientifiquement vérifié et qui ne saurait froisser un "honnête homme" ou un "bon père de famille" - selon les termes de Jules Ferry. [...]
La théorie du genre n'apparaît pas en tant que telle dans les nouveaux programmes de Sciences des classes de Première L et ES, qui consacrent un chapitre à la question du "devenir homme ou femme". Tout au plus y est-il fait allusion dans quelques manuels, trop prompts à se distinguer par l'audace de leurs approches pédagogiques. Mais face au développement actuel de tous les communautarismes, identitaires, sexuels ou religieux, toute brèche dans l'enseignement strict de contenus avérés est désormais exploitée par un lobby ou un autre."
L'auteure du texte oublie de signaler que la lettre dont elle fait état n'a pas été écrite par les parlementaires, mais par la CNAFC. Elle oublie également de signaler que, parmi les politiques signataires, les non-inscrits sont des gens de droite extrême, et qu'au sein de l'UMP c'est à la droite populaire que l'on doit le gros des signataires. Ces oublis sont fâcheux, puisqu'ils cachent délibérément l'origine idéologique pourtant claire de ces appels.
Pour condamner la théorie du genre, l'auteure se réfugie ensuite derrière une citation de Jules Ferry, qui appelait, dans l'extrait cité, à censurer tout ce qui ne saurait "froisser" les "bons pères de famille". Opposer les "bons pères de famille" aux scientifiques qui ont établi les gender studies : est-ce le bon moyen pour rendre crédible la prétention du Snalc à "la neutralité" dans ce débat ? Cette expression laisse plutôt penser que le Snalc aimerait remettre au goût du jour la police des moeurs, à défaut de pouvoir réinstaurer celle de la pensée.
Enfin, le problème est clair : des associations religieuses lancent un appel au boycott contre des manuels rédigés par des collègues, alors que ces manuels n'enfreignent en rien la loi, et des politiques souhaitent instaurer un contrôle des programmes et manuels pédagogiques par le pouvoir politique. Le Snalc s'émeut-il que l'on veuille censurer des manuels conformes à la loi ? Pas du tout ! Il s'en prend au contraire directement aux collègues rédacteurs de ces manuels, en affirmant qu'ils n'ont été que "trop prompts à se distinguer par l'audace de leurs approches pédagogiques " ! Qu'en termes bien chosis ces choses-là sont dites... Loin de défendre les manuels clairement menacés de censure, le Snalc rappelle que les enseignants ont après tout bien le droit "de ne travailler avec aucun manuel". Pire, le syndicat affirme, sans preuves ni justifications complémentaires, qu'il y a des "dérives effectives" dans les manuels visés par les députés de la droite extrême ! Lesquelles ? Nul ne le saura. Un autodafé n'a pas besoin de preuves : c'est bien connu.
Autre expression étonnante, mais encore plus dénuée de sens : pourquoi l'auteure emploie-t-elle l'expression "communautarisme sexuel" ? Cette expression est tellement absurde qu'elle n'apparaît que 426 fois sur google. Les principales plumes qui l'emploient sont : a) un doctoant québécois dans la phrase "N’est-ce pas l’indice de l’impossibilité politique (possiblement sociale) « communautarisme sexuel »?", b) Paul Martens, célèbre pour ses opinions religieuses et conservatrices dans le domaine juridique, et auteur du livre "Le droit peut-il se passer de Dieu ?", c) Véronique Hervouet sur le site "Riposte laïque" à l'origine des apéros saucisson-pinard, et d) le psychanalyste Maurice S. Levy, qui pense très sérieusement que la répartition moderne des rôles entre l'homme et la femme pourrait, "dans quelques dizaines de milliers d'années", "gommer les différences anatomiques externes et internes" entre hommes et femmes. Les autres sources sont généralement soit des commentaires du genre "Les-colombiens-sont-ils-coinces-du-cul ? Ils ont assez de problèmes pour se mettre sur le dos le pénible communautarisme sexuel qui nous pourrit la vie par ici", soit des messages indiquant que l'expression "communautarisme sexuel" est absurde. Sous couvert de défendre des contenus scientifiques, Claire Mazeron participe donc au développement du mythe d'un "communautarisme sexuel" - expression absurde et inventée de toute pièce par les mouvances religieuses et ultra-conservatrices auxquelles elle prétend ne pas adhérer !
Le Snalc a donc choisi son camp, tout en voulant faire semblant de ne pas choisir pour ne froisser personne : l'introduction de la théorie du genre est selon lui l'oeuvre d'obscurs "groupes d'intérêt, ravis d'ajouter leur dada à des contenus déjà trop chargés" et qui se livrent à "des règlements de compte personnels". Ce n'est pas ainsi qu'il se libèrera de l'image du syndicat de droite extrême qui lui colle à la peau depuis des dizaines d'années.
