- LoubdalouExpert
Bonjour !
Comme certains l'ont fait remarquer sur d'autres topics, cela fait plusieurs générations de stagiaires qui se retrouvent formés de manière disons... étrange. Je ne parle pas seulement des stagiaires balancés dans la fausse aux lions cette année, je parle aussi des générations précédentes.
En entendant les collègues (qui ont été formés il y a looooonnnngtemps) qui se plaignent du niveau qui baisse, des nouvelles méthodes qui n'"élèvent" pas beaucoup les élèves, des exigences qui sont à la baisse etc., je me rends compte que si c'est comme cela, c'est parce que les nouvelles générations de prof n'ont rien connu d'autre à l'école et qu'on leur sert cela en formation...
Alors voici ce topic. J'aimerais que les enseignants qui ont autre chose à transmettre que les consignes que l'on entend à l'IUFM puissent venir ici transmettre leur méthodologie aux collègues plus jeunes qui ne savent pas forcément comment vraiment "élever" les élèves vers des sphères intellectuelles un peu plus hautes que Secret Story.
Comment construisez-vous un cours ? Comment s'articule-t-il ? Comment corrigez-vous ? Comment étudiez-vous un texte ? Comment construisez-vous un chapitre (par opposition à la séquence...) ?
Tous les conseils sont les bienvenus.
Ps: ceux qui ne sont pas d'accord avec ces méthodes-là, ceux qui prônent le socle à fond les ballons et le CECRL à tout va, allez voir sur les autres topic svp, car ces conseils-là on les connait.
Comme certains l'ont fait remarquer sur d'autres topics, cela fait plusieurs générations de stagiaires qui se retrouvent formés de manière disons... étrange. Je ne parle pas seulement des stagiaires balancés dans la fausse aux lions cette année, je parle aussi des générations précédentes.
En entendant les collègues (qui ont été formés il y a looooonnnngtemps) qui se plaignent du niveau qui baisse, des nouvelles méthodes qui n'"élèvent" pas beaucoup les élèves, des exigences qui sont à la baisse etc., je me rends compte que si c'est comme cela, c'est parce que les nouvelles générations de prof n'ont rien connu d'autre à l'école et qu'on leur sert cela en formation...
Alors voici ce topic. J'aimerais que les enseignants qui ont autre chose à transmettre que les consignes que l'on entend à l'IUFM puissent venir ici transmettre leur méthodologie aux collègues plus jeunes qui ne savent pas forcément comment vraiment "élever" les élèves vers des sphères intellectuelles un peu plus hautes que Secret Story.
Comment construisez-vous un cours ? Comment s'articule-t-il ? Comment corrigez-vous ? Comment étudiez-vous un texte ? Comment construisez-vous un chapitre (par opposition à la séquence...) ?
Tous les conseils sont les bienvenus.
Ps: ceux qui ne sont pas d'accord avec ces méthodes-là, ceux qui prônent le socle à fond les ballons et le CECRL à tout va, allez voir sur les autres topic svp, car ces conseils-là on les connait.
- PiliGrand sage
C'est volontiers que j'aurais voulu t'aider ou te suggérer des choses Loudbalou mais décidement les allusions méprisantes aux "pédagogos" me dérangent, moi je bosse par séquence et je m'y retrouve donc je vais suivre ton conseil et ...aller voir ailleurs !
- ZeldaHabitué du forum
C'est une très bonne idée, j'espère qu'on aura beaucoup de réponses!
- LoubdalouExpert
Pili a écrit:C'est volontiers que j'aurais voulu t'aider ou te suggérer des choses Loudbalou mais décidement les allusions méprisantes aux "pédagogos" me dérangent, moi je bosse par séquence et je m'y retrouve donc je vais suivre ton conseil et ...aller voir ailleurs !
J'ai retiré cela, c'est vrai que ce n'est pas très constructif de ma part de critiquer alors que je demande des conseils...
- PiliGrand sage
Oui mais en fait, j'avoue ne rien avoir à te conseiller car pour la préparation de mes cours , je fonctionne par "séquence" ou "chapitre" comme tu voudras l'appeler...
je ne me vois pas parler de l'orientation dans une ville un cours, de mes goûts le lendemain, et de l'avenir la fois suivante ...il y a un fil conducteur dans la séquence, un lien logique mais comme tu recherches autre chose, je laisse la parole aux autres
je ne me vois pas parler de l'orientation dans une ville un cours, de mes goûts le lendemain, et de l'avenir la fois suivante ...il y a un fil conducteur dans la séquence, un lien logique mais comme tu recherches autre chose, je laisse la parole aux autres
- EdgarNeoprof expérimenté
C'est une question très ouverte Loubdalou,
Pour quelles disciplines ? Dans quel environnement scolaire (niveau de l'école) ? Difficile encore de donner des recettes toutes prêtes. Peux-tu centrer un peu autour de questions plus précises pour que nous puissions éventuellement y répondre ou trouver un angle d'attaque ? Mes réponses ne seront pas contre la séquence ou le CECR, ce n'est pas une dialectique du système miraculeux contre un autre désastreux, c'est un peu plus complexe que cela à mon sens. On peut aussi vouloir (ou croire qu'on y arrive soi-même) faire entrer des connaissances dans la tête des élèves pas paquets de suppositoires administrés à l'insu de leur plein gré, ce n'est pas pour cela qu'il auront appris quelque chose. La situation actuelle des écoles me désole plus qu'autre chose et le niveau des élèves que je connais est d'une grande médiocrité : je n'ai pas appris comme on leur apprend. Mais de toutes façons, ils n'accepteraient pas aujourd'hui d'avoir des cours faits comme ceux que j'ai eus et qui m'ont permis d'avoir quand même des acquis qui me sont restés jusqu'à aujourd'hui. Mais le temps qu'ils passent à l'école n'est pas tout, il y a aussi le suivi à la maison. Si aucune travail n'est fait là-dessus, tu auras beau faire de la pédagogie années 50 ou 60, je ne vois pas trop ce qui en restera. Ce n'est pas non plus les anciennes méthodes contre les nouvelles. De mon côté, je prends la liberté de prendre tout ce qui m'intéresse et me sert, sans a priori. Du moment que j'arrive au résultat que j'attendais, je considère que c'est valide.
