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Kea
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Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier - Page 5 Empty Re: Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier

par Kea Sam 13 Jan - 10:42
epekeina.tes.ousias a écrit:
Manu7 a écrit:Comme je suis prof dans le privé sous contrat, je remarque que finalement les remarques les plus blessantes viennent souvent de la part d'autres profs. Et même si on dit que nous avons les mêmes IPR, le même ministre, il est difficile de lutter contre les préjugés, et beaucoup de collègues ne disent pas qu'ils viennent du privé dans les formations en commun qui sont très nombreuses dans mon académie.

Ce que tu signales me paraît vrai. Mais est-ce plus vrai que les clivages entre primaire et secondaire ? Il est possible que la critique virulente des “services publics” qui s'exprime depuis un certain temps avive ce genre d'attitude.

Mais ce qui me paraît au fond assez nouveau, ce sont les agressions (au sens littéral du terme) : il y a encore 10 ou 15 ans, c'était les pompiers qui se faisaient parfois caillasser, puis certains services hospitaliers (les urgences, ce n'est pas de tout repos). Maintenant, depuis quelques années, les profs. Mais même aussi certains médecins libéraux : les médecins généralistes rencontrent aussi des problèmes analogues et ce n'est peut-être paradoxal qu'en apparence (dans tous les cas, c'est un discours de type “populiste” — je préfère le terme “démagogique” — anti “privilégiés”, qui est fort utile au pouvoir en place dont pas mal de responsables ne se privent pas de désigner des têtes de turc). Je me demande s'il n'y a pas là une forme de “refus du pouvoir” qui prend les profs — plus généralement les “fonctions publiques” — comme bouc émissaire…

En soi, que les fonctions de ceux qui travaillent dans les institutions publiques soient sujettes à des critiques virulentes, cela existe depuis longtemps. Mais les formes dans lesquelles cela s'exprime peuvent être plus vives dans certaines période. Ce n'est pas spécialement consolant, j'en conviens, mais cela peut peut-être permettre de prendre un peu de distance ?

Nous pâtissons certainement de la mauvaise image des institutions publiques en général.
Mais j’ai l’impression que le phénomène touche plus largement les métiers en contact avec le public. Je vois fleurir, à la boulangerie, chez le dentiste... les affichettes qui annoncent qu’aucun comportement inconvenant / grossier / insultant vis-à-vis des travailleurs ne sera toléré, annonçant éventuellement les peines encourues. Je suis pourtant dans une petite commune tranquille. Je n’ai jamais été témoin de tels comportements, mais pour en arriver à faire ce type d’affichage, ils ne doivent pas être rares.


Personnellement, quand il est question de mon métier, je pratique l’évitement autant que je peux. J’ai très vite constaté que les explications (la pédagogie ? Razz) ne servent à rien, tellement les poncifs sont ancrés dans l’esprit de certains. À mes explications, j’obtenais souvent en retour "Oui, tu as beaucoup de travail parce que tu débutes, mais quand tes cours seront faits...", "Oui, toi tu es sérieuse mais reconnais quand même que beaucoup de profs..."

Lorsque j’ai été présentée à celui qui, depuis, est devenu mon beau-frère, sa première question à mon adresse fut : "Vous êtes payés en juillet-août ?" Je ne pense pas qu’il aborde les autres professions en leur parlant de leur CE, de leurs tickets-resto, véhicules de fonction ou je ne sais quel autre "avantage"... Ça vient sans doute dans la conversation, oui, mais avec un prof certains attaquent directement tellement ils croient tout savoir sur notre métier car ils sont allés à l’école, ont des enfants scolarisés etc.

Les remarques du type "Alors, bientôt les vacances ?" m’agacent mais je crois qu'elles sont le plus souvent faites sans arrière-pensée, de la part des gens qui me le disent en tous cas.

J’ai aussi régulièrement des gens qui, apprenant que je suis professeur (quand je ne peux pas pratiquer l'évitement^^), posent comme première question : "C’est pas trop dur les ados ?" car ils se rendent quand même compte...
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Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier - Page 5 Empty Re: Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier

par Invité Sam 13 Jan - 10:45
valle a écrit:
Anouck Rivière a écrit:Je pense que vu le nombre de professeurs assassinés/ agressés, et les chiffres de démission, la société a pris conscience que c'était un métier difficile maintenant.
Oui, mais ce n'est pas du tout une bonne nouvelle pour moi. Dans l'imaginaire public, nous sommes de moins en moins des professionnels "techniques" et de plus en plus des pauvres gens qui vont chaque jour réaliser un métier physiquement pénible. Ce n'est pas ma conception du métier.