- User5899Demi-dieu
Je savais bien que j'avais tort de ne pas lire cette revue... Merci, Thrasybule, pour cette fiche de lecture précise.
On avait causé de cette question récemment. Bon, j'avoue qu'elle ne fait pas partie de mes préoccupations quotidiennes et que sans Néo, je n'aurais probablement pas eu vent des problèmes. Ce qui me frappe dans les propos pointés par l'ami Thrasybule, c'est que l'on souhaite assimiler une théorie, c'est-à-dire un propos qui se signale comme associé à une démarche de recherche et d'interrogation (à la différence d'une règle, voire d'un dogme) et un propos communautariste, qui précisément fige une description dans un tableau commodément arrangé pour les besoins d'une cause. Quel communautarisme serait en l'espèce client de cette théorie ? Mystère.
En tout cas, cet article de Claire Mazeron est bien décevant pour qui s'était habitué à trouver au Snalc autre chose que des relais pour une fraction extrême de la représentation nationale. Je m'interroge.
On avait causé de cette question récemment. Bon, j'avoue qu'elle ne fait pas partie de mes préoccupations quotidiennes et que sans Néo, je n'aurais probablement pas eu vent des problèmes. Ce qui me frappe dans les propos pointés par l'ami Thrasybule, c'est que l'on souhaite assimiler une théorie, c'est-à-dire un propos qui se signale comme associé à une démarche de recherche et d'interrogation (à la différence d'une règle, voire d'un dogme) et un propos communautariste, qui précisément fige une description dans un tableau commodément arrangé pour les besoins d'une cause. Quel communautarisme serait en l'espèce client de cette théorie ? Mystère.
En tout cas, cet article de Claire Mazeron est bien décevant pour qui s'était habitué à trouver au Snalc autre chose que des relais pour une fraction extrême de la représentation nationale. Je m'interroge.
- liliepingouinÉrudit
Décidément, il va falloir que j'aille lire Judith Butler et consorts de près. Je n'ai que quelques notions assez vagues de la "théorie du genre" et je ne vois absolument pas en quoi elle peut poser problème, à part à Christine Boutin pour qui remettre en cause les grannnnndes différences entre les sexes est une vision d'apocalypse.
Cela dit, toute cette polémique aura eu le mérite de faire parler de cette notion de genre
Et qui va se faire un plaisir de l'évoquer avec ses BTS? :diable:
Cela dit, toute cette polémique aura eu le mérite de faire parler de cette notion de genre
Et qui va se faire un plaisir de l'évoquer avec ses BTS? :diable:
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- User5899Demi-dieu
+1 sans doute :lol:liliepingouin a écrit:Décidément, il va falloir que j'aille lire Judith Butler et consorts de près. Je n'ai que quelques notions assez vagues de la "théorie du genre" et je ne vois absolument pas en quoi elle peut poser problème, à part à Christine Boutin pour qui remettre en cause les grannnnndes différences entre les sexes est une vision d'apocalypse.
Cela dit, toute cette polémique aura eu le mérite de faire parler de cette notion de genre
Et qui va se faire un plaisir de l'évoquer avec ses BTS? :diable:
- JohnMédiateur
Je suis très, très surpris par cette prise de position.
Le 10 septembre, on pouvait lire dans la même revue une position plutôt attentiste, qui se contentait de lister les points de vue.
Le 10 septembre, on pouvait lire dans la même revue une position plutôt attentiste, qui se contentait de lister les points de vue.
Trois mois plus tard, la position a changé du tout au tout, sans motif. Pour quelle utilité ?il sera d’ailleurs fort intéressant de voir le sort qui sera réservé à l’enseignement de la théorie du genre dans les classes de 1ère en sciences et vie de la terre : les uns estiment normal qu’elle soit enseignée, les autres se partagent entre ceux qui estiment qu’elle ressort d’un enseignement de la philosophie plutôt que des sciences et ceux qui protestent contre l’atteinte à la neutralité et à la laïcité de l’Etat.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- CelebornEsprit sacré
Pour en avoir discuté dans le cadre de la commission pédagogique du SNALC, nous n'étions pas arrivés à cette position. Le bilan était plutôt « beaucoup de bruit pour pas grand chose », « c'est quand même pas très bien expliqué dans le manuel, cette théorie » et « est-ce que c'est pas plutôt de la philo/de la socio que de la bio, tout ça ? ».
Il est possible que Claire se soir un peu laissée emporter par son clavier.
Il est possible que Claire se soir un peu laissée emporter par son clavier.
