Est-on vraiment en manque de profs ?

zigmag17 a écrit:

Mathador a écrit:On peut encore, en général. Et j'ai cru comprendre qu'entre concours du secondaire le choix entre les concours se faisait dans SIAL (là où on met les vœux pour les académies d'affectation).

Il me semble que maintenant, pour l'oral en tout cas, les candidats admissibles au CAPES et au PLP externes  doivent choisir car les oraux sont positionnés sur les mêmes jours. Mais je me trompe peut-être.

Il y a plusieurs « vagues » de candidats pour les oraux, et on peut demander à changer de vague pour un motif légitime.

Il manque un prof dans mon lycée. Un seul cela fait d'ailleurs peu par rapport à d'autres années.
Par contre, ce qui est amusant (croquignolesque plutôt) c'est qu'il n'est pas porté absent dans pronote (puisque ce prof n'existe pas, il ne peut pas être absent). Alors les élèves vont en cours pour découvrir qu'il n'y a personne. Mais du coup, les heures manquées n'apparaissent pas dans les statistiques des heures manquantes non remplacées. Comme c'est pratique !

Ergo a écrit:

Iridiane a écrit:

e-Wanderer a écrit:J'étais déjà désespéré l'an dernier avec mes 12 étudiants de MEEF 2, mais cette année ils seront seulement… 6   (on va bientôt finir avec 3-4 étudiants, comme dans la fac voisine qui est l'unique autre prépa CAPES de l'académie). Pour envoyer des troupes fraîches à Créteil, ça va vraiment devenir compliqué !

Bon, il faut voir le bon côté des choses : je ne vais pas être écrasé par les corrections de copies.

Idem ! Ils sont 10 en M2 et 8 en M1 (et on a toujours une déperdition entre les deux années).

Anglais, ici: 9 en M1, 6 en M2 (ils étaient 7 il y a encore quelques jours, mais il y en a une qui vient d'abandonner).

Correction, ils sont 5 en M2...

Malavita a écrit:Un collègue néo-titulaire nous as dit que sur sa promo de 8 stagiaires, dans sa discipline et son académie, 4 ont démissionné. J'ai surtout l'impression que les démissions se font à tour de bras, alors que dans mon secteur cela construit énormément sans les infrastructures qui suivent et sans ouvertures de classe.

Dans la promo que j’avais en M2, un quart n’est pas allé passer le CAPES, il n’y a eu que 4 admis sur 15 étudiants je crois.
De mon temps, en 2007, on était 60/70 inscrits, 35 admissibles et 15/20 admis.
Il y a de moins en moins de candidats et les étudiants que j’ai eu étaient épuisés, apeurés et mal psychologiquement.

Marcelle Duchamp a écrit:

Malavita a écrit:Un collègue néo-titulaire nous a dit que sur sa promo de 8 stagiaires, dans sa discipline et son académie, 4 ont démissionné. J'ai surtout l'impression que les démissions se font à tour de bras, alors que dans mon secteur cela construit énormément sans les infrastructures qui suivent et sans ouvertures de classe.

Dans la promo que j’avais en M2, un quart n’est pas allé passer le CAPES, il n’y a eu que 4 admis sur 15 étudiants je crois.
De mon temps, en 2007, on était 60/70 inscrits, 35 admissibles et 15/20 admis.
Il y a de moins en moins de candidats et les étudiants que j’ai eu étaient épuisés, apeurés et mal psychologiquement.

Ah non, il y avait une grosse faute dans mon message... Concours en 2008, on était plus plus d'une soixantaine à suivre la préparation du CAPES avec 40/50 à l'oral et une vingtaine d'admis et une quinzaine pour le PLP avec 8 admis. Cela a sacrément changé mais déjà, en 2008, j'avais une amie qui était admissible et qui, si elle s'est présentée, ne voulait pas avoir le CAPES (alors qu'elle était à sa troisième année de préparation) car elle avait réussi les impôts.

Pas grave. Un rapport vient de suggérer des pistes pour supprimer des milliers de postes.

J'ai passé le concours en 2019, dans une promotion composée de douze étudiants de M1.

Trois de ces douze étudiants n'ont finalement pas voulu passer le concours. Sur les neuf qui l'ont passé, nous étions huit admissibles et sept admis.

Sur les sept admis, seulement cinq ont pris un poste de stagiaire l'année suivante...

Existe-t-il des données publiques concernant les effectifs en MEEF (M1, M2), leur présence et leur réussite aux concours d'enseignement (capes, cafep, capet, etc), leur présence comme stagiaire, et leur titularisation ?

Il ne me semble pas avoir lu dans la presse des articles abordant un manque d'enseignants du point de vue de l'évidement des formations universitaires, ni du volume de personnes qui prennent leur poste de stagiaire/qui sont titularisées et prennent leur rentrée.
Souvent c'est plutôt le volume de candidats aux concours et le volume de postes/admis qui sont abordés. Mais dans certaines matières (ex : maths) la proportion d'admis issus d'une reconversion a fortement augmenté, ce qui fait qu'il y a un certain décalage entre le volume de néoprofs et le volume de néoprofs issus de MEEF.