Je suis tout à fait d'accord avec toi, et je pense qu'elle n'est celle de personne qui a choisi d'embrasser cette profession.
Dans les débats publics, on retrouve toujours l'idée que la formation des profs n'est pas adaptée avec cette réelle ignorance sur la racine du mal. Une formation universitaire c'est toujours une bonne formation. Mais ne serait-ce pas la société qui n'est plus adaptée ? Le système ? Je suis quand même terrifiée de voir que même la langue française a lexicalisé "faire une Samuel Paty".
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par epekeina.tes.ousias Sam 13 Jan - 10:51
Kea a écrit:
epekeina.tes.ousias a écrit:
Manu7 a écrit:Comme je suis prof dans le privé sous contrat, je remarque que finalement les remarques les plus blessantes viennent souvent de la part d'autres profs. Et même si on dit que nous avons les mêmes IPR, le même ministre, il est difficile de lutter contre les préjugés, et beaucoup de collègues ne disent pas qu'ils viennent du privé dans les formations en commun qui sont très nombreuses dans mon académie.

Ce que tu signales me paraît vrai. Mais est-ce plus vrai que les clivages entre primaire et secondaire ? Il est possible que la critique virulente des “services publics” qui s'exprime depuis un certain temps avive ce genre d'attitude.

Mais ce qui me paraît au fond assez nouveau, ce sont les agressions (au sens littéral du terme) : il y a encore 10 ou 15 ans, c'était les pompiers qui se faisaient parfois caillasser, puis certains services hospitaliers (les urgences, ce n'est pas de tout repos). Maintenant, depuis quelques années, les profs. Mais même aussi certains médecins libéraux : les médecins généralistes rencontrent aussi des problèmes analogues et ce n'est peut-être paradoxal qu'en apparence (dans tous les cas, c'est un discours de type “populiste” — je préfère le terme “démagogique” — anti “privilégiés”, qui est fort utile au pouvoir en place dont pas mal de responsables ne se privent pas de désigner des têtes de turc). Je me demande s'il n'y a pas là une forme de “refus du pouvoir” qui prend les profs — plus généralement les “fonctions publiques” — comme bouc émissaire…

En soi, que les fonctions de ceux qui travaillent dans les institutions publiques soient sujettes à des critiques virulentes, cela existe depuis longtemps. Mais les formes dans lesquelles cela s'exprime peuvent être plus vives dans certaines période. Ce n'est pas spécialement consolant, j'en conviens, mais cela peut peut-être permettre de prendre un peu de distance ?

Nous pâtissons certainement de la mauvaise image des institutions publiques en général.
Mais j’ai l’impression que le phénomène touche plus largement les métiers en contact avec le public. Je vois fleurir, à la boulangerie, chez le dentiste... les affichettes qui annoncent qu’aucun comportement inconvenant / grossier / insultant vis-à-vis des travailleurs ne sera toléré, annonçant éventuellement les peines encourues. Je suis pourtant dans une petite commune tranquille. Je n’ai jamais été témoin de tels comportements, mais pour en arriver à faire ce type d’affichage, ils ne doivent pas être rares.


Personnellement, quand il est question de mon métier, je pratique l’évitement autant que je peux. J’ai très vite constaté que les explications (la pédagogie ? Razz) ne servent à rien, tellement les poncifs sont ancrés dans l’esprit de certains. À mes explications, j’obtenais souvent en retour "Oui, tu as beaucoup de travail parce que tu débutes, mais quand tes cours seront faits...", "Oui, toi tu es sérieuse mais reconnais quand même que beaucoup de profs..."

Lorsque j’ai été présentée à celui qui, depuis, est devenu mon beau-frère, sa première question à mon adresse fut : "Vous êtes payés en juillet-août ?" Je ne pense pas qu’il aborde les autres professions en leur parlant de leur CE, de leurs tickets-resto, véhicules de fonction ou je ne sais quel autre "avantage"... Ça vient sans doute dans la conversation, oui, mais avec un prof certains attaquent directement tellement ils croient tout savoir sur notre métier car ils sont allés à l’école, ont des enfants scolarisés etc.

