- FiatLuxFidèle du forum
Je tente l'agrégation cette année et je commence à me poser des questions sur l'éventuel nouvel essai de l'année prochaine, ce qui me permet de relativiser celui de cette année. La retenter l'année prochaine serait un véritable sacrifice : j'aurai 22h, j'habiterai loin du lieu de formation et au niveau familial c'est pas top.
J'en viens au point qui m'intéresse. Lorsque j'étais devant mon tout premier concours blanc de didactique en conditions réelles, samedi dernier, j'ai eu comme une prise de conscience devant ma copie. J'ai eu le sentiment que dans de telles conditions d'exercice je ne progresserai plus. J'ai déjà rendu plusieurs devoirs, allant de notes basses à moyennes et là, pendant ces 7h, j'ai eu cette impression que je ne pourrai pas cerner mieux que ça cette épreuve et que, si ça ne passe pas cette année, il n'y a pas de raison pour que ça passe mieux l'année prochaine. Ce n'était pas du découragement ou de la lassitude, c'était un constat froid et pragmatique.
J'aurais donc voulu savoir s'il y a :
- des personnes qui ont tenté l'agrégation une fois, qui ont déjà eu ce sentiment et qui ont renoncé
- des personnes qui ont retenté l'agrégation : avez-vous eu le sentiment de progresser et pourquoi/comment ?
J'en viens au point qui m'intéresse. Lorsque j'étais devant mon tout premier concours blanc de didactique en conditions réelles, samedi dernier, j'ai eu comme une prise de conscience devant ma copie. J'ai eu le sentiment que dans de telles conditions d'exercice je ne progresserai plus. J'ai déjà rendu plusieurs devoirs, allant de notes basses à moyennes et là, pendant ces 7h, j'ai eu cette impression que je ne pourrai pas cerner mieux que ça cette épreuve et que, si ça ne passe pas cette année, il n'y a pas de raison pour que ça passe mieux l'année prochaine. Ce n'était pas du découragement ou de la lassitude, c'était un constat froid et pragmatique.
J'aurais donc voulu savoir s'il y a :
- des personnes qui ont tenté l'agrégation une fois, qui ont déjà eu ce sentiment et qui ont renoncé
- des personnes qui ont retenté l'agrégation : avez-vous eu le sentiment de progresser et pourquoi/comment ?
- ycombeMonarque
J'ai dû la passer une bonne dizaine de fois avant de l'obtenir. Toujours admissible.FiatLux a écrit:Je tente l'agrégation cette année et je commence à me poser des questions sur l'éventuel nouvel essai de l'année prochaine, ce qui me permet de relativiser celui de cette année. La retenter l'année prochaine serait un véritable sacrifice : j'aurai 22h, j'habiterai loin du lieu de formation et au niveau familial c'est pas top.
J'en viens au point qui m'intéresse. Lorsque j'étais devant mon tout premier concours blanc de didactique en conditions réelles, samedi dernier, j'ai eu comme une prise de conscience devant ma copie. J'ai eu le sentiment que dans de telles conditions d'exercice je ne progresserai plus. J'ai déjà rendu plusieurs devoirs, allant de notes basses à moyennes et là, pendant ces 7h, j'ai eu cette impression que je ne pourrai pas cerner mieux que ça cette épreuve et que, si ça ne passe pas cette année, il n'y a pas de raison pour que ça passe mieux l'année prochaine. Ce n'était pas du découragement ou de la lassitude, c'était un constat froid et pragmatique.
J'aurais donc voulu savoir s'il y a :
- des personnes qui ont tenté l'agrégation une fois, qui ont déjà eu ce sentiment et qui ont renoncé
- des personnes qui ont retenté l'agrégation : avez-vous eu le sentiment de progresser et pourquoi/comment ?
Je l'ai eu l'année où les calculatrices étaient interdites et où je me suis décidé à bosser à fond l'oral en me fixant comme objectif l'année suivante. J'ai eu la chance de tomber à l'oral sur des sujets que je connaissais bien.
La tenter tous les ans a eu l'énorme avantage de m'empécher de trop régresser. Si j'avais attendu d'avoir un peu de temps pour m'y remettre sérieusement, j'aurais eu beaucoup plus à récupérer.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ShajarVénérable
Une fois que tu as compris et maîtrisé la méthode, tu as la méthode. Et alors tu sais faire une épreuve de 7h.
Ca n'empêche pas de progresser sur le fond : en LM, je suppose que cela tient à la connaissance des auteurs, la finesse de l'analyse littéraire, la qualité du langage écrit, la réflexion et la problématisation... On peut toujours progresser, heureusement.
