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- SalsepareilleÉrudit
Bonjour,
Je vais avoir des 5èmes après ne pas en avoir eu depuis trèèèèèès longtemps (avant la réforme de 2016). Détail important: avec la réforme, j'aurai un groupe d'élèves très faibles. Ce sera du niveau SEGPA. Avantage: ils seront moins nombreux (moins de 10).
Inconvénients: je ne suis pas formée du tout pour gérer un groupe d'élèves tous aussi faibles. J'en ai eu certains en 6ème. Ils ne maîtrisaient pas la graphie. Ni la lecture. Certains ont des conditions sociales très difficiles. Je sais déjà qu'il sera difficile de leur faire acheter quoi que ce soit, et de leur faire lire un livre. C'est comme si tout devait être fait en classe. Je ne peux pas compter sur le travail à la maison.
Avantage: je suis plutôt motivée et prends ça comme un nouveau défi. Mais je suis aussi stressée et franchement, ça me pourrit un peu mes vacances.
Ce qui m'inquiète un peu est moins le programme (qui sera difficilement tenable de toute façon) que la pédagogie en elle-même. Je ne pourrai pas appliquer la même pédagogie que dans une classe lambda.
Auriez-vous des conseils? Je prends tout conseil.
Déjà, je vais bannir le classeur. Ce sera cahier pour tout le monde. J'ai trouvé des petits textes que je peux leur distribuer, ils n'auront pas à acheter ces textes. J'ai vu sur un blog une version allégée du Malade imaginaire, et je sais qu'il existe d'autres oeuvres en version allégée (version adaptée SEGPA, voire version FLS).
Peut-être faudra-t-il que j'insiste sur quelques rituels (analyse de phrases grammaticales systématiques en début de cours, ou je ne sais quoi...).
Bref, que me conseillez-vous? Quelles idées auriez-vous?
J'aimerais aussi trouver un projet qui soit le fil conducteur toute l'année. J'avais pensé à un petit spectacle de théâtre, mais j'y renonce: aucun parent de ces élèves ne se déplacera.
Dernière question: je vois peu de fils semblables sur Néoprofs. Or, avec la réforme, j'imagine que beaucoup d'autres enseignants doivent avoir un groupe comme celui que je vais avoir. Non? Comment cela se passe-t-il chez vous?
Je vais avoir des 5èmes après ne pas en avoir eu depuis trèèèèèès longtemps (avant la réforme de 2016). Détail important: avec la réforme, j'aurai un groupe d'élèves très faibles. Ce sera du niveau SEGPA. Avantage: ils seront moins nombreux (moins de 10).
Inconvénients: je ne suis pas formée du tout pour gérer un groupe d'élèves tous aussi faibles. J'en ai eu certains en 6ème. Ils ne maîtrisaient pas la graphie. Ni la lecture. Certains ont des conditions sociales très difficiles. Je sais déjà qu'il sera difficile de leur faire acheter quoi que ce soit, et de leur faire lire un livre. C'est comme si tout devait être fait en classe. Je ne peux pas compter sur le travail à la maison.
Avantage: je suis plutôt motivée et prends ça comme un nouveau défi. Mais je suis aussi stressée et franchement, ça me pourrit un peu mes vacances.
Ce qui m'inquiète un peu est moins le programme (qui sera difficilement tenable de toute façon) que la pédagogie en elle-même. Je ne pourrai pas appliquer la même pédagogie que dans une classe lambda.
Auriez-vous des conseils? Je prends tout conseil.
Déjà, je vais bannir le classeur. Ce sera cahier pour tout le monde. J'ai trouvé des petits textes que je peux leur distribuer, ils n'auront pas à acheter ces textes. J'ai vu sur un blog une version allégée du Malade imaginaire, et je sais qu'il existe d'autres oeuvres en version allégée (version adaptée SEGPA, voire version FLS).
Peut-être faudra-t-il que j'insiste sur quelques rituels (analyse de phrases grammaticales systématiques en début de cours, ou je ne sais quoi...).
Bref, que me conseillez-vous? Quelles idées auriez-vous?
J'aimerais aussi trouver un projet qui soit le fil conducteur toute l'année. J'avais pensé à un petit spectacle de théâtre, mais j'y renonce: aucun parent de ces élèves ne se déplacera.
Dernière question: je vois peu de fils semblables sur Néoprofs. Or, avec la réforme, j'imagine que beaucoup d'autres enseignants doivent avoir un groupe comme celui que je vais avoir. Non? Comment cela se passe-t-il chez vous?
- PhyliaNiveau 9
Chez nous, ça sera effectifs "réduits" à 18-20 élèves. Tu as bien de la chance !
Avec moins de dix élèves, je proposerais bien des objectifs individuels.
Avec moins de dix élèves, je proposerais bien des objectifs individuels.
- BaldredSage
Bonsoir,
Les groupe de niveaux sont officiellement devenus des groupes de besoins, donc les groupes "faibles" ne sont plus supposés exister même si beaucoup de collèges garderont ce dispostif pour éviter les rotations.
En revanche, je ne comprends pas bien le niveau "Segpa" de ton groupe en 5e. Une Segpa scolarise normalement des élèves sont les difficultés ne peuvent justement pas être traitées par de " simples" dispositifs d'aide/soutien. Veux-tu dire qu'ils devraient être en Segpa mais que les parents ont refusé, ce qui arrive souvent ? Ou simplement qu'ils sont très faibles ?