Les remarques du type "Alors, bientôt les vacances ?" m’agacent mais je crois qu'elles sont le plus souvent faites sans arrière-pensée, de la part des gens qui me le disent en tous cas.

J’ai aussi régulièrement des gens qui, apprenant que je suis professeur (quand je ne peux pas pratiquer l'évitement^^), posent comme première question : "C’est pas trop dur les ados ?" car ils se rendent quand même compte...

Évidemment que cela n'est pas “universel” — et heureusement. Et oui, j'ai aussi l'impression que les tensions et certaines formes d'agressivité se marquent plus un peu partout depuis quelques années.

Mais je viens de relire les deux livres de Jacques et Mona Ozouf sur les maîtres d'école et la république des instituteurs : je trouve que cela donne une profondeur dans le temps aux animosités pesant sur les enseignants. Par ex. l'image du “bon maître” (qui “sauve” les “bons élèves”) qui coexiste avec l'accusation de “paresse”, voire de trahison de sa classe d'origine : ce n'est plus exactement la même chose, la société ayant considérablement changé, mais il y a comme une analogie… Et pour le secondaire, si l'on se souvient du Bachelier de Vallès (par ex.), quoique l'animosité soit différente au XIXè siècle, elle n'en existe pas moins.

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Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier - Page 5 Empty Re: Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier

par Kea Sam 13 Jan - 11:49
Je retiens ces deux titres pour ma pile à lire Smile
Vraie question : les animosités et accusations à cette époque étaient-elles exprimées devant les enseignants ou dans leur dos ? Quand je pense à ce que mes grand-mères disaient sur leur scolarité (l’une d’elles a gardé une rancœur très forte envers les soeurs, l’autre était critique sur certains points particuliers), je constate qu’en effet que les reproches faits aux enseignants ne sont pas nouveaux, mais je crois que jamais, jamais leurs parents n’auraient osé critiquer les enseignants en face.
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par epekeina.tes.ousias Sam 13 Jan - 11:58
Kea a écrit:Je retiens ces deux titres pour ma pile à lire Smile
Vraie question : les animosités et accusations à cette époque étaient-elles exprimées devant les enseignants ou dans leur dos ? Quand je pense à ce que mes grand-mères disaient sur leur scolarité (l’une d’elles a gardé une rancœur très forte envers les soeurs, l’autre était critique sur certains points particuliers), je constate qu’en effet que les reproches faits aux enseignants ne sont pas nouveaux, mais je crois que jamais, jamais leurs parents n’auraient osé critiquer les enseignants en face.

Il y a eu un ou deux instits dans ma famille. Et donc était-ce exprimé directement aux enseignants : oui.
Évidemment, il m'est impossible de savoir si c'était plus ou moins le cas que maintenant : je n'ai aucune hypothèse là-dessus. Mais il me semble probable qu'entre ce qui se disait il y a 50 ans (plus encore il y a 100 ans) et ce qui se dit maintenant, les mentalités ont changé sur bien des points. Quelque chose comme l'animosité demeure, son contenu (à mon avis par justification après coup) change ?

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par zigmag17 Sam 13 Jan - 12:22
L'attitude des parents a changé. Je suis d'une famille d'instits : cette génération issue de l'Ecole normale expliiquait que les parents venaient discuter pour comprendre l'attitude leur enfant et éventuellement les punitions qui s'en étaient suivies. Celles-ci n'étaient pas remises en cause, en tout cas pas devant l'institueur/trice, qui ne voyait pas son autorité remise en cause. C'est en tout cas le retour global que j'en avais.
Il y a une vingtaine d'années, début du changement d'attitude parentale: une ancienne copine de lycée devenue PE et rencontrée par hasard me racontait que réprimander un élève ou lui donner une punition devenait un exercice de haute voltige parce que les parents voire la fratrie étaient au portail de l'école à la sortie et l'attendaient pour lui demander des comptes et parfois sur un mode menaçant.
Aujourd'hui on voit ce qu'il en est.
Pour ce que j'en sais notre autorité est bafouée.
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par Kea Sam 13 Jan - 12:25
epekeina.tes.ousias a écrit:
Kea a écrit:Je retiens ces deux titres pour ma pile à lire Smile
Vraie question : les animosités et accusations à cette époque étaient-elles exprimées devant les enseignants ou dans leur dos ? Quand je pense à ce que mes grand-mères disaient sur leur scolarité (l’une d’elles a gardé une rancœur très forte envers les soeurs, l’autre était critique sur certains points particuliers), je constate qu’en effet que les reproches faits aux enseignants ne sont pas nouveaux, mais je crois que jamais, jamais leurs parents n’auraient osé critiquer les enseignants en face.

