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- Reine MargotDemi-dieu
nevermore a écrit:Tiens, ça me rappelle mon prof de khâgne: pour lui, le coeur, chez Rimbaud, désignait un organe placé en réalité beaucoup plus bas chez l'homme
Et il avait, en effet, parlé masturbation...
Dans ma pratique de classe, je pousse souvent l'interprétation pour donner des clés ou un sens que le élèves n'auraient pas vu, mais sans tomber dans le tiré par les cheveux, j'espère. Pour les symboles phallique ou autre, quand ça crève les yeux, je le fais remarquer par d'habiles sous entendus que les élèves comprennent très bien, je ne vois pas pourquoi il faudrait édulcorer (mais je ne veux pas tomber dans le graveleux, non plus; et si on ne parle pas de sexe en littérature, qu'est-ce qu'on loupe quand même!)
pour le "coeur", ça vient d'un écrit de jeunesse de Rimbaud, "un coeur sous une soutane", où un séminariste niais s'éprend d'une jeune bourgeoise, Thimotina Labinette, et ne cesse de faire des envolées lyrico-romantiques ridicules, et en effet très clairement le coeur renvoie à un autre organe. là le but est de ridiculiser les romantiques et l'épanchement lyrique.
- IphigénieProphète
je lis d'un oeil amusé ces diverses interprétations et ces relectures intéressantes,mais dites-moi,vous ne croyez pas qu'on peut trouver un double sens à toute la littérature?
"Mignonne,allons voir si la rose..."
"J'ai fait longtemps ce rêve étrange et pénétrant"...
Sans compter qu'
"Il court ,il court,le furet..."et que
"J'ai du bon tabac dans ma tabatière..."?
Ya guère que Rabelais qui parle ouvertement de cul pour parler plus sérieusement de religion....
"Mignonne,allons voir si la rose..."
"J'ai fait longtemps ce rêve étrange et pénétrant"...
Sans compter qu'
"Il court ,il court,le furet..."et que
"J'ai du bon tabac dans ma tabatière..."?
Ya guère que Rabelais qui parle ouvertement de cul pour parler plus sérieusement de religion....
- cavecattumNeoprof expérimenté
Le défi, ce serait de trouver un auteur du répertoire qui n'ait jamais, jamais parlé "cul", même de façon inconsciente.
Franchement, je me creuse la tête, mais pour l'instant je fais choux blanc...Des idées?
Franchement, je me creuse la tête, mais pour l'instant je fais choux blanc...Des idées?
- Reine MargotDemi-dieu
oui, enfin chez Rimbaud, collégien à l'époque d'un coeur sous une soutane, et membre du cercle zutiste, je crois que c'est très conscient...quand le séminariste évoque son "coeur qui palpite sous sa soutane", ou qu'il parle du "chat doré" de Thimotina", ou encore que le père supérieur lui reproche des "écartements de jambes" à l'étude, ça paraît clair quand même.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
Dans "Ma Bohème", relever les "poches crevées", un paletot tellement déchiré qu'il en est "idéal", un "large trou" à la culotte, et des "souliers blessés", autrement dit des ouvertures dans les vêtements, telles que le "je" peut se laisser pénétrer (à tous les sens du terme, naturellement) par le cosmos; il y a donc, métaphoriquement, une étreinte avec le grand tout, exactement comme dans "J'ai embrassé l'Aube d'été".
C'est de cette étreinte que naît la poésie (le "pied près de mon coeur") : les élastiques des godasses sont les cordes de la lyre du jeune Orphée fugueur
Donc, oui, c'est sexuel au sens large -- celui du vitalisme rimbaldien.
Après, pour éviter de faire ricaner les potaches, c'est une autre paire de manches :elephant2:
C'est de cette étreinte que naît la poésie (le "pied près de mon coeur") : les élastiques des godasses sont les cordes de la lyre du jeune Orphée fugueur
Donc, oui, c'est sexuel au sens large -- celui du vitalisme rimbaldien.
Après, pour éviter de faire ricaner les potaches, c'est une autre paire de manches :elephant2:
- AudreyOracle
marquisedemerteuil a écrit:nevermore a écrit:Tiens, ça me rappelle mon prof de khâgne: pour lui, le coeur, chez Rimbaud, désignait un organe placé en réalité beaucoup plus bas chez l'homme
Et il avait, en effet, parlé masturbation...
Dans ma pratique de classe, je pousse souvent l'interprétation pour donner des clés ou un sens que le élèves n'auraient pas vu, mais sans tomber dans le tiré par les cheveux, j'espère. Pour les symboles phallique ou autre, quand ça crève les yeux, je le fais remarquer par d'habiles sous entendus que les élèves comprennent très bien, je ne vois pas pourquoi il faudrait édulcorer (mais je ne veux pas tomber dans le graveleux, non plus; et si on ne parle pas de sexe en littérature, qu'est-ce qu'on loupe quand même!)
pour le "coeur", ça vient d'un écrit de jeunesse de Rimbaud, "un coeur sous une soutane", où un séminariste niais s'éprend d'une jeune bourgeoise, Thimotina Labinette, et ne cesse de faire des envolées lyrico-romantiques ridicules, et en effet très clairement le coeur renvoie à un autre organe. là le but est de ridiculiser les romantiques et l'épanchement lyrique.
