PPCR : mon "rendez-vous carrière"

Kalypso a écrit:Mais enfin ça doit se poser quand même très souvent dans les établissements avec ASA non ? Et les collègues ne réagissent pas forcément pour demander le rattrapage de septembre ?
À un mois près c'est dégueulasse...

Je me permets une remarque qui devrait te rassurer.

J'ai toujours travaillé dans des établissements APV (avec ASA donc) et ta situation dans ce type d'établissement est un grand classique.

Les IPR le savent puisqu'ils reçoivent un mail en fin d'année scolaire avec la liste des collègues dans cette situation à "vite inspecter".
Cela explique qu'ils le sont soit tout à la fin de l'année scolaire (fin mai/juin) soit pendant la période de rattrapage en septembre, comme évoqué ci-dessus.

Pas de panique, rien d'anormal à ta situation pour moi.

Mais elle ne sera pas présente dans son établissement en septembre, donc ne pourra pas bénéficier de ce rattrapage. C'est là le problème.

Sauf qu'ici Kalypso n'est pas inspectable lors de la campagne de rattrapage, c'est surtout ça qui est inhabituel dans sa situation, plus que l'ASA.

Edit : Cléopatra2 a été plus rapide que moi !

Je suis à l’échelon 8, tout juste, après 17ans de carrière, et n’ai jamais eu de rdv de carrière. Je fais partie des quelques % de l’académie de Versailles, et franchement, ça pourrit bien mon avancement. Quand je vois qu’à 37ans, on peut être éligible à la HC, c’est stupéfiant pour moi.

Arrivée dans le 1er décile au capes, ma note pédagogique était au maximum. Neotit, je suis inspectée par une chargée d’inspection. Très bon rapport, ma visite est transformée en vraie inspection. En octobre : note abaissée d’un point. A l’époque, je n’ai pas contesté ni même seulement demandé d’explications. Quelques années plus tard, nouvelle inspection. Plus expérimentée,  j’en fais part à mon IPR et lui dit que ça fait sanction etc. Excellente inspection, un rapport dithyrambique, je passe au GC à l’échelon 6, mais elle ne me monte que de 2 points...
2017, mise en place du ppcr : je passe au 7eme automatiquement sur mesure dérogatoire au 1er septembre.
2018 : j’obtiens l’agreg et tombe enceinte dans la foulée. Mon reclassement est catastrophique, je me retrouve à l’échelon 6 avec un reliquat d’’ancienneté dans l’échelon ridicule. Mais : étant stagiaire, je ne suis pas éligible à un rdv de carrière, et étant enceinte avec une prolongation de stage, je ne peux pas avoir un rdv de carrière de l’échelon 6 de mon nouveau corps au mois de septembre suivant. J’ai même pas le droit de jouer en fait. Et mon ipr venu pour ma titularisation qui me sort que ma promotion, je viens de l’obtenir (en obtenant l’agreg). Tout est dit.
Je me traîne donc l’échelon 6, puis l’échelon 7. Maintenant le 8. Et j’apprends en lisant ce fil que les agrégés internes n’ont quasiment aucune chance d’être accélérés à l’échelon 8!

C’est pas que j ’attends grand chose de ces rdv de carrière, mais comme dit plus haut, sur les 43 ou 44ans d’une carrière, ça commence à représenter une somme d’argent non négligeable au final...

Oui tu n'as pas eu de bol. J'ai une collègue qui n'a eu aucun PPCR car elle devait être à l'échelon 9 tout juste lorsque ça s'est mis en place. Résultat des courses, elle est déjà à l'échelon 11 et elle vient d'y passer, elle a plus de 50 ans (début de carrière tardif). Elle commençait à en avoir marre. Je crois même qu'elle n'a pas été inspectée depuis au moins 12 ans.