Il y a eu un ou deux instits dans ma famille. Et donc était-ce exprimé directement aux enseignants : oui.
Évidemment, il m'est impossible de savoir si c'était plus ou moins le cas que maintenant : je n'ai aucune hypothèse là-dessus. Mais il me semble probable qu'entre ce qui se disait il y a 50 ans (plus encore il y a 100 ans) et ce qui se dit maintenant, les mentalités ont changé sur bien des points. Quelque chose comme l'animosité demeure, son contenu (à mon avis par justification après coup) change ?
D’accord, merci.
En effet les mentalités changent, la société également, l’école aussi, et puis le profil des enseignants, la conception qu’eux-mêmes ont de leur métier, les attentes de la société vis-à-vis d’eux... et donc probablement la nature des critiques et la façon dont elles sont reçues.
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par epekeina.tes.ousias Sam 13 Jan - 13:31
Reste tout de même que l'accusation la plus courante, celle d'être toujours en vacances et de ne rien faire, est en elle-même extrêmement traditionnelle. Celle d'être des “privilégiés”, ce qui est un peu différent que la “sécurité de l'emploi” (qui est plus ancienne aussi, peut-être presque autant que la précédente), me semble plus récente.

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par Philomène87 Sam 13 Jan - 13:44
J'ai regardé La gloire de mon père (que je n'avais jamais vu) qui est passé à la tv pendant les vacances. Le père de Marcel Pagnol, instit, se fait déjà chambrer par son beau-frère pour ses deux mois de vacances. Cela m'a fait sourire, surtout qu'il lui fait une réponse qui lui cloue bien le bec.
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par somac Sam 13 Jan - 17:18
Et c'est quoi la réponse Philomène ?

Sinon, je trouve aussi que là où il y a un changement par rapport à "avant", c'est dans le regard. Nous ne sommes plus considérés comme des lettrés, des gens ayant fait des études supérieures. La plupart des gens, élèves ou étudiants compris, ne comprennent pas que notre niveau dans la matière enseignée est élevée et aussi qu'enseigner est un vrai métier qui ne s'improvise pas.
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par dobolli Sam 13 Jan - 17:34
Oui nous sommes tellement en vacances que nous en sommes fatigués.
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par Nokh Sam 13 Jan - 17:38
Je dirais à l'inverse que j'ai plus souvent vu émerger l'accusation de stupidité quant à l'emploi de son intelligence que celle de ne pas avoir le niveau: quoi, tant d'étude, tant de travail, tant de connaissances et ne pas gagner des millions, vous êtes barjo ma bonne dame/mon bon monsieur, que de travailler week end, soirées et vacances...

A leur décharge, mes élèves voient souvent l'heure à laquelle j'enregistre les fichiers textes que je leur projette et les cernes sous mes yeux.
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par Clecle78 Sam 13 Jan - 17:41
La comparaison avec les caissières j'y ai eu droit plusieurs fois, notamment pendant la période COVID et qu'on parlait de la dangerosité de notre situation lorsqu'on était entassés dans des classes mal aérées avec des élèves au masque sous le menton. Et si on osait dire que ce sont des métiers vraiment très différents l'interlocuteur levait les yeux au ciel. Quant au master nécessaire, ca n'impressionne plus vraiment puisqu'il suffit d'un job dating ou d'avoir eu des enfants pour faire aussi bien voire mieux ...
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par Invité Sam 13 Jan - 17:48
somac a écrit:Et c'est quoi la réponse Philomène ?

Sinon, je trouve aussi que là où il y a un changement par rapport à "avant", c'est dans le regard. Nous ne sommes plus considérés comme des lettrés, des gens ayant fait des études supérieures. La plupart des gens, élèves ou étudiants compris, ne comprennent pas que notre niveau dans la matière enseignée est élevée et aussi qu'enseigner est un vrai métier qui ne s'improvise pas.

