Attaque au couteau dans un lycée à Arras

C'est quand même étonnant que cela suscite autant de discussions.
Le ministre annonce un temps banalisé de 8h à 10h (certes "les deux premières heures de la matinée, ça aurait peut-être été mieux), que l'on peut (c'est mon cas) trouver insuffisant (une journée de fermeture m'aurait paru plus digne) mais qui répond à une demande large des collègues et donc des syndicats, surtout après le fiasco Blanquer en 2020 lors de l'assassinat de Samuel Paty.

Oui, dans certains endroits, cela va poser des soucis aux parents, voire à l'administration. Comme en poserait une grève des transports, un blocage de la voirie par des routiers, une tempête de neige, la maladie du dernier qu'il faut garder absolument, ou que-sais-je encore. Et bien on on s'adapte, on fait avec, et on tâche d'appliquer au mieux cette directive. Dans certains endroits, cela n'aurait pas été bien compliqué de décaler le ramassage scolaire pour faire arriver les élèves à 10h et non à 8h quand même.

Que des chefs d'établissement, y compris en milieu urbain sans aucun problème de transport, s'arrangent avec cette décision, refuse le temps banalisé, le déplace à je ne sais quand, je trouve cela indigne, pour ne pas dire plus. (que des collègues se sentent mal à l'aise, c'est autre chose : ce "temps dédié" doit être adapté à chacun à mon sens : certains ont besoin de se retrouver, pas pour ressasser, mais simplement pour "faire corps". D'autres préféreraient se remettre tout de suite au travail, ils accepteront ces deux heures symboliques avant de le reprendre ; d'autres ont besoin peut-être d'être rassurés quant à la sécurité de l'établissement ou la mise en oeuvre de la minute de silence etc.).

Un collègue a été assassiné, dans la cour de son établissement scolaire !

Calypso64 a écrit: je ne vois pas où se trouve cette "activité mise à jour".....

Troisième ou quatrième colonne du padlet.

Proton a écrit:Fais attention tes propos peuvent être mal interprétés. Je partage moi aussi ton incompréhension, mais les collègues ont besoin de parler ... de mon côté je ne vais pas faire d'histoire et je vais y aller.

Je précise justement que c'est important d'y être. J'ai juste peur de mal comprendre les directives. C'est très grave ce qu'il se passe.

Calypso64 a écrit:

Honchamp a écrit:

kiwi a écrit:

Stel6584 a écrit:

J'avais regardé rapidement le padlet et je viens de voir cette "activité mise à jour". C'est très choquant.

Je me sens un peu moins seule... J’ai lu aussi le corrigé. Que dire... Je ne sais pas ce qui passe dans la tête de certains collègues, franchement.

Je pense comme vous. Cette activité est mal venue.
Dommage, le reste est bien fait, utile.

(Dans la tête de certains collègues ? Etre efficace au service de l'l'IPR. Bon, ce n'est pas le lieu. )

je ne vois pas où se trouve cette "activité mise à jour".....

Je m'auto-cite j'ai enfin compris ce à quoi vous faites allusion

Tivinou a écrit:

Calypso64 a écrit: je ne vois pas où se trouve cette "activité mise à jour".....

Troisième ou quatrième colonne du padlet.

C'est maladroit, mais à la décharge du collègue, nous sommes un certain nombre à produire du contenu à l'arrache ce week-end, chacun fera un tri.

Une journée d'animation..."Des scénarios possibles pour une réflexion avec les élèves" pour l'hommage avec Samuel Paty sur Eduscol.


"Dans le second degré, la communauté éducative pourra réfléchir et échanger sur la façon d’accueillir les élèves et de préparer ce moment pédagogique de 8h à 10h lundi.": l'un des nôtres est mort mais nous n'avons aucun existence, aucune émotion, prêts à servir, sans jamais protester... vite, vite! La seule préoccupation est donc de parler correctement aux élèves?!
Ce n'est pas une forme d'aliénation?

Il y a un vrai problème avec certains chefs d'établissement quand je vous lis. Après, les collègues peuvent imposer le respect de ce qui a été ordonné par le ministre en refusant de prendre leurs élèves entre 8 et 10h.

En même temps si l'institution ne propose rien on lui en fera également le reproche.

@Jenny En effet, c'est le titre surtout qui est maladroit, et qui nous heurte (il ne serait de toute façon pas donné aux élèves). L'activité est ce qu'elle est, elle se veut factuelle pour expliquer à des enfants ce qui s'est passé.

Lundi ? Est-ce vraiment le moment de le faire ?
J'en doute fortement.

