- V.MarchaisEmpereur
La Jabotte a écrit:Alors du coup, moi je refais un tour sur le blog, je croyais bêtement qu'il était fermé !
Dites, vous êtes toutes en vacances, là ? Moi je n'en peux plus, je rêve des vacances, et plus elles approchent, plus le temps semble ralentir... Dites-moi que vous êtes en vacances, et que c'est là que vous puisez votre énergie... Pitié...
J'ai mis un message avec un lien vers le nouveau site. Dans quelques temps, je fermerai le forum.
Oui, Céline, je suis en vacances. Il était temps. J'étais sur les rotules. Je rattrape mon retard dans TDL et je me repose.
Répondre à Maya, vue le niveau de l'argumentation, c'est pas très difficile, mais ça me navre de découvrir une telle haine de la culture chez un prof. Que s'est-il passé dans notre métier pour que nous recrutions des gens qui méprisent le savoir, l'habileté intellectuelle, le travail et l'effort ?
- Reine MargotDemi-dieu
Il y a quelques indices dans ce qu'elle dit: elle a précisé qu'elle était issue de la 1ere génération du collège unique (donc attachée à ce qui a été fait depuis 30 ans puisque ça lui a permis à elle de s'élever socialement, en oubliant, justement, que le contexte a évolué depuis 1975, et sans doute nourrie au pédagogisme à la Mérieu)
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- AudreyOracle
Je crois simplement qu'on en arrive à cette terrible époque où l'école recrute les enseignants dans le vivier de déculturés et de ramollis du bulbe qu'elle et notre merveilleuse société du tout immédiat, tout dans le strass et la paillette ont contribué à créer et alimenter...
- La JabotteNeoprof expérimenté
J'allais dire à peu près la même chose : cela tient sans doute au fait qu'aujourd'hui on recrute des enseignants issus du collège unique et de la mérieutique, à qui on a refusé toute culture.
J'en parle librement : j'ai quitté le lycée avec de telles lacunes et si peu d'habitudes d'effort que j'en paye le prix aujourd'hui, sans compter la honte.
Un collègue évoquait (ici ou sur profs-fr ?) un de ses élèves qui pleurait en comprenant tout à coup tout ce dont l'école l'avait privé. J'ai vécu la même désillusion, et je ne suis pas prête de le pardonner ni à mes enseignants, ni à ceux qui leur ont "bourré le crâne". Heureusement, j'avais des parents derrière moi, et j'ai eu la chance d'avoir aussi beaucoup d'enseignants "vieille école" qui ont résisté aux "nouvelles pédagogies".
En sortant du CM2, la seule notion grammaticale que je ne possédais pas était la subordonnée conjonctive complétive et, cela m'a marquée, il a fallu attendre la 3e pour la découvrir. Avant ça, j'ai étudié avec ennui des oeuvres de littérature jeunesse qui ne m'ont laissé aucun souvenir.
Mais remettre en cause l'enseignement reçu, c'est un peu se remettre en cause soi-même, et reconnaître son propre manque de culture comme étant une lacune. Je le fais, Maya pas.
J'en parle librement : j'ai quitté le lycée avec de telles lacunes et si peu d'habitudes d'effort que j'en paye le prix aujourd'hui, sans compter la honte.
Un collègue évoquait (ici ou sur profs-fr ?) un de ses élèves qui pleurait en comprenant tout à coup tout ce dont l'école l'avait privé. J'ai vécu la même désillusion, et je ne suis pas prête de le pardonner ni à mes enseignants, ni à ceux qui leur ont "bourré le crâne". Heureusement, j'avais des parents derrière moi, et j'ai eu la chance d'avoir aussi beaucoup d'enseignants "vieille école" qui ont résisté aux "nouvelles pédagogies".
En sortant du CM2, la seule notion grammaticale que je ne possédais pas était la subordonnée conjonctive complétive et, cela m'a marquée, il a fallu attendre la 3e pour la découvrir. Avant ça, j'ai étudié avec ennui des oeuvres de littérature jeunesse qui ne m'ont laissé aucun souvenir.
