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- somacNiveau 7
Hier matin sur France Culture une émission intéressante sur l'école publique et l'école privée en France :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/l-enseignement-prive-est-il-en-train-de-gagner-la-bataille-de-l-education-4604245
Ce que j'en ai principalement retenu :
* Le privé accueille de plus en plus les classes sociales favorisées. Le fossé social entre public et privé se creuse.
* En France le privé assure l'essentiel de son financement par l'argent reçu de l'Etat et des collectivités locales ; ça représente 10 milliards d'euros et 76% du budget de ces établissements.
D'autres pays adoptent d'autres modèles. Exemples :
-Etats-Unis : Pas d'argent ou très peu de l'Etat.
-Pays-Bas, Espagne... : Argent de l'Etat mais les écoles privées n'ont pas la main sur le recrutement. Les règles sont communes au public et au privé concernant le recrutement.
-En France, le système est donc particulier : argent public sans contrepartie concernant le recrutement des élèves.
* L'efficacité du privé :
A composition sociale égale, il n'y a presque pas de valeur ajoutée pour le privé (aucune valeur ajoutée à Paris).
Donc le privé ne fait pas "progresser" les élèves. En revanche, il crée de la ségrégation sociale.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/l-enseignement-prive-est-il-en-train-de-gagner-la-bataille-de-l-education-4604245
Ce que j'en ai principalement retenu :
* Le privé accueille de plus en plus les classes sociales favorisées. Le fossé social entre public et privé se creuse.
* En France le privé assure l'essentiel de son financement par l'argent reçu de l'Etat et des collectivités locales ; ça représente 10 milliards d'euros et 76% du budget de ces établissements.
D'autres pays adoptent d'autres modèles. Exemples :
-Etats-Unis : Pas d'argent ou très peu de l'Etat.
-Pays-Bas, Espagne... : Argent de l'Etat mais les écoles privées n'ont pas la main sur le recrutement. Les règles sont communes au public et au privé concernant le recrutement.
-En France, le système est donc particulier : argent public sans contrepartie concernant le recrutement des élèves.
* L'efficacité du privé :
A composition sociale égale, il n'y a presque pas de valeur ajoutée pour le privé (aucune valeur ajoutée à Paris).
Donc le privé ne fait pas "progresser" les élèves. En revanche, il crée de la ségrégation sociale.
- FiatLuxFidèle du forum
Il faut vraiment être totalement déconnecté du terrain du privé pour répandre des anneries pareilles. Ça fait 10 ans que j'enseigne dans le privé, j'ai fait 4 établissements très différents et aucun ne correspond à ce portrait. N'importe quoi. J'ai été dans un collège privé si peu cher qu'il avait du mal à s'en sortir financièrement. Les élèves, souffrant de difficultés scolaires et sans ambition pour leurs études, très loin d'être issus de classes sociales favorisées, étaient au contraire issus de familles qui avaient très peu de moyens. J'ai vu un autre établissement renoncer à faire payer des familles qui étaient dans une situation financière précaire afin de leur permettre de scolariser leurs enfants dans l'établissement de leur choix. J'ai vu de tout. Depuis 10 ans, je ne fais absolument pas cours à une élite bourgeoise prout prout. Mes classes sont hétérogènes. Cette guéguerre public/privé est franchement lassante et je dois dire que je vois rarement des collègues du privé s'en prendre au public à tout bout de champ. Ce sont toujours les mêmes qui grognent. Il me semble que l'éducation nationale se porte très mal et que le combat n'est pas là. Public et privé sont dans le même bateau, quoi que certains en disent. Oui, les établissements privé sont en souffrance en ce moment. Sans doute pas les parisiens, mais il n'y a pas que Paris en France. À quoi sert ce topic à part à taper encore sur le privé et, insidieusement, sur nos collègues qui y travaillent ? À rien.
- CleroliDoyen
Merci pour le lien et les autres modèles ailleurs, c'est intéressant.
Dans ma commune, l'indice IPS des établissements illustre les différences de profils d'élèves dans le public/privé.
Dans ma commune, l'indice IPS des établissements illustre les différences de profils d'élèves dans le public/privé.
- FenrirFidèle du forum
Edit : Cleroli a répondu pendant que je répondais.
Sans vouloir t'offenser, et malgré ton expérience que personne ne peut remettre en cause, tu ne peux pas comparer ton expérience sur 4 établissements à des statistiques nationales. Il suffit d'aller jouer avec le site data.gouv.fr et les tables d'IPS pour voir que globalement les stats se réalisent (étonnant hein). D'autant qu'en fonction de l'endroit où tu travailles, les ratio public/privé en terme d'établissement et csp+/csp- en terme de public ne sont pas les mêmes (Bretagne et idf par exemple).
Si je me base sur ma ville, les 5 collèges publics oscillent entre 70 et 102 (moyenne à 84) alors que le privé caracole à 130. Les 3 collèges des "villages" résidentiels alentour sont entre 108 et 115 et restent quand même bien en dessous.
Et tous les ans on voit des dossiers de bons élèves disparaitre entre la liaison CM2/6ème et la rentré. Tu peux donc comprendre que ton seul exemple (pas plus que le mien) n'est pas un argument suffisant.
Et oui ça peut créer de la frustration et une certaine dissonance cognitive quand on vit une situation différente des statistiques (comme quand j'entends les stats sur les hommes et leurs attitudes déplacées envers les femmes, ça m'emmerde* parce que je ne m'y reconnais pas du tout. Mais le fait que moi, je me comporte bien, n'est pas suffisant pour dire qu'il n'y a pas de débat.
* ça m'affole, m'attriste et me dégoute aussi et en premier lieu, mais ça cassait ma phrase de le dire à cet endroit, désolé.
