Demande d'aide d'une stagiaire

Bonjour, je me présente , je suis  prof stagiaire  je me sens très mal. Ces vacances étaient pourtant censées me rendre rayonnante car elles étaient vraiment merveilleuses. Tout était donc  réuni pour mon bonheur, tout mais sauf les élèves qui m’ont bien vite ramenée à la réalité : « nous gérons le professeur ». J’ai eu beau observer des temps de silence, varier les tonalités, multiplier les menaces …rien n’a fonctionné. Je me suis alors sentie impuissante comme avant les vacances : j’ai senti les larmes monter. J’ai dû plusieurs fois me taire pour les enfouir mais je les ai difficilement contenues si bien que j’avais les larmes aux yeux…Heureusement qu’elles n’ont pas coulé.  Dire que je me sentais si forte et si bien  ce matin : tout a été anéanti comme un château de sable. Après ces heures  très dures pour moi, j’étais en larmes et je suis restée longtemps assise à ressasser et à me donner du courage. En sortant, je n’ai pas eu plus de courage. Comment quitter ce chemin si épineux ?  Et comment obtenir un certain soutien quand vous vous  sentez si mal ? Ces questions me tourmentent. Et dire que j’étais heureuse de l’avoir obtenu ce capes, dire que je me disais que tout irait bien désormais…Quel leurre ! Mais vers quoi me diriger ? Quel concours passer ? J’ai déjà écumé Internet à la recherche de concours , de postes offerts mais je vois bien que ces tentatives sont vaines, car la difficulté est bien présente. Le pire dans l’histoire c’est que ces chères têtes blondes m’accusent d’être inhumaine alors que cet adjectif s’applique bien plus à eux qu’à moi.
Je marche vraiment sur une corde sensible : la titularisation est au bout mais vais-je tenir jusque là ? Et même si je tiens, vais-je être titularisée ? A  vrai dire ai-je des chances ? Je suis marquée du sceau de l’incompétence dans mon établsst par les 2 êtres qui se chargent de ma titularisation et si ça continue je risque fort  d’être rejetée...J’ai bien peur que l’épée de Damoclès qui pèse sur mon avenir ne tombe bientôt.


Patrichka

Bienvenue et courage :
Ta situation est particulièrement difficile et tu n'es pas seule dans ce cas car c'est malheureusement le lot de beaucoup de stagiaires, surtout cette année.
Pense que des jours meilleurs viendront...

Courage, courage. Mais je ne sais quoi d'autre te dire

Ce qui me semble incroyable, c'est le peu de soutien des tuteurs censés vous accompagner durant cette difficile année de stage...

Déjà dis-toi que c'est la première année et que c'est normal de te sentir dépassée. N'oublie pas non plus que c'est un métier qui dépend beaucoup des conditions dans lesquelles tu l'exerces et que l'année prochaine tu n'auras peut-être pas les mêmes monstres...
Ne te laisse pas abattre, ce n'est qu'un métier...

Bonjour à toi Patrichka! Il y a plein de stagiaires sur le forum avec qui tu pourras échanger et on est tous là pour t'aider autant que faire se peut. Garde courage :flower:

Plein de pour te remonter le moral et juste une question : tu dis "menacer", est-ce que tu sanctionnes après avoir menacé ou pas?

Ton témoignage me bouleverse comme tous les témoignages de ces collègues courageux , cultivés et sensibles, anéantis par les difficultés du métier au quotidien. Tu vas trouver sur ce forum beaucoup de professeurs qui rencontrent les mêmes difficultés que toi et même de plus expérimentés qui ne parviennent plus à les surmonter et cherchent à changer de voie . Je te souhaite force et courage pour continuer cette année mais n'hésite pas à prendre un congé maladie si tu sens que ton équilibre personnel commence à être touché.

Bon courage.

tu sais, je crois que j'étais à peu près dans ton cas la première année. Et puis, j'avais une classe difficile, les gosses ne sont pas dupes, ils voient que tu es jeune, ils savent plus ou moins sans doute que tu es stagiaire, ils en profitent...
Je sais que c'est difficile à entendre mais je crois que ça va passer. Il faut du temps pour savoir s'affirmer et surtout, surtout, ne pas laisser tout et n'importe quoi. Si les choses dépassent vraiment les bornes, parles-en autour de toi, au PP, aux collèges, au chef, au CPE... tu vas bien trouver une oreille attentive qui saura te guider....

et n'hésite pas à être vraiment sévère. Tu ne transiges pas, tu ne laisses plus rien passer, tu arrêtes de faire cours si ça devient insoutenable, tu appelles les parents. Ton bien-être avant tout, je dirais, quitte à zapper certaines parties des tes séquences.
COURAGE, tu es loin d'être la seule dans ce cas!!

