- gnafron2004Grand sage
La commune de mon établissement organise un rassemblement demain midi. Alors que nos cours finissent à 12h30. Donc à leur rassemblement il n'y aura pas d'enseignants. Puisque nous, nous devons nous occuper des élèves. Bref...
- RamoneurNiveau 8
Vieux_Mongol a écrit:Mais personne n'a jamais dit qu'on ferait changer d'avis des fondamentalistes convaincus. L'enjeu est de s'adresser à une population de jeunes pour éviter autant que peut se faire qu'ils s'enfoncent dans ces dérives. On ne va pas faire de miracles mais il est faux de dire qu'on a pas de prises. Moi je comprends parfaitement qu'on ait peur. Aujourd'hui un collègue d'histoire-géographie ou de SVT ou de lettres ou d'autres encore qui engagent certains cours, bien sûr qu'ils ont peur ou au moins une belle tension. C'est bien naturel. Si certains ne se sentent pas de les aborder c'est bien naturel aussi. Par contre ce que je ne supporte pas c'est le fait de se planquer derrière votre type d'argumentation : je le répète dans ce type de conflit ce n'est pas parce qu'on a un gouvernement plus que discutable que ça exonère de ses responsabilités individuelles. C'est un peu facile de se cacher derrière les fautes des autres, fussent-ils nos dirigeants. Ça c'est de la lâcheté.mnmnm a écrit:Je ne vois pas le rapport entre s'interposer contre un agresseur islamiste et organiser des temps pédagogiques dans l'espoir distant de faire reculer l'islamisme.Vieux_Mongol a écrit:
Mais tout le monde a une famille. Notre collègue assassiné avait une famille et il a décidé de s'interposer au risque et au prix de sa vie. Sinon je ne vois vraiment pas ce que la liberté pédagogique vient faire ici.
Mais je vois que j'ai eu raison de poster ici. La tentation est bien grande pour certains de faire passer pour des lâches, indignes du courage de Dominique Bernard, des collègues qui ne veulent pas se mettre en danger pour des gesticulations vaines dont ils ne récolteront les conséquences négatives pendant que le ministre-présidentiable qui les suggère via son administration espère s'en glorifier.
Il y aura probablement des SdP où ce discours sera quasi-unanime, si vous n'y adhérez pas, n'ayez pas honte.
Je n'ai jamais dit qu'on ne devait pas enseigner la liberté d'expression, l'esprit critique, ou n'importe quel chapitre du programme d'HG (que je sache les programmes n'imposent pas de traiter un sujet particulier le 16/10/2023). Seulement c'est une chimère complète de croire que l'on fera ainsi changer d'avis les fondamentalistes islamistes. Par quel phénomène exactement d'ailleurs ? On nous/se met sur le dos des phénomènes sur lesquels nous n'avons pas de prise et pour lesquels les responsabilités sont ailleurs.
Perso, dans le collège rural où je bosse, il y a peu de risque de fondamentalisme islamiste. Ce qui me fait plus peur, c’est la place qu’ont mes petits élèves musulmans au milieu de tout ça.
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Ah, dis-je.
Ernest Hemingway
- Isis39Enchanteur
Une tribune de Christophe Naudin. Je partage totalement ses mots.
https://www.nouvelobs.com/societe/20231015.OBS79545/apres-l-assassinat-de-dominique-bernard-une-grande-fatigue-morale-s-abat-sur-de-nombreux-professeurs.html?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1697380929Extrait
Les collègues autour de moi, pour la plupart, sont las, et souvent en colère, de la façon dont nous sommes traités. Personnellement, je ne crois pas en la sincérité de nos dirigeants et de l’institution. On ne peut pas mépriser les enseignants à longueur d’année (y compris en annonçant des contre-vérités sur notre « revalorisation »), et affirmer qu’on veut les « protéger ». Des injonctions paradoxales qui usent les nerfs et qui, cumulées à la dégradation des conditions de travail depuis des années, finissent par décourager des collègues et, de plus en plus souvent, les pousser à démissionner.
Politiques, médias, parents même, exigent de nous d’expliquer le conflit russo-ukrainien et le conflit israélo-palestinien, de défendre la laïcité et « les valeurs de la République ». Mais « en même temps », nous sommes toujours, et de plus en plus, considérés comme des pleurnichards qui ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont d’avoir « 18 heures de cours par semaine » et « 16 semaines de vacances par an », et... « la sécurité de l’emploi » ! Je ne parle même pas de ceux (et pas seulement à l’extrême droite) qui nous accusent d’être les Frankenstein de nos propres bourreaux...
