Vos méthodes pour obtenir le calme en classe

Voilà mes trucs qui marchent en général :
-je reste dans l'embrasure de la porte, ils entrent en disant "bonjour" sinon rappel à l'ordre, je repère déjà les mâcheurs de chewing gum et les bavards
-une fois tous rentrés, j'attends le silence pour leur dire de s'asseoir
-s'il y a du bruit, j'élève la voix pour les rappeler à l'ordre et ce qui marche bien, j'individualise les remarques "Bidule, retourne-toi", "machin, tu lui raconteras ça à la récré", "gudule, sors tes affaires et retourne-toi".
-je commence sur les chapeaux de roue, je n'attends pas ceux qui ont traîné. Du coup ils savent qu'ils ont intérêt à sortir fissa leurs affaires.

Ne jamais laisser s'installer le moindre petit bavardage sinon c'est l'engrenage et on arrive au bazar. Je les autorise juste à rire à mes vannes pourries (et c'est déjà bien assez !)

totalement d'accord avec Lulu
+ fermété mais aussi bienveillance, sourire, humour, confiance.

J'ajoute :
-dès que j'entends un léger bruit de fond, j'arrête de parler et je fixe les bavards. C'est radical. Ca ne marche pas bien sûr si on attend d'avoir tout le monde qui discute. Je suis totalement intolérante au bruit, je ne supporte pas qu'on parle pendant que JE parle.

lulucastagnette a écrit:J'ajoute :
-dès que j'entends un léger bruit de fond, j'arrête de parler et je fixe les bavards. C'est radical. Ca ne marche pas bien sûr si on attend d'avoir tout le monde qui discute. Je suis totalement intolérante au bruit, je ne supporte pas qu'on parle pendant que JE parle.

Ah, ça me rassure, je suis pareille. J'ai parfois l'impression d'être un dragon !

Si ça continue je demande de prendre le livre de français à la page ... et de copier. Ca ne dure que l'heure de cours

Ceux qui n'ont pas leur matériel recopient le Bescherelle pendant 1h

pendant le cours ? pendant que le reste de la classe travaille ?

Aemilia a écrit:

Si ça continue je demande de prendre le livre de français à la page ... et de copier. Ca ne dure que l'heure de cours

Ceux qui n'ont pas leur matériel recopient le Bescherelle pendant 1h

pendant le cours ? pendant que le reste de la classe travaille ?

Oui.

cristal a écrit:

Aemilia a écrit:

Si ça continue je demande de prendre le livre de français à la page ... et de copier. Ca ne dure que l'heure de cours

Ceux qui n'ont pas leur matériel recopient le Bescherelle pendant 1h

pendant le cours ? pendant que le reste de la classe travaille ?

Oui.

donc, je suppose en quelque sorte une double punition (pendant l'heure + cours à rattraper pour la fois suivante) ?

Oui.
Un truc aussi qui marche, à condition que cela soit possible, c'est de retenir une partie de la récré l'élève qui s'est montré pénible. Pènible pour soi mais succès garanti!

Dinaaa a écrit:, ceux qui ne veulent pas travailler sont isolés au fond de la classe.

D'accord avec tout ce que tu as dit, mais si j'isolais ceux qui ne veulent pas travailler, ils demanderaient tous à s'isoler
Voilà qui me fait penser à un autre problème : 1ère S = 36 élèves... impossible d'en isoler un seul...
Seul petite parade, mais il faut s'y tenir : flinguer les bavards récurrents et leur dire qu'ils ne sont plus autorisés à être ensemble.

Donc pour répondre à la question de "Lo" : oui, en lycée la discipline est de mise...

J'ajoute aux conseils précédents :
-les remarques humouristiques qui cassent l'effet de groupe ("arrête de jouer au dur qui désobéit: t'es comme moi, un gentil..."; "dérange-la encore et je t'oblige à faire un bisou à ta voisine...") C'est selon les circonstances. Parfois je suis plus dur.
-les appels à la maison: c'est ma méthode préférée -surtout en fin d'année- pour les rebelles. Je note exactement ce qu'ils disent ou font et j'appelle à la maison. L'effet est immédiat. :diable:

Plume a écrit:

Sur un autre post (marre de cette fin d'année), nous avons eu un échange intéressant sur les moyens autres que la punition pour parvenir à maintenir un cadre de travail.