Tu as en fait été doublement victime du PPCR :

1) tu auras une faible ancienneté de corps lors de ton RDV de carrière de l'échelon 8, donc même avec un avis Excellent, tu ne seras peut être pas accélérée (ce n'est pas perdu non plus, ça dépend des années et des disciplines)

2) mais surtout en obtenant l'agreg en 2018, tu as été reclassée dans les nouvelles grilles du PPCR entré en vigueur en 2017, qui a fortement allongé les débuts de carrière. Avant, on commençait directement à l'échelon 3 et il fallait 1 an pour passer au 4. Maintenant il faut 4 ans pour passer au 4. Soit trois ans d'écart entre ancienne et nouvelle grille, que tu as payé au prix fort (en plus du coefficient 135/175).

Le PPCR était surtout délétère pour les nouveaux entrants vu le rallongement des grilles en début de carrière, mais pas si mauvais pour ceux qui étaient en fin de carrière avec notamment la création de la classe exceptionnelle avantageuse pour la retraite. Le but était clair : se mettre dans la poche certains syndicats (dont le SNES qui est tombé dans le panneau) qui défendent surtout ceux qui sont déjà dans la place et moins les futurs entrants. Le problème est qu'un agrégé interne subit les choses comme un nouvel entrant.

On arrive à des situations absurdes comme celles de Kalypso et kiwi.

Mais tout cela permet peut être aux collègues de bien voir à quel point ce PPCR a fait du mal à la profession avec la complicité de certains, même si ça prend des années.

Après, Kiwi, j'ai été accélérée à l'échelon 8 en ayant eu l'agrégation interne (mais je dois avoir plus d'ancienneté tout de même, titularisée en 2013, PPCR 2021-2022).

Quand je vois qu’à 37ans, on peut être éligible à la HC, c’est stupéfiant pour moi.

Pour être promouvable à la hors classe, il faut être au 9ème échelon depuis 2 ans au moins au 31/08 de l'année de la promotion. L'être à 37 ans je pense que ça reste des situations exceptionnelles (voire inexistantes ?).

lealaque a écrit:

Quand je vois qu’à 37ans, on peut être éligible à la HC, c’est stupéfiant pour moi.

Pour être promouvable à la hors classe, il faut être au 9ème échelon depuis 2 ans au moins au 31/08 de l'année de la promotion. L'être à 37 ans je pense que ça reste des situations exceptionnelles (voire inexistantes ?).

Un profil comme le suivant : né en 1987, entre en CPGE en 2004, obtient une ENS en 2006, l'agrégation en 2009, finit sa scolarité à l'ENS en 2010 et prend son poste dans le secondaire, qu'il occupe jusqu'en 2024.

Ce profil aura bénéficié de plusieurs coups de pouce :
- entrée directement à l'échelon 3, comme c'était le cas avant 2013
- seulement 1 an pour passer échelon 4
- bénéficie d'un reclassement de 2 ans et 6 mois pour ses années à l'ENS : autrement dit lorsqu'il commence sa carrière en 2011, il est déjà échelon 4 + 1 an et demi, donc presque à l'échelon 5.

Quatorze ans après en 2024, il a 37 ans et est a dépassé l'échelon 9 + 2 ans si je ne me suis pas trompé dans mes calculs.

Bien sûr, ce profil n'est pas standard car il s'agit d'un normalien, mais à part ça il n'y a aucune autre spécificité.

Si je regarde mon profil
- née en 1984
- CPGE de 2002 à 2004
- Ecole des chartes de 2004 à 2008, agrégation en 2009. allocataire monitrice puis ATER. Entrée dans le secondaire en septembre 2013.
Toujours passée à l'ancienneté depuis.
Je suis passée à l'échelon 8 en octobre 2023 (et serai vraisemblablement inspectée dans l'année scolaire qui vient).
L'échelon 9 me paraît encore trrrrrrrès loin (et me donne l'impression que je me suis vraiment fait enfler avec l'ancienneté en faisant une thèse mais bon au moins j'ai été titularisée sans inspection et ça vaut je pense tout l'or du monde).