Mais remettre en cause l'enseignement reçu, c'est un peu se remettre en cause soi-même, et reconnaître son propre manque de culture comme étant une lacune. Je le fais, Maya pas.
- V.MarchaisEmpereur
Le problème, c'est qu'on ne fait pas une révolution avec des déculturés...
P..., ils ont vraiment pensé à tout.
P..., ils ont vraiment pensé à tout.
- roxanneOracle
Enfin , elle dit qu'elle a 45 ans ..Moi qui en ai 5 de' moins , je suis arrivée en 6° en étant parfaitement capable de faire une analyse logique d'une phrase complexe.On faisait dictée (longue) et questions...Ceci dit , il es(t vrai qu'une partie de la classe avait toujours zéro..
- Reine MargotDemi-dieu
oui, à l'époque le primaire était exigeant et nos instits un peu âgés pratiquaient des méthodes à l'ancienne...j'en ai bouffé de l'ORTH!
mais au fil des années, ça s'est dégradé...
Sinon en effet, ayant 45 ans elle n'a pas vécu la désagrégation du niveau qui a eu lieu après, donc pour elle ça roule.
mais au fil des années, ça s'est dégradé...
Sinon en effet, ayant 45 ans elle n'a pas vécu la désagrégation du niveau qui a eu lieu après, donc pour elle ça roule.
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- PseudoDemi-dieu
roxanne a écrit:Enfin , elle dit qu'elle a 45 ans ..Moi qui en ai 5 de' moins , je suis arrivée en 6° en étant parfaitement capable de faire une analyse logique d'une phrase complexe.On faisait dictée (longue) et questions...Ceci dit , il es(t vrai qu'une partie de la classe avait toujours zéro..
Bah, oui, moi aussi je suis de l'age de la dame, et j'ai fait des analyses logiques, dictées, et exos du bled toutes les semaines.
Le principe du collège unique était une "belle idée", une idéologie généreuse mais pas encore vraiment réalisée. Les méthodes étaient encore très traditionnelles, même s'il y avait eu les maths modernes et la méthode globale (qui restait quand même rare je pense, en tout cas je ne l'ai pas subi, ce qui ne m'a pas empêché d'être une buse en orthographe).
- La JabotteNeoprof expérimenté
Oui, je me disais aussi qu'ayant 45 ans, elle ne pouvait pas avoir vécu le même collège que moi. Parce que je suis jeune, moi, madame !
- La JabotteNeoprof expérimenté
Hé hé ! J'essaie en vain de faire comprendre ça aux élèves, mais ils sont vraiment persuadés que je suis pire que vieille.
Aujourd'hui, ça a été le summum, quand je leur ai expliqué pourquoi on pouvait dire "turn out" et "turn on" en anglais, pour allumer la radio... "Mais aujourd'hui, c'est des écrans tactiles, m'dame !"
Aujourd'hui, ça a été le summum, quand je leur ai expliqué pourquoi on pouvait dire "turn out" et "turn on" en anglais, pour allumer la radio... "Mais aujourd'hui, c'est des écrans tactiles, m'dame !"
- val09Neoprof expérimenté
Pseudo a écrit:Et bien je vois que tout ça baigne dans la joie et la bonne humeur....
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Plus vraiment "néo" : prof de LM depuis 2001
- BrontëNiveau 5
V.Marchais a écrit:Le problème, c'est qu'on ne fait pas une révolution avec des déculturés...
P..., ils ont vraiment pensé à tout.
C'est la remarque que je me fais tous les jours et d'ailleurs, elle me démoralise, car c'est une tâche immense qui nous attend...Ce n'est le but d'aucun politique, dans le fond, que les gens comprennent trop de choses... Si ? Il y en a qui aimeraient qu'on les reprenne lorsqu'ils abusent...lol ?
Et ces gens, que peuvent-ils saisir de tout cela ? Que comprennent-ils de nos alarmes répétées ?
La seule chose qui nous sauverait, qui les motiverait, serait qu'ils nous fassent confiance ! Et ça...