De mémoire, "nous devrions sans doute remplacer les fonctionnaires de la Préfecture, épuisés par leur longue sieste" !
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par Philomène87 Sam 13 Jan - 18:04
Oui c'est ça, car le beau-frère travaille à la préfecture Very Happy
C'est ce que j'aurais dû répondre au surveillant du musée qui dormait sur sa chaise quand je suis entrée dans la salle.
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par epekeina.tes.ousias Sam 13 Jan - 18:08
Philomène87 a écrit:Oui c'est ça, car le beau-frère travaille à la préfecture Very Happy
C'est ce que j'aurais dû répondre au surveillant du musée qui dormait sur sa chaise quand je suis entrée dans la salle.

Il aurait eu droit à : “et le pire, c'est que les enseignants sont plus souvent interrompu dans leur sieste que les gardiens de musée.”

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par Philomène87 Sam 13 Jan - 18:22
Excellent ! Je la mets dans un coin de ma tête.
Caspar
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Prophète

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par Caspar Sam 13 Jan - 18:24
Un membre de ma famille cette après-midi: "Entre les JO et les enseignants qui râlent, la nouvelle ministre va avoir du taf." Donc voilà, être ministre c'est simplement avoir à supporter des gens qui râlent (sans raison apparente). Je n'ai pas fait de commentaire, à part sur le fait que ce double ministère était effectivement étrange en cette année olympique (même si à titre personnel je me fiche totalement des JO).
LadyOlenna
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Modérateur

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par LadyOlenna Mer 31 Jan - 20:25
Je me greffe sur ce topic pour signaler un sujet de Zone interdite dimanche dernier sur les travailleurs précaires.
En deuxième partie d'émission est évoqué le recours aux contractuels dans la fonction publique, d'abord dans la police puis à l'éducation nationale. Pour une fois les choses sont dites dans leur réalité : on y voit un professeur des écoles qui explique que son salaire plafonne à 2000€ depuis six ans alors qu'il a un bac +5, les salaires des professeurs sont comparés au SMIC pour montrer le décrochage en quelques années, un contractuel évoque son absence totale de formation et d'accompagnement. Ensuite on voit une contractuelle qui a finalement passé le concours et se retrouve mutée à 300 bornes de chez elle, doit laisser ses enfants et son mari toute la semaine, alors que des postes sont pourvus par des contractuels dans sa région, et qu'elle n'a pas de perspective de mutation à court terme. Rien de neuf pour nous, mais j'espère que ce reportage a été vu par d'autres personnes (et même, soyons fous, par des lecteurs du Figaro ?)
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arcturus38
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Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier - Page 5 Empty Re: Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier

par arcturus38 Jeu 1 Fév - 1:40
LadyOlenna a écrit:Je me greffe sur ce topic pour signaler un sujet de Zone interdite dimanche dernier sur les travailleurs précaires.
En deuxième partie d'émission est évoqué le recours aux contractuels dans la fonction publique, d'abord dans la police puis à l'éducation nationale. Pour une fois les choses sont dites dans leur réalité : on y voit un professeur des écoles qui explique que son salaire plafonne à 2000€ depuis six ans alors qu'il a un bac +5, les salaires des professeurs sont comparés au SMIC pour montrer le décrochage en quelques années, un contractuel évoque son absence totale de formation et d'accompagnement. Ensuite on voit une contractuelle qui a finalement passé le concours et se retrouve mutée à 300 bornes de chez elle, doit laisser ses enfants et son mari toute la semaine, alors que des postes sont pourvus par des contractuels dans sa région, et qu'elle n'a pas de perspective de mutation à court terme. Rien de neuf pour nous, mais j'espère que ce reportage a été vu par d'autres personnes (et même, soyons fous, par des lecteurs du Figaro ?)

Perso, je ne comprends pas que le reportage ait pointé cette particularité (affectation loin de chez soi) alors que tous ceux qui passent le concours (et à plus forte raison quelqu'un qui est déjà dans l'EN) savent que la nomination en un point quelconque du territoire fait partie du "jeu".    

