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Madame Minuit
Madame Minuit
Niveau 2

A qui en parler ?  Empty A qui en parler ?

par Madame Minuit Dim 7 Jan - 3:39
Bonsoir à toutes et à tous,
Ce message va être un peu long et j'en suis désolée. Voilà le contexte :
J'étais en quête de conseils sur le forum il y a peu. En effet, je vivais très mal ce début d'année (je suis enseignante stagiaire en lettres modernes).
J'ai consulté un médecin, j'ai eu un arrêt maladie d'une semaine. Au retour de cet arrêt maladie, je reçois un mail du CDE m'indiquant qu'il souhaite un entretien mais sans me dire pourquoi. Le lundi, il me reçoit dans son bureau avec ma tutrice. Ils m'expliquent que pour l'instant, ils sont défavorables à ma titularisation. Ils ont raison sur certains points : je suis toujours très faible en terme de préparation de séquences/séances et j'ai du mal à m'organiser. Ils trouvent également que je ne sollicite pas assez les autres enseignants.
Même si je comprends les reproches, je ne peux pas m'empêcher de vivre cet entretien comme une espèce de trahison. Je ne croyais pas ma tutrice si offensée par mon comportement. A cela s'ajoute une autre remarque : je garde pour moi toutes mes difficultés. Ma tutrice me suggère de consulter un(e) psychologue si j'ai du mal à communiquer.
Je serre les dents jusqu'aux vacances de Noël tout en cherchant des psychiatres et psychologues disponibles. A ce moment là je me sens vraiment au fond du gouffre. Mon médecin traitant me dit qu'elle ne peut pas m'aider dans mes recherches étant donné qu'elle a changé de ville. Enfin, une psychologue me répond et me donne rendez-vous début janvier.

Je viens de passer les deux dernières semaines à pleurer, mal dormir, souffrir de migraines et de maux de ventre, à essayer de chasser les idées noires. J'ai l'impression d'avoir régressé à l'époque de mon hospitalisation aux urgences psychiatriques. Impossibilité de me lever, laisser-aller, plus goût à rien, hygiène absente (désolée, je sais que c'est dégoûtant). Je suis une coquille vide depuis septembre. Pourtant il y a quelques mois, j'aimais bien faire du sport, aller au cinéma, lire.
La seule chose qui me rassure, c'est que je peux encore pleurer. J'ai honoré mon rendez-vous chez la psychologue. Pendant une heure c'était les chutes du Niagara. (d'ailleurs, je n'arrive plus à parler de ce métier sans pleurer, j'ai les larmes aux yeux rien qu'en écrivant ce message.) Tout ça pour qu'elle me dise "Je ne sais pas comment vous aider, je ne suis pas une professionnelle de l'éducation."

J'ai le sentiment que personne ne peut m'aider. Je n'en peux plus. J'ai l'impression de surréagir mais je ne contrôle rien du tout. Donc, je ne sais pas à qui en parler. A ma tutrice ? Au CDE ? A ma formatrice du CEPEC (INSPE) ? Selon eux, mon silence me fait passer pour une je-m'en-foutiste alors peut-être que cette honnêteté leur plairait. Et peut-être qu'ils pourront m'aiguiller vers la porte de sortie. C'est sûrement le mieux. Je me sens vraiment coupable d'aller aussi mal alors que je sais que je suis chanceuse. Je suis dans un établissement privé et l'on ne cesse de me répéter que les élèves sont des "gentils". Pourtant je ne le vis pas du tout comme ça. Est-ce qu'il y a un interlocuteur que vous pourriez me conseiller ? Est-ce que quelqu'un d'autre s'est trouvé dans une situation similaire ?
Je vous remercie,
Bonne fin de nuit.
Axel63
Axel63
Niveau 1

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Axel63 Dim 7 Jan - 7:35
Bonjour,
Je te conseille de changer de métier tout simplement. Ça en vaut vraiment pas la peine de souffrir pour un métier, aussi honorable et prestigieux qu'il soit. La santé physique et mentale n'a juste pas de prix. Tu peux faire une reconversion professionnelle dans un métier moins stressant.
M le Maudit
M le Maudit
Niveau 9