A bientôt
Aliks
Pour quelles disciplines ? Dans quel environnement scolaire (niveau de l'école) ? Difficile encore de donner des recettes toutes prêtes. Peux-tu centrer un peu autour de questions plus précises pour que nous puissions éventuellement y répondre ou trouver un angle d'attaque ? Mes réponses ne seront pas contre la séquence ou le CECR, ce n'est pas une dialectique du système miraculeux contre un autre désastreux, c'est un peu plus complexe que cela à mon sens. On peut aussi vouloir (ou croire qu'on y arrive soi-même) faire entrer des connaissances dans la tête des élèves pas paquets de suppositoires administrés à l'insu de leur plein gré, ce n'est pas pour cela qu'il auront appris quelque chose. La situation actuelle des écoles me désole plus qu'autre chose et le niveau des élèves que je connais est d'une grande médiocrité : je n'ai pas appris comme on leur apprend. Mais de toutes façons, ils n'accepteraient pas aujourd'hui d'avoir des cours faits comme ceux que j'ai eus et qui m'ont permis d'avoir quand même des acquis qui me sont restés jusqu'à aujourd'hui. Mais le temps qu'ils passent à l'école n'est pas tout, il y a aussi le suivi à la maison. Si aucune travail n'est fait là-dessus, tu auras beau faire de la pédagogie années 50 ou 60, je ne vois pas trop ce qui en restera. Ce n'est pas non plus les anciennes méthodes contre les nouvelles. De mon côté, je prends la liberté de prendre tout ce qui m'intéresse et me sert, sans a priori. Du moment que j'arrive au résultat que j'attendais, je considère que c'est valide.
A bientôt
Aliks
- V.MarchaisEmpereur
Mais je ne suis pas sûre que Loubdalou demande autre chose que cette pluralité qui n'existe pas à l'IUFM.
C'est bien le problème, d'ailleurs. L'IUFM devrait être le lieu où l'on se donne le temps de découvrir de nombreuses démarches pédagogiques, avec leur intérêt et leurs limites. Au lieu de quoi, c'est un lieu d'endoctrinement où non seulement l'on impose une méthode unique mais où de surcroît on discrédite les autres méthodes (la grammaire décrochée, c'est mal, la séquence, obligatoire, le par coeur, réac, etc.). Alors qu'effectivement, la réalité est bien plus nuancée et que je ne connais pas un collègue qui ne diversifie pas ses pratiques selon les moments, les situations. Le problème, c'est que nous sommes, au sortir de l'IUFM, et pour les raisons évoquées, bien peu armés pour diversifier ces pratiques et amenés à découvrir celles-ci en tâtonnant longuement.
Loubdalou, tu es en Lettres, c'est bien cela ? Dans quel domaine précisément souhaiterais-tu de l'aide ?
C'est bien le problème, d'ailleurs. L'IUFM devrait être le lieu où l'on se donne le temps de découvrir de nombreuses démarches pédagogiques, avec leur intérêt et leurs limites. Au lieu de quoi, c'est un lieu d'endoctrinement où non seulement l'on impose une méthode unique mais où de surcroît on discrédite les autres méthodes (la grammaire décrochée, c'est mal, la séquence, obligatoire, le par coeur, réac, etc.). Alors qu'effectivement, la réalité est bien plus nuancée et que je ne connais pas un collègue qui ne diversifie pas ses pratiques selon les moments, les situations. Le problème, c'est que nous sommes, au sortir de l'IUFM, et pour les raisons évoquées, bien peu armés pour diversifier ces pratiques et amenés à découvrir celles-ci en tâtonnant longuement.
Loubdalou, tu es en Lettres, c'est bien cela ? Dans quel domaine précisément souhaiterais-tu de l'aide ?
- LoubdalouExpert
Aliks a écrit:C'est une question très ouverte Loubdalou,
Pour quelles disciplines ? Dans quel environnement scolaire (niveau de l'école) ? Difficile encore de donner des recettes toutes prêtes. Peux-tu centrer un peu autour de questions plus précises pour que nous puissions éventuellement y répondre ou trouver un angle d'attaque ? Mes réponses ne seront pas contre la séquence ou le CECR, ce n'est pas une dialectique du système miraculeux contre un autre désastreux, c'est un peu plus complexe que cela à mon sens. On peut aussi vouloir (ou croire qu'on y arrive soi-même) faire entrer des connaissances dans la tête des élèves pas paquets de suppositoires administrés à l'insu de leur plein gré, ce n'est pas pour cela qu'il auront appris quelque chose. La situation actuelle des écoles me désole plus qu'autre chose et le niveau des élèves que je connais est d'une grande médiocrité : je n'ai pas appris comme on leur apprend. Mais de toutes façons, ils n'accepteraient pas aujourd'hui d'avoir des cours faits comme ceux que j'ai eues et qui m'ont permis d'avoir quand même des acquis qui me sont restés jusqu'à aujourd'hui. Ce n'est pas non plus les anciennes méthodes contre les nouvelles. De mon côté, je prends la liberté de prendre tout ce qui m'intéresse et me sert, sans a priori. Du moment que j'arrive au résultat que j'attendais, je considère que c'est valide.
A bientôt
Aliks
Ce que j'aimerais ce n'est pas opposer deux manières de faire, mais plutôt avoir quelques ficelles, quelques bases et je me fiche qu'elles soient en opposition au CECRL et au socle.
Alors précisons un peu. J'aimerais que ce soit un fil sur lequel tous les stagiaires puissent trouver quelque chose qui les aide, mais cela va être difficile, tu as raison Aliks, il faut donc préciser :
- Je suis prof de LVE, donc pourquoi pas en LVE (en plus ça touche pas mal de prof) ;
- on critique beaucoup le niveau, donc Comment augmenter le niveau des élèves ?
Peut-être que ce sera encore trop général... À vous de me dire !
- LoubdalouExpert
Non, espagnolV.Marchais a écrit:
Loubdalou, tu es en Lettres, c'est bien cela ? Dans quel domaine précisément souhaiterais-tu de l'aide ?
- V.MarchaisEmpereur
Ecuse-moi, tu parlais de textes et de voca, alors j'ai pensé Lettres (je lis trop vite, d'ailleurs, tu as déjà mentionné ta matière dans un autre fil). Je ne te serai d'aucun secours, alors - même si l'enseignement du Français s'apparente de plus en plus à celui d'une langue étrangère... :lol:
Bonne chance.
Bonne chance.
- PiliGrand sage
V.Marchais a écrit:Mais je ne suis pas sûre que Loubdalou demande autre chose que cette pluralité qui n'existe pas à l'IUFM.
C'est bien le problème, d'ailleurs. L'IUFM devrait être le lieu où l'on se donne le temps de découvrir de nombreuses démarches pédagogiques, avec leur intérêt et leurs limites. Au lieu de quoi, c'est un lieu d'endoctrinement où non seulement l'on impose une méthode unique mais où de surcroît on discrédite les autres méthodes (la grammaire décrochée, c'est mal, la séquence, obligatoire, le par coeur, réac, etc.). Alors qu'effectivement, la réalité est bien plus nuancée et que je ne connais pas un collègue qui ne diversifie pas ses pratiques selon les moments, les situations. Le problème, c'est que nous sommes, au sortir de l'IUFM, et pour les raisons évoquées, bien peu armés pour diversifier ces pratiques et amenés à découvrir celles-ci en tâtonnant longuement.
