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Jenny
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par Jenny Sam 20 Jan - 9:23
Tu m’as devancée. J’ai appris des choses, par exemple les établissements sous contrat simple.
La carte est révélatrice : très peu présents dans l’académie de Créteil.
Ce point m’interpelle mais explique aussi des choses :
2023. « Contrairement aux responsables des établissements publics, les chefs d’établissements de l’enseignement privé ne sont pas tenus de signaler aux rectorats tous les problèmes graves ou incidents survenus dans l’établissement », précise l’institution.
Certes, on peut tomber sur du public dysfonctionnel où la direction refuse de faire des RIMS et des signalements (et où il faut parfois faire un petit rappel de l’article 40 Public et privé - Page 7 248604097 ) mais au moins, c’est une obligation. Je suppose que l’article 40 ne s’applique pas non plus aux personnels de l’enseignement privé sous contrat. Quelqu’un sait ?
Laotzi
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par Laotzi Sam 20 Jan - 9:35
Merci pour l'article qui est juste imprécis sur le financement public : ce ne sont pas "certaines dépenses de fonctionnement" mais la totalité des dépenses de fonctionnement de la scolarité obligatoire qui sont financées par les collectivités territoriales (et pas par l'Etat seul comme indiqué dans l'article) pour les établissements privés sous contrat (le forfait d'externat est calculé de la même façon que la dotation de fonctionnement pour les établissements publics). Ce ne sont pas seulement les manuels scolaires ou vidéoprojecteurs mais aussi les dépenses en chauffage, électricité, eau, petite maintenance etc.

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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
Mathador
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par Mathador Sam 20 Jan - 9:59
Jenny a écrit:Tu m’as devancée. J’ai appris des choses, par exemple les établissements sous contrat simple.
La carte est révélatrice : très peu présents dans l’académie de Créteil.
Ce point m’interpelle mais explique aussi des choses :
2023. « Contrairement aux responsables des établissements publics, les chefs d’établissements de l’enseignement privé ne sont pas tenus de signaler aux rectorats tous les problèmes graves ou incidents survenus dans l’établissement », précise l’institution.
Certes, on peut tomber sur du public dysfonctionnel où la direction refuse de faire des RIMS et des signalements (et où il faut parfois faire un petit rappel de l’article 40 Public et privé - Page 7 248604097 ) mais au moins, c’est une obligation. Je suppose que l’article 40 ne s’applique pas non plus aux personnels de l’enseignement privé sous contrat. Quelqu’un sait ?
Pas d'article 40 dans le privé sous contrat (sauf pour les rares titulaires du public qui y sont affectés): https://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-20059QE.htm

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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
Jenny
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par Jenny Sam 20 Jan - 10:01
Merci Mathador pour la confirmation. C'est un vrai souci pour moi, ça, par exemple.
Ton lien précise heureusement :
Néanmoins, il existe, au sein du code pénal, des obligations de dénoncer qui s'appliquent à l'ensemble des citoyens concernant certaines catégories d'infractions et notamment les crimes ou les mauvais traitements commis au préjudice de mineurs de moins de quinze ans (articles 434-1 à 434-3).

Qu'en est-il de la protection fonctionnelle ?
Mathador
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par Mathador Sam 20 Jan - 10:06
La protection fonctionnelle s'applique à l'ensemble des agents publics: https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000044416551/LEGISCTA000044420961/ .

