Liste des incivilites au quotidien

"Bon, ton chef ressemble à la CDE que 'javais l'an dernier, c'est à dire qu'il ne veut pas se mouiller et préfère se réfugier derrière de fausses excuses pour ne pas avoir à intervenir et à avoir une position ferme à tes côtés. Et bien sûr, l'intérêt de ces gens-là, c'est de te faire douter de toi en tant que prof. Rapproche-toi des collègues, essaie de trouver des infos sur ces classes, bats-toi. "

Ouais, là j'ai bien vu qu'il voulait me faire douter, pourtant je lui ai dit que j'étais là pour enseigner, non pour faire garderie, mais il n'a rien voulu entendre évidemment.
Auparavant, il m'avait aussi dit que si je trouvais les élèves faibles, cela signifiait que je considérais mes collègues comme des professeurs laxistes. Pas de demi-mesure quoi.

Quant aux collègues, je ne sais pas trop quoi en penser. J'ai l'impression qu'il ne faut pas trop parler de ses problèmes. Des collègues m'ont donné des conseils, mais si j'aborde le sujet en salle des profs, je ne suis pas sûr du tout de trouver un accueil favorable, il n'y a pas vraiment d'équipe éducative. Chacun a ses propres problèmes. J'ai un bon feeling avec un collègue de lettres, qui a la même conception que moi de l'enseignement et de l'évolution du système éducatif, mais c'est tout.

En ce qui concerne la classe en question, tout le monde sait qu'elle est très faible, qu'il y a des cas (notamment un qui n'est absolument pas à sa place, j'en ai parlé hier, du genre à se frapper la tête contre son classeur, à jouer au soldat avec ses stylos), mais je suis le seul a priori avec qui ça va mal.

Noel ne te laisse surtout pas impressionner par le discours démago et lâche de ton CDE, j'ai eu droit au même discours il y a 4 ans "comment feriez-vous dans un bahut dur du 95 ?" etc,... Aujourd'hui la direction du bahut où je suis est ferme et je n'ai plus l'angoisse de rentrer dans les classes. Ne te remets pas en question.

Bonsoir,

Je ne pense pas que mon cas soit si terrible que ça quand je lis vos histoires. Mais bon... Petit résumé d'une heure d'aide avec une classe.
Classe bruyante : un "merde", un "va te faire ...". Deux carnets ramassés et un petit rappel à l'ordre. Tout le monde debout : silence. Je commence mon cours et une élève décidée à en découdre( elle n'a pas besoin d'aide en français selon elle, "ça la fait ch...") se décide à pourrir le cours. Appelons la "L'Affreuse". Réflexions à voix hautes :"c'est nul. Ah, encore 43 minutes à tenir..."
Kévinou (celui qui a dit "va te faire...") se fait à son tour de nouveau remarquer. Je lui demande de se calmer et m'apprête à faire rédiger un mot sur son carnet (signaler le "va te faire..." et le reste). Il me déclare alors "Si c'est ça, je m'en vais". J'ai essayé de le retenir, de lui expliquer que non, il était sous ma responsabilité. Rien à faire "Me touchez pas vous, je vais le dire". Aucun surveillant dans les parages, un collègue hurlant dans la salle d'à côté, classe ricanant mis à part trois élèves. J'ai essayé de retenir cet élève, rien à faire, il est parti. J'ai envoyé une élève (une sérieuse) prévenir un surveillant. Ouf ! Le surveillant me fait signe dans le couloir qu'il a récupéré l'élève. S'il lui était arrivé quelque chose pendant ces cinq minutes... (en plus, tout est bon pour l'excuser, pauvre enfant sans repères ...).
Ensuite, l'Affreuse décidée à pourrir le cours va tout faire pour me faire craquer ou me faire déraper. Des remarques, de l'insolence. Je lui avais demandé son carnet, je lui rappelle. "Je l'ai pas! Et si vous me croyez pas, voilà". Elle se lève et m'énumère à voix haute le contenu de son sac d'un ton insolent. Puis un « Merde » à voix haute. La vie scolaire étant en sous-effectif (fameuse première heure de l'après-midi), je dois la garder. Je lui dis que son comportement n'est pas du tout acceptable, qu'elle doit se calmer et que désormais je prends en note tout écart pour un rapport. "Des mots, mettez-en autant que vous voulez", "Vous pouvez me faire sortir, comme ça je pourrais voir mon copain Kévinou". "C'est bien un rapport, comme ça, au moins vous avez quelque chose à faire"... Vingt minutes ainsi pendant lesquelles j'ai gardé mon calme, essayé d'aider les autres élèves jusqu'à l'attitude de trop (et l'heure à laquelle le CPE revient du self avec d'autres surveillants) : "Très bien, je t'ai donné des occasions de te rattraper. J'ai pris en note tous tes faits et gestes. Un surveillant va venir te chercher". J'envoie un élève (auteur du "Merde" calmé) à la vie scolaire. Elle se lève alors avec fracas et commence à faire son cirque : "Je me casse ! Et de toute manière, vous avez rien à me dire". "Rassieds-toi et attends qu'on vienne te chercher". Elle refuse et ne gêne pas pour me le dire. J'ai alors hurlé, la jugeant de toute ma hauteur, mains sur sa table : "RASSIEDS-TOI !". Elle s'est rassise immédiatement et je ne l'ai plus entendu. Petits rires de la classe et plus rien... J'ai pu faire vraiment cours dix minutes.
Résultats : deux rapports rédigés. Et je me sens vraiment nulle... ça va me retomber dessus (je suis stagiaire et mon établissement est jugé "facile").
Je suis désolée, c'était long...