Je trouve vraiment qu'il regne un esprit anti IUFM sur ce site, et j'ai du mal à comprendre...Sont-ils tous aussi nuls ? Je précise que je ne bosse pas à l'IUFM hein... mais perso, j'ai beaucoup appris à l'iufm, j'ai apprécié de nombreux cours, certes certains étaient trop idéalistes, mais quand même , on a eu des conférences, des retours d'expérience, des échanges pertinents qui m'ont permis d'avancer... et un discours ouvert en général...
J'imagine donc que vous devez être nombreux ici à apprécier la fermeture de ces IUFM "si néfastes" alors ? :lol!:
- LoubdalouExpert
Ah mais je suis sûr que tu peux quand même apporter beaucoup !
Comment fais-tu pour augmenter le niveau de tes élèves ? Tes conseils seront utiles à tous les prof de matières littéraires ! Comme tu l'as dit, on a des fiches de vocabulaire, des textes, les lectures etc. Même si ce n'est pas exactement pareil, il y a beaucoup de conseils qui sont valables dans toutes ces matières.
Tu sais, j'ai une collègue prof de lettres, je lui pique plein d'idées
Comment fais-tu pour augmenter le niveau de tes élèves ? Tes conseils seront utiles à tous les prof de matières littéraires ! Comme tu l'as dit, on a des fiches de vocabulaire, des textes, les lectures etc. Même si ce n'est pas exactement pareil, il y a beaucoup de conseils qui sont valables dans toutes ces matières.
Tu sais, j'ai une collègue prof de lettres, je lui pique plein d'idées
- LoubdalouExpert
Pili a écrit:
Je trouve vraiment qu'il regne un esprit anti IUFM sur ce site, et j'ai du mal à comprendre...Sont-ils tous aussi nuls ? Je précise que je ne bosse pas à l'IUFM hein... mais perso, j'ai beaucoup appris à l'iufm, j'ai apprécié de nombreux cours, certes certains étaient trop idéalistes, mais quand même , on a eu des conférences, des retours d'expérience, des échanges pertinents qui m'ont permis d'avancer... et un discours ouvert en général...
J'imagine donc que vous devez être nombreux ici à apprécier la fermeture de ces IUFM "si néfastes" alors ? :lol!:
à l'IUFM j'ai entendu des choses tellement dingues qui vraiment, oui, je prends mes distances avec ce que j'y entends.
Exemple :
- "Il n'y a pas de mauvais élèves, juste des mauvais prof."
- "tu as bien de la chance si tu arrives à te dégager une journée et demi de détente le week-end"
- "j'espère que vous ne posez pas de question pour aborder un texte..." Alors on fait comment ? " Ah bah, il n'y a pas de recette miracle..."
- "Le 0 n'est pas possible, l'élève a forcément produit quelque chose" Et s'il n'y a que son nom, une copie blanche ? "Alors ce n'est pas satisfaisant."
- "Contrôler les connaissances, mais ça sert à quoi ? Est-ce qu'ils parleront mieux après ? Non vraiment, il ne faut pas contrôler les connaissances."
Et j'en passe ...
À part me faire culpabiliser, et m'endoctriner, je n'ai pas appris à être un prof qui sait tenir sa classe à l'IUFM par exemple. Ni à construire un cours. Les formateurs sont toujours des gens parfaits et je me sens toujours mal en sortant de là.
- PiliGrand sage
Effectivement je veux bien reconnaitre qu'ils sont carabinés chez toi !...Tu es mal tombé, très mal... Je n'ai, heureusement, jamais entendu ce type de discours
- FilnydarNiveau 9
Loubdalou a écrit:Tu sais, j'ai une collègue prof de lettres, je lui pique plein d'idées
C'est comme cela qu'un enseignant se construit. Ne raisonnez surtout pas en termes de "chapelles" de pensées. Les bonnes idées, comme les mauvaises, viennent de partout. Sans compter que telle pratique peut convenir parfaitement à la personnalité de tel enseignant, et pas du tout à celle de tel autre.
Regardez ce que font vos collègues, discutez avec eux : vous allez construire votre propre pratique en reprenant ce qu'ils font et semble vous convenir, et en adaptant ce qui vous plaît moins.
- RuthvenGuide spirituel
Pili a écrit:
Je trouve vraiment qu'il regne un esprit anti IUFM sur ce site, et j'ai du mal à comprendre...Sont-ils tous aussi nuls ? Je précise que je ne bosse pas à l'IUFM hein... mais perso, j'ai beaucoup appris à l'iufm, j'ai apprécié de nombreux cours, certes certains étaient trop idéalistes, mais quand même , on a eu des conférences, des retours d'expérience, des échanges pertinents qui m'ont permis d'avancer... et un discours ouvert en général...
J'imagine donc que vous devez être nombreux ici à apprécier la fermeture de ces IUFM "si néfastes" alors ? :lol!:
L'IUFM, c'est l'auberge espagnole. Il y a manifestement eu un souci de recrutement au départ et nombre de formateurs n'avait pas la carrure pour cela, très peu de recul critique à l'égard de ce qu'ils enseignaient et une maîtrise de seconde main de leur "discipline". D'où l'abondance d'interminables tables rondes où chacun y allait de son petit discours sans qu'à la fin on n'est rien appris de plus sur la manière de faire cours. J'ai eu une formatrice en transdisciplinaire véritablement lamentable, qui a réussi le tour de force de se faire bordéliser (par des adultes, qui plus est bons élèves, qui plus est devant être titularisés) lors d'un cours sur la gestion de classe. On pourrait parler aussi des séances à trottiner en chaussettes en poussant des couinements pour placer son corps, découvrir sa voix ou découvrir sa voix/placer son corps. Ou encore de l'indigence absolue des cours de psychologie de l'adolescent qui avait le niveau d'une fiche ABC du Bac sur Freud. Ou alors du mépris ouvertement professé des anciens qu'il ne fallait surtout pas imiter. Je passe sur l'engueulade avec la formatrice lorsqu'elle m'a dit que je n'étais pas là pour transmettre la passion pour ma discipline.
Cette formation là, je ne la regrette pas.
Aujourd'hui le recrutement est bien meilleur, j'ai des amis plus que qualifiés qui enseignent à l'IUFM et qui font de vrais cours, mais il y a aussi des idéologues. Ce qui est insupportable dans cette institution c'est l'intolérance au discours critique, l'incapacité à entendre les objections, à envisager une pluralité d'approches possibles ; et quand je lis Mila, je retrouve exactement ce discours.
En disciplinaire en revanche, c'était plutôt bien ; on montait ensemble des cours sur une notion donnée, c'était pragmatique et efficace sous la forme d'un travail entre collègues (facilité il est vrai par le fait que nous n'intervenons qu'à un seul niveau).