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- TristanaVénérable
C'est assez décevant qu'un syndicat qui a pourtant défendu si fièrement l'école en soit arrivé au niveau de certains poujadistes de l'UMP.
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- doublecasquetteEnchanteur
Enfin, moi, ce que j'en dis ou rien...
- doublecasquetteEnchanteur
Je ... Je ... Non ! Communautarisme sexuel, quand même, c'est fort !
Où donc a-t-elle vu du communautarisme sexuel dans ce pays ?
Où donc a-t-elle vu du communautarisme sexuel dans ce pays ?
- neoSage
Merci à Thrasybule d'avoir fait connaître cet article, cette prise de position du SNALC, puisque c'en est bien une.
Merci aussi d'avoir rappelé le contexte et les positions idéologiques à l'origine de la polémique (la fameuse lettre et l'identité de ses signataires).
Je suis particulièrement choqué par l'expression de "communautarismes sexuels", d'autant plus qu'elle est placée par le SNALC exactement sur le même plan que les "communautarismes identitaires" et "religieux". Je ne vois pas bien à quoi ou à qui cette expresssion renvoie, si ce n'est à des associations de défense des droits lesbiens, gays, bi, trans...
Ces associations constituent-elles selon le SNALC un danger pour notre société et notre jeunesse ? Devons-nous être taxés de communautarisme si nous défendons nos droits, si nous militons pour une société plus juste dans laquelle les droits seraient les mêmes pour tous, indépendamment de leur orientation sexuelle ?
Enfin, affirmer que l'école ne doit enseigner aux élèves que "ce qui est scentifiquement vérifié" me paraît vraiment très réducteur comme conception de l'enseignement !
Merci aussi d'avoir rappelé le contexte et les positions idéologiques à l'origine de la polémique (la fameuse lettre et l'identité de ses signataires).
Je suis particulièrement choqué par l'expression de "communautarismes sexuels", d'autant plus qu'elle est placée par le SNALC exactement sur le même plan que les "communautarismes identitaires" et "religieux". Je ne vois pas bien à quoi ou à qui cette expresssion renvoie, si ce n'est à des associations de défense des droits lesbiens, gays, bi, trans...
Ces associations constituent-elles selon le SNALC un danger pour notre société et notre jeunesse ? Devons-nous être taxés de communautarisme si nous défendons nos droits, si nous militons pour une société plus juste dans laquelle les droits seraient les mêmes pour tous, indépendamment de leur orientation sexuelle ?
Enfin, affirmer que l'école ne doit enseigner aux élèves que "ce qui est scentifiquement vérifié" me paraît vraiment très réducteur comme conception de l'enseignement !
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Human... https://www.youtube.com/watch?v=RIZdjT1472Y
- JohnMédiateur
Et qu'est-ce que ça voudrait dire, et surtout dans ce contexte...?Où donc a-t-elle vu du communautarisme sexuel dans ce pays ?
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- AbraxasDoyen
C'est Claire qui parle (encore perdu son mot de passe, pas grave, je vais le retrouver mais en attendant je réponds).
Primo : je suis féministe plus que n'importe qui ici mais la théorie du genre est une grosse connerie. Affirmer que la nature n'a rien à voir avec la formation du genre est aussi con que dire que la nature est l'alpha et l'oméga du genre.
Secondo: je trouve déplorable que le débat soit instrumentalisé par les uns (à l'extrême droite) comme les autres (dont, en effet, des "communautés sexuelles" qui se revendiquent comme telles). On peut tout à fait évoquer la théorie du genre dans les programmes si l'on veut, pas s'en servir pour défendre une cause ou une autre (il faudra en particulier m'expliquer en quoi la théorie du genre entre en compte dans la problématique de l'homosexualité : homosexuel, on reste homme ou femme malgré ses choix, non?)
Tercio: je plaide pour des programmes débarrassés des sujets qui font polémique, car ils ne font que raminer une guerre scolaire inutile. Enseigner des vérités scientifiques et tout simplement des savoirs est devenu déjà assez difficile!
Quarto: l'article s'intitule "instrumentalisation des programmes" et pas "le problème de la théorie du genre" et montre surtout comment le politique et les lobbies, quels qu'ils soient, veulent systématiquement s'approprier l'Ecole. Ce que je combats en tant que position anti-républicaine.
Conclusion: je suis athée, anti-cléricale, de gauche, je me fous des orientations sexuelles des uns et des autres (en République, on ne devrait d'ailleurs même pas être obligé de se revendiquer d'une chapelle ou d'une autre) et je n'aime pas me faire traiter de facho sur de telles bases.
Primo : je suis féministe plus que n'importe qui ici mais la théorie du genre est une grosse connerie. Affirmer que la nature n'a rien à voir avec la formation du genre est aussi con que dire que la nature est l'alpha et l'oméga du genre.
