Ma rentrée en tant que stagiaire...

Marie Laetitia a écrit:tu n'es pas obligée du tout du tout de passer une mauvaise année, tu sais... Et des expériences comme la tienne remontent le moral de ceux qui connaissent des difficultés à cause d'une classe ou d'un public donné d'un établissement donné. Pas à cause d'eux, bien souvent.

Heureusement que l'on peut aimer quand même ce métier, heureusement que l'on ne connaît pas absolument tous des difficultés, tu imagines le cauchemar que ça serait, sinon???

Savoure !

condorcet a écrit:Oiseau, heureusement que tous les stagiaires ne vivent pas un calvaire !
:flower: :flower: :flower:

*Fifi* a écrit:Mon dieu Oiseau, j'ai eu un choc en lisant tes mots ... si justes ... j'aurais pu les écrire.
Je te remercie de ton initiative, vraiment, et notamment pour une raison purement égocentrée, c'est que je ressens la même chose, sans souvent oser le dire, car quand je le dis, ben ca ne passe pas ...

C'est terrible à dire, mais moi aussi souvent je n'ose pas dire que oui j'aime ca, que bon, certes tout n'est pas parfait, et ce n'est pas la question, mais j'aime ca. Pour ma part, je me dis que j'ai eu de la chance, je suis dans un bon lcyée de centre ville, avec de bonnes classes. Mes élèves sont sympas, l'administration très compréhensive, mes rapports avec mon tuteur corrects. J'aurais surement pas aimé pareil ailleurs, enfin peut-être ...

Moi aussi je me sens coupable, mais aussi parfois énervée d'entendre certains de mes collègues sous-entendre que je sers la réforme parce que je dis que non je ne me couche pas à 2h du matin tous les soirs ou que oui je fais aussi autre chose le we. Bien sûr que je bosse, oui je ne compte pas mes heures. Mais ca me plait... Et surtout, je suis dans un bien meilleur état d'esprit que les années précédentes où j'en avais vraiment marre des concours, des études et de ce qui va avec. J'étais fatiguée de cette vie là, et donc j'apprécie énormément la nouvelle ! Tout n'est pas rose, non plus ! Mes collègues sont pas toujours super ouverts mais il y a un petit groupe sympathique, et je ne suis là que pour un an !
ça me rappelle l'année dernière, nos collègues, surtout les syndiqués, nous demandaient souvent si ça allait, si ça n'était pas trop dur et avaient l'air limite déçus quand on leur répondait que ça allait, qu'on était sorties le samedi et qu'on se prévoyait un apéro/restau le soir....
UN jour à une formation, une syndicaliste est venue nous voir et nous a demandé "si nous n'étions pas encore suicidé". (texto). J'ai été outrée de cette question : d'une part, si l'un d'entre nosu était déprimé, cela était plus que maladroit, et de l'autre car cela sous-entendait que l'on était obligé de mal vivre cette rentrée (c'était au bout de 15j). Nous lui avions répondu que non ca se passait bien, et là elle nous répond "ah, on verra mercredi prochain alors". Cet état d'esprit est tellement présent ... J'ai des collègues qui lorsqu'ils me croisent ne font que me dire : "oh je te plains". Mais moi je n'ai rien dit ! Bien sûr que tout n'est pas parfait, bien sûr que les conditions ne sont pas idéales, mais ce n'est pas la question ! J'aime ça, j'aime mon affectation, j'aime le fait d'avoir changé de région, j'aime ma nouvelle vie ici ... et je suis dans ma tête bien mieux que l'an dernier, et personne ne disait me plaindre... Même ma famille me "plains" plus que l'an dernier, alors que je vais 100 fois mieux. Je trouve ca vraiment triste.

Pour les formations, pour moi c'est 50/50 à peu près : 50% trop longues ou mal organisées, 50% bien voire très biens. Cela n'empêche pas ma vision de la réforme, des suppressions de poste, des nouveaux programmes (surtout celui de terminale !!). Mais, il n'y a pas que ça non plus ... et je ne suis pas qu'à 50% de satisfaction mais au dessus. Et j'ai honte de le dire ...

Oiseau phenix a écrit:j'en fais partie... j'ai une des deux secondes pourries du lycée (même mon tuteur l'a reconnu) et en ce moment ça ne se passe pas bien avec eux.

pseudo-alison a écrit:Hier à la veille des vacances j'étais heureuse de me sentir à peu près bien jusqu'à ce que ... un collège dont j'ai le fils en cours vient me voir pour me dire que je donne trop de devoirs, ses mots m'ont profondément fait mal :'je ne veux pas te gâcher tes vacances mais quand même il faut que je te dise' 'tu ne te rends pas compte à cet âge ils ne peuvent pas lire autant de textes, ils ont d'autres devoirs' 'tu dois adapter ce que tu leur demandes' 'les parents à la réunion vont te le reprocher tu dois te préparer' 'avancer dans ta progression ne doit pas se faire au détriment de tes élèves' 'il y aura des élèves qui vont être largués tu ne dois aussi penser à eux' ' si tu vois qu'ils n'ont pas réussi ce que tu leur demandes remet toi en question car à ce moment-là c'est qu'il y a un problème dans ta façon de faire' 'tu verras quand tu seras prof' 'le but ce n'est pas de donner de mauvaises notes ça n'a pas d'intérêt' 'là tu as donné quoi pour les vacances ?' 'quelles classes tu vas avoir cet après-midi' ... Tout ça dans un débit assez soutenu.

Autant je comprends sa position de parent autant j'apprécie d'avoir des retours sur mes pratiques pour ajuster au fur et à mesure autant le ton employé et le fait que cela été dit en pleine salle de prof devant plusieurs collègues ben là ça fait mal ....