Un agent de l'État disparaît, assassiné précisément parce qu'il représente dans l'État ce qui fait obstruction à l'obscurantisme et tente de combattre le fanatisme : l'École. Ecole républicaine.
Drapeaux en berne aux frontons des mairies et deuil national d'une journée pour marquer non pas la peur devant cet état de fait, mais la reconnaissance de la barbarie d'un acte qui n'aurait jamais dû se (re) produire .
Parallèlement, des discours suivis d'actes forts au niveau de l'État pour nous accompagner et nous soutenir dans la pratique quotidienne de notre métier, avec la réassurance de notre importance pour une Nation.
Voilà ce que j'attendais d'un ministre.
Au lieu de ça, encore une fois, solitude du professeur face à des classes parfois hostiles ( et bravo à ceux qui arrivent à " éveiller " leurs élèves et à leur faire entendre qu'un acte terroriste est le mal absolu sans craindre de conséquences) et l'assassinat d'un collègue est transformé en travail pédagogique.
Sans commentaire.
( J'exagère un peu mais je suis en colère et aussi désespérée).

Ah mais tu oublies le grand moment d'hommage : la minute de silence...

zigmag17 a écrit:Un agent de l'État disparaît, assassiné précisément parce qu'il représente dans l'État ce qui fait obstruction à l'obscurantisme et tente de combattre le fanatisme : l'École. Ecole républicaine.
Drapeaux en berne aux frontons des mairies et deuil national d'une journée pour marquer non pas la peur devant cet état de fait, mais la reconnaissance de la barbarie d'un acte qui n'aurait jamais dû se (re) produire .
Parallèlement, des discours suivis d'actes forts au niveau de l'État pour nous accompagner et nous soutenir dans la pratique quotidienne de notre métier, avec la réassurance de notre importance pour une Nation.
Voilà ce que j'attendais d'un ministre.
Au lieu de ça, encore une fois, solitude du professeur face à des classes parfois hostiles ( et bravo à ceux qui arrivent à " éveiller " leurs élèves et à leur faire entendre qu'un acte terroriste est le mal absolu sans craindre de conséquences) et l'assassinat d'un collègue est transformé en travail pédagogique.
Sans commentaire.
( J'exagère un peu mais je suis en colère et aussi désespérée).

Voilà, chacun chez soi dans sa petite salle.

Chez nous, les transports scolaires sont décalés à 10h (nous dépendons d'une très grosse métropole). Comme quoi, c'est faisable.

piesco a écrit:Lundi ? Est-ce vraiment le moment de le faire ?
J'en doute fortement.

Ce n'est pas forcément l'idée... Ca peut être pour après.

Mail  très laconique envoyé par l'équipe de Direction indiquant les deux heures banalisées. Je redoute l'ensemble de la journée de demain (et je ne suis pas la seule je pense).
J'ai peur de certaines réactions des élèves et de leurs parents. Dans certains établissements comme le mien, les parents cherchent le moindre prétexte pour tomber sur les enseignants. (Parents d'extrême droite qui nous reprochent certains cours, parents très croyants qui nous reprochent aussi certains cours) . Je pense aussi que comme d'habitude nous allons être seuls dans  nos salles face à 30 élèves par toujours empathiques. Je ne suis pas voyante mais je pense que demain matin, ces deux heures ne vont pas être pour les enseignants mais pour "pondre" une trame d'organisation de "séquence" avec les élèves. Bien sûr, cette tâche va encore être donnée aux profs d'HG et EMC.

Vieux_Mongol a écrit:En même temps si l'institution ne propose rien on lui en fera également le reproche.

On en vient au fond du problème : non, il ne faut pas produire du "contenu", des "activités", des "scénarios" des "séquences" destinés aux élève sur le thème de l'assassinat d'un collègue, encore moins dans l'urgence. Recevoir les élèves et répondre à leurs questions oui (même en cas de journée banalisée, il aurait bien fallu reprendre à un moment ou un autre), prévoir un temps d'hommage et sa forme oui (mais je ne sais pas s'il était pertinent qu'il ait lieu dès lundi), continuer à traiter les thèmes sensibles oui, mais peut-être pas faire de l'assassinat l'occasion d'une démarche pédagogique, sauf à donner l'impression que tout est banalisé et que nous avons solution à tout grâce a trois ressources Eduscol, si possible utilisant le numérique. Mais j'ai l'impression que nous avons tous la tête dans le guidon et retombons dans les schémas imposés.

Je suis dans une grosse cité scolaire (presque 200 professeurs) donc je ne sais pas trop comment va se dérouler ces deux heures banalisées.

Jenny a écrit:

piesco a écrit:Lundi ? Est-ce vraiment le moment de le faire ?
J'en doute fortement.

Ce n'est pas forcément l'idée... Ca peut être pour après.

Mettre ce document en ligne un ou deux jours après les faits est pour le moins maladroit.

Et je ne comprends pas comment on peut envisager de créer un tel "support" alors que l'enquête est en cours.
Cela me dépasse.

