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- Raoul VolfoniGrand sage
Ah, l'éloignement... Quand j'étais stagiaire certifiée, on m'a même reproché de profiter des week-ends pour rentrer chez moi. Signe évident que je n'avais pas la force nécessaire pour faire ce boulot... on me l'a dit, textuellement (on = IPR). Ça m'avait sciée que ma vie privée soit scrutée de la sorte...
- InvitéNGrand sage
Hannibal a écrit:nateka a écrit:En effet 17 % ayant connu un burn out, c'est beaucoup !! Il faut vraiment être en forme pour faire ce métier; certains élèves ont vite fait de déceler la moindre faille et de s'y engouffrer.
Certains collègues aussi des fois, à ce qu'il semble.
Certes...Parfois les collègues sont plus toxiques que les élèves
- lene75Prophète
Malviduplo a écrit:Je me souviens d'un des premiers entretiens que j'ai eu avec mon tuteur qui me demandait "comment ça va ?" et auquel je répondais que je galérais un peu loin des miens (RP à 200 kms de la maison du mardi au vendredi pour l'année de stage) et qui m'avait répondu d'un ton sec : " Tu sais ici tu n’émouvras personne avec tes 4 enfants et le fait que tu habites loin, d'autres y sont passés avant toi et en habitant beaucoup plus loin."
Et Kroko je me retrouve dans plein de choses que tu racontes sur l'année de stage
Mais c'est qui ce c* ? Nan, l'année de stage avec 4 enfants (ou plutôt pas avec, si j'ai bien suivi !), je ne pense que beaucoup y soient passés.
J'ai eu la chance de pouvoir rester près de chez moi, mais franchement, vos histoires me font penser à l'excision, désolée pour le rapprochement, mais c'est un peu ça : on nous l'a fait à nous alors il faut le faire aux autres :colere:
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Reine MargotDemi-dieu
En même temps quand on choisit ce boulot on sait qu'il y a des chances pour gicler n'importe où...quand on commence on sait qu'on n'aura pas tout de suite le poste idéal et qu'il faudra accepter certaines contraintes (éloignement, TZR, etc) avant de pouvoir se rapprocher...
Le vrai problème ce sont les postes supprimés qui bloquent le mouvement.
Sinon, dire que c'est un problème de rentrer chez soi le we c'est stupide. et oui c'est dur de laisser 4 enfants, voire une idiotie du système (qui doit sans doute s'expliquer par une académie chère en points)
Le vrai problème ce sont les postes supprimés qui bloquent le mouvement.
Sinon, dire que c'est un problème de rentrer chez soi le we c'est stupide. et oui c'est dur de laisser 4 enfants, voire une idiotie du système (qui doit sans doute s'expliquer par une académie chère en points)
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- MalviduploNiveau 9
Reine Margot a écrit:En même temps quand on choisit ce boulot on sait qu'il y a des chances pour gicler n'importe où...quand on commence on sait qu'on n'aura pas tout de suite le poste idéal et qu'il faudra accepter certaines contraintes (éloignement, TZR, etc) avant de pouvoir se rapprocher...
Le vrai problème ce sont les postes supprimés qui bloquent le mouvement.
Sinon, dire que c'est un problème de rentrer chez soi le we c'est stupide. et oui c'est dur de laisser 4 enfants, voire une idiotie du système (qui doit sans doute s'expliquer par une académie chère en points)
C'est vrai ce que tu dis, je savais que c'était "le jeu", et, en fait je ne ma plaignais pas vraiment en répondant à sa question, je répondais ce que je ressentais sur le moment : ça me minait d'être loin mais ça aurait été un "détail" si je ne m'étais pas sentie si isolée dans les premiers mois... Et puis il n'y avait pas de poste de "stagiaire" dans mon académie l'an dernier, je l'ai rejointe cette année comme néo-tit Pas forcément très près non plus : je suis encore à 120 kms de la maison (postes rares) mais je me sens mieux dans le boulot (plutôt très bien même) je n'ai plus l'impression d'avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête, d'être observée comme une bête curieuse dont on attend qu'une chose c'est qu'elle se plante avec les élèves (c'est vraiment ce que j'ai ressenti l'an dernier ) Mon tuteur avait d'autres qualités, heureusement, il m'a donné quelques"clés" surtout en pédagogie, mais humainement il était limite, et c'était un peu le ton dans l'établissement dans lequel j'étais. Il y avait une très mauvaise ambiance, l'année précédent mon arrivée il y avait même eu un gros clash entre les profs et la CDE (ils avaient entamé une grève en soutien à un collègue) et, malgré ça, les gens se parlaient peu la CDE est très dure avec les élèves, les profs et encore plus avec les stagiaires Nous étions deux dans l'établissement (elle en lettres-histoire) et on ne s'est rencontrées qu'au mois de février (lors des fameuses formation groupées). Je me rappelle que dans les premiers temps (jusqu'aux vacances de Noël) la CDT ou la CDE débarquait dans chacun de mes cours pour hurler sur les élèves et me faire des reproches devant eux quant à leur attitude ou leur tenue, la CDT m'en reparlait parfois en dehors des cours(elle ne me trouvait pas assez "dure" avec les élèves, sans pour autant me conseiller...) mais la CDE ne m'a jamais adressé la parole en dehors de ces "scènes" de fureur (elle ne me répondait même pas quand je la croisais et que je lui disait bonjour). Elles ont fini par me foutre la paix, et la CDE est partie en congé mat' après les vacances de février : la libération pour moi !
Aujourd'hui je me dis que cela m'a rendu plus "forte" sur certains points :quand j'ai été titularisée, je me suis promis de ne plus jamais me laisser faire ! Il n'est pas né celui qui viendra m'e******er !
- reinedesabaEsprit éclairé
Je vois que je n'ai pas été la seule à vivre un vrai cauchemar lors de mon année de stage. Et pourtant, au début, j'aimais aller en cours, les élèves se tenaient correctement avec moi (correctement, hein, ce n'était pas non plus merveilleux mais c'était aussi "correct" que dans les cours de profs plus expérimentés). Et j'étais à 1/4 d'heure à pied de chez moi (j'ai honte de dire que j'ai déprimé face à ce que certains ont vécu). Grâce aux remarques désobligeantes de ma tutrice, à partir de décembre, j'ai vraiment connu des difficultés. Je me voyais faire cours, je n'étais plus "avec mes élèves", j'étais en face, dans la position de celui qui juge et, pire, quand j'allais aux cours de ma tutrice, je n'en voyais que les défauts (et il y en avait, mais pas seulement, mais c'était ma défense à moi).
J'ai cru être trop susceptible, ne pas paccepter les critiques. Ma tutrice me mettait toujours dans un état proche de l'hystérie totale. Un jour, en sortant du lycée, j'ai failli pleurer en demandant une baguette, juste parce que la boulangère me souriait en me demandant "Comment allez-vous aujourd'hui ?".
Un jour, j'ai carrément été super désagréable avec ma tutrice. Elle a aussitôt appelé la formatrice IUFM, qui est venue me faire une petite visite de plus (grâce à laquelle j'ai été inspectée en fin d'année). Lors de cette visite, elle a vu qu'en fait les choses "roulaient" et m'a dit "Vous avez bien fait de la remettre à sa place" (sic et ce n'était pas du tout son genre, elle était plutôt très guindée).
