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- frankensteinVénérable
Ben, si...Certains veulent aller bcp plus loin avec une privatisation totale. On peut même se demander si, dans qq temps, ce ne sera pas les enseignants eux-mêmes qui voudront changer de statut. Avec des salaires aussi bas, les BAC+5, lorsqu'ils vont s'apercevoir que leur évolution de carrière est minable, vont peut-être envisager cette possibilité. :shock:Albator a écrit: Oui cela a commencé avec les agents de service, les "nouveaux" relèvent de la FP territoriale ; les "anciens" ont eu le choix entre les deux FP à condition de rester sur leur poste : en cas de mutation ils passent dans la FP territoriale.
Espérons que ce n'est pas le sort qui nous attend.
- MichelDelordNiveau 3
Spinoza1670 a écrit:
Il semblerait que le pédagogisme puisse rencontrer sans problème la pensée gestionnaire managériale benchmarkisante des ultra-libéraux.
Et aussi du stalinisme : je ne veux pas dire "le méchant, celui des camps " mais celui qui se met en place à partir des années 30 et qui défend l'étatisme, cad celui qui définit mainteant les "valeurs de gauche".
Cf MD, "La nationalisation des bordels est-elle une mesure socialiste?"
http://michel.delord.free.fr/addon-interviewlc.html#Note_5_R%E9f%E9rences_anti-%E9tatiques
Spinoza1670 a écrit:
Oui, et j'ajouterai "En quoi est-ce néfaste pour le classement international PISA et TIMMS ?" es.blogspot.com/p/american-educator.html[/url]
Sur PISA , voici ce que j'ai mis sur le Figaro il y a peu de jours :
[
"L'angoisse enfin culmine avec le classement international PISA qui dresse le tableau d'un système scolaire français inégalitaire"
François Hauter ( du Figaro)
On ne peut certes contester à François Hauter le fait que le système statistique mis en place par PISA montre une certaine inégalité dans les résultats des tests pour la maîtrise du français et des mathématiques.
Prenons l'exemple des " mathématiques " testées par PISA :
" Certains domaines […] sont absents de la culture mathématique et ne sont donc pas l'objet du
test PISA : algèbre, calcul littéral, raisonnement déductif, trigonométrie (angles) et objets
géométriques. "
Direction de l'évaluation et de la prospective, Note d'évaluation 04.12, décembre 2004.
http://www.educ-eval.education.fr/pdf/eva0412.pdf
On peut donc dire sans aucune exagération que ce ne sont pas des mathématiques qui sont testées par PISA puisqu'il n'y a pas de mathématiques sans algèbre, sans calcul littéral et sans objets géométriques.
Et si M. Hauter pense que les tests passés par PISA comportent des mathématiques, il a tout à fait raison de se réclamer du principe " Contourner les dogmes " puisqu'l l'applique particuliérement bien ici. Parti comme cela , la seule question est de savoir quand il va enfin s'affranchir du dogme 2+2=4.
Et il y a donc quelques questions sérieuses à poser.
a) Dans ce cadre et si les tests passés ne testent pas les capacités en mathématiques des élèves , que signifie le fait que les résultats sont inégalitaires ?
b) S'il s'agit de ne pas apprendre de mathématiques, vaut-il mieux le faire en groupe ou individuellement ? Plus précisément si l'on étudie les mathématiques "comme en Amérique ", ce que semble apprécier François Hauter qui explique " L'on réunit trois enfants autour d'une table, un fort, un moyen, un moins bon ", les choisit-il en fonction de tests non mathématiques comme ceux de PISA ?
En fait, en matière de démagogie, Xavier Darcos avait peut-être la solution lorsqu'il écrivait dans le Figaro-magazine du Samedi 7 décembre 2002 :
" Le cœur du problème est celui-ci: cette régression [des connaissances] serait plus acceptable si elle ne s'accompagnait pas d'un accroissement des inégalités "
http://michel.delord.free.fr/fer_darc.pdf
Doit-on vraiment penser que la baisse du niveau n'est pas grave si elle est uniforme ?
]
Et je rajoute : comment certains ont pu soutenir un Darcos ?
- - -
J'avais déjà donné la citation extraite de la brochure de la DEP dans l'exposé que j'avais fait lors de la rencontre de la SMF (Société Mathématique de France) et de sa correspondante finlandaise.