Elaïna a écrit:Si je regarde mon profil
- née en 1984
- CPGE de 2002 à 2004
- Ecole des chartes de 2004 à 2008, agrégation en 2009. allocataire monitrice puis ATER. Entrée dans le secondaire en septembre 2013.
Toujours passée à l'ancienneté depuis.
Je suis passée à l'échelon 8 en octobre 2023 (et serai vraisemblablement inspectée dans l'année scolaire qui vient).
L'échelon 9 me paraît encore trrrrrrrès loin (et me donne l'impression que je me suis vraiment fait enfler avec l'ancienneté en faisant une thèse mais bon au moins j'ai été titularisée sans inspection et ça vaut je pense tout l'or du monde).

Mais il y a un truc que je ne pige pas: tu n’étais pas en détachement pendant le contrat doc? Moi j’ai continué à avancer pendant toutes mes années de thèse (je suis même passée à l’avancement rapide en ayant un RDV de carrière au milieu) car le détachement le permettait.

J'ai été détachée pendant les deux ans d'ATER (les années 2011-2012 et 2012-2013). Les deux années précédentes (2010 2011 et 2009 2010) j'ai été considérée comme stagiaire et là je crois que je me suis fait enfler bien comme il faut (mais enfin, je me suis fait enfler sur tellement d'autres truc, du genre sur mon congé mat quand j'étais ATER...).

Ah oui d’accord, ça doit être parce que j’ai fait mon stage dans le secondaire (et plusieurs années) avant la thèse… franchement c’était tellement plus avantageux ! De fait les gens qui enchaînent direct sur la thèse se font enfler.

En effet, faire sa thèse avant la titularisation n'est pas optimal pour l'avancement, mais cela permet d'éviter l'année de stage.

Les années à l'école des chartes permettent-elles un reclassement comme à l'ENS (4 ans à l'ENS = 2,5 ans d'ancienneté dans le corps des agrégés) ? Si la réponse est non, l'écart se fait également là-dessus.

Note : la situation s'est largement empirée pour quelqu'un qui rentre dans le métier en 2024. En 2013, il fallait 1 an pour arriver à l'échelon 4, désormais il faut 4 ans. Ils sont pas près de voir la couleur de l'échelon 9.

Mais je ne suis pas sure que ce soit la meilleure idée d’ « éviter l’année de stage », en fait. L’enseignement supérieur (le peu qu’on fait en contrat doc) ne prépare absolument pas à enseigner dans le secondaire. L’année de stage, c’est quand même bien utile, quoi qu’on en pense.

Sur le fond, tu as parfaitement raison.

Le problème est que cette année de stage est devenue depuis quelques années le terrain d'un nombre d'abus incroyables, les différents topics sur le sujet font froid dans le dos.

Plutarque a écrit:Sur le fond, tu as parfaitement raison.

Le problème est que cette année de stage est devenue depuis quelques années le terrain d'un nombre d'abus incroyables, les différents topics sur le sujet font froid dans le dos.

C’est vrai, pour le coup ce n’était pas du tout le cas à mon époque (j’étais stagiaire en 2011-2012). Néanmoins il ne me semble pas que ce soit une bonne raison pour vouloir l’éviter. Et malgré tout, même si les abus peuvent arriver, quand on est agrégé (ce qui est le cas de la majeure partie des gens qui obtiennent un CD) et qu’on s’en sort à peu près normalement avec ses classes, le risque de non titularisation reste assez mince.

Je ne sais pas trop ce qui a pu se passer quant à mon avancement. A l'époque je n'y comprenais rien et j'avais tellement la tête dans le guidon à mon entrée dans le secondaire (thèse à finir, deux enfants de moins de deux ans) que je ne me suis pas posé de questions.

Si je regarde iprof, ça donne ça
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Il s'est passé un truc en 2017 (quoi ? je n'ai pas été inspectée cette année-là, mes seules inspections datent de 2015 et de 2019) mais je ne comprends pas bien.

Après je ne me plains pas particulièrement mais c'est vrai que la HC ça me paraît un horizon très lointain.

