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- JennyMédiateur
Lisak40 a écrit:Quand on est TZR, c'est souvent compliqué pour avoir des HSA, être PP ou même avoir des parts de pacte, donc oui le statur peut influencer sur la paie je suppose...
Pas forcément. Les BMP sont de plus en plus chargés, être PP ou faire devoirs faits n'est jamais un souci. Quand on est TZR, on bouge beaucoup, on connaît du monde, ça facilite parfois les choses pour faire des heures en plus ailleurs s'il le faut.
En poste fixe, on peut être coincé dans un établissement qui offre peu de possibilités de faire des heures en plus, qui sera "mauvais payeur"... En tant que TZR, ça varie, je ne demande pas à rester dans les établissements où j'ai du mal à me faire payer. Certes, il ne faut pas s'attendre à faire beaucoup d'heures tous les ans, mais il me semble rare de n'avoir aucune possibilité d'en faire plusieurs années de suite.
Le vrai problème, c'est l'indemnité de résidence. Dès qu'on est célibataire dans un coin où l'immobilier bat des records, c'est tendu.
J'enchaîne les heures depuis ma rupture, ce n'est certes pas un souci pour en trouver, mais je ne me vois pas tenir ce rythme pendant des années (ni renoncer à tout loisir ou vacances).
Mon salaire de certifiée serait très confortable en province dans la plupart des régions, il ne l'est pas tant que ça à Paris.
Même si le temps de travail et le salaire sont de un vrai point noir, j'aime mon travail et la possibilité de m'organiser comme je veux, le fait d'avoir une hiérarchie peu présente. J'aime enseigner ma matière, le contact avec les ados, le fait d'avoir des missions variées et de ne pas m'ennuyer. Un travail de bureau me tente peu à vrai dire...
Avec l'agrégation, c'est plus confortable, c'est sûr.
- issoireNiveau 9
34 ans de métier, pour le salaire comme je suis en fin de carrière cela me va en fait je ne me souviens plus de mes débuts et du salaire qui allait avec ( j’ai l’impression d’avoir toujours eu le même salaire mais je faisais beaucoup d’heures sup), être prof maintenant oui si on est agrégé. Je n’ai jamais travaillé dans le « privé » et je connais de jeunes ingénieurs qui ont des salaires justes corrects et des semaines de 40 Heures. En s’organisant dans notre métier on a du temps libre et cela n’a pas de prix.
- Philomène87Grand sage
tchrosa a écrit:Je vous remercie de votre honnêteté.
Pendant ma première khôlle en hypokhâgne, mon prof d'histoire (PP) m'a demandé ce que je voulais faire, je lui ai répondu "prof" et il s'est mit à rire pendant 5 minutes. Puis il m'a dit que j'étais probablement débile de faire un choix pareil : "En me disant ça vous me faites boire du vinaigre de force, si la moitié des prépa littéraires demandent des écoles de commerce c'est qu'il y a une raison".
Il n'a pas tort mais jamais, ô grand jamais, je n'irai en école de commerce
Indigne d'un professeur. Choquant.
Je suis d'accord avec @ladyOlenna. Ne demandez jamais à un professeur ce qu'il pense de vos choix professionnels s'il s'avère que vous voulez faire comme lui : beaucoup de chance pour que vous en soyez découragée, déçue, dépitée.
C'est effectivement un métier difficile et mal payé, il ne faut pas le cacher. Pour cette raison, il faut le faire uniquement si on en a très envie, et que cette envie est fermement ancrée en vous. Dans ce métier, il n'y pas pas vraiment de place pour celui qui est venu car il a vu de la lumière sous la porte.
Je l'ai déjà raconté ici je crois, mais quand j'étais en 1ère on nous avait emmenés au forum des métiers. J'étais directement allée vers le stand qui m'intéressait : professeur. La professeure qui tenait le stand m'avait dit que j'avais raison car c'était "un très beau métier". On est d'accord ou pas avec ça. Peu importe. N'empêche, heureusement que je ne suis pas tombée sur le branquignole qui vous a ri au nez, car au mieux j'aurais été extrêmement déçue et aurais perdu tout respect pour la fonction, au pire, je ferais actuellement un autre métier "par défaut" qui ne me plairait pas.
Vous avez raison de vous informer. Si vous êtes motivée, foncez
- Lowpow29Neoprof expérimenté
Ça me rappelle mon prof de violon qui me demande ce vers quoi je veux m'orienter et, suite à ma réponse, me dit qu'il ne conseillerait à personne de s'orienter dans la musique et que sa fille, du même âge que moi, fera médecine car il ne l'autorisera pas à poursuivre ses études de chant comme je m'apprête à le faire (nous avons la même prof).
Cinq ans plus tard, je le croise par hasard à la machine à café de mon collège, de retour après mes études à Paris, et il découvre avec surprise que je suis la prof de musique du collège où les profs du conservatoire viennent de faire un concert. Je m'y sentais à ma place et même si aujourd'hui je n'y suis plus, je suis heureuse de ne pas l'avoir écouté !
De même, le prof de musique que j'avais au lycée m'avait déconseillé d'étudier la musique (comme tous mes profs d'ailleurs y compris en prépa, ils sont même passés par mes parents pour me décourager !!) et je l'ai donc retrouvé comme collègue six ans après mon bac en arrivant fraîchement agrégée dans le collège voisin du sien !
Cinq ans plus tard, je le croise par hasard à la machine à café de mon collège, de retour après mes études à Paris, et il découvre avec surprise que je suis la prof de musique du collège où les profs du conservatoire viennent de faire un concert. Je m'y sentais à ma place et même si aujourd'hui je n'y suis plus, je suis heureuse de ne pas l'avoir écouté !