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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
Jenny
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par Jenny Sam 20 Jan - 10:11
Merci pour les précisions et textes.
Ascagne
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par Ascagne Sam 20 Jan - 11:02
danses a écrit:Je suis effarée, consternée, de constater à quel point souffre (bien trop souvent) le gamin gentil, bien élevé, travailleur, dans certaines classes.
Et encore, c'est en-deçà de la réalité.
Je pense à telle élève qui avait un bon dossier, qui avait dû subir toute l'année sa "mauvaise" seconde (malgré nos efforts collectifs pour améliorer la situation), et qui a dû se rendre à l'évidence qu'elle ne pouvait pas suivre la spécialité à laquelle elle tenait absolument, par manque de places dans tel autre établissement. Je la revois, attendant des heures pour un RDV avec la direction pour voir s'il y avait encore un espoir. Pendant ce temps, pour mes élèves bavards, pas travailleurs, qui avaient mis le bazar en cours, et dont - pour une partie - les parents se sont signalés à moi (PP) ou ont commencé à répondre à mes messages pour la première fois de l'année entre la fin du conseil de classe du 3e trimestre et le RDV de dernière chance Proviseur/PP/Famille/Élève... eh bien, ces élèves-là obtenaient finalement de guerre lasse le passage en 1re STMG ou autre. Et on était forcé de leur trouver de la place pour un RDV de dernière minute, même quand ils n'avaient pas respecté tout à fait la procédure de RDV.
J'aurais dû garder ce SMS reçu (alors que j'étais en RDV préparatoire avec une autre famille) du père d'un élève qui n'avait jamais répondu à mes sollicitations : "On est là, est-ce qu'on peut aller voir avec vous maintenant le proviseur ?" Je crois que j'ai soupiré d'exaspération. J'aimerais me dire que c'était peut-être seulement de la naïveté, ce serait plus simple.
Je n'ai pas revu la bonne élève évoquée plus haut l'année suivante, mais je sais qu'elle n'a pas pu aller dans l'autre établissement où elle candidatait pour la spé. La mère avait rejoint la fille parce que bon, il était 19h à ce moment-là, je crois (on est sorti du dernier RDV avec la direction après 21h, heureusement que c'était l'été). C'était une famille aux moyens modestes. J'ai discuté avec la mère. Je me sentais mal même si j'essayais de faire bonne figure. Parce que la disproportion m'était insupportable, entre tels resquilleurs abusant des failles du système après l'avoir désorganisé (passe pour certains élèves, je pense ici aux parents), et cette mère de famille et sa fille.
M le Maudit
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par M le Maudit Sam 20 Jan - 11:55
Ascagne a écrit:
danses a écrit:Je suis effarée, consternée, de constater à quel point souffre (bien trop souvent) le gamin gentil, bien élevé, travailleur, dans certaines classes.
Et encore, c'est en-deçà de la réalité.
Je pense à telle élève qui avait un bon dossier, qui avait dû subir toute l'année sa "mauvaise" seconde (malgré nos efforts collectifs pour améliorer la situation), et qui a dû se rendre à l'évidence qu'elle ne pouvait pas suivre la spécialité à laquelle elle tenait absolument, par manque de places dans tel autre établissement. Je la revois, attendant des heures pour un RDV avec la direction pour voir s'il y avait encore un espoir. Pendant ce temps, pour mes élèves bavards, pas travailleurs, qui avaient mis le bazar en cours, et dont - pour une partie - les parents se sont signalés à moi (PP) ou ont commencé à répondre à mes messages pour la première fois de l'année entre la fin du conseil de classe du 3e trimestre et le RDV de dernière chance Proviseur/PP/Famille/Élève... eh bien, ces élèves-là obtenaient finalement de guerre lasse le passage en 1re STMG ou autre. Et on était forcé de leur trouver de la place pour un RDV de dernière minute, même quand ils n'avaient pas respecté tout à fait la procédure de RDV.
J'aurais dû garder ce SMS reçu (alors que j'étais en RDV préparatoire avec une autre famille) du père d'un élève qui n'avait jamais répondu à mes sollicitations : "On est là, est-ce qu'on peut aller voir avec vous maintenant le proviseur ?" Je crois que j'ai soupiré d'exaspération. J'aimerais me dire que c'était peut-être seulement de la naïveté, ce serait plus simple.
Je n'ai pas revu la bonne élève évoquée plus haut l'année suivante, mais je sais qu'elle n'a pas pu aller dans l'autre établissement où elle candidatait pour la spé. La mère avait rejoint la fille parce que bon, il était 19h à ce moment-là, je crois (on est sorti du dernier RDV avec la direction après 21h, heureusement que c'était l'été). C'était une famille aux moyens modestes. J'ai discuté avec la mère. Je me sentais mal même si j'essayais de faire bonne figure. Parce que la disproportion m'était insupportable, entre tels resquilleurs abusant des failles du système après l'avoir désorganisé (passe pour certains élèves, je pense ici aux parents), et cette mère de famille et sa fille.

C'est en effet parfaitement révoltant ! Et le pire c'est qu'au final le ministère favorise ces "resquilleurs"... Autant dire qu'on n'est pas sortis de l'auberge...
epekeina.tes.ousias
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par epekeina.tes.ousias Sam 20 Jan - 12:22
En ce moment, dans “La Suite dans les idées” sur France Culture, Najat Vallaud-Belkacem : qui vient (une énième fois) de démentir les rumeurs colportées au sujet de la scolarisation de ses enfants…

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Si tu vales valeo. Wink
Czar
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Niveau 9

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par Czar Sam 20 Jan - 17:29
EdithW a écrit:

Je précise qu’un système unique et public, complété par du hors contrat me semblerait
tout à fait acceptable, étant donné que ce qui faisait l’essence du privé a disparu (comme l’a dit mon IPR, votre problème dans le privé, c’est que vous avez oublié le message de l’Evangile… sans entrer dans le dur de la théologie, pour ceux qui connaissent la paraboles des talents, on a l’impression qu’elle est appliquée à l’envers). Aimer son prochain, partager voire abandonner ses richesses, accueillir le pauvre, l’étranger, toussa… j’ai un peu du mal à voir ce qui reste de ces préceptes pourtant essentiels et incontournables. Surtout à Stan.