Sans vouloir t'offenser, et malgré ton expérience que personne ne peut remettre en cause, tu ne peux pas comparer ton expérience sur 4 établissements à des statistiques nationales. Il suffit d'aller jouer avec le site data.gouv.fr et les tables d'IPS pour voir que globalement les stats se réalisent (étonnant hein). D'autant qu'en fonction de l'endroit où tu travailles, les ratio public/privé en terme d'établissement et csp+/csp- en terme de public ne sont pas les mêmes (Bretagne et idf par exemple).
Si je me base sur ma ville, les 5 collèges publics oscillent entre 70 et 102 (moyenne à 84) alors que le privé caracole à 130. Les 3 collèges des "villages" résidentiels alentour sont entre 108 et 115 et restent quand même bien en dessous.
Et tous les ans on voit des dossiers de bons élèves disparaitre entre la liaison CM2/6ème et la rentré. Tu peux donc comprendre que ton seul exemple (pas plus que le mien) n'est pas un argument suffisant.
Et oui ça peut créer de la frustration et une certaine dissonance cognitive quand on vit une situation différente des statistiques (comme quand j'entends les stats sur les hommes et leurs attitudes déplacées envers les femmes, ça m'emmerde* parce que je ne m'y reconnais pas du tout. Mais le fait que moi, je me comporte bien, n'est pas suffisant pour dire qu'il n'y a pas de débat.
* ça m'affole, m'attriste et me dégoute aussi et en premier lieu, mais ça cassait ma phrase de le dire à cet endroit, désolé.
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À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
- lene75Prophète
FiatLux a écrit:Sans doute pas les parisiens, mais il n'y a pas que Paris en France.
Ce n'est pas anecdotique, au contraire : il y a une concentration d'établissements privés en IDF, souvent dans des villes ou des quartiers dans lesquels le public n'a rien à envier en termes d’IPS, qui pèsent lourd dans la balance et tirent la moyenne vers le haut, donnant de ce fait une image déformé de l'ensemble du privé.
Par ailleurs l'IPS ne mesure pas la richesse mais essentiellement l'implication des parents dans la scolarité de leurs enfants et leurs pratiques culturelles, qui sont des prédicteurs de réussite scolaire (mais pas forcément sociale : l'IPS ne dit rien là-dessus). Il y a souvent un lien entre richesse et pratiques culturelles, mais ce n'est pas automatique. Le cas des profs, qui sont, dans cet indicateur, placés au-dessus des cadres du privé, en est symptomatique. Par ailleurs c'est un classement, assez ancien par ailleurs (une quinzaine d'années si mes souvenirs sont bons), par professions, qui ne tient notamment pas compte de l’implantation géographique (un même métier ne signifie pas forcément la même chose partout) ni des différences individuelles. De sorte que localement il peut y avoir des choses qui ne semblent pas coller ou d'autres qui ont évolué (déclassement social de certains métiers, par exemple).
La question qu'on ne pose pas assez souvent, c'est pourquoi cette ruée vers le privé, et pourquoi alors qu'il n'y a plus que 5% de catholiques pratiquants, 50% des familles sont amenées à mettre leurs enfants dans le privé à un moment ou à un autre (dont 45% font une partie de leur scolarité dans le public).
Un billet éclairant à ce sujet : https://cincivox.fr/2024/01/15/ecole-la-tentation-du-prive/?fbclid=IwAR0d0nWVsu9oxVLNgJc-G7UytqjZ24cU9fuwjNDC-hemCRlDp1aGmBzBKt0
- CleroliDoyen
La corrélation est forte, en effet.lene75 a écrit:Par ailleurs l'IPS ne mesure pas la richesse mais essentiellement l'implication des parents dans la scolarité de leurs enfants et leurs pratiques culturelles, qui sont des prédicteurs de réussite scolaire (mais pas forcément sociale : l'IPS ne dit rien là-dessus). Il y a souvent un lien entre richesse et pratiques culturelles, mais ce n'est pas automatique. Le cas des profs, qui sont, dans cet indicateur, placés au-dessus des cadres du privé, en est symptomatique. Par ailleurs c'est un classement, assez ancien par ailleurs (une quinzaine d'années si mes souvenirs sont bons), par professions, qui ne tient notamment pas compte de l’implantation géographique (un même métier ne signifie pas forcément la même chose partout) ni des différences individuelles. De sorte que localement il peut y avoir des choses qui ne semblent pas coller ou d'autres qui ont évolué (déclassement social de certains métiers, par exemple).
La question qu'on ne pose pas assez souvent, c'est pourquoi cette ruée vers le privé, et pourquoi alors qu'il n'y a plus que 5% de catholiques pratiquants, 50% des familles sont amenées à mettre leurs enfants dans le privé à un moment ou à un autre (dont 45% font une partie de leur scolarité dans le public).
Pour revenir à ma commune (ville de 30 000 habitants, loin de Paris et de la RP), les indices IPC montrent de sacrés écarts entre établissements publics et privés. Au niveau collège, la raison est connue de tous : l'établissement public a eu longtemps mauvaise réputation et l'ouverture d'un nouveau collège, qui accueille les élèves "difficiles" des communes voisines, a du mal à faire changer les habitudes. Ceci dit, cela viendra j'en suis certaine (je constate que mes collègues, qui ont scolarisé leurs aînés dans le privé, laissent à présent les petits derniers dans le collège public).
- JennyMédiateur
L'IPS tient compte aussi des conditions matérielles (du nombre de pièces, du fait que l'élève ait une chambre seul...)
Le classement a été actualisé en 2022 pour la dernière fois.
Le classement a été actualisé en 2022 pour la dernière fois.