Tu fais bien de renoncer au programme comme obligation, ton programme c'est d'évaluer leurs difficultés et, si possible, les causes, pour proposer une remédiation scolaire. J'entends scolaire au sens large : devenir un élève qui sait à la fois apprendre et s'intégrer à un groupe. Mais attention, ils doivent eux avoir conscience qu'ils suivent bien un programme, comme les autres. Les reproches faits aux groupes de niveaux sont souvent justes :ils sont vécus comme des groupes de relégation et il n'est pas facile, mais pas impossible, d'en faire de vrais groupes de remédiation.
Tu auras d'abord sans doute à faire un travail de repérage et d'évaluation : qui sait ou peut faire quoi, et qui échoue.
Le danger du petit groupe, c'est la tentation de trop individualiser, ca peut vite devenir difficile, il faut donc parvenir à trouver une progression qui soit commune et adaptée. Pas facile.
En 5e, l'échec est souvent bien intériorisé, voire revendiqué, il y aura sans doute beaucoup à déminer dans leurs " chagrins" d'école et/ou de vie.
Pour avoir pas mal travaillé avec ce genre de public, il est vraiment très rare qu'il soit impossible de faire quelque chose.
Le premier conseil pourrait-être de partir d'eux, de ne pas arriver avec quelque chose de trop tout fait/tout préparé, mais de leur proposer des possibilités de réussite, même minimes. Ce qu'ils n'arrivent pas à faire, ils le savent depuis longtemps, pour beaucoup c'est trop douloureux pour essayer encore. Ils ne "voient" pas ( voir la méthode Lector Lectrix de Cèbe et Goigoux pour trouver des idées), ils ne "pensent" pas (voir Boimare, Ces enfants empêchés de penser).
Tu as raison de penser à un projet, peut-être d'ailleurs des projets, en étant humble au début, l'essentiel est de réussir quelque chose qui ne dépend que de toi et d'eux ( pas des parents). Tu peux regarder du côté des "mannequins challenge", de l'illustration, de l'improvisation.
Le programme c'est qu'ils puissent ête plus autonomes en 4e, cela peut être le fil conducteur de l'année.
Bon courage
Les groupe de niveaux sont officiellement devenus des groupes de besoins, donc les groupes "faibles" ne sont plus supposés exister même si beaucoup de collèges garderont ce dispostif pour éviter les rotations.
En revanche, je ne comprends pas bien le niveau "Segpa" de ton groupe en 5e. Une Segpa scolarise normalement des élèves sont les difficultés ne peuvent justement pas être traitées par de " simples" dispositifs d'aide/soutien. Veux-tu dire qu'ils devraient être en Segpa mais que les parents ont refusé, ce qui arrive souvent ? Ou simplement qu'ils sont très faibles ?
Tu fais bien de renoncer au programme comme obligation, ton programme c'est d'évaluer leurs difficultés et, si possible, les causes, pour proposer une remédiation scolaire. J'entends scolaire au sens large : devenir un élève qui sait à la fois apprendre et s'intégrer à un groupe. Mais attention, ils doivent eux avoir conscience qu'ils suivent bien un programme, comme les autres. Les reproches faits aux groupes de niveaux sont souvent justes :ils sont vécus comme des groupes de relégation et il n'est pas facile, mais pas impossible, d'en faire de vrais groupes de remédiation.
Tu auras d'abord sans doute à faire un travail de repérage et d'évaluation : qui sait ou peut faire quoi, et qui échoue.
Le danger du petit groupe, c'est la tentation de trop individualiser, ca peut vite devenir difficile, il faut donc parvenir à trouver une progression qui soit commune et adaptée. Pas facile.
En 5e, l'échec est souvent bien intériorisé, voire revendiqué, il y aura sans doute beaucoup à déminer dans leurs " chagrins" d'école et/ou de vie.
Pour avoir pas mal travaillé avec ce genre de public, il est vraiment très rare qu'il soit impossible de faire quelque chose.
Le premier conseil pourrait-être de partir d'eux, de ne pas arriver avec quelque chose de trop tout fait/tout préparé, mais de leur proposer des possibilités de réussite, même minimes. Ce qu'ils n'arrivent pas à faire, ils le savent depuis longtemps, pour beaucoup c'est trop douloureux pour essayer encore. Ils ne "voient" pas ( voir la méthode Lector Lectrix de Cèbe et Goigoux pour trouver des idées), ils ne "pensent" pas (voir Boimare, Ces enfants empêchés de penser).
Tu as raison de penser à un projet, peut-être d'ailleurs des projets, en étant humble au début, l'essentiel est de réussir quelque chose qui ne dépend que de toi et d'eux ( pas des parents). Tu peux regarder du côté des "mannequins challenge", de l'illustration, de l'improvisation.
Le programme c'est qu'ils puissent ête plus autonomes en 4e, cela peut être le fil conducteur de l'année.
Bon courage
- SoiréeHabitué du forum
Je n'ai pas l'expérience de @Baldred avec les élèves en très grande difficulté, douce litote, j'ai bien plutôt une expérience qui consiste en la continuation de leur échec.
Ceci étant posé la raison pour laquelle tu évacues la possibilité d'une représentation théâtrale m'interpelle.
Si tu penses que les parents ne pourraient pas se déplacer pour y assister, ce qui est hélas possible et compréhensible à la fois, pourquoi ne pas envisager un autre public, comme les autres élèves du niveau 5e côté enfants et les professeurs de l'équipe pédagogique de ton groupe ainsi que le personnel administratif et l'équipe de vie scolaire côté adultes ? Ca me semble tout aussi valorisant sur le plan scolaire pour ta petite troupe, et généralement ce public scolaire a des relations affectives avec le personnel administratif et l'équipe de vie scolaire du fait de l'encadrement renforcé dont ils ont besoin pour compenser la difficulté à interagir efficacement avec leur famille.