Il y a ici sujet dont nous avions déjà parlé et qui questionne une partie de l'enseignement catholique . Comme le disait un de mes anciens CDE très lucide: "Notre établissement à été fondé par une congrégation dédiée à la scolarisation des plus pauvres. On accueille maintenant les plus riches"

Après le bien ne fait pas de bruit. Mon établissement actuel ( toujours très très haut dans tous les classements nationaux) + l'Apel locale ont déjà offert les frais de scolarisation, de repas et d'hébergement à une élève battante dont les résultats étaient d'une très grande fragilité et au parcours de vie digne d'un Zola. Je n'étais pas censé le savoir.
En tant qu'élu au CSE, j'ai également appris de manière détournée que les frais de scolarisation étaient inexistants pour certains enfants d'employés chargés du nettoyage de l'établissement.
mimile
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Doyen

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par mimile Sam 20 Jan - 17:38
J'entends tout à fait certains arguments pour mettre son enfant dans le privé comme éviter un établissement zone violence... J'ai la chance d'habiter dans un quartier où le collège a l'air correct et assez mixte socialement (mon aînée est en CM2, on en reparle l'an prochain). Le collège Jeannine Manuel à Marcq en Baroeul, c'est jouable pour nous  Public et privé - Page 7 437980826  Public et privé - Page 7 437980826
Je suis tombé sur cet article l'autre jour dont l'infographie m'a interpelée.
Public et privé - Page 7 Capture-decran-2024-01-17-232038
https://blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin/blog/180124/faire-societe-cest-cesser-de-financer-lecole-privee

Assez d'accord avec la personne qui disait : si on rendait le public attractif, il y aurait beaucoup moins d'effectifs dans le privé. Malheureusement, on fait le contraire...

_________________
Mon vide dressing fille du 2 au 7 ans.
Czar
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par Czar Sam 20 Jan - 18:15
En même temps, Jeannine-Manuel....

Pour un élève de 6e:
Scolarité annuelle: 6 632
iPads, contenus scolaires, logiciels et plateformes:442
si nouvel élève: +650
(il y a aussi quelques cotisations en plus à 25, 30€ mais on est plus à ça près)
Cantine pour 4 jours :1807€

Sans oublier le petit astérisque:
"* Des frais supplémentaires propres à certains niveaux sont facturés à prix coûtant en cours d’année. Ils
correspondent à des frais d’inscription (examens, certifications...) et à des tests d’orientation réalisés par des
organismes extérieurs."
https://ecolejeanninemanuel.org/wp-content/uploads/2023/03/Frais-scolarite-College-23-24-LILLE.pdf

A coté de Jeannine Manuel, dans la même ville, il y a également le très chic établissement catholique Marcq institution avec un  IPS qui tutoie les plus grands.

Collège : 1298 € + frais divers (environ 250)
Cantine pour 4 jours : 1004 €
https://marcq-institution.com/wp-content/uploads/2023/07/LIVRET-DES-PARENTS-College_2023-2024.pdf (p.18)

-
Pour vous donner une idée, le fameux Stanislas, en plein Paris
collège :2 238 (+ environ 150€ de frais)
Cantine pour 4 jours :1174
https://www.stanislas.fr/informations-pratiques/reglement-financier/
EdithW
EdithW
Grand sage

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par EdithW Sam 20 Jan - 19:37
C’est ce qui est souhaité pas l’enseignement catholique (au moins dans leurs déclarations…) et souhaitable, je sais que de nombreuses établissements fonctionnent comme ça, à bas bruit et c’est tout à leur honneur. Dans mon bahut de soeurs, il y avait une différence de 1 à 10 entre la contribution la plus faible et la plus forte. Ma famille payait quelques centaines de francs par an… et celles de mes copines friquées, plusieurs milliers. La grille était publique, pas la tranche de chaque famille, bien sûr.
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Ishkar
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par Ishkar Dim 21 Jan - 16:13
lene75 a écrit:
Halybel a écrit:Du coup, explique moi où sont enseignés les codes scolaires à l'école ?

Ils ne le sont plus. C'est bien le problème. Depuis que l'école "de la bienveillance" (qui est en fait une forme de maltraitance) a adopté la culture du "viens comme tu es", les enfants auxquels ce qu'on appelle aujourd'hui pudiquement les "codes scolaires" - qu'on appelait autrefois tout simplement le respect ou l'éducation - n'ont pas été transmis en famille ne les apprennent plus non plus à l'école publique. Et par un retournement de situation, les élèves qui possèdent ces "codes" font l'objet de moqueries de la part de leurs camarades - moqueries souvent homophobes d'ailleurs - et parfois même de mépris de la part de leurs professeurs, qui les considèrent comme appartenant à la caste haïssable des privilégiés.

C'est comme ça qu'on nous explique qu'il faut cesser de reprendre un élève qui s'exprime de façon agressive, insolente, voire insultante, parce que "c'est sa façon de parler" et que quand il dit "sale ***" à sa prof, "il ne met pas derrière ces mots le même sens que toi, pour lui c'est juste une expression du langage courant". Ce n'est plus à l'élève de s'adapter aux codes sociaux - qui sont ceux d'une vie collective apaisée - et aux règles de la collectivité, c'est à l'entourage de s'adapter et de faire preuve de "bienveillance" envers lui. "Bienveillance" qui, en attendant, rend l'instruction impossible, y compris pour l'élève en question, en raison des nombreux débordements, et dont on sait bien par ailleurs qu'elle finira par lui jouer des tours en rendant son insertion sociale bien plus compliquée. C'est comme ça qu'on a des élèves qui, après avoir pourri nos cours en toute impunité, reviennent offusqués d'avoir été virés par leur patron au bout d'à peine une semaine, "juste" parce qu'ils arrivaient en retard et disaient ce qu'ils pensaient aux clients.