Oui, c'est pour ça aussi que j'ai ouvert ce fil.

Ça m'intéresserait aussi d'avoir des réponses comme celle de Cripure (si je peux me permettre de le citer)

Bien sûr, j'écris sur un forum
Testez aussi avec des plus grands des punitions comme la récitation au bureau face à la classe. En lycée, j'ai l'impression qu'il y a moins de soucis, ce qui serait logique, le problème est davantage l'inertie devant quelque apprentissage que ce soit.
Sinon, il y a l'appel téléphonique en direct à certains parents qu'on connaît (terreur garantie, surtout pour des questions d'absences louches ou de bulletins d'absences sans doute traffiqués). Ah, et puis le sermon Quand quelque chose ne lui plaît pas, il arrive à l'abbé Cripure de monter en chaire et de délivrer le sermon dominical d'un ton monocorde, sur le thème "je vous aime bien, mais comme vous vous faites du mal mes pauvres enfants". Ils ont horreur de ça en général. Et si c'est une 1re, je mets sur la liste le texte qu'on devait étudier, mais sans l'avoir étudié. Oups...

- j'ai oublié aussi l'ironie, damned ! j'ai le sens de la répartie, et ils craignent les horreurs que je peux parfois proférer.
- j'ai aussi oublié une règle primordiale: ne jamais renvoyer un élève... il est trop content de partir (j'ai fait craquer la profeuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu !!) et les autres sont soulagés. S'il les enquiquine, certains ne se gêneront pas pour le lui faire remarquer et lui demander de changer d'attitude.
- et bien évidemment, comme Cripure, le coup de fil aux parents: l'arme absolue ! :lol:
Bon, je travaille dans un établissement plutôt très favorisé, faut reconnaître que ça aide, tout de même !

Franchement, j'ai quasiment renoncé à provoquer un silence durable par des interventions autoritaires...

Alors oui, je menace encore, de toutes les façons possibles -c'est comme une seconde nature !- mais ça ne sert pas à grand-chose.

Mais quand le silence se fait tout seul, alors là je savoure, et je relève tout haut : "C'est mieux comme ça, non ?"

C'est souvent lors de moments magiques (amorce d'une production d'écrit individuelle, lectures à voix haute, de la part d'un élève ou de la mienne, exposés...) : mon bruitaumètre naturel me sert à évaluer le degré d'investissement de la classe dans telle activité, et de fait, d'évaluer aussi ce que je propose.
(Sachant tout de même qu'il est, à mon avis, impossible qu'un enfant de 8-9 ans se taise et reste assis 6 heures par jour.)

marjolie.june a écrit:J'ai le même problème, et me pose les mêmes questions.
Avant l'entrée en classe, je laisse poireauter les élèves tant que je n'ai pas un silence acceptable ; je reste à la porte pour les faire entrer, mais le volume augmente souvent entre le moment où ils passent du couloir à la salle de cours et je n'ai pas réussi à trouver de solution pour les faire taire à ce moment-là. Une fois dans la salle, ils ne se s'assoient pas tant que je n'ai pas le silence, mais là même chose : ils se remettent à parler le temps de s'assoir et de sortir leurs affaires.
La seule solution que j'ai trouvée cette année, c'est de mettre en place une note de participation et de brandir la menace lorsqu'il y avait trop de bruit (je sortais ma feuille de manière théâtrale avec un air exaspéré en disant "bien, qui veut un point de moins ?" : j'arrivais à obtenir le silence instantanément, mais pas dans la durée).

Je n'ai lu que les 2 premiers messages. Ma solution est toute simple. Je fais une interro sur le cours précédent ou sur le voc s'il y a trop de bruit. Elle peut etre faite en début ou en fin d'heure. J'y ai finalement rarement recours mais mes eleves sont sympas. Et bizarrement cela fonctionne au college mais aussi au lycee.

Ouh la la... Ben dis-donc... Vous n'êtes pas modernes, les gars, avec vos méthodes d'un autre temps !

Au XXIème siècle, il existe des méthodes autrement plus raffinées :

Spoiler:

J'ai lu tous vos coneils et méthodes. Bon je les connais mais je n'arrive pas à les appliquer.Je suis en lycée général.