Secondo: je trouve déplorable que le débat soit instrumentalisé par les uns (à l'extrême droite) comme les autres (dont, en effet, des "communautés sexuelles" qui se revendiquent comme telles). On peut tout à fait évoquer la théorie du genre dans les programmes si l'on veut, pas s'en servir pour défendre une cause ou une autre (il faudra en particulier m'expliquer en quoi la théorie du genre entre en compte dans la problématique de l'homosexualité : homosexuel, on reste homme ou femme malgré ses choix, non?)
Tercio: je plaide pour des programmes débarrassés des sujets qui font polémique, car ils ne font que raminer une guerre scolaire inutile. Enseigner des vérités scientifiques et tout simplement des savoirs est devenu déjà assez difficile!
Quarto: l'article s'intitule "instrumentalisation des programmes" et pas "le problème de la théorie du genre" et montre surtout comment le politique et les lobbies, quels qu'ils soient, veulent systématiquement s'approprier l'Ecole. Ce que je combats en tant que position anti-républicaine.
Conclusion: je suis athée, anti-cléricale, de gauche, je me fous des orientations sexuelles des uns et des autres (en République, on ne devrait d'ailleurs même pas être obligé de se revendiquer d'une chapelle ou d'une autre) et je n'aime pas me faire traiter de facho sur de telles bases.
- CathEnchanteur
heu c'est quoi la théorie du genre?
- JohnMédiateur
cath5660 a écrit:heu c'est quoi la théorie du genre?
Comment définiriez-vous les gender studies ou études de genre?
Eric Fassin: Je préfère parler, en français, d'études de genre. En effet, on a longtemps refusé de traduire le mot gender, en le prétendant intraduisible. C'était refuser d'entrer en dialogue avec tout un champ d'études. En réalité, il n'est pas si difficile de comprendre le mot genre, qu'on apprend à l'école française, en grammaire: le genre d'un nom signifie clairement que le masculin ou le féminin (sans même parler du neutre) ne renvoie pas à une nature des choses. La chaise n'est pas plus féminine que le fauteuil n'est masculin, et si le soleil est masculin en français (au contraire de la lune, féminine), c'est par exemple l'inverse en allemand. Bref, le genre est une convention sociale.
Le genre, au départ, c'est la construction sociale du sexe biologique. La différence des sexes n'est pas une donnée de nature immuable; elle n'existe que dans l'histoire. Ce que c'est qu'être un homme, ou une femme, ne peut donc être abstrait du contexte social.
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- JohnMédiateur
Pour comprendre ça, il faut comprendre ce que sont les gender studies et l'homosexualité.il faudra en particulier m'expliquer en quoi la théorie du genre entre en compte dans la problématique de l'homosexualité : homosexuel, on reste homme ou femme malgré ses choix, non?
La définition des gender studies est simple : c'est l'idée que le sexe est biologique mais que le genre est construit socialement et historiquement.
La définition de l'homosexualité nécessite quant à elle de comprendre au préalable que c'est une orientation sexuelle n'a rien à voir avec un choix.
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- ThalieGrand sage
L'expression "communautarisme gay" apparaît elle 63 600 fois.thrasybule a écrit:Autre expression étonnante, mais encore plus dénuée de sens : pourquoi l'auteure emploie-t-elle l'expression "communautarisme sexuel" ?</strong> Cette expression est tellement absurde qu'elle n'apparaît que 426 fois sur google.
- superheterodyneNiveau 9
Débarrassés des sujets qui font polémique ? Mais qui font polémique aux yeux de qui ? Aux yeux des spécialistes, aux yeux des philosophes, aux yeux de l'opinion ? À cette aune de la « polémique », il faudrait retirer des programmes un paquet de sujets dans toutes les matières. En vrac me viennent à l'esprit Mai 68, la décentralisation, le recyclage des déchets, le conflit israélo-arabe, l'immigration, le nouveau roman...je plaide pour des programmes débarrassés des sujets qui font polémique
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« Tout agent, quelle que soit sa fonction, doit obéissance passive et immédiate aux signaux le concernant. »
- Une vieille neotitNiveau 8
Je précise: le débat a tout à fait sa place dans l'enseignement, ce n'est pas la question. Mais les gender studies seraient mieux appropriés à un second cycle universitaire de sciences humaines qu'à un cours de SVT de 1ière. Surtout que - et c'est là tout le paradoxe de cette "polémique" - les genders studies n'apparaissent pas dans les programmes - tout au plus et vaguement dans quelques manuels. Conclusion: on débat depuis 6 mois sur quelque chose qui n'a pas lieu d'être, avec des gens de tous bords qui "défendent" son enseignement ou le "dénoncent" alors qu'il n'EST PAS DANS LES PROGRAMMES!!