Ceci étant posé la raison pour laquelle tu évacues la possibilité d'une représentation théâtrale m'interpelle.
Si tu penses que les parents ne pourraient pas se déplacer pour y assister, ce qui est hélas possible et compréhensible à la fois, pourquoi ne pas envisager un autre public, comme les autres élèves du niveau 5e côté enfants et les professeurs de l'équipe pédagogique de ton groupe ainsi que le personnel administratif et l'équipe de vie scolaire côté adultes ? Ca me semble tout aussi valorisant sur le plan scolaire pour ta petite troupe, et généralement ce public scolaire a des relations affectives avec le personnel administratif et l'équipe de vie scolaire du fait de l'encadrement renforcé dont ils ont besoin pour compenser la difficulté à interagir efficacement avec leur famille.
- Ruggera7Neoprof expérimenté
Bonjour,
Je lis avec intérêt cette discussion et j'ai d'ailleurs posé la question, sur un autre fil, de l'utilisation de Lector et Lectrix en version collège, que certains ont sans doute expérimenté.
J'aurai sans doute un seul groupe de faibles, mais dont l'effectif risque d'être à 15 ou 16 quand même...
Merci.
Je lis avec intérêt cette discussion et j'ai d'ailleurs posé la question, sur un autre fil, de l'utilisation de Lector et Lectrix en version collège, que certains ont sans doute expérimenté.
J'aurai sans doute un seul groupe de faibles, mais dont l'effectif risque d'être à 15 ou 16 quand même...
Merci.
- ernyaFidèle du forum
Le problème de Lector Lectrix, c’est que les textes ne correspondent pas à nos programmes. Or, si on veut que nos élèves même très faibles puissent accéder à notre patrimoine, il faut garder impérativement les textes du programme quitte à tout lire en classe. Par contre, on peut très bien utiliser les méthodes développées dans cet ouvrage en les appliquant à nos textes (faire visualiser, proposer des résumés à remettre dans l’ordre, des vrai/faux à justifier avec l’aide de citations repérées dans le texte, des mises en scène, etc).
Avec peu d’élèves, tu peux prendre davantage le temps de les faire lire à voix haute tous chaque semaine et de leur faire écrire des choses très courtes mais très précises.
Avec des élèves très faibles, bien tout expliciter ce qu’on fait et pourquoi on le fait. Essayer de leur redonner confiance en partant de ce qu’ils savent faire. Essayer de créer un noyau de confiance et d’entraide : faire présenter le travail devant les autres et les autres doivent trouver ce qui est positif et ce qui pourrait être amélioré et comment (pour vérifier que les attendus de chaque exercice ont bien été compris par tous).
Cette année, j’ai beaucoup apprécié travaillé en sixième avec mes élèves du groupe de soutien, ils se sont bien mobilisés (plus qu’en classe entière) et ils se montraient solidaires dans la difficulté. Ça peut être une super expérience !
Avec peu d’élèves, tu peux prendre davantage le temps de les faire lire à voix haute tous chaque semaine et de leur faire écrire des choses très courtes mais très précises.
Avec des élèves très faibles, bien tout expliciter ce qu’on fait et pourquoi on le fait. Essayer de leur redonner confiance en partant de ce qu’ils savent faire. Essayer de créer un noyau de confiance et d’entraide : faire présenter le travail devant les autres et les autres doivent trouver ce qui est positif et ce qui pourrait être amélioré et comment (pour vérifier que les attendus de chaque exercice ont bien été compris par tous).
Cette année, j’ai beaucoup apprécié travaillé en sixième avec mes élèves du groupe de soutien, ils se sont bien mobilisés (plus qu’en classe entière) et ils se montraient solidaires dans la difficulté. Ça peut être une super expérience !
- Ruggera7Neoprof expérimenté
En effet, Ernya, il me faudra trouver un moyen de susciter cette solidarité dans l'effort et de les souder...
Je note ton avis sur l'ouvrage Lector: merci!
Je note ton avis sur l'ouvrage Lector: merci!
- SalsepareilleÉrudit
Merci à tous pour vos réponses.
J'ai déjà fait le travail de repérage pour la plupart des élèves, que j'avais en 6ème dans des classes "lambda".
Pour la moitié de ce petit groupe de 5ème, la SEGPA a été proposée après des tests, mais elle a été refusée par les familles. Pour quelques autres élèves, la SEGPA a été proposée à l'issue du CM2.
Je pense ne pas renoncer à l'idée d'un petit projet en public, pour les motiver, et je prendrai soit le public d'autres classes, soit un public plus jeune des écoles primaires.
Avez-vous des idées de livres très courts, faisables, et conformes au programme? Ce qui n'arrange rien, c'est que je n'ai pas eu de 5ème depuis bien longtemps et j'ai perdu de vue le programme. Je viens de commander Aladin, mais je vois que ce sera bien trop long pour mes élèves. Ali Baba, Sindbad... je n'en ai pas un souvenir génial...
J'ai trouvé sur un blog de professeur de SEGPA un version adaptée du Malade Imaginaire, mais c'est presque une "traduction" de l'oeuvre de Molière. Je ne sais qu'en penser... Vaut-il mieux de très courts extraits non "traduits" mais du texte d'origine, ou l'oeuvre entière "simplifiée, adaptée, traduite"?
