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- sinanNiveau 9
Bonjour à tous
Je suis dans ma phase bilan et réflexions de l'année, et je me rends compte que j'ai du mal, surtout en seconde, à intéresser mes élèves mâles à la littérature. Je suis bien consciente que des éléments externes, comme le manque de maturité et une certaine paresse, entrent en jeu. Cependant, j'ai l'impression qu'ils sont rétifs - heureusement pas tous - à entrer dans l'analyse littéraire, à témoigner d'une sensibilité. Et pourtant, j'essaie d'en tenir compte quand je choisis mes œuvres intégrales (mais même Dom Juan marche moins bien qu'avant).
Comment faites-vous ?
Je suis dans ma phase bilan et réflexions de l'année, et je me rends compte que j'ai du mal, surtout en seconde, à intéresser mes élèves mâles à la littérature. Je suis bien consciente que des éléments externes, comme le manque de maturité et une certaine paresse, entrent en jeu. Cependant, j'ai l'impression qu'ils sont rétifs - heureusement pas tous - à entrer dans l'analyse littéraire, à témoigner d'une sensibilité. Et pourtant, j'essaie d'en tenir compte quand je choisis mes œuvres intégrales (mais même Dom Juan marche moins bien qu'avant).
Comment faites-vous ?
- ElaïnaDevin
C'est un phénomène bien documenté : la lecture est valorisée chez les filles, surtout à l'âge adolescent. Enfants, garçons et filles lisent également, et plus le temps passe moins les garçons lisent, la lecture étant assimilée à un truc "de gonzesses" (ou autre qualificatif insultant). Le choix des œuvres importe peu, c'est le concept même de lecture qui est dévalorisé chez les garçons.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Mon conjoint est libraire spécialisé en littérature et il me dit très souvent que ce sont les adolescentes et les jeunes filles qui viennent chercher des livres. Ce qui explique le succès de la New Romance et la Dark Romance qui s'adressent à un public féminin.
De même, quand il y a des oeuvres en lecture obligatoire, souvent les garçons viennent accompagnés de leur maman, au dernier moment et sont incapables de se rappeler du titre du livre demandé. Et évidemment, ils viennent le samedi après midi du dernier week end des vacances pour acheter un livre à lire pour le lundi suivant; puis se plaignent quand il n'est plus en stock après que tous les élèves d'un même niveau soient venus le chercher...
De même, quand il y a des oeuvres en lecture obligatoire, souvent les garçons viennent accompagnés de leur maman, au dernier moment et sont incapables de se rappeler du titre du livre demandé. Et évidemment, ils viennent le samedi après midi du dernier week end des vacances pour acheter un livre à lire pour le lundi suivant; puis se plaignent quand il n'est plus en stock après que tous les élèves d'un même niveau soient venus le chercher...
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- ElaïnaDevin
Après je pense profondément qu'il faut continuer de proposer des oeuvres exigeantes avec des personnages forts, et tant pis si ça ne "plaît pas", et surtout éviter de tout ramener à une interprétation gnangnan (grilles de lecture anachroniques, en général). Mais enfin c'est tout le problème du choix de certaines oeuvres par les gens qui font le programme (Olympe de Gouges mon Dieu mais qui a eu cette idée).
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- EpicéaNiveau 2
sinan a écrit:Bonjour à tous
Je suis dans ma phase bilan et réflexions de l'année, et je me rends compte que j'ai du mal, surtout en seconde, à intéresser mes élèves mâles à la littérature...
Comment aurais-tu tourné la phrase s'il s'était agit d'un problème de filles ?
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Epicéa a écrit:sinan a écrit:Bonjour à tous
Je suis dans ma phase bilan et réflexions de l'année, et je me rends compte que j'ai du mal, surtout en seconde, à intéresser mes élèves mâles à la littérature...
Comment aurais-tu tourné la phrase s'il s'était agit d'un problème de filles ?
"Mes élèves de sexe féminin" ou "mes élèves filles" peut-être?
- CasparProphète
Parler d'élèves "mâles" est sans doute un anglicisme ici (Delphine Ernotte, présidente de France télévision, avait dit à son arrivée qu'il y avait trop de "mâles blancs de plus de cinquante ans" sur les antennes).
- PrezboGrand Maître
Je crois que la question était surtout de savoir comment réagirait le forum si un professeur de genre masculin parlait de "ses élèves femelles".
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Caspar a écrit:Parler d'élèves "mâles" est sans doute un anglicisme ici (Delphine Ernotte, présidente de France télévision, avait dit à son arrivée qu'il y avait trop de "mâles blancs de plus de cinquante ans" sur les antennes).
Vraiment? Ça m'étonne. L'article "mâle" du TLFI semble indiquer que cet usage n'a rien de nouveau:
MÂLE
I. − Emploi subst. masc. et adj.
[...]