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par M le Maudit Dim 7 Jan - 7:51
D'abord tout mon soutien moral à toi ! J'enseigne depuis 30 ans et ça n'a pas toujours été facile !! Vu l'état dans lequel tu te trouves je crois en effet qu'il faut changer de métier. Enseigner c'est s'exposer aux regards des autres mais c'est aussi un engagement de sa personnalité (plus que dans d'autres métiers car les interactions avec les élèves sont multiples et complexes). Il faut donc être particulièrement solide, être sûr de soi et de la légitimité de sa parole. En plus aujourd'hui le ministère décrédibilise trop souvent cette légitimité. Donc je pense qu'il faut vraiment aller voir ailleurs ! C'est vrai pour toi mais pour plein d'autres personnes. C'est un constat absolument navrant pour notre pays mais c'est ainsi... Pour le moment !!
Benji
Benji
Niveau 1

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Benji Dim 7 Jan - 7:56
Salut,
L'Education Nationale est un monde impitoyable, il faut que tu gardes cela à l'esprit. Pour l'anecdote, une rencontre faite il y a quelques semaines, qui bosse chez Pôle Emploi, m'a expliqué qu'elle reçoit de nombreux enseignants, et que l'E.N pratique la "maltraitance institutionnalisée", selon ses mots. Des personnes tout à fait équilibrées peuvent se retrouver broyées par des conditions de travail très difficiles dans certains établissements, un manque de soutien de la hiérarchie, un salaire médiocre, une faible reconnaissance sociale, l'éloignement de la famille, etc.

Or, tu sembles déjà porter des fragilités psychologiques. Pour être honnête, je crois que le métier d'enseignant est très peu adapté aux profils comme le tien; ce n'est pas de ta faute, c'est ainsi. Je te suggère de prendre l'avertissement envoyé par ta tutrice et ton CDE comme un savant conseil. Tu as l'air d'être toi-même consciente de tes difficultés; tout ne ne résout pas avec le temps et l'expérience. Tu as la chance d'être jeune; il est largement temps de penser à une réorientation, ce n'est pas une honte. Trouve un créneau professionnel adapté à ta psychologie; il en existe pour tout le monde.

Bonne chance.
Jenny
Jenny
Médiateur

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Jenny Dim 7 Jan - 8:07
Bon courage.
L’année de stage peut être rude et ce genre d’entretien est difficile à encaisser.
Je te conseillerais de revoir un médecin, de prendre du repos et soin de toi avant de prendre une décision hâtive. fleurs2

Es-tu syndiqué ? C’est à faire rapidement pour être accompagné.
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Sallustius
Niveau 9

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Sallustius Dim 7 Jan - 8:22
Il me semble qu'il y a un service psy par téléphone réservé aux enseignants. Peut-être qu'ils pourraient te conseiller quelqu'un pour un suivi. C'est le 0805 800 005 il me semble. On le trouve sur le site MGEN.
Stel6584
Stel6584
Niveau 7

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Stel6584 Dim 7 Jan - 8:34
Sallustius a écrit:Il me semble qu'il y a un service psy par téléphone réservé aux enseignants. Peut-être qu'ils pourraient te conseiller quelqu'un pour un suivi. C'est le 0805 800 005 il me semble. On le trouve sur le site MGEN.

C'est bien ce numéro. Il y a des informations sur cette page :
https://www.mgen.fr/faq/question/la-mgen-a-t-elle-mis-en-place-un-dispositif-d-ecoute-et-de-soutien-psychologiques-596/

Comme proposé plus haut, fais-toi accompagner d'un syndicat Madame Minuit. Tu auras ainsi un soutien professionnel et sans doute de l'aide pour y voir plus clair concernant la suite de ton parcours professionnel, si tu décides de rester dans l'EN ou de choisir une autre voie professionnelle.