SeismiMine a écrit:Existe-t-il des données publiques concernant les effectifs en MEEF (M1, M2), leur présence et leur réussite aux concours d'enseignement (capes, cafep, capet, etc), leur présence comme stagiaire, et leur titularisation ?

Il ne me semble pas avoir lu dans la presse des articles abordant un manque d'enseignants du point de vue de l'évidement des formations universitaires, ni du volume de personnes qui prennent leur poste de stagiaire/qui sont titularisées et prennent leur rentrée.
Souvent c'est plutôt le volume de candidats aux concours et le volume de postes/admis qui sont abordés. Mais dans certaines matières (ex : maths) la proportion d'admis issus d'une reconversion a fortement augmenté, ce qui fait qu'il y a un certain décalage entre le volume de néoprofs et le volume de néoprofs issus de MEEF.

Je vais parler pour ma matière (lettres modernes) mais elle n’est pas la seule concernée : les master MEEF se vident d’année en année de façon spectaculaire. Dans l’académie où se trouve la fac où j’enseigne, il y a deux grandes villes (avec deux facs). Cette année, en cumulant les deux facs en question, il y a 16 M2 MEEF et 13 M1 MEEF. Donc l’an prochain dans cette académie, en admettant que tous aillent au bout de leur master, aient le concours et y soient nommés en stage (tout cela étant très peu probable), il y aura 16 stagiaires certifiés de LM.

Je n'ai pas cherché longtemps, mais ça semble difficilement accessible.
La dernière note du SIES (service statistique du MESR) sur le sujet semble dater de 2021: https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/ralentissement-de-la-baisse-des-effectifs-en-inspe-en-2020-2021-47442 .

Il y a une note plus récente : https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/sites/default/files/2024-06/nf-sies-2024-15-33465.pdf

Si on compare avec ta note Mathador, on passe de 62000 à 52000 étudiants MEEF en 3 ans...

Je ne suis pas tombé dessus en cherchant « meef »: le moteur de recherche du MESR envoie du rêve…

Il y a une (petite ?) partie de la baisse qui est systémique, due à la disparition des stagiaires qui s'inscrivaient en M2MEEF plutôt qu'en DU après avoir fait un master complet.

En même temps vous aimeriez être envoyé à l'autre bout de la France pour bosser sur 2 bahuts (si vous avez de la chance) en BMP, à passer une bonne partie de votre temps et de votre salaire dans les transports ?

Il est malheureusement de notoriété publique que pour une partie des étudiants, le master MEEF est un master demandé "pour le cas où tous les autres vœux seraient rejetés". Vaut finalement mieux ça que mcdo, doivent-ils se dire.

stilt a écrit:En même temps vous aimeriez être envoyé à l'autre bout de la France pour bosser sur 2 bahuts (si vous avez de la chance) en BMP, à passer une bonne partie de votre temps et de votre salaire dans les transports ?

Il est malheureusement de notoriété publique que pour une partie des étudiants, le master MEEF est un master demandé "pour le cas où tous les autres vœux seraient rejetés". Vaut finalement mieux ça que mcdo, doivent-ils se dire.

Pour la première partie de ton message: c'était déjà le cas avant, ça ne suffit pas à expliquer la baisse des dernières années (et au passage, calmos hein, personne n'a dit le contraire).
Pour la 2e partie, je serais plus nuancée. Certes, le master MEEF est souvent un choix par défaut, mais c'est de moins en moins le cas, notamment parce que, précisément, beaucoup de gens préfèrent aller chez McDo. Du coup, on trouve maintenant quelques irréductibles qui veulent VRAIMENT être enseignants. Dans la promo de MEEF 1 que j'ai cette année, il y a quelques excellentes étudiantes que je connais bien pour les avoir eues en L3 et qui auraient très largement été acceptées en master recherche si elles l'avaient demandé, mais elles ont délibérément choisi le MEEF. Ce qui est triste, c'est qu'une partie de ces gens sont ensuite découragés par la maltraitance institutionnelle dont ils sont l'objet...

Anecdote personnelle. Constatant un taux d'absentéisme anormal dans deux de mes classes de seconde le lundi et mardi en fin d'après-midi, je décide d'engager une franche discussion avec certains élèves.
Après une brève discussion, j'apprends que ces deux classes de seconde n'ont pas d'enseignant en français. Par ailleurs, l'une de ces classes n'a pas non plus d'enseignant en physique-chimie.
Cet état de fait se traduit pas des EDT particulièrement sous-optimaux pour les élèves (par exemple finir à 12h et revenir à 17h).
Renseignements pris au secrétariat, on m'informe qu'aucun remplacement n'est prévu avant la rentrée des vacances de la Toussaint, au mieux... mais WTF

Effectivement ça pourrait être drôle si ce n'était pas insupportable.