J'ai renoncé au concours de conservateur une année - plus difficile que l'agreg de mon point de vue - en arrêtant la préparation 2 mois avant la fin. J'avais des tôles en concours blanc, je me comparais aux autres et je ne voyais pas comment progresser.
Avec la maturité que m'ont donnée les concours suivants (CAPES et Agreg), je me rends compte que 1) j'aurais dû tenter ; 2) je pouvais nettement m'améliorer sur bien des points dans le temps imparti ; 3) aucun concourant n'est parfait.
C'est un vrai regret.
Ca n'empêche pas de progresser sur le fond : en LM, je suppose que cela tient à la connaissance des auteurs, la finesse de l'analyse littéraire, la qualité du langage écrit, la réflexion et la problématisation... On peut toujours progresser, heureusement.
J'ai renoncé au concours de conservateur une année - plus difficile que l'agreg de mon point de vue - en arrêtant la préparation 2 mois avant la fin. J'avais des tôles en concours blanc, je me comparais aux autres et je ne voyais pas comment progresser.
Avec la maturité que m'ont donnée les concours suivants (CAPES et Agreg), je me rends compte que 1) j'aurais dû tenter ; 2) je pouvais nettement m'améliorer sur bien des points dans le temps imparti ; 3) aucun concourant n'est parfait.
C'est un vrai regret.
- Agrippina furiosaFidèle du forum
Je l'ai passé 3 fois en externe et 1en interne. J'avais eu des notes très variables en didactique (mais tendance pourrie hein), et je suis allée à l'écrit en étant intimement persuadée de n'avoir rien capté à cette épreuve. J'avais raison : j'ai pris 7.5. J'avais beaucoup bossé l'autre épreuve (la version grecque pour moi, pas vraiment mon point fort ...) et surtout l'oral. J'ai été dernière admissible (heureusement qu'on ne connaît pas son classement) et pourtant je l'ai eu haut la main. Si tu as des doutes, joue-la stratégique : tu ne penses pas progresser sur cette épreuve ? Bosse l'autre épreuve écrite à fond et l'oral. Tu as déjà bien bossé la dida, donc tu devrais pouvoir limiter la casse.
Et pour te motiver un peu plus : pense à ta future retraite !
Je te souhaite plein de courage et la réussite !!!
Et pour te motiver un peu plus : pense à ta future retraite !
Je te souhaite plein de courage et la réussite !!!
- issoireNiveau 9
3 fois en externe 2 fois en interne: la cinquième tentative a été la bonne, ne jamais baisser les bras, on accumule les connaissances et aussi suivre les préparations, maintenant je suis bien contente surtout s’il faut travailler jusqu’à 65 ans.
- kiwiGuide spirituel
J'ai tenté l'externe plusieurs fois, mais sans franchement bosser.
J'ai passé l'interne 2 fois, préparée sur 3ans et je l'ai obtenue durant la 1ère année de mon aînée. La 1ère année, je n'y croyais pas vraiment. J'évaluais mal le niveau de difficulté du concours. Pourtant, j'ai travaillé avec une préparation au PAF sérieusement, et ai été admissible. Je n'en revenais pas. J'ai raté l'admission à 1 point. Et c'est surtout ça qui a été le plus dur à digérer pour moi: j'avais l'impression d'avoir raté ma seule chance de l'obtenir. Finalement, je me suis remise en selle, mais enceinte, j'ai abandonné après quelques mois. J'ai profité de mon congé maternité pour me remettre dedans, en me disant "on verra", forte de mon expérience de la 1ère fois. J'ai essayé de tirer des leçons de mon échec aux oraux. Pourtant, j'ai eu un intense moment de découragement en janvier. Je n'en pouvais plus ; je ne voulais qu'une chose : que ls écrits arrivent, qu'on en finisse.
Les écrits se sont mal passés: 1ère épreuve, je craignais le HS (de fait, j'étais HS) ;la 2ème, une catastrophe absolue, j'ai failli partir au bout de 3h, mais je suis restée (et j'ai bien fait...) ; la 3ème, croyant avoir échoué, j'ai fait ce que j'ai pu, j'ai rendu une copie répondant aux critères. Pendant 2 mois, je n'ai rien fait ou presque, car je n'y croyais plus. Psychologiquement, cet "échec" a été salvateur : je me suis dit que je la retenterai quand j'aurais mon congé de formation. Et puis finalement, j'ai été admissible. Franchement, j'ai ri quand j'ai vu les résultats. Il m'a fallu quelques jours pour digérer la nouvelle, mettre en place un plan de bataille pour les oraux, et comme je savais que j'étais admissible de justesse (vrai pour le coup), j'ai trimé pendant un mois et demi nuit, jour. Mon conjoint m'a beaucoup aidée. Je suis arrivée épuisée aux oraux, mais motivée en me disant qu'après tout, j'avais toutes mes chances, que j'avais déjà expérimenté les oraux et que je savais ce qu'il fallait faire et ne pas faire.