- RuthvenGuide spirituel
V.Marchais a écrit:Ecuse-moi, tu parlais de textes et de voca, alors j'ai pensé Lettres (je lis trop vite, d'ailleurs, tu as déjà mentionné ta matière dans un autre fil). Je ne te serai d'aucun secours, alors - même si l'enseignement du Français s'apparente de plus en plus à celui d'une langue étrangère... :lol:
Bonne chance.
Si tu retrouves le lien où tu avais expliqué la grille studiométrique, c'est vraiment bien aussi pour les langues. [Et je crois que je vais m'en servir l'an prochain en Terminale, car je découvre chaque jour qu'ils ne comprennent que trois mots sur quatre (par exemple, le mot réfutation pose problème, le sens des adjectifs "subjectif" et "objectif" aussi).
- Marie LaetitiaBon génie
Pili a écrit:Effectivement je veux bien reconnaitre qu'ils sont carabinés chez toi !...Tu es mal tombé, très mal... Je n'ai, heureusement, jamais entendu ce type de discours
Ben moi, si... Et je reconnais ma propre expérience passée dans les propos de Loubdalou et l'analyse de Véronique. Comme quoi il y a sans doute autant de formations IUFM que d'expériences... Mais la diversité IUFMesque s'arrête là.
Mon domaine c'est l'histoire, donc difficile de t'aider Loubdalou. Et en collège ma compétence est très limitée... De manière générale, partir de ce que savent les élèves pour poser quelques jalons, comme des piquets à partir desquels tu vas tisser ta toile. En histoire, ce sont des dates clés, des évènements; puis des questions, des problèmes à résoudre, "comment en est-on arrivé là?" "Pourquoi ce phénomène et pas un autre?". Méthode progressive.
Me souvient d'un fabuleux prof d'espagnol que j'ai eu en collège (sa méthode ne passerait pas avec un inspecteur, je pense) qui nous faisait travailler durant les premières un point de grammaire ou une expression par semaine, avec exercices pratiques. Semaine après semaine on accumulait ces points de grammaire ou syntaxe, des conjugaisons, sur une fiche de deux pages A4, que l'on avait le droit d'avoir sous les yeux.
Aux contrôles il fallait connaître par coeur ces points de grammaire, nos conjugaisons accumulées, les restituer (ou réciter) et en réutiliser un certain nombre dans un paragraphe rédigé (2e partie du contrôle). Avec lui je suis sortie du collège avec un très bon niveau en espagnol.
Bon, pour nous motiver, il fixait 15/20 comme minimum au contrôle de grammaire, et ceux qui avaient 14 devaient recopier une fois le devoir, 13, deux fois, 12, trois fois et ainsi de suite. Tous, même les cancres ordinaires dans les autres matières, avaient avec lui au moins 11-12 de moyenne... Comme quoi...
Tu peux éventuellement t'en inspirer mais pas copier, car cette méthode ne me semble pas validée par les autorités... surtout si tu es en stage. Son défaut était l'absence de variété peut-être et le fait que dans ses cours, on pouvait papoter doucement, à condition de faire au moins à l'oral en une heure, une phrase complexe et complète qui appliquait le point du jour, à partir d'extraits de BD, de tableaux (ahh Murillo, le Greco, Goya...).
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- V.MarchaisEmpereur
Disons que vis-à-vis d'un collègue de langue, je ne me sens capable que de donner quelques petits trucs. Mais j'imagine que nous n'étudions pas les textes de la même manière ?
Pour faire une analogie rapide, en Lettres, de nombreux inspecteurs condamnent le par coeur. Le vocabulaire a particulièrement souffert de cette interdiction, l'apprentissage de définitions étant voué aux gémonies, le lexique devant s'acquérir par manipulation du lexique (dérivation, etc.). Mais cette approche, si elle est nécessaire, n'est pas suffisante, et ne permet pas de pallier les carences graves des élèves dans ce domaine. Cela fait donc des années que je m'assois sur cet interdis et fais apprendre beaucoup de voca à mes élèves. Pour le détail du travail sur le lexique, c'est ici :
https://www.neoprofs.org/t30626p75-enseignement-du-vocabulaire#706195
Je ne sais pas si tu pourras y glaner des choses intéressantes pour toi.
Sinon, je sais qu'en théorie, vous n'êtes pas censés traduire ni faire traduire. Mais je peux te dire que nombre de mes collègues de langue le font quand, pour assurer la compréhension de phrases essentielles - et que je le fais moi-même en Français quand nous avons affaire à des textes classiques très éloignés de la langue des élèves, en particulier les textes en vers : je n'hésite pas à faire rétablir la syntaxe usuelle, expliquer les inversions opérées, paraphraser linéairement un texte, faire chercher des synonymes pour vérifier la compréhension de chaque phrase, chaque mot, chaque construction.
Français LVE, que je disais...
Pour faire une analogie rapide, en Lettres, de nombreux inspecteurs condamnent le par coeur. Le vocabulaire a particulièrement souffert de cette interdiction, l'apprentissage de définitions étant voué aux gémonies, le lexique devant s'acquérir par manipulation du lexique (dérivation, etc.). Mais cette approche, si elle est nécessaire, n'est pas suffisante, et ne permet pas de pallier les carences graves des élèves dans ce domaine. Cela fait donc des années que je m'assois sur cet interdis et fais apprendre beaucoup de voca à mes élèves. Pour le détail du travail sur le lexique, c'est ici :
https://www.neoprofs.org/t30626p75-enseignement-du-vocabulaire#706195
Je ne sais pas si tu pourras y glaner des choses intéressantes pour toi.
Sinon, je sais qu'en théorie, vous n'êtes pas censés traduire ni faire traduire. Mais je peux te dire que nombre de mes collègues de langue le font quand, pour assurer la compréhension de phrases essentielles - et que je le fais moi-même en Français quand nous avons affaire à des textes classiques très éloignés de la langue des élèves, en particulier les textes en vers : je n'hésite pas à faire rétablir la syntaxe usuelle, expliquer les inversions opérées, paraphraser linéairement un texte, faire chercher des synonymes pour vérifier la compréhension de chaque phrase, chaque mot, chaque construction.
Français LVE, que je disais...
- V.MarchaisEmpereur
Ruthven a écrit:V.Marchais a écrit:Ecuse-moi, tu parlais de textes et de voca, alors j'ai pensé Lettres (je lis trop vite, d'ailleurs, tu as déjà mentionné ta matière dans un autre fil). Je ne te serai d'aucun secours, alors - même si l'enseignement du Français s'apparente de plus en plus à celui d'une langue étrangère... :lol:
Bonne chance.
Si tu retrouves le lien où tu avais expliqué la grille studiométrique, c'est vraiment bien aussi pour les langues. [Et je crois que je vais m'en servir l'an prochain en Terminale, car je découvre chaque jour qu'ils ne comprennent que trois mots sur quatre (par exemple, le mot réfutation pose problème, le sens des adjectifs "subjectif" et "objectif" aussi).
