Le tabou des profs toxiques, dans le Nouvel Obs

Le Nouvel Observateur, organe de la gauche de gouvernement, responsable, propre sur elle et qui ne braille pas, pense à nous en ces temps où l'on se recueille en pensant à Samuel Paty, Dominique Bernard, Agnès Lassalle. C'est gentil, non ?

NouvelObs a écrit:
Ils sont le cauchemar des élèves, la hantise des familles, mais aussi le drame de leurs collègues. « Le Nouvel Obs » lève le voile sur les violences commises par ces enseignants dans le cadre scolaire. Un problème minoritaire mais systémique qui questionne la capacité de l’Education nationale à assurer sa toute première mission : la protection de nos enfants.

https://www.nouvelobs.com/societe/20241009.OBS94753/profs-toxiques-enquete-sur-un-tabou-de-l-education-nationale.html

On appréciera tout particulièrement le « minoritaire mais systémique ».

Un sujet qui méritait mieux. Parce que bon, j'ai lu leur édito sur internet et ils invoquent "le manque de culture managériale" pour expliquer l'existence de collègues "toxiques".

Ah oui, carrément en couverture. Après "toxiques" c'st l'adjectif magique accolé à tout.

On ne peut malgré tout pas totalement nier que notre administration est lente à agir contre certains collègues qui ne devraient plus être devant des élèves.

Face à cela, l'Education nationale est le plus souvent dans le déni. Le suivi psychologique des victimes est au mieux éphémère, au pire inexistant. Et la relativisation du préjudice subi, courante. Comme avec ce cadre de l'Education nationale en Loire-Atlantique qui, face à une énième mobilisation de parents se plaignant du comportement de Jean-Michel D., un professeur remplaçant accumulant les plaintes et signalements depuis quinze ans, leur a vanté la « résilience » proverbiale de leurs jeunes enfants. Et assuré qu' « ils s'en remettraient ».

Cela ne veut pas dire que des faits graves ne peuvent pas survenir mais, au moins, les sanctions tombent. Février 2021 : quatre ans de prison ferme pour le professeur des écoles Massimo Raveino, alias « le bourreau du tableau Velleda », dont les premières maltraitances avaient été signalées à l'administration en... 1993. Parmi ses méfaits, révélés par des témoignages massifs sur les réseaux sociaux, il crachait et pétait au visage de ses élèves ou organisait des combats entre eux.

Il y a aussi des cas d'agressions sexuelles dans le dossier.

A mon avis, c'est un vrai souci, qui peut détruire des élèves et bousiller des collègues, qui subissent une ambiance atroce tous les jours voire pire.

KrilinXV3 a écrit:Un sujet qui méritait mieux. Parce que bon, j'ai lu leur édito sur internet et ils invoquent "le manque de culture managériale" pour expliquer l'existence de collègues "toxiques".

Le "pas de vague" est quand même une meilleure explication.

Très certes, mais de là à en faire une Une putassière et à présenter ces agissements comme systémiques.
Bizarrement, dans ma déjà longue carrière, j'ai connu plus d'IPR ou de PERDIR toxiques que de collègues toxiques. Il ne me viendrait pas à l'idée d'en faire la une pour autant.

VinZT a écrit:Le Nouvel Observateur, organe de la gauche de gouvernement, responsable, propre sur elle et qui ne braille pas, pense à nous en ces temps où l'on se recueille en pensant à Samuel Paty, Dominique Bernard, Agnès Lassalle. C'est gentil, non ?

Vraiment pas le bon moment !

VinZT a écrit:Très certes, mais de là à en faire une Une putassière et à présenter ces agissements comme systémique.
Bizarrement, dans ma déjà longue carrière, j'ai connu plus d'IPR ou de PERDIR toxiques que de collègues toxiques. Il ne me viendrait pas à l'idée d'en faire la une pour autant.

Je dois être poissarde...
Mais le vrai souci, c'est que quand ça dérape, il est extrêmement dur d'être protégé en tant que personnel et de parvenir à protéger les élèves.

D'accord avec vous sur le timing, mais ça reste un vrai sujet.