Et finalement : je l'ai eue. De justesse là encore, car je me suis pris une bûche sur un de mes oraux.
Je ne regrette pas, évidemment, maintenant que je suis de l'autre côté. Mais je comprends ton découragement et tes questions. Car s'inscrire à ce concours "pour voir", en dilettante, ça ne marche pas. Si on le veut, faut s'en donner les moyens, faut s'investir, et à un moment donné, l'investissement est trop lourd à porter.
J'ai passé l'interne 2 fois, préparée sur 3ans et je l'ai obtenue durant la 1ère année de mon aînée. La 1ère année, je n'y croyais pas vraiment. J'évaluais mal le niveau de difficulté du concours. Pourtant, j'ai travaillé avec une préparation au PAF sérieusement, et ai été admissible. Je n'en revenais pas. J'ai raté l'admission à 1 point. Et c'est surtout ça qui a été le plus dur à digérer pour moi: j'avais l'impression d'avoir raté ma seule chance de l'obtenir. Finalement, je me suis remise en selle, mais enceinte, j'ai abandonné après quelques mois. J'ai profité de mon congé maternité pour me remettre dedans, en me disant "on verra", forte de mon expérience de la 1ère fois. J'ai essayé de tirer des leçons de mon échec aux oraux. Pourtant, j'ai eu un intense moment de découragement en janvier. Je n'en pouvais plus ; je ne voulais qu'une chose : que ls écrits arrivent, qu'on en finisse.
Les écrits se sont mal passés: 1ère épreuve, je craignais le HS (de fait, j'étais HS) ;la 2ème, une catastrophe absolue, j'ai failli partir au bout de 3h, mais je suis restée (et j'ai bien fait...) ; la 3ème, croyant avoir échoué, j'ai fait ce que j'ai pu, j'ai rendu une copie répondant aux critères. Pendant 2 mois, je n'ai rien fait ou presque, car je n'y croyais plus. Psychologiquement, cet "échec" a été salvateur : je me suis dit que je la retenterai quand j'aurais mon congé de formation. Et puis finalement, j'ai été admissible. Franchement, j'ai ri quand j'ai vu les résultats. Il m'a fallu quelques jours pour digérer la nouvelle, mettre en place un plan de bataille pour les oraux, et comme je savais que j'étais admissible de justesse (vrai pour le coup), j'ai trimé pendant un mois et demi nuit, jour. Mon conjoint m'a beaucoup aidée. Je suis arrivée épuisée aux oraux, mais motivée en me disant qu'après tout, j'avais toutes mes chances, que j'avais déjà expérimenté les oraux et que je savais ce qu'il fallait faire et ne pas faire.
Et finalement : je l'ai eue. De justesse là encore, car je me suis pris une bûche sur un de mes oraux.
Je ne regrette pas, évidemment, maintenant que je suis de l'autre côté. Mais je comprends ton découragement et tes questions. Car s'inscrire à ce concours "pour voir", en dilettante, ça ne marche pas. Si on le veut, faut s'en donner les moyens, faut s'investir, et à un moment donné, l'investissement est trop lourd à porter.
- Anne_68Niveau 10
Bonjour, je l'ai eue à la deuxième tentative - lors de la première, mon classement insuffisant pour la décrocher était dû à des problèmes de méthode. Donc oui, je pense qu'il faut insister car à chaque passage on apprend, et le jeu en vaut la chandelle . Courage
- dansesNiveau 9
En ce qui me concerne, l'agrégation fut une construction de plusieurs années. Quadriadmissible. La cinquième fois fut la bonne, maturité et expérience aidant (j'ai mis longtemps à ne plus me sentir illégitime d'être aux oraux...).