C'est ici :
https://www.neoprofs.org/t12561-grille-studiometrique?highlight=grille
- LoubdalouExpert
C'est génial cette grille !
L'année prochaine je l'adopte ! Merci Véronique !
J'aime beaucoup aussi les réflexions sur l'apprentissage du vocabulaire > il faut qu'ils le réutilisent ! Merci pour ces conseils si évidents et en même temps si rares !
Alors, on a de super conseils pour l'apprentissage du vocabulaire, passons à la grammaire... ? L'étude de texte ...?
L'année prochaine je l'adopte ! Merci Véronique !
J'aime beaucoup aussi les réflexions sur l'apprentissage du vocabulaire > il faut qu'ils le réutilisent ! Merci pour ces conseils si évidents et en même temps si rares !
Alors, on a de super conseils pour l'apprentissage du vocabulaire, passons à la grammaire... ? L'étude de texte ...?
- InvitéInvité
Je n'ai pas assez d'expérience pour vraiment t'aider, mais je suis prof d'anglais, alors je vais essayer de te faire partager quelques ressentis sur le métier.
Déjà, j'ai moi aussi subi les discours IUFM que tu cites, à un degré moindre cependant. Les formations transversales étaient du temps perdu, mais les formations disciplinaires avaient le mérite de nous faire partager nos trouvailles, et entre débutants, c'était hyper-important. J'étais stagiaire il y a deux ans (ancienne mouture, donc: 6h de cours et 2 jours pleins de formation), et comme tout stagiaire, j'ai appliqué à la lettre les conseils prodigués par l'IUFM (peu de grammaire, travail par séquences, ne pas suivre le manuel mais créer au maximum ses propres séquences, pas de traduction...), me disant que dès l'année suivante, je ferais ce que je voudrais.
Gros problème: l'année d'après, catapultée en collège difficile alors que j'avais fait mon stage dans un lycée tranquille, je n'avais tout simplement pas appris à travailler différemment! J'avais assimilé (comme tout bon élève-éponge) les consignes de l'IUFM, j'avais été endoctrinée, tant et si bien que je n'avais tout simplement pas les armes nécessaires pour faire un cours autre que le cours-type qu'on m'avait enseigné...
Un exemple: je n'ai jamais appris à me servir d'un manuel (pourtant, quel gain de temps ça doit être!), alors dès le début de l'année, j'ai dit à mes élèves de le laisser chez eux, qu'on ne s'en servirait jamais (en même temps, les manuels ont 15 ans chez nous...). Ca m'a obligée (et c'est toujours le cas aujourd'hui) à bâtir mes cours de A à Z, ça prend un temps astronomique. L'an dernier, je débarquais en collège avec 4 niveaux des FLS, et après vérification, j'ai créé plus de 1200 documents dans l'année. J'en ai 4 classeurs pleins à craquer, et depuis quelques jours, c'est moi qui craque... Ce mode de fonctionnement est épuisant, et je ne sais plus comment faire autre chose... Le fonctionnement par chapitres me convient bien, je choisis mes thèmes, puis mes documents, mon point de grammaire vient assez logiquement, pareil pour le point phonologique, mais alors, que de travail, que d'énergie dépensée, alors que je suis sûre que certains manuels doivent regorger de ressources toutes faites... Du coup, je suis devenue une machine à créer des fiches de cours, à détailler les descripteurs CECRL pour chaque séquence. J'en sais bien plus à ce niveau que lorsque j'ai passé le CAPES (pourtant, il y en avait à savoir en dida!), une année de forma(tage)tion a suffi à me transformer en bon petit soldat...
Je ne dis pas que je n'aime pas travailler de la sorte, mais je déplore que ce mode de fonctionnement soit le seul qui m'ait été donné d'apprendre, et le seul que je sache exploiter. J'essaie de beaucoup jouer sur la motivation des élèves, de trouver des choses originales à leur faire faire (lire un bouquin en anglais, comptabiliser de manière originale la participation, créer des challenges en groupes ou individuels...), mais la trame de ma séquence est toujours typée IUFM. C'est très chronophage. Après, je pense que c'est aussi lié au fait qu'au sortir de l'IUFM, on est toujours malgré nous dans cette paranoïa de flicage, avec formateurs / tuteurs qui nous ont observés pendant un an, le spectre de l'inspection se profilant à l'horizon, et que consciemment ou pas on reste dans cette optique de "cours parfait pour l'inspection", ce qui nous coupe de pas mal d'expérimentations pédagogiques.
Au collège, j'ai eu un super prof d'anglais qui m'a donné envie de faire ce métier, mais son cours était à l'opposé de ce qu'on nous demande de faire aujourd'hui: pendant une demi-heure, on travaillait sur un point de grammaire très pointu, bien au-delà du niveau 3e. On appliquait ensuite ce point de grammaire via de l'oral ou un texte, mais le plus souvent à travers des exercices d'application. Hé bien, jusqu'au bac, je n'ai plus eu à travailler l'anglais, tant ce qu'on avait fait cette année-là était transférable et m'avait marquée. J'ai encore le "dossier grammaire", comme ce prof l'appelait, quelque part chez moi, et je suis bluffée par les progrès qu'on avait tous fait cette année-là. Mes 3e, pourtant de très bons élèves, seraient bien incapables de réussir les contrôles donnés par ce prof. Mais c'est pourtant lui qui nous a façonnés en très bons anglicistes, alors que son enseignement passait presque exclusivement par la grammaire. Et son cours se faisait en français! C'était plus, à y réfléchir, un cours de raisonnement sur le fonctionnement de la langue, qu'un cours d'anglais à proprement parler. Mais qu'importe, il nous a beaucoup appris! On avait, je m'en souviens bien, un aide-mémoire à retenir à chaque cours, par exemple, pour les expressions temporelles se construisant avec le present perfect. Donc beaucoup de par coeur, on a d'ailleurs cette année-là appris... TOUS les verbes irréguliers anglais! Mais c'est la seule année où je les ai vraiment retenus, parce qu'on était "formatés" pour ça.
J'aurais aimé suivre un peu (mais pas trop, car le par coeur notamment a ses limites et n'est pas toujours utile) son exemple, parce que je sais que ça a été très formateur, mais n'ayant pas appris à travailler dans ce sens, je fais ce que je sais faire... Je vois quand même que mes élèves font des progrès, et qu'ils sont bien meilleurs que nous ne l'étions en compréhension orale et expression orale, et je me dis qu'il y a du bon dans toute méthode. Peut-être que celle de mon prof était trop centrée sur l'écrit, sur la grammaire, sur l'apprentissage par coeur, mais la mienne (qui est plus ou moins celle de l'IUFM, donc) privilégie trop l'oral, ce qui a pour effet un appauvrissement du "bien parler", on minimise l'erreur car on a pour objectif un anglais de "survie en pays anglophone".