J'ai déjà fait le travail de repérage pour la plupart des élèves, que j'avais en 6ème dans des classes "lambda".
Pour la moitié de ce petit groupe de 5ème, la SEGPA a été proposée après des tests, mais elle a été refusée par les familles. Pour quelques autres élèves, la SEGPA a été proposée à l'issue du CM2.
Je pense ne pas renoncer à l'idée d'un petit projet en public, pour les motiver, et je prendrai soit le public d'autres classes, soit un public plus jeune des écoles primaires.
Avez-vous des idées de livres très courts, faisables, et conformes au programme? Ce qui n'arrange rien, c'est que je n'ai pas eu de 5ème depuis bien longtemps et j'ai perdu de vue le programme. Je viens de commander Aladin, mais je vois que ce sera bien trop long pour mes élèves. Ali Baba, Sindbad... je n'en ai pas un souvenir génial...
J'ai trouvé sur un blog de professeur de SEGPA un version adaptée du Malade Imaginaire, mais c'est presque une "traduction" de l'oeuvre de Molière. Je ne sais qu'en penser... Vaut-il mieux de très courts extraits non "traduits" mais du texte d'origine, ou l'oeuvre entière "simplifiée, adaptée, traduite"?
- ernyaFidèle du forum
Je pense qu’il vaut mieux des extraits courts plutôt qu’une œuvre vraiment simplifiée.
Pour le théâtre, il y a pas mal de pièces adaptées en BD (le texte est respecté), tu peux aussi regarder de ce côté-là. Et en théâtre, tu peux très bien visionner avec eux une captation et étudier de façon plus précise quelques scènes sans qu’ils lisent nécessairement toute la pièce.
Pour le théâtre, il y a pas mal de pièces adaptées en BD (le texte est respecté), tu peux aussi regarder de ce côté-là. Et en théâtre, tu peux très bien visionner avec eux une captation et étudier de façon plus précise quelques scènes sans qu’ils lisent nécessairement toute la pièce.
- Sherlock21Niveau 5
Baldred a écrit:Bonsoir,
Les groupe de niveaux sont officiellement devenus des groupes de besoins, donc les groupes "faibles" ne sont plus supposés exister même si beaucoup de collèges garderont ce dispostif pour éviter les rotations.
En revanche, je ne comprends pas bien le niveau "Segpa" de ton groupe en 5e. Une Segpa scolarise normalement des élèves sont les difficultés ne peuvent justement pas être traitées par de " simples" dispositifs d'aide/soutien. Veux-tu dire qu'ils devraient être en Segpa mais que les parents ont refusé, ce qui arrive souvent ? Ou simplement qu'ils sont très faibles ?
Tu fais bien de renoncer au programme comme obligation, ton programme c'est d'évaluer leurs difficultés et, si possible, les causes, pour proposer une remédiation scolaire. J'entends scolaire au sens large : devenir un élève qui sait à la fois apprendre et s'intégrer à un groupe. Mais attention, ils doivent eux avoir conscience qu'ils suivent bien un programme, comme les autres. Les reproches faits aux groupes de niveaux sont souvent justes :ils sont vécus comme des groupes de relégation et il n'est pas facile, mais pas impossible, d'en faire de vrais groupes de remédiation.
Tu auras d'abord sans doute à faire un travail de repérage et d'évaluation : qui sait ou peut faire quoi, et qui échoue.
Le danger du petit groupe, c'est la tentation de trop individualiser, ca peut vite devenir difficile, il faut donc parvenir à trouver une progression qui soit commune et adaptée. Pas facile.
En 5e, l'échec est souvent bien intériorisé, voire revendiqué, il y aura sans doute beaucoup à déminer dans leurs " chagrins" d'école et/ou de vie.
Pour avoir pas mal travaillé avec ce genre de public, il est vraiment très rare qu'il soit impossible de faire quelque chose.
Le premier conseil pourrait-être de partir d'eux, de ne pas arriver avec quelque chose de trop tout fait/tout préparé, mais de leur proposer des possibilités de réussite, même minimes. Ce qu'ils n'arrivent pas à faire, ils le savent depuis longtemps, pour beaucoup c'est trop douloureux pour essayer encore. Ils ne "voient" pas ( voir la méthode Lector Lectrix de Cèbe et Goigoux pour trouver des idées), ils ne "pensent" pas (voir Boimare, Ces enfants empêchés de penser).
Tu as raison de penser à un projet, peut-être d'ailleurs des projets, en étant humble au début, l'essentiel est de réussir quelque chose qui ne dépend que de toi et d'eux ( pas des parents). Tu peux regarder du côté des "mannequins challenge", de l'illustration, de l'improvisation.
Le programme c'est qu'ils puissent ête plus autonomes en 4e, cela peut être le fil conducteur de l'année.
Bon courage
Au risque d'en choquer quelques-uns, j'ai lu et entendu que les élèves ayant deux ans ou plus de retard scolaire relevaient de SEGPA. Or un élève qui rentre en Sixième sans savoir lire (au sens de réellement comprendre ce qu'il lit) et écrire (sans faire une faute par mot) a techniquement entre quatre et cinq ans de retard scolaire. Il relève donc de SEGPA et tout élève entrant en Sixième dans ces conditions devrait aller dans ce type de classe.
- Sherlock21Niveau 5
ernya a écrit:Je pense qu’il vaut mieux des extraits courts plutôt qu’une œuvre vraiment simplifiée.