- LaverdureEmpereur
J'ai passé l'externe trois fois, j'ai failli renoncer la troisième fois... en plein milieu de la préparation d'un des oraux en voyant la difficulté du sujet. Bien mal m'en aurait pris : c'est cette fois-là que j'ai été admis et pas dernier, en plus (alors qu'il y a aurait eu de quoi au vu des conditions de préparation) . Ne renonce pas : on ne sait jamais ce que ça va donner le jour des épreuves
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- LefterisEsprit sacré
J'ai eu aussi cette sensation de ne pas progresser en interne. Admissible au ras de la barre au premier essai, par surprise, et échec d'un cheveu à l'oral. Une année blanche, et une autre fois admissible , bien au-dessus de la barre, et un ratage en leçon à l'oral en français. J'ai eu l'impression que le concours était aléatoire et d'avoir raté la chance de ma vie au premier coup. Trop de coeff. de littérature en LC, matière hasardeuse. J'ai été poussé vu mon profil à la passer en externe et je l'ai eue, grâce paradoxalement au nombre important des épreuves, à la répartition des coefficients, à leur caractère traditionnel (thèmes, versions,dissertation "classique" question de grammaire ciblée...). Je t'avoue que je pensais la passer pour la dernière fois ou l'avant-dernière en levant le pied, tout en préparant une ultime reconversion, car il était hors de question de rester certifié (je commençais à me rendre compte que la descente sociale, matérielle, et morale n'était pas compensée par un métier valant la peine). Avec le recul, je peux dire que la préparation de l'interne m'a quand même aidé dans quelques domaines : entre autres faire des écrits, des oraux, deux vraies leçons devant un vrai jury, gérer mon temps, avaler beaucoup de cette littérature généraliste (théâtre, roman, histoire littéraire, etc.) qui sert chaque année, et me remettre sérieusement à la grammaire.FiatLux a écrit:
J'aurais donc voulu savoir s'il y a :
- des personnes qui ont tenté l'agrégation une fois, qui ont déjà eu ce sentiment et qui ont renoncé
- des personnes qui ont retenté l'agrégation : avez-vous eu le sentiment de progresser et pourquoi/comment ?
Donc tu ne perds pas totalement ton temps même si le programme change hélas chaque année. La vitesse de travail, les notions générales, les matières techniques se capitalisent.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Madame-de-PierreHabitué du forum
Pour ma part je l'ai eu de troisième coup. Lorsque je me suis lancé là-dedans je venais de finir mes études donc besoin d'un travail et de gagner de l'argent très vite, heureusement mes parents ont pu me soutenir 3 ans et la dernière année fût la bonne. Je te dirais bien sûr de ne pas renoncer mais plutôt d'essayer des approches différentes. La première année je n'ai pas été admissible, la seconde non plus mais mes notes s'étaient améliorées et je sentais que c'était à ma portée. La troisième année j'ai relativisé : j'ai préparé l'agreg et le CAPES en même temps et j'ai été admissible aux deux. Les oraux de l'agreg étant avant ceux du CAPES j'y suis allée sans y croire (pour moi être admissible était déjà une victoire et dans ma tête je partais pour rempiler une quatrième année) et je l'ai eu. Je ne suis donc pas allé aux oraux du CAPES...
Je dirais que ce qui m'a permis de réussir ça a été de persévérer, de travailler plus efficacement (mais pas forcément plus dur), d'apprendre à bien cerner les épreuves et y aller détendue et détachée. Autre conseil, si la préparation te prend du temps et mange sur ta vie de famille : essaie de le passer une année sans t'être vraiment préparée car de toute façon tu as déjà accumulé de l'expérience en la matière, j'ai connu plusieurs candidats qui l'obtenaient justement après avoir fait une pause dans la préparation car ça leur a permis d'aborder les choses autrement.
Je dirais que ce qui m'a permis de réussir ça a été de persévérer, de travailler plus efficacement (mais pas forcément plus dur), d'apprendre à bien cerner les épreuves et y aller détendue et détachée. Autre conseil, si la préparation te prend du temps et mange sur ta vie de famille : essaie de le passer une année sans t'être vraiment préparée car de toute façon tu as déjà accumulé de l'expérience en la matière, j'ai connu plusieurs candidats qui l'obtenaient justement après avoir fait une pause dans la préparation car ça leur a permis d'aborder les choses autrement.
- FiatLuxFidèle du forum
Merci bien pour tous vos témoignages, c'est très intéressant. A l'unanimité, on progresse toujours, donc.
- marypopNiveau 9
As-tu suivi une préparation ou prépares-tu seule ?
Peut-être t'inscrire à une prépa, quitte à planifier sur plusieurs années, avec une matière à fond par an pour voir les notes monter et avoir le sentiment justement de progresser ?