En fin d'année, pour la dernière visite d'évaluation, tout c'est bien passé. Un élève avait essayé de me faire peur, la tutrice, qui ne cessait pas de venir à mes cours, était là. IL a dit : "Mais on s'en fiche, nous de la visite de l'autre prof, c'est pour vous évaluer qu'elle vient, pas pour nous." J'étais décidée à en finir avec cette année pourrie et je ne me suis pas démontée, je lui ai dit quelquechose du genre : "Mme X est aussi professeur, elle a l'habitude de faire cours, elle vient nous voir travailler et me donner des conseils, pas m'évaluer. Elle verra aussi le proviseur, qui est à votre conseil, en sortant de cours et si elle a quelquechose à dire sur la classe, elle le dira." Ma tutrice m'en a parlé pendant plus d'un quart d'heur, me disant qu'il fallait absolument ne pas avoir cet élève en cours le jour de la visite. Je lui ai dit que je prendrais tous les élèves et que ce n°-là n'avait que voulut faire l'intéressant devant ses deux profs (et oui, elle l'avait eu l'année d'avant, c'était un redoublant). S'il était peu travailleur et à tendance insolente, ce n'était pas le genre à foutre le bordel. De fait, le jour de la visite, tout c'est vraiment bien passé mais ma tutrice m'en avait fait des montagnes.
En revanche, une semaine avant le conseil de classe, j'ai eu une inspection qui s'est vraiment mal passée et j'ai dû refaire l'année de stage alors que pour l'IUFM tout était "très satisfaisant".
En recommençant mon année, j'étais enceinte et, vraiment, pas au top de la forme physique et psychologique. Les débuts se sont bien passés mais ma deuxième tutrice, sans être aussi toxique que la première, n'était pas non plus très fine (et, là, j'avoue que j'avais bien besoin de reprendre un peu confiance en moi, surtout après les remarques désastreuses de l'inspectrice). J'ai peu à peu "lâché" et, heureusement, le congé mat est arrivé. Autrement, j'aurais démissionné.
En retournant au travail, j'ai changé de collège, je suis arrivée dans une zep très dure. Le premier jour, j'ai carrément pleuré en sortant de cours, disant que je ne voulais pas faire ce métier, que je ne pouvais pas faire ce métier et que personne ne pouvait faire ce métier. Mais la tutrice qui m'a épaulée m'a sérieusement aidée. Et, oui, elle est intervenue dans des cours où c'était le méga b***. Mais toujours avec bienveillance (en plus, je cumulais les difficultés : je revenais en cours d'année, je prenais un remplacement et non un poste pensé pour moi dès le début ...). J'ai progressivement appris à faire cours à ces élèves si difficiles. mais je n'ai pas réussi avec toutes les classes ...
Toutefois, pour ma deuxième inspection de titularisation, les cinquièmes m'ont vraiment touchée : ils ont fait de leur mieux pour montrer de quoi ils étaient capables à l'inspectrice, et c'était quand même un beau cadeau parce que tout n'avait pas toujours été rose.
La deuxième inspectrice m'a titularisée sans hésiter.
Toutefois, aujourd'hui, titulaire, j'ai un poste, mais je suis "marquée" par cette expérience et ce que j'ai vécu comme TZR après (et oui, les collègues qui disent "je ne comprends pas, t'as dû leur faire quelquechose parce qu'avec moi, on entend une mouche voler ..."). J'angoisse souvent avant d'aller en cours, je n'ose pas me dire "avec telle classe, ça se passe bien". Je ne vois que le négatif dans ce que je fais. Je me remets constamment en question, y compris pendant que je fais cours et cela me déconcentre. Et pourtant, objectivement, je sais que j'ai parcouru du chemin depuis cette 3° renrée désastreuse en cours d'année.
Mais je n'y serais pas arrivée seule : je ne pourrais jamais assez remercier ma troisième tutrice et, en plus, j'ai vu une psy pendant plus de 2 ans et je sais que je devrais continuer parce que rien n'est réglé dans cette histoire mais, là, je suis vraiment trop fatiguée car l'edt complet, une petite fille et un deuxième bout'chou en route pour janvier, ça laisse peu de temps pour aller chaque semaine faire une psychothérapie à une heure de chez soi ...
Reine de saba, qui aime le chocolat et qui est en arrêt aujourd'hui (donc qui a suffisamment de temps pour écrire cette longue littérature) mais pour gastro, hein, pas pour dépression ...
J'ai cru être trop susceptible, ne pas paccepter les critiques. Ma tutrice me mettait toujours dans un état proche de l'hystérie totale. Un jour, en sortant du lycée, j'ai failli pleurer en demandant une baguette, juste parce que la boulangère me souriait en me demandant "Comment allez-vous aujourd'hui ?".
Un jour, j'ai carrément été super désagréable avec ma tutrice. Elle a aussitôt appelé la formatrice IUFM, qui est venue me faire une petite visite de plus (grâce à laquelle j'ai été inspectée en fin d'année). Lors de cette visite, elle a vu qu'en fait les choses "roulaient" et m'a dit "Vous avez bien fait de la remettre à sa place" (sic et ce n'était pas du tout son genre, elle était plutôt très guindée).
En fin d'année, pour la dernière visite d'évaluation, tout c'est bien passé. Un élève avait essayé de me faire peur, la tutrice, qui ne cessait pas de venir à mes cours, était là. IL a dit : "Mais on s'en fiche, nous de la visite de l'autre prof, c'est pour vous évaluer qu'elle vient, pas pour nous." J'étais décidée à en finir avec cette année pourrie et je ne me suis pas démontée, je lui ai dit quelquechose du genre : "Mme X est aussi professeur, elle a l'habitude de faire cours, elle vient nous voir travailler et me donner des conseils, pas m'évaluer. Elle verra aussi le proviseur, qui est à votre conseil, en sortant de cours et si elle a quelquechose à dire sur la classe, elle le dira." Ma tutrice m'en a parlé pendant plus d'un quart d'heur, me disant qu'il fallait absolument ne pas avoir cet élève en cours le jour de la visite. Je lui ai dit que je prendrais tous les élèves et que ce n°-là n'avait que voulut faire l'intéressant devant ses deux profs (et oui, elle l'avait eu l'année d'avant, c'était un redoublant). S'il était peu travailleur et à tendance insolente, ce n'était pas le genre à foutre le bordel. De fait, le jour de la visite, tout c'est vraiment bien passé mais ma tutrice m'en avait fait des montagnes.
En revanche, une semaine avant le conseil de classe, j'ai eu une inspection qui s'est vraiment mal passée et j'ai dû refaire l'année de stage alors que pour l'IUFM tout était "très satisfaisant".
En recommençant mon année, j'étais enceinte et, vraiment, pas au top de la forme physique et psychologique. Les débuts se sont bien passés mais ma deuxième tutrice, sans être aussi toxique que la première, n'était pas non plus très fine (et, là, j'avoue que j'avais bien besoin de reprendre un peu confiance en moi, surtout après les remarques désastreuses de l'inspectrice). J'ai peu à peu "lâché" et, heureusement, le congé mat est arrivé. Autrement, j'aurais démissionné.