Pour le théâtre, il y a pas mal de pièces adaptées en BD (le texte est respecté), tu peux aussi regarder de ce côté-là. Et en théâtre, tu peux très bien visionner avec eux une captation et étudier de façon plus précise quelques scènes sans qu’ils lisent nécessairement toute la pièce.
Ce qui me gêne, avec cette logique, c'est que les élèves faibles n'accèderont jamais à la lecture à proprement parler. L'écart entre leur niveau et celui des élèves plus performants ira donc en se creusant toujours plus, ces derniers lisant réellement les livres.
C'est la même "logique" avec les PAP : on exige moins des élèves concernés, de sorte que ne fournissant pas certains travaux demandés aux autres, ils prennent de plus en plus de retard. Je ne vois pas en quoi ne pas sanctionner l'orthographe ou la graphie pour les "dys" ou ne pas sanctionner le comportement pour ceux qui ont un trouble de l'attention va les faire progresser. Un handicap, réel ou supposé, cela se surmonte, même s'il faut fournir bien plus d'efforts que les autres pour parvenir au même résultat.
Moi-même dyslexique adolescent, j'ai surmonté ce handicap par un surcroît d'efforts et de travail, de sorte qu'en Première, j'étais premier de ma classe en français, alors que je partais de très bas, ayant collectionné les notes catastrophiques en Sixième et en Cinquième...
Les PAP, à mon sens, compliquent notre travail de professeur et masquent les problèmes bien plus qu'ils ne les résolvent. Un 13 de moyenne avec PAP ne vaut pas un 13 de moyenne sans PAP...
- lulucastagnetteEmpereur
J'aurai moi aussi un groupe très faible (mais en 6e). Je pense qu'il faut en effet en faire un maximum en classe et être encore plus explicite qu'avec les autres sur les points à retenir. Eviter les grosses évaluations mais plutôt les fragmenter. En revanche, en ce qui me concerne, hors de question de leur proposer des versions trop adaptées. Ce sera le programme mais à leur portée. J'en aurai 10 et je sens que l'année sera looooongue.
- Sherlock21Niveau 5
lulucastagnette a écrit:J'aurai moi aussi un groupe très faible (mais en 6e). Je pense qu'il faut en effet en faire un maximum en classe et être encore plus explicite qu'avec les autres sur les points à retenir. Eviter les grosses évaluations mais plutôt les fragmenter. En revanche, en ce qui me concerne, hors de question de leur proposer des versions trop adaptées. Ce sera le programme mais à leur portée. J'en aurai 10 et je sens que l'année sera looooongue.
Et comment prépare-t-on des élèves au Brevet, par exemple, avec des épreuves courtes et fragmentées ?
S'ils sont incapables de faire 45 minutes d'évaluation en Cinquième, comment arriveront-ils à passer des épreuves de trois heures deux ans plus tard ?
- lulucastagnetteEmpereur
Sherlock21 a écrit:lulucastagnette a écrit:J'aurai moi aussi un groupe très faible (mais en 6e). Je pense qu'il faut en effet en faire un maximum en classe et être encore plus explicite qu'avec les autres sur les points à retenir. Eviter les grosses évaluations mais plutôt les fragmenter. En revanche, en ce qui me concerne, hors de question de leur proposer des versions trop adaptées. Ce sera le programme mais à leur portée. J'en aurai 10 et je sens que l'année sera looooongue.
Et comment prépare-t-on des élèves au Brevet, par exemple, avec des épreuves courtes et fragmentées ?
S'ils sont incapables de faire 45 minutes d'évaluation en Cinquième, comment arriveront-ils à passer des épreuves de trois heures deux ans plus tard ?
Je parle de mes futurs 6e. Le brevet ne me semble pas être mon objectif premier à ce niveau.
- Sherlock21Niveau 5
lulucastagnette a écrit:Sherlock21 a écrit:lulucastagnette a écrit:J'aurai moi aussi un groupe très faible (mais en 6e). Je pense qu'il faut en effet en faire un maximum en classe et être encore plus explicite qu'avec les autres sur les points à retenir. Eviter les grosses évaluations mais plutôt les fragmenter. En revanche, en ce qui me concerne, hors de question de leur proposer des versions trop adaptées. Ce sera le programme mais à leur portée. J'en aurai 10 et je sens que l'année sera looooongue.
Et comment prépare-t-on des élèves au Brevet, par exemple, avec des épreuves courtes et fragmentées ?
S'ils sont incapables de faire 45 minutes d'évaluation en Cinquième, comment arriveront-ils à passer des épreuves de trois heures deux ans plus tard ?
Je parle de mes futurs 6e. Le brevet ne me semble pas être mon objectif premier à ce niveau.
Je comprends. Mais il me semble que le Brevet (comme le Bac) se prépare sur le long terme. C'est parce qu'on augmente peu à peu le niveau exigé et la durée des évaluations que les Troisièmes finissent par être capables de passer le Brevet...
- lulucastagnetteEmpereur
Sherlock21 a écrit:lulucastagnette a écrit:Sherlock21 a écrit:lulucastagnette a écrit:J'aurai moi aussi un groupe très faible (mais en 6e). Je pense qu'il faut en effet en faire un maximum en classe et être encore plus explicite qu'avec les autres sur les points à retenir. Eviter les grosses évaluations mais plutôt les fragmenter. En revanche, en ce qui me concerne, hors de question de leur proposer des versions trop adaptées. Ce sera le programme mais à leur portée. J'en aurai 10 et je sens que l'année sera looooongue.