- GanbatteHabitué du forum
@FiatLux
Il y a des exceptions à ce principe, des coins comme la Bretagne où le privé occupe une place telle qu'il accueille des élèves variés, quelques établissements qui ont une vocation sociale, mais la réalité statistique est écrasante : non contents de refuser la mixité sociale et scolaire, de nombreux établissements privés la combattent de fait en aspirant les élèves les plus favorisés et les plus solides.
Il y a des exceptions à ce principe, des coins comme la Bretagne où le privé occupe une place telle qu'il accueille des élèves variés, quelques établissements qui ont une vocation sociale, mais la réalité statistique est écrasante : non contents de refuser la mixité sociale et scolaire, de nombreux établissements privés la combattent de fait en aspirant les élèves les plus favorisés et les plus solides.
- GanbatteHabitué du forum
Jenny a écrit:L'IPS tient compte aussi des revenus, du nombre de pièces, du fait que l'élève ait une chambre seule...
Le classement a été actualisé en 2022 pour la dernière fois.
Le calcul de l'IPS individuel fait effectivement ça, c'est une enquête qualitative. Mais l'IPS d'un établissement, collectif, est une enquête quantitative basée sur les professions des familles.
Les enquêtes individuelles ont montré des tendances et permis d'associer un IPS à des professions.
La différence avec les anciens chiffres sur les CSP, c'est qu'on a intégré la notion de capital culturel - l'exemple remarquable étant celui des enseignants, qui correspondent à des CSP intermédiaires, mais ont un fort capital culturel, qui prédispose à la réussite scolaire.
- lene75Prophète
Ma phrase concernant la scolarisation dans le privé était mal tournée : le chiffre, pour le prendre à l'envers, ce sera plus clair, est que seuls 5% des enfants font la totalité de leur scolarité dans le privé. Ce qui va dans le sens de ton exemple, Cleroli : c'est moins un attrait pour le privé qu'une fuite du public, qui peut être ponctuelle (il n'est pas rare par exemple de ne scolariser ses enfants dans le privé qu'au collège et de les remettre dans le public au lycée, notamment dans les familles pour lesquelles c'est financièrement compliqué).
Je rejoins donc l'idée selon laquelle la priorité n'est pas de taper sur le privé mais de cesser de détruire le public. Malheureusement je n'ai rien entendu dans le discours de notre premier ministre qui aille dans le sens d'une amélioration, j'ai même envie de dire le contraire. Je ne sais pas ce qu'il faut pour qu'il y ait une vraie prise de conscience. Et effectivement le privé n'échappe que partiellement au désastre.
Édit : Jenny, les conditions matérielles ne sont pas non plus complètement corrélées à la richesse. Un 3 pièces à Paris coûte incomparablement plus cher qu'une grande propriété dans la Creuse, ou même qu'une grande maison en banlieue. L'accès à Internet n'est plus significatif aujourd'hui, etc. Et il n'est pas certain qu'un même métier offre forcément aujourd'hui les mêmes conditions matérielles qu'il y a 15 ans. Bref, c'est un outil statistique qui dans le détail ne dit pas forcément la réalité d'une situation singulière concrète (je veux parler d'un établissement donné).
Je rejoins donc l'idée selon laquelle la priorité n'est pas de taper sur le privé mais de cesser de détruire le public. Malheureusement je n'ai rien entendu dans le discours de notre premier ministre qui aille dans le sens d'une amélioration, j'ai même envie de dire le contraire. Je ne sais pas ce qu'il faut pour qu'il y ait une vraie prise de conscience. Et effectivement le privé n'échappe que partiellement au désastre.
Édit : Jenny, les conditions matérielles ne sont pas non plus complètement corrélées à la richesse. Un 3 pièces à Paris coûte incomparablement plus cher qu'une grande propriété dans la Creuse, ou même qu'une grande maison en banlieue. L'accès à Internet n'est plus significatif aujourd'hui, etc. Et il n'est pas certain qu'un même métier offre forcément aujourd'hui les mêmes conditions matérielles qu'il y a 15 ans. Bref, c'est un outil statistique qui dans le détail ne dit pas forcément la réalité d'une situation singulière concrète (je veux parler d'un établissement donné).
- JennyMédiateur
Mais si on compare au niveau national ces conditions matérielles entre professions, ça a un sens.
Associer en revanche « l’investissement des parents dans la scolarité » à une profession me semble compliqué.
Associer en revanche « l’investissement des parents dans la scolarité » à une profession me semble compliqué.
- GanbatteHabitué du forum
lene75 a écrit:Ma phrase concernant la scolarisation dans le privé était mal tournée : le chiffre, pour le prendre à l'envers, ce sera plus clair, est que seuls 5% des enfants font la totalité de leur scolarité dans le privé. Ce qui va dans le sens de ton exemple, Cleroli : c'est moins un attrait pour le privé qu'une fuite du public, qui peut être ponctuelle (il n'est pas rare par exemple de ne scolariser ses enfants dans le privé qu'au collège et de les remettre dans le public au lycée, notamment dans les familles pour lesquelles c'est financièrement compliqué).
Je rejoins donc l'idée selon laquelle la priorité n'est pas de taper sur le privé mais de cesser de détruire le public. Malheureusement je n'ai rien entendu dans le discours de notre premier ministre qui aille dans le sens d'une amélioration, j'ai même envie de dire le contraire. Je ne sais pas ce qu'il faut pour qu'il y ait une vraie prise de conscience. Et effectivement le privé n'échappe que partiellement au désastre.