Du coup, peu à peu, j'injecte des doses de grammaire plus consistantes dans mes cours, je fais quelques défis "grammaire" avec les plus grands (le dernier en date? Juste avant les vacances, sur le livre qu'on étudie, mes 3e devaient rechercher des phrases au discours direct et les tourner au discours indirect), je leur donne pas mal de conseils méthodologiques (expression écrite, notamment sur la description d'images dernièrement, et on peut dire qu'ils ont fait du bon travail), et je vis nettement mieux mes cours. Ils me ressemblent davantage, j'avais l'impression de virer GO au Club Med en ne faisant QUE de l'actionnel, et mes élèves progressent plus vite et de façon plus harmonieuse dans toutes les compétences. Ils ont l'air de mieux adhérer à cette méthode.
J'ai encore beaucoup à apprendre, et j'aimerais pouvoir me servir de manuels à l'avenir, mais c'est en tâtonnant qu'on progresse, qu'on trouve ses marques, et qu'on s'éloigne petit à petit de telle ou telle méthode pour créer la nôtre.
Déjà, j'ai moi aussi subi les discours IUFM que tu cites, à un degré moindre cependant. Les formations transversales étaient du temps perdu, mais les formations disciplinaires avaient le mérite de nous faire partager nos trouvailles, et entre débutants, c'était hyper-important. J'étais stagiaire il y a deux ans (ancienne mouture, donc: 6h de cours et 2 jours pleins de formation), et comme tout stagiaire, j'ai appliqué à la lettre les conseils prodigués par l'IUFM (peu de grammaire, travail par séquences, ne pas suivre le manuel mais créer au maximum ses propres séquences, pas de traduction...), me disant que dès l'année suivante, je ferais ce que je voudrais.
Gros problème: l'année d'après, catapultée en collège difficile alors que j'avais fait mon stage dans un lycée tranquille, je n'avais tout simplement pas appris à travailler différemment! J'avais assimilé (comme tout bon élève-éponge) les consignes de l'IUFM, j'avais été endoctrinée, tant et si bien que je n'avais tout simplement pas les armes nécessaires pour faire un cours autre que le cours-type qu'on m'avait enseigné...
Un exemple: je n'ai jamais appris à me servir d'un manuel (pourtant, quel gain de temps ça doit être!), alors dès le début de l'année, j'ai dit à mes élèves de le laisser chez eux, qu'on ne s'en servirait jamais (en même temps, les manuels ont 15 ans chez nous...). Ca m'a obligée (et c'est toujours le cas aujourd'hui) à bâtir mes cours de A à Z, ça prend un temps astronomique. L'an dernier, je débarquais en collège avec 4 niveaux des FLS, et après vérification, j'ai créé plus de 1200 documents dans l'année. J'en ai 4 classeurs pleins à craquer, et depuis quelques jours, c'est moi qui craque... Ce mode de fonctionnement est épuisant, et je ne sais plus comment faire autre chose... Le fonctionnement par chapitres me convient bien, je choisis mes thèmes, puis mes documents, mon point de grammaire vient assez logiquement, pareil pour le point phonologique, mais alors, que de travail, que d'énergie dépensée, alors que je suis sûre que certains manuels doivent regorger de ressources toutes faites... Du coup, je suis devenue une machine à créer des fiches de cours, à détailler les descripteurs CECRL pour chaque séquence. J'en sais bien plus à ce niveau que lorsque j'ai passé le CAPES (pourtant, il y en avait à savoir en dida!), une année de forma(tage)tion a suffi à me transformer en bon petit soldat...
Je ne dis pas que je n'aime pas travailler de la sorte, mais je déplore que ce mode de fonctionnement soit le seul qui m'ait été donné d'apprendre, et le seul que je sache exploiter. J'essaie de beaucoup jouer sur la motivation des élèves, de trouver des choses originales à leur faire faire (lire un bouquin en anglais, comptabiliser de manière originale la participation, créer des challenges en groupes ou individuels...), mais la trame de ma séquence est toujours typée IUFM. C'est très chronophage. Après, je pense que c'est aussi lié au fait qu'au sortir de l'IUFM, on est toujours malgré nous dans cette paranoïa de flicage, avec formateurs / tuteurs qui nous ont observés pendant un an, le spectre de l'inspection se profilant à l'horizon, et que consciemment ou pas on reste dans cette optique de "cours parfait pour l'inspection", ce qui nous coupe de pas mal d'expérimentations pédagogiques.
Au collège, j'ai eu un super prof d'anglais qui m'a donné envie de faire ce métier, mais son cours était à l'opposé de ce qu'on nous demande de faire aujourd'hui: pendant une demi-heure, on travaillait sur un point de grammaire très pointu, bien au-delà du niveau 3e. On appliquait ensuite ce point de grammaire via de l'oral ou un texte, mais le plus souvent à travers des exercices d'application. Hé bien, jusqu'au bac, je n'ai plus eu à travailler l'anglais, tant ce qu'on avait fait cette année-là était transférable et m'avait marquée. J'ai encore le "dossier grammaire", comme ce prof l'appelait, quelque part chez moi, et je suis bluffée par les progrès qu'on avait tous fait cette année-là. Mes 3e, pourtant de très bons élèves, seraient bien incapables de réussir les contrôles donnés par ce prof. Mais c'est pourtant lui qui nous a façonnés en très bons anglicistes, alors que son enseignement passait presque exclusivement par la grammaire. Et son cours se faisait en français! C'était plus, à y réfléchir, un cours de raisonnement sur le fonctionnement de la langue, qu'un cours d'anglais à proprement parler. Mais qu'importe, il nous a beaucoup appris! On avait, je m'en souviens bien, un aide-mémoire à retenir à chaque cours, par exemple, pour les expressions temporelles se construisant avec le present perfect. Donc beaucoup de par coeur, on a d'ailleurs cette année-là appris... TOUS les verbes irréguliers anglais! Mais c'est la seule année où je les ai vraiment retenus, parce qu'on était "formatés" pour ça.
J'aurais aimé suivre un peu (mais pas trop, car le par coeur notamment a ses limites et n'est pas toujours utile) son exemple, parce que je sais que ça a été très formateur, mais n'ayant pas appris à travailler dans ce sens, je fais ce que je sais faire... Je vois quand même que mes élèves font des progrès, et qu'ils sont bien meilleurs que nous ne l'étions en compréhension orale et expression orale, et je me dis qu'il y a du bon dans toute méthode. Peut-être que celle de mon prof était trop centrée sur l'écrit, sur la grammaire, sur l'apprentissage par coeur, mais la mienne (qui est plus ou moins celle de l'IUFM, donc) privilégie trop l'oral, ce qui a pour effet un appauvrissement du "bien parler", on minimise l'erreur car on a pour objectif un anglais de "survie en pays anglophone".