Alors, lundi matin, nous allons nous réunir, penser à Samuel Paty, à Dominique Bernard (et aux blessés, dont un agent technique et un agent d’entretien, « oubliés » dans les discours d’hier), et tenter de trouver les mots face aux élèves. Certains y arriveront, d’autres non. Puis, tout recommencera comme avant.
- UntitledNiveau 8
Zoé a écrit:"Dans le second degré, la communauté éducative pourra réfléchir et échanger sur la façon d’accueillir les élèves et de préparer ce moment pédagogique de 8h à 10h lundi.": l'un des nôtres est mort mais nous n'avons aucun existence, aucune émotion, prêts à servir, sans jamais protester... vite, vite! La seule préoccupation est donc de parler correctement aux élèves?!
Ce n'est pas une forme d'aliénation?
En effet, c'est tout-à-fait écœurant. C'est la raison pour laquelle je ne me présenterai pas à ce "temps de concertation" de 2 heures que j'estime clairement indigne de la situation. Je n'ai aucune envie de me coltiner les analyses débiles de certains collègues que j'entends d'ici, les tentatives de relativisation des faits, les leçons de morale... Si j'y vais, je sais que je vais dire des choses que je vais regretter. Pour moi aussi, la seule réponse acceptable aurait été une journée de deuil national marquée par la fermeture de toutes les écoles du pays. Je prendrai mes élèves à 10h pour faire cours, et s'ils me posent des questions, je leur expliquerai cela, et rien d'autre.
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« Los pájaros nacidos en jaula creen que volar es una enfermedad. »
- DanskaProphète
Untitled a écrit:Zoé a écrit:"Dans le second degré, la communauté éducative pourra réfléchir et échanger sur la façon d’accueillir les élèves et de préparer ce moment pédagogique de 8h à 10h lundi.": l'un des nôtres est mort mais nous n'avons aucun existence, aucune émotion, prêts à servir, sans jamais protester... vite, vite! La seule préoccupation est donc de parler correctement aux élèves?!
Ce n'est pas une forme d'aliénation?
En effet, c'est tout-à-fait écœurant. C'est la raison pour laquelle je ne me présenterai pas à ce "temps de concertation" de 2 heures que j'estime clairement indigne de la situation. Je n'ai aucune envie de me coltiner les analyses débiles de certains collègues que j'entends d'ici, les tentatives de relativisation des faits, les leçons de morale... Si j'y vais, je sais que je vais dire des choses que je vais regretter. Pour moi aussi, la seule réponse acceptable aurait été une journée de deuil national marquée par la fermeture de toutes les écoles du pays. Je prendrai mes élèves à 10h pour faire cours, et s'ils me posent des questions, je leur expliquerai cela, et rien d'autre.
Je ne sais pas encore si j'irai demain au lycée avant 10h, mais même sentiment pour ma part. Je viens de lire les "ressources Eduscol", je suis écœurée. Un homme est mort, trois autres sont blessés, un établissement scolaire a été attaqué, ça ne vaut vraiment pas plus que deux heures pour voir comment accueillir les élèves et quelques ressources pour "accueillir leur parole et l'expression de leur émotion" ?!
- CasparProphète
Untitled a écrit:Zoé a écrit:"Dans le second degré, la communauté éducative pourra réfléchir et échanger sur la façon d’accueillir les élèves et de préparer ce moment pédagogique de 8h à 10h lundi.": l'un des nôtres est mort mais nous n'avons aucun existence, aucune émotion, prêts à servir, sans jamais protester... vite, vite! La seule préoccupation est donc de parler correctement aux élèves?!
Ce n'est pas une forme d'aliénation?
En effet, c'est tout-à-fait écœurant. C'est la raison pour laquelle je ne me présenterai pas à ce "temps de concertation" de 2 heures que j'estime clairement indigne de la situation. Je n'ai aucune envie de me coltiner les analyses débiles de certains collègues que j'entends d'ici, les tentatives de relativisation des faits, les leçons de morale... Si j'y vais, je sais que je vais dire des choses que je vais regretter. Pour moi aussi, la seule réponse acceptable aurait été une journée de deuil national marquée par la fermeture de toutes les écoles du pays. Je prendrai mes élèves à 10h pour faire cours, et s'ils me posent des questions, je leur expliquerai cela, et rien d'autre.