De même, le prof de musique que j'avais au lycée m'avait déconseillé d'étudier la musique (comme tous mes profs d'ailleurs y compris en prépa, ils sont même passés par mes parents pour me décourager !!) et je l'ai donc retrouvé comme collègue six ans après mon bac en arrivant fraîchement agrégée dans le collège voisin du sien !
- SophiathenaNiveau 5
Les réactions excessives voire déplacées de certains collègues ( comme traiter de probablement débile une élève souhaitant devenir professeur) s'expliquent peut-être par le sentiment réel de ces collègues d'être piégés dans un métier mal payé, maltraité par l'institution et méprisé par beaucoup. Venant d'un milieu ouvrier, malgré le gel du point d'indice, j'ai vécu comme une promotion sociale le fait de devenir professeur. En revanche, si j' avais eu des enfants, je leur aurai déconseillé de devenir professeur et d'ailleurs c'est ce qu'ont fait mes collègues et aucun de leurs enfants n'est devenu enseignant. Le problème c'est que si l'on s'engage dans ce métier, c'est très difficile d'en sortir, nos compétences ne sont pas reconnues. Il faut être prêt à une mobilité nationale ( avec les frais afférents), espérer chaque année un bon emploi du temps, accepter de subir des réformes qui vident de sens le métier, subir la pression des parents pour mettre de bonnes notes à LEUR enfant , supporter certains élèves. Pour ma part, si je pouvais retourner en arrière à l'époque où j'étais encore en khâgne, je ne passerai plus les concours d'enseignement.
- stiltNiveau 5
Après c'est vrai que si on se projette dans l'avenir ... enseigner en collège à 25/30/40 ans c'est sympa, on a l'énergie. Enseigner en collège à 55/60/65/70(?), là j'imagine que ça devient plus compliqué et qu'on se retrouve quand même assez bloqué ...
- M le MauditNiveau 9
stilt a écrit:Après c'est vrai que si on se projette dans l'avenir ... enseigner en collège à 25/30/40 ans c'est sympa, on a l'énergie. Enseigner en collège à 55/60/65/70(?), là j'imagine que ça devient plus compliqué et qu'on se retrouve quand même assez bloqué ...
Je confirme que les dernières années sont difficiles. Néanmoins c'est vrai dans de nombreux secteurs professionnels d'où le scandale de la réforme des retraites. Beaucoup de jeunes ne se rendent pas compte de cette fatigue de "fin de carrière" et c'est bien normal. Malheureusement ils sont (et nous aussi) embarqués pour 2 ans supplémentaires...
- JennyMédiateur
On peut toujours faire autre chose aussi par la suite. Ce n’est forcément une raison pour déconseiller le métier, je trouve. On ne fait pas toujours le même métier toute sa vie.
Être bloqué en collège, ça dépend des matières.
Être bloqué en collège, ça dépend des matières.
- AnankéNiveau 9
Je pense aussi que l'origine socio-économique joue beaucoup : un professeur de prépa qui a un certain âge est probablement issu d'un milieu qui a pu se permettre d'entreprendre ce choix de carrière et ses référentiels sont des personnes de son entourage avec un certain niveau de vie. Dans mon entourage proche, issu d'un milieu plutôt moyen, gagner 2500 euros à 35ans c'est pas mal.
Alors je ne dis pas qu'il faut s'en contenter, on a bac +5 et tout. J'ai juste l'impression qu'on se fait vraiment des films sur les autres domaines professionnels où pour gagner 4000 euros par mois il faut
- être dispo à pas d'heure (perso, si je ne réponds pas à mes mails, parents/directions/élèves le soir ou le wkend j'ai bien hâte de voir qui va venir ramener sa fraise pour me le reprocher et, qu'il le fasse, il sera bien accueilli) ;
- avoir un manager pas toujours super top sur le dos, avoir des "objectifs" (on en a peut-être aussi en fonction de certaines disciplines mais il me semble que c'est assez facile de faire fi des injonctions de notation - les enjeux d'inspection sont si minables qu'en réalité la hiérarchie n'a que très peu de moyens de pression réels pour venir faire ingérence dans notre pratique quotidienne du métier. Les relations avec la direction directe peuvent être plus délicates, mais dans comme bcp de métiers il me semble) ;
- faire une tâche qu'on peut profondément désapprouver éthiquement (même si on surnote et qu'il y a de l'absurdité dans le système scolaire, je trouve que le quotidien - mon quotidien - a plutôt du sens) etc etc.
Je me rassure peut-être comme je peux, mais quand je vois le nombre de secondes carrières dans l'enseignement, de gens "en quête de sens" (lol, je me censurerai sur ce que j'en pense) une fois leur compte en banque blindés, c'est que ces métiers-là étaient peut-être choisis seulement pour leur rémunération. Après il existe probablement des pépites : des métiers où on gagne très bien financièrement, on fait un truc utile, avec des perspectives, qui nous plaît, dans un cadre agréable ... Je pense que c'est très rare. J'ai l'impression qu'où on regarde les gens parlent "reconversion". Et pour cause : ce qui nous détruit est la logique capitaliste à l'oeuvre un peu partout. Il fut un temps où je regardais du côté de l'édition, mon Dieu que c'est mal payé ! Pire que nous ... On connaît un juriste en mutuelle qui gagne bien, ça m'avait donné des envies de refaire tout un Master de Droit mais au quotidien, quand même, les contrats et tout ... Après super niveau de vie, contribution patronale à je ne sais quels intérêts de la boîte (après avoir cumulé sur plusieurs années, ils se sont même payé leur mariage avec 40 000 euros qu'il y avait dessus!).
