Education musicale/ Arts Plastiques

J'aimerais bien faire un bon en avant d'un an et demi pour savoir ce qu'il se passera réellement ... ça va être long...

Je me suis souvent demandé si les professeurs des 2 matières ne préfèreraient avoir des élèves ayant choisi la ou les disciplines mais avec un horaire convenable (avec 18 heures (un professeur par collège) ça pourrait être sympa…

En "optionnalisant" ces deux matières, elles perdraient énormément de postes. Ceux qui resteraient auraient un quotidien plus agréable... ou non.
Quoi qu'il en soit, ce serait enlever de la scolarité de pratiquement l'ensemble des élèves une bonne partie du volet "artistique"...

valle a écrit:En "optionnalisant" ces deux matières, elles perdraient énormément de postes. Ceux qui resteraient auraient un quotidien plus agréable... ou non.
Quoi qu'il en soit, ce serait enlever de la scolarité de pratiquement l'ensemble des élèves une bonne partie du volet "artistique"...

Je dirais non: les enseignants des disciplines optionnelles sont dans l'obligation de devoir "recruter" des élèves pour préserver l'existence de leur matière et ce n'est pas du tout facile, cela leur demande beaucoup d'énergie.

De plus, ils vivent aujourd'hui avec la marge et leurs heures sont convoitées mais comme la marge va de toute façon disparaître...

Panta Rhei a écrit:Je me suis souvent demandé si les professeurs des 2 matières ne préfèreraient avoir des élèves ayant choisi la ou les disciplines mais avec un horaire convenable (avec 18 heures (un professeur par collège) ça pourrait être sympa…

C'est selon moi une fausse bonne idée.
Oui, avoir des élèves motivés est un postulat évidemment séduisant pour tous .
(N'avoir que des élèves motivés en maths, en histoire Géographie en langue vivante , quel bonheur....
Pourquoi la question ne devrait s'envisager que pour les disciplines artistiques ? Que de préjugés encore!)

Bref, que des élèves puissent avoir le choix d'une spécialité artistique (ou d' options ) au lycée oui beau projet! . Mais au collège non! Rendre l'enseignement artistique optionnel serait une grave erreur. C'est priver l'ensemble des élèves d'un accès à une sensibilité, une culture , à une pratique qui malheureusement n'est parfois pas enseignée dans l'esprit de notre discipline au primaire .
Bref une fausse bonne idée bien dangereuse....
Le seul point intéressant serait au contraire de doubler le temps par classe avec 2h annuelle d'enseignement artistique pour chaque discipline mais c'est une belle utopie ! Il faut pour cela des moyens.

Vielleprof a écrit:

Panta Rhei a écrit:Je me suis souvent demandé si les professeurs des 2 matières ne préfèreraient avoir des élèves ayant choisi la ou les disciplines mais avec un horaire convenable (avec 18 heures (un professeur par collège) ça pourrait être sympa…

C'est selon moi une fausse bonne idée.
Oui, avoir des élèves motivés est un postulat évidemment séduisant  pour tous .
(N'avoir que des élèves motivés en maths, en histoire Géographie en langue vivante , quel bonheur....
Pourquoi la question ne devrait s'envisager que pour  les disciplines artistiques ? Que de préjugés encore!)

Bref, que des élèves puissent avoir le  choix d'une spécialité artistique (ou d' options ) au lycée oui  beau projet! . Mais au collège non! Rendre l'enseignement artistique optionnel serait une grave erreur. C'est priver l'ensemble des élèves d'un accès à une sensibilité, une culture , à une pratique qui malheureusement n'est parfois pas  enseignée dans l'esprit de notre discipline au primaire .
Bref une fausse bonne idée bien dangereuse....
Le seul point intéressant serait au contraire de doubler le temps par classe avec 2h annuelle d'enseignement artistique pour chaque discipline  mais c'est une belle utopie ! Il faut pour cela des moyens.

Personnellement je n'ai rien appris / retenu de mes cours de "musique" et "dessin" (on disait ça dans les années 80). Et pourtant, j'étais un on élève. Dans mon propos, il était acté que chaque collège garderait ses 15 ou 18 heures postes dans chaque discipline.

