- roxanneOracle
Oui, j'ai vu .Pennac n'enseigne plus depuis longtemps et dit un certain nombre de bêtises. J'ai arrêté aussi.Ajonc35 a écrit:Si tu n'as pas regardé la " grande librairie", mercredi dernier, regarde. Daniel Pennac, que j'aime beaucoup par ailleurs, qe préconisait, comme d'autres, ailleurs et à d'autres moments, que l' EN envoie les "vieux profs" , les plus expérimentés, à ou les " jeunes profs" sont envoyés aujourd'hui.roxanne a écrit:Non, la compassion, on l'a, mais la fatigue aussi. J'ai 52 ans, j'enseigne dans de bonnes conditions, à côté de chez moi et pourtant, ça me demande chaque année un peu plus d'énergie face à une génération d'élèves qui commence à avoir l'âge de petits-enfants. Je ne me plains pas mais le facteur âge joue aussi. Je suis pleine de compassion pour tout le monde, je ne suis pas sure qu'on en ait beaucoup pour moi et ceux de ma génération qui sont encore là pour au moins dix ans voire quinze. Ma mère était institutrice, à la retraite à 55 ans, ça fait vingt ans maintenant, elle gagne quasiment mon salaire. Moi, je partirais vers 65 ans, et j'aurai au moins 500 euros de moins. Je ne suis pas sure d'être si "privilégiée". Et dans beaucoup de boulots, on commence dans des conditions plus compliquées et ça s'arrange avec le temps. Ca fait peut-être aussi partie de l'apprentissage. Si aujourd'hui, à mon âge et avec mon parcours et ma vie, on me dit d'aller en banlieue à 600 kilomètres de chez moi en zone ultra, ben, je n'irais pas. Je préférerais être caissière au supermarché du coin. Ce qui n'est pas normal d'ailleurs, c'est qu'il existe de tels endroits.Cochonou a écrit:Quand je lis les messages de certains anciens, alors ma réponse à la question "faut-il devenir prof en 2024 ?" est clairement non, car visiblement il ne faut pas compter sur la compassion des plus anciens pour compenser le manque de soutien de l'institution envers les plus jeunes, autrement dit envers les moins expérimentés et les moins payés. Vous êtes les plus âgés ? Vous êtes les plus fatigués ? Vous avez déjà mangé votre pain noir ? Certes. Mais vous êtes aussi les plus expérimentés, ceux qui ont déjà préparé le plus de cours, ceux qui ont le plus de compétences en matière de gestion de classe (et vous n'êtes pas les derniers pour le rappeler aux autres !) et... ceux qui gagnent le plus d'argent.
L'attitude de certains enseignants me fait immanquablement penser à ce que je n'aime pas chez de nombreux inspecteurs et chefs d'établissement : une fois qu'ils sont passés de l'autre côté de la barrière, toute forme de compassion pour ceux qui connaissent les difficultés qu'ils vivaient auparavant disparaît, et la disparition de toute forme de compassion s'accompagne souvent - comme c'est visiblement le cas aussi chez les enseignants qui ont accumulé des points - d'une légitimation des dysfonctionnements du système et des souffrances qu'il engendre.
Je comprends aisément que certains ne veulent plus enseigner dans des endroits difficiles. Cependant, ce qui me chiffonne et m'attriste, c'est de voir le peu de compassion exprimée par certains anciens pour les jeunes enseignants, et de voir la façon dont ces collègues expérimentés légitiment les difficultés, voire les souffrances, que ces jeunes enseignants vivent trop souvent. Certains messages publiés sur ce fil pourraient se résumer ainsi : "J'ai beaucoup souffert dans mon métier ; plaignez-moi ! D'autres souffrent dans le métier ? Et alors, quoi de plus normal ? car moi, moi, moi...."
Nous avons de nombreuses raisons légitimes de nous plaindre de l'Education nationale et des souffrances qu'elle peut causer. Cela dit, nous devrions aussi faire notre autocritique.
Je suis content de voir que certains collègues se démarquent.
Il s'agit là de ma dernière contribution à cette discussion.
Ça, et d'autres moments m'ont agacé et j'ai lâché.
Oui, j'imagine le bon "vieux prof" BIEN installé dans son École, dans sa vie ( proprietaire de son logement, dans un endroit pas trop cher, la où ses grands enfants font leurs etudes, où il a ses amis, ses vieux parents,etc, déménager pour un lieu où il a commencé
- JennyMédiateur
D’accord avec Roxanne.
Pour avoir fait des quarts plus jeune pour 2500 euros mensuels, je ne critiquerais pas le salaire de certaines professions peu qualifiées. C’est dur, les employés qui ont ce rythme vivent moins longtemps. Un métier manuel peut nécessiter aussi d’être qualifié par ailleurs.
De manière générale, je pense qu’il faut mieux comparer nos salaires avec des salaires de cadres, de fonctionnaires catégorie A et évoquer aussi notre temps de travail.
Pour avoir fait des quarts plus jeune pour 2500 euros mensuels, je ne critiquerais pas le salaire de certaines professions peu qualifiées. C’est dur, les employés qui ont ce rythme vivent moins longtemps. Un métier manuel peut nécessiter aussi d’être qualifié par ailleurs.
De manière générale, je pense qu’il faut mieux comparer nos salaires avec des salaires de cadres, de fonctionnaires catégorie A et évoquer aussi notre temps de travail.
- EnaecoVénérable
Et puis l'avantage des métiers à faible niveau d'études, c'est qu'on peut facilement s'y reconvertir
- OxfordNeoprof expérimenté
roxanne a écrit:
Non, la compassion, on l'a, mais la fatigue aussi. J'ai 52 ans, j'enseigne dans de bonnes conditions, à côté de chez moi et pourtant, ça me demande chaque année un peu plus d'énergie face à une génération d'élèves qui commence à avoir l'âge de petits-enfants. Je ne me plains pas mais le facteur âge joue aussi. Je suis pleine de compassion pour tout le monde, je ne suis pas sure qu'on en ait beaucoup pour moi et ceux de ma génération qui sont encore là pour au moins dix ans voire quinze. Ma mère était institutrice, à la retraite à 55 ans, ça fait vingt ans maintenant, elle gagne quasiment mon salaire. Moi, je partirais vers 65 ans, et j'aurai au moins 500 euros de moins. Je ne suis pas sure d'être si "privilégiée". Et dans beaucoup de boulots, on commence dans des conditions plus compliquées et ça s'arrange avec le temps. Ca fait peut-être aussi partie de l'apprentissage. Si aujourd'hui, à mon âge et avec mon parcours et ma vie, on me dit d'aller en banlieue à 600 kilomètres de chez moi en zone ultra, ben, je n'irais pas. Je préférerais être caissière au supermarché du coin. Ce qui n'est pas normal d'ailleurs, c'est qu'il existe de tels endroits.
J'aurais pu écrire ce message, mot pour mot.
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Tutti i ghjorna si n'impara.