Je ne l'avais pas vu sous cet angle jusque-là, mais, comme l'anecdote de la bonne élève citée plus haut le montre, une collègue m'a récemment ouvert les yeux sur le fait que ce fonctionnement de type loi du plus fort était très défavorable aux filles dans les classes difficiles, où les garçons perturbateurs occupent tout l'espace et monopolisent l'attention du prof et de toute l'équipe éducative. Les seules filles qui arrivent à prendre leur place sont celles qui "ne se laissent pas marcher sur les pieds", c'est-à-dire le plus souvent des filles qui ont le verbe haut, un langage fleuri, et qui mettent régulièrement sur la table les "couilles" qu'elles ont à la bouche à défaut de les avoir ailleurs.

Et en effet, cela conduit un certain nombre de familles à privilégier un "entre-soi" dans lequel les rapports sociaux sont conçus de manière différente et sous l'autorité des adultes plutôt que dans une auto-régulation entre élèves, en se tournant soit vers des établissements privés, soit vers des établissements publics dits "de centre-ville". Fatalement, les familles qui font ce choix sont des familles qui transmettent déjà ces codes, de sorte que l'école n'a plus grand chose à faire pour les inculquer, d'où l'inégalité flagrante. Mais ça me paraît être un raisonnement un peu rapide que de considérer que le problème vient de ces établissements, surtout que sur le terrain, on constate l'échec de la mixité en la matière. Mixité qui n'est d'ailleurs que de façade, les élèves étant contraints à faire des choix d'orientation par défaut pour reconstituer "l'entre-soi". C'est ainsi qu'on récupérait en L (et ça reste vrai des HLP) des élèves qui disaient explicitement préférer les contenus et méthodes de la filière STMG, avoir des projets d'avenir correspondant à la filière STMG, mais avoir préféré la L en raison des problèmes de discipline en STMG. La L étant appelée "STMG pacifiée" par les adultes de l'établissement. Et parmi ces élèves, j'ai le souvenir de certaines gamines, boursières pour un certain nombre d'entre elles, d'ailleurs, qui étaient en échec scolaire en seconde, pour lesquelles la question de l'orientation en pro s'était posée, avec un vrai mal-être, et qu'on a réussi à envoyer vers des études prestigieuses. Je me souviens notamment de l'une d'entre elles, passée par une des prépas les plus prestigieuses de l'académie, qui est aujourd'hui orthophoniste, et qui était passée en force en filière générale contre l'avis du conseil de classe, qu'on m'avait présentée comme mutique et renfermée, qui est devenue déléguée de classe en terminale et m'avait raconté avoir vécu un enfer dans sa classe de seconde. "'L'entre-soi" de la filière L a joué à plein pour elle, dans un établissement dans lequel la fracture sociale est énorme entre général et technologique, et je m'en réjouis. Sans compter évidemment le temps d'apprentissage que ce qui a été appelé plus haut la "politique du pas de vague" fait perdre à ces gamins.

J'ai du mal à concevoir cette "bienveillance" comme ne relevant pas d'une forme de mépris social.


EdithW a écrit:N’est-ce pas surtout une question de moyenne? S’il y a des gens vraiment TRÈS riches, cela fausse l’ensemble du calcul, non?

Oui, évidemment. C'est ce que je disais plus haut. Vu le nombre d'établissements privés sur le territoire, très inférieur au nombre d'établissements publics, les établissements très prestigieux, et très favorisés, pèsent très lourd dans la moyenne.

Et encore une fois, ce n'est pas l'IPS qui mesure la richesse. Le collège Stanislas avait un IPS de 146 en 2021, avec un écart-type de 25,5. Un IPS de 146 est largement inférieur à celui d'un couple "professeur des écoles + ingénieur" (175), or il est assez évident que la richesse moyenne des familles de Stanislas est très supérieure à celle d'un couple composé d'un PE et d'un ingénieur de base. Même remarque pour l'IPS de Stanislas en CPGE inférieur à celui de la moyenne des CPGE de l'académie. Il y a de grande chances pour que ça ne veuille pas dire que les élèves de CPGE scolarisés à Stanislas sont forcément moins riches que ceux scolarisés ailleurs à Paris. Il y a plus de chances pour que ça veuille dire que Stan y scolarise plus d'enfants de cadres du privé et moins dont les parents ont une profession intellectuelle, qui vont plus souvent dans des CPGE publiques, par exemple, les professions intellectuelles ayant des IPS plus élevés.