Noel...accroche-toi ...tous les CDE ne sont pas comme ça...Loin de là !...
je m'en souviens d'un qui m'avait dit qu'un bon maçon, sans bons outils ne pourrait pas faire de bon travail

Ciara : peut être que ton établissement est jugé facile, n'empêche cette gamine a drolement d'applomb :shock: quel culot !...tu ne peux pas la coller là?...ça fait beaucoup en 1 heure, et une discussion entre 4 yeux s'impose aussi non? avec la CPE c'est envisageable ?
de reprendre l'ensemble de ses actes pendant ce cours ?

"- C'est de votre faute ! Vous m'avez mal élevée !
- Mais...n'était-ce pas à ta mère de t'élever ?
- Ouais, c'est ça ! Vous croyez qu'elle a que ça à foutre ?"

:boulet:

"Je ne pense pas que mon cas soit si terrible que ça quand je lis vos histoires."

Je trouve ça grave quand même de voir ces faits devenir aussi courants, j'en ai eu de ce genre-là aussi.

Je te souhaite du courage, moi je suis pas loin d'abandonner, je sors d'un arrêt pour raisons personnelle et professionnelle, et quand je reviens ça empire. Je viens juste de retrouver ma grosse boule au ventre, et ma peur d'aller au boulot demain, yeah

Dans mon établissement facile, des 6e joueraient apparemment à ramener des briquets pour faire flamber le déodorant, ça fait chalumeau...

Info ou intox ?
Je ne m'étonne plus de rien.

J'ai tout noté dans mon rapport pour ça : les mots exacts qu'elle a employés, son attitude décrite en détails. Le pire, c'est que j'avais promis à mes élèves de leur rendre leurs copies demain (j'ai du retard)... et je n'y arrive pas...
Ce qui me choque, ce n'est pas tant la grossièreté (elle s'exprime dans un langage plutôt correct) que l'attitude. C'est ça le pire... Elle a voulu me faire craquer. Elle a fichu en l'air la séance. C'est du sabotage.
Le pire, c'est le "Comme ça, vous aurez quelque chose à faire".

Lornet, oui, le coup du briquet et du déodorant, ce n'est pas nouveau. Ça existait déjà quand j'étais collégienne (dans un collège tranquille).

Ciara a écrit:J'ai tout noté dans mon rapport pour ça : les mots exacts qu'elle a employés, son attitude décrite en détails. Le pire, c'est que j'avais promis à mes élèves de leur rendre leurs copies demain (j'ai du retard)... et je n'y arrive pas...
Ce qui me choque, ce n'est pas tant la grossièreté (elle s'exprime dans un langage plutôt correct) que l'attitude. C'est ça le pire... Elle a voulu me faire craquer. Elle a fichu en l'air la séance. C'est du sabotage.
Le pire, c'est le "Comme ça, vous aurez quelque chose à faire".