Bref, je suis pas naïve, il faut de l'argent et bcp, surtout pour ses vieux ou mauvais jours ; mais le monde du travail dans son ensemble est sinistré et les métiers qui paient sont des métiers, souvent, destructeurs aussi...
Ma vision tempérée est peut-être aussi du au fait que je suis en lycée, que je ne peux qu'avoir des premières ou des terminales, que je suis titulaire de mon poste, pas la dernière arrivée qui saute si réforme, qu'on se partage les services de manière assez équitable et en fonction de désirs/besoins de chacun ca ron est une toute petite équipe (bcp d'HSA telle année, moins l'année d'après), que j'ai fait mon trou en qq sorte. Je dirais autre chose si après mutation on me mettait TZR sur 2 établissements super loins de chez moi (bon je suis super loin de mon étab' actuel). Bref, juste pour nuancer quoi.
Alors je ne dis pas qu'il faut s'en contenter, on a bac +5 et tout. J'ai juste l'impression qu'on se fait vraiment des films sur les autres domaines professionnels où pour gagner 4000 euros par mois il faut
- être dispo à pas d'heure (perso, si je ne réponds pas à mes mails, parents/directions/élèves le soir ou le wkend j'ai bien hâte de voir qui va venir ramener sa fraise pour me le reprocher et, qu'il le fasse, il sera bien accueilli) ;
- avoir un manager pas toujours super top sur le dos, avoir des "objectifs" (on en a peut-être aussi en fonction de certaines disciplines mais il me semble que c'est assez facile de faire fi des injonctions de notation - les enjeux d'inspection sont si minables qu'en réalité la hiérarchie n'a que très peu de moyens de pression réels pour venir faire ingérence dans notre pratique quotidienne du métier. Les relations avec la direction directe peuvent être plus délicates, mais dans comme bcp de métiers il me semble) ;
- faire une tâche qu'on peut profondément désapprouver éthiquement (même si on surnote et qu'il y a de l'absurdité dans le système scolaire, je trouve que le quotidien - mon quotidien - a plutôt du sens) etc etc.
Je me rassure peut-être comme je peux, mais quand je vois le nombre de secondes carrières dans l'enseignement, de gens "en quête de sens" (lol, je me censurerai sur ce que j'en pense) une fois leur compte en banque blindés, c'est que ces métiers-là étaient peut-être choisis seulement pour leur rémunération. Après il existe probablement des pépites : des métiers où on gagne très bien financièrement, on fait un truc utile, avec des perspectives, qui nous plaît, dans un cadre agréable ... Je pense que c'est très rare. J'ai l'impression qu'où on regarde les gens parlent "reconversion". Et pour cause : ce qui nous détruit est la logique capitaliste à l'oeuvre un peu partout. Il fut un temps où je regardais du côté de l'édition, mon Dieu que c'est mal payé ! Pire que nous ... On connaît un juriste en mutuelle qui gagne bien, ça m'avait donné des envies de refaire tout un Master de Droit mais au quotidien, quand même, les contrats et tout ... Après super niveau de vie, contribution patronale à je ne sais quels intérêts de la boîte (après avoir cumulé sur plusieurs années, ils se sont même payé leur mariage avec 40 000 euros qu'il y avait dessus!).
Bref, je suis pas naïve, il faut de l'argent et bcp, surtout pour ses vieux ou mauvais jours ; mais le monde du travail dans son ensemble est sinistré et les métiers qui paient sont des métiers, souvent, destructeurs aussi...
Ma vision tempérée est peut-être aussi du au fait que je suis en lycée, que je ne peux qu'avoir des premières ou des terminales, que je suis titulaire de mon poste, pas la dernière arrivée qui saute si réforme, qu'on se partage les services de manière assez équitable et en fonction de désirs/besoins de chacun ca ron est une toute petite équipe (bcp d'HSA telle année, moins l'année d'après), que j'ai fait mon trou en qq sorte. Je dirais autre chose si après mutation on me mettait TZR sur 2 établissements super loins de chez moi (bon je suis super loin de mon étab' actuel). Bref, juste pour nuancer quoi.
- loulou.plNiveau 1
Bonjour @tchrosa, je te partage mon expérience parce que je trouve certains collègues très radicaux et qu'à ton âge, ça aurait peut-être réussi à remettre en cause mes envies mêmes profondes. Je risque d'être radicale dans l'autre sens : j'aime beaucoup enseigner, par passion pour ma matière (lettres) et par goût de la transmission. Je n'évoquerai pas la politique ou la hiérarchie mais juste le fait d'être en classe avec mes élèves. J'enseigne depuis 12 ans mais avant cela j'étais journaliste (CDI dans un hebdo régional), je ne gagnais pas mieux ma vie, je travaillais beaucoup plus sur place à la rédac, je faisais des horaires indigents et j'avais donc beaucoup moins de temps libre. Surtout : quand j'ai décidé à 28 ans de me reconvertir (j'avais fait une école de journalisme mais aussi un master de lettres), j'ai passé le capes et une fois devant une classe, je me suis sentie à ma place. Cette sensation ne m'a jamais quittée même si parfois ça a été dur (lycéens compliqués en banlieue, 8 ans de REP, etc.). Aujourd'hui, j'enseigne dans un collège d'un bon niveau avec de chouettes élèves, majoritairement. Bref, je ne regrette rien et j'aime mon métier. Si tu sens que c'est ton truc, vas-y ! De toute façon, rien n'est immuable, tu verras bien.