En retournant au travail, j'ai changé de collège, je suis arrivée dans une zep très dure. Le premier jour, j'ai carrément pleuré en sortant de cours, disant que je ne voulais pas faire ce métier, que je ne pouvais pas faire ce métier et que personne ne pouvait faire ce métier. Mais la tutrice qui m'a épaulée m'a sérieusement aidée. Et, oui, elle est intervenue dans des cours où c'était le méga b***. Mais toujours avec bienveillance (en plus, je cumulais les difficultés : je revenais en cours d'année, je prenais un remplacement et non un poste pensé pour moi dès le début ...). J'ai progressivement appris à faire cours à ces élèves si difficiles. mais je n'ai pas réussi avec toutes les classes ...
Toutefois, pour ma deuxième inspection de titularisation, les cinquièmes m'ont vraiment touchée : ils ont fait de leur mieux pour montrer de quoi ils étaient capables à l'inspectrice, et c'était quand même un beau cadeau parce que tout n'avait pas toujours été rose.
La deuxième inspectrice m'a titularisée sans hésiter.
Toutefois, aujourd'hui, titulaire, j'ai un poste, mais je suis "marquée" par cette expérience et ce que j'ai vécu comme TZR après (et oui, les collègues qui disent "je ne comprends pas, t'as dû leur faire quelquechose parce qu'avec moi, on entend une mouche voler ..."). J'angoisse souvent avant d'aller en cours, je n'ose pas me dire "avec telle classe, ça se passe bien". Je ne vois que le négatif dans ce que je fais. Je me remets constamment en question, y compris pendant que je fais cours et cela me déconcentre. Et pourtant, objectivement, je sais que j'ai parcouru du chemin depuis cette 3° renrée désastreuse en cours d'année.
Mais je n'y serais pas arrivée seule : je ne pourrais jamais assez remercier ma troisième tutrice et, en plus, j'ai vu une psy pendant plus de 2 ans et je sais que je devrais continuer parce que rien n'est réglé dans cette histoire mais, là, je suis vraiment trop fatiguée car l'edt complet, une petite fille et un deuxième bout'chou en route pour janvier, ça laisse peu de temps pour aller chaque semaine faire une psychothérapie à une heure de chez soi ...
Reine de saba, qui aime le chocolat et qui est en arrêt aujourd'hui (donc qui a suffisamment de temps pour écrire cette longue littérature) mais pour gastro, hein, pas pour dépression ...
- JaneMonarque
Un de mes collègues est en plein burn-out, et ce n'est pas le premier à vivre ce drame... Ce qui se passe est grave, et personne n'en prend la mesure. De nous, tout le monde s'en fiche (ou à peu près tout le monde); mais c'est à croire que les parents d'élèves sont sourds et aveugles et de ne rendent pas compte que c'est l'école de leurs enfants qu'on sabote
Marre de lire ce :colere: de Chatel ! Comme dit Abraxas, "viens faire cours..."
Marre de lire ce :colere: de Chatel ! Comme dit Abraxas, "viens faire cours..."
- Marie LaetitiaBon génie
Reine de Saba: un tuteur inhumain peut nous détruire et l'on met des années à se relever. Je vois assez bien ce que tu décris. Même si j'ai eu la chance d'être titularisée au bout de mon année de stage. Comme d'autres l'ont signalé, il faudrait que l'on puisse dire que ça ne va pas, que ce soit pendant l'année de stage, avec le tuteur ou de manière générale avec des élèves, sans se faire montrer du doigt...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- IotaNiveau 5
Ce que tu expliques, Reine de Saba, est commun dans notre métier. Je veux dire cette humiliation et ce dénigrement des non-titulaires. Je l'ai vécu aussi durant ma formation d'instit, je pensais que c'était réservé au primaire mais visiblement non. J'en suis sortie avec le sentiment profond de mon inaptitude à faire classe, et un mal-être face aux élèves qui m'a souvent fait penser que je devrais démissionner, en particulier lorsque les assertions pédagogiques que j'entendais de la part de mes supérieurs ou collègues me paraissaient d'une stupidité absolue. Et je me dis que j'ai sûrement fait payer ce malaise aux élèves que j'avais en face de moi, parce que j'étais profondément malheureuse professionnellement parlant.
Et puis un inspecteur a été muté dans ma circo. Il était intelligent et bienveillant. Et plein d'humour. Il est à la retraite maintenant, et ses idées pédagogiques étaient à côté de la plaque (bon, mais ça, il n'était pas le seul à l'époque), mais quand il entrait dans une classe, il était invariablement émerveillé; par la déco, les réactions des enfants, ta façon de présenter les cahiers n'importe quoi... il ne voyait pas ce qui clochait (parfois, dans certains cas, je me suis dit: "Là, c'est trop") mais c'était très bien. Il savait que le métier était dur, il admirait sincèrement ceux qui le faisaient. Ce type-là m'a sauvé la vie...
Je suis très virulente contre les imbéciles qui cassent pour former. Je me suis retenue d'écrire quand cette jeune femme s'est pendue dans sa classe, après un stage éprouvant, parce que je n'arrivais pas à le faire posément.
J'ai remarqué que ceux qui cassent ainsi sont de médiocres enseignants, peu sûr d'eux-mêmes, incapable de conseiller efficacement, et qui se rassurent de cette façon. Autour de moi, c'est général...
Le problème, c'est qu'une jeune prof persuadée d'être peu compétente en souffre, se dégoûte et se désintéresse de la question, devenue trop douloureuse. Reine de Saba, j'enseigne depuis 30 ans. On a tous des moments où on est pas très bons; c'est humain. Tu es capable d'être une excellente prof, en apprenant doucement de tes erreurs, malgré cette formation bancale.
Et puis un inspecteur a été muté dans ma circo. Il était intelligent et bienveillant. Et plein d'humour. Il est à la retraite maintenant, et ses idées pédagogiques étaient à côté de la plaque (bon, mais ça, il n'était pas le seul à l'époque), mais quand il entrait dans une classe, il était invariablement émerveillé; par la déco, les réactions des enfants, ta façon de présenter les cahiers n'importe quoi... il ne voyait pas ce qui clochait (parfois, dans certains cas, je me suis dit: "Là, c'est trop") mais c'était très bien. Il savait que le métier était dur, il admirait sincèrement ceux qui le faisaient. Ce type-là m'a sauvé la vie...
Je suis très virulente contre les imbéciles qui cassent pour former. Je me suis retenue d'écrire quand cette jeune femme s'est pendue dans sa classe, après un stage éprouvant, parce que je n'arrivais pas à le faire posément.
J'ai remarqué que ceux qui cassent ainsi sont de médiocres enseignants, peu sûr d'eux-mêmes, incapable de conseiller efficacement, et qui se rassurent de cette façon. Autour de moi, c'est général...
Le problème, c'est qu'une jeune prof persuadée d'être peu compétente en souffre, se dégoûte et se désintéresse de la question, devenue trop douloureuse. Reine de Saba, j'enseigne depuis 30 ans. On a tous des moments où on est pas très bons; c'est humain. Tu es capable d'être une excellente prof, en apprenant doucement de tes erreurs, malgré cette formation bancale.