Spoiler:

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par zigmag17 Jeu 1 Fév - 5:41
arcturus38 a écrit:
LadyOlenna a écrit:Je me greffe sur ce topic pour signaler un sujet de Zone interdite dimanche dernier sur les travailleurs précaires.
En deuxième partie d'émission est évoqué le recours aux contractuels dans la fonction publique, d'abord dans la police puis à l'éducation nationale. Pour une fois les choses sont dites dans leur réalité : on y voit un professeur des écoles qui explique que son salaire plafonne à 2000€ depuis six ans alors qu'il a un bac +5, les salaires des professeurs sont comparés au SMIC pour montrer le décrochage en quelques années, un contractuel évoque son absence totale de formation et d'accompagnement. Ensuite on voit une contractuelle qui a finalement passé le concours et se retrouve mutée à 300 bornes de chez elle, doit laisser ses enfants et son mari toute la semaine, alors que des postes sont pourvus par des contractuels dans sa région, et qu'elle n'a pas de perspective de mutation à court terme. Rien de neuf pour nous, mais j'espère que ce reportage a été vu par d'autres personnes (et même, soyons fous, par des lecteurs du Figaro ?)

Perso, je ne comprends pas que le reportage ait pointé cette particularité (affectation loin de chez soi) alors que tous ceux qui passent le concours (et à plus forte raison quelqu'un qui est déjà dans l'EN) savent que la nomination en un point quelconque du territoire fait partie du "jeu".    

Spoiler:

Ceux qui ne sont pas du sérail ne le savent pas. Une de mes amies qui travaille dans une banque était persuadée que pour nous c'était comme pour elle: pour obtenir une affectation on postule sur des postes proposés en toute transparence, on passe un entretien et le dossier ( ancienneté + motivation) permet ou non d'y accéder . Si on y arrive, on a ensuite la possibilité de revenir en arrière pour postuler à nouveau dans un autre endroit de son choix, à un autre poste éventuellement, et ceci très rapidement ( 3 ans en moyenne). C'est ce qu'elle a fait. On appelle ça le droit à l'erreur, et le droit de mener sa carrière en toute connaissance de cause. Quand je lui raconte les arcanes de notre système de mutations elle est sidérée.  Son premier réflexe ayant été de me dire ( quand j'ai voulu muter) " Ce n'est pas grave , si ton lycée ne te plaît pas tu partiras l'année d'après " Et pour aller exactement dans la ville que je souhaite en plus) La bonne blague.
Je n'ai pas vu le reportage. Mais si ça permet aux gens de comprendre que l'on n'est pas des privilégiés râleurs à tous les étages je trouve que c'est salutaire.
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par lene75 Jeu 1 Fév - 6:05
zigmag17 a écrit:
arcturus38 a écrit:
LadyOlenna a écrit:Je me greffe sur ce topic pour signaler un sujet de Zone interdite dimanche dernier sur les travailleurs précaires.
En deuxième partie d'émission est évoqué le recours aux contractuels dans la fonction publique, d'abord dans la police puis à l'éducation nationale. Pour une fois les choses sont dites dans leur réalité : on y voit un professeur des écoles qui explique que son salaire plafonne à 2000€ depuis six ans alors qu'il a un bac +5, les salaires des professeurs sont comparés au SMIC pour montrer le décrochage en quelques années, un contractuel évoque son absence totale de formation et d'accompagnement. Ensuite on voit une contractuelle qui a finalement passé le concours et se retrouve mutée à 300 bornes de chez elle, doit laisser ses enfants et son mari toute la semaine, alors que des postes sont pourvus par des contractuels dans sa région, et qu'elle n'a pas de perspective de mutation à court terme. Rien de neuf pour nous, mais j'espère que ce reportage a été vu par d'autres personnes (et même, soyons fous, par des lecteurs du Figaro ?)

Perso, je ne comprends pas que le reportage ait pointé cette particularité (affectation loin de chez soi) alors que tous ceux qui passent le concours (et à plus forte raison quelqu'un qui est déjà dans l'EN) savent que la nomination en un point quelconque du territoire fait partie du "jeu".    

