Conseils + devenir prof ??

Pat B a écrit:Ah, et concernant la CPA : la retraite progressive ce n'est pas tout à fait pareil ; la CPA c'était dès 55 ans et jusqu'à 60 ans... il faudrait pouvoir débuter la retraite progressive à 55 ans, là où on commence à être usé. Financièrement c'est assez proche par contre, d'après ce que touche mon mari.

Attention, la comparaison des niveaux de paye, contrairement aux règles figées de feue la CPA, ne vaut pas dans l'absolu dans la mesure où elle dépend du mode de calcul de la pension.
Les résultats seront donc assez différents selon qu'il est question d'un enseignant du public qui a déjà 42 annuités, d'un maître du privé qui se fait enfler par les 25 meilleures années ou d'un fonctionnaire de bureau dont la paye correcte provient d'une montagne d'indemnités qui font pschitt à la retraite.

Médée a écrit:Si on se reconvertit et qu'on doit choisir si on quitte son premier métier pour devenir enseignant, il peut être intéressant d'être contractuel pour se rendre compte du métier.

Dans l'idéal, c'est ce qu'il conviendrait de faire, mais cette stratégie semble difficile à appliquer quand on est en CDI dans le privé (sauf négociation avec son employeur : il me semble d'ailleurs avoir vu ce genre de choses sur un fil du forum => quelqu'un avait pris / allait prendre un congé sabbatique d'un an pour "tester" le métier).

Jenny a écrit:Je pense aussi que c’est le risque de « prendre de mauvais réflexes » et de s’éloigner des attentes de l’inspection.

Tout à fait ! J'en suis la preuve vivante : avant de passer le concours, j'ai enseigné (hors EN) pendant des années en me formant (toujours hors EN) à l'enseignement de matière en utilisant différentes pédagogies. Malgré mon expérience de l'enseignement, mon arrivée à l'EN a été extrêmement rude : j'ai dû remettre en question toute ma démarche et "déconstruire" l'enseignante que j'étais devenue pour rentrer dans le moule de l'EN...

Médée a écrit:Cependant, si tu es attachée à ta région et que celle-ci est très demandée (genre Bretagne...), c'est effectivement risqué de tenter le concours qui a de grandes chances de t'envoyer dans une académie lointaine pour de longues années (sans oublier les aléas de la vie qui font que beaucoup de collègues ne rejoignent jamais leur région d'origine (rencontrer son conjoint par exemple...) mais tu peux aussi t'attacher à une nouvelle région). Après, il y a aussi les concours du privé qui permettent peut-être plus de rester dans sa région, encore que je n'en suis pas certaine ne connaissant pas bien le fonctionnement.

J'ai la chance d'habiter dans une académie déficitaire dans ma matière et c'est ce qui m'a poussée à passer le concours du public (et dans cette matière ! quand on a le choix de pouvoir enseigner plusieurs matières suite à un cursus pluridisciplinaire (j'avais le choix entre 3 matières), il est raisonnable de choisir sa matière (ou son degré ?) en fonction du nombre de postes à pourvoir dans son académie si la situation géographique est une priorité). Malgré mes (nombreux) points pour raisons familiales et le fait que mon académie soit déficitaire, le premier poste que j'ai obtenu se trouvait à 35 minutes de chez moi en voiture, en pleine campagne... Certains pourront penser que 35 minutes, c'est acceptable, mais dans ma situation, c'était déjà trop (car collège trop éloigné de tout). Et un trajet de 35 minutes en voiture, cela veut dire 50 minutes porte à porte au minimum (+ conditions de conduite difficiles et risquées : obscurité, gel...). Et la première année, il est difficile de demander à un CE de ne pas commencer à 8h...
Il est évident qu'à mon âge, j'aurais passé le concours du privé si j'avais habité dans une académie non déficitaire.

LiliFrance a écrit: Tout à fait ! J'en suis la preuve vivante : avant de passer le concours, j'ai enseigné (hors EN) pendant des années en me formant (toujours hors EN) à l'enseignement de matière en utilisant différentes pédagogies. Malgré mon expérience de l'enseignement, mon arrivée à l'EN a été extrêmement rude : j'ai dû remettre en question toute ma démarche et "déconstruire" l'enseignante que j'étais devenue pour rentrer dans le moule de l'EN...

Je ne sais pas si tu souhaites le dire, mais de quelle manière étais tu hors EN ? Asso ?

Avant de passer le concours, j'ai enseigné dans le domaine associatif (bénévolat), mais aussi dans le privé (formation professionnelle plutôt) et dans le supérieur. Je n'étais donc pas face à de "vraies" classes du second degré, mais quand je suis arrivée dans l'EN, outre le côté "gestion de classe" et "ados" que j'ai dû apprendre à maîtriser, j'ai aussi dû me mettre à la didactique et à 35-40 ans, j'ai trouvé cela assez compliqué de comprendre la logique de la conception de séquences (avec la recherche de problématiques, etc.) sans avoir suivi de "vrais" cours de Master MEEF au préalable et sans avoir observé de cours EN dans ma vie d'adulte avant d'avoir une classe devant moi (j'ai passé le troisième concours et à l'inspe, je n'étais pas la seule lauréate de ce 3e concours à vraiment galérer pour comprendre les attentes de l'EN pour l'inspection). Cela dit, tout cela dépend des académies et des inspecteurs... J'ai appris plus tard que dans une académie limitrophe à la mienne, on avait beaucoup moins d'attentes vis-à-vis des stagiaires 3e concours (et qu'ils pouvaient - à la limite - enseigner comme bon leur semblait... (académie rurale ultra-déficitaire !))...