Peut-être t'inscrire à une prépa, quitte à planifier sur plusieurs années, avec une matière à fond par an pour voir les notes monter et avoir le sentiment justement de progresser ?
- jeanneÉrudit
FiatLux, il ne faut pas abandonner. Selon moi, il est impossible d'avoir un jugement lucide sur ses capacités et ses productions quand on a la tête dans le guidon.
J'ai eu l'agreg à la troisième tentative. J'ai tenté l'externe juste après le CAPES, j'ai énormément travaillé mais ne croyais pas vraiment à mes chances ; quand j'ai été admissible je n'en revenais pas, et j'ai pris ça comme un aboutissement, je ne me voyais pas pouvoir aller plus loin. Avec un tirage catastrophique à chaque épreuve (parce que ça joue, quand même, à l'oral) et une angoisse terrible, j'ai échoué lamentablement (notes de 2,5 à 8...).
Je me suis donné du temps avant de la retenter, en interne cette fois ; première tentative, je n'avais pas lu toutes les œuvres, j'y allais "pour voir", j'ai eu 13 en didactique et 6 en dissert sur programme (j'avais lu les œuvres une seule fois, quelques jours avant, je n'avais rien à dire...). Je n'étais pas loin d'être admissible. Ça m'a donné confiance pour retenter l'année suivante où je me suis inscrite au PAF et ai beaucoup travaillé. Mais j'étais dans le doute permanent, je me disais sans cesse que je n'avais pas le niveau. J'ai fait peu de devoirs, et ils étaient peu réussis. J'ai bataillé le jour J pour ne pas abandonner, mais les semaines précédant les résultats je n'ai pas travaillé du tout, persuadée d'avoir raté. L'annonce de l'admissibilité a été une horreur, j'ai paniqué totalement, je n'avais que 10 jours pour préparer l'oral et notamment travailler sur des œuvres que je n'avais pas lues. Je me suis maudite d'avoir baissé les bras... Comme kiwi j'ai travaillé jour et nuit. Les oraux ont été une torture mais mon moteur a été de me dire que je ne voulais plus jamais vivre ça ; j'ai essayé d'être beaucoup plus convaincue (en espérant être convaincante), plus vivante que lors des oraux de l’externe, j'ai eu un peu de chance dans les tirages, et j'ai réussi, sans briller vraiment, mais sans catastrophe non plus. Je suis convaincue que l'agreg est avant tout une lutte contre soi-même.
J'ai eu l'agreg à la troisième tentative. J'ai tenté l'externe juste après le CAPES, j'ai énormément travaillé mais ne croyais pas vraiment à mes chances ; quand j'ai été admissible je n'en revenais pas, et j'ai pris ça comme un aboutissement, je ne me voyais pas pouvoir aller plus loin. Avec un tirage catastrophique à chaque épreuve (parce que ça joue, quand même, à l'oral) et une angoisse terrible, j'ai échoué lamentablement (notes de 2,5 à 8...).
Je me suis donné du temps avant de la retenter, en interne cette fois ; première tentative, je n'avais pas lu toutes les œuvres, j'y allais "pour voir", j'ai eu 13 en didactique et 6 en dissert sur programme (j'avais lu les œuvres une seule fois, quelques jours avant, je n'avais rien à dire...). Je n'étais pas loin d'être admissible. Ça m'a donné confiance pour retenter l'année suivante où je me suis inscrite au PAF et ai beaucoup travaillé. Mais j'étais dans le doute permanent, je me disais sans cesse que je n'avais pas le niveau. J'ai fait peu de devoirs, et ils étaient peu réussis. J'ai bataillé le jour J pour ne pas abandonner, mais les semaines précédant les résultats je n'ai pas travaillé du tout, persuadée d'avoir raté. L'annonce de l'admissibilité a été une horreur, j'ai paniqué totalement, je n'avais que 10 jours pour préparer l'oral et notamment travailler sur des œuvres que je n'avais pas lues. Je me suis maudite d'avoir baissé les bras... Comme kiwi j'ai travaillé jour et nuit. Les oraux ont été une torture mais mon moteur a été de me dire que je ne voulais plus jamais vivre ça ; j'ai essayé d'être beaucoup plus convaincue (en espérant être convaincante), plus vivante que lors des oraux de l’externe, j'ai eu un peu de chance dans les tirages, et j'ai réussi, sans briller vraiment, mais sans catastrophe non plus. Je suis convaincue que l'agreg est avant tout une lutte contre soi-même.