Du coup, peu à peu, j'injecte des doses de grammaire plus consistantes dans mes cours, je fais quelques défis "grammaire" avec les plus grands (le dernier en date? Juste avant les vacances, sur le livre qu'on étudie, mes 3e devaient rechercher des phrases au discours direct et les tourner au discours indirect), je leur donne pas mal de conseils méthodologiques (expression écrite, notamment sur la description d'images dernièrement, et on peut dire qu'ils ont fait du bon travail), et je vis nettement mieux mes cours. Ils me ressemblent davantage, j'avais l'impression de virer GO au Club Med en ne faisant QUE de l'actionnel, et mes élèves progressent plus vite et de façon plus harmonieuse dans toutes les compétences. Ils ont l'air de mieux adhérer à cette méthode.
J'ai encore beaucoup à apprendre, et j'aimerais pouvoir me servir de manuels à l'avenir, mais c'est en tâtonnant qu'on progresse, qu'on trouve ses marques, et qu'on s'éloigne petit à petit de telle ou telle méthode pour créer la nôtre.
- EdgarNeoprof expérimenté
[justify]
Non, moi c'est comme toi, j'ai été formé à l'IUFM de Paris à l'époque en anglais et j'y ai beaucoup appris sur pas mal de plans. Les formateurs étaient des professionnels qui savaient ce qu'ils disaient et avaient un regard réaliste sur la situation de l'école, et aussi sur le fait que 90 % d'entre-nous allaient de toutes façons quitter Paris pour l'Académie de Créteil dès l'année suivante. On n'était pas dans la langue de bois. Un d'eux m'a d'ailleurs reproché en visite que je n'étais pas encore assez intransigeant sur le par coeur et l'apprentissage des leçons. On nous avait aussi dit que si l'on était pas capable de limiter le temps de préparation d'un cours, on n'allait pas faire de vieux os dans le métier. Qu'il fallait savoir gérer sa semaine de cours en fonction de l'horaire et de l'état des élèves pour ne pas lancer une compréhension orale un jeudi de 15hà16h. Ce qu'ils appelaient les "Survival" techniques qui te permettent de ne pas te faire faucher par une balle en pleine tête dès ta première sortie triomphante sabre au clair et tomber au champ d'honneur, soldat inconnu.
Oui on travaillait en séquence, mais tu te rends bien vite compte que tu as quand même une certaine liberté dans le métier du moment que tes élèves arrivent à faire quelque chose Quant aux inspections, si ça se passe mal, au pire tu perds le grand-choix, autant dire que le risque professionnel est quasi nul.
Tout n'était pas parfait loin s'en faut à l'IUFM, mais il faut savoir aussi prendre et laisser des choses. On peut avoir deux types d'attitude en formation, mais j'ai connu exactement les mêmes attitudes en prépa Agreg et CAPES, alors ce doit être un type de personnes : il y avait ceux qui arrivaient déjà le visage fermé, arc-boutés par principe, en attendant le truc sur lequel ils allaient pouvoir mordre et repartaient le soir encore plus déprimés qu'ils ne l'étaient le matin : "J'y arrive pas"... "ça sert à quoi ? "Les élèves sont nuls" Ca sert à rien ". Et d'autres qui arrivaient avec un regard plus neutre, quitte à admettre le soir que ce n'était pas forcément la journée la plus utile pour eux mais qu'hier ça leur a permis d'avancer, etc.
Mais comme je vous dis, c'était pareil en Agreg : "Les oeuvres elles sont nulles : c'est trop vieux, ou au contraire c'est trop ancien .. bla bla bla ". "Cette épreuve (qu'ils n'arrivent pourtant pas à faire ), elle sert à rien "
Il y a sûrement, et je pense que le fond du problème est là, des écarts énormes entre la qualité de la formation en IUFM en fonction 1/ de la matière et 2/ de l'Académie, ce qui explique alors le mécontentement global.
Quand je suis arrivé dans mon premier établissement, j'ai eu l'impression de m'intégrer très vite alors que des collègues d'autres matières qui étaient dans le système depuis plus longtemps semblaient encore ramer avec pas mal de choses. En parlant avec eux, il s'est avéré effectivement qu'ils n'avaient probablement rien appris dans leurs IUFM sinon à se mettre un doigt dans la bouche, à le pointer au vent, et à décider que le vent venait du Nord. Voilà pour l'apprentissage du métier. On ne parlait en fait pas vraiment la même langue.
C'est peut-être moins crucial dans d'autres matières, mais pour nous en anglais, il y a vraiment des techniques à connaître pour arriver à faire travailler et aider les élèves en compréhension et en expression, surtout orale. Ce n'est pas juste une question de feeling. Je vois bien la différence avec nos collègues vacataires non formés qui me semblent rester sur des choses très superficielles et qui ne permettent pas aux élèves de travailler l'oral comme il le faudrait.
Remarquez, le problème a l'air réglé puisque visiblement le Master qui remplace l'IUFM est en place. Donc tout s'arrange (joke)
Pili a écrit:V.Marchais a écrit:Mais je ne suis pas sûre que Loubdalou demande autre chose que cette pluralité qui n'existe pas à l'IUFM.
C'est bien le problème, d'ailleurs. L'IUFM devrait être le lieu où l'on se donne le temps de découvrir de nombreuses démarches pédagogiques, avec leur intérêt et leurs limites. Au lieu de quoi, c'est un lieu d'endoctrinement où non seulement l'on impose une méthode unique mais où de surcroît on discrédite les autres méthodes (la grammaire décrochée, c'est mal, la séquence, obligatoire, le par coeur, réac, etc.). Alors qu'effectivement, la réalité est bien plus nuancée et que je ne connais pas un collègue qui ne diversifie pas ses pratiques selon les moments, les situations. Le problème, c'est que nous sommes, au sortir de l'IUFM, et pour les raisons évoquées, bien peu armés pour diversifier ces pratiques et amenés à découvrir celles-ci en tâtonnant longuement.
Je trouve vraiment qu'il regne un esprit anti IUFM sur ce site, et j'ai du mal à comprendre...Sont-ils tous aussi nuls ? Je précise que je ne bosse pas à l'IUFM hein... mais perso, j'ai beaucoup appris à l'iufm, j'ai apprécié de nombreux cours, certes certains étaient trop idéalistes, mais quand même , on a eu des conférences, des retours d'expérience, des échanges pertinents qui m'ont permis d'avancer... et un discours ouvert en général...