Édit : Jenny, les conditions matérielles ne sont pas non plus complètement corrélées à la richesse. Un 3 pièces à Paris coûte incomparablement plus cher qu'une grande propriété dans la Creuse, ou même qu'une grande maison en banlieue. L'accès à Internet n'est plus significatif aujourd'hui, etc. Et il n'est pas certain qu'un même métier offre forcément aujourd'hui les mêmes conditions matérielles qu'il y a 15 ans. Bref, c'est un outil statistique qui dans le détail ne dit pas forcément la réalité d'une situation singulière concrète (je veux parler d'un établissement donné).
Le problème, c'est que la fuite du public entrave justement son rétablissement.
Il y a de nombreuses raisons d'aller dans l'enseignement privé, mais si on en regarde une qui est assez courante, "fuir le collège de secteur parce qu'il est mal famé et/ou mal fréquenté", on se retrouve avec des quartiers mixtes ou gentrifiés (c'est très visible à Paris c'est pour ça que ce sujet me vient à l'esprit), des collèges publics où vont les pauvres, des collèges privés où vont les riches, à cent mètres l'un de l'autre. Et le mouvement se nourrit de lui-même bien sûr, on peut avoir toutes les politiques volontaristes que l'on veut dans le public, le problème demeurera tant qu'elles ne concerneront pas le privé.
- lene75Prophète
Jenny a écrit:Mais si on compare les établissements d’une ville donnée, ça a un sens.
Associer en revanche « l’investissement des parents dans la scolarité » à une profession me semble compliqué.
C'est pour ça que je dis que la moyenne du privé n'est pas significative du fait de la grande concentration d'établissements privés dans des villes très privilégiées. Stan et HIV, c'est kiff kiff, Hoche et St Jean, c'est kiff kiff, etc. Sauf que Stan ou St Jean représentent une proportion beaucoup plus importante du privé que HIV ou Hoche du public. De sorte que localement ça peut être très différent. J'ai joué un peu à ce jeu récemment en Normandie, hors de grandes agglomérations, je suis tombée sur plein de petits bahuts privés en dessous de 90 là où le public du coin est plutôt autour de 110. Pourtant il y a des gens qui quittent le public pour le privé, qui d'ailleurs vont faire remonter les chiffres, mais on ne peut pas dire que leur motivation 1re soit l'entre-soi.
D'ailleurs ce qui complique encore plus, c'est que le privé recrute plus loin : les élèves qui y sont scolarisés ne sont pas forcément les élèves de la ville en question. En scolarisant ma fille dans le privé, je fais augmenter l'IPS du collège privé, qui est inférieur à celui de notre collège de secteur, dont je fais diminuer l' IPS en n'y allant pas, puisque les profs crèvent les plafonds en termes d’IPS. Mais il serait malhonnête de comparer l' IPS de ce collège avec celui du collège public de sa ville, puisque ses élèves viennent pour nombre d'entre eux d'ailleurs. Par ailleurs, si je la scolarise dans le privé et si je n'y scolarise qu'elle, c'est parce qu'elle est en difficulté scolaire et psychologiquement fragile (physiquement aussi, d'ailleurs) : c'est le gros lot pour le collège privé de se récupérer une enfant dont les performances scolaires ne sont pas du tout en adéquation avec son IPS et qui va donc plomber ses résultats, on le sait dès le départ (et c'est aussi un des défauts de l' IPS, quand on veut tirer des conséquences individuelles de l'outil statistique). C'est pourtant loin d'être un cas isolé, puisque c'est un établissement qui n'a pas vocation à récupérer les meilleurs élèves du privé (ni du public), qui vont dans un autre dont c'est plus la vocation. Parce que le privé fonctionne aussi comme ça, par profils d'établissements.
Ganbatte : il y a quand même encore une marge de manœuvre énorme dans le public, et aucune volonté de faire ce qu'il faut pour redresser la barre, mais au contraire des réformes et des discours (et malheureusement des actes) qui ne font que nous enfoncer un peu plus chaque jour, alors qu’il devient urgent de redresser parce que la crise du recrutement (et le découragement de ceux qui sur le terrain se battent depuis des années contre des moulins à vent) risque de rendre le redressement de plus en plus incertain. Et oui plus on attend plus ce sera compliqué et plus les gens qui le pourront auront trouvé des solutions par eux-mêmes, et plus ces solutions seront éloignées de ce qu'on voudrait (parce que comme ça a été dit plus haut, le privé sous contrat aussi subit de plein fouet les réformes).
- RâlouilleNiveau 2
Depuis que sur l'IPS de mon collège, j'ai découvert que "chômeur" = "ouvrier", je me demande tout de même quelle est la fiabilité de cet indice...
- CzarNiveau 9
IPS mon amour
L'IPS est une vaste blague. La composante collège de Stanislas est la 67è de France à ce classement. Mon établissement actuel est bien au dessus (top 50 ) et nous sommes bien moins exigeants sur tous les niveaux que des établissements parisiens qui scolarisent les enfants de l'élite, la "vraie". Aucun enfant de ministre, de l'élite médiatique ou artistique chez nous. Beaucoup de cadres moyens et une grosse minorité de CSP++. Bon. J'avoue. on a eu une il y a des années le fils d'un éphémère ministre et de quelques "élites" politiques locales (conseillers départementaux, maires...)
Aux chiffres citoyens
Rappelons quelques données :
Le privé sous contrat à la rentrée 2022 c'est 17.6% (https://www.ccomptes.fr/fr/publications/lenseignement-prive-sous-contrat)
Les élèves des familles favorisées et très favorisées dans le privé en 2021 c'est 55,5 %.(même source que ci-dessus)
55% de 17.6, on va dire 9 pour arrondir.
Les élèves des familles favorisés et très favorisées scolarisés dans le privé, c'est donc 9% de l'effectif total des élèves français.