Deux questions me viennent à l'esprit:
-existe-t-il une seule profession qui ne serait exercée que par des personnes saines d'esprit et dépourvues de toute toxicité ?
-la présence de certains fous furieux ne serait-elle pas avant tout la faute du gouvernement qui refuse de rendre le métier attractif en améliorant salaire et conditions de travail ?

https://boualemetsteph.fr/profs-toxiques-10-unes-du-nouvel-obs-tout-aussi-gerbantes/

Spoiler:

gypsie52 a écrit:https://boualemetsteph.fr/profs-toxiques-10-unes-du-nouvel-obs-tout-aussi-gerbantes/

Spoiler:

Pas mal, toutes ces Unes.

NanouV a écrit:Deux questions me viennent à l'esprit:
-existe-t-il une seule profession qui ne serait exercée que par des personnes saines d'esprit et dépourvues de toute toxicité ?
-la présence de certains fous furieux ne serait-elle pas avant tout la faute du gouvernement qui refuse de rendre le métier attractif en améliorant salaire et conditions de travail ?

Dans tous les corps de métiers, il existe des personnes toxiques. J'attends que le Nouvel Obs publie un numéro sur les médecins toxiques, les juges toxiques, les RH toxiques...

Le livre sur le harcèlement moral au travail de la psychiatre Marie-France Hirigoyen le montre très bien : toute la société est touchée par un énorme malaise et mal-être au travail, et le harcèlement ainsi que les relations toxiques en sont symptomatiques.
https://www.mariefrance-hirigoyen.com/thematique/le-harcelement-moral-au-travail/

C'est bien qu'on parle des personnalités toxiques dans l'EN mais en s'y intéressant, le Nouvel Obs donne l'impression que le problème dans l'EN, c'est encore les profs, alors qu'on sait tous que c'est le système en lui-même qui est intoxiqué.

Jenny a écrit:

VinZT a écrit:Très certes, mais de là à en faire une Une putassière et à présenter ces agissements comme systémique.
Bizarrement, dans ma déjà longue carrière, j'ai connu plus d'IPR ou de PERDIR toxiques que de collègues toxiques. Il ne me viendrait pas à l'idée d'en faire la une pour autant.

Je dois être poissarde...
Mais le vrai souci, c'est que quand ça dérape, il est extrêmement dur d'être protégé en tant que personnel et de parvenir à protéger les élèves.

D'accord avec vous sur le timing, mais ça reste un vrai sujet.

Moi aussi, et je ne parle même pas de tu sais qui. Mais en ce moment, on les enchaîne. On doit vraiment enseigner dans un microcosme particulier.

Je pense que le timing est une coïncidence. Sinon, je ne vois pas trop le rapport avec les valeurs politiques supposées, sauf à vouloir y déverser son fiel.

Quelle honte, de sortir ça cette semaine.

Oui, enfin quand un collègue agresse des élèves ou des collègues, il y a bien une responsabilité du collègue et de l’administration qui ne réagit que mollement.

Fabrice : Pas seulement lui, en effet, et même pas le seul dans ce bahut…

[quote="NanouV"]Deux questions me viennent à l'esprit:
-existe-t-il une seule profession qui ne serait exercée que par des personnes saines d'esprit et dépourvues de toute toxicité ?/quote]
Je peux t'en citer 2 :
- Les députés
- Les ministres.

MoyenCroco a écrit:

NanouV a écrit:Deux questions me viennent à l'esprit:
-existe-t-il une seule profession qui ne serait exercée que par des personnes saines d'esprit et dépourvues de toute toxicité ?/quote]
Je peux t'en citer 2 :
- Les députés
- Les ministres.

Jenny a écrit:Oui, enfin quand un collègue agresse des élèves ou des collègues, il y a bien une responsabilité du collègue et de l’administration qui ne réagit que mollement.

Fabrice : Pas seulement lui, en effet, et même pas le seul dans ce bahut…

Oh mais ça, je veux bien te croire. On a sa réplique dans notre établissement (qui est sous le coup d'une ordonnance d'éloignement  )

Il y'a de cela une ou deux semaines, un fil avait été ouvert sur un professeur d'EPS injustement muté pour avoir dénoncé les débordements de ses collègues (dont des agressions sexuelles). Pour des gens qui sont face à des élèves, on est quand même en droit de s'inquiéter, surtout quand ils peuvent pourrir des cohortes entières.
Le collègue dont je te parle a réussi à lui seul à "modifier" la carte scolaire de notre établissement (le bouche à oreilles fait qu'on l'évite)

L’EN n’a pas encore fait son metoo…
Quand l’EN suspend, c’est en général que le dossier est chargé, sinon c’est la patate chaude avec le faux espoir que ça ne se reproduira pas ailleurs.