B. − [En parlant de l'espèce humaine]
1. Individu de sexe masculin. Deux hommes ne pouvaient être agnats entre eux que si, en remontant toujours de mâle en mâle, ils se trouvaient avoir des ancêtres communs (Gaultier,Bovarysme,1902, p. 149).Population de six mille habitants d'où les Autrichiens ont emmené quatorze cents mâles, pour en faire des soldats, des terrassiers (Barrès,Cahiers,t. 11, 1916, p. 176). La succession de mâle en mâle par ordre de primogéniture, conquête inaperçue des contemporains, allait permettre de refaire la France (Bainville,Hist. Fr.,t. 1, 1924, p. 50).
− Emploi adj. Descendant, héritier mâle. L'aînée des deux filles manifestait une aversion sincère pour les Berthier mâles (Aymé,Jument,1933, p. 240).
L'usage de l'adjectif "mâle" ne me semble pas symétrique de celui de "femelle" en français.
- EpicéaNiveau 2
Prezbo a écrit:Je crois que la question était surtout de savoir comment réagirait le forum si un professeur de genre masculin parlait de "ses élèves femelles".
Oui.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Epicéa a écrit:Prezbo a écrit:Je crois que la question était surtout de savoir comment réagirait le forum si un professeur de genre masculin parlait de "ses élèves femelles".
Oui.
Mais "élèves femelles" ne se dit pas. Ce qui n'est pas le cas pour "élèves mâles".
- PrezboGrand Maître
Aperçu par hasard a écrit:
Mais "élèves femelles" ne se dit pas. Ce qui n'est pas le cas pour "élèves mâles".
Ah.
- EpicéaNiveau 2
Aperçu par hasard a écrit:
Mais "élèves femelles" ne se dit pas. Ce qui n'est pas le cas pour "élèves mâles".
Eh bien j'ai ma réponse.
- Reine MargotDemi-dieu
Disons qu'en français "mâle" est assez laudatif ("un génie mâle") tandis que "femelle" est clairement péjoratif.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- CasparProphète
Prezbo a écrit:Je crois que la question était surtout de savoir comment réagirait le forum si un professeur de genre masculin parlait de "ses élèves femelles".
J'avais bien compris.
- CasparProphète
Reine Margot a écrit:Disons qu'en français "mâle" est assez laudatif ("un génie mâle") tandis que "femelle" est clairement péjoratif.
J'ai vu une vidéo du Nouvel Obs sur le sujet, il faudrait que je la retrouve: toute une liste de noms communs dont le masculin était neutre ou laudatif alors que le féminin était péjoratif (par exemple entraîneur/entraîneuse).
- PrezboGrand Maître
Reine Margot a écrit:Disons qu'en français "mâle" est assez laudatif ("un génie mâle") tandis que "femelle" est clairement péjoratif.
Je ne suis pas sûr que l'emploi de "mâle" était laudatif dans le message initial.
- CasparProphète
Aperçu par hasard a écrit:Caspar a écrit:Parler d'élèves "mâles" est sans doute un anglicisme ici (Delphine Ernotte, présidente de France télévision, avait dit à son arrivée qu'il y avait trop de "mâles blancs de plus de cinquante ans" sur les antennes).
Vraiment? Ça m'étonne. L'article "mâle" du TLFI semble indiquer que cet usage n'a rien de nouveau:
MÂLE
I. − Emploi subst. masc. et adj.
[...]
B. − [En parlant de l'espèce humaine]
1. Individu de sexe masculin. Deux hommes ne pouvaient être agnats entre eux que si, en remontant toujours de mâle en mâle, ils se trouvaient avoir des ancêtres communs (Gaultier,Bovarysme,1902, p. 149).Population de six mille habitants d'où les Autrichiens ont emmené quatorze cents mâles, pour en faire des soldats, des terrassiers (Barrès,Cahiers,t. 11, 1916, p. 176). La succession de mâle en mâle par ordre de primogéniture, conquête inaperçue des contemporains, allait permettre de refaire la France (Bainville,Hist. Fr.,t. 1, 1924, p. 50).
− Emploi adj. Descendant, héritier mâle. L'aînée des deux filles manifestait une aversion sincère pour les Berthier mâles (Aymé,Jument,1933, p. 240).
L'usage de l'adjectif "mâle" ne me semble pas symétrique de celui de "femelle" en français.
Usage pas très courant de nos jours il me semble, mais je peux me tromper. Je vois des anglicismes partout, déformation professionnelle.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Prezbo a écrit:Reine Margot a écrit:Disons qu'en français "mâle" est assez laudatif ("un génie mâle") tandis que "femelle" est clairement péjoratif.
Je ne suis pas sûr que l'emploi de "mâle" était laudatif dans le message initial.
Mais était-il nécessairement péjoratif? Pour cela, il faudrait qu'il y ait une symétrie dans l'usage entre les termes "mâle" et "femelle", idée qui ne me semble pas pertinente (mais je ne vais pas copier-coller mon message de 16h09...).