Imaginez... on supprime le privé. Bam. (Vive le graaaaaaand service unifié de l'éducation)
Et on supprime aussi la possibilité d'avoir le hors-contrat pour ma démonstration. Hors de question d'échapper à l'enseignement public.
Les élèves du privés sont répartis de manière à peu près équilibrés dans l'ensemble du territoire. (c'est bien l'objectif? )
Dans une classe de 30 de cette éducation nouvelle formule on a donc une composition qui est à peu près la suivante:
24 élèves de "l'ancien public" qui sont "déjà là".
3 élèves de "l'ancien privé" issus de familles favorisées et très favorisées
3 élèves de "l'ancien privé" des classes moyennes et défavorisées.
A longueur d'année on voit ici ou dans les journaux comment 1, 2 ou 3 élèves peuvent pourrir une classe.
Ces 3 élèves en plus issus de familles favorisés ou très favorisés, (voire même les 6 issus du privé) dans une classe de 30 vont-ils changer complétement l'ambiance de la classe? Qui y croit sérieusement ici et peut me le démontrer?
Bon par contre au niveau des IPS c'est sûr on va obtenir de très jolies moyennes.
Laisser passer A38
Je passe également sur les élèves mal dans leur peau, harcelé dans leur établissement public ou privé et qui peuvent ainsi changer facilement pour avoir un nouveau départ. Avec une gestion entièrement publique, ce cas serait surement prévu avec une commission qui ressemblera au mieux à une commission du type MDPH avec des attentes à rallonge, alors qu'actuellement ça peut se faire en quelques semaines (votre enfant est frappé / harcelé/ violenté dans son établissement public? on va voit faire une place dans notre établissement privé même si on est déjà "complet", il peut venir la semaine prochaine. Votre enfant est frappé / harcelé/ violenté dans son établissement privé? Il aura une place dans l'établissement public du secteur. Il peut venir la semaine prochaine. )
Tous les enfants sont égaux
Quelques établissements publics et les établissements privés sont également les derniers endroits où les jeunes juifs peuvent avoir une scolarité relativement tranquille.
https://www.cairn.info/revue-commentaire-2017-1-page-171.htm
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/vrai-ou-faux-est-ce-vrai-que-deux-tiers-des-enfants-juifs-ne-vont-pas-a-l-ecole-publique_6186036.html
Je n'ai pas trouvé de travaux aussi sérieux depuis 2017, mais je ne connais personne qui va me dire qu'entre 2017 et 2024 la situation des personnes de confession juive en France s'est améliorée. Comment on fait pour ces élèves?
Egalité, égalité chérie
Quand à supprimer les subventions au privé, on va aboutir à des établissements de riches qui peuvent payer 10-15k/€/an élève. Même pour eux, vu le niveau de taxation en France c'est significatif. Il font donc faire moins d'enfant ce qui va concentrer encore plus le capital des riches et très riches.
Les familles moins riches mais avec un peu d'argent vont se livrer à une véritable guerre immobilière pour être dans les banlieues, petites villes où les établissements sont "mieux": ça tombe bien, l’immobilier n'est pas du tout un sujet en tension.
Croire également que les élites "n'auront pas le choix" d'améliorer la situation car "leurs enfants seront concernés" est une illusion. Ils iront dans le hors contrat ou dans des établissements publics "particuliers" qui sont déjà très divers (école de l'opéra, légion d'honneur, lycée franco-allemand de Buc, Lycée international...)
Un petit collège résiste encore et toujours: Où passer son certificat d'étude en 2024?
Je me permets ainsi de rappeler que l'établissement au plus haut IPS de France, (collège et lycée) reste l’indétrônable lycée public Franco Allemand de Buc.(Avec statut particulier bien sûr)
(http://www.lycee-buc.websco.fr/ADI/files/Documents%20administratifs/Admissions%20et%20inscriptions/inscription%20en%206eme%202023%20internet%20v1.pdf)
L'IPS est une vaste blague. La composante collège de Stanislas est la 67è de France à ce classement. Mon établissement actuel est bien au dessus (top 50 ) et nous sommes bien moins exigeants sur tous les niveaux que des établissements parisiens qui scolarisent les enfants de l'élite, la "vraie". Aucun enfant de ministre, de l'élite médiatique ou artistique chez nous. Beaucoup de cadres moyens et une grosse minorité de CSP++. Bon. J'avoue. on a eu une il y a des années le fils d'un éphémère ministre et de quelques "élites" politiques locales (conseillers départementaux, maires...)
Aux chiffres citoyens
Rappelons quelques données :
Le privé sous contrat à la rentrée 2022 c'est 17.6% (https://www.ccomptes.fr/fr/publications/lenseignement-prive-sous-contrat)
Les élèves des familles favorisées et très favorisées dans le privé en 2021 c'est 55,5 %.(même source que ci-dessus)
55% de 17.6, on va dire 9 pour arrondir.
Les élèves des familles favorisés et très favorisées scolarisés dans le privé, c'est donc 9% de l'effectif total des élèves français.
Imaginez... on supprime le privé. Bam. (Vive le graaaaaaand service unifié de l'éducation)
Et on supprime aussi la possibilité d'avoir le hors-contrat pour ma démonstration. Hors de question d'échapper à l'enseignement public.
Les élèves du privés sont répartis de manière à peu près équilibrés dans l'ensemble du territoire. (c'est bien l'objectif? )
Dans une classe de 30 de cette éducation nouvelle formule on a donc une composition qui est à peu près la suivante:
24 élèves de "l'ancien public" qui sont "déjà là".
3 élèves de "l'ancien privé" issus de familles favorisées et très favorisées
3 élèves de "l'ancien privé" des classes moyennes et défavorisées.