Et comment prépare-t-on des élèves au Brevet, par exemple, avec des épreuves courtes et fragmentées ?
S'ils sont incapables de faire 45 minutes d'évaluation en Cinquième, comment arriveront-ils à passer des épreuves de trois heures deux ans plus tard ?
Je parle de mes futurs 6e. Le brevet ne me semble pas être mon objectif premier à ce niveau.
Je comprends. Mais il me semble que le Brevet (comme le Bac) se prépare sur le long terme. C'est parce qu'on augmente peu à peu le niveau exigé et la durée des évaluations que les Troisièmes finissent par être capables de passer le Brevet...
Certes. Mais là on parle d'élèves très faibles et je parle de début d'année.
- frimoussette77Guide spirituel
Elèves qui sans aide auraient eu du mal pour les épreuves du DNB.lulucastagnette a écrit:Sherlock21 a écrit:lulucastagnette a écrit:Sherlock21 a écrit:
Et comment prépare-t-on des élèves au Brevet, par exemple, avec des épreuves courtes et fragmentées ?
S'ils sont incapables de faire 45 minutes d'évaluation en Cinquième, comment arriveront-ils à passer des épreuves de trois heures deux ans plus tard ?
Je parle de mes futurs 6e. Le brevet ne me semble pas être mon objectif premier à ce niveau.
Je comprends. Mais il me semble que le Brevet (comme le Bac) se prépare sur le long terme. C'est parce qu'on augmente peu à peu le niveau exigé et la durée des évaluations que les Troisièmes finissent par être capables de passer le Brevet...
Certes. Mais là on parle d'élèves très faibles et je parle de début d'année.
- BaldredSage
Oui, on parle d'un groupe de remediation 6e qui cherche à (re)contruire une progression scolaire à partir des fondations. Pour ceux qui pourront le faire, la mise à niveau peut être assez rapide. Mais le DNB n'est pas l'objectif premier de ces groupes.
De plus, "le long terme" qui serait nécessaire pour le brevet peut être discuté tant il demande finalement peu.
De plus, "le long terme" qui serait nécessaire pour le brevet peut être discuté tant il demande finalement peu.
- jeannotNiveau 5
Quelles sont les activités que vous allez faire avec vos groupes de besoin? Pardon de poser cette question toute simple, mais il semble
qu'il y ait chez beaucoup d'enseignants de français, un flou . Activités de langue, d'écriture ?
qu'il y ait chez beaucoup d'enseignants de français, un flou . Activités de langue, d'écriture ?
- CaroNiveau 10
Bonjour,
Je me retrouve avec un groupe faible de 13 élèves de 5ème : l'horreur !!! J'en connaissais certains que j'avais l'an dernier en 6ème et les avais placés à côté d'un/e camarade qui les aidait. Cette année, personne pour les tirer vers le haut donc je rame. Je suis en train de remanier toute ma progression mais suis découragée face au travail que cela représente et à toute l'énergie que je dois déployer en cours.
Lundi et mardi, j'ai travaillé sur le verbe et me suis rendue compte que la majorité du groupe n'était même pas capable de relever un verbe conjugué dans une phrase simple.
Comment faites-vous de votre côté ?
Je me retrouve avec un groupe faible de 13 élèves de 5ème : l'horreur !!! J'en connaissais certains que j'avais l'an dernier en 6ème et les avais placés à côté d'un/e camarade qui les aidait. Cette année, personne pour les tirer vers le haut donc je rame. Je suis en train de remanier toute ma progression mais suis découragée face au travail que cela représente et à toute l'énergie que je dois déployer en cours.
Lundi et mardi, j'ai travaillé sur le verbe et me suis rendue compte que la majorité du groupe n'était même pas capable de relever un verbe conjugué dans une phrase simple.
Comment faites-vous de votre côté ?
- *Ombre*Grand sage
Caro, avec mes élèves faibles, sur le verbe, j'abandonne tous les critères syntaxiques et morphologiques, très abstraits, pour me concentrer sur le sens. On parle d'élèves en difficulté qui ont aussi, en général, bien du mal en compréhension. Alors on fait d'une pierre deux coups, voire trois. On se concentre sur le sens des mots. Je lis des phrases et je demande de travailler la représentation mentale : on se concentre pour visualiser que ce raconte la phrase. Et on essaie de répondre à cette question simple : qui fait quoi ? Qui, c'est le sujet, fait quoi, c'est le verbe, mais on n'a droit qu'à un seul mot pour répondre.