Beh dans "Ma Bohême" aussi il y a ce mouvement de déconstruction du lyrisme et mise à sac des clichés romantico-lyriques...même si ce n'est pas aussi évident que dans d'autres textes ("le Coeur supplicié" par exemple...), c'est déjà à l'oeuvre.
- JPhMMDemi-dieu
Il paraîtrait qu'un certain Théocrite décrivit la passion de Polyphème pour une certaine Galatée, parfois de façon... passionnée.thrasybule a écrit:j'ai entendu mes élèves de Tl dire, alors que je parlais de la grotte de Calypso, puis de la nudité d'Ulysse après la tempête sur l'île des Phéaciens 'il est chaud aujourd'hui"!!
Je suis sûr qu'ils aimeraient
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- JPhMMDemi-dieu
... ou auront appris à l'écrire...thrasybule a écrit:j'ai oublié letop: dans une scène de la Duchesse de Langeais: 'sans doute avons-nous là une des plus belles scènes de cunilingus de la littérature" ( au moins certains auront-ils appris- ce terme :lol: )
cunnilingus.
(celui qui s'écrit avec sans redoublement du "n", c'est l'autre... )
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- InvitéeHrÉrudit
Je profite de ce topic pour savoir dans quel texte Diderot fait l'éloge de la masturbation ? je crois que c'est Jehanne qui en avait parlé. Eloge non paradoxal cela va sans dire
- thrasybuleDevin
Je sais que dans le Rêve de d'Alembert, il y a uns scène géniale de pougne('est d'Alembert qui s'y cogne) comme métaphore de l'illumination philosophiqueheather a écrit:Je profite de ce topic pour savoir dans quel texte Diderot fait l'éloge de la masturbation ? je crois que c'est Jehanne qui en avait parlé. Eloge non paradoxal cela va sans dire
- Marie LaetitiaBon génie
JPhMM a écrit:... ou auront appris à l'écrire...thrasybule a écrit:j'ai oublié letop: dans une scène de la Duchesse de Langeais: 'sans doute avons-nous là une des plus belles scènes de cunilingus de la littérature" ( au moins certains auront-ils appris- ce terme :lol: )
cunnilingus.
(celui qui s'écrit avec sans redoublement du "n", c'est l'autre... )
:lol!:
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- thrasybuleDevin
tu sais moi et le cunnilingus...au lieu de me reprendre systématiquement mon cher jp, fais nous donc profiter de tes lumières en la matière: nous sommes au taquet!JPhMM a écrit:... ou auront appris à l'écrire...thrasybule a écrit:j'ai oublié letop: dans une scène de la Duchesse de Langeais: 'sans doute avons-nous là une des plus belles scènes de cunilingus de la littérature" ( au moins certains auront-ils appris- ce terme :lol: )
cunnilingus.(celui qui s'écrit avec sans redoublement du "n", c'est l'autre... )
- JPhMMDemi-dieu
Id est ?thrasybule a écrit:tu sais moi et le cunnilingus...au lieu de me reprendre systématiquement mon cher jp, fais nous donc profiter de tes lumières en la matière: nous sommes au taquet!JPhMM a écrit:... ou auront appris à l'écrire...thrasybule a écrit:j'ai oublié letop: dans une scène de la Duchesse de Langeais: 'sans doute avons-nous là une des plus belles scènes de cunilingus de la littérature" ( au moins certains auront-ils appris- ce terme :lol: )
cunnilingus.(celui qui s'écrit avec sans redoublement du "n", c'est l'autre... )
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- InvitéeHrÉrudit
Bon je vais regarder dans Le Rêve de Diderot, sinon il y a aussi Le Rat et l'huître et l'évocation du sexe féminin.
- thrasybuleDevin
je plaisante jp...
je cherche la texte pour toi Heather c'est au début me semble-t-il mais là j'ai cours
je cherche la texte pour toi Heather c'est au début me semble-t-il mais là j'ai cours
- JPhMMDemi-dieu
Je suis malheureusement d'une grande inculture littéraire.thrasybule a écrit:tu sais moi et le cunnilingus...au lieu de me reprendre systématiquement mon cher jp, fais nous donc profiter de tes lumières en la matière: nous sommes au taquet!
Ainsi, à la question de heather, j'aurais répondu de mémoire le Supplément au Voyage de BGV, mais manifestement à tort...
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- JPhMMDemi-dieu
J'ai cru que tu cherchais à me faire écrire le mot sans redoublement du "n". :lol:thrasybule a écrit:je plaisante jp...
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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- thrasybuleDevin
Tu es bien coquinou en ce moment!!JPhMM a écrit:J'ai cru que tu cherchais à me faire écrire le mot sans redoublement du "n". :lol:thrasybule a écrit:je plaisante jp...