Version française de mon exposé :
http://smf4.emath.fr/VieSociete/Rencontres/France-Finlande-2005/DelordF.pdf
Le colloque complet est à http://smf4.emath.fr/VieSociete/Rencontres/France-Finlande-2005/
- Spinoza1670Esprit éclairé
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- MichelDelordNiveau 3
Spinoza1670 a écrit:Que faire ?
D'abord comprendre.
Mais effectivement on comprend et l'on comprend en particulier bien mieux la nature de l'ennemi si l'on agit : lorsque je disais publiquement pendant une bonne trentaine d'années à mon inspecteur que je ne suivrai pas les programmes parce qu'ils étaient stupides , l'inspecteur ne révélait pas la même nature que celle qu'il montrait à mes collègues qui "faisaient comme il faut " le jour de l'inspection puisque, disaient-ils, ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient le reste du temps , cad pendant 999/1000 de leur temps d'enseignement.
Ce qui ne veut pas dire non plus qu'il faut découvrir immédiatement ses batteries
MD
PS : Bien sur sûr , le raisonnement " "faire comme il faut " le jour de l'inspection puisque, disaient-ils, ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient le reste du temps , cad pendant 999/1000 de leur temps d'enseignement." est au moins doublement faux de part en part.
- MichelDelordNiveau 3
Jacq a écrit:
Ensuite il faut trouver les arguments pour l'opinion de façon à expliquer en quoi ce type de mutation-entretien-décentralisation vers les CDE est néfaste pour l'EN et surtout pour les élèves, parce qu'autant dire que les arguments qui nous concernent, l'opinion et les politiques s'en fichent totalement !
La question est : en quoi est-ce néfaste pour les élèves ?!
Jacq.
Pour quelques raisons non conjoncturelles sur le caractère néfaste de la décentralisation et sur la nécessité si c'est possible des programmes dépassant le cadre national - là, les républicains coincent - , voir le texte original SLECC, écrit d'abord par G. Molinier et moi-même, approuvé ensuite par une trentaine de participants aux débats de la commission Thélot en 2003 et adopté ensuite par le GRIP comme texte fondamental
http://michel.delord.free.fr/slecc.pdf
Et notamment le paragraphe : "SLECC : des programmes annuels ayant la plus grande extension territoriale possible"
Vos verrez egalement que ce texte s'appuyait sur l'American Educator de l’époque et en particulier sur les textes de E.D. Hirsch.
MD
Et si vous voulez rire un peu sur la décentralisation , lisez "La déconcentralisation*" , 2003:
http://michel.delord.free.fr/central.html
* Pendant toutes les années 80, on nous a bassiné - syndicats compris - avec le fait que le déconcentration était différente de la décentralisation ... Or justement...
Ensuite il faut trouver les arguments pour l'opinion de façon à expliquer en quoi ce type de mutation-entretien-décentralisation vers les CDE est néfaste pour l'EN et surtout pour les élèves, parce qu'autant dire que les arguments qui nous concernent, l'opinion et les politiques s'en fichent totalement !
La question est : en quoi est-ce néfaste pour les élèves ?!
Jacq.
Pour quelques raisons non conjoncturelles sur le caractère néfaste de la décentralisation et sur la nécessité si c'est possible des programmes dépassant le cadre national - là, les républicains coincent - , voir le texte original SLECC, écrit d'abord par G. Molinier et moi-même, approuvé ensuite par une trentaine de participants aux débats de la commission Thélot en 2003 et adopté ensuite par le GRIP comme texte fondamental
http://michel.delord.free.fr/slecc.pdf
Et notamment le paragraphe : "SLECC : des programmes annuels ayant la plus grande extension territoriale possible"
Vos verrez egalement que ce texte s'appuyait sur l'American Educator de l’époque et en particulier sur les textes de E.D. Hirsch.
MD
Et si vous voulez rire un peu sur la décentralisation , lisez "La déconcentralisation*" , 2003:
http://michel.delord.free.fr/central.html
* Pendant toutes les années 80, on nous a bassiné - syndicats compris - avec le fait que le déconcentration était différente de la décentralisation ... Or justement...