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“If a nation expects to be ignorant and free, in a state of civilization, it expects
what never was and never will be.” [Thomas Jefferson à Charles Yancey, 1816]
- lene75Prophète
Reinedesaba, vu les conditions de ton stage, je crois que personne ne s'en serait sorti mieux que toi. Maintenant que tu es libre parce que titulaire, il faut essayer de repartir de 0
Évidemment, on peut se dire que tout ça (l'éloignement et tout le reste), c'est le jeu et qu'on le savait (enfin plus ou moins, et même plutôt moins que plus, même pour moi qui ai une mère prof qui n'a jamais vécu tout ça, alors pour les autres, j'imagine) mais quand on voit les dégâts que ça cause, sur les profs mais aussi, forcément, par ricochet, sur les élèves, on peut aussi se dire que ça pourrait changer. Parce qu'il ne faut pas rêver : un prof à bout, démoralisé, qui se sent nul, qui n'a plus de vie familiale à cause de l'éloignement, etc., ce sont des élèves qui ne peuvent pas avoir le cours qu'ils auraient si le prof n'avait qu'à se consacrer à la prépa de ses cours et pas à des montagnes de soucis à côté. D'ailleurs ce métier ne fait plus rêver et ce ne sont pas forcément les moins compétents qui le fuient.
Évidemment, on peut se dire que tout ça (l'éloignement et tout le reste), c'est le jeu et qu'on le savait (enfin plus ou moins, et même plutôt moins que plus, même pour moi qui ai une mère prof qui n'a jamais vécu tout ça, alors pour les autres, j'imagine) mais quand on voit les dégâts que ça cause, sur les profs mais aussi, forcément, par ricochet, sur les élèves, on peut aussi se dire que ça pourrait changer. Parce qu'il ne faut pas rêver : un prof à bout, démoralisé, qui se sent nul, qui n'a plus de vie familiale à cause de l'éloignement, etc., ce sont des élèves qui ne peuvent pas avoir le cours qu'ils auraient si le prof n'avait qu'à se consacrer à la prépa de ses cours et pas à des montagnes de soucis à côté. D'ailleurs ce métier ne fait plus rêver et ce ne sont pas forcément les moins compétents qui le fuient.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- KrokoEsprit éclairé
lene, je pense comme toi.
J'ai eu l'impression toute l'année de stage de passer à côté de ma vie. Je ne souhaite ça à personne.
J'ai eu l'impression toute l'année de stage de passer à côté de ma vie. Je ne souhaite ça à personne.
- MufabGrand Maître
Iota a écrit:J'ai remarqué que ceux qui cassent ainsi sont de médiocres enseignants, peu sûr d'eux-mêmes, incapable de conseiller efficacement, et qui se rassurent de cette façon. Autour de moi, c'est général...
Oui, c'est évident. Et aveugles sur leur propre pratique, qu'ils jugent sans doute parfaite. S'ils étaient "bons", ils reconnaîtraient la difficulté du métier, et sauraient exactement quel conseil donner, ce qu'il faudrait tenter, pour tel problème rencontré. Plus leurs critiques sont exhaustives et exagérées, moins ils sont crédibles, car ils se fondent sur un idéal fantasmé qui ne peut exister que dans la tête de gens n'ayant jamais fait classe.
Il faudrait les plaindre.
- MalviduploNiveau 9
reinedesaba a écrit:Je vois que je n'ai pas été la seule à vivre un vrai cauchemar lors de mon année de stage. Et pourtant, au début, j'aimais aller en cours, les élèves se tenaient correctement avec moi (correctement, hein, ce n'était pas non plus merveilleux mais c'était aussi "correct" que dans les cours de profs plus expérimentés). Et j'étais à 1/4 d'heure à pied de chez moi (j'ai honte de dire que j'ai déprimé face à ce que certains ont vécu). Grâce aux remarques désobligeantes de ma tutrice, à partir de décembre, j'ai vraiment connu des difficultés. Je me voyais faire cours, je n'étais plus "avec mes élèves", j'étais en face, dans la position de celui qui juge et, pire, quand j'allais aux cours de ma tutrice, je n'en voyais que les défauts (et il y en avait, mais pas seulement, mais c'était ma défense à moi).
J'ai cru être trop susceptible, ne pas paccepter les critiques. Ma tutrice me mettait toujours dans un état proche de l'hystérie totale. Un jour, en sortant du lycée, j'ai failli pleurer en demandant une baguette, juste parce que la boulangère me souriait en me demandant "Comment allez-vous aujourd'hui ?".
Un jour, j'ai carrément été super désagréable avec ma tutrice. Elle a aussitôt appelé la formatrice IUFM, qui est venue me faire une petite visite de plus (grâce à laquelle j'ai été inspectée en fin d'année). Lors de cette visite, elle a vu qu'en fait les choses "roulaient" et m'a dit "Vous avez bien fait de la remettre à sa place" (sic et ce n'était pas du tout son genre, elle était plutôt très guindée).
En fin d'année, pour la dernière visite d'évaluation, tout c'est bien passé. Un élève avait essayé de me faire peur, la tutrice, qui ne cessait pas de venir à mes cours, était là. IL a dit : "Mais on s'en fiche, nous de la visite de l'autre prof, c'est pour vous évaluer qu'elle vient, pas pour nous." J'étais décidée à en finir avec cette année pourrie et je ne me suis pas démontée, je lui ai dit quelquechose du genre : "Mme X est aussi professeur, elle a l'habitude de faire cours, elle vient nous voir travailler et me donner des conseils, pas m'évaluer. Elle verra aussi le proviseur, qui est à votre conseil, en sortant de cours et si elle a quelquechose à dire sur la classe, elle le dira." Ma tutrice m'en a parlé pendant plus d'un quart d'heur, me disant qu'il fallait absolument ne pas avoir cet élève en cours le jour de la visite. Je lui ai dit que je prendrais tous les élèves et que ce n°-là n'avait que voulut faire l'intéressant devant ses deux profs (et oui, elle l'avait eu l'année d'avant, c'était un redoublant). S'il était peu travailleur et à tendance insolente, ce n'était pas le genre à foutre le bordel. De fait, le jour de la visite, tout c'est vraiment bien passé mais ma tutrice m'en avait fait des montagnes.
En revanche, une semaine avant le conseil de classe, j'ai eu une inspection qui s'est vraiment mal passée et j'ai dû refaire l'année de stage alors que pour l'IUFM tout était "très satisfaisant".
En recommençant mon année, j'étais enceinte et, vraiment, pas au top de la forme physique et psychologique. Les débuts se sont bien passés mais ma deuxième tutrice, sans être aussi toxique que la première, n'était pas non plus très fine (et, là, j'avoue que j'avais bien besoin de reprendre un peu confiance en moi, surtout après les remarques désastreuses de l'inspectrice). J'ai peu à peu "lâché" et, heureusement, le congé mat est arrivé. Autrement, j'aurais démissionné.
En retournant au travail, j'ai changé de collège, je suis arrivée dans une zep très dure. Le premier jour, j'ai carrément pleuré en sortant de cours, disant que je ne voulais pas faire ce métier, que je ne pouvais pas faire ce métier et que personne ne pouvait faire ce métier. Mais la tutrice qui m'a épaulée m'a sérieusement aidée. Et, oui, elle est intervenue dans des cours où c'était le méga b***. Mais toujours avec bienveillance (en plus, je cumulais les difficultés : je revenais en cours d'année, je prenais un remplacement et non un poste pensé pour moi dès le début ...). J'ai progressivement appris à faire cours à ces élèves si difficiles. mais je n'ai pas réussi avec toutes les classes ...