Les conditions de travail dans l'EN sont difficiles et selon l'affectation, l'équipe, l'administration, le stage peut être difficile à vivre et à effectuer, sans compter tout le travail à côté qu'on vous demande d'abattre dans le cas de la formation.

Bon courage à toi fleurs
Provence
Provence
Enchanteur

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Provence Dim 7 Jan - 9:19
Axel63 a écrit:Bonjour,
Je te conseille de changer de métier tout simplement. Ça en vaut vraiment pas la peine de souffrir pour un métier, aussi honorable et prestigieux qu'il soit. La santé physique et mentale n'a juste pas de prix. Tu peux faire une reconversion professionnelle dans un métier moins stressant.

Il faut faire preuve de prudence avant de donner avec légèreté un conseil aussi radical.
Jenny
Jenny
Médiateur

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Jenny Dim 7 Jan - 9:21
Oui, on peut avoir une année de stage difficile sans que ça détermine la suite de la carrière.
Je trouve par ailleurs peu judicieux de prendre une décision trop rapide et dans cet état. Dans cet état, on va voir un médecin, on coupe avec le travail... et on réfléchit après lorsque ça va mieux.

As-tu un collègue de confiance avec qui le courant se passe bien ? Comment ça se passe en formation ?
Tout dire au tuteur dans ce cas, c'est peut être à double tranchant. Je trouve que l'injonction à consulter un psy est particulièrement déplacée.
Provence
Provence
Enchanteur

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Provence Dim 7 Jan - 9:31
Madame Minuit a écrit:Bonsoir à toutes et à tous,
Ce message va être un peu long et j'en suis désolée. Voilà le contexte :
J'étais en quête de conseils sur le forum il y a peu. En effet, je vivais très mal ce début d'année (je suis enseignante stagiaire en lettres modernes).
J'ai consulté un médecin, j'ai eu un arrêt maladie d'une semaine. Au retour de cet arrêt maladie, je reçois un mail du CDE m'indiquant qu'il souhaite un entretien mais sans me dire pourquoi. Le lundi, il me reçoit dans son bureau avec ma tutrice. Ils m'expliquent que pour l'instant, ils sont défavorables à ma titularisation. Ils ont raison sur certains points : je suis toujours très faible en terme de préparation de séquences/séances et j'ai du mal à m'organiser. Ils trouvent également que je ne sollicite pas assez les autres enseignants.
Même si je comprends les reproches, je ne peux pas m'empêcher de vivre cet entretien comme une espèce de trahison. Je ne croyais pas ma tutrice si offensée par mon comportement. A cela s'ajoute une autre remarque : je garde pour moi toutes mes difficultés. Ma tutrice me suggère de consulter un(e) psychologue si j'ai du mal à communiquer.
Je serre les dents jusqu'aux vacances de Noël tout en cherchant des psychiatres et psychologues disponibles. A ce moment là je me sens vraiment au fond du gouffre. Mon médecin traitant me dit qu'elle ne peut pas m'aider dans mes recherches étant donné qu'elle a changé de ville. Enfin, une psychologue me répond et me donne rendez-vous début janvier.

Je viens de passer les deux dernières semaines à pleurer, mal dormir, souffrir de migraines et de maux de ventre, à essayer de chasser les idées noires. J'ai l'impression d'avoir régressé à l'époque de mon hospitalisation aux urgences psychiatriques. Impossibilité de me lever, laisser-aller, plus goût à rien, hygiène absente (désolée, je sais que c'est dégoûtant). Je suis une coquille vide depuis septembre. Pourtant il y a quelques mois, j'aimais bien faire du sport, aller au cinéma, lire.
La seule chose qui me rassure, c'est que je peux encore pleurer. J'ai honoré mon rendez-vous chez la psychologue. Pendant une heure c'était les chutes du Niagara. (d'ailleurs, je n'arrive plus à parler de ce métier sans pleurer, j'ai les larmes aux yeux rien qu'en écrivant ce message.) Tout ça pour qu'elle me dise "Je ne sais pas comment vous aider, je ne suis pas une professionnelle de l'éducation."