J'en entends déjà aussi et je sens que ça risque de m'agacer.
- cléliaFidèle du forum
Isis39 a écrit:Une tribune de Christophe Naudin. Je partage totalement ses mots.
https://www.nouvelobs.com/societe/20231015.OBS79545/apres-l-assassinat-de-dominique-bernard-une-grande-fatigue-morale-s-abat-sur-de-nombreux-professeurs.html?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1697380929Extrait
Les collègues autour de moi, pour la plupart, sont las, et souvent en colère, de la façon dont nous sommes traités. Personnellement, je ne crois pas en la sincérité de nos dirigeants et de l’institution. On ne peut pas mépriser les enseignants à longueur d’année (y compris en annonçant des contre-vérités sur notre « revalorisation »), et affirmer qu’on veut les « protéger ». Des injonctions paradoxales qui usent les nerfs et qui, cumulées à la dégradation des conditions de travail depuis des années, finissent par décourager des collègues et, de plus en plus souvent, les pousser à démissionner.
Politiques, médias, parents même, exigent de nous d’expliquer le conflit russo-ukrainien et le conflit israélo-palestinien, de défendre la laïcité et « les valeurs de la République ». Mais « en même temps », nous sommes toujours, et de plus en plus, considérés comme des pleurnichards qui ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont d’avoir « 18 heures de cours par semaine » et « 16 semaines de vacances par an », et... « la sécurité de l’emploi » ! Je ne parle même pas de ceux (et pas seulement à l’extrême droite) qui nous accusent d’être les Frankenstein de nos propres bourreaux...
Alors, lundi matin, nous allons nous réunir, penser à Samuel Paty, à Dominique Bernard (et aux blessés, dont un agent technique et un agent d’entretien, « oubliés » dans les discours d’hier), et tenter de trouver les mots face aux élèves. Certains y arriveront, d’autres non. Puis, tout recommencera comme avant.
Merci pour le partage. Moi aussi, je me retrouve dans ces mots.
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Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- DanskaProphète
clélia a écrit:Isis39 a écrit:Une tribune de Christophe Naudin. Je partage totalement ses mots.
https://www.nouvelobs.com/societe/20231015.OBS79545/apres-l-assassinat-de-dominique-bernard-une-grande-fatigue-morale-s-abat-sur-de-nombreux-professeurs.html?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1697380929Extrait
Les collègues autour de moi, pour la plupart, sont las, et souvent en colère, de la façon dont nous sommes traités. Personnellement, je ne crois pas en la sincérité de nos dirigeants et de l’institution. On ne peut pas mépriser les enseignants à longueur d’année (y compris en annonçant des contre-vérités sur notre « revalorisation »), et affirmer qu’on veut les « protéger ». Des injonctions paradoxales qui usent les nerfs et qui, cumulées à la dégradation des conditions de travail depuis des années, finissent par décourager des collègues et, de plus en plus souvent, les pousser à démissionner.
Politiques, médias, parents même, exigent de nous d’expliquer le conflit russo-ukrainien et le conflit israélo-palestinien, de défendre la laïcité et « les valeurs de la République ». Mais « en même temps », nous sommes toujours, et de plus en plus, considérés comme des pleurnichards qui ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont d’avoir « 18 heures de cours par semaine » et « 16 semaines de vacances par an », et... « la sécurité de l’emploi » ! Je ne parle même pas de ceux (et pas seulement à l’extrême droite) qui nous accusent d’être les Frankenstein de nos propres bourreaux...
Alors, lundi matin, nous allons nous réunir, penser à Samuel Paty, à Dominique Bernard (et aux blessés, dont un agent technique et un agent d’entretien, « oubliés » dans les discours d’hier), et tenter de trouver les mots face aux élèves. Certains y arriveront, d’autres non. Puis, tout recommencera comme avant.
Merci pour le partage. Moi aussi, je me retrouve dans ces mots.