Toutefois, pour ma deuxième inspection de titularisation, les cinquièmes m'ont vraiment touchée : ils ont fait de leur mieux pour montrer de quoi ils étaient capables à l'inspectrice, et c'était quand même un beau cadeau parce que tout n'avait pas toujours été rose.
La deuxième inspectrice m'a titularisée sans hésiter.
Toutefois, aujourd'hui, titulaire, j'ai un poste, mais je suis "marquée" par cette expérience et ce que j'ai vécu comme TZR après (et oui, les collègues qui disent "je ne comprends pas, t'as dû leur faire quelquechose parce qu'avec moi, on entend une mouche voler ..."). J'angoisse souvent avant d'aller en cours, je n'ose pas me dire "avec telle classe, ça se passe bien". Je ne vois que le négatif dans ce que je fais. Je me remets constamment en question, y compris pendant que je fais cours et cela me déconcentre. Et pourtant, objectivement, je sais que j'ai parcouru du chemin depuis cette 3° renrée désastreuse en cours d'année.
Mais je n'y serais pas arrivée seule : je ne pourrais jamais assez remercier ma troisième tutrice et, en plus, j'ai vu une psy pendant plus de 2 ans et je sais que je devrais continuer parce que rien n'est réglé dans cette histoire mais, là, je suis vraiment trop fatiguée car l'edt complet, une petite fille et un deuxième bout'chou en route pour janvier, ça laisse peu de temps pour aller chaque semaine faire une psychothérapie à une heure de chez soi ...
Reine de saba, qui aime le chocolat et qui est en arrêt aujourd'hui (donc qui a suffisamment de temps pour écrire cette longue littérature) mais pour gastro, hein, pas pour dépression ...
Moi aussi je me sens marquée par cette année de stage, j'ai même parfois eu l'impression d'être "bizutée", comme si on devait tous en passer par-là, une fois l'inspection de titularisation passée (qui a été très positive pour moi), j'ai eu le sentiment que le regard que les collègues avaient sur moi n'était plus le même...
- IotaNiveau 5
Mufab a écrit:Iota a écrit:J'ai remarqué que ceux qui cassent ainsi sont de médiocres enseignants, peu sûr d'eux-mêmes, incapable de conseiller efficacement, et qui se rassurent de cette façon. Autour de moi, c'est général...
Oui, c'est évident. Et aveugles sur leur propre pratique, qu'ils jugent sans doute parfaite. S'ils étaient "bons", ils reconnaîtraient la difficulté du métier, et sauraient exactement quel conseil donner, ce qu'il faudrait tenter, pour tel problème rencontré. Plus leurs critiques sont exhaustives et exagérées, moins ils sont crédibles, car ils se fondent sur un idéal fantasmé qui ne peut exister que dans la tête de gens n'ayant jamais fait classe.
Il faudrait les plaindre.
S'ils ne faisaient pas tant de dégâts, je le ferais...là, vraiment je n'y arrive pas
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“If a nation expects to be ignorant and free, in a state of civilization, it expects
what never was and never will be.” [Thomas Jefferson à Charles Yancey, 1816]
- lene75Prophète
Oui, pour terminer ma remarque, comme reinedesaba le montre très bien les dégâts peuvent s'étendre sur plusieurs années, le temps de reprendre confiance en soi.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- InvitéInvité
J'ai eu une année de stage idyllique: très bon établissement, élèves travailleurs et bien élevés, tutrice extraordinaire. J'ai adoré enseigner pendant cette année-là.
Ma première année d'enseignement en tant que titulaire a été horrible...
Depuis, si j'ai retrouvé le plaisir de monter un cours, j'ai toujours du mal à supporter les élèves et les rapports avec la hiérarchie, même s'ils sont bons! Mon année de néo-titulaire a "cassé quelque chose en moi". La moindre remarque d'élève m'énerve au plus haut point, j'ai l'impression d'être jugée tout le temps, partout, d'avoir constamment à me justifier. Je n'aime plus faire cours.
Est-ce qu'un jour j'éprouverai à nouveau du plaisir à être devant une classe? Difficile à dire aujourd'hui. Je l'espère.
Ma première année d'enseignement en tant que titulaire a été horrible...
Depuis, si j'ai retrouvé le plaisir de monter un cours, j'ai toujours du mal à supporter les élèves et les rapports avec la hiérarchie, même s'ils sont bons! Mon année de néo-titulaire a "cassé quelque chose en moi". La moindre remarque d'élève m'énerve au plus haut point, j'ai l'impression d'être jugée tout le temps, partout, d'avoir constamment à me justifier. Je n'aime plus faire cours.
Est-ce qu'un jour j'éprouverai à nouveau du plaisir à être devant une classe? Difficile à dire aujourd'hui. Je l'espère.
- CornliNiveau 3
Désolée ( mon message est plus bas )...
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On va y arriver !!!
- IotaNiveau 5
Al a écrit:J'ai eu une année de stage idyllique: très bon établissement, élèves travailleurs et bien élevés, tutrice extraordinaire. J'ai adoré enseigner pendant cette année-là.
Ma première année d'enseignement en tant que titulaire a été horrible...
Depuis, si j'ai retrouvé le plaisir de monter un cours, j'ai toujours du mal à supporter les élèves et les rapports avec la hiérarchie, même s'ils sont bons! Mon année de néo-titulaire a "cassé quelque chose en moi". La moindre remarque d'élève m'énerve au plus haut point, j'ai l'impression d'être jugée tout le temps, partout, d'avoir constamment à me justifier. Je n'aime plus faire cours.
Est-ce qu'un jour j'éprouverai à nouveau du plaisir à être devant une classe? Difficile à dire aujourd'hui. Je l'espère.
Je suis sûre que oui, Al :flower:
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“If a nation expects to be ignorant and free, in a state of civilization, it expects
what never was and never will be.” [Thomas Jefferson à Charles Yancey, 1816]
- PseudoDemi-dieu
La joie de se sentir démolie n'est pas réservée au stagiaire et néo-tit.
Pas plus que celle de se sentir dépassé par tout, pas à sa place, nul et non avenu.
Il faudra un jour que je détaille mon parcours, mais je suis dans la place depuis 17 ans désormais et je sais combien le système peut être destructeur.
Je pourrais raconter combien j'y croyais en arrivant dans la profession, combien je me suis investie. Surement trop, peut-être mal.
Et combien, petit à petit, plus ou moins insidieusement, face aux petits coups quotidiens ou plus grosses vacherie, et à l'indifférence assez générale, j'ai voulu tenir.
Pour finalement lâcher sur beaucoup de choses. Parce que, comme cela a été dit, se confronter trop souvent aux mêmes murs, au mêmes brimades, au même mépris, aux mêmes questions sur soi, ca fini par faire trop mal.