J'ai le sentiment que personne ne peut m'aider. Je n'en peux plus. J'ai l'impression de surréagir mais je ne contrôle rien du tout. Donc, je ne sais pas à qui en parler. A ma tutrice ? Au CDE ? A ma formatrice du CEPEC (INSPE) ? Selon eux, mon silence me fait passer pour une je-m'en-foutiste alors peut-être que cette honnêteté leur plairait. Et peut-être qu'ils pourront m'aiguiller vers la porte de sortie. C'est sûrement le mieux. Je me sens vraiment coupable d'aller aussi mal alors que je sais que je suis chanceuse. Je suis dans un établissement privé et l'on ne cesse de me répéter que les élèves sont des "gentils". Pourtant je ne le vis pas du tout comme ça. Est-ce qu'il y a un interlocuteur que vous pourriez me conseiller ? Est-ce que quelqu'un d'autre s'est trouvé dans une situation similaire ?
Je vous remercie,
Bonne fin de nuit.

A te lire, il y a une urgence, celle de ta santé. Tu ne peux pas reprendre demain. Tu ne me parais pas en état. Il te faut absolument voir un médecin pour un arrêt de travail. Si tu as des idées noires, tu peux consulter les urgences psychiatriques. Tiens bon et occupe-toi prioritairement de ta santé, c’est le plus important. Pas de culpabilisation inutile : on ne choisit pas d’aller mal.

L’année de stage est connue pour être épuisante, souvent vécue de façon violente. Je ne suis pas sûre que les formateurs qui te jugent moralement (ce n’est pas leur rôle) ou que la tutrice qui a un avis en décembre sur une titularisation de fin d’année soient les interlocuteurs les plus honnêtes et adaptés qui soient. Contacte plutôt un syndicat. J’ai connu des stagiaires qui allaient très mal (pression de dingue) et qui ont repris pied une fois libérés de leur stage.
Jenny
Jenny
Médiateur

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Jenny Dim 7 Jan - 9:32
Les tuteurs doivent rendre un rapport d'étape en décembre, ça explique ce timing. Par contre, ne pas en avoir parlé avec le stagiaire auparavant, ça m'interpelle... de même que le discours sur les élèves "gentils".
beaverforever
beaverforever
Neoprof expérimenté

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par beaverforever Dim 7 Jan - 9:34
Provence a écrit:
Axel63 a écrit:Bonjour,
Je te conseille de changer de métier tout simplement. Ça en vaut vraiment pas la peine de souffrir pour un métier, aussi honorable et prestigieux qu'il soit. La santé physique et mentale n'a juste pas de prix. Tu peux faire une reconversion professionnelle dans un métier moins stressant.
Il faut faire preuve de prudence avant de donner avec légèreté un conseil aussi radical.
Effectivement, il y a des collègues qui ont dû faire deux années de stage (pour des raisons valables) et qui sont heureux dans leur métier par la suite.
somac
somac
Niveau 7

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par somac Dim 7 Jan - 10:11
Bonjour,

Je rejoins ce qui a été dit par Jenny (notamment).
Dans un premier temps, fais-toi mettre en arrêt maladie. Le temps qu'il faudra. Essaie de trouver des médecins qui seront à ton écoute et avec qui le "feeling" passe assez bien.
Un arrêt te permettra de te remettre peu à peu, de prendre du recul et ensuite de réfléchir à l'avenir. Même si tu dois redoubler l'année de stage, ce n'est pas très grave me semble t'il, ça arrive.

Je pense que tu ne devrais pas prendre de décision trop hâtive sur le fait de rester ou non à l'Education Nationale. Les débuts (et d'autres périodes parfois) peuvent être (très) durs mais ça ne veut pas forcément dire que ce sera toujours comme ça.