- thrasybuleDevin
peut-être que je me plante mais j'en mettrai ma ....main....à couper que c'est là( et pas ailleurs: lol!!!!!), en tout cas il y est question de masturbation, c'est sûr!JPhMM a écrit:Je suis malheureusement d'une grande inculture littéraire.thrasybule a écrit:tu sais moi et le cunnilingus...au lieu de me reprendre systématiquement mon cher jp, fais nous donc profiter de tes lumières en la matière: nous sommes au taquet!
Ainsi, à la question de heather, j'aurais répondu de mémoire le Supplément au Voyage de BGV, mais manifestement à tort...
- thrasybuleDevin
Heather, si, à cause (j'allais écrire caude??) de toi, je loupe de toi, sois maudite pour les 7 générations qui te suivront!
- JPhMMDemi-dieu
Non tu dois avoir raison. Mon souvenir du Supplément est flou, je dois confondre avec un passage du Margaret Mead.thrasybule a écrit:peut-être que je me plante mais j'en mettrai ma ....main....à couper que c'est là( et pas ailleurs: lol!!!!!), en tout cas il y est question de masturbation, c'est sûr!
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- thrasybuleDevin
. Il disait : «Dans la goutte d'eau de Needham, tout s'exécute et se passe en un clin d'œil. Dans le monde, le même phénomène dure un peu davantage ; mais qu'est-ce que notre durée en comparaison de l'éternité des temps ? moins que la goutte que j'ai prise avec la pointe d'une aiguille, en comparaison de l'espace illimité qui m'environne. Suite indéfinie d'animalcules dans l'atome qui fermente, même suite indéfinie d'animalcules dans l'autre atome qu'on appelle la Terre. Qui sait les races d'animaux qui nous ont précédés ? qui sait les races d'animaux qui succéderont aux nôtres ? Tout change, tout passe, il n'y a que le tout qui reste. Le monde commence et finit sans cesse ; il est à chaque instant à son commencement et à sa fin ; il n'en a jamais eu d'autre, et n'en aura jamais d'autre. Dans cet immense océan de matière, pas une molé¬cule qui ressemble à une molécule, pas une molécule qui ressemble à elle-même un instant : Rerum novus nascitur ordo , voilà son inscrip¬tion éter¬nelle...» Puis il ajoutait en soupirant : « O vanité de nos pensées ! ô pauvreté de la gloire et de nos travaux ! ô misère ! ô petitesse de nos vues! Il n 'y a rien de solide que de boire, manger, vivre, aimer et dormir... Mademoiselle de l'Espinasse, où êtes-vous ? - Me voilà.» Alors son visage s'est coloré. J'ai voulu lui tâter le pouls, mais je ne sais où il avait caché sa main. Il paraissait éprouver une convulsion. Sa bouche s'était entrouverte, son haleine était pressée ; il a poussé un profond soupir, et puis un soupir plus faible et plus profond encore ; il a retourné sa tête sur son oreiller et s'est endormi. Je le regardais avec attention, et j'étais toute émue sans savoir pourquoi, le cœur me battait, et ce n'était pas de peur. Au bout de quelques moments, j'ai vu un léger sourire errer sur ses lèvres ; il disait tout bas : «Dans une planète où les hommes se multiplieraient à la manière des poissons, où le frai d'un homme pressé sur le frai d'une femme... J'y aurais moins de regret... Il ne faut rien per¬dre de ce qui peut avoir son utilité. Mademoiselle, si cela pouvait se recueillir, être enfermé dans un flacon et envoyé de grand matin à Needham...» Docteur, et vous n'appelez pas cela de la déraison ?
:lol!:
:lol!:
- thrasybuleDevin
c'est sûr que ça parle de c... aussi mais pas de plaisir solitaire qui, pourles Tahitiens, est un vice d'Occidental décadent!!!!JPhMM a écrit:Non tu dois avoir raison. Mon souvenir du Supplément est flou, je dois confondre avec un passage du Margaret Mead.thrasybule a écrit:peut-être que je me plante mais j'en mettrai ma ....main....à couper que c'est là( et pas ailleurs: lol!!!!!), en tout cas il y est question de masturbation, c'est sûr!
- InvitéeHrÉrudit
Le passage dans La duchesse de Langeais m'intéresse aussi, je ne m'en souviens plus du tout. Cours donc nous retrouver toutes ces allusions érotico-cryptées thrasy, ce sera ta quête du Graal de l'après-midi
- thrasybuleDevin
méchante, tu me pousses à sécher: et tu oses me pousser au vice sur un forum public!! Ame damnée! Ok pour la Duchesse...ce soir!heather a écrit:Le passage dans La duchesse de Langeais m'intéresse aussi, je ne m'en souviens plus du tout. Cours donc nous retrouver toutes ces allusions érotico-cryptées thrasy, ce sera ta quête du Graal de l'après-midi
- thrasybuleDevin
sur ce je vais aller faire cours de masturbation intellectuelle collective sur le Phédon puis sur Médée: rentrerai-je indemne?
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