- FiatLuxFidèle du forum
marypop je suis inscrite au PAF. Je vais en formation deux fois par semaine et je trouve la formation vraiment excellente. Ne serait-ce que pour la didactique, nous avons eu une intro à rédiger, deux dissertations, un entraînement à la problématisation et un concours blanc.
jeanne je suis d'accord pour la lutte contre soi-même.
jeanne je suis d'accord pour la lutte contre soi-même.
- PoupoutchModérateur
J'ai passé l'agreg 3 fois en externe (2012,2014 et 2015, admissible en 2015 et à un tout petit point de l'admission). En 2015, j'avais un boulot à temps partiel (20h/semaine), des cours à la fac, une grand mère à l'hôpital que j'allais faire manger tous les soirs à l'autre bout de Paris (et qui est décédée entre mon 1er et mon 2e oral et a été enterrée le lendemain de mes oraux de capes), et je passais aussi le capes et le caplp. Je ne peux pas te dire combien de fois j'ai pensé renoncer.
Je l'ai passée deux fois en externe, en 2017 en touriste (je n'avais lu que Giono, j'ai lu l'Atlande d'Haluska sur la didactique la veille de l'épreuve). Et j'ai bossé comme une malade en 2018 alors que j'avais 19h de cours avec que des nouveaux niveaux dont des TL. Ma PA, qui était une crème, m'avait fait un emploi du temps génial : j'avais le lundi et le vendredi aprem une semaine sur deux pour bosser. En 2017, en touriste, j'ai eu 8 en didactique. En 2018, en ayant suivi un stage à Sevigné et en ayant bossé la didactique, j'ai eu 9. Mais j'ai eu 16 en dissertation sur œuvre et cela a largement suffi pour être admissible. Je n'ai pas brillé aux oraux, non plus, et pourtant j'étais en milieu de classement, comme quoi... Là encore, en 2018, je ne compte plus les moments de découragement. Mon psychiatre a été mon meilleur allié.
Ce que je retire de ces expériences est très personnel : pour moi, vraiment, le fait d'avoir un emploi du temps très chargé est un moyen de ne pas me noyer dans les révisions et d'être plus pragmatique. Lorsque j'ai réussi, je n'ai vraiment pas multiplié les entraînements, je me suis contentée de ficher des cours et des Atlande, de lire les œuvres et de faire 1 dissert, 1 leçon et 2 explications par œuvre, plus 1 dissert de dida. Je n'avais fait aucun devoir noté, j'avais récupéré des cours sans être inscrite à aucune formation. Après la dissert de littérature, je me suis enfuie parce que quelques copains qui étaient tous en congé formation et connaissaient œuvres et critiques sur le bout des doigts comparaient leurs dissert et j'étais persuadée d'avoir fait un hors sujet. Résultat, j'ai été la seule admissible, car ils s'étaient tous fourvoyés en traitant le sujet et en multipliant les références critiques...
Je l'ai passée deux fois en externe, en 2017 en touriste (je n'avais lu que Giono, j'ai lu l'Atlande d'Haluska sur la didactique la veille de l'épreuve). Et j'ai bossé comme une malade en 2018 alors que j'avais 19h de cours avec que des nouveaux niveaux dont des TL. Ma PA, qui était une crème, m'avait fait un emploi du temps génial : j'avais le lundi et le vendredi aprem une semaine sur deux pour bosser. En 2017, en touriste, j'ai eu 8 en didactique. En 2018, en ayant suivi un stage à Sevigné et en ayant bossé la didactique, j'ai eu 9. Mais j'ai eu 16 en dissertation sur œuvre et cela a largement suffi pour être admissible. Je n'ai pas brillé aux oraux, non plus, et pourtant j'étais en milieu de classement, comme quoi... Là encore, en 2018, je ne compte plus les moments de découragement. Mon psychiatre a été mon meilleur allié.
Ce que je retire de ces expériences est très personnel : pour moi, vraiment, le fait d'avoir un emploi du temps très chargé est un moyen de ne pas me noyer dans les révisions et d'être plus pragmatique. Lorsque j'ai réussi, je n'ai vraiment pas multiplié les entraînements, je me suis contentée de ficher des cours et des Atlande, de lire les œuvres et de faire 1 dissert, 1 leçon et 2 explications par œuvre, plus 1 dissert de dida. Je n'avais fait aucun devoir noté, j'avais récupéré des cours sans être inscrite à aucune formation. Après la dissert de littérature, je me suis enfuie parce que quelques copains qui étaient tous en congé formation et connaissaient œuvres et critiques sur le bout des doigts comparaient leurs dissert et j'étais persuadée d'avoir fait un hors sujet. Résultat, j'ai été la seule admissible, car ils s'étaient tous fourvoyés en traitant le sujet et en multipliant les références critiques...