Pour le salaire, j'ai 2 enfants, je gagne 2400 euros sans heure sup ni prime PP au bout de 12 ans. Ce n'est pas la panacée mais c'est mieux qu'au commencement . Les années où je décide d'être PP (prof principal d'une classe) et de prendre 1 ou 2 heures sup, j'ajoute 300 euros à mon salaire de base. Pour moi, et même si j'aimerais gagner plus évidemment, c'est un salaire convenable, étant donné ma qualité de vie.
Je ne remets pas en cause ce que disent les collègues qui te conseillent de fuir, je voulais juste partager avec toi un autre point de vue, te rappeler que ça existe aussi.
Pour le salaire, j'ai 2 enfants, je gagne 2400 euros sans heure sup ni prime PP au bout de 12 ans. Ce n'est pas la panacée mais c'est mieux qu'au commencement . Les années où je décide d'être PP (prof principal d'une classe) et de prendre 1 ou 2 heures sup, j'ajoute 300 euros à mon salaire de base. Pour moi, et même si j'aimerais gagner plus évidemment, c'est un salaire convenable, étant donné ma qualité de vie.
Je ne remets pas en cause ce que disent les collègues qui te conseillent de fuir, je voulais juste partager avec toi un autre point de vue, te rappeler que ça existe aussi.
- zigmag17Guide spirituel
Jenny a écrit:On peut toujours faire autre chose aussi par la suite. Ce n’est forcément une raison pour déconseiller le métier, je trouve. On ne fait pas toujours le même métier toute sa vie.
Être bloqué en collège, ça dépend des matières.
Si l'on part du principe que l'on va entrer dans la profession pour la quitter, alors oui on peut la conseiller sans problème car somme toute comme le souligne Ananké ce métier n'est pas pire qu'un autre sous certains aspects.
Ca me fait penser aux agents immobiliers qui à peine a-t-on posé un pied dans une maison que l'on veut acheter pour y faire son nid disent " Vous pourrez la revendre facilement ".
Certes. Sauf que ce n'est pas du provisoire que l'on recherche.
Cela dit , j'entends bien que désormais c'est ainsi qu'il faut considérer la profession : un ballon d'essai qui permettra à la plupart de tourner les talons quand ils en auront l'opportunité. C'est d'ailleurs vers cela que tendent les recrutements actuels et la précarisation qui va avec.
Mais alors du coup, pourquoi y entrer?
- AnankéNiveau 9
Vivre de la discipline qu'on aime ? C'est cliché au possible. En attendant, après mes 2 premières années que j'ai mal subies car j'ai fait le deuil de pleins d'idéaux que j'avais, aujourd'hui ça va bcp mieux. Je ne fais pas ce que je pensais faire mais j'arrive à parler de philosophes, d'idées, de réflexions, discuter avec des élèves très différents. J'ai reçu des mails d'eux, touchants ... Alors oui, c'est pas ça qui va payer l'Ehpad de la belle-mère, mais bon, ça compte.
- SophiathenaNiveau 5
Ananké a écrit:Je pense aussi que l'origine socio-économique joue beaucoup : un professeur de prépa qui a un certain âge est probablement issu d'un milieu qui a pu se permettre d'entreprendre ce choix de carrière et ses référentiels sont des personnes de son entourage avec un certain niveau de vie. Dans mon entourage proche, issu d'un milieu plutôt moyen, gagner 2500 euros à 35ans c'est pas mal.
Alors je ne dis pas qu'il faut s'en contenter, on a bac +5 et tout. J'ai juste l'impression qu'on se fait vraiment des films sur les autres domaines professionnels où pour gagner 4000 euros par mois il faut
- être dispo à pas d'heure (perso, si je ne réponds pas à mes mails, parents/directions/élèves le soir ou le wkend j'ai bien hâte de voir qui va venir ramener sa fraise pour me le reprocher et, qu'il le fasse, il sera bien accueilli) ;
- avoir un manager pas toujours super top sur le dos, avoir des "objectifs" (on en a peut-être aussi en fonction de certaines disciplines mais il me semble que c'est assez facile de faire fi des injonctions de notation - les enjeux d'inspection sont si minables qu'en réalité la hiérarchie n'a que très peu de moyens de pression réels pour venir faire ingérence dans notre pratique quotidienne du métier. Les relations avec la direction directe peuvent être plus délicates, mais dans comme bcp de métiers il me semble) ;
- faire une tâche qu'on peut profondément désapprouver éthiquement (même si on surnote et qu'il y a de l'absurdité dans le système scolaire, je trouve que le quotidien - mon quotidien - a plutôt du sens) etc etc.
Je me rassure peut-être comme je peux, mais quand je vois le nombre de secondes carrières dans l'enseignement, de gens "en quête de sens" (lol, je me censurerai sur ce que j'en pense) une fois leur compte en banque blindés, c'est que ces métiers-là étaient peut-être choisis seulement pour leur rémunération. Après il existe probablement des pépites : des métiers où on gagne très bien financièrement, on fait un truc utile, avec des perspectives, qui nous plaît, dans un cadre agréable ... Je pense que c'est très rare. J'ai l'impression qu'où on regarde les gens parlent "reconversion". Et pour cause : ce qui nous détruit est la logique capitaliste à l'oeuvre un peu partout. Il fut un temps où je regardais du côté de l'édition, mon Dieu que c'est mal payé ! Pire que nous ... On connaît un juriste en mutuelle qui gagne bien, ça m'avait donné des envies de refaire tout un Master de Droit mais au quotidien, quand même, les contrats et tout ... Après super niveau de vie, contribution patronale à je ne sais quels intérêts de la boîte (après avoir cumulé sur plusieurs années, ils se sont même payé leur mariage avec 40 000 euros qu'il y avait dessus!).