De ce que tu dis, je ne trouve pas que ta tutrice et ta CDE soient bienveillantes. En tout cas ce n'est pas à elles de porter un diagnostic médical sur toi, elles ne sont pas médecins. Après ça dépend comment c'est fait bien sûr, mais là ça n'a pas l'air très bienveillant.

Quant au fait de pas solliciter tes collègues, personne n'est là pour juger ton caractère et ta personnalité. Bien sûr c'est mieux d'aller vers les autres.... mais après tout chacun fait comme il veut / il peut. On peut être un "bon" professeur, être professionnel et ne pas parler aux autres professeurs (en dehors des réunions et des passages obligés).

Bon courage !
Jenny
Jenny
Médiateur

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Jenny Dim 7 Jan - 10:13
somac a écrit:De ce que tu dis, je ne trouve pas que ta tutrice et ta CDE soient bienveillantes. En tout cas ce n'est pas à elles de porter un diagnostic médical sur toi, elles ne sont pas médecins. Après ça dépend comment c'est fait bien sûr, mais là ça n'a pas l'air très bienveillant.

Et si jamais c'est mis par écrit, garde les écrits. C'est une faute professionnelle.
Aucune remarque de ce type ne doit figurer dans un rapport, de même que les remarques sur les arrêts maladies.
Dadoo33
Dadoo33
Grand sage

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Dadoo33 Dim 7 Jan - 10:25
somac a écrit:Bonjour,

Je rejoins ce qui a été dit par Jenny (notamment).
Dans un premier temps, fais-toi mettre en arrêt maladie. Le temps qu'il faudra. Essaie de trouver des médecins qui seront à ton écoute et avec qui le "feeling" passe assez bien.
Un arrêt te permettra de te remettre peu à peu, de prendre du recul et ensuite de réfléchir à l'avenir. Même si tu dois redoubler l'année de stage, ce n'est pas très grave me semble t'il, ça arrive.

Je pense que tu ne devrais pas prendre de décision trop hâtive sur le fait de rester ou non à l'Education Nationale. Les débuts (et d'autres périodes parfois) peuvent être (très) durs mais ça ne veut pas forcément dire que ce sera toujours comme ça.

De ce que tu dis, je ne trouve pas que ta tutrice et ta CDE soient bienveillantes. En tout cas ce n'est pas à elles de porter un diagnostic médical sur toi, elles ne sont pas médecins. Après ça dépend comment c'est fait bien sûr, mais là ça n'a pas l'air très bienveillant.

Quant au fait de pas solliciter tes collègues, personne n'est là pour juger ton caractère et ta personnalité. Bien sûr c'est mieux d'aller vers les autres.... mais après tout chacun fait comme il veut / il peut. On peut être un "bon" professeur, être professionnel et ne pas parler aux autres professeurs (en dehors des réunions et des passages obligés).

Bon courage !

Je rebondis sur tes derniers propos. Je suis d’accord avec toi. Néanmoins, elle est stagiaire. Le dernier point que tu soulèves est évalué par le tuteur terrain et le cde. En tout cas, chez nous c'est comme cela.
Profdu33
Profdu33
Niveau 1

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Profdu33 Dim 7 Jan - 10:38
Ma tutrice n'avait pas ete tendre avec moi non plus, chacune de ses observations était négative et en aucun cas constructive. Elle m'a fait douter jusqu'au bout.
Aujourd'hui je ne regrette pas d'avoir persisté. Il faut cependant bien réfléchir et peser le pour et le contre, ce n'est pas un métier facile.
Jacq
Jacq
Guide spirituel

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Jacq Dim 7 Jan - 10:46
Dadoo33 a écrit:
somac a écrit:Bonjour,
[...]
De ce que tu dis, je ne trouve pas que ta tutrice et ta CDE soient bienveillantes. En tout cas ce n'est pas à elles de porter un diagnostic médical sur toi, elles ne sont pas médecins. Après ça dépend comment c'est fait bien sûr, mais là ça n'a pas l'air très bienveillant.