J'imagine donc que vous devez être nombreux ici à apprécier la fermeture de ces IUFM "si néfastes" alors ? :lol!:
Non, moi c'est comme toi, j'ai été formé à l'IUFM de Paris à l'époque en anglais et j'y ai beaucoup appris sur pas mal de plans. Les formateurs étaient des professionnels qui savaient ce qu'ils disaient et avaient un regard réaliste sur la situation de l'école, et aussi sur le fait que 90 % d'entre-nous allaient de toutes façons quitter Paris pour l'Académie de Créteil dès l'année suivante. On n'était pas dans la langue de bois. Un d'eux m'a d'ailleurs reproché en visite que je n'étais pas encore assez intransigeant sur le par coeur et l'apprentissage des leçons. On nous avait aussi dit que si l'on était pas capable de limiter le temps de préparation d'un cours, on n'allait pas faire de vieux os dans le métier. Qu'il fallait savoir gérer sa semaine de cours en fonction de l'horaire et de l'état des élèves pour ne pas lancer une compréhension orale un jeudi de 15hà16h. Ce qu'ils appelaient les "Survival" techniques qui te permettent de ne pas te faire faucher par une balle en pleine tête dès ta première sortie triomphante sabre au clair et tomber au champ d'honneur, soldat inconnu.
Oui on travaillait en séquence, mais tu te rends bien vite compte que tu as quand même une certaine liberté dans le métier du moment que tes élèves arrivent à faire quelque chose Quant aux inspections, si ça se passe mal, au pire tu perds le grand-choix, autant dire que le risque professionnel est quasi nul.
Tout n'était pas parfait loin s'en faut à l'IUFM, mais il faut savoir aussi prendre et laisser des choses. On peut avoir deux types d'attitude en formation, mais j'ai connu exactement les mêmes attitudes en prépa Agreg et CAPES, alors ce doit être un type de personnes : il y avait ceux qui arrivaient déjà le visage fermé, arc-boutés par principe, en attendant le truc sur lequel ils allaient pouvoir mordre et repartaient le soir encore plus déprimés qu'ils ne l'étaient le matin : "J'y arrive pas"... "ça sert à quoi ? "Les élèves sont nuls" Ca sert à rien ". Et d'autres qui arrivaient avec un regard plus neutre, quitte à admettre le soir que ce n'était pas forcément la journée la plus utile pour eux mais qu'hier ça leur a permis d'avancer, etc.
Mais comme je vous dis, c'était pareil en Agreg : "Les oeuvres elles sont nulles : c'est trop vieux, ou au contraire c'est trop ancien .. bla bla bla ". "Cette épreuve (qu'ils n'arrivent pourtant pas à faire ), elle sert à rien "
Il y a sûrement, et je pense que le fond du problème est là, des écarts énormes entre la qualité de la formation en IUFM en fonction 1/ de la matière et 2/ de l'Académie, ce qui explique alors le mécontentement global.
Quand je suis arrivé dans mon premier établissement, j'ai eu l'impression de m'intégrer très vite alors que des collègues d'autres matières qui étaient dans le système depuis plus longtemps semblaient encore ramer avec pas mal de choses. En parlant avec eux, il s'est avéré effectivement qu'ils n'avaient probablement rien appris dans leurs IUFM sinon à se mettre un doigt dans la bouche, à le pointer au vent, et à décider que le vent venait du Nord. Voilà pour l'apprentissage du métier. On ne parlait en fait pas vraiment la même langue.
C'est peut-être moins crucial dans d'autres matières, mais pour nous en anglais, il y a vraiment des techniques à connaître pour arriver à faire travailler et aider les élèves en compréhension et en expression, surtout orale. Ce n'est pas juste une question de feeling. Je vois bien la différence avec nos collègues vacataires non formés qui me semblent rester sur des choses très superficielles et qui ne permettent pas aux élèves de travailler l'oral comme il le faudrait.
Remarquez, le problème a l'air réglé puisque visiblement le Master qui remplace l'IUFM est en place. Donc tout s'arrange (joke)
- LoubdalouExpert
Merci pour ton aide Juliet !
J'ai lu sur d'autres fils qu'en effet, tu étais un peu surmenée... Il faut se préserver, c'est certain !
Je partage ta vision des choses concernant le fait qu'il vaut mieux prendre le meilleur de chaque chose, et c'est vrai que le fait de fonctionner par chapitre a au moins l'avantage de rester dans le même thème.
Moi aussi j'avais une prof d'espagnol (ça conditionne ) qui nous a appris énormément en une seule année. Maintenant je me rends compte que mon espagnol est en grande partie basé sur ses cours de collège ! On avait vu tous les temps, tous les modes et surtout, on s'en souvenait longtemps après ! Pourtant je ne travaillais pas beaucoup
Cette prof procédait par étude de document. Elle avait ses documents classés par difficulté grammaticale. Quand on abordait le présent par exemple, dans le 1er doc on voyait la forme la plus facile, puis dans le 2ème doc des formes irrégulières etc jusqu'au plus complexe. Ensuite venait le gros contrôle avec comme avec ton prof une partie par cœur ou application de la règle de grammaire, puis une partie expression écrite où l'on étaient obligés de réutiliser ce que nous avions étudié. Cette prof est un modèle pour moi
Je pense que dès l'année prochaine je ferai comme cela, et je passerai du temps cet été à construire une progression, chose qui manque terriblement !
J'ai lu sur d'autres fils qu'en effet, tu étais un peu surmenée... Il faut se préserver, c'est certain !
Je partage ta vision des choses concernant le fait qu'il vaut mieux prendre le meilleur de chaque chose, et c'est vrai que le fait de fonctionner par chapitre a au moins l'avantage de rester dans le même thème.
Moi aussi j'avais une prof d'espagnol (ça conditionne ) qui nous a appris énormément en une seule année. Maintenant je me rends compte que mon espagnol est en grande partie basé sur ses cours de collège ! On avait vu tous les temps, tous les modes et surtout, on s'en souvenait longtemps après ! Pourtant je ne travaillais pas beaucoup
Cette prof procédait par étude de document. Elle avait ses documents classés par difficulté grammaticale. Quand on abordait le présent par exemple, dans le 1er doc on voyait la forme la plus facile, puis dans le 2ème doc des formes irrégulières etc jusqu'au plus complexe. Ensuite venait le gros contrôle avec comme avec ton prof une partie par cœur ou application de la règle de grammaire, puis une partie expression écrite où l'on étaient obligés de réutiliser ce que nous avions étudié. Cette prof est un modèle pour moi
Je pense que dès l'année prochaine je ferai comme cela, et je passerai du temps cet été à construire une progression, chose qui manque terriblement !
- LoubdalouExpert
C'est peut-être moins crucial dans d'autres matières, mais pour nous en anglais, il y a vraiment des techniques à connaître pour arriver à faire travailler et aider les élèves en compréhension et en expression, surtout orale. Ce n'est pas juste une question de feeling. Je vois bien la différence avec nos collègues vacataires non formés qui me semblent rester sur des choses très superficielles et qui ne permettent pas aux élèves de travailler l'oral comme il le faudrait.
Aliks, tu me fais saliver ! Quelles sont ces techniques ?
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