Au début, évite à tout prix les verbes d'état. Pour les premières phrases, je reste même sur des actions exprimées en un seul mot, sans complément d'objet (Pas : Pierre lit un livre dans le canapé, mais : Pierre lit dans le canapé). Très progressivement, on passe à des phrases plus complexes. Je fais écrire, aussi, à partir d'images, des phrases simples. Pareil, on repère qui fait quoi, on souligne le sujet, on entoure le verbe qu'on a employé, on en profite pour donner des habitudes en ce qui concerne la majuscule et le point. Écrire, pour beaucoup, c'est s'approprier les concepts et les rendre plus rapidement opératoires. Veille à ne pas rester exclusivement à des exercices d'analyse, surtout avec des élèves faibles qui ont besoin de mettre en oeuvre. Avec les Sixième faibles, j'ai choisi un fil conducteur pour l'année, pour l'écriture : la mythologie (merci Serge Boimare et ses textes nourrissants). La première semaine, l'exercice d'écriture était simplissime : une liste de noms de dieux et pour chacun, une flèche, son domaine. Il faut transformer la flèche par le verbe être. C'est ultra basique. Mais on travaille la phrase complète, les majuscule, l'orthographe du verbe "être". La deuxième semaine, on décrit une image avec un verbe d'action (une image, une phrase). On repère toujours sujet et verbe, on travaille toujours majscule (y compris aux noms propres) et points. Je traque les incorrections issues d'une transposition maladroite de l'oral, en particulier les "qui" intercalés entre le sujet et le verbe, toujours en revenant à mon "qui fait quoi" dans ce que j'écris comme dans ce que je lis : la réponse à "qui fait quoi", c'est pas Artémis qui lance une flèche, mais : Artémis lance une flèche. Ça peut paraître bête, mais pour ces élèves qui se sentent incapables, cela n'a rien d'évident. En outre, ces exercices simples les mettent en situation de réussite (et encore, pas tous) et leur permettent de retrouver un peu de foi en leur propre capacité à progresser, ce qui me paraît être la première chose à restaurer chez eux, avant même la syntaxe. Disons que la restauration de l'autre passera par celle de l'une.
En fait, je pense qu'avec des élèves faibles, le tout n'est pas de "revoir sa progression", mais de prendre son temps - et tu verras bien où tu en seras dans ta progression en juin, ce n'est pas ça le plus important. Le plus important, c'est de trouver d'autres angles d'attaques pour qu'ils acquièrent le sentiment de leur propre capacité à progresser et qu'ils construisent certaines compétences. Pas autant que les autres, pas aussi vite que les autres, mais si on voulait qu'ils fassent exactement pareil, il ne fallait pas faire de groupes de niveaux, ou alors tout cela n'a aucun sens. Réunir des élèves faibles pour exiger d'eux qu'ils fassent autant que les autres et aussi vite, ce n'est plus de la pédagogie, c'est un massacre en règle. Mais ça, tu le sais déjà puisque tu postes ici.
Bon courage.
Au début, évite à tout prix les verbes d'état. Pour les premières phrases, je reste même sur des actions exprimées en un seul mot, sans complément d'objet (Pas : Pierre lit un livre dans le canapé, mais : Pierre lit dans le canapé). Très progressivement, on passe à des phrases plus complexes. Je fais écrire, aussi, à partir d'images, des phrases simples. Pareil, on repère qui fait quoi, on souligne le sujet, on entoure le verbe qu'on a employé, on en profite pour donner des habitudes en ce qui concerne la majuscule et le point. Écrire, pour beaucoup, c'est s'approprier les concepts et les rendre plus rapidement opératoires. Veille à ne pas rester exclusivement à des exercices d'analyse, surtout avec des élèves faibles qui ont besoin de mettre en oeuvre. Avec les Sixième faibles, j'ai choisi un fil conducteur pour l'année, pour l'écriture : la mythologie (merci Serge Boimare et ses textes nourrissants). La première semaine, l'exercice d'écriture était simplissime : une liste de noms de dieux et pour chacun, une flèche, son domaine. Il faut transformer la flèche par le verbe être. C'est ultra basique. Mais on travaille la phrase complète, les majuscule, l'orthographe du verbe "être". La deuxième semaine, on décrit une image avec un verbe d'action (une image, une phrase). On repère toujours sujet et verbe, on travaille toujours majscule (y compris aux noms propres) et points. Je traque les incorrections issues d'une transposition maladroite de l'oral, en particulier les "qui" intercalés entre le sujet et le verbe, toujours en revenant à mon "qui fait quoi" dans ce que j'écris comme dans ce que je lis : la réponse à "qui fait quoi", c'est pas Artémis qui lance une flèche, mais : Artémis lance une flèche. Ça peut paraître bête, mais pour ces élèves qui se sentent incapables, cela n'a rien d'évident. En outre, ces exercices simples les mettent en situation de réussite (et encore, pas tous) et leur permettent de retrouver un peu de foi en leur propre capacité à progresser, ce qui me paraît être la première chose à restaurer chez eux, avant même la syntaxe. Disons que la restauration de l'autre passera par celle de l'une.
En fait, je pense qu'avec des élèves faibles, le tout n'est pas de "revoir sa progression", mais de prendre son temps - et tu verras bien où tu en seras dans ta progression en juin, ce n'est pas ça le plus important. Le plus important, c'est de trouver d'autres angles d'attaques pour qu'ils acquièrent le sentiment de leur propre capacité à progresser et qu'ils construisent certaines compétences. Pas autant que les autres, pas aussi vite que les autres, mais si on voulait qu'ils fassent exactement pareil, il ne fallait pas faire de groupes de niveaux, ou alors tout cela n'a aucun sens. Réunir des élèves faibles pour exiger d'eux qu'ils fassent autant que les autres et aussi vite, ce n'est plus de la pédagogie, c'est un massacre en règle. Mais ça, tu le sais déjà puisque tu postes ici.
Bon courage.
- Nina68Niveau 9
jeannot a écrit:Quelles sont les activités que vous allez faire avec vos groupes de besoin? Pardon de poser cette question toute simple, mais il semble
qu'il y ait chez beaucoup d'enseignants de français, un flou . Activités de langue, d'écriture ?
Chez nous, pas de flou. On a déjà commencé en groupes.
On fait le programme, comme on peut. On suit la progression commune, comme on peut aussi, finalement, et on fait lecture, écriture, langue et oral comme les années d'avant.
Pour le groupe à 15, les notions sont moins approfondies ; les livres en cursive seront moins longs.