- MichelDelordNiveau 3
Spinoza1670 a écrit:
Voir aussi sur les impensés du courant républicain (Brighelli ...) : http://michel.delord.free.fr/bloglc-anglemort01.pdf
La suite est à http://michel.delord.free.fr/anglemort.html
... et la fin doit être rédigée depuis un certain temps ... mais rien n'est perdu...
MD
- frankensteinVénérable
Tout cela est fort intéressant. Mais en ce qui concerne l'éducation, tous les partis sont d'accord pour désengager l'Etat tout en essayant de garder l'école (semi)publique et obligatoire...C'est à mon avis assez risqué.
Si l'on n'a plus les avantages du public mais les contraintes du privé, en continuant d'accueillir tous les élèves, il faut que les salaires suivent ! Puis, une entreprise n'est pas là pour faire du social ou rendre des services gratuits. Tous les élèves ne seront pas acceptés (les entreprises refusent les mauvais clients, les services de l'énergie coupent le gaz et l'électricité, les médecins font des dépassements d'honoraires et les traitements ne sont plus pris en charge à 100% par exemple...). Pourquoi et par quel miracle, seul le service "éducation" échapperait à ce phénomène et resterait gratuit pour tous?
Jusqu'à quel point les enseignants (BAC+5) accepteront des salaires aussi bas, de telles contraintes administratives et des conditions de travail aussi mauvaises (gestion calamiteuse du personnel, inégalités criantes entre établissements etc.)?
Plus qu'aux vieux débats pédagogisme vs instruction, culture bourgeoise vs culture de rue, social libéralisme vs libéralisme social, ou autre c'est plutôt à cette question qu'il me parait urgent de répondre.
Si l'on n'a plus les avantages du public mais les contraintes du privé, en continuant d'accueillir tous les élèves, il faut que les salaires suivent ! Puis, une entreprise n'est pas là pour faire du social ou rendre des services gratuits. Tous les élèves ne seront pas acceptés (les entreprises refusent les mauvais clients, les services de l'énergie coupent le gaz et l'électricité, les médecins font des dépassements d'honoraires et les traitements ne sont plus pris en charge à 100% par exemple...). Pourquoi et par quel miracle, seul le service "éducation" échapperait à ce phénomène et resterait gratuit pour tous?
Jusqu'à quel point les enseignants (BAC+5) accepteront des salaires aussi bas, de telles contraintes administratives et des conditions de travail aussi mauvaises (gestion calamiteuse du personnel, inégalités criantes entre établissements etc.)?
Plus qu'aux vieux débats pédagogisme vs instruction, culture bourgeoise vs culture de rue, social libéralisme vs libéralisme social, ou autre c'est plutôt à cette question qu'il me parait urgent de répondre.
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Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- AuroreEsprit éclairé
frankenstein a écrit:Tout cela est fort intéressant. Mais en ce qui concerne l'éducation, tous les partis sont d'accord pour désengager l'Etat tout en essayant de garder l'école (semi)publique et obligatoire...C'est à mon avis assez risqué.
Si l'on n'a plus les avantages du public mais les contraintes du privé, en continuant d'accueillir tous les élèves, il faut que les salaires suivent ! Puis, une entreprise n'est pas là pour faire du social ou rendre des services gratuits. Tous les élèves ne seront pas acceptés (les entreprises refusent les mauvais clients, les services de l'énergie coupent le gaz et l'électricité, les médecins font des dépassements d'honoraires et les traitements ne sont plus pris en charge à 100% par exemple...). Pourquoi et par quel miracle, seul le service "éducation" échapperait à ce phénomène et resterait gratuit pour tous?
Jusqu'à quel point les enseignants (BAC+5) accepteront des salaires aussi bas, de telles contraintes administratives et des conditions de travail aussi mauvaises (gestion calamiteuse du personnel, inégalités criantes entre établissements etc.)?
Plus qu'aux vieux débats pédagogisme vs instruction, culture bourgeoise vs culture de rue, social libéralisme vs libéralisme social, ou autre c'est plutôt à cette question qu'il me parait urgent de répondre.
On se dirige tout droit vers un système à l'américaine, à l'instar du fonctionnement de la société dans son ensemble.