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- Lowpow29Fidèle du forum
jeanne a écrit:Les oraux ont été une torture mais mon moteur a été de me dire que je ne voulais plus jamais vivre ça
Exactement ce que j'avais aussi en tête pendant la semaine d'oraux, tellement au bout du rouleau que j'avais une extinction de voix (psychosomatique), et cela alors que je devais chanter dans 2 des 4 épreuves.
_________________
La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- AnankéNiveau 9
Admissible à l'externe deux fois, dégoûtée de l'agrégation, je la re prépare en interne cette année. En étant déjà en poste c'est assez épuisant mais aussi assez enthousiasmant : pouvoir travailler des textes ou des dissertations à un autre niveau que celui qu'on fait en cours c'est pas mal. Je suis la formation du PAF et avec le recul de 3 ans d'enseignement et des anciennes tentatives j'ai l'impression de mieux comprendre les exigences. Sur le derniers devoirs d'entraînement : 12, 7, 15 et 10 ! Je pense qu'il y a une vraie maturité qu'on prend face aux épreuves avec le fait de les retenter, une fois de mis de côte l'orgueil de ne pas avoir réussi avant mais aussi avec un mise en place d'un travail de longue haleine (on nous a bien conseillé de penser l'obtention de l'agrégation comme relevant d'un travail pluriannuel).
Je rejoins aussi les collègues : il faut penser aux conditions de travail et à la retraite ... Personnellement je ne la passe que pour la revalorisation salariale quelle permet (le plaisir pris à relire et retravailler des oeuvres apparaissant pour moi comme un bonus).
Je rejoins aussi les collègues : il faut penser aux conditions de travail et à la retraite ... Personnellement je ne la passe que pour la revalorisation salariale quelle permet (le plaisir pris à relire et retravailler des oeuvres apparaissant pour moi comme un bonus).
- ElaïnaDevin
Ne lâche pas.
Tu sais, ma mère a renoncé à préparer l'agrégation interne quand nous étions petites, en partie car nous, ses filles, lui faisions un chantage de ouf "ouiiiiin mamaaaaaaan t'es jamais lààààààà") alors que mon père également prof s'occupait beaucoup de nous pour qu'elle puisse travailler tranquille. Franchement, ne serait-ce que financièrement, sans parler du temps de cours en moins, elle y a beaucoup perdu.
Tu sais, ma mère a renoncé à préparer l'agrégation interne quand nous étions petites, en partie car nous, ses filles, lui faisions un chantage de ouf "ouiiiiin mamaaaaaaan t'es jamais lààààààà") alors que mon père également prof s'occupait beaucoup de nous pour qu'elle puisse travailler tranquille. Franchement, ne serait-ce que financièrement, sans parler du temps de cours en moins, elle y a beaucoup perdu.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- ernyaFidèle du forum
J'ai tenté l'agreg externe deux fois. J'ai été deux fois admissible et je me suis ramassée deux fois aux oraux. Pourtant, la 2e année, j'avais anticipé et bossé l'oral dès l'écrit. Lassée, j'ai préféré partir vers l'enseignement (j'ai eu mon CAPES la 2e année d'agrégation). Je n'en pouvais plus, j'avais vraiment donner tout ce que je pouvais.
Remise de cet échec avec le temps, là, je la repasse en interne. J'ai déjà essayé l'an dernier. Ce n'est pas passé à l'écrit. Mais je retente. Par rapport à l'année dernière, j'ai progressé (en didactique notamment). Je me suis plus entraînée. Maintenant on verra bien. Tu apprends toujours avec une autre année, j'avais aussi amélioré des choses lors de ma 2e année en externe. Tout ce qu'on perd à la repasser, c'est du temps (ce qui n'est pas négligeable dès lors qu'on a une famille).
Le problème de notre matière, c'est que les oeuvres changent. Et tout n'est pas question de méthode, si tu ne piges pas un sujet, tu peux avoir bossé l'oeuvre à fond, tu seras HS. Donc d'une année sur l'autre, en fonction du sujet, ça peut mieux ou moins bien se passer. C'est tout l'aléa d'un concours.