Fesseur Pro a écrit:

kiwi a écrit:

Stel6584 a écrit:

Oxford a écrit:

C'est à

J'avais regardé rapidement le padlet et je viens de voir cette "activité mise à jour". C'est très choquant.

Je me sens un peu moins seule... J’ai lu aussi le corrigé. Que dire... Je ne sais pas ce qui passe dans la tête de certains collègues, franchement.

Proposition de nos IA-IPR je le rappelle.
Et qui va donc certainement être reprise par de nombreux collègues.

Oui, j’ai bien vu. Mais ça n’en reste pas moins consternant. L’assassinat d’un professeur peut faire l’objet d’une mise en activité, peut être instrumentalisé afin d’aborder les valeurs de la Republique. Et puis, une simple mise à jour, on change le nom et puis hop... Non, non, non... C’est consternant, il n’y a pas d’autre mot.

Jenny a écrit:

Tivinou a écrit:

Calypso64 a écrit: je ne vois pas où se trouve cette "activité mise à jour".....

Troisième ou quatrième colonne du padlet.

C'est maladroit, mais à la décharge du collègue, nous sommes un certain nombre à produire du contenu à l'arrache ce week-end, chacun fera un tri.

Non mais Jenny, faut arrêter. Produire des contenus à l’arrache? Pour quoi faire? Il ne mérite pas mieux qu’une mise en activité honteuse?

piesco a écrit:

Jenny a écrit:

piesco a écrit:Lundi ? Est-ce vraiment le moment de le faire ?
J'en doute fortement.

Ce n'est pas forcément l'idée... Ca peut être pour après.

Mettre ce document en ligne un ou deux jours après les faits est pour le moins maladroit.

Et je ne comprends pas comment on peut envisager de créer un tel "support" alors que l'enquête est en cours.
Cela me dépasse.

Pareil.
Du temps de recueillement certains sont déjà passé au temps pédagogique. Ce monde est fou.

Prezbo a écrit:

Vieux_Mongol a écrit:En même temps si l'institution ne propose rien on lui en fera également le reproche.

On en vient au fond du problème : non, il ne faut pas produire du "contenu", des "activités", des "scénarios" des "séquences" destinés aux élève sur le thème de l'assassinat d'un collègue, encore moins dans l'urgence. Recevoir les élèves et répondre à leurs questions oui (même en cas de journée banalisée, il aurait bien fallu reprendre à un moment ou un autre), prévoir un temps d'hommage et sa forme oui (mais je ne sais pas s'il était pertinent qu'il ait lieu dès lundi), continuer à traiter les thèmes sensibles oui, mais peut-être pas faire de l'assassinat l'occasion d'une démarche pédagogique, sauf à donner l'impression que tout est banalisé et que nous avons solution à tout grâce a trois ressources Eduscol, si possible utilisant le numérique. Mais j'ai l'impression que nous avons tous la tête dans le guidon et retombons dans les schémas imposés.

Je pense que ces personnes font le travail "le mieux possible" par bonne volonté ou par commande institutionnelle mais dans la précipitation. Dans ces conditions, il y a toujours des problèmes qui vont être soulevés ou des énormités qui vont apparaître.

C'est vrai que le débat se pose, prendre un temps d'échange avec les élèves à l'aide des supports que l'on nous proposera, ou continuer notre cours car nous ne sommes pas tous formés ou assez bien formés. Dans quelles conditions faire ce temps d'échange ? C'est sûr qu'avec deux heures on sera encore dans la précipitation.


Pour ma part, je ne sais pas quoi faire avec mes élèves demain en classe. Je vais donc attendre l'échange avec les collègues (je ne commence pas à 8 heures mais j'ai décidé de venir plus tôt) et je vais sans doute faire ce que l'on aura décidé ensemble. J'ai vraiment un très mauvais souvenir de la journée d'hommage rendue à Samuel Paty où je me suis très seule et très démunie. Les deux heures qu'on nous a enlevées et le mail très sec du CDE pour nous en informer me pèsent encore.

Tivinou a écrit:@Jenny En effet, c'est le titre surtout qui est maladroit, et qui nous heurte (il ne serait de toute façon pas donné aux élèves). L'activité est ce qu'elle est, elle  se veut factuelle pour expliquer à des enfants ce qui s'est passé.

Même remarque.

Je ne sais pas quoi attendre des 2h de demain mais pour Samuel Paty, on avait dû prendre directement nos élèves au retour des vacances sans échanger avec les collègues et je l'avais très mal vécu, j'en veux d'ailleurs toujours au chef d'établissement car d'autres établissements du secteur avaient fait autrement.

La commune de mon établissement organise un rassemblement demain midi. Alors que nos cours finissent à 12h30. Donc à leur rassemblement il n'y aura pas d'enseignants. Puisque nous, nous devons nous occuper des élèves. Bref...