L’État se contentera désormais d'assurer un service minimum en gardant à vue les enfants de pauvres dans des centres de loisirs avec un personnel enseignant de moins en moins qualifié (le prétendu Master n'y changera rien, quand on en voit les contenus... Et à terme on supprimera les concours !) et une "pédagogie" à l'avenant conçue de A à Z par les "sciences de l'éducation". Histoire surtout que ces gosses ne f... pas le b... dans la rue.
Ceux qui voudront un service plus conséquent devront aller dans le privé mais devront cracher dans le bassinet (actuellement le "tarif", c'est 25000-30000 dollars l'an aux États-Unis !) et... n'échapperont pas pour autant aux lubies innovantes et pédago à la mode, car les parents en raffolent, et chez les riches aussi "l'épanouissement" des élèves est une notion fondamentale.
Pour répondre à la question de Frankenstein, les enseignants accepteront sans broncher les conditions de travail dégradées, actuelles comme futures, dès lors :
- qu'ils seront bien formatés avec le discours habituel bien mielleux, "humanitaire" et compatissant, dans les IUFM ou leurs équivalents, ce qui est chaque jour davantage le cas...
- qu'ils considèreront donc que ce sont avant tout des "éducateurs" (l'instruction passant aux oubliettes), "la société ayant changé",
- qu'ils changeront eux-mêmes de profil. En effet, les individus ayant un bagage culturel solide, un esprit critique affirmé et une aptitude à la réflexion ne souhaiteront plus exercer le métier. Mais ils seront remplacés par d'autres, qui le choisiront à défaut de mieux, ou par vocation "humanitaire" (cf. les abjectes pubs de l'EN !), et qui accepteront d'autant mieux les conditions dégradées, le manque de considération ou la précarité. Ils seront suffisamment nombreux pour que l’État y trouve son compte (surtout avec les réductions budgétaires actuelles), car pour ces personnes-là, ce sera toujours mieux que pointer à Pôle Emploi. Et le tour est joué !
- enfin, avec un CdE-manager-supérieur hiérarchique direct recrutant ses enseignants, il n'y aura de toute manière plus aucune marge de manœuvre pour faire autre chose que ce que Big Brother nous demande, la gouvernance et les ressources humaines étant passées par là.
Ces cinq dernières années, nous avons assisté de fait à une dégradation sans précédent. Face à cela, sent-on ne serait-ce qu'une amorce de résistance chez les profs ? Rien, ou presque. Plus ça va, plus les gens sont littéralement anesthésiés et ne pensent qu'à une chose : sauver leur peau... Pour l'avenir, il n'y a pas (du moins, pour le moment...) de raison que cela change, et les gouvernements l'ont très bien compris.
- MichelDelordNiveau 3
Plusieurs réponses possiblesCripure a écrit:Ca, c'est bien vrai.Spinoza1670 a écrit:Voilà pourquoi il faut écouter MD, il a 30 ans d'avance.
Faut pas le laisser gueuler dans le désert.
1) Dans le désert, on se tourne vers l’est et on prie comme le fait remarquer Cri pur (venu du fond du désert ?)
2) Réponse plus 68tarde
JB Capdevielle:
Quand t'es dans le désert, depuis trop longtemps,
Tu t'demandes à qui ça sert
Toutes les règles un peu truquées du jeu qu'on veut t'faire jouer,
Les yeux bandés.
…
Quand j'ai d'mandé son message il m'a dit d'un air tranquille
"les politiciens finiront tous un jour au fond d'un asile"
j'ai compris que j'pourrais bientôt regagner la ville.
3) Vaut mieux, pour sa santé mentale, être dans le désert qu’au milieu de gros nazes.
4) La question est secondaire car la seule chose que l’on peut faire est de semer à tout vent et ça prend si ça peut et si ça doit. Bien sûr les communicants ne font pas comme ça : ils sont prêts à répandre abondamment 2+2 = 5 s’il y a un terrain favorable. Et il y a presque toujours un terrain favorable.
Desertiquement votre
:elephant2:
MD
- CathEnchanteur
Aurore, je partage -hélas- ton pessimisme (et je suis toujours prête à voter pour toi! )
- MichelDelordNiveau 3
MichelDelord a écrit:
Desertiquement votre
:elephant2:
MD
Et une question :diable: pour les littéraires : qui est l'écrivain sur ma photo-avatar ?
:elephant2:
- CathEnchanteur
Bon, moi, j'ai reconnu Capdevielle, mais la photo...