Moi également, et c'est infiniment triste et révoltant. Je n'ai pas envie d'en parler demain, ni avec les collègues, ni avec les élèves. Je partage l'opinion que DR exprimait dans les premières pages de ce topic : quoi qu'on fasse on n'arrêtera jamais tous les fanatiques armés de ce monde. Mais j'aurais au moins voulu un jour de deuil digne de ce nom, avec fermetures de tous les établissements scolaires et drapeaux en berne sur les établissements publics. Ça n'aurait rien changé pour les victimes, mais ç'aurait été un symbole fort de soutien national à l'école. Mais non, même ça on n'y aura pas droit !
- Manu7Expert spécialisé
Pour ma part, je suis scandalisé par le message envoyé par le CDE du lycée d'un de mes enfants, il dit simplement que les cours risquent d'être perturbés, mais que les élèves doivent venir à 8h comme d'habitude, et il sous-entend que ce sera à chaque prof de décider s'il assure ou pas ses cours !!!
- BOU74Niveau 9
Tout à fait d'accord avec ces propos.Danska a écrit:clélia a écrit:Isis39 a écrit:Une tribune de Christophe Naudin. Je partage totalement ses mots.
https://www.nouvelobs.com/societe/20231015.OBS79545/apres-l-assassinat-de-dominique-bernard-une-grande-fatigue-morale-s-abat-sur-de-nombreux-professeurs.html?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1697380929Extrait
Les collègues autour de moi, pour la plupart, sont las, et souvent en colère, de la façon dont nous sommes traités. Personnellement, je ne crois pas en la sincérité de nos dirigeants et de l’institution. On ne peut pas mépriser les enseignants à longueur d’année (y compris en annonçant des contre-vérités sur notre « revalorisation »), et affirmer qu’on veut les « protéger ». Des injonctions paradoxales qui usent les nerfs et qui, cumulées à la dégradation des conditions de travail depuis des années, finissent par décourager des collègues et, de plus en plus souvent, les pousser à démissionner.
Politiques, médias, parents même, exigent de nous d’expliquer le conflit russo-ukrainien et le conflit israélo-palestinien, de défendre la laïcité et « les valeurs de la République ». Mais « en même temps », nous sommes toujours, et de plus en plus, considérés comme des pleurnichards qui ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont d’avoir « 18 heures de cours par semaine » et « 16 semaines de vacances par an », et... « la sécurité de l’emploi » ! Je ne parle même pas de ceux (et pas seulement à l’extrême droite) qui nous accusent d’être les Frankenstein de nos propres bourreaux...
Alors, lundi matin, nous allons nous réunir, penser à Samuel Paty, à Dominique Bernard (et aux blessés, dont un agent technique et un agent d’entretien, « oubliés » dans les discours d’hier), et tenter de trouver les mots face aux élèves. Certains y arriveront, d’autres non. Puis, tout recommencera comme avant.
Merci pour le partage. Moi aussi, je me retrouve dans ces mots.
Moi également, et c'est infiniment triste et révoltant. Je n'ai pas envie d'en parler demain, ni avec les collègues, ni avec les élèves. Je partage l'opinion que DR exprimait dans les premières pages de ce topic : quoi qu'on fasse on n'arrêtera jamais tous les fanatiques armés de ce monde. Mais j'aurais au moins voulu un jour de deuil digne de ce nom, avec fermetures de tous les établissements scolaires et drapeaux en berne sur les établissements publics. Ça n'aurait rien changé pour les victimes, mais ç'aurait été un symbole fort de soutien national à l'école. Mais non, même ça on n'y aura pas droit !
- YansoNiveau 6
Untitled a écrit:Zoé a écrit:"Dans le second degré, la communauté éducative pourra réfléchir et échanger sur la façon d’accueillir les élèves et de préparer ce moment pédagogique de 8h à 10h lundi.": l'un des nôtres est mort mais nous n'avons aucun existence, aucune émotion, prêts à servir, sans jamais protester... vite, vite! La seule préoccupation est donc de parler correctement aux élèves?!
Ce n'est pas une forme d'aliénation?
En effet, c'est tout-à-fait écœurant. C'est la raison pour laquelle je ne me présenterai pas à ce "temps de concertation" de 2 heures que j'estime clairement indigne de la situation. Je n'ai aucune envie de me coltiner les analyses débiles de certains collègues que j'entends d'ici, les tentatives de relativisation des faits, les leçons de morale... Si j'y vais, je sais que je vais dire des choses que je vais regretter. Pour moi aussi, la seule réponse acceptable aurait été une journée de deuil national marquée par la fermeture de toutes les écoles du pays. Je prendrai mes élèves à 10h pour faire cours, et s'ils me posent des questions, je leur expliquerai cela, et rien d'autre.