Quant au fait de pas solliciter tes collègues, personne n'est là pour juger ton caractère et ta personnalité. Bien sûr c'est mieux d'aller vers les autres.... mais après tout chacun fait comme il veut / il peut. On peut être un "bon" professeur, être professionnel et ne pas parler aux autres professeurs (en dehors des réunions et des passages obligés).
Bon courage !

Je rebondis sur tes derniers propos. Je suis d’accord avec toi. Néanmoins, elle est stagiaire. Le dernier point que tu soulèves est évalué par le tuteur terrain et le cde. En tout cas, chez nous c'est comme cela.

Assez classique effectivement de demander de s'approcher du tuteur ou des collègues. Même chose chez nous. Même reproche à un contractuelle qui débutait l'année dernière et qui a toujours refusé notre aide pour débuter dans la discipline.

Profdu33 a écrit:Aujourd'hui je ne regrette pas d'avoir persisté.

J'ai plusieurs collègues dont les premières années ont été des années de souffrance. Une m'indiquait qu'elle lors de l'année de stage elle se faisait jeter tout un tas de choses au tableau ou à la figure. Elle était dans un secteur géographique difficile qui n'arrangeait pas les choses. Un collègue et ami a bien failli ne pas être titularisé (premiers rapports très négatifs). Un stagiaire dans mon établissement avait eu un premier rapport extrêmement négatif de l'inspectrice et un entretien peu sympathique ensuite avec le CDE (il était par contre soutenu par sa tutrice). Seconde inspection en fin d'année et même avant l'inspection le CDE m'avait laissé entendre que selon-lui ça allait passer cette fois.


Dernière édition par Jacq le Dim 7 Jan - 14:32, édité 1 fois
fanette
fanette
Fidèle du forum

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par fanette Dim 7 Jan - 13:35
Tu es dans le privé sous contrat ? Peut-être contacter le médecin du travail et/ou le psychologue du travail et/ou le service RH du rectorat ? (sur le site de l'académie, tu dois trouver un organigramme avec les coordonnées de ces gens-là... dans le public, académie de Versailles, je passe par le portail Arena, mais je ne sais pas si tu as l'équivalent ?)
Comme l'ont dit plusieurs collègues : ne prendre aucune décision définitive quand on est en grande fragilité. Tu as visiblement besoin d'un arrêt de travail : prends d'abord soin de toi, tu auras l'esprit plus clair ensuite. Bon courage !

_________________
L'école nuit gravement à l'obscurantisme ! Like a Star @ heaven Like a Star @ heaven Like a Star @ heaven
Ascagne
Ascagne
Grand sage

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Ascagne Dim 7 Jan - 14:05
Bonjour,
Vu ce que tu as écrit, as-tu discuté avec le médecin et la psychologue d'une possibilité de dépression ? Lorsque j'ai commencé dans le métier, je suis tombé en dépression et c'est l'antidépresseur qui m'a permis de tenir.
Ce métier est très exigeant et polyvalent. Encore plus quand on débute. Que le cadre et les élèves soient jugés sympas par tes collègues ne change rien à l'affaire et les perceptions sont très différentes selon le degré d'expérience aussi. Il est difficile de mettre à l'écart la culpabilité mais prends soin de toi. Ce qui est difficile, quand on commence, c'est aussi qu'on n'a pas encore de vrai repère sur les degrés de stress/fatigue/absence de temps libre... et autres choses. Là, ta situation est anormale et j'espère que tu vas pouvoir en rediscuter avec des médecins. Je n'ai pas connu ta situation de stagiaire : j'ai eu beaucoup de mal avec le regard des collègues ou concernant les rapports avec la direction ou l'institution au début, mais j'étais déjà titulaire. Courage !
Concernant la question de suivre ou non le métier, j'étais tenté par la démission. Ma première année a été terrible. Ma deuxième très démotivante. J'ai tenu, mais sans doute parce que j'ai fait de nouveau de l'enseignement en fac avant de revenir dans le secondaire. Ce métier dans le secondaire n'est pas trop fait pour moi (et vice versa !) et je veux bifurquer, mais dans mon affectation actuelle, je suis très loin des horreurs du début même s'il peut y avoir de la déprime. Il faut en effet faire la part des choses.
Je sais qu'il est extrêmement compliqué de se tourner vers les collègues quand on rencontre ces difficultés. Du reste, chaque équipe est différente. Une fois mes émotions un peu "stabilisées" grâce à l'aide médicale, j'étais moins "fuyant" de ce côté-là. Je m'appuyais aussi sur les discussions avec les collègues qui n'avaient pas mes classes, où il n'y avait pas de problème de "jugement" de mes pratiques, etc.
Encore une fois, ce métier est particulièrement exigeant et difficile. Il est très polyvalent. On peut remonter la pente sur les points que tu évoques, même quand on sent qu'on n'est pas fait pour ça ou que c'est très dur. Ensuite se pose la question de continuer ou non, mais une fois qu'on est plus au calme. Prends soin de toi !
Irulan
Irulan
Habitué du forum