Explication de ce phénomène concernant par exemple une école Diwan qui a un IPS élevé malgré un taux de boursiers qui est presque le double de celui de la moyenne académique :


Suivant cette logique culturelle, l’IPS offre une meilleure note aux enfants de « professions de l’information, des arts et des spectacles » qu’aux enfants de « chefs d’entreprise de dix salariés ou plus ». Dit en des termes plus concrets, l’enfant d’un·e musicien·ne dont la mère ou le père aurait des difficultés à obtenir l’intermittence obtiendrait un indice IPS supérieur à l’enfant dont le père ou la mère serait à la tête d’une entreprise de 500 salarié·e·s, dont le capital économique est incommensurablement supérieur.

Source : https://www.bretagne-info.bzh/2023/09/21/diwan-lindice-de-position-sociale-ne-rend-pas-compte-de-la-richesse-economique-des-parents/

l'IPS ne mesure pas le richesse économique mais prédit (statistiquement et non individuellement) la réussite scolaire (et non sociale ou économique).

J'ai l'impression de vivre dans un monde parallèle, alors même que j'ai enseigné dans une quinzaine d'établissements publics depuis mes débuts.

Les professeurs qui moqueraient les élèves avec les codes scolaires, par exemple, je n'en ai jamais vu. Et j'ai quand même énormément du mal à croire que des collègues, apparemment nombreux, se gausseraient des élèves faciles à gérer. Je dis ça en ayant fait du huppé comme de l'éducation prioritaire, d'ailleurs.

L'école qui mettrait en place le "viens comme tu es", ça correspond à quoi ? L'instruction publique obligatoire ?

Je ne vois aucunement d'injonctions à devoir s'adapter aux insultes et au reste. Ce que je vois, par contre, c'est qu'avec nos faibles moyens, avec nos classes surchargés, avec nos élèves possédant ces codes qui vont dans le privé, il est de plus en plus difficile d'expliquer que certains codes sont les bons : parfois, on a l'impression qu'ils sont minoritaires.

Les classes sociales favorisées et très favorisées possèdent bien plus ces codes scolaires. Elles sont de plus en plus dans le privé. Au bout d'un moment, c'est le serpent qui se mord la queue : il est évident que si, sur 27 élèves, il y en a 4 qui sont "scolaires" et qu'il y en a 23 qui ne le sont pas et ne possèdent pas ces codes, venir se placer, en tant qu'enseignant, directement dans l'opposition ne mènera à rien. Cela remettra en place un conflit entre les valeurs familiales et amicales d'un côté, et les valeurs scolaires de l'autre. Cela relancera l'opposition à l'école qu'on peut trouver à la maison.
Par contre, si l'on inverse le rapport, la problématique est tout autre : il y aura les valeurs familiales d'un côté, et les valeurs amicales et scolaires de l'autre, qui formeront un tout. Dans ce cadre, le fonctionnement "moyen" pour un élève, ce que l'enfant va copier, c'est quelque-chose de fonctionnel.

Nous sommes nombreux à avoir déjà enseigné dans des classes où quelques pénibles connaissent une bonne évolution pendant l'année et leur scolarité de manière générale : ils voient bien que pour se fondre dans la masse, ils doivent copier les codes sociaux majoritaires, positifs dans l'ensemble. On a aussi probablement connu l'inverse, où l'élève scolaire, pour se fondre dans la masse, va copier des codes sociaux majoritaires, mais négatifs.

Pour le reste, en plus de l'IPS moyen, il y a les statistiques de part d'enfants très défavorisés et de favorisés ou très favorisés. On peut chercher à chipoter sur l'IPS et sur les chiffres, le constat final pointe tout de même, quelle que soit la méthode employée, le manque criant de mixité sociale dans les établissements scolaires français comparativement au reste de l'Europe.
Nous sommes également les détenteurs du record d'élèves par classe en maternelle, primaire et collège.
Czar
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par Czar Dim 21 Jan - 16:41
Ishkar a écrit:
Les classes sociales favorisées et très favorisées possèdent bien plus ces codes scolaires. Elles sont de plus en plus dans le privé. Au bout d'un moment, c'est le serpent qui se mord la queue : il est évident que si, sur 27 élèves, il y en a 4 qui sont "scolaires" et qu'il y en a 23 qui ne le sont pas et ne possèdent pas ces codes, venir se placer, en tant qu'enseignant, directement dans l'opposition ne mènera à rien.

En effet. Mais si tu es confronté à de tels chiffres, supprimer l'enseignement privé pour rajouter en moyenne 2-3 élèves avec "les codes" venus du privé dans une classe de ce type ne changera rien.
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Ishkar
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par Ishkar Dim 21 Jan - 17:43
Czar a écrit:
Ishkar a écrit:
Les classes sociales favorisées et très favorisées possèdent bien plus ces codes scolaires. Elles sont de plus en plus dans le privé. Au bout d'un moment, c'est le serpent qui se mord la queue : il est évident que si, sur 27 élèves, il y en a 4 qui sont "scolaires" et qu'il y en a 23 qui ne le sont pas et ne possèdent pas ces codes, venir se placer, en tant qu'enseignant, directement dans l'opposition ne mènera à rien.