- MichelDelordNiveau 3
C'est vrai que ça lui ressemble.Mufab a écrit:Verlaine.
Verlaine est de 23 ans son aîné et il a écrit "J'ai quitté.... pays de la patate"
MD
- frankensteinVénérable
C'est peut-être une des dernières photos avant sa mort, non ? Il a l'air bien atteint...
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Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- MufabGrand Maître
MichelDelord a écrit:C'est vrai que ça lui ressemble.Mufab a écrit:Verlaine.
Verlaine est de 23 ans son aîné et il a écrit "J'ai quitté.... pays de la patate"
MD
Ah, je croyais.
Ou alors Pauvre Lélian ? :lol!:
- frankensteinVénérable
On se dirige tout droit vers un système à l'américaine, à l'instar du fonctionnement de la société dans son ensemble.
L’État se contentera désormais d'assurer un service minimum en gardant à vue les enfants de pauvres dans des centres de loisirs avec un personnel enseignant de moins en moins qualifié (le prétendu Master n'y changera rien, quand on en voit les contenus... Et à terme on supprimera les concours !) et une "pédagogie" à l'avenant conçue de A à Z par les "sciences de l'éducation". Histoire surtout que ces gosses ne f... pas le b... dans la rue.
Ceux qui voudront un service plus conséquent devront aller dans le privé mais devront cracher dans le bassinet (actuellement le "tarif", c'est 25000-30000 dollars l'an aux États-Unis !) et... n'échapperont pas pour autant aux lubies innovantes et pédago à la mode, car les parents en raffolent, et chez les riches aussi "l'épanouissement" des élèves est une notion fondamentale.
Pour répondre à la question de Frankenstein, les enseignants accepteront sans broncher les conditions de travail dégradées, actuelles comme futures, dès lors :
- qu'ils seront bien formatés avec le discours habituel bien mielleux, "humanitaire" et compatissant, dans les IUFM ou leurs équivalents, ce qui est chaque jour davantage le cas...
- qu'ils considèreront donc que ce sont avant tout des "éducateurs" (l'instruction passant aux oubliettes), "la société ayant changé",
- qu'ils changeront eux-mêmes de profil. En effet, les individus ayant un bagage culturel solide, un esprit critique affirmé et une aptitude à la réflexion ne souhaiteront plus exercer le métier. Mais ils seront remplacés par d'autres, qui le choisiront à défaut de mieux, ou par vocation "humanitaire" (cf. les abjectes pubs de l'EN !), et qui accepteront d'autant mieux les conditions dégradées, le manque de considération ou la précarité. Ils seront suffisamment nombreux pour que l’État y trouve son compte (surtout avec les réductions budgétaires actuelles), car pour ces personnes-là, ce sera toujours mieux que pointer à Pôle Emploi. Et le tour est joué !
- enfin, avec un CdE-manager-supérieur hiérarchique direct recrutant ses enseignants, il n'y aura de toute manière plus aucune marge de manœuvre pour faire autre chose que ce que Big Brother nous demande, la gouvernance et les ressources humaines étant passées par là.
Ces cinq dernières années, nous avons assisté de fait à une dégradation sans précédent. Face à cela, sent-on ne serait-ce qu'une amorce de résistance chez les profs ? Rien, ou presque. Plus ça va, plus les gens sont littéralement anesthésiés et ne pensent qu'à une chose : sauver leur peau... Pour l'avenir, il n'y a pas (du moins, pour le moment...) de raison que cela change, et les gouvernements l'ont très bien compris.
Oui, c'est possible...Je pense que ça va dépendre des disciplines, avec un master2 de maths, d'autres carrières plus intéressantes avec un salaire deux à trois fois supérieur sont possibles. On peut d'ailleurs penser qu'il y aura un déficit de candidats pour ces disciplines...Sinon oui, des M2 formatés par les sciences éduc, on en trouvera toujours de bien dociles.
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Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- JacqGuide spirituel
frankenstein a écrit:Tout cela est fort intéressant. Mais en ce qui concerne l'éducation, tous les partis sont d'accord pour désengager l'Etat tout en essayant de garder l'école (semi)publique et obligatoire...C'est à mon avis assez risqué.
[...]