DesolationRow a écrit:Quelle honte, de sortir ça cette semaine.

Bien d'accord avec toi.

Que certains enseignants soient dangereux, c'est un fait.
Maintenant, je ne vois pas l'intérêt de les pointer du doigt comme si notre profession était la seule à attirer des personnes peu fréquentables.
Il y a des fous partout, et je ne comprends pas qu'on continue de s'étonner d'en trouver dans tel ou tel domaine...
Et surtout, j'ai plus souvent assisté à des dénonciations calomnieuses d'élèves paresseux ou frustrés que leur génie reste incompris qu'à de vrais dérapages professionnels...

Tu as de la chance… Le discours sur les dénonciations calomnieuses, je l’ai déjà entendu d’un responsable syndical qui étrangement ne trouvait pas de collègues femmes prêtes à témoigner en faveur du porc de service.
La différence, c’est qu’on a la responsabilité de mineurs. L'autre différence, c'est qu'une mutation pour l'intérêt du service ou une suspension de quelques mois ne résout rien. Notre administration radie peu, même quand les faits sont graves, qu'il y a des éléments sérieux.

Notre profession n'est pas la seule pointée du doigt, pourquoi ne pourrait pas en parler dans l'EN ?
Je ne me sens pas visée, certains collègues font honte à la profession et n'ont strictement rien à faire dans un établissement scolaire.

VinZT a écrit:... de là à en faire une Une putassière et à présenter ces agissements comme systémiques.
Bizarrement, dans ma déjà longue carrière, j'ai connu plus d'IPR ou de PERDIR toxiques que de collègues toxiques. Il ne me viendrait pas à l'idée d'en faire la une pour autant.

Pour ma part, ce sont des IEN toxiques que j'ai croisées, et je serais ravie qu'un jour on dénonce enfin ces personnes qui arrivent à détruire des enseignants.
Mais pour en revenir au sujet, malheureusement le problème existe, je suis persuadée qu'il est très minoritaire, mais il est effectivement systémique puisque ces personnes, si peu nombreuses soient-elles, peuvent continuer impunément leurs agissements.
Si c'est envers des adultes, ils peuvent au moins porter plainte (ce qui ne signifie pas que le problème sera résolu, loin de là, hélas. )
Mais les enfants et les jeunes ne peuvent que subir et je trouve l'invocation de leur résilience particulièrement vomitive en ce moment. Mais bien sûr ils s'en remettront, comme ils se remettront des agressions sexuelles, de l'inceste et de la maltraitance, j'imagine ?

Il est bien évident que c'est à faire avec discernement, car je n'ai jamais pu oublier le drame de Jean Willot.

Jenny a écrit:L’EN n’a pas encore fait son metoo…
Quand l’EN suspend, c’est en général que le dossier est chargé, sinon c’est la patate chaude avec le faux espoir que ça ne se reproduira pas ailleurs.

J’ai connu ça.
Je ne sais pas où exerce désormais ce collègue qui fut jadis un ami mais J’espère qu’il a changé pour le bien être de tout le monde…

Verdurette a écrit:Mais les enfants et les jeunes ne peuvent que subir et je trouve l'invocation de leur résilience particulièrement vomitive en ce moment. Mais bien sûr ils s'en remettront, comme ils se remettront des agressions sexuelles, de l'inceste et de la maltraitance, j'imagine ?  

Et pour avoir déjà entendu des parents dire que c'est la honte et que leur fille a l'air de le chercher un peu sur les vidéos... Je suis convaincue que c'est à nous et à l'institution d'agir.

Tu as aussi raison, le souci est général et ne concerne pas que les profs à l'EN.

henriette a écrit:

DesolationRow a écrit:Quelle honte, de sortir ça cette semaine.

Bien d'accord avec toi.

Oui, c'est scandaleux.