Nos reconversions...

Carabas a écrit:
Moi pas complètement.

Oui c'est tronqué, l'auteur précise bien dans son article qu'il parle des mathématiques.

simone du bavoir a écrit:
Que promettre aux "bons élèves" si ce n'est la gloire des bonnes notes? Ceux qui veulent faire artisan auront sans doute des conditions de travail plus simples que ceux qui visent Sciences Po.

Pour certaines professions, cela en vaut quand même la chandelle : avocat-fiscaliste, chirurgien-dentiste, expert-comptable ...mais il est vrai que c'est certainement plus prise de tête qu'une formation courte genre CAP...

Après charge à chacun de voir s'il se sent capable d'exercer un métier manuel, et le sens qu'il souhaite donner à sa vie.

Il est difficile à 18 ans, d'avoir une détermination complète sur ces sujets. Personne ne peut dire comment il sera 10 ans plus tard.

Je peux intervenir Carabas ? Ca fait un moment que je te lis.Je crois que tu es beaucoup trop focalisée sur ton passé.Ce qui est fait est fait, tu as une petite trentaine si j'ai bien compris , donc c'est la suite qui compte.Tu ne seras ni la première ni la dernière à changer de voix professionnelle à ton âge.Ressasser sans arrête tes "échecs" (et encore tu as fait des études ce n'est jamais pour rien) est inutile et masochiste.Fleuriste, artisan , décoratrice , infirmière , orthophoniste (je sais j'insiste),pâtissière , secrétaire..le monde t'attend.Fais le deuil de l'enseignement ou retournes-y , mais il faut passer ce cap, fais-toi aider au besoin.Oui ce sera dur, financièrement entre autres mais deux , trois , même 4 ans dans une vie ce n'est rien au regard de faire un boulot qui plaise..courage ! (et j'espère de ne pas t'avoir blessée)

roxanne a écrit:Je peux intervenir Carabas ? Ca fait un moment que je te lis.Je crois que tu es beaucoup trop focalisée sur ton passé.Ce qui est fait est fait, tu as une petite trentaine si j'ai bien compris , donc c'est la suite qui compte.Tu ne seras ni la première ni la dernière à changer de voix professionnelle à ton âge.Ressasser sans arrête tes "échecs" (et encore tu as fait des études ce n'est jamais pour rien) est inutile et masochiste.Fleuriste, artisan , décoratrice , infirmière , orthophoniste (je sais j'insiste),pâtissière , secrétaire..le monde t'attend.Fais le deuil de l'enseignement ou retournes-y , mais il faut passer ce cap, fais-toi aider au besoin.Oui ce sera dur, financièrement entre autres mais deux , trois , même 4 ans dans une vie ce n'est rien au regard de faire un boulot qui plaise..courage ! (et j'espère de ne pas t'avoir blessée)

+1

Tout à fait d'accord avec ce que dit Simone du Bavoir plus haut, dont "Or, aucune activité professionnelle ne permet ce travail intellectuel". La reconversion pour moi ne passe pas forcément par un métier qui me plaît, être secrétaire ne me fait pas vibrer, mais par un métier qui me laisse le temps de VIVRE. Là je suis en vacances, depuis une semaine, et mis à part le temps où justement j'ai passé le concours, je n'ai pas quitté mon pu.....de bureau, avec 5 paquets de copies à corriger et des tonnes de cours à préparer pour un résultat....
Bref, je pense de plus en plus que la vie ce n'est pas le boulot. C'est juste la partie qui nous permet de subvenir à nos besoins pour pouvoir vivre ce que l'on veut vivre. Alors si c'est le boulot de nos rêves, tant mieux. Sinon, qu'il soit léger, le plus léger possible, (en terme de ce qu'on veut : temps, prise de tête), et nous laisse du temps, nos soirées, nos week end, nos amours.
Carabas, la vie ce n'est pas le boulot.

c'est exactement mon idée!

olivier-np30 a écrit:

simone du bavoir a écrit:
Que promettre aux "bons élèves" si ce n'est la gloire des bonnes notes? Ceux qui veulent faire artisan auront sans doute des conditions de travail plus simples que ceux qui visent Sciences Po.