Bref, je suis pas naïve, il faut de l'argent et bcp, surtout pour ses vieux ou mauvais jours ; mais le monde du travail dans son ensemble est sinistré et les métiers qui paient sont des métiers, souvent, destructeurs aussi...
Ma vision tempérée est peut-être aussi du au fait que je suis en lycée, que je ne peux qu'avoir des premières ou des terminales, que je suis titulaire de mon poste, pas la dernière arrivée qui saute si réforme, qu'on se partage les services de manière assez équitable et en fonction de désirs/besoins de chacun ca ron est une toute petite équipe (bcp d'HSA telle année, moins l'année d'après), que j'ai fait mon trou en qq sorte. Je dirais autre chose si après mutation on me mettait TZR sur 2 établissements super loins de chez moi (bon je suis super loin de mon étab' actuel). Bref, juste pour nuancer quoi.
J'ai moi-même eu de la chance, j'ai eu très jeune une affectation comme titulaire, j'ai de véritables amis dans cet établissement où les élèves restent dans l'ensemble agréables. Mais si certains peuvent en effet se reconvertir dans l'enseignement après avoir "blindé " leurs comptes en banque, l'inverse n'est guère possible. Être professeur en première carrière, c'est se condamner à le rester même si le métier ne convient plus ( tout particulièrement lorsqu'on est célibataire et qu'on ne peut compter que sur son seul salaire) et quant à blinder son compte en banque avec notre salaire...
- frimoussette77Guide spirituel
En lettres, partir au lycée à quelques années de la retraite : est-ce vraiment un bon choix ?Jenny a écrit:On peut toujours faire autre chose aussi par la suite. Ce n’est forcément une raison pour déconseiller le métier, je trouve. On ne fait pas toujours le même métier toute sa vie.
Être bloqué en collège, ça dépend des matières.
Il y a des matières et des niveaux qui demandent plus d'investissement que d'autres.
- LadyOlennaModérateur
Ce que Jenny (et d'autres) veulent dire, c'est qu'il est dommage de déconseiller d'y entrer sous prétexte que ce sera difficile d'être devant des élèves à 65 ans (ce qui est certain, mais d'ici là...)zigmag17 a écrit:Jenny a écrit:On peut toujours faire autre chose aussi par la suite. Ce n’est forcément une raison pour déconseiller le métier, je trouve. On ne fait pas toujours le même métier toute sa vie.
Être bloqué en collège, ça dépend des matières.
Si l'on part du principe que l'on va entrer dans la profession pour la quitter, alors oui on peut la conseiller sans problème car somme toute comme le souligne Ananké ce métier n'est pas pire qu'un autre sous certains aspects.
Ca me fait penser aux agents immobiliers qui à peine a-t-on posé un pied dans une maison que l'on veut acheter pour y faire son nid disent " Vous pourrez la revendre facilement ".
Certes. Sauf que ce n'est pas du provisoire que l'on recherche.
Cela dit , j'entends bien que désormais c'est ainsi qu'il faut considérer la profession : un ballon d'essai qui permettra à la plupart de tourner les talons quand ils en auront l'opportunité. C'est d'ailleurs vers cela que tendent les recrutements actuels et la précarisation qui va avec.
Mais alors du coup, pourquoi y entrer?
- zigmag17Guide spirituel
LadyOlenna a écrit:Ce que Jenny (et d'autres) veulent dire, c'est qu'il est dommage de déconseiller d'y entrer sous prétexte que ce sera difficile d'être devant des élèves à 65 ans (ce qui est certain, mais d'ici là...)zigmag17 a écrit:Jenny a écrit:On peut toujours faire autre chose aussi par la suite. Ce n’est forcément une raison pour déconseiller le métier, je trouve. On ne fait pas toujours le même métier toute sa vie.
Être bloqué en collège, ça dépend des matières.
Si l'on part du principe que l'on va entrer dans la profession pour la quitter, alors oui on peut la conseiller sans problème car somme toute comme le souligne Ananké ce métier n'est pas pire qu'un autre sous certains aspects.
Ca me fait penser aux agents immobiliers qui à peine a-t-on posé un pied dans une maison que l'on veut acheter pour y faire son nid disent " Vous pourrez la revendre facilement ".
Certes. Sauf que ce n'est pas du provisoire que l'on recherche.
Cela dit , j'entends bien que désormais c'est ainsi qu'il faut considérer la profession : un ballon d'essai qui permettra à la plupart de tourner les talons quand ils en auront l'opportunité. C'est d'ailleurs vers cela que tendent les recrutements actuels et la précarisation qui va avec.
Mais alors du coup, pourquoi y entrer?
Un vrai conseil ne serait pas de dire " Tu peux y aller, de toute façon après tu pourras changer" mais : "Tu peux y aller et voici tous les aspects positifs que tu vas trouver et qui vont te permettre de t'épanouir"- ce que d'autres font aussi ici.
J'avais bien compris le sens des messages sinon.
D'autant plus que la reconversion une fois qu'on est lancé dans l'EN s'avère très compliquée ( mais faisable, je suis d'accord).
- BaldredSage
Curieux de lire les réponses à cette même question sur Néoavocat ou NeoIngé, sans parler de Néocom...