En effet. Mais si tu es confronté à de tels chiffres, supprimer l'enseignement privé pour rajouter en moyenne 2-3 élèves  avec "les codes" venus du privé dans une classe de ce type  ne changera rien.

Ca ne résoudrait pas tous les problèmes, c'est certain, car la problématique de carte scolaire dépasse largement le débat public / privé sous contrat. Reste que ces 2/3 élèves, parfois, c'est ce qui fait qu'une classe aura une dynamique bien meilleure. Et, dans l'autre sens, ce sont les 2/3 difficiles qui vont faire dérailler une classe. Ces 2/3 difficiles qu'on devra accepter dans le public, contrairement au privé.

La situation actuellement est hautement problématique : l'Etat finance le privé sous contrat qui "joue" contre le public, en bonne partie, en captant une partie des élèves qui, justement, permettraient un certain rééquilibrage dans les effectifs. C'est de l'argent jeté par les fenêtres.
Jenny
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par Jenny Dim 21 Jan - 17:46
Il suffit d'avoir 2-3 élèves exclus ou absents pour se rendre compte qu'effectivement, ça suffit à changer radicalement une classe difficile.
Mathador
Mathador
Empereur

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par Mathador Dim 21 Jan - 17:49
Ishkar a écrit:
Czar a écrit:
Ishkar a écrit:
Les classes sociales favorisées et très favorisées possèdent bien plus ces codes scolaires. Elles sont de plus en plus dans le privé. Au bout d'un moment, c'est le serpent qui se mord la queue : il est évident que si, sur 27 élèves, il y en a 4 qui sont "scolaires" et qu'il y en a 23 qui ne le sont pas et ne possèdent pas ces codes, venir se placer, en tant qu'enseignant, directement dans l'opposition ne mènera à rien.

En effet. Mais si tu es confronté à de tels chiffres, supprimer l'enseignement privé pour rajouter en moyenne 2-3 élèves  avec "les codes" venus du privé dans une classe de ce type  ne changera rien.

Ca ne résoudrait pas tous les problèmes, c'est certain, car la problématique de carte scolaire dépasse largement le débat public / privé sous contrat. Reste que ces 2/3 élèves, parfois, c'est ce qui fait qu'une classe aura une dynamique bien meilleure. Et, dans l'autre sens, ce sont les 2/3 difficiles qui vont faire dérailler une classe. Ces 2/3 difficiles qu'on devra accepter dans le public, contrairement au privé.

La situation actuellement est hautement problématique : l'Etat finance le privé sous contrat qui "joue" contre le public, en bonne partie, en captant une partie des élèves qui, justement, permettraient un certain rééquilibrage dans les effectifs. C'est de l'argent jeté par les fenêtres.

L'intérêt serait surtout que les enfants des élites seraient plus nombreux dans le public et que cela tempérerait leur velléité à tout casser pour gratter 100 millions sur le prochain budget (ça fait quelle fraction du CICE déjà ?).

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EdithW
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par EdithW Dim 21 Jan - 18:09
Alors pour ce qui est de se gausser des bons élèves, ça arrive. Ou on les montre du doigt (forcément, ils sont un peu "à côté", aiment lire, ont fait leur travail, lèvent le doigt...). dans de tout petits établissements comme le mien, les quelques excellents élèves sont systématiquement rabaissés par la direction. On a vraiment l'impression d'une prime à la médiocrité. Et pas que chez nous, hein, le collège un peu plus gros (8 classes) de la petite ville à côté, c'est pareil. Les CDE pensent que divertir les élèves est l'alpha et l'oméga pour les garder, et qu'il ne faut surtout pas trop se prendre la tête leur proposant de l'intello, du culturel.
Spoiler:
Proposer plus aux élèves qui peuvent plus (proposer le CNED pour une option, avec supervision en interne par exemple), ou une initiation au grec, ou un club lecture, tout ça pour les volontaires, est juste IMPOSSIBLE, si on veut le faire, on doit accepter tout le monde, donc ça capote systématiquement, car il y a toujours un petit malin qui vient mettre le bazar. Et les neuroatypiques/intellos/HPI ou simplement enfants qui en veulent, se font vraiment maltraiter. On va leur dire que c'est de leur faute si les autres sont méchants, qu'il faut changer d'attitude, etc (ben oui, aller au CDI pendant la récré ou avoir toutes les réponses franchement, c'est pas cool. Et ils partent ailleurs, et on rajoute une couche de sport ou de jardin pédagogique, comme si ça faisait venir des familles... Désespérant.

Ce n'est certes pas la majorité, mais dans les petites structures, ou même de plus grosses mais en concurrence directe avec un public qui "se tient", surtout en province (mais dans mon précédent bahut, proche de Paris, c'était pareil) chaque élève compte et le diagnostic fait pour les garder est souvent faux et provoque un nivellement bar le bas.