Et, avec le recul, je trouve inutile de forcer tous les collégiens à "faire" de l'anglais. Cela donne un peu plus que du saupoudrage qui fait qu'in fine 75% des français ont un petit A2 en anglais. Certains élèves ne comprendront jamais des trucs comme la conjugaison anglais. L'an dernier, j'ai pu utiliser le 0.4h de mon 80% dans des conditions optimales en choisissant de faire des groupes avec les plus en difficultés. Ces 5 élèves étaient intellectuellement incapables de saisir la différence entre les 2 présents et encore moins de conjuguer des verbes tout en ayant internet, et un tableau récapitulatif et moi-même à côté! Franchement, ces 5 ou 6 là pourraient faire plus de français & mathématiques. Cela permettrait de pas faire cours à 30. Ce n'est politiquement correct, mais j'assume.

Mais les collègues de maths te diront la même chose ! En inversant les matières : ces élèves ne comprendront jamais ce qu'est un polynôme, il vaut mieux qu'ils fassent de l'anglais, au moins cela leur donnera des connaissances pratiques...

valle a écrit:En "optionnalisant" ces deux matières, elles perdraient énormément de postes. Ceux qui resteraient auraient un quotidien plus agréable... ou non.
Quoi qu'il en soit, ce serait enlever de la scolarité de pratiquement l'ensemble des élèves une bonne partie du volet "artistique"...

Sauf si l'optionnalisation consiste en un choix obligatoire entre les deux disciplines, mais on a bien vu a quel point ça réussit aux collègues germanistes…

Panta Rhei a écrit:

Personnellement je n'ai rien appris / retenu de mes cours de "musique" et "dessin" (on disait ça dans les années 80). Et pourtant, j'étais un on élève. Dans mon propos, il était acté que chaque collège garderait ses 15 ou 18 heures postes dans chaque discipline.

Le CAPES d'éducation musicale a été créé en 1973 et l'agrégation en 1975... Il y a de fortes chances que tu aies eu affaire à des personnes qui faisaient office de prof de musique parce qu'ils avaient vaguement pratiqué un instrument de musique dans leur jeunesse. Un peu court dans la maîtrise de la discipline donc (euphémisme...).
Quand je suis arrivée dans mon premier collège au début des années 2000, la documentaliste m'avait dit que c'était elle qui se chargeait des cours d'éducation musicale, et c'était un prof d'EPS qui s'occupait des arts plastiques... jusqu'en 1998 environ...

De mon côté, je ne serais pas contre une réforme de l'éducation musicale qui en a sûrement besoin. Une heure par semaine à 28 ou 30 élèves est vraiment trop peu. De plus, on nous demande de tout faire et donc de ne rien faire au final : un peu de chant, un peu de pratique instrumentale (projet musical), hda, problématisation de séquence si possible par les élèves, débats, nouvelles technologies, écoutes et analyses d'oeuvres.  En discutant avec des collègues d'EMCC, beaucoup sont de cet avis et ont envie de fuir le collège pour espérer un poste en lycée ou ailleurs.

Si les élèves pouvaient choisir entre Arts pla, musique et théâtre (je ne trouve pas qu'HDA soit profitable au collège, ce serait mieux au lycée) à raison de 2h par semaine, avec une véritable pratique musicale:participation à un vrai choeur  et/ou un vrai orchestre en intégrant le côté culturel à partir des œuvres travaillées), ça permettrait de donner du sens, de la crédibilité à nos disciplines et de les faire sortir des 4 murs de notre salle de classe, autre hérésie. Idéalement, 1h de musique, 1h d'art pla et 1h de théâtre en 6e, puis choix obligatoire entre 2h d'une discipline artistique dès la 5e.

Mais si l'optionnalisation n'est que d'une heure par semaine, autant nous éliminer complètement, car ce serait bien sûr pire que la situation actuelle.

Ce n'est que mon humble avis tiré de ma propre expérience de 20 ans de métier.

On avait demandé à ma collègue PEGC français/anglais d'enseigner la musique, une année. La collègue chantait faux, n'aimait pas la musique particulièrement et elle a passé des disques des Beatles toute l'année 1992/93.