La réponse varie sans doute largement selon ce qu'on pensait/voulait trouver, et la corrélation entre cette réponse et le niveau de reconnaissance/rémunération attendu.
Quant à l'agreg que nous conseillons de passer, c'est taire qu'elle ne concerne je crois qu'environ 11% des enseignants. Un peu comme si on conseillait à un passager du Titanic de prendre plutôt un billet de première.
La réponse varie sans doute largement selon ce qu'on pensait/voulait trouver, et la corrélation entre cette réponse et le niveau de reconnaissance/rémunération attendu.
Quant à l'agreg que nous conseillons de passer, c'est taire qu'elle ne concerne je crois qu'environ 11% des enseignants. Un peu comme si on conseillait à un passager du Titanic de prendre plutôt un billet de première.
- beloteHabitué du forum
Ma coiffeuse m'a dit hier que tous les enseignants qu'elle voyait en ce moment regrettaient leur choix de carrière.
J'aime bien être face à mes élèves la plupart du temps. Après des années en éducation prioritaire (plus de quinze ans), je suis contente d'être dans un établissement plus calme. J'ai de bons rapports avec mes élèves en général. Heureusement que mon établissement me plaît parce qu'en ayant eu ma mutation, je suis bloquée pour au moins dix ans (je ne parle même pas de retrouver mon académie d'origine, ce qui va être impossible maintenant parce que je n'aurai jamais les points suffisants jusqu'à la fin de ma carrière). Je prends du plaisir en préparant mes cours, motivée par ma matière que j'aime beaucoup.
Cependant, si c'était à refaire, je ne choisirais ni les lettres, ni l'enseignement. J'ai essayé de me reconvertir en envoyant des CV et lettres de motivation. Même pour des emplois très peu payés, je n'ai eu aucune réponse. Je n'ai aucune perspective d'évolution. Bien qu'ayant eu "excellent" à tous mes items PPCR, je n'aurai pas l'accélération parce que je n'ai pas assez d'ancienneté dans mon grade. Les corrections de copies deviennent un calvaire et plus je vieillis, plus je trouve difficile de corriger vite et je suis désespérée de voir le niveau de certains élèves. Je n'ai plus le temps de bien travailler ma matière, avec des programmes qui changent tous les ans en lycée. Je ne lis presque plus pour le plaisir. Toutes mes classes sont à 35 et on m'oblige à prendre des heures supplémentaires, ce qui conduit à des services complètement aberrants (avec partage de classe par exemple). Toutes les tâches annexes se multiplient (remplir les dossiers d'aménagements, multiplication des réunions, répondre à des dizaines de mails, organiser des rattrapages pour des élèves qui ont délibérément fait sauter une évaluation parce qu'on n'a pas le droit de mettre un zéro...). Je suis fatiguée de me faire traiter de feignante à longueur de temps. J'ai reçu un mail d'un parent très mécontent des horaires de la réunion parents-professeurs parce que lui, il travaille, et que quand même, je pourrais le recevoir après 20h30. Avec les nouvelles préconisations, je ne vais plus pouvoir me former, les conseils de classe sont jusqu'à 21h15 et on me demande de faire de la remédiation pendant les vacances (ce que j'ai refusé).
Donc oui, quand ma meilleure élève est venue me dire qu'elle ne voulait pas faire des Lettres parce qu'elle n'a pas pour ambition de devenir prof, j'ai acquiescé et j'ai dit que je comprenais et que si j'avais su, j'aurais aussi fait autre chose.
J'aime bien être face à mes élèves la plupart du temps. Après des années en éducation prioritaire (plus de quinze ans), je suis contente d'être dans un établissement plus calme. J'ai de bons rapports avec mes élèves en général. Heureusement que mon établissement me plaît parce qu'en ayant eu ma mutation, je suis bloquée pour au moins dix ans (je ne parle même pas de retrouver mon académie d'origine, ce qui va être impossible maintenant parce que je n'aurai jamais les points suffisants jusqu'à la fin de ma carrière). Je prends du plaisir en préparant mes cours, motivée par ma matière que j'aime beaucoup.
Cependant, si c'était à refaire, je ne choisirais ni les lettres, ni l'enseignement. J'ai essayé de me reconvertir en envoyant des CV et lettres de motivation. Même pour des emplois très peu payés, je n'ai eu aucune réponse. Je n'ai aucune perspective d'évolution. Bien qu'ayant eu "excellent" à tous mes items PPCR, je n'aurai pas l'accélération parce que je n'ai pas assez d'ancienneté dans mon grade. Les corrections de copies deviennent un calvaire et plus je vieillis, plus je trouve difficile de corriger vite et je suis désespérée de voir le niveau de certains élèves. Je n'ai plus le temps de bien travailler ma matière, avec des programmes qui changent tous les ans en lycée. Je ne lis presque plus pour le plaisir. Toutes mes classes sont à 35 et on m'oblige à prendre des heures supplémentaires, ce qui conduit à des services complètement aberrants (avec partage de classe par exemple). Toutes les tâches annexes se multiplient (remplir les dossiers d'aménagements, multiplication des réunions, répondre à des dizaines de mails, organiser des rattrapages pour des élèves qui ont délibérément fait sauter une évaluation parce qu'on n'a pas le droit de mettre un zéro...). Je suis fatiguée de me faire traiter de feignante à longueur de temps. J'ai reçu un mail d'un parent très mécontent des horaires de la réunion parents-professeurs parce que lui, il travaille, et que quand même, je pourrais le recevoir après 20h30. Avec les nouvelles préconisations, je ne vais plus pouvoir me former, les conseils de classe sont jusqu'à 21h15 et on me demande de faire de la remédiation pendant les vacances (ce que j'ai refusé).