Dernière édition par EdithW le Dim 21 Jan - 18:12, édité 1 fois
Manu7
Manu7
Expert spécialisé

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par Manu7 Dim 21 Jan - 18:11
Mathador a écrit:
Ishkar a écrit:
Czar a écrit:
Ishkar a écrit:
Les classes sociales favorisées et très favorisées possèdent bien plus ces codes scolaires. Elles sont de plus en plus dans le privé. Au bout d'un moment, c'est le serpent qui se mord la queue : il est évident que si, sur 27 élèves, il y en a 4 qui sont "scolaires" et qu'il y en a 23 qui ne le sont pas et ne possèdent pas ces codes, venir se placer, en tant qu'enseignant, directement dans l'opposition ne mènera à rien.

En effet. Mais si tu es confronté à de tels chiffres, supprimer l'enseignement privé pour rajouter en moyenne 2-3 élèves  avec "les codes" venus du privé dans une classe de ce type  ne changera rien.

Ca ne résoudrait pas tous les problèmes, c'est certain, car la problématique de carte scolaire dépasse largement le débat public / privé sous contrat. Reste que ces 2/3 élèves, parfois, c'est ce qui fait qu'une classe aura une dynamique bien meilleure. Et, dans l'autre sens, ce sont les 2/3 difficiles qui vont faire dérailler une classe. Ces 2/3 difficiles qu'on devra accepter dans le public, contrairement au privé.

La situation actuellement est hautement problématique : l'Etat finance le privé sous contrat qui "joue" contre le public, en bonne partie, en captant une partie des élèves qui, justement, permettraient un certain rééquilibrage dans les effectifs. C'est de l'argent jeté par les fenêtres.

L'intérêt serait surtout que les enfants des élites seraient plus nombreux dans le public et que cela tempérerait leur velléité à tout casser pour gratter 100 millions sur le prochain budget (ça fait quelle fraction du CICE déjà ?).

Je suis d'accord avec Mathador, c'est une fausse idée de penser que l'Etat perd de l'argent en aidant l'enseignement privé sous contrat car au contraire il économise déjà l'infime partie financée par les familles, car si on supprime l'aide alors les établissements ferment et les élèves iront dans le public et il faudra les financer à 100%, mais surtout les élites voudront plus de moyens dans tout le public !!!

En réalité, quand on observe les zones géographiques sans établissement privé les notables du coin trouvent tout de même des astuces pour cultiver l'entresoi avec des sélections dans des options spéciales ou des projets pilotes... Quand on a les moyens on trouve toujours des solutions...

Et quelque part, le bon accueil des groupes de niveaux est lié à ce phénomème, enfin mes enfants chéris seront dans une classe où tout le monde parle très bien le français ! Je parle bien de classe, car si on pense que c'est génial en maths et en français et que finalement on retrouve presque les mêmes élèves dans chaque groupe alors pourquoi pas le faire dans toutes les matières et résoudre le problème de disparition des classes en construisant des classes de niveaux et au lieu de 4 groupes pour trois classes on fera 3 classes de niveaux avec trois classes et encore une belle économie. Et pourquoi aller dans le privé si on fait une belle ségrégation sociale dans le public ?
EdithW
EdithW
Grand sage

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par EdithW Dim 21 Jan - 18:20
Dans un document officiel interne à l'enseignement privé de mon académie, récent, il était cité une phrase de Philippe Delorme, secrétaire général de l'enseignement Catholique, disant que le privé fait économiser 9 milliards par an à l'Etat. On peut regretter qu'une partie des impôts aille aux établissements sous contrat mais c'est un fait qui ne peut pas être contredit que l'enseignement privé coûte 73€ aux français là où le public en coûte 100€. Il ne s'agit ni de morale, ni d'entre soi, juste de comptabilité et de budget. Donc 20% des élèves font faire 27% d'économies. Et ceux qui hurlent qu'ils ne veulent pas que leurs sous financent le séparatisme catholique (je les comprends parfaitement, ça se défend), devraient se poser la question de l'augmentation indispensable de leurs impôts que supposerait la fin de ce financement spécifique, puisqu'il faudrait intégrer des dizaines de milliers de profs et d'élèves aux établissements publics, sans compter les personnels, les locaux, les frais de fonctionnement...
Jenny
Jenny
Médiateur

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par Jenny Dim 21 Jan - 18:23
Je pense que ceux qui défendent un enseignement public d’un côté, un enseignement hors contrat de l’autre en ont conscience.
epekeina.tes.ousias
epekeina.tes.ousias
Modérateur

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par epekeina.tes.ousias Dim 21 Jan - 18:23
Mais on n'est pas obligé de poser le problème dans ces termes. Qu'il n'y ait pas de monopole de l'État mais la liberté d'enseignement implique l'existence du privé — de même le principe de liberté dans le choix des options convictionnelles.
En revanche, lorsqu'il y a contrat, les termes doivent impérativement en être respectés — sous peine de sanction. Et dans tous les cas, il est hors de question que cela autorise la moindre infraction aux lois.