- lene75Prophète
roxanne a écrit:Non, la compassion, on l'a, mais la fatigue aussi. J'ai 52 ans, j'enseigne dans de bonnes conditions, à côté de chez moi et pourtant, ça me demande chaque année un peu plus d'énergie face à une génération d'élèves qui commence à avoir l'âge de petits-enfants. Je ne me plains pas mais le facteur âge joue aussi. Je suis pleine de compassion pour tout le monde, je ne suis pas sure qu'on en ait beaucoup pour moi et ceux de ma génération qui sont encore là pour au moins dix ans voire quinze. Ma mère était institutrice, à la retraite à 55 ans, ça fait vingt ans maintenant, elle gagne quasiment mon salaire. Moi, je partirais vers 65 ans, et j'aurai au moins 500 euros de moins. Je ne suis pas sure d'être si "privilégiée". Et dans beaucoup de boulots, on commence dans des conditions plus compliquées et ça s'arrange avec le temps. Ca fait peut-être aussi partie de l'apprentissage. Si aujourd'hui, à mon âge et avec mon parcours et ma vie, on me dit d'aller en banlieue à 600 kilomètres de chez moi en zone ultra, ben, je n'irais pas. Je préférerais être caissière au supermarché du coin. Ce qui n'est pas normal d'ailleurs, c'est qu'il existe de tels endroits.Cochonou a écrit:Quand je lis les messages de certains anciens, alors ma réponse à la question "faut-il devenir prof en 2024 ?" est clairement non, car visiblement il ne faut pas compter sur la compassion des plus anciens pour compenser le manque de soutien de l'institution envers les plus jeunes, autrement dit envers les moins expérimentés et les moins payés. Vous êtes les plus âgés ? Vous êtes les plus fatigués ? Vous avez déjà mangé votre pain noir ? Certes. Mais vous êtes aussi les plus expérimentés, ceux qui ont déjà préparé le plus de cours, ceux qui ont le plus de compétences en matière de gestion de classe (et vous n'êtes pas les derniers pour le rappeler aux autres !) et... ceux qui gagnent le plus d'argent.
L'attitude de certains enseignants me fait immanquablement penser à ce que je n'aime pas chez de nombreux inspecteurs et chefs d'établissement : une fois qu'ils sont passés de l'autre côté de la barrière, toute forme de compassion pour ceux qui connaissent les difficultés qu'ils vivaient auparavant disparaît, et la disparition de toute forme de compassion s'accompagne souvent - comme c'est visiblement le cas aussi chez les enseignants qui ont accumulé des points - d'une légitimation des dysfonctionnements du système et des souffrances qu'il engendre.
Je comprends aisément que certains ne veulent plus enseigner dans des endroits difficiles. Cependant, ce qui me chiffonne et m'attriste, c'est de voir le peu de compassion exprimée par certains anciens pour les jeunes enseignants, et de voir la façon dont ces collègues expérimentés légitiment les difficultés, voire les souffrances, que ces jeunes enseignants vivent trop souvent. Certains messages publiés sur ce fil pourraient se résumer ainsi : "J'ai beaucoup souffert dans mon métier ; plaignez-moi ! D'autres souffrent dans le métier ? Et alors, quoi de plus normal ? car moi, moi, moi...."
Nous avons de nombreuses raisons légitimes de nous plaindre de l'Education nationale et des souffrances qu'elle peut causer. Cela dit, nous devrions aussi faire notre autocritique.
Je suis content de voir que certains collègues se démarquent.
Il s'agit là de ma dernière contribution à cette discussion.
Je suis entièrement d'accord avec toi, Roxanne. Et je trouve ça révoltant de voir des collègues de plus de 50 ans en congé longue maladie ou démissionner parce qu'ils sont au bout du rouleau dans l'indifférence générale pour seule récompense de 20 ou 30 ans de bons et loyaux services. L'an dernier ma collègue engagée syndicalement a répété en boucle qu'elle ne supportait pas d'entendre un collègue à un an de la retraite et ayant 40 ans d'expérience et près de 30 ans d'expérience dans l'établissement dire que pour la première fois de sa carrière il allait faire cours la boule au ventre avec l'une de ses classes dans un lycée réputé tranquille. Bien sûr que c'est révoltant de voir de jeunes collègues craquer en SDP, mais quel espoir peuvent-ils avoir dans le métier en voyant qu'ils finiront leur carrière la peur au ventre ?
Raison pour laquelle je suis notamment d'accord avec la fin de ce que tu dis. Nos dirigeants ont de beaux jours devant eux quand la seule question est de savoir s'il vaut mieux envoyer les jeunes pleins d'avenir ou les vieux qui ne servent plus à rien au suicide, à moins qu'il ne soit plus raisonnable d'y envoyer ceux qui, entre deux âges, doivent gérer simultanément leurs enfants en bas-âge et leurs parents vieillissants. Parce que la question c'est ça : qui vaut-il mieux sacrifier ? Et on se demande pourquoi plus personne ne veut faire ce métier alors qu'il est évident que la réponse, à la fin, c'est : "Tout le monde".
La question qu'on ne pose jamais, c'est comment se fait-il qu'on en soit arrivé à ce que, non pas seulement dans quelques établissements connus pour être particulièrement difficiles, mais dans la plupart maintenant, faire cours consiste à gérer l'agressivité des élèves en se faisant cracher dessus par les parents et par sa hiérarchie ? Question valable nationalement et à l'échelle d'un établissement. La question, c'est pourquoi quand on fait un rapport d'incident aujourd'hui pour un truc qui il y a 10 ans aurait valu une exclusion du même établissement, ça paraît tellement banal et insignifiant qu’on ne daigne même pas nous répondre quand on relance pour savoir si ce rapport a été suivi d'un quelconque effet ? De sorte qu'on se ridiculise auprès des élèves qui savent bien qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent en toute impunité et que les profs ne sont là que pour leur servir de punching-ball, comme d'ailleurs à la société toute entière, ministres de l'EN en premier. Et je ne mets pas en cause là les CPE, ni même directement les CDE, qui ne peuvent objectivement pas gérer sans aucun moyen des centaines et des centaines d'incidents autrefois considérés comme graves et devenus la norme, et qui sont en première ligne, puisqu’ils savent que comme leurs collègues du lycée d‘à-côté, lui aussi réputé "tranquille", ils pourraient se retrouver à l'hôpital. D'autant plus que, forcément, on récupère les élèves qui ont fait ça à côté, et qui savent maintenant que ce sont eux les plus forts.
La question c'est comment en est-on arrivé là ? Comment se fait-il que les choses se passent désormais comme ça non pas seulement dans des établissements politique de la ville ou REP, mais dans des établissements "tranquilles" ? Comment se fait-il - je repense à ce qu'a vécu une néo - qu'on tire désormais des mortiers pour s'amuser dans un établissement non seulement tranquille mais même privilégié ? Comment se fait-il, dans un autre registre, que la mode soit à ce que les parents d'élèves, en conseil de classe, présentent le bilan d'un sondage indiquant qu'une majorité de parents de la classe ne sont pas satisfaits de Mme machin (excellente prof, au demeurant, mais qui a le malheur de vouloir encore faire travailler les élèves). Comment se fait-il certes qu'on laisse faire, là où ça devrait donner lieu à un débrayage collectif immédiat, mais comment se fait-il avant tout que les gens se permettent de telles choses ? Peut-être justement parce qu'on a laissé faire dans certains endroits en se disant que les profs étaient là pour subir, qu'ils ne méritaient que ça, que c'était "formateur", même, peut-être, que de se faire cracher dessus et d'apprendre à considérer ça comme normal (souvenir d'une jeune collègue qui venait de se faire insulter par un élève et qui nous a expliqué que ce n'était pas bien grave, que notre lycée était effectivement très tranquille et que tant qu'elle ne se prenait pas de chaises dans la figure comme dans son précédent établissement, elle était contente), et que la seule question était de savoir combien de temps et à quel moment de sa carrière il fallait subir ça. La réponse qui mettra tout le monde d'accord c'est que maintenant c'est partout et tout le temps.
On s'étonne des dizaines d'alertes à la bombe sur le territoire national, mais ma foi, qu’y a-t-il là d'étonnant pour un professeur qui s'est habitué ces dernières années à ce que cette mode des alertes incendie par dizaines autrefois réservée aux établissements les plus difficiles se soit étendue aux établissements les plus tranquilles. Pourquoi nos élèves, qui pour certains sont devenus les adultes d'aujourd'hui, et pour d'autres sont ceux de demain, s’arrêteraient-ils aux grilles de nos établissements ? Il semblerait que le "partout" commence à dépasser quelque peu la seule éducation nationale.