Je ne vois pas ce qui serait flou, le programme est très précis ? En revanche, je vois bien les difficultés apparaître : jusqu'où va-t-on aller pour une même notion en langue par exemple...
- CaroNiveau 10
Merci infiniment Ombre d'avoir pris le temps de me répondre et de me proposer une réponse aussi concrète.
C'est exactement cela mais ce n'est vraiment pas facile de trouver ces angles. Il faut que je repense entièrement ma manière de travailler, que je laisse de côté certains critères et que je simplifie les exercices. Ta manière d'aborder le verbe est très intéressante.trouver d'autres angles d'attaques pour qu'ils acquièrent le sentiment de leur propre capacité à progresser et qu'ils construisent certaines compétences
- Nina68Niveau 9
*Ombre* a écrit:Caro, avec mes élèves faibles, sur le verbe, j'abandonne tous les critères syntaxiques et morphologiques, très abstraits, pour me concentrer sur le sens. On parle d'élèves en difficulté qui ont aussi, en général, bien du mal en compréhension. Alors on fait d'une pierre deux coups, voire trois. On se concentre sur le sens des mots. Je lis des phrases et je demande de travailler la représentation mentale : on se concentre pour visualiser que ce raconte la phrase. Et on essaie de répondre à cette question simple : qui fait quoi ? Qui, c'est le sujet, fait quoi, c'est le verbe, mais on n'a droit qu'à un seul mot pour répondre.
Au début, évite à tout prix les verbes d'état. Pour les premières phrases, je reste même sur des actions exprimées en un seul mot, sans complément d'objet (Pas : Pierre lit un livre dans le canapé, mais : Pierre lit dans le canapé). Très progressivement, on passe à des phrases plus complexes. Je fais écrire, aussi, à partir d'images, des phrases simples. Pareil, on repère qui fait quoi, on souligne le sujet, on entoure le verbe qu'on a employé, on en profite pour donner des habitudes en ce qui concerne la majuscule et le point. Écrire, pour beaucoup, c'est s'approprier les concepts et les rendre plus rapidement opératoires. Veille à ne pas rester exclusivement à des exercices d'analyse, surtout avec des élèves faibles qui ont besoin de mettre en oeuvre. Avec les Sixième faibles, j'ai choisi un fil conducteur pour l'année, pour l'écriture : la mythologie (merci Serge Boimare et ses textes nourrissants). La première semaine, l'exercice d'écriture était simplissime : une liste de noms de dieux et pour chacun, une flèche, son domaine. Il faut transformer la flèche par le verbe être. C'est ultra basique. Mais on travaille la phrase complète, les majuscule, l'orthographe du verbe "être". La deuxième semaine, on décrit une image avec un verbe d'action (une image, une phrase). On repère toujours sujet et verbe, on travaille toujours majscule (y compris aux noms propres) et points. Je traque les incorrections issues d'une transposition maladroite de l'oral, en particulier les "qui" intercalés entre le sujet et le verbe, toujours en revenant à mon "qui fait quoi" dans ce que j'écris comme dans ce que je lis : la réponse à "qui fait quoi", c'est pas Artémis qui lance une flèche, mais : Artémis lance une flèche. Ça peut paraître bête, mais pour ces élèves qui se sentent incapables, cela n'a rien d'évident. En outre, ces exercices simples les mettent en situation de réussite (et encore, pas tous) et leur permettent de retrouver un peu de foi en leur propre capacité à progresser, ce qui me paraît être la première chose à restaurer chez eux, avant même la syntaxe. Disons que la restauration de l'autre passera par celle de l'une.
En fait, je pense qu'avec des élèves faibles, le tout n'est pas de "revoir sa progression", mais de prendre son temps - et tu verras bien où tu en seras dans ta progression en juin, ce n'est pas ça le plus important. Le plus important, c'est de trouver d'autres angles d'attaques pour qu'ils acquièrent le sentiment de leur propre capacité à progresser et qu'ils construisent certaines compétences. Pas autant que les autres, pas aussi vite que les autres, mais si on voulait qu'ils fassent exactement pareil, il ne fallait pas faire de groupes de niveaux, ou alors tout cela n'a aucun sens. Réunir des élèves faibles pour exiger d'eux qu'ils fassent autant que les autres et aussi vite, ce n'est plus de la pédagogie, c'est un massacre en règle. Mais ça, tu le sais déjà puisque tu postes ici.
Bon courage.
Oui, merci beaucoup, Ombre, d'avoir partagé ces réflexions ! J'aimerais les partager avec mes collègues de lettres via l'ENT, parce qu'il y en a deux qui n'ont pas eu d'élèves de ce niveau depuis des années. De plus cela permettrait de lancer une réflexion collective. Le puis-je ?
- BaldredSage
@ombre a tout à fait raison, entre Boimare et Lector Lectrix. J'ajoute que le niveau d'un groupe faible est.... faible, c'est à dire sous les attendus, à des profondeurs variables. Il faut donc partir de très bas, proposer des échelons à leur portée.
Cela demande de s'affranchir de l'injonction contradictoire du "choc des savoirs" qui voudrait que finalement tous les élèves fassent la même progression sans autre recette que le nombre d'élèves par classe.
Proposer des situations de réussite est sans doute l'objectif principal.
Cela demande de s'affranchir de l'injonction contradictoire du "choc des savoirs" qui voudrait que finalement tous les élèves fassent la même progression sans autre recette que le nombre d'élèves par classe.
Proposer des situations de réussite est sans doute l'objectif principal.
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