ce serait difficile à faire Marie Laetitia : ils sont tellement nombreux à devoir être sanctionnés mais je sanctionnais beaucoup avant les vacances et le problème c'est que j'ai eu des reproches à ce sujet.En plus, quand je veux récupérer les carnets, les élèves ne me les remettent pas (j'insiste pourtant). Je suis obligée le plus souvent de donner des heures de colle qui ne les calment pas davantage. J'ai si honte de moi : une fois j'ai osé en parler mais je crois que cela m'a desservie dans mon rapport, du coup j'en dis le moins possible (mais on ne peut pas empêcher aux échos d'exister surtout quand les décibels sont élevés). Après cette journée, je crois cependant que je ne vais pas oublier d'appliquer ce que j'ai dit car j'avoue que je n'ai pas appelé les parents de certains (j'arrivais à tenir ces élèves grâce à la menace du coup de fil, menace qui ne marche plus).
Je tiens à vous dire à tous merci pour vos encouragements mais j'avoue que je ne me sens pas toujours pas mieux.

Courage Patrichka, tiens bon... Si tu le peux, ne pense pas tout de suite à une reconversion ; c'est normal d'avoir du mal au début, surtout dans les conditions de cette année, mais ce serait dommage de te priver de ce métier que tu as choisi... Bref, je dis ça mais je sais que c'est très dur (tout à l'heure, en faisant la queue au supermarché, je réfléchissais mine de rien à ce que j'écrirais dans une lettre de démission... alors que bon, la démission n'est pas à l'ordre du jour... mais ça situe le moral).

Tu dis que tu menaces, mais mets-tu tes menaces à exécution ? je n'osais pas le faire la première année, c'était l'enfer. Je n'aime pas punir, mais je m'y suis mise et au total, je me fais moins bordéliser en lycée pro avec 32 hystériques qu'en collège, la première année, avec 24 petits 6°... ce doit être signe que je progresse, ou que la répression a du bon.
Mes 2des me font les marioles le vendredi soir ; résultat, ils se retrouvent plus souvent qu'à leur tour à gratter du papier, avec copie ramassée et notée bien entendu.

As-tu parlé au PP ? je crois que dans ce genre de situation, c'est une bonne chose à faire...

En tout cas je te souhaite bon courage. N'oublie pas de te faire plaisir, de te défouler, ça aide énormément !

Nuages, je crois malheureusement que le congé ne m'aidera pas davantage...J'ai déjà eu la chance d'être arrêtée pour cause de maladie mais à mon retour de congé, la situation n'avait pas changé. Il y a certaines choses que je dois rectifier, je le sens bien.
Ornella tu as raison ...Je crois que je vais y réfléchir sérieusement. La Cpe est déjà intervenue mais cela n'a pas vraiment changé les choses.J'ai même observé des temps de silence et parfois cela ne changeait pas grand chose (les élèves s'arrêtaient et quand je recommençais à parler, ils continuaient leurs échanges). Oui ils sentent que je suis stagiaire et seule et c'est vrai qu'ils en profitent.

patrichka a écrit:Je suis marquée du sceau de l’incompétence dans mon établsst par les 2 êtres qui se chargent de ma titularisation et si ça continue je risque fort d’être rejetée...

En 30 secondes car je n'ai pas plus malheureusement :

Il est impératif pour améliorer la situation de se trouver du renfort dans ton établissement, en des personnes en qui tu ne te sentiras pas jugée : profs principaux des classes concernées, prof de la même matière mais pas forcément le tuteur, jeunes collègues, collègues expérimentés prêts à t'épauler, CPE...

Ceci dit, les personnes chargées de ta titularisation sont là pour t'aider aussi... Si tu évoques avec eux de manière constructive les difficultés, a priori, ils ne peuvent pas t'en tenir rigueur, au contraire.

Courage.

Kruella , j'en ai parlé au PP et je lui ai même proposé de rencontrer sa classe avec lui mais jusqu'à maintenant j'attends. Les choses s'étaient améliorées à la suite de cette conversation puis après l'ambiance est redevenue pourrie.
Je leur donne des contrôles mais dès qu'ils ne sont pas prévenus, ils chahutent.

Gryphe je vais chercher. J'espère vraiment trouver car ce n'est pas évident de tout confier ou d'évoquer les choses de manière" constructive" (je vais essayer de voir comment évoquer les choses de manière constructive car je pense que dans l'état où je me trouve je ne les évoquerai que de façon destructive pour moi).

Hello, bienvenue et courage...
Je n'ai hélas pas de recette miracle (qui sait, si ça avait été le cas, j'aurais sans doute fait fortune).
Je te dirais juste, puisque le PP ne réagit pas, de faire intervenir le CPE (à nouveau, mais avec des sanctions à appliquer immédiatement et sans sommation au moindre dérapage) ; d'en parler avec tes collègues de l'équipe pédagogique, ton tuteur, l'adjoint (souvent plus disponible que le CDE). N'hésite pas à sanctionner, quitte à passer pour la méchante de service.
Et surtout, même si ce n'est pas facile, essaie de relativiser. Ils chahutent s'il y a contrôle ? eh bien tant pis pour eux: ils auront les notes qu'ils méritent. Tu trouves que tes cours ne se déroulent pas bien ? ils ont juste le cours qu'ils méritent à cause de leur attitude.