C'était le sens de l'article, dont la moitié était également consacré aux polémiques sur l'enseignement de Histoire-Géo. Mais quand on veut tuer son chien...
C'était le sens de l'article, dont la moitié était également consacré aux polémiques sur l'enseignement de Histoire-Géo. Mais quand on veut tuer son chien...
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Think different, think SNALC... (non mais...)
- doublecasquetteEnchanteur
Oui, alors ça, pour l'instant, ça n'a pas l'air d'être bien compris.John a écrit:Pour comprendre ça, il faut comprendre ce que sont les gender studies et l'homosexualité.il faudra en particulier m'expliquer en quoi la théorie du genre entre en compte dans la problématique de l'homosexualité : homosexuel, on reste homme ou femme malgré ses choix, non?
La définition des gender studies est simple : c'est l'idée que le sexe est biologique mais que le genre est construit socialement et historiquement.
La définition de l'homosexualité nécessite cependant de comprendre au préalable que ça n'a rien à voir avec un choix.
J'y réfléchissais justement ce matin et disais à mon entourage que vous pourriez peut-être leur expliquer qu'il y a choix uniquement quand un homosexuel décide de nier sa sexualité et de se soumettre soit à l'hétérosexualité soit à l'abstinence, que ce soit un choix social, philosophique ou religieux.
On peut aussi faire le choix d'expérimenter l'homosexualité alors qu'on est hétéro, par curiosité et pour vérifier si on n'est pas uniquement la victime de ses tabous, ou vice-versa.
Bon sang de bonsoir, ai-je choisi d'être hétéro, moi ? Je le suis, c'est tout ... Pourquoi les autres pulsions libidinales procèderaient, elles, d'un choix ?
- superheterodyneNiveau 9
Une vieille neotit a écrit:Je précise: le débat a tout à fait sa place dans l'enseignement, ce n'est pas la question. Mais les gender studies seraient mieux appropriés à un second cycle universitaire de sciences humaines qu'à un cours de SVT de 1ière. Surtout que - et c'est là tout le paradoxe de cette "polémique" - les genders studies n'apparaissent pas dans les programmes - tout au plus et vaguement dans quelques manuels. Conclusion: on débat depuis 6 mois sur quelque chose qui n'a pas lieu d'être, avec des gens de tous bords qui "défendent" son enseignement ou le "dénoncent" alors qu'il n'EST PAS DANS LES PROGRAMMES!!
C'était le sens de l'article, dont la moitié était également consacré aux polémiques sur l'enseignement de Histoire-Géo. Mais quand on veut tuer son chien...
Je n'ai effectivement pas lu l'article (car la 15aine universitaire dans laquelle il a été publiée n'est pas encore en ligne). Mais comment dressez-vous la limite entre « le débat » qui a « tout à fait sa place dans l'enseignement » et la polémique qui elle devrait donner lieu à un débarras ?
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« Tout agent, quelle que soit sa fonction, doit obéissance passive et immédiate aux signaux le concernant. »
- JohnMédiateur
Objectivement, je ne trouve pas que critiquer une partie d'un article revienne à accuser son chien.on débat depuis 6 mois sur quelque chose qui n'a pas lieu d'être, avec des gens de tous bords qui "défendent" son enseignement ou le "dénoncent" alors qu'il n'EST PAS DANS LES PROGRAMMES!!
C'était le sens de l'article, dont la moitié était également consacré aux polémiques sur l'enseignement de Histoire-Géo. Mais quand on veut tuer son chien...
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
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- superheterodyneNiveau 9
PS –
Comment, en 2011, doit-on envisager le standard de ce qui ne saurait « froisser » un bon père de famille ? Juridiquement, l'expression désigne l'abstraction d'un individu qui agirait en toutes circonstances avec modération et s'assurerait de recourir aux diligences exigées par les actions qu'il entreprend.
Comment, en 2011, doit-on envisager le standard de ce qui ne saurait « froisser » un bon père de famille ? Juridiquement, l'expression désigne l'abstraction d'un individu qui agirait en toutes circonstances avec modération et s'assurerait de recourir aux diligences exigées par les actions qu'il entreprend.
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- CelebornEsprit sacré
Salut Claire !Abraxas a écrit:C'est Claire qui parle (encore perdu son mot de passe, pas grave, je vais le retrouver mais en attendant je réponds).