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Professeur contractuelle en Lettres Modernes
4 ans de CFA privés (Lettres/ H-G)
4 ans en collège (Lettres)
- Reine MargotDemi-dieu
V.Marchais a écrit:Le problème, c'est qu'on ne fait pas une révolution avec des déculturés...
P..., ils ont vraiment pensé à tout.
je ne sais pas s'ils voient aussi loin que ça...le truc c'est les économies et surtout aligner l'école française sur les autres (une école public minimale et le privé plus exigeant pour ceux qui peuvent), et soumettre l'école à l'employabilité.
- V.MarchaisEmpereur
En fait, malheureusement, je parlais... des profs !
Nous étions quelques-uns à nous inquiéter d'une certaine baisse qualité de réflexion et de connaissances de nos collègues (j'en parle en toute connaissance de cause, justement : je fais déjà partie de cette génération très mal formée en grammaire et on ne peut pas dire que, depuis, les choses soient allées en s'arrangeant). Par ailleurs, un modérateur a coupé la suite de ma phrase, formulée de manière peut-être abrupte mais éloquente, qui disait ceci : la paupérisation de notre profession contribue à sa servilité. Regardez le nombre de collègues qui seraient prêts à tout pour avoir des heures sups et qui s'engouffrent sans discernement dans tout et n'importe quoi simplement parce qu'ils ont besoin de bouffer... C'est sûr, avoir perpétuellement la tête dans le guidon et être pressé par la nécessité, ça n'aide pas à l'esprit critique.
Ca me désespère encore plus que l'incompréhension du grand public parce que cela rend très improbable même une révolte interne à la profession.
Nous étions quelques-uns à nous inquiéter d'une certaine baisse qualité de réflexion et de connaissances de nos collègues (j'en parle en toute connaissance de cause, justement : je fais déjà partie de cette génération très mal formée en grammaire et on ne peut pas dire que, depuis, les choses soient allées en s'arrangeant). Par ailleurs, un modérateur a coupé la suite de ma phrase, formulée de manière peut-être abrupte mais éloquente, qui disait ceci : la paupérisation de notre profession contribue à sa servilité. Regardez le nombre de collègues qui seraient prêts à tout pour avoir des heures sups et qui s'engouffrent sans discernement dans tout et n'importe quoi simplement parce qu'ils ont besoin de bouffer... C'est sûr, avoir perpétuellement la tête dans le guidon et être pressé par la nécessité, ça n'aide pas à l'esprit critique.
Ca me désespère encore plus que l'incompréhension du grand public parce que cela rend très improbable même une révolte interne à la profession.
- Reine MargotDemi-dieu
c'est clair que quand on voit les collègues râler que les heures sup ne sont pas assez bien distribuées entre matières, c'est pas pour demain le grand soir...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- IphigénieProphète
sans aucun doute,et elle a été voulue.la paupérisation de notre profession contribue à sa servilité
Je me souviens par exemple, des collègues (PEGC) ,ceux formés dans les écoles normales d'instits(le "séminaire rouge"):c'était un corps indéboulonnable,avec des gens qui maîtrisaient parfaitement les rouages administratifs(et souvent politiques locaux) et qu'on ne faisait pas bouger s'ils n'en avaient pas envie (et qui n'hésitait pas à s'empoigner vigoureusement avec la direction):corps en voie d'extinction,en même temps d'ailleurs que la solidarité entre profs:on a multiplié à la place les conditions de travail différentes,les corps précaires,bref,on a individualisé le rapport à l'administration.
- Karine B.Guide spirituel
barèges a écrit:Je pense aux manifs du 22 : on ne voit toujours que les mots d'ordres sur les suppressions de postes. Qui déclenchent toujours les mêmes réactions, dans le public (ces fénéants-qui-ont-quatre-mois-de-vacances, ce-nid-de-gauchistes-qui-devrait-sortir-de-son-cocon, etc.)
Je rêverais d'une manif avec uniquement des banderolles sur le fond : parler du socle commun, de l'incurie (ou bien pire) des directions d'établissement et des rectorats, de l'ineptie des programmes (ou de l'inspection, quand par miracle les programmes se sont infléchis), de l'immense gabegie que sont les examens et leurs chiffres façon rérérendum de pays en dictature.
