Re: les conseils de classe ont-ils encore un sens?

Je ne sais pas. Les rares qui s'en sont tirés après un doublement avaient un projet précis et une motivation, ou bien avaient des difficultés en français et langues mais comprenaient très bien en maths et en sciences, ils ont pu s'orienter correctement.
Cette année, j'ai un élève, fort sympathique au demeurant, qui doublait sa troisième. Il a bien progressé car il a fait des efforts en classe, mais n'a toujours pas travaillé à la maison. Il a une moyenne convenable (12 au lieu de 9 l'an passé), mais je suis sûre que la seconde va être très difficile pour lui. C'est un des cas qui pourrait être positif, mais sans certitude. Pour les autres doublants de 3e, c'est la cata, ils en ont moins fait que l'an passé.

Autre exemple, deux élèves de 5e (frère et soeur) ayant doublé la 6e, la deuxième 6e ayant été pire que la première dans les deux cas, je pense que le doublement a été inutile.

Troisième exemple : un élève actuellement en 3e, demande le redoublement. Je prends les paris (mais j'espère me tromper) que l'an prochain ce sera pire.

+Je crois que le pire, c'est ce que nous vivons actuellement: des élèves qui voient bien qu'il n'y a pas de différence de traitement ( en tout cas pas de différence conséquente) entre ceux qui travaillent et ceux qui ne font rien: alors à part ceux qui sont extrêmement bien soutenus et guidés dans leur famille et éventuellement un ou deux petits génies, il faut être drôlement fort pour se contraindre à travailler dans ces conditions. D'autant que le discours le plus souvent entendu dans les médias est celui de la critique des diplômes et l'exaltation du système débrouille ... Tant que l'école n'est pas capable de démontrer que l'effort est gratifiant (i.e que la paresse est sanctionnée, que réussir un devoir est une fierté plus que d'être absent au DS, que comprendre est plus satisfaisant que tricher etc) , je ne crois pas qu'il y ait d'amélioration possible....

Cela dit, le doublement ne doit pas être une sanction(!) mais une deuxième chance. On voit bien les désastres engendrés par le système du collège unique, avec sa "générosité compréhensive" et son idéologie égalitariste, et on poursuit le système au lycée, voire en fac en noyant les prépas dans le déluge : je ne sais pas si dans l'instant cela permettra d'économiser des fonctionnaires, mais ce qui est sûr c'est que la société le paiera très cher à moyen et long terme...

Ciara a écrit:Propos d'une collègue, alors que les professeurs consultaient les résultats de leurs anciens élèves (3ème : 16 de moyenne en français. Lycée : entre 6 et 8) : "Au début, j'étais très exigeante, et après, j'ai abaissé le niveau : tout le monde est très content, mais là, je me pose des questions..."

Oh, mais non ! Pourquoi donc ?

Iphigénie : entièrement d'accord, et ma position actuelle ne vaut que dans un système où l'école dans son ensemble se fiche de la notion d'effort. Cette notion, je la maintiens dans mon cours et mes évaluations. Après... "Ne t'en vas pas redresser ce que le seigneur a voulu courbe" !

freche a écrit:Je ne sais pas. Les rares qui s'en sont tirés après un doublement avaient un projet précis et une motivation, ou bien avaient des difficultés en français et langues mais comprenaient très bien en maths et en sciences, ils ont pu s'orienter correctement.
Cette année, j'ai un élève, fort sympathique au demeurant, qui doublait sa troisième. Il a bien progressé car il a fait des efforts en classe, mais n'a toujours pas travaillé à la maison. Il a une moyenne convenable (12 au lieu de 9 l'an passé), mais je suis sûre que la seconde va être très difficile pour lui. C'est un des cas qui pourrait être positif, mais sans certitude. Pour les autres doublants de 3e, c'est la cata, ils en ont moins fait que l'an passé.

Autre exemple, deux élèves de 5e (frère et soeur) ayant doublé la 6e, la deuxième 6e ayant été pire que la première dans les deux cas, je pense que le doublement a été inutile.

Troisième exemple : un élève actuellement en 3e, demande le redoublement. Je prends les paris (mais j'espère me tromper) que l'an prochain ce sera pire.

Nous avons tous des expériences différentes. Je pense, quant à moi, à un petit 6e qui manquait complètement de maturité l'an passé et qui n'avait rien appris de son année. Le redoublement lui a permis de prendre un nouveau départ et de corriger certaines de ses difficultés. C'est un élève moyen, il était, l'an passé, un élève en grande difficulté qui posait des problèmes de comportement... qui ont disparu. Vraiment, je ne regrette pas la décision du conseil de classe.