Non, ça c'est un classique. J'ai eu droit au "Vous avez que ça à foutre, écrire des conneries dans votre rapport", j'ai aussi eu droit à "Oui mais ma mère elle travaille elle" (oui, parce que moi, garder entre 25 et 35 nains c'est un hobby...) quand je disais à un élève qu'il sortirait une heure plus tard parce qu'il viendrait en soutien, et j'en passe. Ce n'est pas le plus grave, malheureusement. L'attitude de l'élève, c'est ça qui est grave.

mais vous, avez vous le fils de l'avocat de Johnny, parce que moi, oui, et faut que je fasse attention à moi hein !
(le gamin est ptète fils d'avocat, hein, mais bon, si c'était vraiment celui de Johnny, avec tous les sous qu'il doit avoir, qu'est ce qu'il foutrait enterré en Haute Saone ?????)

Lornet a écrit:"- C'est de votre faute ! Vous m'avez mal élevée !
- Mais...n'était-ce pas à ta mère de t'élever ?
- Ouais, c'est ça ! Vous croyez qu'elle a que ça à foutre ?"

En même temps, on ne me l'avait jamais faite...C'est rigolo mais également tragique, quelque part.
J'hésite à faire un rapport : "L'élève X m'a dit que je l'avais mal élevée."

Clara je réitère ma question:
tu vas bien la coller pour l'ensemble de son oeuvre non?

Aujourd'hui une réponse très élégante:"vous me cassez les couilles!"
Cela doit faire mal et je n'ai pas eu l'esprit de répartie.
Quelle punition pour cette réponse "charmante"? :colere:

Bonjour,

Affaire portée devant le CPE, le PP, le principal et le principal adjoint. Le principal m'a tout d'abord dit qu'on ne pouvait pas faire grand chose... Le principal adjoint, le CPE et le PP m'ont soutenue. Bilan : trois heures de colle reconductibles si elle ne change pas de comportement.

Lu dans le carnet de MonChériMonCoeur emprunté un bref instant pour signaler à ses parents qu'il ne fait pas son boulot, un message adressé à la collègue de math (de mémoire):
"Madame, il est inadmissible que MonChéri fasse le Dm donné à telle date, car il en a déjà rendu il y a 15 jours et l'aider dans son travail demande du temps. Les parents ne peuvent se substituer aux professeurs, c'est votre travail de lui expliquer comment faire les exercices qu'il ne comprend pas."
Est-il nécessaire de préciser que la seule difficulté de MonChéri est une grosse carence en matière de courage?

pavot a écrit:Aujourd'hui une réponse très élégante:"vous me cassez les couilles!"
Cela doit faire mal et je n'ai pas eu l'esprit de répartie.
Quelle punition pour cette réponse "charmante"? :colere:

J'y ai eu droit l'année dernière, quand j'ai demandé à Kévinou de s'asseoir correctement et de parler moins fort que moi. Réponse : "Putain, elle va pas commencer à me casser les couilles dès le matin celle-là !" Effectivement, il devait être 8h20, et moi non plus, je ne suis pas du matin.
Je me suis assise à mon bureau, calmement, ai sorti un rapport d'exclusion, calmement, et lui ai répondu, calmement : "Je vous casse les couilles Kévinou ? Et bien je vous suggère d'aller vous faire casser les couilles ailleurs que dans mon cours." Et je l'ai expédié chez la cpe en notant scrupuleusement ses paroles (je savais que la cpe allait partir au quart de tour quand elle lirait ça, elle avait plutôt de la poigne et il valait mieux avec cette classe).
Avantage de la méthode : j'ai pas crié, je ne me suis pas fait monter la tension, et réutiliser le même vocabulaire mais sur un ton glacial m'a permis de continuer mon cours (qui durait 2 heures) dans un calme inhabituel dans cette classe ("wah pu*** la prof elle a dit couilles deux fois !").

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