- zigmag17Guide spirituel
Roxanne et lene75 je suis d'accord avec vos messages.
- OxfordNeoprof expérimenté
@lene75 ce que tu as écrit est tellement juste...
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Tutti i ghjorna si n'impara.
- roxanneOracle
Et encore moi, je suis en province, dans un établissement relativement préservé. Mais, peu à peu, on accepte ce qui est de moins en moins acceptable.
- Lisak40Expert spécialisé
@lene75 Je ne suis pas toujours d'accord avec toi mais là je plussoie ton message * 1000 ! Et comme nous n'arrêtons pas de le répéter @zigmag17 et moi, n'oubliez pas que ce qui se passe en Lp risque un jour de devenir sinon courant du moins anodin, "pas de quoi fouetter un chat" en collège et LGT :
- èleves qui vous / s'insultent allégrement en classe ;
- se battent ;
- trichent ;
- mentent ;
- volent leurs copains et les profs (je me suis faite voler environ cinq 4-couleurs en deux ans -oui ils en sont encore là...-) ;
- s'amusent, voire s'asseyent en fond de classe pour faire un petit bac tranquille avec leurs copains pendant votre cours ;
- rigolent et bavardent comme s'ils étaient dehors ;
- se font des papouilles en classe ;
- sucent leur pouce (oui en 1re/Tle) ;
- savent à peine lire et écrire mais corrigent sans cesse le prof, vous disent comment et quoi fair en cours,
- n'écoutent rien quand vous parlez et exigent de vous un cours particulier pour vous (qu'ils n'écouteraient de toutes les façons pas) ;
- vous agressent pour un rien (une élève m'a répondu "wesh kesvousm'voulez là, commencez pas à me parler vous" parce que j'avais eu l'outrecuidance de lui dire un joyeux bonjour quand elle est entrée en classe) ;
- vous parlent mal en général et sont violents envers vous (pour l'instant ce n'est pas physique, ouf...) ;
- n'ont même pas un stylo ni un cahier et exigent que vous leur fournissiez le matériel nécessaire sinon c'est de votre faute s'ils prennent pas le cours ;
- perdent leurs feuilles de cours / exercices et exigent que vous leur en redonniez une nouvelle / refassiez faire une photocopie
- mangent et boivent en classe sans autorisation (bon l'eau c'est OK perso, mais la bouteille de Coca qui fait le tour de la classe avec les commentaires assortis "ouais allez donne m'en plus sale radin va, ouais tu bois comme un gros dégueu, ouais il est chaud ton coca, etc." et pareil avec les bonbons, chips et cie ;
- sont toujours sur leur téléphone (mais ça c'est partout);
- refusent de changer de place : il faut les menacer d'exclusion pour qu'ils le fassent ;
- refusent d'ouvrir leur sac, mettre leur sac par terre et pas sur la table, l'enlever de leur dos ou de leurs genoux et pareil il faut les menacer d'exclusion pour qu'ils le fassent ;
- mettent les pieds sur les chaises ;
- se maquillent / coiffent / enlèvent leurs chaussures, se mettent à moitié à poil si l'envie leur en prend en cours ;
- adorent faire des bruits bizarres (animaux ou autre) juste pour le plaisir de ne rien faire d'autre ;
- dorment en classe (certains s'endorment vraiment...) ;
- réclament un 20 quand ils ont travaillé pendant 30 secondes ;
- estiment que vous notez mal quand ils n'ontpas la note désirée ;
- vous disent que de toutes les façons "vos cours c'est d'la m***de" ;
- refusent de sortir quand on les exclut ;
- essaient d'intimider physiquement les profs de mon genre (gabarit crevette quoi, mais rassurez-vous ça ne marche jamais) ;
- se moquent parfois méchamment du prof (de son physique, de sa façon de parler ou autre...) ;
- vous reprochent tout et rien et surtout vous méprisent...
J'arrête là la liste car sinon on y est encore demain, et je vais me taper une déprime inutile. Bien sûr ce ne sont pas tous les élèves, mais c'est ce qui arrive tous les jours dans quasiment tous mes cours. Et ce genre de liste qui fait que je ne veux plus être profs n'exclut pas tout les autres problèmes (salaires, condition de travail, considération pour notre métier / personne, etc.)...
- èleves qui vous / s'insultent allégrement en classe ;
- se battent ;
- trichent ;
- mentent ;
- volent leurs copains et les profs (je me suis faite voler environ cinq 4-couleurs en deux ans -oui ils en sont encore là...-) ;
- s'amusent, voire s'asseyent en fond de classe pour faire un petit bac tranquille avec leurs copains pendant votre cours ;
- rigolent et bavardent comme s'ils étaient dehors ;
- se font des papouilles en classe ;
- sucent leur pouce (oui en 1re/Tle) ;
- savent à peine lire et écrire mais corrigent sans cesse le prof, vous disent comment et quoi fair en cours,
- n'écoutent rien quand vous parlez et exigent de vous un cours particulier pour vous (qu'ils n'écouteraient de toutes les façons pas) ;
- vous agressent pour un rien (une élève m'a répondu "wesh kesvousm'voulez là, commencez pas à me parler vous" parce que j'avais eu l'outrecuidance de lui dire un joyeux bonjour quand elle est entrée en classe) ;
- vous parlent mal en général et sont violents envers vous (pour l'instant ce n'est pas physique, ouf...) ;
- n'ont même pas un stylo ni un cahier et exigent que vous leur fournissiez le matériel nécessaire sinon c'est de votre faute s'ils prennent pas le cours ;
- perdent leurs feuilles de cours / exercices et exigent que vous leur en redonniez une nouvelle / refassiez faire une photocopie
- mangent et boivent en classe sans autorisation (bon l'eau c'est OK perso, mais la bouteille de Coca qui fait le tour de la classe avec les commentaires assortis "ouais allez donne m'en plus sale radin va, ouais tu bois comme un gros dégueu, ouais il est chaud ton coca, etc." et pareil avec les bonbons, chips et cie ;
- sont toujours sur leur téléphone (mais ça c'est partout);
- refusent de changer de place : il faut les menacer d'exclusion pour qu'ils le fassent ;
- refusent d'ouvrir leur sac, mettre leur sac par terre et pas sur la table, l'enlever de leur dos ou de leurs genoux et pareil il faut les menacer d'exclusion pour qu'ils le fassent ;
- mettent les pieds sur les chaises ;
- se maquillent / coiffent / enlèvent leurs chaussures, se mettent à moitié à poil si l'envie leur en prend en cours ;
- adorent faire des bruits bizarres (animaux ou autre) juste pour le plaisir de ne rien faire d'autre ;
- dorment en classe (certains s'endorment vraiment...) ;
- réclament un 20 quand ils ont travaillé pendant 30 secondes ;
- estiment que vous notez mal quand ils n'ontpas la note désirée ;
- vous disent que de toutes les façons "vos cours c'est d'la m***de" ;
- refusent de sortir quand on les exclut ;
- essaient d'intimider physiquement les profs de mon genre (gabarit crevette quoi, mais rassurez-vous ça ne marche jamais) ;
- se moquent parfois méchamment du prof (de son physique, de sa façon de parler ou autre...) ;
- vous reprochent tout et rien et surtout vous méprisent...
J'arrête là la liste car sinon on y est encore demain, et je vais me taper une déprime inutile. Bien sûr ce ne sont pas tous les élèves, mais c'est ce qui arrive tous les jours dans quasiment tous mes cours. Et ce genre de liste qui fait que je ne veux plus être profs n'exclut pas tout les autres problèmes (salaires, condition de travail, considération pour notre métier / personne, etc.)...