Demain je fais 10h - 18h, ma plus grosse journée. J'allais poser la question si c'était obligatoire de venir à 8h, j'ai la réponse donc demain ce sera 10h pour moi et cours normal.
- BaldredSage
Untitled a écrit:Zoé a écrit:"Dans le second degré, la communauté éducative pourra réfléchir et échanger sur la façon d’accueillir les élèves et de préparer ce moment pédagogique de 8h à 10h lundi.": l'un des nôtres est mort mais nous n'avons aucun existence, aucune émotion, prêts à servir, sans jamais protester... vite, vite! La seule préoccupation est donc de parler correctement aux élèves?!
Ce n'est pas une forme d'aliénation?
En effet, c'est tout-à-fait écœurant. C'est la raison pour laquelle je ne me présenterai pas à ce "temps de concertation" de 2 heures que j'estime clairement indigne de la situation. Je n'ai aucune envie de me coltiner les analyses débiles de certains collègues que j'entends d'ici, les tentatives de relativisation des faits, les leçons de morale... Si j'y vais, je sais que je vais dire des choses que je vais regretter. Pour moi aussi, la seule réponse acceptable aurait été une journée de deuil national marquée par la fermeture de toutes les écoles du pays. Je prendrai mes élèves à 10h pour faire cours, et s'ils me posent des questions, je leur expliquerai cela, et rien d'autre.
Pas besoin de prof bashing, on s'en occupe très bien entre nous apparemment, je n'ai pour l'instant entendu aucun prof chercher à relativiser les faits, et qui nous ferait la morale ? Quelles terribles choses pourrait-tu dire en cette occasion déjà si terrible ? Et pourquoi les regretter ? Il me semble que ce serait justement le moments de les dire.
- UntitledNiveau 8
Baldred a écrit:Untitled a écrit:Zoé a écrit:"Dans le second degré, la communauté éducative pourra réfléchir et échanger sur la façon d’accueillir les élèves et de préparer ce moment pédagogique de 8h à 10h lundi.": l'un des nôtres est mort mais nous n'avons aucun existence, aucune émotion, prêts à servir, sans jamais protester... vite, vite! La seule préoccupation est donc de parler correctement aux élèves?!
Ce n'est pas une forme d'aliénation?
En effet, c'est tout-à-fait écœurant. C'est la raison pour laquelle je ne me présenterai pas à ce "temps de concertation" de 2 heures que j'estime clairement indigne de la situation. Je n'ai aucune envie de me coltiner les analyses débiles de certains collègues que j'entends d'ici, les tentatives de relativisation des faits, les leçons de morale... Si j'y vais, je sais que je vais dire des choses que je vais regretter. Pour moi aussi, la seule réponse acceptable aurait été une journée de deuil national marquée par la fermeture de toutes les écoles du pays. Je prendrai mes élèves à 10h pour faire cours, et s'ils me posent des questions, je leur expliquerai cela, et rien d'autre.
Pas besoin de prof bashing, on s'en occupe très bien entre nous apparemment, je n'ai pour l'instant entendu aucun prof chercher à relativiser les faits, et qui nous ferait la morale ? Quelles terribles choses pourrait-tu dire en cette occasion déjà si terrible ? Et pourquoi les regretter ? Il me semble que ce serait justement le moments de les dire.
Au risque de me répéter : je trouve les directives prises au niveau ministériel pour la journée de demain absolument indignes. Et le manque d'indignation des collègues absolument désolant. Donc non, je n'ai pas envie de participer à une réunion où l'essentiel de la discussion va porter sur le choix du poème à lire à 14h.
- HocamSage
Je n'ai pas cours le lundi matin mais j'irai à la concertation demain de 8h à 10h, ne serait-ce que pour pousser à ce que la minute de silence se fasse autrement que chacun dans sa classe — même si je me doute que c'est peine perdue.
- BOU74Niveau 9
Je ne pourrai être présente pour ma part à ces 2 h de concertation. Je débute les cours l'après-midi. Si ce qui est décidé est :le prof seul devant sa classe, je ne prendrai pas mes élèves. Déjà donné, trop difficile émotionnellement..J'attends de voir ce qui va ressortir de cette "réunion",mais je me fais peu d'illusions.Hocam a écrit:Je n'ai pas cours le lundi matin mais j'irai à la concertation demain de 8h à 10h, ne serait-ce que pour pousser à ce que la minute de silence se fasse autrement que chacun dans sa classe — même si je me doute que c'est peine perdue.