Donc oui, quand ma meilleure élève est venue me dire qu'elle ne voulait pas faire des Lettres parce qu'elle n'a pas pour ambition de devenir prof, j'ai acquiescé et j'ai dit que je comprenais et que si j'avais su, j'aurais aussi fait autre chose.
- ElyasEsprit sacré
Parfois, j'ai l'impression que l'immense majorité des néos vient de famille de familles très aisées ou ne fréquente que des gens membres des catégories gagnant plus de 3700 euros par mois (soit les 10% des Français les mieux payés de France).
Personnellement, je suis le plus gros salaire de ma famille et de mes proches, je viens d'un milieu très modeste (ma mère est femme de ménage avec 570 euros par mois et ma grand-mère n'a que sa pension de réversion pour veuvage pour vivre) et je vis très confortablement grâce à mon métier, pouvant offrir à mes enfants ce que je n'ai jamais eu quand j'étais moi-même enfant (au hasard, partir en vacances chaque année). Je peux aussi aider ma mère financièrement.
Quant à mon travail, je m'y épanouis totalement.
Donc, oui, devenir enseignant, c'est bien.
Néanmoins, il ne faut pas oublier l'autoritarisme démentiel qui règne chez nous, la maltraitance institutionnelle et la faiblesse des salaires si on se compare aux métiers demandant autant de qualification que le nôtre. Enfin, on est souvent abandonné, sans formation, à nos classes. Si on manque de préparation personnelle, on peut très vite souffrir et il est, hélas, dangereux d'attendre de l'aide de la hiérarchie.
Cependant, ça, je l'entends dans tous les corps de métier actuels. Nous ne sommes pas le seul métier à souffrir de ces maux, loin de là.
Personnellement, je suis le plus gros salaire de ma famille et de mes proches, je viens d'un milieu très modeste (ma mère est femme de ménage avec 570 euros par mois et ma grand-mère n'a que sa pension de réversion pour veuvage pour vivre) et je vis très confortablement grâce à mon métier, pouvant offrir à mes enfants ce que je n'ai jamais eu quand j'étais moi-même enfant (au hasard, partir en vacances chaque année). Je peux aussi aider ma mère financièrement.
Quant à mon travail, je m'y épanouis totalement.
Donc, oui, devenir enseignant, c'est bien.
Néanmoins, il ne faut pas oublier l'autoritarisme démentiel qui règne chez nous, la maltraitance institutionnelle et la faiblesse des salaires si on se compare aux métiers demandant autant de qualification que le nôtre. Enfin, on est souvent abandonné, sans formation, à nos classes. Si on manque de préparation personnelle, on peut très vite souffrir et il est, hélas, dangereux d'attendre de l'aide de la hiérarchie.
Cependant, ça, je l'entends dans tous les corps de métier actuels. Nous ne sommes pas le seul métier à souffrir de ces maux, loin de là.
- AnankéNiveau 9
Je fais partie des enseignants preneurs d'otage, qui sont pour faire grève les jours d'examen. Cela ne m'empêche pas de ne plus en pouvoir des complaintes des collègues, souvent issus de milieux bien plus favorisés que le mien, qui fantasment des métiers du privés super payés, qui refusent cette quasi seule modalité d'action qui permettrait d'entamer un bras de fer et qui finalement, sans le dire, sont plutôt pas mal avec leurs 6HSA (j'ai vu les ventilations de service) en hors classe et qui ont vécu des années où l'immobilier etc ça n'était pas la même histoire qu'aujourd'hui.
Bref, on peut critiquer le système tout en s'aménageant une position pas trop dégueu. Sinon autant démissionner tout de suite.
Bref, on peut critiquer le système tout en s'aménageant une position pas trop dégueu. Sinon autant démissionner tout de suite.
- JennyMédiateur
Pourquoi attendre 60 ans pour partir au lycée ? Ce n’est pas non plus une obligation, mais dire qu’on est forcément coincé au collège jusqu’à la fin de la carrière, ce n’est pas vrai…frimoussette77 a écrit:En lettres, partir au lycée à quelques années de la retraite : est-ce vraiment un bon choix ?Jenny a écrit:On peut toujours faire autre chose aussi par la suite. Ce n’est forcément une raison pour déconseiller le métier, je trouve. On ne fait pas toujours le même métier toute sa vie.
Être bloqué en collège, ça dépend des matières.
Il y a des matières et des niveaux qui demandent plus d'investissement que d'autres.
LadyOlenna a écrit:Ce que Jenny (et d'autres) veulent dire, c'est qu'il est dommage de déconseiller d'y entrer sous prétexte que ce sera difficile d'être devant des élèves à 65 ans (ce qui est certain, mais d'ici là...)zigmag17 a écrit:Si l'on part du principe que l'on va entrer dans la profession pour la quitter, alors oui on peut la conseiller sans problème car somme toute comme le souligne Ananké ce métier n'est pas pire qu'un autre sous certains aspects.
Ca me fait penser aux agents immobiliers qui à peine a-t-on posé un pied dans une maison que l'on veut acheter pour y faire son nid disent " Vous pourrez la revendre facilement ".
Certes. Sauf que ce n'est pas du provisoire que l'on recherche.
Cela dit , j'entends bien que désormais c'est ainsi qu'il faut considérer la profession : un ballon d'essai qui permettra à la plupart de tourner les talons quand ils en auront l'opportunité. C'est d'ailleurs vers cela que tendent les recrutements actuels et la précarisation qui va avec.