- SoiréeHabitué du forum
Il y a vraiment ce niveau d'agressivité des élèves dans tous les établissements scolaires du territoire ?
J'ai quand même l'impression d'une forme d'exagération.
La jeune génération me semble plutôt décomplexée et toujours aussi gamine mais pas spécifiquement agressive.
Quand j'étais au collège et lycée dans des établissements très privilégiés, il y avait des professeurs que l'on bordelisait spécifiquement sans rien envier en cruauté avec ce qui peut se produire de nos jours.
Sur le débat de fond générationnel dans le cadre du métier je vais attendre de vieillir un peu plus (si je peux) étant en milieu de carrière.
Mais la logique des miettes restantes ou du plat dont personne ne veut pour les derniers arrivés (souvent aussi les plus jeunes) est bien établie à tous les niveaux dans l'EN et ne me semble pas spécialement légitime. Ça ne relève pas que du système national et académique d'affectation. On peut penser aux répartitions de service au sein des équipes disciplinaires (même si le cde en est seul responsable in fine, mais d'expérience le plus souvent il respecte la proposition des équipes disciplinaires), à l'attribution des salles. Etc.
S'agissant des parents. Ils sont de plus en plus consuméristes mais sont-ils les premiers responsables de cela ? Quand le ministère dévalue avec acharnement l'école au rang de garderie déportée du patronat pour que les salariés puissent aller faire "un vrai travail"... Et quand à tous les niveaux l'institution ne se préoccupe guère d'établir un dialogue de fond sur l'aspect pédagogique avec les parents. C'est pourtant le seul dialogue école/parents que je trouve respectueux des parents car respectueux de leurs enfants en tant qu'élèves, partant de nous-mêmes en tant qu'enseignant-es.
J'ai quand même l'impression d'une forme d'exagération.
La jeune génération me semble plutôt décomplexée et toujours aussi gamine mais pas spécifiquement agressive.
Quand j'étais au collège et lycée dans des établissements très privilégiés, il y avait des professeurs que l'on bordelisait spécifiquement sans rien envier en cruauté avec ce qui peut se produire de nos jours.
Sur le débat de fond générationnel dans le cadre du métier je vais attendre de vieillir un peu plus (si je peux) étant en milieu de carrière.
Mais la logique des miettes restantes ou du plat dont personne ne veut pour les derniers arrivés (souvent aussi les plus jeunes) est bien établie à tous les niveaux dans l'EN et ne me semble pas spécialement légitime. Ça ne relève pas que du système national et académique d'affectation. On peut penser aux répartitions de service au sein des équipes disciplinaires (même si le cde en est seul responsable in fine, mais d'expérience le plus souvent il respecte la proposition des équipes disciplinaires), à l'attribution des salles. Etc.
S'agissant des parents. Ils sont de plus en plus consuméristes mais sont-ils les premiers responsables de cela ? Quand le ministère dévalue avec acharnement l'école au rang de garderie déportée du patronat pour que les salariés puissent aller faire "un vrai travail"... Et quand à tous les niveaux l'institution ne se préoccupe guère d'établir un dialogue de fond sur l'aspect pédagogique avec les parents. C'est pourtant le seul dialogue école/parents que je trouve respectueux des parents car respectueux de leurs enfants en tant qu'élèves, partant de nous-mêmes en tant qu'enseignant-es.
- Lisak40Expert spécialisé
Soirée a écrit:Il y a vraiment ce niveau d'agressivité des élèves dans tous les établissements scolaires du territoire ?
J'ai quand même l'impression d'une forme d'exagération.
La jeune génération me semble plutôt décomplexée et toujours aussi gamine mais pas spécifiquement agressive.
Quand j'étais au collège et lycée dans des établissements très privilégiés, il y avait des professeurs que l'on bordelisait spécifiquement sans rien envier en cruauté avec ce qui peut se produire de nos jours.
Sur le débat de fond générationnel dans le cadre du métier je vais attendre de vieillir un peu plus (si je peux) étant en milieu de carrière.
Mais la logique des miettes restantes ou du plat dont personne ne veut pour les derniers arrivés (souvent aussi les plus jeunes) est bien établie à tous les niveaux dans l'EN et ne me semble pas spécialement légitime. Ça ne relève pas que du système national et académique d'affectation. On peut penser aux répartitions de service au sein des équipes disciplinaires (même si le cde en est seul responsable in fine, mais d'expérience le plus souvent il respecte la proposition des équipes disciplinaires), à l'attribution des salles. Etc.
J'espère que tu ne parles pas de mon message sinon je te dirai cordialement des trucs zorcharte... Si cela ne m'est pas adressé, non je ne pense pas qu'il y ait d'éxagération de la part des collègues qui racontent leur quotidien. Rien de ce que je dis n'est inventé : ce ne sont pas tous les élèves à tous les cours, mais tout ce que je relate arrive dans 19 heures de cours sur mes 21,5 on va dire...
- SoiréeHabitué du forum
Je ne parlais pas spécifiquement de ton message mais du fond de l'air sur ce fil. Pas besoin de m'insulter. Si j'avais estimé un témoignage mensonger je l'aurais dit carrément mais je ne vois vraiment pas ce qui m'aurait permis de contester quelques témoignages précis. Ce n'était donc pas mon propos.
Par contre je tiens l'institution responsable de toutes les tensions que subissent professeurs et élèves en bout de chaîne.
Par contre je tiens l'institution responsable de toutes les tensions que subissent professeurs et élèves en bout de chaîne.
- zigmag17Guide spirituel
Lisak40 a écrit:@lene75 Je ne suis pas toujours d'accord avec toi mais là je plussoie ton message * 1000 ! Et comme nous n'arrêtons pas de le répéter @zigmag17 et moi, n'oubliez pas que ce qui se passe en Lp risque un jour de devenir sinon courant du moins anodin, "pas de quoi fouetter un chat" en collège et LGT :
- èleves qui vous / s'insultent allégrement en classe ;
- se battent ;
- trichent ;
- mentent ;
- volent leurs copains et les profs (je me suis faite voler environ cinq 4-couleurs en deux ans -oui ils en sont encore là...-) ;
- s'amusent, voire s'asseyent en fond de classe pour faire un petit bac tranquille avec leurs copains pendant votre cours ;
- rigolent et bavardent comme s'ils étaient dehors ;
- se font des papouilles en classe ;
- sucent leur pouce (oui en 1re/Tle) ;
- savent à peine lire et écrire mais corrigent sans cesse le prof, vous disent comment et quoi fair en cours,
- n'écoutent rien quand vous parlez et exigent de vous un cours particulier pour vous (qu'ils n'écouteraient de toutes les façons pas) ;
- vous agressent pour un rien (une élève m'a répondu "wesh kesvousm'voulez là, commencez pas à me parler vous" parce que j'avais eu l'outrecuidance de lui dire un joyeux bonjour quand elle est entrée en classe) ;
- vous parlent mal en général et sont violents envers vous (pour l'instant ce n'est pas physique, ouf...) ;
- n'ont même pas un stylo ni un cahier et exigent que vous leur fournissiez le matériel nécessaire sinon c'est de votre faute s'ils prennent pas le cours ;
- perdent leurs feuilles de cours / exercices et exigent que vous leur en redonniez une nouvelle / refassiez faire une photocopie
- mangent et boivent en classe sans autorisation (bon l'eau c'est OK perso, mais la bouteille de Coca qui fait le tour de la classe avec les commentaires assortis "ouais allez donne m'en plus sale radin va, ouais tu bois comme un gros dégueu, ouais il est chaud ton coca, etc." et pareil avec les bonbons, chips et cie ;
- sont toujours sur leur téléphone (mais ça c'est partout);
- refusent de changer de place : il faut les menacer d'exclusion pour qu'ils le fassent ;
- refusent d'ouvrir leur sac, mettre leur sac par terre et pas sur la table, l'enlever de leur dos ou de leurs genoux et pareil il faut les menacer d'exclusion pour qu'ils le fassent ;
- mettent les pieds sur les chaises ;
- se maquillent / coiffent / enlèvent leurs chaussures, se mettent à moitié à poil si l'envie leur en prend en cours ;
- adorent faire des bruits bizarres (animaux ou autre) juste pour le plaisir de ne rien faire d'autre ;
- dorment en classe (certains s'endorment vraiment...) ;
- réclament un 20 quand ils ont travaillé pendant 30 secondes ;
- estiment que vous notez mal quand ils n'ontpas la note désirée ;
- vous disent que de toutes les façons "vos cours c'est d'la m***de" ;
- refusent de sortir quand on les exclue ;
- essaient d'intimider physiquement les profs de mon genre (gabarit crevette quoi, mais rassurez-vous ça ne marche jamais) ;
- vous reprochent tout et rien et surtout vous méprisent...