L'important dans "gender studies", c'est le "s" à la fin de studies. Il n'y a pas UNE théorie parfaitement unifiée en la matière, déjà. Ensuite, le genre n'est pas une théorie, c'est une réalité sociale. Elle existe dès que l'on parle d'une "écriture féminine" par exemple. Ou dès que l'on écrit que les femmes ne savent pas lire les cartes routières. Qu'elle ne soit pas complètement déconnectée du sexe peut très bien se défendre et se discuter. Mais le "genre" existe, car c'est justement une construction sociale et historique… et il n'y a pas forcément la même chose dedans à chaque époque, d'ailleurs, car, en tant que construction sociale, le genre évolue (contrairement au sexe… enfin, je crois ).Primo : je suis féministe plus que n'importe qui ici mais la théorie du genre est une grosse connerie. Affirmer que la nature n'a rien à voir avec la formation du genre est aussi con que dire que la nature est l'alpha et l'oméga du genre.
Enfin, je relève le défi pour savoir qui est le + féministe de nous deux .
Tout d'abord, la notion de « communauté sexuelle » est tout à fait hors de propos, puisque la communauté dont tu parles (LGBT, pour aller vite) ne se définit pas par son sexe. Mais admettons que nous nous comprenions, et que le formule soit simplement un peu mal choisie. Mettre ensuite sur le même plan le communautarisme LGBT, le communautarisme identitaire (comprenez d'extrême-droite) et le communautarisme religieux (comprendre le fanatisme prosélyte, ici) me semble pour le moins maladroit. Les gays&co n'ont pas prévu de convertir tout le monde par la force, de se réserver des horaires dans les piscines ou de chasser tous les étrangers hors des frontières. Ils revendiquent les mêmes droits que tout un chacun : se marier, adopter, ne pas être tabassés ou immolés par le feu quand ils se promènent main dans la main. Toi qui es féministe, c'est-à-dire communautariste ni plus ni moins que moi (et encore, moi, le communautarisme gay, c'est à doses homéopathiques), je pense que tu dois comprendre.Secondo: je trouve déplorable que le débat soit instrumentalisé par les uns (à l'extrême droite) comme les autres (dont, en effet, des "communautés sexuelles" qui se revendiquent comme telles). On peut tout à fait évoquer la théorie du genre dans les programmes si l'on veut, pas s'en servir pour défendre une cause ou une autre (il faudra en particulier m'expliquer en quoi la théorie du genre entre en compte dans la problématique de l'homosexualité : homosexuel, on reste homme ou femme malgré ses choix, non?)
Quel rapport donc dans la « problématique » de l'homosexualité ? Déjà, dans LGBT, il y a T (trans), et la question du rapport entre le genre et le sexe est au cœur de cette « problématique » identitaire. Mais de surcroît, le rapport est dans la problématique de l'homophobie : tu n'as jamais entendu dire que les homos sont efféminés, n'ont pas de couilles, ne sont pas des vrais hommes, sont des tafioles, des tantouzes ? Ou a contrario que les lesbiennes sont des garçons manqués, des hommasses, des camionneuses ? Si ? Eh bien c'est en filiation directe avec la construction du « genre », qui suppose qu'à un sexe correspond non seulement des caractéristiques physiques, mais aussi des caractéristiques sociales, et qui discrimine joyeusement ceux qui ne rentrent pas dans la norme sociale.
Il va falloir enlever la Bible en 6e, alors ? Parce que ça fait régulièrement polémique. Là où je pense te rejoindre, c'est qu'on peut vraiment se poser la question de savoir si les SVT sont le lieu pour ça, oui. Et là où je te rejoins également, c'est que la notion de genre est une notion complexe, qui ne peut être enseignée en trois coups de cuillères à pot, et de ce que j'ai vu dans les manuels, ils racontent franchement n'importe quoi par moments sur le sujet.Tercio: je plaide pour des programmes débarrassés des sujets qui font polémique, car ils ne font que raminer une guerre scolaire inutile. Enseigner des vérités scientifiques et tout simplement des savoirs est devenu déjà assez difficile!
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- MrBrightsideEmpereur
Abraxas a écrit:Tercio: je plaide pour des programmes débarrassés des sujets qui font polémique, car ils ne font que raminer une guerre scolaire inutile. Enseigner des vérités scientifiques et tout simplement des savoirs est devenu déjà assez difficile!
Merde, je vais leur enseigner quoi moi à mes gnomes alors :shock:
Quant à la notion de "communautarisme sexuelle", effectivement, cela existe... à l'envers. En n'accordant pas aux LGBT les mêmes droits qu'aux hétéros, ce sont les dirigeants eux-mêmes qui créent un "communautarisme sexuel" en faisant de l'altérité d'orientation un facteur discriminant dans l'accès aux mêmes droits que les autres.