Comme je l'ai dit très souvent, la direction est laxiste donc cela va être à moins de faire mon propre réglement.
Alors, les laisser debout en silence? oui mais je serai la seule prof à le faire.
Mettre des puntions ( il n'y a pas carnet)? je serai la seule à le faire...

Mes élèves sont calmes pendant les premiers mois puis comme il voit que je suis sympa, ils se relâchent et là je rame.
Ils bavardent et en fin d'année c'est très dur!

Je me montre peut etre un peu trop " copine" au bout d'un moment car je dois commencer à me détendre.Mais c'est ma nature et je vais avoir énorémement de mal à changer cela .
Je crains l'an prochain car ma réputation est surement celle d'un prof cool .

Vous croyez que ça peut changer?

chanig a écrit:J'ai lu tous vos coneils et méthodes. Bon je les connais mais je n'arrive pas à les appliquer.Je suis en lycée général.

Comme je l'ai dit très souvent, la direction est laxiste donc cela va être à moins de faire mon propre réglement.
Alors, les laisser debout en silence? oui mais je serai la seule prof à le faire.
Mettre des puntions ( il n'y a pas carnet)? je serai la seule à le faire...

Mes élèves sont calmes pendant les premiers mois puis comme il voit que je suis sympa, ils se relâchent et là je rame.
Ils bavardent et en fin d'année c'est très dur!

Je me montre peut etre un peu trop " copine" au bout d'un moment car je dois commencer à me détendre.Mais c'est ma nature et je vais avoir énorémement de mal à changer cela .
Je crains l'an prochain car ma réputation est surement celle d'un prof cool .

Vous croyez que ça peut changer?

Ca peut changer si tu changes tes méthodes. Déjà, le fait que la direction soit laxiste ne doit pas avoir d'incidences sur ta gestion de classe. Et peu importe que les autres profs ne mettent pas de punitions ou fassent autrement, tu fais comme tu le sens !

Je refuse de travailler autrement que dans le calme. C'est vital, pour moi; en d'autres termes, c'est non négociable - cela doit marcher, et si un jour cela ne marche plus je change de métier.

C'est très éprouvant en début d'année scolaire, parce que je suis obligée de me montrer très stricte, jusqu'à ce qu'ils comprennent qu'il s'agit d'une condition indispensable pour que le cours puisse avoir lieu.

Puis je leur dis systématiquement qu'ils ont le choix entre un cours agréable et un cours désagréable, et que je ne fais que m'adapter à leur comportement. Ils testent au début, puis ils choisissent assez rapidement, en général.

Tu as de la chance choco, moi le bruit ne m'a jamais dérangé... mais il dérange les élèves sérieux... J'ai donc du passer ma première année à corriger un départ laxiste, et j'ai peur pour la seconde.

lulucastagnette a écrit:

Ca peut changer si tu changes tes méthodes. Déjà, le fait que la direction soit laxiste ne doit pas avoir d'incidences sur ta gestion de classe. Et peu importe que les autres profs ne mettent pas de punitions ou fassent autrement, tu fais comme tu le sens !

Oui il faut que je change peut etre aussi ma façon de faire cours. Je vais y réfléchir ce mois de juin ( Quand les élèves seront partis)

J'ai toujours eu des bavardages donc finalement, je m'y suis habituée et cela ne me dérangeait pas trop . Mais cette année, je ne supporte plus les petits bavardages !Le ras le bol sans doute, la fatigue aussi.

Mais changer des habitudes n'est pas facile.

Finrod a écrit:Tu as de la chance choco, moi le bruit ne m'a jamais dérangé... mais il dérange les élèves sérieux... J'ai donc du passer ma première année à corriger un départ laxiste, et j'ai peur pour la seconde.

Je reconnais volontiers que deux ou trois parents de collégiens ont essayé de me dire des trucs comme: "Ah mais vous ne pouvez plus exiger cela des enfants d'aujourd'hui!"
Mais comme à la question "Et pourquoi pas?", ils n'ont pas vraiment pu me proposer de réponse recevable, ils s'y sont fait, et leurs gamins avec!
(d'autant plus qu'il ne faut pas trop fouiller pour trouver des tas d'études qui expliquent très clairement que le calme est un "ingrédient" qui favorise la concentration, donc l'apprentissage...)