J'arrête là la liste car sinon on y est encore demain, et je vais me taper une déprime inutile. Bien sûr ce ne sont pas tous les élèves, mais c'est ce qui arrive tous les jours dans quasiment tous mes cours. Et ce genre de liste qui fait que je ne veux plus être profs exclut tout le reste (salaires, condition de travail, considération pour notre métier / personne, etc.)...
Je suis absolument d'accord avec toi. C'est notre quotidien. Nous sommes peu nombreux à nous exprimer ici en tant que PLP et bien sûr toutes ces incivilités ( et surtout ces incivilités cumulées, parce qu'en général on les a toutes en même temps, ce qui paraît inconcevable pourtant c'est le cas) ne sont pas arrivées dans certaines niches de l'enseignement ( pour avoir enseigné dans une SEP en LPO où oeuvraient des sections de prestige, je peux dire que j'ai connu les deux bouts du spectre et que clairement nous n'etions pas du bon côté et ne faisions absolument pas le même métier que les autres collègues je l'ai déjà dit mille fois).
Cela dit ces incivilités gagnent du terrain un peu partout ( en cela je rejoins l'analyse de lene75).
Ce qui me fait tenir c'est que je travaille en LP tertiaire avec des classes où il m'est encore possible de travailler correctement et d'obtenir des satisfactions tant au niveau de la tenue de classe que pour le contenu ( faire travailler Baudelaire à des 1ère bac pro attentifs, eh bien j'y trouve mon compte). Donc j'ai encore l'envie de transmettre.
Mais force est de constater que les autres classes présentent ce que tu évoques Lisak40, avec une classe de CAP cette année je retrouve cette boule au ventre dont on parle, et il est évident que si toutes mes classes étaient du même tonneau je n'atermoierais pas et partirais sans me retourner , j'ai connu ça à mes débuts et recommencer à travailler dans ce climat de violence permanente non merci.
Il n'est pas normal à notre âge et avec notre expérience d'être encore bousculés de la sorte. C'est pourtant ce qui arrive.
On assiste en direct à la déréliction de notre métier, et on devient les victimes impuissantes de cette déréliction.
- SoiréeHabitué du forum
Peut-être que le problème du LP vient de ce qui s'est passé avant et qui aboutit à ce que ces élèves arrivent en LP par défaut sans que cette orientation ne relève d'un projet professionnel défini ?
Mon expérience du LP date d'une vingtaine d'années et a été trop courte (moins d'un trimestre). Mais j'ai une expérience assez copieuse et variée du collège. Je connais bien ses dysfonctionnements.
Mon expérience du LP date d'une vingtaine d'années et a été trop courte (moins d'un trimestre). Mais j'ai une expérience assez copieuse et variée du collège. Je connais bien ses dysfonctionnements.
- trompettemarineMonarque
J'ai dépassé la cinquantaine, mais l'idée de mourir avant la retraite m'étreint parfois. Serais--je vivante à 64 ou 67 ans ?Clecle78 a écrit:On finit sa carrière dans un tel état d'épuisement qu'il est inenvisageable d'aller (( ou de retourner) dans des zones difficiles en fin de carrière. Peut-être que si les conditions étaient meilleures, avec un véritable soutien, ce serait différent mais, franchement, si on veut encore plus de burn outs et de démissions, essayons ca.
À qui le dire, pas de médecin, pas de soutien.
Je n'ai vu la solidarité à l'œuvre que quelquefois (un sentiment irréel de bonheur).
Il reste les amis et la famille
Bon, ça ira mieux demain. ;-)
- zigmag17Guide spirituel
Soirée a écrit:Peut-être que le problème du LP vient de ce qui s'est passé avant et qui aboutit à ce que ces élèves arrivent en LP par défaut sans que cette orientation ne relève d'un projet professionnel défini ?
Mon expérience du LP date et a été très courte. Mais j'ai une expérience assez copieuse et variée du collège. Je connais bien ses dysfonctionnements.
Ca c'est sûr. Une bonne partie des problèmes que l'on rencontre vient d'orientations par défaut. C'est notable sur le terrain: dans les classes où les élèves savent tout simplement pourquoi ils sont là, ont choisi cette voie et ont un réel projet scolaire et professionnel, ça se passe plutôt bien . Dans les autres classes c'est vite l'enfer.
Ensuite, se posent deux autres types de problèmes : celui des moyens que l'on nous donne ( en gros: aucun. Je peux détailler si besoin, je l'ai déjà fait, mais pour résumer: c'est une honte aussi bien pour les volumes horaires que pour les programmes ou le système de notation); et celui des réponses institutionnelles données à ces dysfonctionnements ( en gros: on nous culpabilise mais au quotidien on est très peu soutenus, ce qui entretient le sentiment d'impunité chez les élèves).
Tout ceci macère dans un chaudron bouillonnant qui ne demande qu'à exploser.