Ensuite, nous sommes bien d'accord: enseigner le genre comme construction sociale uniquement est aussi bête de d'enseigner le genre comme purement biologique, c'est pourquoi les manuels de SVT se propose d'aborder les deux en parallèle (pour ce que j'ai pu voir, on passe d'ailleurs plus de temps sur le biologique que sur la théorie du genre, pas de quoi s'affoler donc.) Je ne peux d'ailleurs que citer le sage Cripure:
on souhaite assimiler une théorie, c'est-à-dire un propos qui se signale comme associé à une démarche de recherche et d'interrogation (à
la différence d'une règle, voire d'un dogme) et un propos communautariste, qui précisément fige une description dans un tableau commodément arrangé pour les besoins d'une cause.
A la rentré de janvier, j'ai prévu de parler à mes élèves des combats de Afro-Américains, de l'esclavage jusqu'au Droit Civiques; vais-je être accusé de communautarisme racial?
Sur ce, je plussoie entièrement Neo, John et Celeborn qui vient de poster sournoisement pendant que je tapais.
- Une vieille neotitNiveau 8
Lorsque l'on enseigne mai 68 ou la guerre d'Algérie, on enseigne d'abord des faits, des acteurs, des prises de position. Et le fait est que c'est plus simple lorsque le recul historique est important, parce-que l'on risque moins de tomber dans les passions. Le problème, si l'on prend par exemple l'enseignement de l'Histoire, c'est que la tendance est davantage au "devoir de mémoire" qu'au raisonnement à partir des faits. Et dans cette discipline, les lobbys de tous ordres sont bien présents pour faire entendre leur voix. J'ai évoqué dans l'article la polémique sur l'emploi du terme "Shoah" : d'un côté Lanzmann qui évoque une circulaire fantôme pour dénoncer le soit-disant bannissement du terme dans les nouveaux porgrammes, de l'autre côté Luc Chatel qui lui garantit que le terme sera bien présent dans les programmes... Sauf qu'il ne l'a jamais été, vu que l'Inspection générale préfère l'emploi de "génocide" ou "extermination", moins connoté religieusement. Mais ça ne fait pas les affaires de ceux qui voudraient que l'on place le génocide juif avant celui des tziganes ou des homosexuels...
Le problème de la théorie du genre est le même: d'un côté des parlementaires qui n'y connaissent rien mais prompts à s'indigner en raison de leurs choix idéologiques ou religieux, et de l'autre une réaction plutôt de gauche qui défend son enseignement... Sauf qu'il n'en est pas question dans les programmes... A partir de là, les médias débarquent pour vous demander votre point de vue sur une polémique sans fondement mais intéressante histoire de mettre le bazar et vous obligent à prendre position. Et bien je n'ai pas à le faire, mais si l'on me demande mon point de vue sur les genders studies, je dirais qu'elles font suffisamment polémique dans le monde universitaire pour être maniées avec précaution dans le secondaire (les profs de SVT, premiers concernés, se sentent-ils d'ailleurs compétents pour en parler??).
J'en ai plus qu'assez des lobbys de tous ordres, qui ne font en effet que développer le communautarisme. J'en veux pour preuve cette dépêche AEF :
«Le ministère de l'Éducation nationale a modifié le programme de la nouvelle spécialité 'Droit et grands enjeux du monde contemporain' (AEF n°151363) en classe de terminale série littéraire », indique lundi 31 octobre 2011, l'association des familles homoparentales (ADFH). « Le chapitre de ce programme, intitulé 'L'évolution de la famille', excluait au départ toute référence explicite aux familles homoparentales […]. Les experts de la Dgesco ont finalement accédé à notre demande, et intégré l'étude des familles homoparentales au programme de cet enseignement », explique l'association. De son côté, le ministère de l'Éducation nationale fait savoir lundi 31 octobre que le thème consacré à « L'évolution de la famille » donne « l'occasion de traiter des grands domaines du droit de la famille ainsi que leur évolution, à travers les questions nouvelles qu'ont eu à traiter les juridictions et les pouvoirs publics ». « La notion d'homoparentalité est, à ce titre, un exemple de sujet parmi d'autres dont le droit est saisi ; elle est aussi traitée en tant que telle dans les facultés de droit », précise-t-il.
Le programme de l'enseignement de spécialité de droit et grands enjeux du monde contemporain en classe de terminale de la série littéraire est paru au BO spécial du 13 octobre 2011 (AEF n°157420). Il sera proposé aux élèves à la rentrée 2012. « Après avoir constaté l'absence de définition de la famille, on montrera, par une analyse juridique et historique, qu'elle a profondément évolué et qu'elle est devenue multiforme (famille biologique, adoptive, monoparentale, homoparentale, recomposée, nucléaire, élargie) et on proposera aux élèves d'en rechercher une définition », détaille le programme.