Pour certaines professions, cela en vaut quand même la chandelle : avocat-fiscaliste, chirurgien-dentiste, expert-comptable ...mais il est vrai que c'est certainement plus prise de tête qu'une formation courte genre CAP...

Après charge à chacun de voir s'il se sent capable d'exercer un métier manuel, et le sens qu'il souhaite donner à sa vie.

Il est difficile à 18 ans, d'avoir une détermination complète sur ces sujets. Personne ne peut dire comment il sera 10 ans plus tard.

Et puis tout de même , savoir ce n'est pas rien.Je ne suis pas là (même si c'est la mode) pour former des petits ouvriers ou des petits avocats mais des esprits.Comme j'ai dit à une élève qui veut faire un apprentissage "Tu seras peut-être coiffeuse si tu le veux , mais tu seras une coiffeuse qui aura lu le Cid et tu ne t'en porteras pas plus mal!"..

Oui bien sûr, et d'ailleurs même si ces connaissances, sans entrainement, restent bien volatiles, elles restent un capital.

Par exemple les langues étrangères, je suis surpris parfois de voir que mes connaissances en Allemand, quand je les réactive, ne sont pas si médiocres que cela...

Alors les futurs reconvertis, où z'en êtes-vous?
Moi, parfois, j'ai presque envie de retourner prof! La littérature me manque tellement (et certains élèves, mais seulement 5%, et quelques rares classes) Rappelez-moi la réalité pour pas que je craque! Car ce n'est quand même pas pour rien que je suis tombée en dépression l'année dernière....

Qu'est-ce que tu fais actuellement ?

Je l'ai su mais je ne sais plus

Oui, normal que tu sois perdu, moi aussi j'ai du mal à me rappeler parfois!

moi je regrette d'avoir foiré mon concours le mois dernier...j'espère bien réussir le prochain dans 15 jours. c'est ma dernière chance si je ne veux pas reprendre une nouvelle année.
sinon simone, tu as un salaire?

Une indemnité de stage de 600 euros, pas la fête quoi...

moi je stresse en attendant les écrits du concours de bib le 25 mai... Je n'ai pas assez bossé, je suis incapable de faire une synthèse de 4 pages sans déborder, grrrr. Sinon, je croise les doigts (de pieds aussi) pour espérer avoir ma mutation : je me dis qu'avec un pubic un peu mieux éduqué et plus intéressé, mon métier me semblera peut-être un moindre fardeau.

Courage aposiopèse, ma directrice de bibliothèque l'a eu du premier coup en bossant à plein temps! Par contre, après, la charge est lourde... Enfin, ça dépend sans doute des endroits...

Et tu as envie de reprendre une autre année, Reine?

simone du bavoir a écrit:Alors les futurs reconvertis, où z'en êtes-vous?
Moi, parfois, j'ai presque envie de retourner prof! La littérature me manque tellement (et certains élèves, mais seulement 5%, et quelques rares classes) Rappelez-moi la réalité pour pas que je craque! Car ce n'est quand même pas pour rien que je suis tombée en dépression l'année dernière....

Je te comprends, c'est incroyable à quel point on peut oublier vite. Mais ne regrette rien: moi aussi j'oublie tout durant les vacances et cette journée de rentrée m'a rappelé pourquoi je souhaitais partir...
Pour ma part j'attends l'acceptation de ma demande de disponibilité et des nouvelles de postes en détachement. Rien d'absolument concret, donc, mais des possibles. Et ça, c'est une véritable respiration!

Merci Sabeth, j'avais besoin qu'on me le dise... pour que je m'accroche...
C'est fou la différence entre la projection de prof ("je vais transmettre les savoirs qui me passionnent à de jeunes êtres en plein éveil") et la réalité ("je vais foutre deux heures à Kevin parce qu'il a traité Lorie de pute")

Je vais aller traîner devant le collège du quartier histoire de me remémorer la réalité (si vous voyez une naine vêtue d'un imper noir dans la cour, c'est moi!)

simone du bavoir a écrit:Merci Sabeth, j'avais besoin qu'on me le dise... pour que je m'accroche...
C'est fou la différence entre la projection de prof ("je vais transmettre les savoirs qui me passionnent à de jeunes êtres en plein éveil") et la réalité ("je vais foutre deux heures à Kevin parce qu'il a traité Lorie de pute")