Plus qu'aux vieux débats pédagogisme vs instruction, culture bourgeoise vs culture de rue, social libéralisme vs libéralisme social, ou autre c'est plutôt à cette question qu'il me parait urgent de répondre.
Il faut aller directement à ce qui parle aux parents et à l'opinion :
-désengagement, et inégalité selon les régions-académies,
-inégalité croissante entre les établissements (profs, contenus, donc diplômes délivrés, donc accueil dans les établissements du supérieur),
-fragilisation des équipes pédagogiques, manque de stabilité, conséquences pour les élèves donc,
-incertitudes quant à la capacité des CdE (pas tous compétents) à recruter des équipes efficaces,
-risques de "déserts pédagogiques" (exemple des médecins, déjà de nos jours il y a des zones moins attractives, alors là....) dans les zones difficiles, éloignées, ou les académies déficitaires en prof ou à faible taux d'études supérieures.
-augmentation du pouvoir des lycées des "beaux quartiers centraux", qui se retournera contre les jeunes profs,
Pour toucher à nos statuts on touche en fait aux droits des élèves. Les volumes complémentaires ont été accordés en supprimant les seuils de déboublements obligatoirement dûs aux élèves selon les zones et les filières par matière (c'est un volume, au nom de l'autonomie on a cassé les droits des élèves, ensuite c'est aux établissements de se débrouiller, dommage pour les élèves).
Tout cela existe déjà, mais ce serait sans doute pire.
Bon, c'est ce qui me passait par la tête, ce n'est pas réfléchi longuement.
Jacq.
- JacqGuide spirituel
Aurore a écrit:
- enfin, avec un CdE-manager-supérieur hiérarchique direct recrutant ses enseignants, il n'y aura de toute manière plus aucune marge de manœuvre pour faire autre chose que ce que Big Brother nous demande, la gouvernance et les ressources humaines étant passées par là.
Oui, il suffit d'observer notre hiérarchie, inspecteurs, proviseurs, qui en majorité s'écrasent devant les injonctions de leur hiérarchie même s'ils n'en partagent pas les vues. Il reste un échelon à abattre, c'est le notre, et c'est à cela que servira le recrutement par les CdE.
On voit aussi durant les CA comment les personnels dépendant directement du proviseur sont obligés de voter (même s'ils ne le font pas tous), ou même comment la plupart des proviseurs votent, ne pouvant s'opposer aux décisions de l'EN même lorsqu'ils le souhaient et pensent que c'est néfaste pour les élèves.
Jacq.
- AlbatorHabitué du forum
Paul verlaine je crois Mais je ne suis pas littéraire
- CathEnchanteur
Jacq: c'est très vrai.
- AlbatorHabitué du forum
je n'avais pas lu les messages précédents : je rem^lace Verlaine par Pirandello
- MichelDelordNiveau 3
Albator a écrit: je n'avais pas lu les messages précédents : je rem^lace Verlaine par Pirandello
Non plus mais ce n'est pas un auteur aussi majeur que Pirandello ou Verlaine
- AlcyoneFidèle du forum
Est-il français ? poète ?
Il me fait penser à Charles Péguy qui serait très vieux.
Il me fait penser à Charles Péguy qui serait très vieux.
- MichelDelordNiveau 3
MichelDelord a écrit:Albator a écrit: je n'avais pas lu les messages précédents : je rem^lace Verlaine par Pirandello
Non plus mais ce n'est pas un auteur aussi majeur que Pirandello ou Verlaine
Un indice : le même plus jeune et de profil
http://michel.delord.free.fr/autre.jpg
:elephant2:
- MichelDelordNiveau 3
Alcyone a écrit:Est-il français ? poète ?
Il me fait penser à Charles Péguy qui serait très vieux.
Français et poète. Pas romancier. Et disciple en quelque sorte de Rabelais
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- E. Macron veut la possibilité, pour les directeurs d'école, de choisir leurs enseignants
- Jean-Paul Brighelli : "On ne s'étonnera pas si les enseignants, leurs élèves et leurs parents portent leurs voix, aux prochaines élections, ailleurs que chez les idéologues fous".
- "Pour recruter des enseignants, l’Europe a des idées" (Le Monde)
- Les enseignants français gagnent 10 à 30% de moins que leurs collègues européens.
- Le gouvernement lance une grande campagne publicitaire pour recruter des enseignants.
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