Le ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative, Luc Chatel, « tient à préciser que la mention de ces questions de société ne signifie aucunement qu'elles aient une reconnaissance et une définition légales ». « Mentionner ces questions de société permet seulement de montrer aux élèves les réponses apportées par le droit sous toutes ses formes (loi, réglementation, jurisprudence) », note le ministère.
L'ADFH souligne, quant à elle, que « dans un contexte de vives polémiques et de pressions conservatrices liées à l'étude du genre dans les programmes de première », elle « veillera à ce que le thème de l'homoparentalité soit traité de manière correcte et approfondie dans les manuels à paraître pour la rentrée 2012"
Je n'ai absolument rien contre cet enseignement mais est-il normal de modifier des programmes votés légalement en CSE sur la seule demande d'une association???
Le problème de la théorie du genre est le même: d'un côté des parlementaires qui n'y connaissent rien mais prompts à s'indigner en raison de leurs choix idéologiques ou religieux, et de l'autre une réaction plutôt de gauche qui défend son enseignement... Sauf qu'il n'en est pas question dans les programmes... A partir de là, les médias débarquent pour vous demander votre point de vue sur une polémique sans fondement mais intéressante histoire de mettre le bazar et vous obligent à prendre position. Et bien je n'ai pas à le faire, mais si l'on me demande mon point de vue sur les genders studies, je dirais qu'elles font suffisamment polémique dans le monde universitaire pour être maniées avec précaution dans le secondaire (les profs de SVT, premiers concernés, se sentent-ils d'ailleurs compétents pour en parler??).
J'en ai plus qu'assez des lobbys de tous ordres, qui ne font en effet que développer le communautarisme. J'en veux pour preuve cette dépêche AEF :
«Le ministère de l'Éducation nationale a modifié le programme de la nouvelle spécialité 'Droit et grands enjeux du monde contemporain' (AEF n°151363) en classe de terminale série littéraire », indique lundi 31 octobre 2011, l'association des familles homoparentales (ADFH). « Le chapitre de ce programme, intitulé 'L'évolution de la famille', excluait au départ toute référence explicite aux familles homoparentales […]. Les experts de la Dgesco ont finalement accédé à notre demande, et intégré l'étude des familles homoparentales au programme de cet enseignement », explique l'association. De son côté, le ministère de l'Éducation nationale fait savoir lundi 31 octobre que le thème consacré à « L'évolution de la famille » donne « l'occasion de traiter des grands domaines du droit de la famille ainsi que leur évolution, à travers les questions nouvelles qu'ont eu à traiter les juridictions et les pouvoirs publics ». « La notion d'homoparentalité est, à ce titre, un exemple de sujet parmi d'autres dont le droit est saisi ; elle est aussi traitée en tant que telle dans les facultés de droit », précise-t-il.
Le programme de l'enseignement de spécialité de droit et grands enjeux du monde contemporain en classe de terminale de la série littéraire est paru au BO spécial du 13 octobre 2011 (AEF n°157420). Il sera proposé aux élèves à la rentrée 2012. « Après avoir constaté l'absence de définition de la famille, on montrera, par une analyse juridique et historique, qu'elle a profondément évolué et qu'elle est devenue multiforme (famille biologique, adoptive, monoparentale, homoparentale, recomposée, nucléaire, élargie) et on proposera aux élèves d'en rechercher une définition », détaille le programme.
Le ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative, Luc Chatel, « tient à préciser que la mention de ces questions de société ne signifie aucunement qu'elles aient une reconnaissance et une définition légales ». « Mentionner ces questions de société permet seulement de montrer aux élèves les réponses apportées par le droit sous toutes ses formes (loi, réglementation, jurisprudence) », note le ministère.
L'ADFH souligne, quant à elle, que « dans un contexte de vives polémiques et de pressions conservatrices liées à l'étude du genre dans les programmes de première », elle « veillera à ce que le thème de l'homoparentalité soit traité de manière correcte et approfondie dans les manuels à paraître pour la rentrée 2012"
Je n'ai absolument rien contre cet enseignement mais est-il normal de modifier des programmes votés légalement en CSE sur la seule demande d'une association???
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- La Manif pour tous annonce vouloir lutter contre la théorie du genre à l'école en 2013-2014.
- Farida Belghoul, Marion Sigaut et Claire Severac durant 1h30 contre la théorie du genre sur Radio Courtoisie
- Journée de retrait de l'école contre la "théorie du genre".
- Najat Vallaud-Belkacem annonce lutter contre "les programmes trop lourds".
- Bronca de l'enseignement catholique contre la mention de l'homosexualité dans les manuels scolaires de première : "tous les possibles ne sont pas équivalents".
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