Sabrina79 a écrit:De mon côté, je ne serais pas contre une réforme de l'éducation musicale qui en a sûrement besoin. Une heure par semaine à 28 ou 30 élèves est vraiment trop peu. De plus, on nous demande de tout faire et donc de ne rien faire au final : un peu de chant, un peu de pratique instrumentale (projet musical), hda, problématisation de séquence si possible par les élèves, débats, nouvelles technologies, écoutes et analyses d'oeuvres.  En discutant avec des collègues d'EMCC, beaucoup sont de cet avis et ont envie de fuir le collège pour espérer un poste en lycée ou ailleurs.

Si les élèves pouvaient choisir entre Arts pla, musique et théâtre (je ne trouve pas qu'HDA soit profitable au collège, ce serait mieux au lycée) à raison de 2h par semaine, avec une véritable pratique musicale:participation à un vrai choeur  et/ou un vrai orchestre en intégrant le côté culturel à partir des œuvres travaillées), ça permettrait de donner du sens, de la crédibilité à nos disciplines et de les faire sortir des 4 murs de notre salle de classe, autre hérésie. Idéalement, 1h de musique, 1h d'art pla et 1h de théâtre en 6e, puis choix obligatoire entre 2h d'une discipline artistique dès la 5e.

Mais si l'optionnalisation n'est que d'une heure par semaine, autant nous éliminer complètement, car ce serait bien sûr pire que la situation actuelle.

Ce n'est que mon humble avis tiré de ma propre expérience de 20 ans de métier.

Au final c'est toi et ta classe, tu fais ce que tu veux. Le "en même temps", ça va deux minutes.

Oui, bien entendu, mais dès l'instant où l'on veut être au plus près des programmes, voilà ce qui est demandé.

stilt a écrit:Au final c'est toi et ta classe, tu fais ce que tu veux. Le "en même temps", ça va deux minutes.

Jusqu'au moment où l'IPR (j'imagine pas plus coulant dans les disciplines artistiques que dans les autres) se pointe et constate que les attentes institutionnelles ne sont pas satisfaites et vous colle formations obligatoires, tuteur et autres mesures bienveillantes d'accompagnement (liste non exhaustive), comme cela arrive chaque année à une paire de collègues dans toutes les matières

Du nouveau, semble-t-il :

La ministre démissionnaire Nicole Belloubet, lors de sa conférence de presse de rentrée, avait tenu des propos assez confus, mélangeant enseignements et éducation artistique et culturelle (EAC), et avait annoncé la création d’une mission [...]

Le recteur de l’académie de Rennes, Emmanuel Ethis, et Eric de Chassey, Directeur de l’institut national d’histoire de l’art (INHA), sont chargés de cette mission dont l’objectif est de réfléchir « à la place des enseignements artistiques au collège et à leur contenu ; cette mission a l’ambition de donner aux élèves une vision d’ensemble de l’art et de créer une culture artistique commune, ancrée dans le patrimoine européen ».
Conséquence : dans l’attente de lignes directrices, la révision en cours des programmes des enseignements artistiques au collège, conduite par le conseil supérieur des programmes (CSP) a été gelée.

https://www.snes.edu/article/enseignements-artistiques-reforme-en-vue/

gemshorn a écrit:Du nouveau, semble-t-il :

La ministre démissionnaire Nicole Belloubet, lors de sa conférence de presse de rentrée, avait tenu des propos assez confus, mélangeant enseignements et éducation artistique et culturelle (EAC), et avait annoncé la création d’une mission [...]

Le recteur de l’académie de Rennes, Emmanuel Ethis, et Eric de Chassey, Directeur de l’institut national d’histoire de l’art (INHA), sont chargés de cette mission dont l’objectif est de réfléchir « à la place des enseignements artistiques au collège et à leur contenu ; cette mission a l’ambition de donner aux élèves une vision d’ensemble de l’art et de créer une culture artistique commune, ancrée dans le patrimoine européen ».
Conséquence : dans l’attente de lignes directrices, la révision en cours des programmes des enseignements artistiques au collège, conduite par le conseil supérieur des programmes (CSP) a été gelée.

https://www.snes.edu/article/enseignements-artistiques-reforme-en-vue/

A notre tour de passer à la casserole

Mais non voyons, puisqu'on nous a dit que le tourbillon des réformes avait trop duré et que notre nouvelle ministre nous assure que seront dorénavant privilégiés la visibilité, le temps long, l'écoute.