Bac + 4/5, des années à souffrir sur des Budés, une maîtrise sur un concept qui n'intéressait que moi, pour répéter le plus clair de mon temps :
"Non, Kimberley, n'enfonce pas ton stylo dans l'oreille de Jason..."

simone du bavoir a écrit:Merci Sabeth, j'avais besoin qu'on me le dise... pour que je m'accroche...
C'est fou la différence entre la projection de prof ("je vais transmettre les savoirs qui me passionnent à de jeunes êtres en plein éveil") et la réalité ("je vais foutre deux heures à Kevin parce qu'il a traité Lorie de pute")

Oui, c'est sûr que le quotidien est bien prosaïque, même s'il peut y avoir de beaux moments! Peut-être que le regret vient de ce décalage entre une représentation du métier et sa réalité quotidienne - et puis, dans les moments de galère, de la stabilité financière qu'on y trouvait.

Dans le même ordre d'idée: non, Kevin, cesse de faire des bruits d'animaux pendant la lecture d'Ovide.

Oui, c'est sûr que le quotidien est bien prosaïque, même s'il peut y avoir de beaux moments! Peut-être que le regret vient de ce décalage entre une représentation du métier et sa réalité quotidienne - et puis, dans les moments de galère, de la stabilité financière qu'on y trouvait

Oui, tout ça mêlé, et le regret de ce qu'aurait pû être le métier si....
Parce que des classes avec lesquelles j'ai adoré mon métier et des beaux moments, il y en a eu... (Mais des cris d'animaux et des tylos dans l'oreille de Jason aussi hélas)

sabeth a écrit:

simone du bavoir a écrit:Alors les futurs reconvertis, où z'en êtes-vous?
Moi, parfois, j'ai presque envie de retourner prof! La littérature me manque tellement (et certains élèves, mais seulement 5%, et quelques rares classes) Rappelez-moi la réalité pour pas que je craque! Car ce n'est quand même pas pour rien que je suis tombée en dépression l'année dernière....

Je te comprends, c'est incroyable à quel point on peut oublier vite. Mais ne regrette rien: moi aussi j'oublie tout durant les vacances et cette journée de rentrée m'a rappelé pourquoi je souhaitais partir...
Pour ma part j'attends l'acceptation de ma demande de disponibilité et des nouvelles de postes en détachement. Rien d'absolument concret, donc, mais des possibles. Et ça, c'est une véritable respiration!

c'est vrai qu'on oublie.
C'est vrai aussi qu'on se dit "avec un autre public... avec un autre chef..." mais NON. J'ai tout eu, tout testé et tout a foiré. Si je réussis mon oral dans 15 jours (pour l'INSEE), je serai débarrassé de tout ça.
Et il ne faudra pas que j'oublie.

Hors de question d'avoir des regrets.

simone du bavoir a écrit:Merci Sabeth, j'avais besoin qu'on me le dise... pour que je m'accroche...
C'est fou la différence entre la projection de prof ("je vais transmettre les savoirs qui me passionnent à de jeunes êtres en plein éveil") et la réalité ("je vais foutre deux heures à Kevin parce qu'il a traité Lorie de pute")

Oui. Et même sans être idéaliste (parce qu'on le sait, quand même, que tous ne sont pas passionnés par le français, que beaucoup galèrent en orthographe, etc.), on tombe encore de haut.

Courage, Lorica, pour l'INSEE.

simone du bavoir a écrit:Je vais aller traîner devant le collège du quartier histoire de me remémorer la réalité (si vous voyez une naine vêtue d'un imper noir dans la cour, c'est moi!)

:lol: très bien vu !

Parfois moi aussi je regrette...Mais quand je vois des ados faire les andouilles dans le bus, ou passer tout le temps d'une représentation théâtrale à ricaner samedi soir ...(j'avais emmené mes enfants voir Le Malade imaginaire au théâtre municipal)...ça calme.

Même si je trouve ça absurde (dans l'absolu je pense que j'étais faite pour être prof) ; et l'orthophonie prolifère sur les dérives de l'EN hélas. Comme le développement des cours particuliers. En ce sens je comprends que Carabas ait du mal à faire le deuil, on a le sentiment d'une absurdité, de n'être malgré tout pas à la place où on aurait dû être.