- laMissSage
Un deuil national d une journée, voilà ce que j aurais souhaité. Montrer le soutien sans faille, sans discussion, sans débat, sans paroles à recueillir. Point barre. Marquer le coup.
La minute de silence n a de sens que pour très peu d élèves et nous renvoie seuls dans nos classe, au mieux dans la cour, et donc ? Quel sens pour les élèves ? Rien n empêchera certains de penser des c@nneries en silence.
Recueillir la parole des enfants ? N est-ce pas le rôle des parents ou des psychologues ? N en ont-ils pas déjà parlé ce week-end ? Et puis pourquoi tendre le bâton pour s infliger d entendre des horreurs, voire de mettre soi-même en danger ?
Le travail de fond se fait au long cour, pas dans un tel moment.
Et puis quoi encore.
Un deuil national d une journée. C est tout. Forcer des élèves à se recueillir, voire à parler à chaud, non merci. On ne peut pas forcer au recueillement.
Que l’Etat soutienne la communauté éducative, et déclare journée de deuil national, ça, j aurais apprécié.
Le reste est au mieux cosmétique, au pire contre-productif.
Désolée si mes propos choquent.
La minute de silence n a de sens que pour très peu d élèves et nous renvoie seuls dans nos classe, au mieux dans la cour, et donc ? Quel sens pour les élèves ? Rien n empêchera certains de penser des c@nneries en silence.
Recueillir la parole des enfants ? N est-ce pas le rôle des parents ou des psychologues ? N en ont-ils pas déjà parlé ce week-end ? Et puis pourquoi tendre le bâton pour s infliger d entendre des horreurs, voire de mettre soi-même en danger ?
Le travail de fond se fait au long cour, pas dans un tel moment.
Et puis quoi encore.
Un deuil national d une journée. C est tout. Forcer des élèves à se recueillir, voire à parler à chaud, non merci. On ne peut pas forcer au recueillement.
Que l’Etat soutienne la communauté éducative, et déclare journée de deuil national, ça, j aurais apprécié.
Le reste est au mieux cosmétique, au pire contre-productif.
Désolée si mes propos choquent.
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Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- fanetteFidèle du forum
laMiss a écrit:Un deuil national d une journée, voilà ce que j aurais souhaité. Montrer le soutien sans faille, sans discussion, sans débat, sans paroles à recueillir. Point barre. Marquer le coup.
+ 1
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- BaldredSage
laMiss a écrit:Un deuil national d une journée, voilà ce que j aurais souhaité. Montrer le soutien sans faille, sans discussion, sans débat, sans paroles à recueillir. Point barre. Marquer le coup.
La minute de silence n a de sens que pour très peu d élèves et nous renvoie seuls dans nos classe, au mieux dans la cour, et donc ? Quel sens pour les élèves ? Rien n empêchera certains de penser des c@nneries en silence.
Recueillir la parole des enfants ? N est-ce pas le rôle des parents ou des psychologues ? N en ont-ils pas déjà parlé ce week-end ? Et puis pourquoi tendre le bâton pour s infliger d entendre des horreurs, voire de mettre soi-même en danger ?
Le travail de fond se fait au long cour, pas dans un tel moment.
Et puis quoi encore.
Un deuil national d une journée. C est tout. Forcer des élèves à se recueillir, voire à parler à chaud, non merci. On ne peut pas forcer au recueillement.
Que l’Etat soutienne la communauté éducative, et déclare journée de deuil national, ça, j aurais apprécié.
Le reste est au mieux cosmétique, au pire contre-productif.
Désolée si mes propos choquent.
Je ne défendrai pas la minute de silence, en effet le recueillement ne se commande pas.
En revanche, pour le moment avec les élèves, tout ce que tu dis est très discutable selon les niveaux d'enseignement et les endroits. En collège REP ou "normal" , mon expérience, malheureusement, montre le contraire de ce que tu dis : vraies peurs, vraies questions, vraies réflexions. Et beaucoup n'en ont pas parlé ce WE, ni écouté les infos, sinon ce qu'on peut en dire sur Tik Tok.