A longueur d'année on voit ici ou dans les journaux comment 1, 2 ou 3 élèves peuvent pourrir une classe.
Ces 3 élèves en plus issus de familles favorisés ou très favorisés, (voire même les 6 issus du privé) dans une classe de 30 vont-ils changer complétement l'ambiance de la classe? Qui y croit sérieusement ici et peut me le démontrer?
Bon par contre au niveau des IPS c'est sûr on va obtenir de très jolies moyennes.
Laisser passer A38
Je passe également sur les élèves mal dans leur peau, harcelé dans leur établissement public ou privé et qui peuvent ainsi changer facilement pour avoir un nouveau départ. Avec une gestion entièrement publique, ce cas serait surement prévu avec une commission qui ressemblera au mieux à une commission du type MDPH avec des attentes à rallonge, alors qu'actuellement ça peut se faire en quelques semaines (votre enfant est frappé / harcelé/ violenté dans son établissement public? on va voit faire une place dans notre établissement privé même si on est déjà "complet", il peut venir la semaine prochaine. Votre enfant est frappé / harcelé/ violenté dans son établissement privé? Il aura une place dans l'établissement public du secteur. Il peut venir la semaine prochaine. )
Tous les enfants sont égaux
Quelques établissements publics et les établissements privés sont également les derniers endroits où les jeunes juifs peuvent avoir une scolarité relativement tranquille.
https://www.cairn.info/revue-commentaire-2017-1-page-171.htm
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/vrai-ou-faux-est-ce-vrai-que-deux-tiers-des-enfants-juifs-ne-vont-pas-a-l-ecole-publique_6186036.html
Jean-Pierre Obin, ancien inspecteur général de l’Éducation nationale dans un article publié en 2017
"Il est en effet, sous nos yeux, une stupéfiante et cruelle réalité : en France les enfants juifs – et ils sont les seuls dans ce cas – ne peuvent plus de nos jours être scolarisés dans n’importe quel établissement"
Je n'ai pas trouvé de travaux aussi sérieux depuis 2017, mais je ne connais personne qui va me dire qu'entre 2017 et 2024 la situation des personnes de confession juive en France s'est améliorée. Comment on fait pour ces élèves?
Egalité, égalité chérie
Quand à supprimer les subventions au privé, on va aboutir à des établissements de riches qui peuvent payer 10-15k/€/an élève. Même pour eux, vu le niveau de taxation en France c'est significatif. Il font donc faire moins d'enfant ce qui va concentrer encore plus le capital des riches et très riches.
Les familles moins riches mais avec un peu d'argent vont se livrer à une véritable guerre immobilière pour être dans les banlieues, petites villes où les établissements sont "mieux": ça tombe bien, l’immobilier n'est pas du tout un sujet en tension.
Croire également que les élites "n'auront pas le choix" d'améliorer la situation car "leurs enfants seront concernés" est une illusion. Ils iront dans le hors contrat ou dans des établissements publics "particuliers" qui sont déjà très divers (école de l'opéra, légion d'honneur, lycée franco-allemand de Buc, Lycée international...)
Un petit collège résiste encore et toujours: Où passer son certificat d'étude en 2024?
Je me permets ainsi de rappeler que l'établissement au plus haut IPS de France, (collège et lycée) reste l’indétrônable lycée public Franco Allemand de Buc.(Avec statut particulier bien sûr)
L’inscription en 6ème franco-allemande section française est soumise à la réussite à un examen d’entrée (programme de
CM2) placé sous le contrôle de l’Inspection Académique des Yvelines. Cet examen comporte :
1 Une épreuve écrite en français – durée 1h30 (dictée, compréhension de texte, grammaire, expression),
2 Une épreuve écrite en mathématiques – durée 1h30
3 Un oral facultatif d’allemand (de 5 à 10 minutes). Les points obtenus à cet oral peuvent constituer un bonus ; ils s’ajoutent aux résultats des épreuves obligatoires. L’épreuve d’allemand est réservée aux élèves ayant des connaissances suffisantes : un parent allemand, long séjour en Allemagne, cours d’allemand réguliers.
(http://www.lycee-buc.websco.fr/ADI/files/Documents%20administratifs/Admissions%20et%20inscriptions/inscription%20en%206eme%202023%20internet%20v1.pdf)
- JennyMédiateur
Je reste très dubitative : combien d’élèves dans le privé vivent dans une grande pauvreté ?
Est ce que le privé sous contrat accueille beaucoup d’élèves qui vivent en squat, en hôtel social, des mineurs non accompagnés ? Des élèves dont le seul vrai repas de la journée est celui de la cantine ?
Je pense quand même qu’une partie des profils accueillis dans certains établissements publics ne se retrouve pas dans le privé et que nous ne faisons pas parfois tout à fait le même métier…
Lene : mais les élèves en grande difficulté qui passent du privé au public, ça existe aussi.
Tu as fait ce choix, mais une autre famille choisira plutôt l’ULIS de l’établissement public.
Est ce que le privé sous contrat accueille beaucoup d’élèves qui vivent en squat, en hôtel social, des mineurs non accompagnés ? Des élèves dont le seul vrai repas de la journée est celui de la cantine ?
Je pense quand même qu’une partie des profils accueillis dans certains établissements publics ne se retrouve pas dans le privé et que nous ne faisons pas parfois tout à fait le même métier…
Lene : mais les élèves en grande difficulté qui passent du privé au public, ça existe aussi.
Tu as fait ce choix, mais une autre famille choisira plutôt l’ULIS de l’établissement public.