Bienvenue et plein de courage à toi. Tiens bon!

Bienvenue et courage à toi .

Les débuts sont souvent difficiles, mais il faut trouver ses armes. Aie confiance. Si tu as menacé d'appeler des parents ou de punir, passe à l'acte. Ne culpabilise pas, tu ne dois pas être la seule à avoir des soucis avec ces élèves. Et viens vider ton sac ici chaque fois que ce sera trop difficile, tu te sentiras moins seule.

Tout d'abord, bienvenue à toi parmi nous.
Ensuite, je ne repéterai pas ce que les collègues ont très bien dit avant. En revanche, je te donnerai un petit truc qui pourra peut-être t'aider. Tu dis que tu as du mal à obtenir le carnet des élèves. Tu pourrais donc le leur faire sortir à l'entrée en classe (qd ils sont en rang avant d'entrer ds la salle) et le leur faire déposer sur ton bureau où tu auras tout loisir d'inscrire ce que tu as constaté sans attendre - et perdre du temps de cours - que l'élève daigne te le donner.
Autre point : appelle les parents. C'est vraiment qqch qui a du poids - en tout cas sur la majorité des élèves.
Bon courage à toi. Les conditions dans lesquelles toi et les stagiaires en général entrez dans le métier ne sont vraiment pas faciles à vivre et je t'envoie tt mon soutien.

Kruella a écrit:Courage Patrichka, tiens bon... Si tu le peux, ne pense pas tout de suite à une reconversion ; c'est normal d'avoir du mal au début, surtout dans les conditions de cette année, mais ce serait dommage de te priver de ce métier que tu as choisi... Bref, je dis ça mais je sais que c'est très dur (tout à l'heure, en faisant la queue au supermarché, je réfléchissais mine de rien à ce que j'écrirais dans une lettre de démission... alors que bon, la démission n'est pas à l'ordre du jour... mais ça situe le moral).

Tu dis que tu menaces, mais mets-tu tes menaces à exécution ? je n'osais pas le faire la première année, c'était l'enfer. Je n'aime pas punir, mais je m'y suis mise et au total, je me fais moins bordéliser en lycée pro avec 32 hystériques qu'en collège, la première année, avec 24 petits 6°... ce doit être signe que je progresse, ou que la répression a du bon.
Mes 2des me font les marioles le vendredi soir ; résultat, ils se retrouvent plus souvent qu'à leur tour à gratter du papier, avec copie ramassée et notée bien entendu.

As-tu parlé au PP ? je crois que dans ce genre de situation, c'est une bonne chose à faire...

En tout cas je te souhaite bon courage. N'oublie pas de te faire plaisir, de te défouler, ça aide énormément !

c'est exactement ce que je voulais dire. Rien n'est pire (d'expérience) que des menaces non tenues, on perd son temps, puisqu'ils savent que la sanction ne viendra pas.
Si tu lis les avis ici où là, tu verras que tu n'es pas seule et que d'autres réussissent à reprendre en main les troupes après avoir eu des moments très difficiles, tout comme toi

la première année est difficile...on est comme jeté dans l'arène si je puis m'exprimer ainsi. Il ne faut pas que vous leur montriez que leur attitude vous atteint car vous les laissez gagner...il ne faut pas non plus que cela nuise à votre santé etc. Une fois sortie de l'établissement, faîtes le vide, pensez à autre chose, voyez vos amis... je sais, c'est plus facile à dire qu'à faire mais c'est nécessaire sinon vous aurez du mal à terminer l'année.

La 2e année est plus facile, vous construisez petit à petit votre réputation et on commence à accepter votre manière de faire. (ça, c'est ce que j'expérimente actuellement. L'an dernier, j'ai fait l'objet de multiples critiques, cette année, je suis tranquille.) - et en plus, ils ne le savent pas, mais je ne suis pas titulaire....

Etes vous allée voir vootre chef d'établissement? parfois, il vaut mieux s'adresser à Dieu plutôt qu'à ses saints. Avez vous convoqué les parents? (ça n'est pas forcément du ressort du pp). Parfois une entrevue avec les parents change les choses...si vous obtenez le soutien des parents, l'élève a tendance à se tenir à carreau.
il y a aussi la solidarité de vos collègues sur laquelle vous pouvez compter.

Bon courage à vous....

patrichka, tout mon soutien : je suis moi aussi stagiaire dans des conditions bien pourries ! courage ...

Courage Patrichka! Je suis stagiaire aussi, dans un lycée en ZEP!!