Cependant personne ne devrait avoir peur d'aller devant ses élèves, et pourtant c'est le cas, et elle s'exprime de plus en plus. C'est sans doute cette peur là qu'il faudrait partager demain, et faire connaître. De ce point de vue, la journée de deuil n'aurait rien changé. Quant au soutien de l'Etat....
Tes propos ne choquent pas, simplement il n'est pas utile de décréter que ce que feront des milliers de collègues demain sera cosmetique ou contre productif. En revanche ce que tu dis devrait être dit demain en réunion, les diras-tu ?
- UntitledNiveau 8
Baldred a écrit:Tes propos ne choquent pas, simplement il n'est pas utile de décréter que ce que feront des milliers de collègues demain sera cosmetique ou contre productif. En revanche ce que tu dis devrait être dit demain en réunion, les diras-tu ?
Voilà, c'est précisément ce que j'appelle une leçon de morale...
- Agrippina furiosaFidèle du forum
La miss, tes propos ne me choquent pas, ils reflètent bien, je pense, l'état d'esprit d'une partie des collègues qui sont exténués de devoir assumer des responsabilités et des discours qui ne devraient pas reposer que sur leurs épaules, mais aussi (surtout ?) sur celles des familles. On compte trop sur les enseignants dans ce pays, pour tout, et certains d'entre nous, plus exposés, n'en peuvent tout simplement plus, je crois. Il n'y a rien de choquant là-dedans.
Bon courage à toi et à tous.
Bon courage à toi et à tous.
- CorwynNiveau 3
Bonjour à tous,
Mon commentaire ne fera pas avancer la discussion, mais j'avais envie d'écrire que, malgré mon silence sur ce forum, vous lire me fait du bien. Aujourd'hui, j'y vais avec un esprit, un cœur et des pieds de plomb. Après un week-end d'horreur, à essayer d'être là pour mes anciens collègues, je dois y retourner. Six heures de cours, de 10h à 18h, et pas de possibilité d'être là avant 9h30. J'ai travaillé trois ans avec Dominique, et ai eu son assassin en classe. Bien que je ne sois plus à Gambetta, je suis dévasté. Je ne sais pas comment je vais faire.
Ce qu'on nous demande est d'une violence absolue.
Je vous souhaite à tous le courage nécessaire.
Mon commentaire ne fera pas avancer la discussion, mais j'avais envie d'écrire que, malgré mon silence sur ce forum, vous lire me fait du bien. Aujourd'hui, j'y vais avec un esprit, un cœur et des pieds de plomb. Après un week-end d'horreur, à essayer d'être là pour mes anciens collègues, je dois y retourner. Six heures de cours, de 10h à 18h, et pas de possibilité d'être là avant 9h30. J'ai travaillé trois ans avec Dominique, et ai eu son assassin en classe. Bien que je ne sois plus à Gambetta, je suis dévasté. Je ne sais pas comment je vais faire.
Ce qu'on nous demande est d'une violence absolue.
Je vous souhaite à tous le courage nécessaire.
- Clecle78Bon génie
Courage à toi Corwyn. Tu vis une épreuve terrible. Je penserai bien à vous tous, les collègues, ce matin.
- Choup90Niveau 10
Corwyn
Si tu ne peux pas y aller, tu n'y vas pas. Je pense que ton médecin comprendra. On n'a pas à être des super-héros. On est humains. Si tu penses que ça peut te faire un peu de bien, vas-y. Dans le cas contraire, prends soin de toi, chez toi, avec des choses ou des gens que tu aimes.
Si tu ne peux pas y aller, tu n'y vas pas. Je pense que ton médecin comprendra. On n'a pas à être des super-héros. On est humains. Si tu penses que ça peut te faire un peu de bien, vas-y. Dans le cas contraire, prends soin de toi, chez toi, avec des choses ou des gens que tu aimes.
- LadyOlennaModérateur
Beaucoup de courage à tous pour cette journée...
- UntitledNiveau 8
Choup90 a écrit:Corwyn
Si tu ne peux pas y aller, tu n'y vas pas. Je pense que ton médecin comprendra. On n'a pas à être des super-héros. On est humains. Si tu penses que ça peut te faire un peu de bien, vas-y. Dans le cas contraire, prends soin de toi, chez toi, avec des choses ou des gens que tu aimes.
+1000
- fanetteFidèle du forum
Toutes mes pensées pour toi, Corwyn. Bon courage à tous.
_________________
L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
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