- sandGuide spirituel
Chez moi, quasiment tous les très bons élèves des écoles primaires du coin partent dans les deux collèges privés. Lesquels nous les renvoient lorsqu'il y a des problèmes de comportement.
- PrezboGrand Maître
lene75 a écrit:Jenny a écrit:Mais si on compare les établissements d’une ville donnée, ça a un sens.
Associer en revanche « l’investissement des parents dans la scolarité » à une profession me semble compliqué.
C'est pour ça que je dis que la moyenne du privé n'est pas significative du fait de la grande concentration d'établissements privés dans des villes très privilégiées. Stan et HIV, c'est kiff kiff, Hoche et St Jean, c'est kiff kiff, etc. Sauf que Stan ou St Jean représentent une proportion beaucoup plus importante du privé que HIV ou Hoche du public. De sorte que localement ça peut être très différent. J'ai joué un peu à ce jeu récemment en Normandie, hors de grandes agglomérations, je suis tombée sur plein de petits bahuts privés en dessous de 90 là où le public du coin est plutôt autour de 110. Pourtant il y a des gens qui quittent le public pour le privé, qui d'ailleurs vont faire remonter les chiffres, mais on ne peut pas dire que leur motivation 1re soit l'entre-soi.
Le privé dans les grosses aglomérations n'est pas que dans les quartiers privilégiés. Dans mon quartier par exemple, il y a quelques-un des établissements privés les plus sélectifs de Lyon (je n'ai pas besoin d'IPS pour connaître le profil des familles, j'observe les SUV en double file posant les enfants le matin), mais le public garde un IPS élevé du fait de la gentrification. A Villeurbanne, ville où la gentrification est moins avancée, le privée sert évidemment à éviter les établissements publics, avec un différentiel important. Lire aussi le témoignage de Fenrir plus haut.
On peut toujours invoquer la situation des collèges privés ruraux désargentés, mais au niveau national, les chiffres sont écrasants, et l'écart entre le profil des familles du public et celui du privé se creuse.
- JennyMédiateur
Un établissement avec un IPS à 70-80 n’a rien à voir avec un établissement avec un IPS à 130. On peut dire que l’indicateur est imparfait, il ne me convainc pas tout à fait, mais ça, c’est quand même une réalité.
- MalagaModérateur
Czar a écrit:
Un petit collège résiste encore et toujours: Où passer son certificat d'étude en 2024?
Je me permets ainsi de rappeler que l'établissement au plus haut IPS de France, (collège et lycée) reste l’indétrônable lycée public Franco Allemand de Buc.(Avec statut particulier bien sûr)
L’inscription en 6ème franco-allemande section française est soumise à la réussite à un examen d’entrée (programme de
CM2) placé sous le contrôle de l’Inspection Académique des Yvelines. Cet examen comporte :
1 Une épreuve écrite en français – durée 1h30 (dictée, compréhension de texte, grammaire, expression),
2 Une épreuve écrite en mathématiques – durée 1h30
3 Un oral facultatif d’allemand (de 5 à 10 minutes). Les points obtenus à cet oral peuvent constituer un bonus ; ils s’ajoutent aux résultats des épreuves obligatoires. L’épreuve d’allemand est réservée aux élèves ayant des connaissances suffisantes : un parent allemand, long séjour en Allemagne, cours d’allemand réguliers.
(http://www.lycee-buc.websco.fr/ADI/files/Documents%20administratifs/Admissions%20et%20inscriptions/inscription%20en%206eme%202023%20internet%20v1.pdf)
Pour moi, les établissements publics qui sélectionnent leurs élèves, comme le fait le lycée franco-allemand du Buc, posent exactement les même soucis que les établissements privés ; tous les élèves, toutes les familles n'y sont pas accueillis et je trouve cela très gênant dans un pays dans lequel la devise est "liberté, égalité, fraternité". Cela m'agace que mes impôts financent cet établissement ou Stanislas...
sand a écrit:Chez moi, quasiment tous les très bons élèves des écoles primaires du coin partent dans les deux collèges privés. Lesquels nous les renvoient lorsqu'il y a des problèmes de comportement.
Idem dans ma ville ; j'ai bien vu quels élèves de la classe de CM2 de mon fils partaient dans le privé et quels élèves allaient dans le public. Le collège public a un IPS autour de 85, le collège privé doit être à 120. Et je précise que ce collège public fonctionne bien (mais c'est sûr qu'il y a des élèves pauvres et que ça doit gêner certaines familles).
_________________
J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- PrezboGrand Maître
Râlouille a écrit:Depuis que sur l'IPS de mon collège, j'ai découvert que "chômeur" = "ouvrier", je me demande tout de même quelle est la fiabilité de cet indice...
Il semble que ce soit faux. D'une part l'IPS tient compte des professions des deux parents, l'indice est déterminé par un tableau croisé, d'autre part les ouvriers ne sont pas assimilés aux sans profession.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Indice_de_position_sociale
L'IPS est imparfait comme tout indice, mais il est construit de façon fine et régulièrement réactualisée. La statistique publique fonctionne bien en France.
- FenrirFidèle du forum
@Czar : donc circulez, il n'y a rien à voir ?
J'aurais peut-être ce genre de discours si mon établissement n'accueillait pas à plus de 70% des élèves qui vivent sous le seuil de pauvreté remarque.