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Irulan Dim 7 Jan - 16:09
Madame Minuit, si tu penses ne pas être titularisée cette année, accorde-toi du repos et prends le temps, si tu en as le courage (et tant pis autrement !), de peser le pour et le contre et réfléchir pour corriger ce qui ne va pas dans ta pratique présente. Les deux livres que je peux te conseiller sont "J'enseigne le français au collège" de Mélinée Simonot et Karine Veillas et "Pour une meilleure gestion de classe au secondaire" de Stéphane Levasseur, qui est absolument génial (tout est explicité, je n'ai jamais vu ça ailleurs et pourtant j'en ai parcouru des livres sur la question).
De cette façon, tu seras mieux préparée pour aborder une nouvelle année, même s'il est possible qu'une prolongation de stage soit envisagée, mais je n'en suis pas certaine.

Réfléchis à une ou plusieurs reconversions possibles : si tu as plusieurs possibilités dans ta besace, tu seras peut-être moins stressée de ne pas réussir dans l'enseignement.

Prends soin de toi, repose-toi et consacre-toi à ce que tu aimes. A qui en parler ?  1547453357

_________________
Ad augusta per angusta.
stilt
stilt
Niveau 5

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par stilt Dim 7 Jan - 16:21
Axel63 a écrit:Bonjour,
Je te conseille de changer de métier tout simplement. Ça en vaut vraiment pas la peine de souffrir pour un métier, aussi honorable et prestigieux qu'il soit. La santé physique et mentale n'a juste pas de prix. Tu peux faire une reconversion professionnelle dans un métier moins stressant.

Parfaitement en accord avec ce message.
issoire
issoire
Niveau 9

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par issoire Dim 7 Jan - 16:39
L’année de stage peut être très dure ( personnellement IUFM) j’ai ėté baladée sur toute l'académie de Creteil, entre les élèves, l’inspection de titularisation la hiérarchie de l'établissement très mauvais souvenir, bref je «  suis tombée enceinte » on ne m’a plus «  embêtée » et j’ai fait l’année sur deux ans ce qui m’a permis de tenir, peut on demander un report de stage pour cause de maladie ´ ( dans le cas de Minuit) ?
Lowpow29
Lowpow29
Fidèle du forum

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Lowpow29 Dim 7 Jan - 16:53
J'ai déjà été dans une situation similaire et la première psy que j'avais vue avait été un peu du même acabit que la tienne et je me sentais encore plus mal après les séances (j'entends encore ses "mais vous aimez transmettre ?!" - ben oui mais comment dire, prof au collège c'est pas uniquement transmettre des connaissances, elle n'avait aucune idée de ce que c'était que d'enseigner en fait).

J'ai trouvé rapidement une autre psy spécialité psychologue du travail cette fois, vu que la source du mal était claire et que je ne voulais pas reperdre mon temps à parler de mes traumatismes de vie etc, cette psy m'avait été recommandée et prenait en visio aussi.