- lene75Prophète
Lisak40 a écrit:@lene75 Je ne suis pas toujours d'accord avec toi mais là je plussoie ton message * 1000 ! Et comme nous n'arrêtons pas de le répéter @zigmag17 et moi, n'oubliez pas que ce qui se passe en Lp risque un jour de devenir sinon courant du moins anodin, "pas de quoi fouetter un chat" en collège et LGT :
- èleves qui vous / s'insultent allégrement en classe ;
- se battent ;
- trichent ;
- mentent ;
- volent leurs copains et les profs (je me suis faite voler environ cinq 4-couleurs en deux ans -oui ils en sont encore là...-) ;
- s'amusent, voire s'asseyent en fond de classe pour faire un petit bac tranquille avec leurs copains pendant votre cours ;
- rigolent et bavardent comme s'ils étaient dehors ;
- se font des papouilles en classe ;
- sucent leur pouce (oui en 1re/Tle) ;
- savent à peine lire et écrire mais corrigent sans cesse le prof, vous disent comment et quoi fair en cours,
- n'écoutent rien quand vous parlez et exigent de vous un cours particulier pour vous (qu'ils n'écouteraient de toutes les façons pas) ;
- vous agressent pour un rien (une élève m'a répondu "wesh kesvousm'voulez là, commencez pas à me parler vous" parce que j'avais eu l'outrecuidance de lui dire un joyeux bonjour quand elle est entrée en classe) ;
- vous parlent mal en général et sont violents envers vous (pour l'instant ce n'est pas physique, ouf...) ;
- n'ont même pas un stylo ni un cahier et exigent que vous leur fournissiez le matériel nécessaire sinon c'est de votre faute s'ils prennent pas le cours ;
- perdent leurs feuilles de cours / exercices et exigent que vous leur en redonniez une nouvelle / refassiez faire une photocopie
- mangent et boivent en classe sans autorisation (bon l'eau c'est OK perso, mais la bouteille de Coca qui fait le tour de la classe avec les commentaires assortis "ouais allez donne m'en plus sale radin va, ouais tu bois comme un gros dégueu, ouais il est chaud ton coca, etc." et pareil avec les bonbons, chips et cie ;
- sont toujours sur leur téléphone (mais ça c'est partout);
- refusent de changer de place : il faut les menacer d'exclusion pour qu'ils le fassent ;
- refusent d'ouvrir leur sac, mettre leur sac par terre et pas sur la table, l'enlever de leur dos ou de leurs genoux et pareil il faut les menacer d'exclusion pour qu'ils le fassent ;
- mettent les pieds sur les chaises ;
- se maquillent / coiffent / enlèvent leurs chaussures, se mettent à moitié à poil si l'envie leur en prend en cours ;
- adorent faire des bruits bizarres (animaux ou autre) juste pour le plaisir de ne rien faire d'autre ;
- dorment en classe (certains s'endorment vraiment...) ;
- réclament un 20 quand ils ont travaillé pendant 30 secondes ;
- estiment que vous notez mal quand ils n'ontpas la note désirée ;
- vous disent que de toutes les façons "vos cours c'est d'la m***de" ;
- refusent de sortir quand on les exclue ;
- essaient d'intimider physiquement les profs de mon genre (gabarit crevette quoi, mais rassurez-vous ça ne marche jamais) ;
- se moquent parfois méchamment du prof (de son physique, de sa façon de parler ou autre...) ;
- vous reprochent tout et rien et surtout vous méprisent...
J'arrête là la liste car sinon on y est encore demain, et je vais me taper une déprime inutile. Bien sûr ce ne sont pas tous les élèves, mais c'est ce qui arrive tous les jours dans quasiment tous mes cours. Et ce genre de liste qui fait que je ne veux plus être profs exclut tout le reste (salaires, condition de travail, considération pour notre métier / personne, etc.)...
Malheureusement Lisak, je coche quasiment toutes les cases (sûrement à un degré bien moindre pour l'instant) avec mes terminales technos dans un LGT tranquille. Pour l'instant il ne me manque que le petit bac assis au fond de la salle (mais en se retournant pour le faire avec le voisin de derrière, oui), l’intimidation physique (mais c'est arrivé à une collègue, justement de la part d'un des élèves qui a envoyé proviseur et proviseur adjoint à l'hôpital dans son précédent établissement) et les moqueries (encore que j'ai déjà vu ou entendu des choses, mais je crois qu'ils voulaient être discrets).
Mais tout va bien : l'an dernier pour ma classe de STMG qui cochait à peu près toutes les cases, ma CDE m'a expliqué que c'était de la faute de la contractuelle d’éco-gestion si TOUS les collègues de la classe, y compris des collègues qui enseignent depuis 20 ans dans ces classes, rencontraient ces problèmes. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on a les mêmes problèmes en STI et aussi en BTS et que c'est toujours le cas alors que la contractuelle, qui n'enseignait ni en STI ni en BTS, n'est plus là. C'est marrant ça...
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- zigmag17Guide spirituel
trompettemarine a écrit:J'ai dépassé la cinquantaine, mais l'idée de mourir avant la retraite m'étreint parfois. Serais--je vivante à 64 ou 67 ans ?Clecle78 a écrit:On finit sa carrière dans un tel état d'épuisement qu'il est inenvisageable d'aller (( ou de retourner) dans des zones difficiles en fin de carrière. Peut-être que si les conditions étaient meilleures, avec un véritable soutien, ce serait différent mais, franchement, si on veut encore plus de burn outs et de démissions, essayons ca.
À qui le dire, pas de médecin, pas de soutien.
Je n'ai vu la solidarité à l'œuvre que quelquefois (un sentiment irréel de bonheur).
Il reste les amis et la famille
Bon, ça ira mieux demain. ;-)
Je suis traversée par les mêmes interrogations-les mêmes tourments?- que toi trompettemarine. Et je crois que nous ne sommes pas les seules à nous poser ce genre de question.
C'est légitime : on travaille de plus en plus tard dans un contexte de plus en plus tendu et dans des conditions de plus en plus difficiles.
En attendant, courage à nous
- NadejdaGrand sage
zigmag17 a écrit:Soirée a écrit:Peut-être que le problème du LP vient de ce qui s'est passé avant et qui aboutit à ce que ces élèves arrivent en LP par défaut sans que cette orientation ne relève d'un projet professionnel défini ?
Mon expérience du LP date et a été très courte. Mais j'ai une expérience assez copieuse et variée du collège. Je connais bien ses dysfonctionnements.
Ca c'est sûr. Une bonne partie des problèmes que l'on rencontre vient d'orientations par défaut. C'est notable sur le terrain: dans les classes où les élèves savent tout simplement pourquoi ils sont là, ont choisi cette voie et ont un réel projet scolaire et professionnel, ça se passe plutôt bien . Dans les autres classes c'est vite l'enfer.
Ensuite, se posent deux autres types de problèmes : celui des moyens que l'on nous donne ( en gros: aucun. Je peux détailler si besoin, je l'ai déjà fait, mais pour résumer: c'est une honte aussi bien pour les volumes horaires que pour les programmes ou le système de notation); et celui des réponses institutionnelles données à ces dysfonctionnements ( en gros: on nous culpabilise mais au quotidien on est très peu soutenus, ce qui entretient le sentiment d'impunité chez les élèves).
Tout ceci macère dans un chaudron bouillonnant qui ne demande qu'à exploser.
C'est ce qui me saute aux yeux dans vos messages, à Lisak40 et toi. Le manque de réaction total de la hiérarchie face à des débordements qui auraient mérité, dès le début, de très fortes sanctions pour qu'il n'y en ait pas d'autres et que ne se multiplie pas ce qu'on appelle pudiquement les "incivilités" qui empêchent tout le monde de travailler (je travaille en REP, je connais aussi mais à un degré moindre). Mais je pense que la lâcheté de l'institution se double ici d'un mépris pour les élèves du LP : on ne les considère pas comme éducables ; inutile de sanctionner leurs débordements, de leur donner un cadre.
- zigmag17Guide spirituel
Nadejda a écrit:zigmag17 a écrit:Soirée a écrit:Peut-être que le problème du LP vient de ce qui s'est passé avant et qui aboutit à ce que ces élèves arrivent en LP par défaut sans que cette orientation ne relève d'un projet professionnel défini ?
Mon expérience du LP date et a été très courte. Mais j'ai une expérience assez copieuse et variée du collège. Je connais bien ses dysfonctionnements.
Ca c'est sûr. Une bonne partie des problèmes que l'on rencontre vient d'orientations par défaut. C'est notable sur le terrain: dans les classes où les élèves savent tout simplement pourquoi ils sont là, ont choisi cette voie et ont un réel projet scolaire et professionnel, ça se passe plutôt bien . Dans les autres classes c'est vite l'enfer.
Ensuite, se posent deux autres types de problèmes : celui des moyens que l'on nous donne ( en gros: aucun. Je peux détailler si besoin, je l'ai déjà fait, mais pour résumer: c'est une honte aussi bien pour les volumes horaires que pour les programmes ou le système de notation); et celui des réponses institutionnelles données à ces dysfonctionnements ( en gros: on nous culpabilise mais au quotidien on est très peu soutenus, ce qui entretient le sentiment d'impunité chez les élèves).