Que l'IPS Soit imparfait, certes. Qu'il étire ou contracte certaines données, certes. Qu'au niveau local il masque certaines choses pourquoi pas. Mais quand tu utilises le même indicateur au niveau national, la taille de l'échantillon permet quand même d'en tirer quelques informations, même avec un marge d'erreur que tu peux juger importante. Ne vient pas me dire que mon établissement avec son IPS voguant fièrement autour de 70 depuis que l'indicateur est renseigné, boxe dans la même catégorie que Stanislas qui a un IPS globalement stable à 146. Ou que le tiens, si je te suis, qui fait partie de la grosse dizaine de collège publics au dessus de Stan (dont un seul n'est ni à Paris ni à Versailles). Si on traçait la gaussienne on serait aux deux extrémités, et le mode de calcul de l'IPS n'y changerait rien; Un peu de décence quoi. (je rappelle que la moyenne est à 103 et la médiane à 100.
J'aurais peut-être ce genre de discours si mon établissement n'accueillait pas à plus de 70% des élèves qui vivent sous le seuil de pauvreté remarque.
Que l'IPS Soit imparfait, certes. Qu'il étire ou contracte certaines données, certes. Qu'au niveau local il masque certaines choses pourquoi pas. Mais quand tu utilises le même indicateur au niveau national, la taille de l'échantillon permet quand même d'en tirer quelques informations, même avec un marge d'erreur que tu peux juger importante. Ne vient pas me dire que mon établissement avec son IPS voguant fièrement autour de 70 depuis que l'indicateur est renseigné, boxe dans la même catégorie que Stanislas qui a un IPS globalement stable à 146. Ou que le tiens, si je te suis, qui fait partie de la grosse dizaine de collège publics au dessus de Stan (dont un seul n'est ni à Paris ni à Versailles). Si on traçait la gaussienne on serait aux deux extrémités, et le mode de calcul de l'IPS n'y changerait rien; Un peu de décence quoi. (je rappelle que la moyenne est à 103 et la médiane à 100.
_________________
À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
- Fabrice25Habitué du forum
Que répondre à cette collègue qui vous explique que les meilleurs professeurs sont dans le privé et que dans le public, il ne reste que les professeurs moyens.
Ça me laisse un peu perplexe sachant que :
- dans les disciplines scientifiques la barre d’admission du CAPES est plus élevée que le CAFEP
- Qu’il n’existe pas d’agrégation dans le privé (même si on peut passer celle du public et obtenir un détachement pour le privé), et que donc, statistiquement il y’a moins d’agrégés dans l’enseignement privé ?
Ça me laisse un peu perplexe sachant que :
- dans les disciplines scientifiques la barre d’admission du CAPES est plus élevée que le CAFEP
- Qu’il n’existe pas d’agrégation dans le privé (même si on peut passer celle du public et obtenir un détachement pour le privé), et que donc, statistiquement il y’a moins d’agrégés dans l’enseignement privé ?
- RandoschtroumfNiveau 10
Jenny a écrit:Je reste très dubitative : combien d’élèves dans le privé vivent dans une grande pauvreté ?
Est ce que le privé sous contrat accueille beaucoup d’élèves qui vivent en squat, en hôtel social, des mineurs non accompagnés ? Des élèves dont le seul vrai repas de la journée est celui de la cantine ?
Je pense quand même qu’une partie des profils accueillis dans certains établissements publics ne se retrouve pas dans le privé et que nous ne faisons pas parfois tout à fait le même métier…
Lene : mais les élèves en grande difficulté qui passent du privé au public, ça existe aussi.
Tu as fait ce choix, mais une autre famille choisira plutôt l’ULIS de l’établissement public.
Remarque en passant : le passage en Ulis n'a rien à voir avec la difficulté scolaire.
C'est sur notification de la MDPH.
Il existe essentiellement des Ulis TFC.
Il existe très peu d'Ulis adaptées à des élèves porteurs de handicap ayant un autre profil.
La solution est alors d'espérer trouver un petit établissement familial dans lequel l'enfant ne soit pas noyé.
- BaldredSage
Sur France info
https://www.francetvinfo.fr/societe/education/moins-de-greves-meilleures-chances-education-a-l-ancienne-des-parents-expliquent-pourquoi-ils-ont-choisi-l-enseignement-prive-pour-leurs-enfants_6307152.html
Un bonne synthèse des différentes raisons de mettre ses enfants dans le privé.
Elles restent classiques : moins de grève, plus pratique, tri social (= moins d'immigrés, mais c'est implicite), gain de chance de réussite scolaire et sociale, offre publique locale insuffisante, éducation plus traditionnelle ou religieuse.
Ce qui est plus nouveau et interessant, c'est la mise en avant des carences du public : recours aux contractuels, épuisement des profs, et le désormais ministériel manque de remplaçants.
Les raisons n'ont dans doute guère varié : donner ce qu'on considère le mieux à ses enfants et si possible un peu plus, mais les prétextes sont de plus en plus nombreux et reposent aussi sur la défaillance du public.
Défaillance entretenue par ceux qui mettent leurs enfants dans le privé.
https://www.francetvinfo.fr/societe/education/moins-de-greves-meilleures-chances-education-a-l-ancienne-des-parents-expliquent-pourquoi-ils-ont-choisi-l-enseignement-prive-pour-leurs-enfants_6307152.html
Un bonne synthèse des différentes raisons de mettre ses enfants dans le privé.
Elles restent classiques : moins de grève, plus pratique, tri social (= moins d'immigrés, mais c'est implicite), gain de chance de réussite scolaire et sociale, offre publique locale insuffisante, éducation plus traditionnelle ou religieuse.
Ce qui est plus nouveau et interessant, c'est la mise en avant des carences du public : recours aux contractuels, épuisement des profs, et le désormais ministériel manque de remplaçants.
Les raisons n'ont dans doute guère varié : donner ce qu'on considère le mieux à ses enfants et si possible un peu plus, mais les prétextes sont de plus en plus nombreux et reposent aussi sur la défaillance du public.
Défaillance entretenue par ceux qui mettent leurs enfants dans le privé.
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