Remise de cet échec avec le temps, là, je la repasse en interne. J'ai déjà essayé l'an dernier. Ce n'est pas passé à l'écrit. Mais je retente. Par rapport à l'année dernière, j'ai progressé (en didactique notamment). Je me suis plus entraînée. Maintenant on verra bien. Tu apprends toujours avec une autre année, j'avais aussi amélioré des choses lors de ma 2e année en externe. Tout ce qu'on perd à la repasser, c'est du temps (ce qui n'est pas négligeable dès lors qu'on a une famille).
Le problème de notre matière, c'est que les oeuvres changent. Et tout n'est pas question de méthode, si tu ne piges pas un sujet, tu peux avoir bossé l'oeuvre à fond, tu seras HS. Donc d'une année sur l'autre, en fonction du sujet, ça peut mieux ou moins bien se passer. C'est tout l'aléa d'un concours.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
ernya a écrit:Le problème de notre matière, c'est que les oeuvres changent.
Sauf erreur, les oeuvres et/ou le programme sont renouvelés, au moins pour partie, tous les ans, dans de très nombreuses, voire toutes les disciplines : philosophie, histoire, géographie, langues vivantes, sciences économiques, etc.
- ernyaFidèle du forum
Tu as raison, il n'y a pas que les lettres modernes qui ont un programme qui change tous les ans. Je les ai évoquées parce que Fiatlux passe l'agreg de LM. Loin de moi l'idée de vouloir établir le concours de l'agrégation la plus difficile à passer. Ce n'est pas du tout la question.
C'est juste que ça rentre quand même en ligne de compte. Repasser l'agrégation de mécanique, ce n'est pas repasser l'agrégation de LM, on repart nécessairement en partie de zéro quand on passe une agrégation de sciences humaines à cause du renouvellement des programmes.
C'est juste que ça rentre quand même en ligne de compte. Repasser l'agrégation de mécanique, ce n'est pas repasser l'agrégation de LM, on repart nécessairement en partie de zéro quand on passe une agrégation de sciences humaines à cause du renouvellement des programmes.
- LefterisEsprit sacré
Les agrégations de LM et LC sont les agrégations qui renouvellent quasiment tout, il ne reste généralement qu'une œuvre au programme en français. La plupart des autres agrégations renouvellent par moitié. Il faut reconnaître que c'est très décourageant, et c'est ce qui m'avait donné envie d'arrêter. Il faut mettre le paquet sur les matières "techniques", moins aléatoires que la dissertation, travailler les méthodes, et toute la partie généraliste (voir plus haut) qui est bien utile face au jury, surtout pendant la "reprise" après chaque oral, quand les questions fusent.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- FiatLuxFidèle du forum
Le renouvellement de quasiment toutes les œuvres est assez lourd, en effet. Par contre, j'imagine qu'avoir travaillé la grammaire est un gain certain. Cette matière à elle seule demande une charge de travail considérable.
- Hermione0908Modérateur
C'est d'autant plus lourd qu'auparavant on avait au moins la possibilité de prendre de l'avance en comparée, car le programme de l'année n+1 à l'interne était le nouveau programme proposé aux externes lors de l'année n. Maintenant, c'est le nouveau programme pour les internes.
Pour ma part, je tente cette année pour la 4e fois, avec le congé de formation. J'ai tenté en 2012, 2013 et 2019 un peu en touriste (je travaillais la didactique, et je suivais la formation du paf, mais je n'avais pas lu toutes les œuvres et peu travaillé ce que j'avais lu), je n'ai évidemment pas été admissible. J'ai beaucoup plus travaillé cette année, mais c'est loin d'être suffisant à mon goût, il semble que j'ai débloqué un truc en didactique, on verra au prochain concours blanc samedi.
J'avais dit que si je rate cette année, j'arrête. Mais je crois que si je rate, je recommencerai l'an prochain, pour capitaliser sur ce que j'aurai engrangé.
Pour ma part, je tente cette année pour la 4e fois, avec le congé de formation. J'ai tenté en 2012, 2013 et 2019 un peu en touriste (je travaillais la didactique, et je suivais la formation du paf, mais je n'avais pas lu toutes les œuvres et peu travaillé ce que j'avais lu), je n'ai évidemment pas été admissible. J'ai beaucoup plus travaillé cette année, mais c'est loin d'être suffisant à mon goût, il semble que j'ai débloqué un truc en didactique, on verra au prochain concours blanc samedi.
J'avais dit que si je rate cette année, j'arrête. Mais je crois que si je rate, je recommencerai l'an prochain, pour capitaliser sur ce que j'aurai engrangé.
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