Quel est votre vers préféré ?

JULIET
Wilt thou be gone? it is not yet near day:
It was the nightingale, and not the lark,
That pierced the fearful hollow of thine ear;
Nightly she sings on yon pomegranate tree:
Believe me, love, it was the nightingale.

ROMEO
It was the lark, the herald of the morn,
No nightingale: look, love, what envious streaks
Do lace the severing clouds in yonder east:
Night’s candles are burnt out, and jocund day
Stands tiptoe on the misty mountain tops.
I must be gone and live, or stay and die.

Moins de vingt vers… je ne suis pas si loin de la consigne !  

"Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche." (Baudelaire)

Je serai sous la terre et fantôme sans os
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos
(Ronsard)

Adieu, Meuse endormeuse et douce à mon enfance
(Péguy)

Je t'atteindrai Hélène
À travers les prairies
À travers les matins de gel et de lumière
Sous la peau des vergers
Dans la cage de pierre
Où ton épaule fait son nid
(René-guy Cadou)

Âgé de cent mille ans, j'aurais encor la force
De t'attendre, ô demain pressenti par l'espoir.
(Desnos)

"Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible"

Seul. Qui dit : seul ?
Qui m'accable d'un mot
A couleur de malédiction ?

Ne confonds pas.

Celui qui s'en va seul
Porte avec lui les autres,
Désespère pour eux
D'espérer avec eux.

(...)

Guillevic

"Homme libre toujours tu chériras la mer..." Baudelaire

J'aime la poésie, et je pourrais en citer beaucoup. Mais sans discussion possible, ceux que j'essaie de ne jamais oublier :

There are more things to heaven and earth, Horatio,
Than are dreamt of in your philosophy.

(Shakespeare, Hamlet, Act I Sc. 5)

PauvreYorick a écrit:... mon demi-vers préféré est certainement :

Andromaque, je pense à vous ! [...]

Absolument d'accord. Le début du "Cygne" est une merveille! Un de mes poèmes préférés des FDM...
D'accord aussi avec Nasopi, la fin de "Recueillement" est divine.
Lilian Griffith, une amatrice de Leconte de Lisle ça fait plaisir, on est peu nombreux!    (ah les Poèmes barbares...)

Si je ne devais en sélectionner qu'un je serais drôlement embêté. Je crois que j'hésiterais entre le 1er vers d'"El Desdichado" déjà cité, celui de la "Mort des amants" de Baudelaire

Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères

que je trouve très "XVIIIème" (c'est un des aspects des FDM qui me séduit toujours le plus) et l'immortel distique du "Pont Mirabeau" d'Apollinaire

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Même si j'ai un secret amour pour ce vers du "Brasier" :

Flamme je fais ce que tu veux

Bref, CQFD, choisir est impossible.

La chair est triste, hélas! Et j'ai lu tous les livres. Mallarmé

Il est parti sans prévenir
Sans rien dire

Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

"J'implore ta pitié, Toi, l'unique que j'aime "
De profundis clamavi, Charles Baudelaire

Je me promenais dans la rue
Quand soudain il a disparu

Superbe...

Enfin, si tu détruis, ce que soit avec des outils nuptiaux

Char

(et d'autres qui ont été cités ici)

Enfin, si tu détruis, ce que soit avec des outils nuptiaux

Char

(et d'autres qui ont été cités ici)

Le monde est ma prison, si je suis loin de ce que j'aime.

(P. Reverdy, En vrac)

"Je suis maître de moi comme de l'univers"

Corneille, Cinna

Et que le jour commence et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice

Racine

Je nommerai désert ce château que tu fus,
Nuit cette voix, absence ton visage, 
Et quand tu tomberas dans la terre stérile
Je nommerai néant l'éclair qui t'a porté.

Les sanglots longs des violons de l'automne
Bercent mon cœur d'une langueur comme qui dirait monotone.

thrasybule a écrit:Je nommerai désert ce château que tu fus,
Nuit cette voix, absence ton visage, 
Et quand tu tomberas dans la terre stérile
Je nommerai néant l'éclair qui t'a porté.

Yves Bonnefoy est celui par qui j'ai vraiment compris la poésie.

Et si demeure
Autre chose qu’un vent, un récif, une mer,
Je sais que tu seras, même de nuit,
L’ancre jetée, les pas titubants sur le sable,
Et le bois qu’on rassemble, et l’étincelle
Sous les branches mouillées, et, dans l’inquiète
Attente de la flamme qui hésite,
La première parole après le long silence,
Le premier feu à prendre au bas du monde mort

Norman Bates a écrit:Les sanglots longs des violons de l'automne
Bercent mon cœur d'une langueur comme qui dirait monotone.

J'en ai déjà cité ; ce soir je pense à Catherine Pozzi :

Quand je serai pour moi-même perdue
Et divisée à l'abîme infini,
Infiniment, quand je serai rompue,
Quand le présent dont je suis revêtue
Aura trahi,

"Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir" (Baudelaire)

"C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit"

"Mais il me reste un fils. Vous saurez quelque jour
Madame, pour un fils jusqu'où va notre amour;
Mais vous ne saurez pas du moins je le souhaite
à quel trouble mortel son intérêt nous jette." (Racine)