.
et si on commençait ici ? http://www.snes.edu/IMG/pdf/AFF_19-3_A4_BD-3.pdf
Le SE et le SGEN n'ont pas voulu d'une manif nationale, ni de certains mots d'ordre (réforme du lycée et socle)
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Le SNES, what else ?
Stagiaire agrégée à la rentrée 2015
Blog Maison Avant / Après Mise à jour en août 2013
- AuroreEsprit éclairé
gemshorn a écrit:iphigénie a écrit:
Je me souviens par exemple, des collègues (PEGC) ,ceux formés dans les écoles normales d'instits(le "séminaire rouge"):c'était un corps indéboulonnable,avec des gens qui maîtrisaient parfaitement les rouages administratifs(et souvent politiques locaux) et qu'on ne faisait pas bouger s'ils n'en avaient pas envie (et qui n'hésitait pas à s'empoigner vigoureusement avec la direction):corps en voie d'extinction,en même temps d'ailleurs que la solidarité entre profs:on a multiplié à la place les conditions de travail différentes,les corps précaires,bref,on a individualisé le rapport à l'administration.
Et surtout, on a donné tout le pouvoir à l'administration (ou elle l'a pris, ce qui revient au même) !
Actuellement, qui a le pouvoir de sanctionner les élèves ? Les enseignants sont pieds et poings liés face à l'administration et quand ça ne va pas, c'est la faute du prof qui ne sait pas tenir ses classes, qui ne diversifie pas assez ses pratiques pédagogiques etc. Si les enseignants étaient soutenus et reprenaient le pouvoir qu'ils ont laissé à l'administration, il en irait autrement, je pense.
C'est pour toutes ces raisons qu'il faut impérativement résister à la prochaine vague de réformes qui s'annonce après 2012 : celle de l'autonomie des établissements et du CdE-manager tout-puissant qui choisit ses équipes. Si ça passe sans que personne ne bouge (un peu comme la réforme du lycée en son temps ), les carottes seront définitivement cuites, et il ne faudra pas venir pleurer.
- IphigénieProphète
ben oui,Karine,mais ce qui nous tue c'est qu'il y a tellement de choses qui ne vont pas qu'à chaque fois les grèves sont un fourre tout de tellement de revendications qu'on finit par ne plus être audible....(et j'ai pas d'autre solution non plus à cette avalanche de conséquences....!
Aurore tu as raison,mais le pas décisif a déjà été franchi avec la réforme du lycée par exemple:elle modifie très profondément la conception du boulot(inter et hors disciplinarité par exemple)
Aurore tu as raison,mais le pas décisif a déjà été franchi avec la réforme du lycée par exemple:elle modifie très profondément la conception du boulot(inter et hors disciplinarité par exemple)
- Reine MargotDemi-dieu
Karine B. a écrit:barèges a écrit:Je pense aux manifs du 22 : on ne voit toujours que les mots d'ordres sur les suppressions de postes. Qui déclenchent toujours les mêmes réactions, dans le public (ces fénéants-qui-ont-quatre-mois-de-vacances, ce-nid-de-gauchistes-qui-devrait-sortir-de-son-cocon, etc.)
Je rêverais d'une manif avec uniquement des banderolles sur le fond : parler du socle commun, de l'incurie (ou bien pire) des directions d'établissement et des rectorats, de l'ineptie des programmes (ou de l'inspection, quand par miracle les programmes se sont infléchis), de l'immense gabegie que sont les examens et leurs chiffres façon rérérendum de pays en dictature.
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et si on commençait ici ? http://www.snes.edu/IMG/pdf/AFF_19-3_A4_BD-3.pdf
Le SE et le SGEN n'ont pas voulu d'une manif nationale, ni de certains mots d'ordre (réforme du lycée et socle)
sauf que c'est encore une manif où on n'évoque que les moyens...et pas la basse des exigences disciplinaires par exemple ou de questionnement sur les missions de l'école (transmission des savoirs et non gardiennage)
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