Après, je ne trouve pas pour autant qu'"élève mâle" soit le comble de l'élégance pour désigner les garçons, je ne suis pas très fan non plus. Mais y voir une formulation dégradante me paraît quand même reposer sur une sorte de contresens.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Reine Margot a écrit:Disons qu'en français "mâle" est assez laudatif ("un génie mâle") tandis que "femelle" est clairement péjoratif.
Je ne pense pas d'ailleurs que "femelle" soit péjoratif quand il est employé à bon escient - c'est-à-dire pour parler des animaux capables d'enfanter ou de pondre des œufs. Employé pour parler d'une femme, ce terme n'est pas simplement péjoratif, il est carrément injurieux.
- TailleventFidèle du forum
J'ai surtout l'impression que notre collègue cherchait à spécifier qu'elle parlait d'élèves masculins. La formule m’apparaît peut-être un peu lourde ou maladroite mais je n'ai pas l'impression qu'il faille y voir plus que cela.
Relevons tout de même un usage où il peut désigner une humaine sans contenu péjoratif : lorsqu'on a besoin de distinguer sexe et genre.Aperçu par hasard a écrit:Reine Margot a écrit:Disons qu'en français "mâle" est assez laudatif ("un génie mâle") tandis que "femelle" est clairement péjoratif.
Je ne pense pas d'ailleurs que "femelle" soit péjoratif quand il est employé à bon escient - c'est-à-dire pour parler des animaux capables d'enfanter ou de pondre des œufs. Employé pour parler d'une femme, ce terme n'est pas simplement péjoratif, il est carrément injurieux.
- IphigénieProphète
Pour en revenir au sujet : certains élèves se détournent-ils de la littérature avec une mâle assurance?
- sinanNiveau 9
Je suis désolée si ma formulation a pu blesser ou choquer. J'ai seulement essayé de varier la formule par rapport au titre de mon fil. Rien de péjoratif dans mon esprit, c'était purement descriptif.
Merci à Elaïna pour ses réponses constructives.
Comment intéresser des élèves garçons à la littérature ? Peut-on espérer quelque chose, ou doit-on d'emblée abandonner ?
Merci à Elaïna pour ses réponses constructives.
Comment intéresser des élèves garçons à la littérature ? Peut-on espérer quelque chose, ou doit-on d'emblée abandonner ?
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Taillevent a écrit:J'ai surtout l'impression que notre collègue cherchait à spécifier qu'elle parlait d'élèves masculins. La formule m’apparaît peut-être un peu lourde ou maladroite mais je n'ai pas l'impression qu'il faille y voir plus que cela.Relevons tout de même un usage où il peut désigner une humaine sans contenu péjoratif : lorsqu'on a besoin de distinguer sexe et genre.Aperçu par hasard a écrit:Reine Margot a écrit:Disons qu'en français "mâle" est assez laudatif ("un génie mâle") tandis que "femelle" est clairement péjoratif.
Je ne pense pas d'ailleurs que "femelle" soit péjoratif quand il est employé à bon escient - c'est-à-dire pour parler des animaux capables d'enfanter ou de pondre des œufs. Employé pour parler d'une femme, ce terme n'est pas simplement péjoratif, il est carrément injurieux.
En effet, mais là c'est plutôt un usage technique, il me semble.
Concernant la possibilité d'utiliser ce terme pour parler des femmes, je me fierais généralement à ce que dit l'Académie dans son dictionnaire: "Ne se dit qu'en parlant des bêtes." (9e édition); "Ne se dit des Femmes que par mépris" (8e édition).
Pour un usage un peu particulier (et non péjoratif) du terme, je me souviens de ce passage de Le Clézio qui m'avait beaucoup marqué quand j'étais ado. Parce que tout jeune mâle que j'étais, il m'arrivait quand même de lire...
Je la vois respirer, je vois le mouvement ample et glorieux qui gonfle lentement sa poitrine et soulève ses seins, puis s’éparpille dans l’air. J’écoute les coups durs de son cœur qui sursaute, au loin, enfoui entre deux ou trois organes. Je sens l’odeur de sa sueur, l’odeur de ses cheveux, l’odeur âcre, puissante, mêlée de parfum qui est l’odeur de la femelle de mon espèce.
- CasparProphète
sinan a écrit:Je suis désolée si ma formulation a pu blesser ou choquer. J'ai seulement essayé de varier la formule par rapport au titre de mon fil. Rien de péjoratif dans mon esprit, c'était purement descriptif.
Merci à Elaïna pour ses réponses constructives.
Comment intéresser des élèves garçons à la littérature ? Peut-on espérer quelque chose, ou doit-on d'emblée abandonner ?
Quand mes élèves râlent à propos de l'anglais, je leur réponds qu'ils ne sont pas obligés d'aimer, que moi-même je n'aimais pas toutes les matières, mais que c'est au programme, obligatoire, et que c'est comme ça, il faut qu'ils en fassent...
Tu auras toujours un certain nombre d'élèves, garçons ou filles, rétifs à la lecture et c'est clair que dans l'esprit de beaucoup de garçons la lecture ce n'est pas viril.
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