Tout cela pour se finir sur une inspection plus punitive qu'autre chose. Une "entreprise de démolition", dixit ma psy, parce que moi aussi je vais voir une psy, pas seulement pour des raisons professionnelles, cependant. Mais je suis bien persuadée que mon job est imbriqué au reste. L'isolement, la solitude, le management inepte, le stress particulier des métiers de contact jamais pris en compte, tout cela ne fait qu'aggraver les choses, en déclenche d'autres.
Face à ce craquage, autant personnel que professionnel, quel relais ai-je trouvé ? Le seul article qui prévaut est l'article 22.
Les collègues ? Si tant est qu'il veuille bien avoir conscience du problème il vous éviteraient plutôt, voire divulgue quelques saloperies. La hiérarchie locale ou d'inspection ? Je ne développe pas, tout le monde sait comment cela se passe, à quelques exceptions près. Le rectorat, les ressources humaines ? Les personnes que j'y ai vu m'ont toutes à peu près donné le même conseil : le mieux c'est de ne rien faire, de ne pas bouger, et si vraiment vous le faites, nous n'avons rien à vous proposer.
Aujourd'hui, je sais que je ne dois qu'à moi, et à ma psy, d'avoir réussi à remonter un tout petit peu la pente. Et je vois comment la hiérarchie tenterait plutôt de me remettre la tête sous l'eau plutôt que de me donner un coup de pouce.
Je vois, je sens, comment je pourrais à nouveau me laisser couler après les diverses mésaventures de ce début d'année. Et j'utilise une part de mon énergie qui serait mieux utilisé ailleurs à me protéger de toute cette marée de merde. J'ai appris à faire attention à moi, à être vigilante à ne pas me laisser démolir. Mais je lutte tous les jours en ce moment contre ce sentiment d'être nulle, dépassée par les évènements, cette impression de ne pas être à ma place (et de n'avoir de place nul part dans le monde professionnel). Je dois lutter contre le réflexe de me retirer du jeu, de me refermer sur moi pour ne plus être touchée par les autres, ne plus être en butte à ce qui fait si mal. Je suis vigilante à me faire belle le matin, à marcher fièrement même si dedans je me sens toute petite et misérable, je me force à aller vers les gens, à rester en contact. Je sais que rester seule, s'isoler serait la pire des chose. Que ca me rendrait encore plus fragile.
Et j'attends le prochain coup bas, la prochaine saloperie, le prochain coup de boutoir. L'EN n'est certainement pas le seul lieu où on souffre au travail mais c'est surement celui ou la souffrance est le plus niée.
Pas plus que celle de se sentir dépassé par tout, pas à sa place, nul et non avenu.
Il faudra un jour que je détaille mon parcours, mais je suis dans la place depuis 17 ans désormais et je sais combien le système peut être destructeur.
Je pourrais raconter combien j'y croyais en arrivant dans la profession, combien je me suis investie. Surement trop, peut-être mal.
Et combien, petit à petit, plus ou moins insidieusement, face aux petits coups quotidiens ou plus grosses vacherie, et à l'indifférence assez générale, j'ai voulu tenir.
Pour finalement lâcher sur beaucoup de choses. Parce que, comme cela a été dit, se confronter trop souvent aux mêmes murs, au mêmes brimades, au même mépris, aux mêmes questions sur soi, ca fini par faire trop mal.
Tout cela pour se finir sur une inspection plus punitive qu'autre chose. Une "entreprise de démolition", dixit ma psy, parce que moi aussi je vais voir une psy, pas seulement pour des raisons professionnelles, cependant. Mais je suis bien persuadée que mon job est imbriqué au reste. L'isolement, la solitude, le management inepte, le stress particulier des métiers de contact jamais pris en compte, tout cela ne fait qu'aggraver les choses, en déclenche d'autres.
Face à ce craquage, autant personnel que professionnel, quel relais ai-je trouvé ? Le seul article qui prévaut est l'article 22.
Les collègues ? Si tant est qu'il veuille bien avoir conscience du problème il vous éviteraient plutôt, voire divulgue quelques saloperies. La hiérarchie locale ou d'inspection ? Je ne développe pas, tout le monde sait comment cela se passe, à quelques exceptions près. Le rectorat, les ressources humaines ? Les personnes que j'y ai vu m'ont toutes à peu près donné le même conseil : le mieux c'est de ne rien faire, de ne pas bouger, et si vraiment vous le faites, nous n'avons rien à vous proposer.
Aujourd'hui, je sais que je ne dois qu'à moi, et à ma psy, d'avoir réussi à remonter un tout petit peu la pente. Et je vois comment la hiérarchie tenterait plutôt de me remettre la tête sous l'eau plutôt que de me donner un coup de pouce.
Je vois, je sens, comment je pourrais à nouveau me laisser couler après les diverses mésaventures de ce début d'année. Et j'utilise une part de mon énergie qui serait mieux utilisé ailleurs à me protéger de toute cette marée de merde. J'ai appris à faire attention à moi, à être vigilante à ne pas me laisser démolir. Mais je lutte tous les jours en ce moment contre ce sentiment d'être nulle, dépassée par les évènements, cette impression de ne pas être à ma place (et de n'avoir de place nul part dans le monde professionnel). Je dois lutter contre le réflexe de me retirer du jeu, de me refermer sur moi pour ne plus être touchée par les autres, ne plus être en butte à ce qui fait si mal. Je suis vigilante à me faire belle le matin, à marcher fièrement même si dedans je me sens toute petite et misérable, je me force à aller vers les gens, à rester en contact. Je sais que rester seule, s'isoler serait la pire des chose. Que ca me rendrait encore plus fragile.
Et j'attends le prochain coup bas, la prochaine saloperie, le prochain coup de boutoir. L'EN n'est certainement pas le seul lieu où on souffre au travail mais c'est surement celui ou la souffrance est le plus niée.
- CornliNiveau 3
Tout comme Al, j'ai eu une année de stage, bien que difficile, remplie de "bons" moments en classe, même si j'avais la classe de 4eme la plus :colere: du collège, je les appréciais beaucoup ( et ils me l'ont bien rendu le jour de mon inspection ).
Par contre, dès cette rentrée, en tant que T1, un sentiment bizarre m'envahissait, je m'énervais à tout va, la moindre remarque me crispait... plus aucun plaisir dans rien, même les activités que je préparais avec autant de plaisir ne rendaient rien du tout, bref chaque moment d'élève m'insupportait au plus haut point.
Le déclic... un élève me demande un jour s'il a été sage ce cours ci, je lui dit que "oui... enfin... tu peux encore mieux faire", la réponse de cet élève " Madame , pourquoi j'existe ?" et là, j'ai rigolé, j'ai eu un choc... je sentais mon visage tout crispé se détendre... combien de fois ai je souri dans cette classe depuis la rentrée ? et dans les autres classes ? L'horreur : je suis en train de devenir une prof ch.... qui gueule tout le temps et qui ne me correspond pas du tout !!!
Je pense que l'année de stage de l'an dernier a été pour beaucoup dans mon épuisement moral dès la rentrée, et encore, je n'ai pas connu beaucoup de grosses galères comme certains ici. Je n'aurais jamais pensé être à cran alors que j'enseigne depuis si peu de temps, comme quoi, la pression, un grain de sable peut faire dérailler beaucoup d'entre nous.