Tout ceci macère dans un chaudron bouillonnant qui ne demande qu'à exploser.
C'est ce qui me saute aux yeux dans vos messages, à Lisak40 et toi. Le manque de réaction total de la hiérarchie face à des débordements qui auraient mérité, dès le début, de très fortes sanctions pour qu'il n'y en ait pas d'autres et que ne se multiplie pas ce qu'on appelle pudiquement les "incivilités" qui empêchent tout le monde de travailler (je travaille en REP, je connais aussi). Mais je pense que la lâcheté de l'institution se double ici d'un mépris pour les élèves du LP : on ne les considère pas comme éducables ; inutile de sanctionner leurs débordements, de leur donner un cadre.
Oui. Malheureusement il devient flagrant que travailler dans l'encadrement ( CdE ou PA) en LP n'est pas un projet professionnel mais un tremplin. Depuis une quinzaine d'années tous les CdE que j'ai connus à la tête des LP ont œuvré à leur carrière en pressant les professeurs comme des citrons pour les "projets", les "fiches-action" et j'en passe, ont fait feu de tout bois en s'emparant de thèmes dans l'air du temps, sans jamais remettre en question les directives ministérielles ( on peut les faire appliquer en marquant un certain scepticisme mais ça n'a pas été le cas) pour terminer... dans de prestigieux lycées avec classes prépa, en laissant derrière eux toute la misère sociale et éducative dont ils étaient bien contents de s'arracher.
Je pense que si CdE et PA venaient travailler en LP avec l'idée d'y rester plus de 10 ou 15 ans et non pas à la louche 4 ou 6 ans, ils mettraient moins la poussière sous le tapis et feraient en sorte que les problèmes soient réglés.
On est un peu la variable d'ajustement d'une carrière.
Et on en est donc encore là : dans le #pasdevague.( parce que si "vague" il y a, carrière il n'y aura pas).
Ca donne: un minimum de sanctions et un quotidien professionnel douloureux à la fois pour les élèves corrects et pour nous.
Edit: et du mépris aussi, tu as raison.
- Lisak40Expert spécialisé
trompettemarine a écrit:J'ai dépassé la cinquantaine, mais l'idée de mourir avant la retraite m'étreint parfois. Serais--je vivante à 64 ou 67 ans ?Clecle78 a écrit:On finit sa carrière dans un tel état d'épuisement qu'il est inenvisageable d'aller (( ou de retourner) dans des zones difficiles en fin de carrière. Peut-être que si les conditions étaient meilleures, avec un véritable soutien, ce serait différent mais, franchement, si on veut encore plus de burn outs et de démissions, essayons ca.
À qui le dire, pas de médecin, pas de soutien.
Je n'ai vu la solidarité à l'œuvre que quelquefois (un sentiment irréel de bonheur).
Il reste les amis et la famille
Bon, ça ira mieux demain. ;-)
Vu mon état de santé maintenant (j'ai 46 ans) je me pose la question sans cesse depuis l'année dernière (et j'en ai pas mal parlé ici). C'est LA raison en fait qui me fait vouloir partir : le reste, tout le reste, je pourrais à la limite m'en f***re et devenir comme un ex-collègue pré-retraité qui ne fichait plus rien en cours, laissait les élèves faire leur vie, et se fichait de tout, réellement. Sauf que moi quand j'aurai atteint l'âge qu'il avait quand ça réellement commencé à devenir n'importe quoi (60 ans je crois), il me restera encore 5-6 ans (au moins car ça peut encore changer...), et que j'ai vu ces 2-3 dernières années à quel point mon travail avait affecté ma santé mentale et physique, alors repartir pour 20 ans comme ça, je suis quasiment sûre de finir au mieux à La Verrière, au pire, ailleurs... Donc oui je pars car je veux avoir une vieillesse correcte (j'aurai pas de sous cependant)...
- lene75Prophète
On retrouve toujours le même raisonnement, le constat est exagéré, ça ne peut par être vrai, ou alors tant que ce n'est pas partout ce n'est pas grave, ça doit être des profs qui ne savent pas tenir leurs classes, ou qui sont trop fragiles, ou pas assez formés, etc. C'est comme ça, à force de déni, que ça peut s'installer et se généraliser. Si c'est qu'en LP c'est pas grave, hein, si ça arrive dans notre établissement mais que ce n'est que dans les classes technos dans lesquelles je n'enseigne pas c'est pas grave, si les parents se plaignent de Mme Machin c'est qu'elle doit avoir des choses à se reprocher même si on ne sait pas quoi, etc.
L'an dernier, TZR qui craque à cause de son complément de service en STMG dans le lycée d'à-côté. On lui conseille de virer de cours les élèves les pires (tout en sachant que c'est compliqué parce que c'est un regroupement de "pires"). Réaction de sa CDE : c'est de sa faute, c'est elle qui est incompétente, "c'est votre travail, madame, ce gérer ce genre d'élèves, si vous en excluez un seul de votre cours, je vous le ramène immédiatement." Preuve de la nullité de notre collègue ? "En plus vous n'êtes pas la première : ça s'est déjà très mal passé avec le prof de philo l'an dernier." Ça n'a pas été la dernière non plus puisque le collègue qui l'a remplacée suite à son CLM a jeté l'éponge aussi. Ça fait beaucoup d’incompétents. D'autant que notre collègue d'EPS qui voyait la classe au stade nous a rapporté qu'il plaignait son collègue, parce que apparemment ça se passait très mal en EPS aussi. Un ramassis d'incompétents, je vous dis. Entre ça et la contractuelle qui a pourri nos classes sur 7 générations à elle toute seule...
Alors oui, je suis une vieille aigrie (à tout juste 40 ans), mais les jeunes fougueux qui veulent prendre la relève, je ne sais pas trop où ils sont. J'en vois bien quelques-uns pleurer en SDP, mais apparemment ça ne suffit toujours pas à combler le manque dans l'une des académies les plus déficitaires de France. Je me demande bien pourquoi ça ne se bouscule pas.
L'an dernier, TZR qui craque à cause de son complément de service en STMG dans le lycée d'à-côté. On lui conseille de virer de cours les élèves les pires (tout en sachant que c'est compliqué parce que c'est un regroupement de "pires"). Réaction de sa CDE : c'est de sa faute, c'est elle qui est incompétente, "c'est votre travail, madame, ce gérer ce genre d'élèves, si vous en excluez un seul de votre cours, je vous le ramène immédiatement." Preuve de la nullité de notre collègue ? "En plus vous n'êtes pas la première : ça s'est déjà très mal passé avec le prof de philo l'an dernier." Ça n'a pas été la dernière non plus puisque le collègue qui l'a remplacée suite à son CLM a jeté l'éponge aussi. Ça fait beaucoup d’incompétents. D'autant que notre collègue d'EPS qui voyait la classe au stade nous a rapporté qu'il plaignait son collègue, parce que apparemment ça se passait très mal en EPS aussi. Un ramassis d'incompétents, je vous dis. Entre ça et la contractuelle qui a pourri nos classes sur 7 générations à elle toute seule...
Alors oui, je suis une vieille aigrie (à tout juste 40 ans), mais les jeunes fougueux qui veulent prendre la relève, je ne sais pas trop où ils sont. J'en vois bien quelques-uns pleurer en SDP, mais apparemment ça ne suffit toujours pas à combler le manque dans l'une des académies les plus déficitaires de France. Je me demande bien pourquoi ça ne se bouscule pas.