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Si tu vales valeo. Wink
Provence
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Enchanteur

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par Provence Dim 21 Jan - 19:10
Ishkar a écrit:

Ca ne résoudrait pas tous les problèmes, c'est certain, car la problématique de carte scolaire dépasse largement le débat public / privé sous contrat. Reste que ces 2/3 élèves, parfois, c'est ce qui fait qu'une classe aura une dynamique bien meilleure. Et, dans l'autre sens, ce sont les 2/3 difficiles qui vont faire dérailler une classe. Ces 2/3 difficiles qu'on devra accepter dans le public, contrairement au privé.
Et si le privé remplit une mission de service public, il serait bon qu'il n'ait pas le choix, lui non plus, d'accepter ou non ces élèves...

Manu7 a écrit:


Je suis d'accord avec Mathador, c'est une fausse idée de penser que l'Etat perd de l'argent en aidant l'enseignement privé sous contrat car au contraire il économise déjà l'infime partie financée par les familles, car si on supprime l'aide alors les établissements ferment et les élèves iront dans le public et il faudra les financer à 100%, mais surtout les élites voudront plus de moyens dans tout le public !!!


Ce serait une excellente chose, non?
Mathador
Mathador
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par Mathador Dim 21 Jan - 19:51
Manu7 a écrit:En réalité, quand on observe les zones géographiques sans établissement privé les notables du coin trouvent tout de même des astuces pour cultiver l'entresoi avec des sélections dans des options spéciales ou des projets pilotes... Quand on a les moyens on trouve toujours des solutions...
Même là où il y a aussi du privé, le parcours scolaire de ma fratrie en témoigne.
Et je pense que les attaques contre les classes CAMIF, les bilangues, le japonais LV3, etc. qui se sont amplifiées au niveau idéologique avec NVB puis au niveau financier avec ses successeurs de droite ne sont pas étrangères à la fuite vers le privé de familles qui auraient volontiers choisi la filière de planqués du collège public du coin 20 ans avant.


Dernière édition par Mathador le Dim 21 Jan - 19:53, édité 1 fois

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par Ishkar Dim 21 Jan - 19:53
EdithW a écrit:Dans un document officiel interne à l'enseignement privé de mon académie, récent, il était cité une phrase de Philippe Delorme, secrétaire général de l'enseignement Catholique, disant que le privé fait économiser 9 milliards par an à l'Etat. On peut regretter qu'une partie des impôts aille aux établissements sous contrat mais c'est un fait qui ne peut pas être contredit que l'enseignement privé coûte 73€ aux français là où le public en coûte 100€. Il ne s'agit ni de morale, ni d'entre soi, juste de comptabilité et de budget. Donc 20% des élèves font faire 27% d'économies. Et ceux qui hurlent qu'ils ne veulent pas que leurs sous financent le séparatisme catholique (je les comprends parfaitement, ça se défend), devraient se poser la question de l'augmentation indispensable de leurs impôts que supposerait la fin de ce financement spécifique, puisqu'il faudrait intégrer des dizaines de milliers de profs et d'élèves aux établissements publics, sans compter les personnels, les locaux, les frais de fonctionnement...

Ce que tu avances est très discutable. Il n'y pas grand intérêt à parler d'économies sans rappeler où elles se font et pour quels résultats : si demain on passe à 35 élèves par classe au collège et 40 au lycée dans le public, on ferait des économies par rapport au privé qui ne signifieraient pas grand chose.

D'après le rapport de la cour des comptes, le privé fait des économies à travers sa part bien plus importante de contractuels (enfin de maîtres délégués), 17% contre 5%. Il y a également le double d'agrégés, ainsi que l'éducation prioritaire qui fait gonfler les coûts, et que le privé n'a pas à supporter. Bref, quand le privé coûte moins cher, c'est par des économies qui ne sont pas liées au fait d'être du privé sous contrat mais à des choix qui peuvent totalement être faits dans le public aussi (malheureusement) ou aux salaires des personnels, alignés sur le public mais dont le statut est en moyenne plus faible. A la sortie, il y a plus de 200€ d'écart de salaire moyen entre enseignants du public et du privé (au bénéfice du privé) du fait du statut en moyenne plus précaire des seconds.

Bref, la question qu'on devrait plutôt se poser, c'est à budget égal, qu'est-ce qu'on perdrait, et qu'est-ce qu'on gagnerait ?

Par exemple, la plus grande stabilité (moins de risque de départ massif dans le privé) dans les effectifs permettent probablement une meilleure optimisation des bâtis. On peut aussi probablement gérer plus facilement l'attribution des heures. Grâce à une plus grande mixité sociale, on obtient probablement de meilleurs résultats donc potentiellement des économies (ou du confort pour les professeurs, au choix).
De manière générale, mutualiser la gestion fait faire des économies plus qu'autre chose.

Comme rappelé précédemment, le problème de fond reste, de toute façon, le respect du contrat. Que le privé sous contrat puisse existe, c'est déjà un débat en soi. Qu'il existe en captant, progressivement, les bons élèves pour ne laisser que les moins bons au public, là, ça devient difficile à défendre quand c'est l'argent public qui le finance aux trois quarts.
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