P.S ; j'ai aussi un "collègue" qui me regardait de haut l'an dernier et me faisait des remarques du genre : " je vous envoie le mot de passe par mail comme ça CEUX qui ne seront pas là l'an prochain ne l'auront pas" ou encore, ma préférée " Avant les vacances, donne moi ton code de la photocopieuse comme ça l'an prochain j'en aurais deux, vu qu'il ne te servira plus"................ manque de pot, j'ai été titularisée dans ce collège :diable:
Par contre, dès cette rentrée, en tant que T1, un sentiment bizarre m'envahissait, je m'énervais à tout va, la moindre remarque me crispait... plus aucun plaisir dans rien, même les activités que je préparais avec autant de plaisir ne rendaient rien du tout, bref chaque moment d'élève m'insupportait au plus haut point.
Le déclic... un élève me demande un jour s'il a été sage ce cours ci, je lui dit que "oui... enfin... tu peux encore mieux faire", la réponse de cet élève " Madame , pourquoi j'existe ?" et là, j'ai rigolé, j'ai eu un choc... je sentais mon visage tout crispé se détendre... combien de fois ai je souri dans cette classe depuis la rentrée ? et dans les autres classes ? L'horreur : je suis en train de devenir une prof ch.... qui gueule tout le temps et qui ne me correspond pas du tout !!!
Je pense que l'année de stage de l'an dernier a été pour beaucoup dans mon épuisement moral dès la rentrée, et encore, je n'ai pas connu beaucoup de grosses galères comme certains ici. Je n'aurais jamais pensé être à cran alors que j'enseigne depuis si peu de temps, comme quoi, la pression, un grain de sable peut faire dérailler beaucoup d'entre nous.
P.S ; j'ai aussi un "collègue" qui me regardait de haut l'an dernier et me faisait des remarques du genre : " je vous envoie le mot de passe par mail comme ça CEUX qui ne seront pas là l'an prochain ne l'auront pas" ou encore, ma préférée " Avant les vacances, donne moi ton code de la photocopieuse comme ça l'an prochain j'en aurais deux, vu qu'il ne te servira plus"................ manque de pot, j'ai été titularisée dans ce collège :diable:
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On va y arriver !!!
- JaneBNeoprof expérimenté
ça fait du bien de lire tous ces témoignages et de constater que je suis loin d'être la seule à trouver ce métier épuisant et éprouvant.
Mon année de stage a été difficile aussi : j'étais, pourtant, à 6 h mais avec les 2 3èmes dont j'avais écopé , j'ai vite été confrontée à la réalité du métier: un niveau très faible, des élèves indisciplinés...bref, j'ai déchanté!
Ensuite, j'ai été affectée en Seine St Denis et j'appréhendais vraiment...finalement, contrairement à ce que je croyais, ça n'a pas été si terrible. Certains élèves étaient difficiles , c'est vrai mais dans l'ensemble, j'y trouvais mon compte parce que
- l'administration réagissait et vite ...là où je suis maintenant, rien ne ne passe!!
- pas de tabou dans l'équipe : pas de honte à avouer que ça ne se passait pas bien avec telle classe. En général, le sentiment était partagé!
- les conseils de classe ne se faisaient pas avec la " langue de bois": on ne cherchait pas d'excuses aux élèves ...comme je trouve que ça devient de plus en plus le cas!!
Et pour finir, maintenant que je suis de retour dans ma région dans un collège rural, je me dis que certaines classes sont tout aussi gratinées voire plus que certaines classes de ZEP ...contrairement aux idées reçues!!
Mon année de stage a été difficile aussi : j'étais, pourtant, à 6 h mais avec les 2 3èmes dont j'avais écopé , j'ai vite été confrontée à la réalité du métier: un niveau très faible, des élèves indisciplinés...bref, j'ai déchanté!
Ensuite, j'ai été affectée en Seine St Denis et j'appréhendais vraiment...finalement, contrairement à ce que je croyais, ça n'a pas été si terrible. Certains élèves étaient difficiles , c'est vrai mais dans l'ensemble, j'y trouvais mon compte parce que
- l'administration réagissait et vite ...là où je suis maintenant, rien ne ne passe!!
- pas de tabou dans l'équipe : pas de honte à avouer que ça ne se passait pas bien avec telle classe. En général, le sentiment était partagé!
- les conseils de classe ne se faisaient pas avec la " langue de bois": on ne cherchait pas d'excuses aux élèves ...comme je trouve que ça devient de plus en plus le cas!!
Et pour finir, maintenant que je suis de retour dans ma région dans un collège rural, je me dis que certaines classes sont tout aussi gratinées voire plus que certaines classes de ZEP ...contrairement aux idées reçues!!
- barègesÉrudit
Un billet sur la question, sur SLU : une prof de français qui a démissionné donne son ressenti sur le drame de Béziers, et les raisons de sa démission :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?breve1442
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?breve1442
- CondorcetOracle
Dans la recherche publique, le climat est aussi délétère comme en témoigne cette démission d'une chercheuse du CNRS qui venait de réussir le concours très sélectif de CR2 (chargée de recherches 2ème classe) en physique :
http://www.sncs.fr/article.php3?id_article=3011
http://www.sncs.fr/article.php3?id_article=3011
- pkHabitué du forum
Très bons articles (tu enseigneras dans la douleur, une jeune chercheuse s'en va). Merci.
- mimileDoyen
reinedesaba a écrit:Je vois que je n'ai pas été la seule à vivre un vrai cauchemar lors de mon année de stage. Et pourtant, au début, j'aimais aller en cours, les élèves se tenaient correctement avec moi (correctement, hein, ce n'était pas non plus merveilleux mais c'était aussi "correct" que dans les cours de profs plus expérimentés). Et j'étais à 1/4 d'heure à pied de chez moi (j'ai honte de dire que j'ai déprimé face à ce que certains ont vécu). Grâce aux remarques désobligeantes de ma tutrice, à partir de décembre, j'ai vraiment connu des difficultés. Je me voyais faire cours, je n'étais plus "avec mes élèves", j'étais en face, dans la position de celui qui juge et, pire, quand j'allais aux cours de ma tutrice, je n'en voyais que les défauts (et il y en avait, mais pas seulement, mais c'était ma défense à moi).
J'ai cru être trop susceptible, ne pas paccepter les critiques. Ma tutrice me mettait toujours dans un état proche de l'hystérie totale. Un jour, en sortant du lycée, j'ai failli pleurer en demandant une baguette, juste parce que la boulangère me souriait en me demandant "Comment allez-vous aujourd'hui ?".
Un jour, j'ai carrément été super désagréable avec ma tutrice. Elle a aussitôt appelé la formatrice IUFM, qui est venue me faire une petite visite de plus (grâce à laquelle j'ai été inspectée en fin d'année). Lors de cette visite, elle a vu qu'en fait les choses "roulaient" et m'a dit "Vous avez bien fait de la remettre à sa place" (sic et ce n'était pas du tout son genre, elle était plutôt très guindée).