Pour le fait de ne pas faire d'année de stage, très honnêtement, je n'ai pas d'avis. Je pense que j'ai évité le stress et l'infantilisation du système de tuteur, après, ben, j'ai tout appris sur le tas, notamment grâce à certains néos, et aujourd'hui je ne pense pas plus démériter que la moyenne.

2017, c'est l'entrée en vigueur du PPCR et des nouvelles grilles, on a été reclassés.

Aaaaaah oui je n'y pensais pas.

Bon en vrai ça va je ne pense pas avoir vraiment matière à me plaindre, en tout cas moins que d'autres.

Le système de tuteur n’est pas en soi infantilisant. J’ai tendance à penser d’ailleurs que le fait d’avoir un tuteur est bien la seule chose qui soit utile à un stagiaire (le reste, cours à l’IUFM INSPE ESPE ou je ne sais quoi est juste nuisible). Ce serait un peu présomptueux, à mon sens, de penser qu’on peut débarquer devant une classe sans aucune formation, et par formation je n’entends pas les théories pédagogiques à la mords moi le noeud, mais les conseils avisés d’un collègue expérimenté et payé pour ça (le tuteur, donc). Après, il y a sans doute de mauvais tuteurs. La mienne était plus inexistante qu’infantilisante, à vrai dire, mais même si ça se passait bien avec les élèves, j’ai été contente qu’elle vienne deux trois fois me voir en cours pour avoir un avis extérieur.

Oui bien sûr, sur le principe, tu as raison. Après franchement je suis soulagée d'avoir échappé aux mémoires alak', aux visites conseil humiliantes, cours vides... bref tout ce qu'ont subi mes petits camarades de promo.

Alors personnellement je n’ai eu strictement aucun mémoire à rendre. Juste deux visites de ma tutrice (et je suis allée deux fois dans son cours aussi), et deux visites conseil d’un mec de l’IUFM qui n’était pas trop mal. Ça dépend certes de la personne sur laquelle on tombe, mais franchement la première année c’est vraiment utile d’avoir des gens qui viennent voir nos cours. Par exemple, le mec de la visite conseil m’avait bien aiguillée pour l’inspection. Après, pour le contenu des conseils en question, rien ne nous oblige à tout prendre pour argent comptant de toute façon.
Pour le reste, je n’ai quasiment pas mis les pieds en formation de l’année parce que c’est archi nul et une perte de temps, et personne ne m’en a jamais tenu rigueur, je pense qu’ils ne savaient même pas qui j’étais…

J'ai eu une première année de stage pourrie où j'aurais préféré voir le moins possible mon tuteur, je suis tombée sur quelqu'un qui aurait dû être loin des stagiaires comme des élèves... Pour autant, je trouve que c'est essentiel. Il y a effectivement des mauvais tuteurs et des tuteurs qui prennent à coeur l'accompagnement des stagiaires.
Plutôt bien tombée côté Inspé en revanche. Quelques cours WTF mais une majorité de cours utiles et un bon accompagnement des formateurs.

Jenny a écrit:J'ai eu une première année de stage pourrie où j'aurais préféré voir le moins possible mon tuteur, je suis tombée sur quelqu'un qui aurait dû être loin des stagiaires comme des élèves... Pour autant, je trouve que c'est essentiel. Il y a effectivement des mauvais tuteurs et des tuteurs qui prennent à coeur l'accompagnement des stagiaires.
Plutôt bien tombée côté Inspé en revanche. Quelques cours WTF mais une majorité de cours utiles et un bon accompagnement des formateurs.

Oui, ce qui est malheureux c’est qu’on puisse nommer tuteurs des gens qui ne sont absolument pas à la hauteur, c’est certain…

Et que l'institution ne fasse rien quand ça se passe mal depuis des années... Une erreur de casting, ça peut arriver mais quand la personne est connue comme le loup blanc pour des dérapages réguliers, c'est hallucinant. Je reste amère que les collègues témoins aient refusé de témoigner.