Ça a tout changé, j'ai pu comprendre grâce à elle ce que je vivais, et remonter la pente tout en ne refaisant pas les mêmes erreurs. Dans mon cas j'avais démissionné quasi en même temps et c'était un soutien important pendant cette période horrible (je démissionnais en tant que prof fonctionnaire mais pas en France).

Et effectivement même si je n'avais pas aucun souci psy dû au travail de prof en France (à part du surmenage mais sans craquage), là c'était la cata dès que j'y mettais un pied, du coup j'ai pu analyser le pourquoi du comment et découvrir ce que j'avais comme bénéfice comme prof en France que je n'avais plus ici.

Bref tout ça pour dire que cette psy du travail a été en or, une aide indispensable qu'aucun proche n'aurait pu me donner. Je suis sûre que tu vas pouvoir trouver des professionnels pour t'aider. Il ne faut pas rester seule mais l'entourage ne peut pas aider donc il faut vite trouver un soignant pro - et le psychologue du travail est un soignant pro de la santé mentale au travail.

Plein de courage, promis ce n'est que passager, tout passe, saisis cette chance de mieux te connaitre toi-même et fais-toi aider c'est important.

_________________
La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate A qui en parler ?  2289946511
Mathador
Mathador
Empereur

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par Mathador Dim 7 Jan - 17:35
issoire a écrit:L’année de stage peut être très dure ( personnellement IUFM) j’ai ėté baladée sur toute l'académie de Creteil, entre les élèves, l’inspection de titularisation  la hiérarchie de l'établissement très mauvais  souvenir, bref je «  suis tombée enceinte » on ne m’a plus «  embêtée »  et j’ai fait l’année sur deux ans ce qui m’a permis de tenir, peut on demander un report de stage pour cause de maladie ´ ( dans le cas de Minuit) ?
C'est automatique en cas d'arrêts longs: on ne peut prendre en compte qu'au plus 10% de la durée normale (soit 36 jours) en arrêts maladie. Donc pour un stagiaire qui a 90 jours en arrêts maladie, on le réaffecte en stage l'année suivante afin qu'il effectue les 54 jours manquants.
Pour les congés paternité et maternité, c'est presque pareil sauf qu'on calcule la date de titularisation (qui devient de ce fait rétroactive) en faisant abstraction du congé paternité ou maternité, donc par exemple un stagiaire qui a 30 jours de congés paternité et 20 jours d'arrêt maladie sera titularisé le 15 septembre mais avec effet au 1er septembre.

_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
LaCorneilleBleue
LaCorneilleBleue
Niveau 1

A qui en parler ?  Empty Re: A qui en parler ?

par LaCorneilleBleue Dim 7 Jan - 17:43
Bonjour,

Je me reconnais beaucoup dans ton témoignage.
J'ai vécu une expérience similaire l'année dernière mais dans le premier degré.

Ta question principale doit être la suivante :
Est-ce que je souhaite réellement devenir enseignante ?

Si la réponse est oui, tu peux essayer de voir avec un syndicat pour changer d'établissement (mais il faudra pouvoir justifier ta demande) ou de tuteur (si tu penses que cela constitue un frein au bon déroulement de ton stage (mais il faut pouvoir le justifier et  ça peut être à double tranchant 😕).

Tu peux aussi te mettre en arrêt maladie jusqu'à la fin de l'année. Dans le public, à partir de 36 jours on est automatiquement renouvellé, tu pourras donc retaper une nouvelle année dans un nouvel établissement avec un nouveau tuteur ... Te titularisation aura lieu plus tard au cours de la prochaine année scolaire. Tu pourras aussi voir des aménagements avec un médecin du travail comme un mi-temps si tu es à temps plein ...

Dans tous les cas, je te souhaite bonne chance je sais à quel point tout cela est difficile. Repose toi et prends soin de toi !


Dernière édition par LaCorneilleBleue le Dim 7 Jan - 19:38, édité 1 fois
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