- PonocratesExpert spécialisé
Peut-être le problème des élèves qui n'ont pas de limites vis-à-vis des adultes, qui n'ont pas conscience de leurs devoirs d'élèves et des obligations de la civilité puérile et honnête, du primaire au lycée, vient-il d'un défaut d'éducation, renforcé par les défaillances de l'institution du Ministère de la garderie nationale qui ne veut pas de vague et par le discours et les valeurs actuels, glorifiant l'argent pendant que les politiques nous payent de moins en moins en nous accusant de paresse.Soirée a écrit:Peut-être que le problème du LP vient de ce qui s'est passé avant et qui aboutit à ce que ces élèves arrivent en LP par défaut sans que cette orientation ne relève d'un projet professionnel défini ?
Mon expérience du LP date d'une vingtaine d'années et a été trop courte (moins d'un trimestre). Mais j'ai une expérience assez copieuse et variée du collège. Je connais bien ses dysfonctionnements.
Mon expérience en lycée général et technologique et en collège remonte, mais a été assez variée pour voir les germes de ce qui semble s'être généralisé à beaucoup d'établissements. Les élèves du primaire et du secondaire passent plus de temps en famille (et surtout sur écrans) qu'en cours: c'est là qu'ils sont éduqués.
À un moment, le dédouanement systématique des comportements déplacés des élèves, ça suffit. On peut être pauvre, on peut avoir des difficultés familiales, sociales, économiques, et savoir se comporter en société. Zut à la fin !
_________________
"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- CleroliDoyen
Une de mes anciennes stagiaires a été nommée dans the établissement de la grande ville, celui qui regroupe les familles ++ et dont tout le monde rêve à priori. Et bien, le manque de respect et d'éducation, elle l'observe également et même plus que dans mon lycée, qui accueille un public bien moins favorisé (et qu'elle regrette).Ponocrates a écrit:À un moment, le dédouanement systématique des comportements déplacés des élèves, ça suffit. On peut être pauvre, on peut avoir des difficultés familiales, sociales, économiques, et savoir se comporter en société. Zut à la fin !
- Pontorson50Fidèle du forum
Enaeco a écrit:Dommage d'avoir balayé la question des débutants en opposant leur situation à celle des collègues de plus de 40 ans comme si entre les deux il n'y avait rien.
C'est pourtant dans cet entre-deux que je trouve les collègues les plus à l'aise. Encore en forme, actifs sur la création de ressources qui leur conviennent, impliqués et ouverts à des méthodes qui les sortent de leur zone de confort et suffisamment aguerris pour gérer la majorité des situations et faire face aux gros imprévus.
Avant qu'on ne me tombe dessus, je ne remets pas pour autant la qualité du travail des +40ans qui peuvent aussi partager ce dynamisme. Simplement vous êtes nombreux à faire part de la fatigue qui s'accumule avec l'âge et à montrer une certaine forme d'aigreur vis à vis du métier.
Bref, on peut adapter l'entrée dans le métier des débutants sans pour autant renvoyer les vieux en première ligne.
Sur le plan salarial pourtant, ce sont les milieux de carrières qui sont les plus grands perdants désormais. S'ils sont, en plus, dynamiques, le gouvernement est génial.
Boutade mise à part, la tranche médiane n'a pas plus de signification en soi que la tranche jeunes ou vieux.
-Par exemple l'âge au premier enfant est autour de 30 ans, dans ce cas on peut considérer que les jeunes parents sont quasi dans la tranche médiane. Disposer ou non de conjoint à domicile (plus rare) ou de grands parents ou autres (plus fréquent) est une inégalité cruciale en temps et en argent.
-avoir ou non un parent ou un enfant à charge est déterminant surtout si on vit seul. Le travail de prof monoparental est une gageure plus encore peut-être que dans des métiers sans travail à domicile.
-avoir ou non hérité est capital (sic) côté senior, et d'autre chose que de rien ou, pire, de dettes. La fin de carrière ne se fera pas du tout de la même façon. D'une façon générale, lorsque le salaire de l'enseignant n'est pas le premier revenu du ménage, la pression au travail est bien moins délétère (en revanche la crainte du divorce doit tenailler davantage).
Vu la durée de l'état de "jeunes "dans certaines stats, cette notion commence à devenir peu opératoire dans l'analyse. Vu la vitesse des lassitudes devant le travail accumulé, les vieux le sont parfois très tôt. La médiane, l'âge adulte mature, que lui reste-t-elle?
À l'autre bout, je réaffirme que je ressens les dernières années comme jouissant enfin d'une plus grande liberté pédagogique : le regard des autres collègues ou chefs est peu à peu, sinon bienveillant (et cela arrive, désolé si ce mot par contre est désormais une grossièreté), du moins indulgent devant le refus de soumission aux diverses modes et aux injonctions pour mener à bien le 47° projet de l'école de demain. De ce point de vue, je me sens bien mieux pédagogiquement avec mes élèves que durant toute ma carrière antérieure. Mais le report de l'âge de la retraite va retarder le regard d'indulgence d'autant.
Et ce qui me fait le plus peur pour les entrants, c'est l'incapacité de l'institution à accepter des pratiques diverses, à concevoir que la meilleure des pédagogies sera toujours d'abord celle qui met l'enseignant en capacité d'avoir envie de faire son métier donc d'être efficace : cours dialogué, ilotage, contrat, peu importe ; compétences, notes sur 20, peu importe, mais qu'on laisse choisir ou mêler(c'est ce que mon collège a fait pour laisser tout le monde libre - et garder la paix civile - nous mettons les deux).
Rien ne vaut d'avoir construit soi-même, peu à peu, son identité pédagogique, ce "petit plus " qui permet de se dire "ce que j'ai fait en classe, là, il n'y a que moi qui pouvais le faire aussi bien et juste", quoi que ce soit. Je trouve que l'institution plaque aux plus jeunes des modes à suivre au lieu de les aider à révéler tous leurs talents aux élèves. Il faut être très fort pour supporter cette erreur constante dans la gestion des enseignants, et je ne l'ai pas toujours été d'ailleurs. Ceci dit, nous nous ne sommes pas le seul métier où cette soumission à la "méthode de demain" est exaspérante. Mais cette injonction aux modes est certainement ce qui risque de rendre chacun de nous interchangeables, surtout avec l'IA; il serait temps que l'institution comprenne que ne garderont un emploi de professeur que ceux qui auront une telle personnalité, une telle originalité, que la machine ne les remplacera pas bien. Qu'elle favorise donc l'individuation des enseignants autant voire plus que celle des élèves.
- JennyMédiateur
Je confirme. L’an dernier, lycée CSP+ avec des comportements inacceptables du type voler des affaires aux enseignants et aux AVS, refuser de noter le cours des stagiaires avec des remarques du type « c’est quand même pas une stagiaire qui va nous faire cours ? De toute façon, vous allez refaire le cours, Madame ? », des insultes, des incidents graves et un niveau au ras des pâquerettes. Évidemment, aussi, on s’est gardés des élèves qui auraient été exclus définitivement ailleurs.
Je suis retournée en éducation prioritaire, avec des classes pas forcément faciles mais qui ne se permettraient pas ce genre de choses. Je suis moins épuisée avec 6 heures sup cette année que l’an dernier…
Sur le fait que ça s’empire, ayant été scolarisée dans un lycée pas évident où les descentes de police étaient fréquentes, je n’ai pas retrouvé fréquemment le même niveau d’incivilités que celui que j’observais dans les 90’s en tant qu’élève.
Je suis retournée en éducation prioritaire, avec des classes pas forcément faciles mais qui ne se permettraient pas ce genre de choses. Je suis moins épuisée avec 6 heures sup cette année que l’an dernier…
Sur le fait que ça s’empire, ayant été scolarisée dans un lycée pas évident où les descentes de police étaient fréquentes, je n’ai pas retrouvé fréquemment le même niveau d’incivilités que celui que j’observais dans les 90’s en tant qu’élève.
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