Je trouve toutes vos méthodes intéressantes et il va falloir que j'en mette certaines en oeuvre l'année prochaine.
Cette année j'ai démarré n'importe comment (mon tuteur m'avait dit que c'était pas nécessaire de punir ). Puis constatant les très nombreux bavardages en cours j'ai tenté de mettre en place des trucs qui ont plus ou (surtout) moins bien marché (carnets, noms au tableau, exclusions, punitions, déplacements...). Le résultat c'est que les élèves m'ont vu changer 36 fois de méthode ce qui n'a pas aidé à me rendre crédible...

Bref pour l'année prochaine il faut que je mette au clair mes exigences et que je prépare à l'avance une échelle de sanction. Ce que je crains c'est de ne pas parvenir à m'y tenir : je me fais facilement amadouer et je n'aime pas trop les rapports d'autorité donc je doute beaucoup quand je punis un élève. Mais j'ai conscience qu'il est de mon devoir d'assurer à tous les élèves une ambiance de travail agréable et calme.

Et puis c'est vraiment pas bon pour le moral de passer toute une journée à parler au mur...

Jane a écrit:- je les laisse debout jusqu'au silence complet
- carnets sur les bureaux
- je parle assez peu fort. Si les bavardages s'installent, je m'arrête. Et c'est là qu'un d'entre eux interpelle les autres: "oh, les gens, elle attend !".
Je dirais que la "réputation" qu'on se crée y est pour beaucoup dans l'attitude des élèves (quand on est en poste fixe, s'entend).

Entièrement d'accord !
Je fais comme toi, Jane. Et comme je suis dans l'étab depuis 9 ans, ma "réputation" me précède, si je puis dire, dc j'ai la chance de ne pas avoir trop de discipline à faire... Ils ne me testent jamais ! Mais c'est une chance quand on est en poste fixe, c'est sûr !

chanig a écrit:Je me montre peut etre un peu trop " copine" au bout d'un moment car je dois commencer à me détendre.Mais c'est ma nature et je vais avoir énorémement de mal à changer cela .
Je crains l'an prochain car ma réputation est surement celle d'un prof cool .

Vous croyez que ça peut changer?

Aucune idée, mais pareil pour moi, alors sache qu'on est dans le même bateau...

J'ai beaucoup puni, exclu au début de l'année, sans résultat.
J'ai des élèves assez difficiles...

ça s'est amélioré quand :
- mes cours les ont intéressés (choix des sujets qui les intéressaient, souvent avec des illustrations en musique ou vidéo)
- plus de notes d'humour
- des soufflantes, mais à la fin du cours, pas devant toute la classe,
- toujours aussi intransigeante sur les violences verbales, obligation de s'excuser en espagnol pour chaque grossièreté
- rester debout (parfois 15 minutes) si je n'ai pas le calme au début de l'heure
- les faire se relever s'ils recommencent
- les gros yeux, qui fixent longtemps, en silence
- déplacer la table pour la coller au tableau
- ne pas leur tourner le dos, envoyer un élève écrire au tableau pour pouvoir les avoir à l'oeil
- toujours encourager les progrès, même et surtout ceux des faibles qui mettent le bazar
- parfois faire répéter une phrase à 5 élèves ou plus, surtout aux faibles, ça les canalisent et ils se sentent tout cons ne pas réussir surtout que toute la classe leur souffle la réponse et que le camarade qui est passé avant doit encore répéter pour le nul, du coup c'est double peine, double honte pour le fauteur de trouble... Il faut dire que je suis prof de langue.
- des évaluations faciles, comme la lecture, où les nuls veulent se distinguer et avoir une bonne note facilement, ça les canalise et ça les met AVEC moi, et pas contre moi.

Tout est question de manipulation

Mais ce n'est pas infaillible... Le truc le plus efficace c'est de faire répéter la phrase, ils se sentent cons de ne pas réussir ! En plus toute la classe sait le cours à la fin de l'heure avec cette technique !
Et aussi, faire des petits quizz vocabulaire à la fin de l'heure, en sachant que s'ils n'ont pas la moyenne ça ne compte pas...
Pourquoi ne pas nous avoir appris ça en formation ???