Spoiler:

Ceux qui ne sont pas du sérail ne le savent pas. Une de mes amies qui travaille dans une banque était persuadée que pour nous c'était comme pour elle: pour obtenir une affectation on postule sur des postes proposés en toute transparence, on passe un entretien et le dossier ( ancienneté + motivation) permet ou non d'y accéder . Si on y arrive, on a ensuite la possibilité de revenir en arrière pour postuler à nouveau dans un autre endroit de son choix, à un autre poste éventuellement, et ceci très rapidement ( 3 ans en moyenne). C'est ce qu'elle a fait. On appelle ça le droit à l'erreur, et le droit de mener sa carrière en toute connaissance de cause. Quand je lui raconte les arcanes de notre système de mutations elle est sidérée.  Son premier réflexe ayant été de me dire ( quand j'ai voulu muter) " Ce n'est pas grave , si ton lycée ne te plaît pas tu partiras l'année d'après " Et pour aller exactement dans la ville que je souhaite en plus) La bonne blague.
Je n'ai pas vu le reportage. Mais si ça permet aux gens de comprendre que l'on n'est pas des privilégiés râleurs à tous les étages je trouve que c'est salutaire.

+1

Les gens avec qui je discute sont persuadés qu'il me suffit de postuler dans tous les bahuts qui m'intéressent dans le coin, publics ou privés, d'ailleurs, secondaire ou supérieur, pour avoir un poste qui me plaît près de chez moi. Ils pensent en effet qu'on change quand on veut, et aussi que le recrutement par le chef d'établissement dépend des qualités professionnelles : diplômes, classements aux concours, compétence. Quand je leur dis que j'ai eu une bonne inspection, par exemple, ils sont persuadés que ça y est, je vais enfin pouvoir choisir mon établissement et mes classes au sein de l'établissement. Ils sont très étonnés quand je leur explique comment ça marche et n'arrivent pas à imprimer tellement ça leur paraît lunaire : l'année suivante la même conversation recommence avec les mêmes.
Clecle78
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par Clecle78 Jeu 1 Fév - 6:19
J'ai tout de même l'impression que ceux qui ne sont pas du détail et.ne le savent toujours pas après que tu le leur as expliqué font preuve d'une certaine indifférence ou d'une certaine mauvaise foi. Pas mal de gens rechignent à revenir sur leurs préjugés, surtout concernant les professeurs.
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Sisyphe
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Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier - Page 5 Empty Re: Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier

par Sisyphe Jeu 1 Fév - 6:26
LadyOlenna a écrit: (et même, soyons fous, par des lecteurs du Figaro ?)

Quand les lecteurs du Figaro repèrent un dysfonctionnement de l'EN pour lequel ils ne peuvent pas directement pointer du doigt notre paresse abyssale ou notre corporatisme borné, ils ont recours à l'argument : "Voilà ce qui arrive quand on a soutenu la gôche; Les profs n'ont que ce qu'ils méritent." Et ils embraient immédiatement sur les milliers de professeurs qui n'enseignent pas et restent chez eux bien au chaud.
lene75
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Prophète

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par lene75 Jeu 1 Fév - 6:58
Clecle78 a écrit:J'ai tout de même l'impression que ceux qui ne sont pas du détail et.ne le savent toujours pas après que tu le leur as expliqué font preuve d'une certaine indifférence ou d'une certaine mauvaise foi. Pas mal de gens rechignent à revenir sur leurs préjugés, surtout concernant les professeurs.

Oh non, ceux-là sont justement ceux qui sont favorables aux profs et qui ne comprennent pas qu'on soit maltraité de la sorte. C'est tellement contre-intuitif qu'ils reviennent à leurs opinions premières, comme dit Descartes. Ceux qui critiquent sans cesse trouvent qu'il faut bien qu'il y ait quelques petits désavantages à côté de tous les privilèges, tout en ayant quand même vaguement en tête que ça ne concerne que les débuts de carrière et que c'est donc juste un mauvais moment à passer. L'idée de perdre quasiment tous ses points en mutant, et donc d'un certain point de vue, tout le bénéfice de sa carrière et de son expérience pour se retrouver potentiellement dans un poste qui ne convient pas, est un truc qui dépasse tout le monde, je pense.

Ça paraît être la logique la plus élémentaire qu'un contractuel qui obtient le concours va améliorer et pas dégrader sa situation, par exemple, et qu'on va donner priorité aux titulaires sur les contractuels pour les affectations. Quand on n'est pas baigné dans le mode de pensée EN, c'est difficile d'en intégrer le mode de pensée sans des piqûres de rappel régulières.
Jenny
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par Jenny Jeu 1 Fév - 7:07
Et quand on est TZR, les gens (dont certains collègues) nous disent qu’on n’a qu’à passer le concours. Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier - Page 5 1665347707
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