En fin d'année, pour la dernière visite d'évaluation, tout c'est bien passé. Un élève avait essayé de me faire peur, la tutrice, qui ne cessait pas de venir à mes cours, était là. IL a dit : "Mais on s'en fiche, nous de la visite de l'autre prof, c'est pour vous évaluer qu'elle vient, pas pour nous." J'étais décidée à en finir avec cette année pourrie et je ne me suis pas démontée, je lui ai dit quelquechose du genre : "Mme X est aussi professeur, elle a l'habitude de faire cours, elle vient nous voir travailler et me donner des conseils, pas m'évaluer. Elle verra aussi le proviseur, qui est à votre conseil, en sortant de cours et si elle a quelquechose à dire sur la classe, elle le dira." Ma tutrice m'en a parlé pendant plus d'un quart d'heur, me disant qu'il fallait absolument ne pas avoir cet élève en cours le jour de la visite. Je lui ai dit que je prendrais tous les élèves et que ce n°-là n'avait que voulut faire l'intéressant devant ses deux profs (et oui, elle l'avait eu l'année d'avant, c'était un redoublant). S'il était peu travailleur et à tendance insolente, ce n'était pas le genre à foutre le bordel. De fait, le jour de la visite, tout c'est vraiment bien passé mais ma tutrice m'en avait fait des montagnes.
En revanche, une semaine avant le conseil de classe, j'ai eu une inspection qui s'est vraiment mal passée et j'ai dû refaire l'année de stage alors que pour l'IUFM tout était "très satisfaisant".
En recommençant mon année, j'étais enceinte et, vraiment, pas au top de la forme physique et psychologique. Les débuts se sont bien passés mais ma deuxième tutrice, sans être aussi toxique que la première, n'était pas non plus très fine (et, là, j'avoue que j'avais bien besoin de reprendre un peu confiance en moi, surtout après les remarques désastreuses de l'inspectrice). J'ai peu à peu "lâché" et, heureusement, le congé mat est arrivé. Autrement, j'aurais démissionné.
En retournant au travail, j'ai changé de collège, je suis arrivée dans une zep très dure. Le premier jour, j'ai carrément pleuré en sortant de cours, disant que je ne voulais pas faire ce métier, que je ne pouvais pas faire ce métier et que personne ne pouvait faire ce métier. Mais la tutrice qui m'a épaulée m'a sérieusement aidée. Et, oui, elle est intervenue dans des cours où c'était le méga b***. Mais toujours avec bienveillance (en plus, je cumulais les difficultés : je revenais en cours d'année, je prenais un remplacement et non un poste pensé pour moi dès le début ...). J'ai progressivement appris à faire cours à ces élèves si difficiles. mais je n'ai pas réussi avec toutes les classes ...
Toutefois, pour ma deuxième inspection de titularisation, les cinquièmes m'ont vraiment touchée : ils ont fait de leur mieux pour montrer de quoi ils étaient capables à l'inspectrice, et c'était quand même un beau cadeau parce que tout n'avait pas toujours été rose.
La deuxième inspectrice m'a titularisée sans hésiter.
Toutefois, aujourd'hui, titulaire, j'ai un poste, mais je suis "marquée" par cette expérience et ce que j'ai vécu comme TZR après (et oui, les collègues qui disent "je ne comprends pas, t'as dû leur faire quelquechose parce qu'avec moi, on entend une mouche voler ..."). J'angoisse souvent avant d'aller en cours, je n'ose pas me dire "avec telle classe, ça se passe bien". Je ne vois que le négatif dans ce que je fais. Je me remets constamment en question, y compris pendant que je fais cours et cela me déconcentre. Et pourtant, objectivement, je sais que j'ai parcouru du chemin depuis cette 3° renrée désastreuse en cours d'année.
Mais je n'y serais pas arrivée seule : je ne pourrais jamais assez remercier ma troisième tutrice et, en plus, j'ai vu une psy pendant plus de 2 ans et je sais que je devrais continuer parce que rien n'est réglé dans cette histoire mais, là, je suis vraiment trop fatiguée car l'edt complet, une petite fille et un deuxième bout'chou en route pour janvier, ça laisse peu de temps pour aller chaque semaine faire une psychothérapie à une heure de chez soi ...
Reine de saba, qui aime le chocolat et qui est en arrêt aujourd'hui (donc qui a suffisamment de temps pour écrire cette longue littérature) mais pour gastro, hein, pas pour dépression ...
reinedesaba je me suis reconnue dans ton témoignage (même si tout n'est pas identique). Ma 1ère année de stage (6h, 1 seul niveau), j'ai essayé d'appliquer à la lettre les conseils de mon tuteur à la lettre : une catastrophe. Il fallait que je ne dicte pas mes cours aux secondes pour qu'ils s'habituent à prendre des notes. Donc je n'ai pas dicté, j'ai fait prendre des notes comme ça, sans les y préparer... j'ai été en conflit avec cette classe toute l'année... (la prise de note a déclenché ces conflits mais il y a eu d'autres raisons...) je pensais que ça se passait mal en partie parce que je ne préparais pas assez mes cours, je bossais sans arrêt, je n'arrivais jamais à décrocher... Mon tuteur a été de plus en plus cassant au fil de l'année. Je me suis aperçue que j'étais mal accompagnée lorsque je suis rentrée dans le dispositif "stagiaire en difficulté" où une autre collègue a vraiment pris le temps de me donner des conseils (qui m'ont permis d'améliorer visiblement mes cours) et s'est montrée bienveillante avec moi. A la fin de l'année, visite de l'inspecteur catastrophique et renouvellement. Je considère que mon tuteur a fait beaucoup de dégâts sur mon estime de moi... Moi aussi j'aurais du lui dire merde ! Mais je ne savais pas m'imposer dans mes classes et encore moins face à mon tuteur.
la 2e année (18h, un peu moins en fait), je suis tombée sur une tutrice plus bienveillante et surtout plus compétente dans son rôle de tutrice. ça s'est mieux passé grâce à mon expérience + ses conseils. J'ai pris conscience que mes difficultés venaient d'un manque de confiance en moi ressenti par les élèves et de mon attitude de stressée pendant que je faisais cours. j'ai eu un peu de mal à tenir mes classes mais en 1ère au moins, les élèves m'appréciaient et il n'y avait pas de conflit permanent. Bon, à la fin de l'année, ça a été super dur pour moi car ma tutrice m'a balancé une phrase du genre "tu progresses pas, je sais pas si tu vas être titularisée", pour la visite de l'inspecteur, j'ai eu plein de critiques plus ou moins fondées... j'ai stressé jusqu'en juillet.
maintenant je suis TZR mais par chance j'ai une AFA et ça se passe bien du moins je n'ai pas plus de problèmes que les collègues. Pourtant, ma tutrice m'avait prévu des difficultés car c'est un établissement plus difficile. Mais c'est largement compensé par l'assurance que j'ai gagné, le fait de ne plus avoir la pression de la titularisation et aussi de supers collègues.
et je suis aussi bien aidée par ma psy (oui moi aussi) et je me sens bien sûr marquée par mes 2 années de stage qui ont été encore plus difficiles que les années de concours. Je m'en suis bien sortie aussi parce que j'ai pu continuer de vivre avec mon cher et tendre (et mon chat) qui étaient toujours là quand j'étais démoralisée.
tout ça pour dire aux stagiaires qui ont du mal, à ceux qu'on critique, que les choses peuvent évoluer et qu'on peut se sentir bien même après avoir été trainée dans la boue par des inspecteurs, tuteurs...
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