Mais alors du coup, pourquoi y entrer?
C’est effectivement ça et c’est vrai pour de nombreux autres métiers ce qui n’empêche pas de s’y épanouir. Dire à un étudiant, oui mais à 65 ans, ce sera difficile, ça a peu de sens pour moi. Il ne s’agit pas de dénigrer le métier de professeur, mais aussi de dire que si un jour, on a envie de faire autre chose ou qu’on ne peut plus enseigner, on peut ouvrir des portes et faire autre chose. Une carrière se construit aussi et ça ne devrait pas être tabou de dire qu’on peut évoluer et occuper d’autres postes à l’EN ou dans d’autres ministères (et y être reclassés, c’est un avantage non négligeable).
Ça m’avait beaucoup aidée de regarder ce que je pouvais faire d’autre quand je n’étais vraiment pas sûre de pouvoir retourner un jour devant une classe. J’avais regardé les fiches de poste, vu que j’avais pas mal de compétences et que je pouvais faire d’autres choses qui me plairaient sans doute. Rien de négatif de dire ça, je pense. Et effectivement, je fais partie des gens qui ont faire autre chose avant, ont passé le concours tard et n’ont pas tous leurs trimestres. Je ne me vois pas devant une classe à 67 ans, à temps plein. Pour autant, aujourd’hui, j’adore mon métier et je trouverais dommage de ne pas l’exercer sous prétexte que dans 25 ans, ça sera compliqué. Je ne pense pas dénigrer la profession en le disant.
- M le MauditNiveau 9
Vivre de la discipline qu'on aime ? C'est cliché au possible.
Je ne comprends pas ta remarque. Elle est pour moi très pertinente, enfin pour mon cas personnel. Outre tout ce qui a été dit sur ce fil le fait de pouvoir vivre de l'histoire-géo est un élément déterminant pour moi car, à part l'enseignement, que faire avec ces disciplines ? Or ce que j'aime c'est parler d'hist-géo...
Je ne comprends pas ta remarque. Elle est pour moi très pertinente, enfin pour mon cas personnel. Outre tout ce qui a été dit sur ce fil le fait de pouvoir vivre de l'histoire-géo est un élément déterminant pour moi car, à part l'enseignement, que faire avec ces disciplines ? Or ce que j'aime c'est parler d'hist-géo...
- MathadorEmpereur
Et c'est une décision du ministère de ne proposer une carrière décente* (à défaut d'être à la hauteur de la qualification exigée) qu'à 1 enseignant sur 9. Si l'EN payait comme mon administration, un certifié gagnerait plus que ce que perçoit actuellement un agrégé à 18h, même en début de carrière, et je ne déconseillerais pas le CAPES comme je le fais actuellement.Baldred a écrit:Quant à l'agreg que nous conseillons de passer, c'est taire qu'elle ne concerne je crois qu'environ 11% des enseignants. Un peu comme si on conseillait à un passager du Titanic de prendre plutôt un billet de première.
* compte tenu des caractéristiques des carrières enseignantes du secondaire (difficile de se passer d'un véhicule personnel sur certains postes, mutations nationales, difficultés à obtenir des logements sociaux) qui rendent le seuil financier de décence plus élevé que pour d'autres carrières.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- zigmag17Guide spirituel
Pour la mart je n'ai pas évoqué l'âge. C'est un métier qui est intrinsèquement usant, psychologiquement, physiquement , et présente aujourd'hui beaucoup d'écueils pour qui veut s'y frotter. On peut souffrir énormément en débutant. Évidemment ensuite le critère n.1 avec l'âge c'est l'essoufflement et la déperdition d'énergie, d'endurance et de patience.
Pour ma part je ne mets aucun tabou à l'idée d'une reconversion à l'EN ou ailleurs, mais j'ai tout de même des questions et des remarques : se reconvertir hors EN est un parcours du combattant ( si c'était si facile toutes les demandes de RC seraient accordées) , ensuite ceux qui estiment que c'est un boulot hyper épanouissant à tout point de vue sont bien souvent ceux qui n'y restent pas ( temps moyen dans mon entourage constaté pour des reconversions prof/ autre chose : 9 ans. Temps moyen pour considérer que les collègues restés devant les classes sont des râleurs qui ne connaissent pas leur chance: 6 mois.
Donc oui si on n'est pas content on peut partir, en théorie. En réalité c'est beaucoup plus complexe que ça.
Quant à la rémunération et aux conditions de travail telles qu'on les connait , je n'y reviens pas.
Pour ma part je ne mets aucun tabou à l'idée d'une reconversion à l'EN ou ailleurs, mais j'ai tout de même des questions et des remarques : se reconvertir hors EN est un parcours du combattant ( si c'était si facile toutes les demandes de RC seraient accordées) , ensuite ceux qui estiment que c'est un boulot hyper épanouissant à tout point de vue sont bien souvent ceux qui n'y restent pas ( temps moyen dans mon entourage constaté pour des reconversions prof/ autre chose : 9 ans. Temps moyen pour considérer que les collègues restés devant les classes sont des râleurs qui ne connaissent pas leur chance: 6 mois.
Donc oui si on n'est pas content on peut partir, en théorie. En réalité c'est beaucoup plus complexe que ça.
Quant à la rémunération et aux conditions de travail telles qu'on les connait , je n'y reviens pas.
- JennyMédiateur
Zigmag : pas besoin de RC quand on reste dans la fonction publique.
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